Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 août 2019 7 18 /08 /août /2019 01:01

Maurice Delphin naît le 25 février 1852 à Paris. Il est le fils de Marie Hubertine Neuville de de son époux Claude Antoine Delphin, originaire du Rhône.

C’est probablement lui qui, représentant de commerce, fait faillite en juin 1878 alors qu’il est domicilié rue Bleue à Paris (9e arr.). Il est l’année suivante employé de commerce et épouse, dans le 19e arrondissement, Julia Caroline Affran.

À partir de 1885, Maurice Delphin est journaliste au quotidien La France, repris en 1881 par l’industriel Charles Lalou, qui y impulse une ligne favorable au général Boulanger. Le premier article qu’il signe en août est consacré au service médical de nuit. Il se consacre aux sujets de société, et principalement faits divers. Cependant, il est également parfois mobilisé par l’actualité politique. Ainsi, en mai 1889, il accompagne le président de la République Sadi Carnot au cours de son voyage dans le Nord et le Pas-de-Calais.

En octobre 1886, Delphin a une altercation au théâtre du Château-d'Eau avec un certain Georges Legrand. Le 12, un duel à l'épée se tient dans le bois du Vésinet (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Delphin est blessé à trois reprises, à la main gauche, au cou et enfin à la hanche droite, ce qui provoque l’arrêt du combat. La rédaction de La France estime que son état « est aussi satisfaisant que possible ». Le combat est décrit dans une vingtaine de quotidiens parisiens et dans plusieurs titres de province.

Vivant probablement alors à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Delphin s’implique dans la vie politique locale. Il participe à la préparation des élections municipales de mai 1888 au sein du comité radical-socialiste municipal et fait partie de la commission, présidée par Videpied, chargée de choisir les candidats pour une liste, constituée autour d’un conseiller municipal sortant, et qui regroupe des radicaux avec quelques socialistes-révolutionnaires. Elle fait face à la liste du maire sortant, républicain modéré, Gabriel Pinson.

Suite à une polémique touchant l’attitude d’Henri Buguet à l’enterrement du maire républicain modéré de Joinville, Gabriel Pinson, Delphin se bat à nouveau en duel avec un autre journaliste joinvillais, Henry Vaudémont, alias Gringoire, qui collabore à plusieurs quotidiens et hebdomadaires, dont l’organe radical-socialiste de la banlieue sud-est de Paris, Voix des communes. La rencontre a lieu le 17 juillet 1888, de nouveau à l’épée, dans le Bois de Vincennes. Cette fois, c’est Delphin qui touche Vaudémont au poignet droit.

Les adversaires se réconcilient ensuite. On retrouve Vaudémont et Delphin comme orateurs d’une réunion tenue, en janvier 1889 pour soutenir la candidature du président du conseil général de la Seine, le radical Jacques, contre le général Boulanger. La réunion adopte un ordre du jour proclamant « l’amour de la liberté et la haine du césarisme ». Boulanger l’emporte cependant.

Même s’il s’éloignera ensuite des héritiers du populisme boulangiste, Maurice Delphin remporte un revolver offert par le général Boulanger lors d’un concours de tir organisé dans les Villas-Palissy, un nouveau quartier de Joinville en septembre 1888.

Delphin est de nouveau mêlé à un duel que Buguet veut intenter à Vaudémont en octobre 1889, comme témoin du premier, mais Vaudémont refuse de se battre.

Relatant le sauvetage de deux pêcheurs, emportés par le courant de la marne vers le barrage de Joinville en août 1888, plusieurs journaux soulignent le courage de Delphin et d’Eugène Videpied, ouvrier lunetier, coopérateur et militant radical-socialiste dans la commune, tout en s’étonnant de l'ingratitude des rescapés.

S’intéressant aux questions de lutte contre l’incendie, Delphin crée dans son journal la Tribune des sapeurs-pompiers, rubrique hebdomadaire qui paraît en 1887-1888. En 1889, Delphin est rédacteur en chef de la Revue des sapeurs-pompiers.

Pour l’Exposition de sauvetage et d’hygiène qui se tient en 1888 au Palais de l’industrie à Paris, Delphin a été désigné commissaire de la section du matériel d’incendie.

En décembre 1888, Delphin est nommé membre du comité d'organisation du congrès international des officiers et sous-officiers des sapeurs-pompiers qui va se tenir en août pendant l'Exposition universelle de Paris en 1889. Il en est le secrétaire-trésorier.

À partir de juillet 1895 et jusqu’en juin 1896, le quotidien Le Radical reprend la Tribune des sapeurs-pompiers, sous la signature de Pierre Chapel ; il s’agit très probablement d’un pseudonyme de Delphin. On trouve la signature dudit Pierre Chapel dans le quotidien Le Siècle à partir de novembre 1896, peu après l’embauche en juillet de Delphin dans ce journal. Le pseudonyme sert alors pour des articles politiques. Quant à la Tribune, on la retrouve de nouveau dans La France en juillet 1897, sous la signature de Pierre Marcel, probable autre pseudonyme de Delphin. Elle cesse ensuite d’être publiée.

Après La France, Delphin rejoint un autre quotidien parisien à vocation plus politique, La Liberté, dirigé par Jules Frank. La plupart des articles ne sont pas signés. Il y est rédacteur en 1895.

À compter de 1896, la rédaction du journal Le Siècle accueille Delphin. Le républicain radical et libéral Yves Guyot dirige le journal. Delphin tient la rubrique de la Chambre des députés, signant son premier article en janvier 1896. Il y est encore en octobre 1901. Comme Guyot, Delphin s’engage en faveur du capitaine Dreyfus ; il signe un appel de protestation contre le jugement de Rennes de septembre 1899, se disant convaincu de l’innocence du militaire français.

En 1895-1897, Delphin est secrétaire de l’Association des Nouvellistes parisiens, groupement fondé en 1893 par Ambroise Barbereau et dirigée, alors par Georges Quatremain, du Petit Parisien. L’objectif de la société était de faciliter aux journalistes l'accomplissement de leur mission sans discrimination.

Divorcé de sa première épouse en novembre 1895, Delphin vit ensuite à Gagny puis à Neuilly-Plaisance (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis). En septembre 1901, à Dardilly (Rhône), Maurice Delphin épouse sa cousine germaine, Virginie Antoinette Delphin. Peu après, il quitte la presse pour s’installer au château de la Crépillère, dans sa commune de mariage. Il est recensé en tant que cultivateur en 1906.

Maurice Delphin meurt le 19 janvier 1921 à Dardilly. Il était âgé de 68 ans et père de quatre enfants.

Il avait été décoré de la médaille de sauvetage en juillet 1889 et était titulaire des Palmes académiques en tant qu’officier d’académie depuis mai 1899.

Partager cet article
Repost0
14 août 2019 3 14 /08 /août /2019 01:01

Henry Buguet naît le 15 avril 1834 à Paris. Il est le fils d’un père inconnu et d’Adèle Clémence Buguet, qui ne le reconnaîtra pas.

Vers 1853, il s’engage dans l’armée et va combattre pendant la guerre de Crimée (octobre 1853 – mars 1856) et pendant la campagne d’Italie (1859). Il quitte la fonction militaire vers 1867 en tant que sous-officier. Il est décoré de la médaille militaire et avait été blessé.

Alors employé, Henry Buguet épouse en février 1869 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) Rose Alexandrine Joyeux, domestique. Les époux ouvrent une crémerie rue de Créteil, où ils résident. La nouvelle marchande de fromages sera condamnée cette même année pour avoir vendu du lait falsifié par « addition d’eau dans une forte proportion ». Ils auront quatre enfants, dont les deux premiers ne vivent que quelques jours.

En même temps que son voisin Élie Flinois (1835-1896), épicier et ancien communard, avec lequel il est lié, Henry Buguet est élu conseiller municipal en janvier 1878 à Joinville. La municipalité sortante de Laurent Ferdinand Rousseau, bonapartiste, est battue, au profit de candidats républicains et d’un orléaniste. Gabriel Pinson, républicain modéré, est élu maire.

En septembre 1879, Henry Buguet est signataire d’une motion du conseil municipal dans laquelle les élus « blâment sévèrement le citoyen Demeestère ». Alphonse Demeestère, également conseiller municipal, avait proposé de former un comité de secours aux amnistiés de la Commune de Paris et avait lancé une cagnotte pour venir en aide à Adolphe Morandy, ancien officier communard, récemment libéré et malade, ce qui avait déplu à la majorité municipale. Douze membres du conseil municipal ont voté la motion, tandis que huit s’y opposaient.

Lors du renouvellement du conseil municipal, en janvier 1881, alors que tous les élus qui s’étaient solidarisés avec Demeestère, futur dirigeant du comité radical-socialiste, sont éliminés, Buguet est réélu. Gabriel Pinson est de nouveau maire. Par contre, si Pinson est de nouveau réélu en 1884, ce n’est pas le cas pour Buguet.

Les relations entre les deux hommes vont devenir très tendues : Buguet insulte un salarié municipal, assurant cependant qu’il « s’adressait à l’homme et non à l’employé ». En tant que maire et employeur, Pinson poursuit Buguet, qui est condamné à de la prison. Sur le plan politique, Buguet devient un agent électoral du mouvement populiste du général Boulanger.

Lors de l’enterrement de Pinson, en juin 1888, l’attitude de Buguet, lorsque le convoi funéraire passe devant chez lui, fait scandale. L’hebdomadaire Voix des communes, qui n’était pourtant pas un soutien de Pinson, estime que Buguet « a l’âme noire ». Sur la foi de témoignages qu’il considèrera comme unanimes parmi les quelques 2 000 participants aux funérailles, le journaliste Henry Vaudémont écrit qu’il a « manifesté de la joie » et eu « une attitude indécente sur le passage du cortège ». Dans le même journal, Buguet proteste assurant que « sa conduite et sa tenue ont été parfaitement correctes », même s’il concède ne pouvoir estimer le maire, qu’il accuse d’avoir été envers lui d’un « cynisme révoltant » et qu’il assure avoir maudit.

Outre la polémique dans les colonnes de l’hebdomadaire, principal média local, le scandale aura des conséquences.

Le journaliste Maurice Delphin, lui aussi joinvillais, rédacteur au quotidien La France, de tendance boulangiste, prend la défense de Buguet. S’estimant diffamé par Henry Vaudémont, alias Gringoire, Delphin lui demande réparation et un duel à l’épée est organisé entre eux le 17 juillet 1888 dans le Bois de Vincennes. Gringoire est légèrement blessé au poignet droit.

En octobre 1889, Buguet s’en prend lui aussi au même journaliste, qui a publié des affiches le mettant en cause, et le provoque en duel. Delphin est l’un de ses témoins. Mais Vaudémont, pourtant plutôt querelleur, sur les instances de ses amis radicaux-socialistes Alphonse Demeestère et Jules Ferdinand Baulard, refuse la rencontre. Un arbitre considère que l’affaire a été engagée de manière « complètement incorrecte. »

Toujours dans Voix des communes, Vaudémont assure que « les procédés brutaux de Buguet le classent parmi les gens mal élevés avec lesquels on ne se commet pas à aller sur le terrain, tant les plus graves injures, venant d’eux, gardent peu de valeur. »

Il fait par ailleurs mention du fait que Buguet a été exclu du cercle de jeu de Joinville, pour avoir – sans pouvoir toutefois être qualifié de tricheur – « profité d’un coup discutable ». Enfin il accuse Buguet d’essayer de « se recréer une virginité et se retailler un prestige », « en se faisant le champion des débris du parti boulangiste. »

Après le décès de sa première épouse, en décembre 1879, Henri Buguet se remarie en août 1884 à Paris (11e arr.) avec Joséphine Cosmier. Ils vivent alors de leurs rentes. Buguet divorcera en juin 1896 après avoir été pris en flagrant délit d’adultère.

Henri Buguet était présent lors du mariage de son fils aîné, nommé également Henri Buguet, en avril 1899 à Paris (12e arr.). Il résidait rue Charlot dans la même ville (3e arr.) et était âgé de 65 ans.

Il est signalé comme mort au décès du même fils, en avril 1914. La date et le lieu de sa disparition ne sont pas connus.

Partager cet article
Repost0
6 août 2019 2 06 /08 /août /2019 01:01

Suite de la biographie d’Albert Duquenne

Mobilisé pendant la deuxième guerre mondiale, Duquenne se présente en mars 1943 comme « un Français qui revient d’Allemagne, et qui, soldat en 1939-40, a passé deux années dans les stalags. »

Des combats et de son séjour outre-Rhin, Duquenne revient avec un sentiment favorable au nouveau régime. Il rejoint en effet le Rassemblement national populaire (RNP), formation collaborationniste, fondée par Marcel Déat en février 1941 sur une ligne politique néo-socialiste et pro-allemande.

En novembre 1942, Duquenne est le délégué général du Front social du Travail (FST) pour la région parisienne. Il s’agit d’une structure interne au RNP, qui promeut une forme corporatiste d’organisation des forces productives. Il siège au comité directeur national du FST, dont il est délégué à l'organisation en février 1943. L’intervention de Duquenne est mentionnée dans une quinzaine de réunions publiques du RNP et du Front social du Travail, y compris dans plusieurs villes de province.

La section troyenne du RNP invite Duquenne, en mars 1943 pour animer une soirée cinématographique sur le thème « Un voyage en Allemagne » avec une causerie sur les conditions de vie des travailleurs allemands. Le quotidien Le Petit Troyen assure que « la salle du conseil municipal de l’hôtel de ville était comble ». La soirée commença avec des vues touristiques des villes, paysages et monuments allemands, dont « Munich, métropole de l’art allemand et berceau du national-socialisme » et « Berlin, capitale du Reich. »

Seul orateur, Duquenne explique qu’avant la guerre, il appartenait au parti SFIO, et pendant des années, il a mené le combat pour améliorer le sort des travailleurs. Dès 1938, il aurait, selon le compte-rendu « constaté l’effort des juifs et de la haute finance en vue de déchaîner un conflit qui eût pu être évité. »

Après tous ces évènements, M. Duquenne explique avoir voulu « connaître la vérité » et est allé en Allemagne.

On lui avait dit que, là-bas, la liberté n’existait plus ; que les valeurs intellectuelles étaient réduites au silence ; qu’une dictature impitoyable faisait tout ployer son joug ; que les classes laborieuses étaient réduites à l’esclavage. Duquenne assure que « Rien de plus faux que ces allégations. »

Arrivé en Allemagne, M. Duquenne indique avoir observé la vie de l’ouvrier. « Il a vu partout des êtres calmes, propres, bien vêtus et soignés de leur personne. Il a aussi apprécié la camaraderie dont font preuve les ouvriers allemands vis-à-vis des français, les premiers ne manifestant aucun sentiment de haine à l’égard des seconds. »

Poursuivant, Duquenne assure que « Là-bas, tout est propre, gai, accueillant, l’ordre règne et la comparaison sur l’état du travailleur n’est pas en faveur de notre pays ! L’ouvrier jouit en Allemagne d’une grande sécurité au point de vue de la défense de ses intérêts ». L’orateur fait ressortir « cette sorte de camaraderie qui règne entre les ouvriers et les directeurs des usines, qui souvent partagent les repas des travailleurs, à l’usine même ou dans les restaurants communautaires. »

En conclusion, Duquenne appelle à « combattre les efforts du Juif et du bolchévisme ; et de notre côté, lutter pour l’avènement du vrais socialisme. De l’autre côté de la frontière, on nous tend la main : le devoir des Français est de répondre à ce geste. Il ne faut plus que dans les deux pays, de nouveaux monuments aux morts soient élevés. Les architectes ont des tâches plus nobles à quoi s’adonner. Que tous nos efforts soient consentis vers le socialisme et vers la construction de la paix. »

Selon Le Petit Troyen, « des applaudissements répétés saluèrent la fin du discours de M. Duquenne ». Assez curieusement, la réunion se termina avec la projection d’un film « montrant la vie des fauves en liberté dans un jardin zoologique. »

En novembre 1943, Duquenne prend part aux « assises nationales du monde du travail » organisée par le FST en faveur d’une « véritable construction socialiste », qui se tienne au Palais de la Mutualité et à la Maison de la Chimie à Paris. Il est également de porte-parole d’une autre structure du RNP, l'Union des Vieux Travailleurs.

Outre ses fonctions au plan national, Duquenne est responsable de la section de Champigny-Joinville du RNP. La permanence du RNP se tient près de chez lui.

Malgré l’évolution de la situation en France, Duquenne reste fidèle à son engagement au sein de l’organisation de Marcel Déat même après l’arrivée des alliés en France. Il est ainsi l’orateur de réunions, qui se tiennent à Paris (19e et 10e arr.) les 7 et 8 juillet 1944, au cours desquelles doivent être « données les dernières informations politiques et les directives du Parti concernant la situation intérieure française. »

Albert Amédée Duquenne meurt le 2 février 1971 à Paris (15e arr.). Il était âgé de 68 ans, exerçait alors le métier de voyageur représentant placier, et demeurait rue Hippolyte-Maindron à Paris (14e arr.). Il était décoré de la Croix de guerre 1939-1940.

Fin

Meeting du RNP en 1943. Duquenne, de dos

 

Partager cet article
Repost0
2 août 2019 5 02 /08 /août /2019 01:01

Suite de la biographie d’Albert Duquenne

Au cours de l’année 1939, Duquenne est un orateur fréquemment sollicité, y compris en province. Il est ainsi à Neuilly-Saint-Front (Aisne) puis au Mans (Sarthe) ainsi qu’à Noisy-le-Sec en janvier lors d’un rassemblement d'aide à l'Espagne républicaine ou à Mantes (Seine-et-Oise, act. Yvelines) en février. Il est à plein temps dans des activités politiques, employé par la Fédération socialiste.

Duquenne est également l’organisateur de fêtes, comme à la salle Wagram (Paris) en janvier pour les jeunes, ou à Vincennes pour la région de l'Est parisien, où Léon Blum évoqua les premières années de son enfance passées à l'école de Fontenay-sous-Bois et sur les pelouses du bois de Vincennes, avant d’appeler « aux devoirs d'hospitalité, de générosité, d'humanité » en évoquant « le martyre et l'exode du peuple catalan. »

C’est en tant que secrétaire de l'Union des sections du canton de Saint-Maur qu’Albert Duquenne conduit une réunion « contre la politique de régression sociale, pour la paix et la solidarité internationales » à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne) en février.

Lors du congrès du Kremlin-Bicêtre (Seine, act. Val-de-Marne) en mars, les socialistes se félicitent que L'Entente des Jeunesses de la Seine soit « maintenant heureusement reconstituée, en plein essor ». Le même mois, Duquenne est à Joinville-le-Pont avec Mercier, des Petits commerçants et Jean Garchery, député de Paris et père d’un futur maire de Joinville.

On retrouve Duquenne comme organisateur d’une conférence à Alfortville avec Marcel Clerc, ex-commandant des brigades internationales en Espagne. Il intervient dans une réunion électorale à Asnières en avril. La journée d'études qu’il préside à Issy-les-Moulineaux le même mois accueille 200 jeunes autour de sujet comme le guesdisme, ta presse, les origines du 1er mai.

Le bureau de la Fédération socialiste de la Seine adopte, avant le congrès du parti, une motion qui, tout en approuvant « dans son esprit » la motion de politique générale portant les signatures de Paul Faure et Charles Spinasse, revendique que soit placé « au-dessus de tout, l'unité et la cohésion du Parti ». Ils estiment que ne sont pas suffisamment précisés les rapports avec le Parti communiste et ses filiales, « Or, ce problème est capital dans la région parisienne où le Parti, qui en a fait loyalement l'expérience, a toujours été diminué et affaibli par la pratique des actions communes ». Duquenne signe le texte en tant que membre de la section de Joinville avec Léon Berthet, qui sera adjoint au maire à la Libération.

Intervenant en juin 1939 lors d’une fête à l’occasion de la sortie du 100e numéro du journal de la section socialiste de Nogent-sur-Marne, Le Socialiste Nogentais, est qualifié dans Le Populaire de « mordant mais sincère orateur socialiste ». Le même mois, il parle lors de réunion de cheminots à La Chapelle (Paris) et Nanterre (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il est réélu membre de la commission exécutive de la Fédération de la Seine au titre de la Motion A, conduite par Gaston Allemane, député de Champigny, avec 1143 voix.

Resté en région parisienne, c’est Duquenne qui assure la réouverture des bureaux de la Fédération mi-septembre 1939. Il assure la représentation de la commission exécutive fédérale, au moins jusque fin octobre. La dernière mention le concernant dans la presse socialiste est un numéro du Populaire du 28 octobre, mentionnant sa présence à la réunion de la commission exécutive le 23.

À suivre

le service d'ordre des Jeunesses socialistes de la Seine en 1939

 

Partager cet article
Repost0
29 juillet 2019 1 29 /07 /juillet /2019 01:01

Suite de la biographie d’Albert Duquenne

Avec Fernand Imbert, Albert Duquenne est l’un des deux secrétaires du comité fédéral mixte de l‘Entente des jeunesses socialistes de la Seine ; Imbert est le secrétaire « jeune », élu par l’assemblée générale, tandis que Duquenne est le secrétaire « adulte », désigné par la commission exécutive fédérale. Il intervient, au titre de la Fédération dans de nombreuses réunions, y compris en province (Pithiviers, août 1937). Il s’efforce de mobiliser les jeunes socialistes pour des défilés, selon l’historienne Christine Bouneau, « dans une scénographie qui cherche à mettre en valeur sinon à faire une démonstration de force. »

Suite au conflit entre la direction nationale de la SFIO et la Fédération de la Seine, dirigée par le responsable de la Gauche révolutionnaire, Marceau Pivert, et ses partisans, toutes les sections sont dissoutes. Des secrétaires provisoires sont désignés pour chaque arrondissement de Paris et chaque commune de la Seine afin de les reconstituer. Les adhérents qui veulent réintégrer le parti sont priés de s'adresser à eux et de signer l'engagement de respecter la discipline et les décisions. Le 16 avril 1938, Duquenne est désigné comme secrétaire provisoire, chargé de la reconstitution de la section de Joinville, bien qu’il réside à Champigny. Le 20 avril, il est remplacé par un adhérent joinvillais, désigné par sa section, Jean Brision. La réunion de reconstitution de la section a lieu le 29 avril au café Chez Camus.

Devenu un des secrétaires de la Fédération SFIO de la Seine, membre du bureau fédéral, Albert Duquenne intervient régulièrement auprès des partenaires. C’est ainsi lui qui répond au parti communiste, en juillet 1938, qui interpelle les socialistes au sujet de l'augmentation du prix du gaz et de l'électricité. Il renvoie la question aux élus départementaux. Quelques jours plus tard, on le voit signer une tribune, parue dans les quotidiens communiste L’Humanité et socialiste Le Populaire « Contre les pillards de Paris. »

En septembre de la même année, une ordonnance de référé du tribunal civil de la Seine permet aux socialistes de récupérer leur local fédéral, 7, rue Meslay à Paris (3e arr.), qui avait été conservé par l’ancienne direction des partisans de Marceau Pivert. Albert Duquenne et Marcel Bloch, au nom des loyalistes, accompagnent l’huissier qui fait l’état des lieux. Le Populaire considère que « le siège fédéral a été vidé et pillé. »

Le bureau de la Fédération de la Seine comprend Robert Prieur, ancien chef de cabinet de Paul Faure; l’avocat Maurice Paz, Francis Desphelippon, ex-secrétaire général de l'ARAC (anciens combattants) et Duquenne.

L’activité de Duquenne se concentre sur des interventions publiques contre le fascisme (souscription en octobre 1938, manifestation le 12 février), à la lutte contre les décrets-lois du gouvernement ou à la formation des jeunes socialistes (organisation de soirées éducatives et de journées d'études). Il préside le congrès des Jeunesses socialistes de la Seine en novembre 1938 à Champigny, où 120 délégués représentent 51 groupes.

À suivre

 

Partager cet article
Repost0
25 juillet 2019 4 25 /07 /juillet /2019 01:01

Début de la biographie d’Albert Duquenne

Albert Amédée Lemaire naît le 16 mai 1902 à Paris (10e arr.). Il est déclaré comme fils d’Émilie Honorine Lemaire, fleuriste. Il prend le nom de Duquenne lorsque Louis Jean Duquenne, sculpteur sur bois, le reconnaît en janvier 1907. Ses parents, qui vivent jusqu’en 1907 à Paris (10e, 11e puis 12e arrondissements), s’installent en 1908 à Saint-Maur (Seine, act. Val-de-Marne), où ils se marient en août 1910 après avoir donné naissance à cinq enfants, dont deux meurent le mois précédant les noces.

Marié une première fois en mai 1931 à Villeneuve-le-Roi (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne) avec Marie Louise Bonis, Albert Duquenne se remarie en mai 1941 à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne) avec Régine Yvette Anne Marie Hallet, dactylographe.

Ayant donné son adhésion à la section saint-maurienne du parti socialiste SFIO en 1925, Duquenne va exercer des responsabilités dans cette formation à partir de 1933. En novembre de cette année-là, il est nommé secrétaire du comité de presse, chargé de la diffusion du quotidien du parti, Le Populaire. Il siège, en janvier 1934, au sein de commission administrative de la section locale. Il intervient comme orateur, en janvier dans la commune voisine de Bonneuil où il développe le programme du parti : nationalisation des mines, des chemins de fer, des assurances puis en octobre à Saint-Maur, dans un meeting antifasciste.

À partir de 1935, Duquenne milite principalement dans le canton de Charenton (Seine, act. Val-de-Marne), et en particulier dans la ville de Maisons-Alfort. Il est candidat, avec l’investiture de la SFIO, lors des élections législatives d’avril 1936. Il se présente dans la 5e circonscription de l’arrondissement de Sceaux (Alfortville, Charenton, Maisons-Alfort, Saint-Maurice) et recueille 2 145 voix sur 22 567 votants et 24 960 inscrits. Le communiste Marcel Capron est élu dès le premier tour.

Installé à Champigny-sur-Marne, route de Villiers, Duquenne prend des responsabilités dans la Fédération SFIO de la Seine. Il est élu en octobre 1937 à la commission exécutive lors du congrès fédéral, au titre de la motion C, qui soutient les positions de Léon Blum au niveau national et est conduite localement par Suzanne Buisson.

À suivre

Route de Villiers, Champigny

 

Partager cet article
Repost0
23 juin 2019 7 23 /06 /juin /2019 01:01

Théodore Jean Baptiste Létang naît le 11 octobre 1835 à Paris (2e arr.). Il est le fils de Clarisse Thérèse Stéphanie Prophétie et de son époux, Marie Christophe Létang, qui a fondé, l’année de sa naissance, une entreprise de ferblanterie produisant des moules à chocolat installée rue Saint-Denis à Paris (3e arr.). Théodore Létang travaille dans l’atelier familial, fondé en 1832, qui devient une société en 1866 dans laquelle il est associé avec son père. Elle prend le nom de Marie Létang et fils. L’activité a été transférée au 44, rue du Montmorency encore dans le 3e arrondissement.

En octobre 1860 à Paris (3e arr.), Théodore Létang épouse Joséphine Eulalie Feuillet, fille d’un coiffeur de Bordeaux.

Pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871, Létang est capitaine au 54e bataillon de marche de la Seine. Il prend part notamment à la bataille de Champigny. Du 30 novembre au 2 décembre 1870, les combats qui se déroulent à Champigny-sur-Marne et Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) font 2 000 morts. Le pont de Joinville sur la Marne est détruit. A Joinville, c'est la plaine de Polangis, alors non urbanisée, qui est le lieu des affrontements.

Les établissements Létang fils et leurs moules à chocolat ont une réputation internationale. Ils obtiennent des médailles à l'exposition universelle de Philadelphie (1876), à celle d’Anvers (1885), de Paris (1889), de Bruxelles (1897) et encore à Saint-Louis (États-Unis) en 1904.

Marque de fabrique de Létang

Théodore Létang lui-même est membres de jurys ou de comités pour les expositions universelles de Paris (1878 et 1889), Amsterdam (1883), Anvers (1885), Barcelone (1888) et Chicago 1893).

Dans son arrondissement de résidence, Théodore Létang assume plusieurs responsabilités caritatives et associatives. Il est président de l’Harmonie municipale en 1894. Administrateur du bureau de bienfaisance de la mairie du 3e arrondissement en 1899, il est également délégué cantonal à Paris. La fonction, instituée en 1886, place des représentants de la laïcité et de la République auprès des écoles ; ils veillent aux conditions de vie et de travail des écoliers. En 1900, il est vice-président du patronage laïque de l’arrondissement et président du dispensaire municipal en 1904.

Cependant, c’est à Joinville-le-Pont, où il dispose d’une résidence secondaire, que Létang va s’engager dans l’action politique et dans une action associative auprès des anciens combattants. Il est candidat en mai 1888 sur la liste du maire sortant, Gabriel Pinson, républicain modéré, qui s’oppose aux radicaux-socialistes, qui ont fait alliance avec un groupe socialiste-révolutionnaire. La majorité sortante est reconduite, avec 17 sièges, dont 16 gagnés au premier tour, contre trois pour la gauche. Létang remporte 291 voix sur environ 550 suffrages exprimés (environ 53%) et intègre l’assemblée locale au premier tour.

En décembre 1889 Létang participe à la cérémonie en mémoire de la bataille de Champigny au pied du monument élevé dans la commune. Il prononce un discours, aux côtés des députés Jules Ferdinand Baulard, élu radical-socialiste de la circonscription et ancien conseiller municipal de Joinville et Mathieu Bizouard, de la Côte-d'Or.

Devant plusieurs milliers d’assistants, Théodore Létang s’exprime de nouveau au nom des anciens combattants, toujours à Champigny, en décembre 1890 pour la commémoration des vingt ans de la bataille.

L’année suivante, sous une pluie incessante, l’hommage patriotique regroupe une foule considérable que le quotidien Le Radical évalue à dix mille personnes. Létang est de nouveau chargé de faire une allocution. La manifestation se termine par un incident avec un groupe de boulangistes, qui tentent d’intervenir avec des slogans nationalistes et antirépublicains, mais sont finalement évacués.

Après le décès, en juin 1888, un mois après sa réélection, du maire de Joinville, Gabriel Pinson, son adjoint Eugène Voisin est élu. Il conduit une liste, en mai 1892, en alliance avec les radicaux-socialistes, à laquelle s’opposent une formation conservatrice conduite par Bocquentin et le docteur Barborin. La majorité sortante emporte 16 sièges au premier tour et 6, dont celui de Létang, au second, laissant un poste à l’opposition de droite. Avec une moyenne de 360 sur 639 suffrages exprimés, la liste Eugène Voisin avait recueilli environ 70% des votes.

Lors du scrutin suivant, en mai 1896, la liste Eugène Voisin n’a pas de concurrents. Tous ses candidats, dont Létang, sont élus au premier tour avec environ 800 voix pour 918 électeurs inscrits. Désigné à deux reprises comme électeur sénatorial en 1899, Létang joue un rôle politique plus affirmé.

Les élections du nouveau siècle, en mai 1900 sont également emportées au premier tour par la liste Eugène Voisin, qui fait face à un groupement socialiste-révolutionnaire. Létang obtient 560 voix pour probablement un peu plus de 800 votants.

Enfin, en mai 1904 Létang est élu pour la cinquième fois, dès le premier tour, sur la liste radical-socialiste d’Eugène Voisin, avec 585 voix (52,3%). La majorité sortante remporte 22 des 23 sièges, face à une liste conservatrice (1 siège) et à des socialistes-révolutionnaires. Son mandat se termine en mai 1908 et il n’en demande pas le renouvellement.

Théodore Létang meurt le 14 février 1909 à Paris (10e arr.). Son décès est relaté par au moins dix-huit quotidiens nationaux et plusieurs titres de province. Âgé de 74 ans, Théodore Létang assistait à la représentation de la Femme X... au théâtre de la Porte-Saint-Martin, pièce d'Alexandre Bisson, mise en scène par Louis Péricaud. Au moment où le rideau se levait, il s'est subitement affaissé dans son fauteuil, victime d’une affection cardiaque.

L’industriel avait deux enfants ; son fils, Léon Létang, poursuivit l’exploitation de l’entreprise familiale.

Titulaire des Palmes académiques, Théodore Létang était officier d’académie depuis juillet 1891 et officier de l’instruction publique depuis avril 1900.

Il avait fait une donation à la ville de Joinville, la chargeant d’offrir chaque année en prix annuel un livret de caisse d’épargne pour un enfant des écoles municipales. Son nom figurait sur la liste des 12 bienfaiteurs de la commune apposée dans la mairie agrandie en octobre 1911.

 

Partager cet article
Repost0
21 juin 2019 5 21 /06 /juin /2019 01:01

Charles Augros naît le 14 août 1857 à Montrouge (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il est le fils de Silvie Clara Huguet et de son époux Silvain Augros, paveur.

La famille Augros vit ensuite à partir de 1863 à Paris (14e arr.) où Charles Augros est contremaître raffineur en 1890 puis comptable en 1894, année où il épouse, en janvier à Paris (13e arr.) Henriette Cholet.

Le couple s’installe ultérieurement à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il vit avenue Ratel, dans le quartier de Polangis.

Lors des élections municipales de 1919, Charles Augros est candidat sur la liste d’union républicaine et sociale, conduite par Henri Vel-Durand, adjoint au maire sortant. Elle rassemble des radicaux dissidents et des radicaux-socialistes, qui s’étaient opposés en 1912, avec des socialistes indépendants, qui se sont séparés du parti SFIO. La liste fait face à deux concurrents, des libéraux et conservateurs à droite, et les socialistes officiels à gauche. Charles Augros se rattache aux radicaux-socialistes, dont Georges Briolay, futur maire, est le dirigeant.

En novembre 1919, lors du scrutin communal, Augros obtient au premier tour 741 suffrages pour 1 694 exprimés (43,7%) sur 1 715 votants et 2 491 inscrits. Au second tour, il recueille 971 votes pour 1 518 exprimés (64%) sur 1 537 votants, la liste de droite s’étant retirée. Toute la liste est élue et Henri Vel-Durand devient maire, succédant à Ernest Mermet, qui était maire et meurt le jour même du scrutin de second tour.

Augros est délégué cantonal, une fonction créée en 1886 pour instaurer des représentants de la laïcité et de la République auprès des écoles, veillant aux conditions de vie et de travail des écoliers. Au sein du conseil municipal, il s’intéresse particulièrement aux questions scolaires.

En mars 1923, avec les autres radicaux-socialistes, les premiers socialistes SFIO comme Berthet et des socialistes indépendants, à l’instar de Graillat et Caperon, Augros participe à la constitution de la section de Joinville de la Ligue de la République, structure qui se veut « un groupe de tous les partis de gauche pour faire échec à la réaction ». Caperon en est le président et Augros le vice-président. En décembre, la section décide, en vue du prochain scrutin municipal, qu’elle « apportera son appui aux candidats de gauche qui accepteront son programme minimum. »

Après la démission du premier adjoint, Julien Périn (socialiste indépendant), Augros intègre le bureau municipal comme troisième adjoint en février 1924.

Peu avant le renouvellement du conseil municipal, un scrutin sénatorial permet de mesurer le rapport de forces au sein des élus sortants. Si Girot recueille 15 voix, venant des deux groupes, les autres s’opposent ; les élus de la majorité, dont le maire Vel-Durand et Caperon (qui abandonne la Ligue de la République), sont élus délégués avec 8 à 9 voix. La liste du cartel des gauches, sur laquelle figurent notamment Briolay, Graillat et Augros, est battue avec 6 à 7 voix.

Au cours du vote, en mai 1925, Augros est probablement candidat sur la liste du cartel des gauches, conduite par Georges Briolay, qui recueille une moyenne de 648 voix (28,4% des suffrages exprimés), derrière l'Union républicaine d’Henri Vel-Durand, qui a rallié les libéraux et conservateurs (1 080 votes, 47,5%) et devant les communistes (480 voix, 21,1%). Au second tour, malgré le retrait des communistes, les radicaux-socialistes sont battus et n’ont pas d’élu.

Vers 1923, Charles Augros préside la Mutualité scolaire de Joinville, une des principales sociétés de secours mutuels de la commune, assurant une couverture maladie aux parents et préparant à la retraite les enfants.

Il est également, jusqu’à son décès, administrateur du bureau de bienfaisance communal.

Charles Augros meurt le 3 décembre 1933 à Joinville. Il était âgé de 76 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant. Il avait été décoré des Palmes académiques, comme officier d’académie en août 1923 et en tant qu’officier de l’instruction publique en avril 1932.

Partager cet article
Repost0
19 juin 2019 3 19 /06 /juin /2019 01:01

Ernest Édouard Delmarle naît le 22 décembre 1872 à Sceaux (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il est le fils de Victorine Delmarle et d’un père non dénommé. Sa mère se marie en mai 1888 à Paris (11e arr.) avec Eugène Gillot, entrepreneur d’ébénisterie, qui le reconnaît.

Le service militaire d'Ernest Gillot se déroule dans un régiment d’infanterie à Sens (Yonne) entre 1893 et 1896. Il est nommé caporal en septembre 1894 puis versé dans la réserve en tant que vélocipédiste dans le 5e régiment de génie (Versailles).

Devenu ébéniste, comme son père, et résidant à Paris (11e arr.), rue Oberkampf, Ernest Gillot épouse en septembre 1899 à Douai (Nord) Marie Désirée Guillon, fille d’un capitaine d’artillerie.

Pendant la première guerre mondiale, Gillot va servir dans les activités automobiles. Il est classé dans un service auxiliaire, toujours lié à l’automobile, à partir de septembre 1916 pour obésité et emphysème, ce qui le rend inapte à la conduite. Nommé maréchal des logis en octobre 1917, il est libéré de ses obligations militaires en octobre 1919.

Après la première guerre mondiale, la famille Gillot vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ernest Gillot est devenu électricien en 1921 et ses deux filles, nées en 1902 et 1903 à Paris (11e arr.), sont devenues dactylographes.

En 1925, Gillot est membre actif de l’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, qui regroupe la droite à Joinville. Il est trésorier du groupe et participe aux réunions pour la constitution de la liste municipale, conduite par le maire sortant, Henri Vel-Durand. Au premier tour, la liste sur laquelle se présente Gillot obtient en mai 1925 1 080 voix en moyenne, soit 47,5% des suffrages exprimés, devançant le cartel des gauches (socialistes et radicaux-socialistes) à 28,4% et les communistes à 21,1% ; tous les candidats sont élus au 2d tour faces aux radicaux, après le retrait des communistes.

Le programme de la liste, sur laquelle Gillot figure sous la mention ancien commerçant et résidant avenue du Bac, dans le quartier de Polangis, est axé sur l’application des lois de laïcité « sans rigueur et sans sectarisme », sur le maintien de l’octroi pour les marchandises entrant dans la commune ainsi que l’économie dans les dépenses budgétaires.

Selon le journal radical-socialiste Voix des communes, « le conseiller Gillot n’aime pas les fonctionnaires, surtout les petits » ; cet hebdomadaire, opposé à la municipalité joinvillaise, cite un propos qu’il aurait tenu : « le premier boueux pourrait remplir les fonctions d’employé municipal. »

C’est sur proposition de Gillot de la décision qu’en juin 1927 est abrogée une décision, pourtant prise par la même municipalité deux ans plus tôt, assimilant le personnel communal à celui de la ville de Paris et du département. Il s’oppose le même jour, contre la majorité locale, au réajustement des salaires des employés de la mairie.

Au cours des séances de l’assemblée locale, Gillot intervient régulièrement : sur la largeur des trottoirs de son avenue en novembre 1925 ; sur l’entretien de l’éclairage public un an plus tard ; sur la création d’une police du canotage « avec des contraventions, pour réduire les accidents » en décembre 1926 ; sur l’apprentissage de la natation dans les écoles en août 1927 et sur la création, qu’il n’obtiendra pas, d’un poste de professeur de dessin pour les écoles en janvier 1928.

En juillet 1927, Gillot participe à une réunion de propagande des Jeunesses patriotes, ligue d'extrême droite fondée par Pierre Taittinger qui s’affirment républicaines, mais dénoncent la carence du gouvernement contre le communisme. Tenue à Joinville, la réunion aurait rassemblé 400 selon l’hebdomadaire Gazette de l’Est.

Lors des élections municipales de mai 1929, Gillot ne figure pas sur la liste de droite conduite par Stephen Durande, qui a succédé à Henri Vel-Durand, mort en cours de mandat. Comme son collègue Antoine Liou, avec lequel il a défendu plusieurs positions lors de son mandat, Gillot se présente cependant de manière isolée, avec l’étiquette « radical indépendant ». Il obtient 195 suffrages exprimés pour 1 715 votants (11,4%) sur 2 491 inscrits au premier tour de scrutin. Au second tour, la liste du cartel des gauches, conduite par Georges Briolay, l’emporte avec 22 sièges sur celle de la municipalité sortante (5 élus) et sur les communistes.

En novembre 1932, Gillot est membre de la commission de propagande du Comité d’union républicaine et d’action sociale, structure de la droite locale, qui soutient Adolphe Chéron, député.

Toujours à Joinville, Gillot, est président de la Mutualité scolaire au moins à partir de 1927. Il exerçait toujours la fonction en 1946 et sans doute jusqu’à son décès. La Mutualité scolaire est une des principales sociétés de secours mutuels de la commune, fondée en 1912. Elle vise à assurer aux parents de ses membres participants des secours en cas de maladie ou blessures ainsi qu’à constituer des pensions de retraites à ses adhérents. Elle comptait 165 adhérents en 1916-1917.

Ernest Édouard Gillot meurt le 14 février 1947 à Joinville. Il était âgé de 74 ans. Il avait obtenu plusieurs récompenses : une médaille de bronze pour actes de courage et de dévouement en février 1927 ; pour son activité en faveur de la mutualité, une mention honorable en septembre 1930 puis une médaille de bronze en septembre 1933.

Sa femme, Adeline Marie Désirée Guillon est née le 16 août 1867 à Sailly-sur-la-Lys (Pas-de-Calais), fille d’un capitaine d’artillerie, chevalier de la Légion d’honneur. Elle fut membre, en 1928, du bureau de la section de Joinville Saint-Maurice de la Mutualité maternelle de Paris. L’association est issue d’une scission de la société de l’Allaitement maternel ortée par son ancienne présidente, Jeanne Bitterlin, et fondée à Joinville sous le nom d’Union des mères de Joinville-le-Pont en mai 1913. C’était une de principales organisations humanitaires de la commune. Adeline Gillot meurt le 24 novembre 1932 à Joinville. Elle était âgée de 65 ans et avait eu deux filles.

 

Partager cet article
Repost0
11 juin 2019 2 11 /06 /juin /2019 01:01

Victorine Deschamps naît le 15 mai 1846 à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille de Louise Antoinette Bénard et de son mari Antoine Deschamps, charpentier.

En novembre 1868 à Paris (12e arr.), Victorine Deschamps épouse Louis Auguste Trubert, peintre en bâtiment. Ils s’installent à Brunoy (Seine-et-Oise, act. Essonne). Après la guerre franco-prussienne de 1870-1871, ils s’installent à Paris rue de Bercy puis résident en 1885 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Après e décès de son mari en janvier 1899, Victorine Trubert prit un emploi de concierge. Elle l’exerçait toujours en 1926, alors âgée de 80 ans, rue de Créteil (act. rue du maréchal Leclerc).

Malgré son statut social peu favorisé, Victorine Trubert va exercer des responsabilités associatives. Elle est membre de l’Union des mères, association créée en 1913 et issue d’une scission de la société de l’Allaitement maternel. En 1918, Trubert est visiteuse pour cet organisme humanitaire, présidé par Jeanne Bitterlin. Elle vient d’étendre son activité pour se consacrer également aux orphelins, veuves de guerre et réformés pour tuberculose ; 30 familles sont secourues en 1918.

En avril 1928 Mme Trubert est membre du bureau de ce qui est devenu la section de Joinville Saint-Maurice de la Mutualité maternelle de Paris.

Son activité lui vaut d’être décorée de la médaille de bronze de la mutualité en juillet 1928.

Victorine Trubert meurt le 23 juin 1937 à Joinville. Elle était âgée de 91 ans et mère de trois enfants, dont deux morts dans leur enfance. Elle résidait alors rue du Viaduc.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Polmorésie, blog d’histoire
  • : Histoire politique, économique, culturelle et sociale au travers des acteurs qui ont se sont engagés dans la vie publique.
  • Contact

Recherche

Liens