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5 août 2022 5 05 /08 /août /2022 00:01

Charles Paul Henri Haubert naît le 19 avril 1909 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Jeanne Crignon, originaire du Nord, et de Charles Paul Henri Haubert, pharmacien, préparateur de travaux de chimie générale à l’École supérieure de pharmacie de Paris ; ils ne sont alors pas mariés et ont une importante différence d’âge (près de dix-huit ans) mais ils s’épousent en août 1910. Ils vivent rue Trousseau puis rue Louis-Braille (12e arr.) où ils exploitent une pharmacie.

Devenu mécanicien, Charles Haubert se marie en juin 1930 à Arnouville-lès-Gonesse avec Suzanne Clotilde Guichard. Ils divorcent en juin 1939. En 1937, il vit rue du Repos, près du cimetière du Père-Lachaise (Paris, 20e arr.).

Après la deuxième guerre mondiale, Charles Haubert vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il se présente en mai 1953 sur la liste d'Union républicaine et résistante, qui est principalement composée de communistes, dont la maire sortante, Amélie Trayaud, et le secrétaire de la section de Joinville du PCF, Henri Bideaux. Elle comprend cependant également des personnalités indépendants, du les adjoints sortants, Decrombecque et Blocher, ainsi que Haubert, présenté comme syndicaliste.

La liste arrive en tête avec dix sièges, devant deux listes de droite (six sièges chacune), les socialistes SFIO alliés aux radicaux-socialistes (trois élus) et les démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP, deux élus). Haubert obtient 2 410 voix pour 6 748 suffrages exprimés (35,7%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits. Il est élu. Lors de l’élection, les listes Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) et Rassemblement des gauches républicaines (RGR, centre-gauche) s’allient avec le MRP et font élire Georges Defert (RGR) comme maire.

Haubert siège assidument au sein du conseil municipal. En mars 1958, est un des trois élus mobilisés pour l’établissement de la liste électorale pour les conseils de prud’hommes, en tant qu’ouvrier, avec Depoutot (employé) et Garchery (patron). En octobre 1958, Charles Haubert démissionne du conseil municipal.

Il épouse, en avril 1963 à Joinville Rolande Gabrielle Jollivet.

Charles Haubert meurt le 26 mars 1989 à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Il était âgé de 79 ans.

Joinville-le-Pont vers 1960

 

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8 juillet 2022 5 08 /07 /juillet /2022 00:01

Jean Chabrière naît le 27 septembre 1889 à Portets (Gironde). Il est le fils de Madeleine Broussouloux, marchande, et de son époux Jean Chabrière, tonnelier. Probablement pour se différencier de son père éponyme, il utilisera les prénoms de Jean Henri.

En 1909, il réside à Paris, probablement rue de Chambéry (15e arr.) avec ses parents, et exerce la profession de peintre. Il est affecté en octobre 1910 au 34e régiment d’infanterie pour son service militaire et démobilisé en septembre 1912.

Pendant la première guerre mondiale, Jean Henri Chabrière est mobilisé en août 1914 au 7e régiment d’infanterie coloniale. Il est blessé une première fois en septembre 1915 lors des combats de la Main de Massiges (Marne), sur le front de Champagne, à l’arcade sourcilière gauche par un éclat d’obus. Il est une deuxième fois blessé en avril 1917 à la cuisse gauche, toujours par éclat d’obus. Cette blessure, ainsi qu’une cicatrice due à une baïonnette, provoquent une fracture du fémur gauche qui provoquera un raccourcissement de cinq centimètres de sa jambe. Il sera réformé en mai 1918, renvoyé dans ses foyers puis reconnu invalide de guerre et pensionné, d’abord à 20% en 1919, quotité qui sera augmentée progressivement jusqu’à 100% en octobre 1968.

Il reçoit deux citations pour son comportement. En février 1916, il est cité à l’ordre de la division : « Le 6 février 1916, au cours de l’assaut, a sauté sans hésiter dans une tranchée ennemie entraînant ses camarades et y a fait des prisonniers. Soldat coutumier d’actes de bravoure ». De nouveau, il est cité à l’ordre de la division en mai 1917 : « Soldat très courageux et faisant l’admiration de ses camarades. N’a quitté la ligne allemande qu’après avoir épuisé toutes ses munitions et après une lutte d’une heure et demie. A été blessé par la suite. »

Devenu dessinateur, Jean Henri Chabrière épouse à Paris (15e arr.) en décembre 1919, Félicie Henriette Geay, modiste. Ils résident rue de Chambéry. Il est membre de l'Association générale des mutilés de la guerre.

En 1926, Jean Henri Chabrière est métreur puis, en 1937, gérant d’hôtel, rue Charbonnière, dans le quartier de la Goutte-d’Or à Paris (18e arr.).

Après la deuxième guerre mondiale, la famille Chabrière vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), quai de la Marne. Lors des élections municipales de mai 1953, il est candidat sur la liste communiste dans cette ville. Robert Deloche, résistant, maire depuis la Libération en août 1944, avait été remplacé en février 1953 par une autre communiste, Amélie Trayaud, suite à son exclusion du PCF. Malgré le trouble provoqué par cette éviction, les communistes arrivent en tête avec 35,6% des suffrages exprimés et 10 sièges, devant la liste divers-droite (22,1%, 6 élus) et les gaullistes (19,8%, 6 postes également), les socialistes SFIO (12,3%, 3 conseillers) puis le MRP (9,2%, 2 élus). L’appui de ces derniers permet à la droite de faire élire Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, centre-droit) comme maire. Chabrière avait obtenu le troisième meilleur score des candidats avec 2 413 voix pour 6 748 suffrages exprimés (35,8%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits.

Se différenciant en cela de plusieurs élus de gauche, Chabrière participe à de nombreuses manifestations communales. Il prend également des positions différentes, s’abstenant par exemple en avril 1956 lors du vote du budget, contre lequel votent les élus socialistes, radicaux ou communistes. Il ne suit pas non plus l’opposition communiste à l’octroi d’une garantie pour un emprunt contracté par l’Office municipal d’habitations à loyer modéré en mai 1956. Il intervient, en mars 1958, au sein du conseil municipal au sujet du nettoyage des berges du quai de la Marne, là où il réside.

En 1959, la représentation proportionnelle étant abandonnée, la liste de Georges Defert remporte les 27 sièges à pourvoir et est réélu maire.

Jean Chabrière meurt le 28 février 1973 à Joinville. Il était âgé de 83 ans et père d’une fille. Il avait été décoré de la Croix de guerre avec deux étoiles d’argent et de la Médaille militaire.

Joinville-le-Pont, années 1960

 

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18 juin 2022 6 18 /06 /juin /2022 00:01

Maurice Albert Wach naît le 13 avril 1883 à Paris (10e arr.) Il est le fils de Jeanne Journiac, femme de chambre, et de son mari Joseph Wach, tonnelier. Ils résident rue du Faubourg-Poissonnière.

Alors représentant de commerce pour l’industrie, vivant rue Mazagran à Paris (10e arr.) au moment de faire son service militaire, Maurice Wach s’engage pour trois ans d’an l’armée. Il est affecté au 132e régiment d’infanterie. Il devient caporal en octobre 1903 puis sergent en novembre 1904. Il retourne à la vie civile en mars 1906.

Le mariage de Maurice Wach avec Juliette Léonce Doit, comptable, a lieu en avril 1911 à Paris (10e arr.). Ils élisent domicile rue Albouy. Maurice Wach pratique l’aviron sur la Marne, au sein de la Société nautique En Douce, basée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Fondée en 1885, l’association a une vocation tournée vers le tourisme en rivière, contrairement aux autres clubs locaux aux objectifs plus sportifs, comme la Société nautique de la Marne, avec laquelle elle fusionnera beaucoup plus tard. Maurice Wach devient président d’En Douce en 1912 pour un mandat d’un an, faisant suite à Joë Netter. Il assurera la même fonction à plusieurs reprises ultérieurement, devenant, selon l’historien Michel Riousset, « le président qui a le plus marqué de son empreinte l'En Douce. »

Au début de la première guerre mondiale, en août 1914, Maurice Wach est rappelé et sert dans le régiment d’infanterie de Chaumont. Il est promu, en novembre 1914, lieutenant puis en mai 1916 lieutenant.

Il est blessé à deux reprises, en mars à Cambrai (Nord) quand une balle lui perfore l’annulaire gauche, puis, plus grièvement, en septembre la même année à Souchez (Pas-de-Calais), au cours de la deuxième bataille de l’Artois, quand une autre balle lui provoque une plaie à l’omoplate gauche. Il est cité à l’ordre du 33e corps d’armée en mars 1916 pour sa bravoure et le fait d’avoir rejoint le front avant sa complète guérison. Il sera de nouveau cité à l’ordre du bataillon en février 1919 pour avoir « rempli avec tact les délicates fonctions d’officier adjoint ».

Démobilisé en mars 1919, Maurice Wach reste rue Albouy et redevient, pour deux ans, président du club d’aviron En Douce. Il est en 1923 à Strasbourg où il est domicilié rue de Molsheim.

À partir de 1928, il s’installe quai de la Marne, à Joinville-le-Pont, à proximité du garage à bateaux d’En Douce.

Après la deuxième guerre mondiale, Maurice Wach est candidat lors des élections municipales de Joinville en novembre 1947 sur la liste soutenue par le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste), conduite par Pierre Perly. Elle arrive en tête avec 44% des suffrages exprimés, devant l’Union républicaine et résistante (communistes et divers gauche, 43,3%) mais les deux listes ont le même nombre de sièges. La liste socialiste SFIO, avec 6,4%, obtient le dernier siège et assure la réélection du maire communiste Robert Deloche. Wach siège comme conseiller municipal dans l’opposition.

On retrouve Maurice Wach comme correspondant régulier de l’hebdomadaire libéral Nouvelle Union régionale en 1951. Ainsi, en avril, il écrit sur « La grande hargne des kokos » (au sujet du PCF) puis en mai estime que c’est une « Juste conclusion » quand le député communiste Yves Péron se fait traiter de crétin à l’Assemblée nationale. En novembre, il annonce la cérémonie à la mémoire du général Leclerc, organisé par la section RPF en l’église Saint-Charles de Joinville. En décembre, il s’étonne de la proposition du maire, Deloche, de fusionner l’office municipal d’habitations à bon marché avec celui de la ville voisine de Champigny, également à direction communiste.

En matière sportive, Maurice Wach reprend en 1952 sa fonction de président d’En Douce, cette fois-ci pour douze ans. Veuf depuis cinq ans, il se remarie en février 1952 à Joinville avec Marguerite Marie Dassy.

En février 1953, après l’exclusion du parti communiste du maire Robert Deloche, celui-ci démissionne de sa fonction. Les élus de droite se divisent au sein du conseil municipal et c’est la doyenne de l’assemblée, également communiste, Amélie Trayaud, qui est élue pour les deux mois de mandat restants.

Lors des élections municipales de mai 1953, Wach reste fidèle à la liste RPF, désormais conduite par Pierre Calmon tandis que la moitié des sortants conservateurs ont rejoint Georges Defert (RGR). Les deux listes obtiennent chacune six sièges, derrière les dix élus de la liste d'Union républicaine et résistante (PCF et divers gauche). La SFIO a trois élus, les démocrates-chrétiens du MRP en ont deux. Defert devient maire, avec le soutien de ses colistiers, de ceux du RPF et du MRP.

Au premier tour, Wach a recueilli 1 366 voix pour 6 748 suffrages exprimés (20,2%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits. Il est réélu. Il se solidarise, en juillet 1953, avec une motion de protestation de la section RPF de Joinville contre la condamnation des époux Rosenberg aux États-Unis.

Son mandat prend fin en mars 1959. Lors des élections municipales, le scrutin majoritaire a été réintroduit et la liste RPF de Calmon, qui a fait alliance avec le MRP et la SFIO, est devancée au premier tour par celle de Defert et n’a aucun élu au second tour.

Maurice Albert Wach meurt le 28 avril 1970 à Joinville, à l’âge de 87 ans. Lors de son enterrement, « le drapeau bleu et rouge de la société [En Douce] recouvrait son cercueil, dans la plus grande tradition de la marine » raconte Michel Riousset. Il était décoré de la Croix de guerre (1914-1918) et chevalier de la Légion d’honneur depuis février 1921.

Les locaux du club En Douce, coll. Carré des Canotiers

 

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25 mai 2022 3 25 /05 /mai /2022 00:01

Début de la biographie de François Decrombecque

François Philogène Joseph Decrombecque naît le 4 décembre 1884 à Paris (5e arr.). Il est le fils de Rose Fauvel et de son mari, François Joseph Alexis Decrombecque, merciers, rue Claude-Bernard. La famille Decrombecque est originaire du Pas-de-Calais.

De grande taille pour son époque (1 mètre 77), alors ajusteur mécanicien, il s’engage pour trois ans au moment d’effectuer son service militaire en juin 1903. Il est affecté au régiment de sapeurs-pompiers. Il renouvelle ensuite régulièrement ses contrats, est nommé caporal en septembre 1906 puis sergent en juillet 1914.

En février 1909 à Paris (12e arr.), François Decrombecque épouse Jeanne Marguerite Romestant, couturière. Il fait de l’aviron au sein de la Société nautique de la Marne, basée à sur l’île Fanac à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il rame avec des équipages à quatre ou à huit. Il s’inscrit en 1914 pour la Traversée de Paris.

Pendant la première guerre mondiale, Decrombecque reste mobilisé chez les sapeurs-pompiers. Il reçoit trois citations et une lettre de félicitations pour son attitude courageuse et son sang-froid lors de feux à Paris. Il est démobilisé en juin 1919 et quitte alors l’armée active. La famille s’installe à Joinville, dans le quartier de Polangis, où ils vivent d’abord rue Bourguignon (act. rue des Frères-Lumière) puis avenue du Château (act. avenue Foch), avenue Jamin et enfin quai de Polangis.

Devenu mécanicien à la Compagnie du Gaz de Paris, François Decrombecque réoriente son activité sportive, se lançant dans la marche. Affilié au Racing-Club de France (Paris), il est champion de France du 10 km en 1921 puis les deux années suivantes. Lors des Jeux Olympiques de Paris en 1924, il est sélectionné dans cette discipline, mais éliminé lors des éliminatoires. Il crée un Grand-prix international de marche qu’il organise avec Coeuilly sportif, association basée à Champigny.

Il devient chronométreur fédéral de la Fédération française d’athlétisme et membre de la Commission fédérale de marche. Il la préside à partir de 1934.

Dès 1923, François Decrombecque s’implique dans la vie politique de Joinville. Il est un des membres fondateur du Comité d’union et d’action républicaines, constitué en mars cette année-là, pour rassembler des républicains de gauche, radicaux et socialistes indépendants. Le comité soutient le maire en place, Henri Vel-Durand, radical-socialiste dissident. Avec Vel-Durand, Liou, Soulié et Piot, Decrombecque fait partie de la commission de préparation du programme.

Lors des élections municipales de mai 1925, Decrombecque figure sur la liste d’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, conduite par Vel-Durand. En s’appuyant sur le programme du comité, elle propose que « les lois de laïcité soient appliquées sans rigueur et sans sectarisme », se prononce sur le maintien de l’octroi pour les marchandises à l’entrée de Joinville et en faveur d’économies dans les dépenses budgétaires. Face à une liste de cartel des gauches et à une liste communiste, elle obtient 1080 voix en moyenne, soit 47,5% des suffrages exprimés ; tous les candidats sont élus au second tour. Au sein du conseil municipal, Decrombecque s’active notamment pour la promotion du sport local et pour l’animation du quartier de Polangis.

À suivre

François Decrombecque

 

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23 mai 2022 1 23 /05 /mai /2022 00:01

André Malcouronne est né le 26 juin 1907 à Paris (14e arr.). Il est le fils d’une couturière, Juliette Octavie Leroy, et de son mari Jules Joseph Malcouronne, graveur qui illustre notamment les œuvres d’Anatole France et est exposé à plusieurs reprises.

Représentant de commerce, André Malcouronne milite au syndicat des employés à Paris affilié à la Confédération générale du travail (CGT). En septembre 1937, il est élu membre de la commission exécutive de la section fédérale du commerce de gros.

Marié à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) avec Henriette Alice Chauvin en avril 1931, la famille s’installe dans cette commune, chez le frère de la mariée et son épouse, René et Pauline Chauvin. Ils vivent dans le quartier de Polangis, avenue Foch.

L’activité de Malcouronne pendant la deuxième guerre mondiale n’est pas connue. Il est mobilisé et présent lors de l’évacuation des troupes anglaises à Dunkerque en mai-juin 1940, selon un témoignage familial. Peut-être est-ce lui qui est nommé, en février 1944, membre du conseil d’administration du syndicat des ouvriers et employés de l’habillement, organismes officiel.

À la Libération, il fait partie du groupe de résistants qui prend d’assaut la mairie de Joinville, le 25 août 1944 d’après sa famille. Il est membre du Comité local de Libération, présidé par le radical-socialiste Henri Drevet, qui y représente le mouvement Ceux de la Résistance. Au côté du communiste Robert Deloche, Malcouronne siège au nom de la CGT ; sont également membres du comité le socialiste Léon Berthet, François Decrombecque pour l’Organisation civile et militaire, Amélie Trayaud et Victor Mathieu, au titre du Front national et René Henry pour Libération.

Sur proposition du comité joinvillais et après avis du Comité parisien de la Libération, une délégation spéciale est nommée, le 13 octobre 1944 pour administrer la commune. Robert Deloche, président, fait fonction de maire et Malcouronne, vice-président, de premier adjoint. Les autres vice-présidents sont Drevet, Decrombecque et Berthet.

Lors des premières élections municipales après la fin de l’occupation allemande, en mai 1945, le maire communiste Robert Deloche constitue une liste d’Union résistante et démocratique, qui réunit les communistes, les socialistes et les radicaux-socialistes. Elle remporte les 27 sièges à pourvoir avec en moyenne 61,7% des voix ; c’était la première fois que les femmes participaient au vote. Le conseil se compose de sept communistes, six socialistes, cinq radicaux et neuf indépendants de gauche, souvent proches du PCF. Malcouronne est reconduit dans l’exécutif municipal, en tant que troisième adjoint, le socialiste Léon Berthet étant premier adjoint et le radical Henri Drevet, deuxième adjoint. Un indépendant, François Decrombecque, prend le quatrième pose.

Poursuivant son activité syndicale, Malcouronne est secrétaire de la chambre syndicale des employés à Paris (CGT) et siège au comité consultatif paritaire de l'office professionnel de l'habillement et du travail des étoffes.

Sur le plan professionnel, André Malcouronne est nommé attaché de cabinet du ministre de l'économie nationale, le communiste François Billoux, dans le gouvernement du général de Gaulle. Il est d’abord reconduit dans cette fonction quand Billoux devient ministre de la reconstruction et de l'urbanisme dans le gouvernement Félix Gouin en janvier 1946, puis devient chargé de mission toujours dans le cabinet. Il reste au même poste en juin 1946, Billoux ayant conservé son portefeuille dans le gouvernement de Georges Bidault. Il ne le suivra par contre au ministère de la Défense nationale que Billoux occupe pendant trois mois et demi au premier semestre 1947 dans le gouvernement Paul Ramadier.

Quand, aux élections municipales d’octobre 1947, Robert Deloche est réélu maire de Joinville, Malcouronne quitte l’assemblée municipale. Il s’installe à Paris, dans le très bourgeois 16e arrondissement, où il sera membre du bureau de la section communiste du Trocadéro. Son activité professionnelle se déroule désormais dans des sociétés commerciales, réputées proches du parti communiste et servant, selon plusieurs historiens et les services de renseignement français ou américains, au financement de ce parti.

André Malcouronne est gérant Comptoir européen d'exportation et d'importation (CEEI) qui porte aussi le nom commercial de BERMAL. Il est également actionnaire du BURIEX, autre société à la vocation proche. Avec plusieurs autres hommes d’affaires, comme Detœuf, Picard ou Doumeng, Malcouronne contribue aux échanges commerciaux avec les pays du bloc soviétique et de leurs alliés, tout en assurant des relations avec les milieux économiques français. Il est, en 1958, interdit de faire du commerce avec les États-Unis et le Canada pour des motifs politiques. Ses partenaires financiers sont la Banque commerciale pour l’Europe du Nord, basée à Paris mais contrôlée par l’Union soviétique, et un établissement polonais, Bank Polska Kasa Opieki.

Après avoir divorcé en mars 1955, il se remarie en novembre la même année à Paris (9e arr.) avec Madeleine Renée Rihouey.

André Malcouronne meurt le 12 juillet 1989 à Gandelu (Aisne). Il était âgé de 72 ans et père de trois enfants. Il est enterré dans le cimetière communal. D’après sa fille, il était toujours fidèle à ses idéaux communistes.

Célébration de la Libération de Joinville-le-Pont

 

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19 mai 2022 4 19 /05 /mai /2022 00:01

Suite de la biographie de Georges Roger

La section SFIO, qui avait cinq adhérents en 1926, se renforce et en compte 36 en 1931. Cependant, des tensions internes voient le jour. Un des membres du bureau de 1925, Claude Noizat, qui a trouvé une tribune dans l’hebdomadaire libéral Gazette de l’Est, devient un des critiques les plus féroces. En octobre 1930, il écrit : « il m’a été donné de voir à l’œuvre les défenseurs du peuple. À mon regret, je constate qu’ils ne sont pas meilleurs que les soi-disant réactionnaires, que dis-je ? Ils sont plus sévères. Ils oublient leurs origines. »

Au cours du mois de novembre, Noizat poursuit à propos de « M. l’adjoint » : « J’ai osé faire des allusions oh combien entortillées de faveurs à sa façon de servir le prolétariat dont il devrait être le défenseur envers et contre tout. Et je n’ai pas cité son nom et il s’est reconnu. (…) Il n’est pas facile d’être rouge à 8h30 et tricolore une heure plus tard. »

Lors de la création de l'Office public d'habitations à bon marché de Joinville-le-Pont, en décembre 1930 Roger est désigné à la tête du conseil d'administration. Il est un orateur au sein de la section locale, mais également dans l’Union des sections du canton de Saint-Maur. On trouve très régulièrement son nom dans les souscriptions lancées par le quotidien socialiste Le Populaire.

La montée des tensions au sein du parti socialiste se ressent parmi le petit groupe d’élus. François Galabert s’oppose vivement à la majorité, notamment à propos du sort réservé aux chômeurs ; en novembre 1933, le maire requiert l’intervention de la force publique après un « pugilat mémorable », selon Noizat, en plein conseil municipal. La majorité fléchit suite à ces départs et quelques autres défections, et le budget n’est voté, en décembre 1933, que par neuf voix contre six.

Galabert et Marcel Couillard, autre conseiller socialiste, démissionnent de l’assemblée après de nouvelles tensions en mars 1934. Du fait de décès et d’autres départs, des élections municipales doivent être organisées pour compléter le conseil municipal, qui a perdu plus du tiers de ses membres. Un accord est passé entre les radicaux-socialistes et les modérés, avec quatre candidats pour le centre-gauche et six pour la droite sur la liste ainsi constituée. Elle fait face à une liste sans étiquette, sur laquelle on retrouve aussi des radicaux, et à celles de la SFIO et du PCF. Georges Roger démissionne de la SFIO septembre 1934 et soutient la coalition entre les radicaux et les libéraux-conservateurs. Elle remporte au second tour, après le retrait des républicains indépendants et des socialistes, les dix sièges avec 59,5% des voix face aux communistes. La majorité de l’ex-cartel des gauches en maintenue au sein du conseil municipal, mais la minorité de droite est nettement renforcée.

Lors d’une « Manifestation de sympathie des amis de Briolay », organisée en mars 1935 après que le maire a été fait chevalier de la Légion d’honneur, c’est Roger qui est en charge du discours de félicitation.

En préparation des élections municipales de mai 1935, le Groupement des gauches républicaines de Joinville est réactivé en mars. Gabriel Vélard (radical-socialiste) en est le président et Georges Roger, comme socialiste indépendant, le trésorier. La SFIO ne figure plus dans la structure. Le groupement lance un « appel à l’union pour continuer l’œuvre de bonne administration des élus de 1929 et 1934 ».

Le mois suivant, l’Union des républicains de Joinville, nouveau nom du regroupement des militants de droite, rompt l’accord électoral avec le centre-gauche : « L’Union des républicains se souvenant des fusillades du 6 février, des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons, a décidé de rompre l’union précédemment établie avec les radicaux pour faire une liste composée en totalité d’éléments modérés et nationaux. »

Pour ces élections, la majorité sortante se retrouve donc avec une dizaine de conseillers municipaux ayant rejoint la liste de droite, tandis que la SFIO et les communistes présentent aussi leur propre liste. Georges Roger est en seconde position sur la liste des Gauches républicaines de Georges Briolay. Elle met en avant les importants travaux d’amélioration et d’embellissement et assure que, si les impôts ont fortement augmentés, « c’est du fait de l’aggravation des charges imposées à la commune (contingent incendie, chômage, moins-values sur les recettes) ». Le programme des quinze conseillers qui se représentent, dont un autre ancien socialiste, Armand Bureau, porte sur l’assainissement, l’amélioration de la voirie, la création d’espaces verts, le renforcement de l’éclairage public, l’amélioration des transports et l’agrandissement du réseau d’école, en y développant la natation et la pratique de l’aviron.

Parallèlement à ses fonctions politiques, Georges Roger était vice-président de la caisse des écoles et administrateur de l’association philotechnique, importante organisation d’éducation populaire dans la commune. Il était également membre du conseil d’administration de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers de la ville et vice-président du Club athlétique de Joinville (CAJ).

La liste de Groupement des gauches républicaines arrive en seconde position au premier tour, derrière l’Union républicaine. Alors que les communistes et les socialistes fusionnent, les deux autres concurrents se maintiennent. Au second tour, deux communistes sont élus aux côtés de vingt-cinq candidats de droite. Georges Roger recueilli 750 voix pour 2 856 suffrages exprimés (26,3%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits au premier tour ; Claude Noizat, dans la Gazette de l’Est, commente : « Briolay et Roger sont battus ! », les comparant à Laurel et Hardy. Au second tour, Roger est à 553 voix pour 2 899 suffrages exprimés (19,1%) sur 2 924 votants.

Georges Roger meurt le 29 avril 1937 et son décès est retranscrit sur l’état-civil de Joinville, où il est inhumé. Lors de ses obsèques, le 3 mai, des discours sont prononcés par le responsable du comité radical-socialiste, Gabriel Vélard, également président du CAJ, par Louis Caillon au nom de la mutuelle des sapeurs-pompiers et par le maire, Lesestre.

Décoré des Palmes académiques comme officier d’académie en mars 1934, pour « services à l’art musical », Georges Roger était âgé de 60 ans et père de deux filles.

En son honneur, le CAJ organise, en février 1939, le challenge Georges-Roger, compétition de basket-ball qui se tient à la Maison des syndicats de Champigny-sur-Marne.

Fin

Tombe de Georges Roger à Joinville-le-Pont

 

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17 mai 2022 2 17 /05 /mai /2022 00:01

Début de la biographie de Georges Roger

Georges Roger naît le 19 septembre 1876 à Sully-sur-Loire (Loiret). Il est le fils de Marie Julie Sophie Terrasson et de son mari Marie Victor Henry Roger, menuisier.

Alors charpentier, Georges Roger effectue un service militaire en novembre 1897 au 40e régiment d’artillerie. Il est démobilisé en septembre 1900. Il vit à Paris (18e arr.), rue Véronèse. Il épouse dans cet arrondissement en avril 1902 Gabrielle Louise Angèle Espinasse, feuillagiste. Ils s’installent rue Montcalm puis rue Jules-Jouy, toujours dans le 18e. Georges Roger travaille alors comme boucher.

Vers 1910, il est embauché en tant que plombier par la Compagnie du gaz de Paris.

Au cours de la première guerre mondiale, il est mobilisé en août 1914 au sein de la section technique du 5e régiment de génie ; il est démobilisé en mars 1919. Selon un état de la Compagnie du gaz, il aurait été prisonnier de guerre. Après son retour à la vie civile, il reprend son travail dans cette Compagnie et la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Colbert, dans le quartier de Polangis.

Georges Roger est membre du Parti socialiste SFIO, dont la section de Joinville-le-Pont s’est reconstituée, sans doute en 1924, après le passage de la totalité des adhérents au parti communiste en 1920. Cette année-là, la SFIO soutient la liste de groupement des gauches, présentée par Georges Briolay, qui est battue par le maire sortant, Henri Vel-Durand, radical dissident. En octobre 1925, Georges Roger est élu secrétaire lors du renouvellement du bureau de la section SFIO, qui comprend aussi Eugène Meslin, trésorier, et Claude Noizat, délégué à la Fédération socialiste de la Seine. Il exerce la même fonction en 1927 et 1928.

Une élection municipale partielle est organisée en octobre 1928 suite au décès de Vel-Durand, maire. Georges Briolay présente une liste de la gauche républicaine avec lui-même, radical-socialiste, Georges Scornet, socialiste indépendant et Georges Roger, SFIO conseiller municipal. Elle arrive en tête au premier tour devant la liste de l’Union républicaine (droite) et la liste communiste. Avec 574 voix pour 1 524 suffrages exprimés (37,7%) sur 1 538 votants et 2 995 inscrits, Georges Roger obtient un score sensiblement inférieur à celui de ses colistiers, Scornet obtenant lui 661 voix (43,4%).

Malgré le maintien des communistes, il est cependant élu au deuxième tour avec 698 voix pour 1 667 suffrages exprimés (41,8%) sur 1 677 votants, tout en étant assez loin là aussi de Scornet et Briolay. Il rentre donc au conseil municipal.

S’il siège dans l’opposition au nouveau maire, Stephen Durande, il convainc cependant ses collègues de voter, à l'unanimité, un vœu contre le projet d’allongement à six ans du mandat des élus locaux, qui était alors de cinq ans.

Lors des élections municipales générales de mai 1929, constitue de nouveau une liste de Concentration des gauches, face à l’Union nationale (droite) et au Bloc ouvrier et paysan (communiste).

Au premier tour, la droite est en tête, avec 42,6% des votes, devant les gauches à 35;9% et les communistes à 16,0%. Ces derniers se maintiennent au second tour, mais la liste Briolay emporte cependant avec 45,9% des voix 22 des 27 sièges à pourvoir. À 41,6%, l’équipe sortante récupère les cinq autres places, tandis que le PCF recule à 12,5%.

Encore derrière Scornet et Briolay, Roger fait cependant un meilleur score avec, au premier tour, 813 voix pour 2 126 suffrages exprimés (38,2%) sur 2 169 inscrits. Il est élu au deuxième tour, en compagnie de trois autres membres de la SFIO : Armand Bureau, Marcel Couillard et François Galabert. Par contre, le nouveau secrétaire de la section SFIO, Julien Cérignan n’est pas élu.

Dans le bureau municipal constitué par le nouveau maire, le tapissier Georges Briolay, Georges Roger devient troisième adjoint au maire, le restaurateur Robert Maxe (indépendant) étant premier adjoint, tandis que Scornet et Joseph Marie Moutardier, professeur de l’enseignement technique, radical-socialiste, complètent la liste des adjoints.

Il y avait déjà eu, à Joinville-le-Pont, des conseillers municipaux socialistes élus en 1912 aux côtés de la majorité faite de radicaux dissidents alliés à des libéraux et des conservateurs. Mais ils étaient restés à l’écart du bureau municipal, même s’ils avaient soutenu le maire dans les scrutins décisifs. Georges Roger est le premier socialiste à devenir adjoint au maire.

Dès le premier conseil municipal après l’élection du maire, Roger fait voter le changement de nom de la rue du Cimetière, qui devient rue de l’Égalité. En juin, il est élu secrétaire général de la Commune libre de Polangis, regroupement festif des habitants du quartier.

À suivre

Une villa à Polangis (quartier de Joinville-le-Pont)

 

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12 mars 2022 6 12 /03 /mars /2022 00:01

Adolphe Alexandre Clément naît le 11 décembre 1864 à La Ferté-Saint-Cyr (Loir-et-Cher). Il est le fils de Philomène Blanchard et de son époux, Adolphe Blaise Clément, marchand de charbon. Ils vivent au faubourg de Bretagne

Devenu employé de commerce et vivant à Saint-Denis (Seine, act. Seine-Saint-Denis), rue Lannon, Adolphe Clément y épouse en mai 1894 Marie Goutal, domestique, native du Cantal. Ils s’installent à Paris (18e arr.) où ils exploitent une épicerie, rue Jean-Robert.

En 1911, ils sont à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où ils sont également épiciers, rue de Paris, dans le centre-ville, à proximité de la gare. Après la première guerre mondiale, ils déménagent pour la rue du Viaduc, dans le même quartier, où ils vont créer un hôtel meublé.

Lors des élections municipales de mai 1925 à Joinville, Adolphe Clément est candidat sur la liste du maire sortant, Henri Vel-Durand (radical dissident), qui a le soutien des mouvements libéraux et conservateurs de la ville. Le programme de la liste vouait l’application des lois de laïcité « sans rigueur et sans sectarisme », le maintien de l’octroi pour l’entrée des marchandises à Joinville et des économies dans les dépenses budgétaires. Face à une liste du cartel des gauches (radicaux-socialistes, socialistes SFIO et socialistes indépendants), qui obtient 28,4% des suffrages exprimés et une liste communiste, qui a 21,1%, la liste des sortants arrive nettement en tête avec 47,5%. Au second tour, elle remporte les 27 sièges à pourvoir et Clément est élu conseiller municipal. Vel-Durand est réélu maire. Après son décès, il est remplacé en octobre 1928 par Stephen Durande (conservateur).

Au cours du scrutin de mai 1929, Adolphe Clément n’est pas candidat.

Adolphe Alexandre Clément meurt le 22 janvier 1938 à Joinville. Il était âgé de 74 ans et père de deux enfants.

Il n’a pas de lien familial avec Édouard Clément (1843-1922), président de société musicale et candidat de centre-droit aux élections municipales de Joinville-le-Pont (1904-1911) ni avec Lucien Clément (1885-1955), conseiller municipal conservateur de la même ville (1934-1944).

Joinville-le-Pont, rue de Paris, l'épicerie Clément est sur la droite

 

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2 mars 2022 3 02 /03 /mars /2022 00:01

André Viault naît le 20 juin 1883 à Paris (10e arr.). Il est le fils de Marie Ida Euphrasie Sinot et de son mari Charles Arthur Viault, tous deux employés. Ils vivent faubourg Poissonnière.

Alors employé de commerce et vivant boulevard Voltaire avec son père, négociant, André Viault épouse en avril 1910 à Paris (3e arr.) Marthe Élise Émilie Servo.

Il monte alors son entreprise de tournage et découpage sur bois et autres matériaux, produisant notamment des isolants pour l’électricité. Elle est installée dans le 12e arrondissement, rue Fabre-d’Églantine.

Au cours des années 1920, ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils résident en 1926 dans le quartier de Polangis, avenue du Château (act. avenue Foch).

En juillet 1925, Viault participe à une souscription lancée par le mouvement royaliste Action française Pour la veuve et les enfants d'Ernest Berger, militant tué dans le métro de Paris. Sa participation est transmise par la section de Joinville du parti, alors en cours de constitution.

Lors des élections municipales de mai 1929, André Viault est candidat sur la liste d’Union républicaine et démocratique du maire sortant, Stephen Durande (divers-droite). Devancée au premier tour par la liste d’Union des gauches (radical-socialiste, socialistes SFIO et socialistes indépendant), elle n’emporte que cinq sièges sur 27 au second tour malgré le maintien de la liste communiste. Viault recueille au premier tour 890 voix pour 2 126 suffrages exprimés (41,9%) sur 2 491 inscrits ; il n’est pas élu.

En novembre 1932, il est désigné comme trésorier du Comité d’union républicaine et d’action sociale, alors présidé par Émile Lecuirot, dirigeant d’un club d’aviron. Le comité regroupe la plupart des personnes engagées dans les organisations libérales et conservatrices dans la ville. Il devient vice-président de l’Union régionale, le groupement qui en prend la succession à partir de 1935.

En avril 1935, Viault est réélu membre du bureau de la Mutualité scolaire de Joinville. Présidée l’électricien par Ernest Gillot, la mutualité verse des aides aux familles qui ont cotisé et aident les enfants à épargner en vue de leur retraite.

André Viault meurt le 23 novembre 1937 à Joinville. Il était âgé de 74 ans et père de deux enfants.

L’hebdomadaire libéral Union régionale lui délivre les qualificatifs suivants : « Aimable, sympathique, conscience, honnêteté ». Ses obsèques sont célébrées en l’église Sainte-Anne de Polangis. Il est précisé qu’il était conseiller curial et qu’il aurait mené une « vie très chrétienne ». Le maire, Léon Lesestre, lui rend hommage en présence notamment de plusieurs adjoints et de l’ancien ministre Adolphe Chéron. Il est inhumé dans le caveau familial, au cimetière parisien du Père-Lachaise.

L'Elysée Palace à Joinville-le-Pont

 

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4 février 2022 5 04 /02 /février /2022 00:01

Suite de la biographie de Nguyên Thê Truyên

Résidant à Nam-Dinh, Nguyên Thê Truyên demeure rue de Saïgon et exerce son métier de chimiste. Il est toujours en bute aux autorités française. Le résident supérieur au Tonkin a fait ordonner la saisie conservatoire des rizières de sa famille en janvier 1933. Le prétexte est une dette de 1 000 piastres, mais la valeur des propriétés est estimée à plus de 50 000 piastres. Mais le Conseil du Contentieux se déclare incompétent en janvier 1933. Le même conseil rejette, en novembre la même année, une requête de Nguyên Thê Truyên pour qu’on lui délivre de son casier judiciaire et que cesse la confiscation de son certificat de moralité.

Séjournant de nouveau à Paris en 1934, Nguyên Thê Truyên devient une cible pour les communistes. Le journal Vô Sản (Le Prolétaire, 1934/06), publié par le PCF, le qualifie de « traître qui fréquente les flics, les fascistes ».

Le Conseil d’État examine, en appel, la plainte de N. T. Truyên au sujet de la délivrance d’un bulletin de casier judiciaire et d’un certificat de bonnes vie et mœurs. Il rejette sa requête, estimant qu’elle relève de la relation entre la République française et l’administration indigène et non du droit administratif français, même si un fonctionnaire français est mis en cause. Comme plusieurs autres revues juridiques, la Revue générale de droit international public critique en 1938 les conclusions de l’arrêt.

Pendant son séjour en France, Nguyên Thê Truyên participe à la constitution du Rassemblement Colonial, déclaré à Paris en avril 1937 et basé rue Monge (5e arr.). Il regroupe une douzaine d’organisations politiques et d’associations, comme le Parti du Peuple Algérien, la Ligue de Défense de la Race Nègre ou le Rassemblement Indochinois, dont N. T. Truyên est le délégué. Le comité directeur provisoire comprend l’algérien Messali Hadj, publiciste, le martiniquais Raoul Cénac-Thaly, professeur agrégé, le malgache Ramananjato, comptable et N. T. Truyên, qui assurent de manière tournante la présidence. Le sénégalais Emil Faure, ingénieur conseil est secrétaire général et la guadeloupéenne Melle Toubland, chirurgienne-dentiste, est trésorière.

En septembre 1937, une députation du Rassemblement colonial, dont fait partie Nguyên Thê Truyên est reçue à l’Hôtel Matignon, pour rencontrer William Bertrand, sous-secrétaire d’État à la Présidence du Conseil et l’entretenir « des graves évènements d’Indochine et d’Extrême-Orient ». N. T. Truyên demande l’amnistie pour les victimes de la répression, soulignant qu’ils sont accusés de complots contre la Sûreté de l’État, ce qu’il qualifie « d’accusations vagues et monotones ». Il souligne que des « jeunes gens d’origine bourgeoise, revenus de Paris où ils s’étaient initiés à la vie militante, sont jetés en prison pour des articles de journaux, souvent inspirés et même reproduit des écrits publiés dans des grands quotidiens de Paris ». Il déplore que « de pauvres coolies en haillons, des ouvriers harassés, des employés, des femmes, des enfants, travaillant dans des conditions déplorables, touchant un salaire dérisoire, sont incriminés parce qu’ils ont fait la grève, dans l’ordre et la discipline pour améliorer leur sort. Des paysans affamés, des petits commerçants ruinés, des artisans grevés de patentes sont emprisonnés pour avoir réclamé la suppression des impôts archaïques ou des taxes impopulaires ». N. T. Truyên réclame ensuite des libertés politiques et syndicales, voulant notamment l’application de la loi française du 28 juillet 1881 sur la liberté de la presse et le droit d’association, y compris pour les syndicats. Enfin, N. T. Truyên soutient l’idée d’organiser un Congrès National des Indochinois.

C’est lui qui conduit la délégation reçue en février 1938 par Théodore Steeg, ministre des colonies et ancien président du conseil. Elle évoque notamment le point de vue des indigènes devant les revendications coloniales de l'Allemagne, et les répercussions de la guerre sino-japonaise en Indochine.

Dans le courant de cette année 1938, Nguyên Thê Truyên retourne au Vietnam. Il publie un long article en octobre, dans L'Effort Indochinois sur « Phan-Van-Truong et son chef d’œuvre: Le droit pénal à travers l’ancienne législation chinoise », en hommage à un avocat, cofondateur de la Fraternité des compatriotes en 1914.

Do Duc Ho, ancien secrétaire de l'Association générale des étudiants indochinois, fait part d’une conversation qu’il a eue en septembre 1938 avec Nguyên Thê Truyên. Selon ce dernier, le gouverneur général de l’Indochine, Jules Brévié « entend se servir du parti communiste annamite pour administrer à la population la preuve de la supériorité de la démocratie-impérialiste française sur le fascisme agresseur nippon. Ses manifestations de sympathie pour la Chine expriment une solidarité qui doit émouvoir les indigènes et leur faire oublier que M. Brévié est le représentant de l'impérialisme français. Le parti communiste annamite est là pour servir d'interprète à M. le Gouverneur général. »

Après le début de la deuxième guerre mondiale, Nguyên Thê Truyên et son frère Nguyên Thê Song sont arrêtés en septembre 1939 et envoyés à la prison de Lang Son, au centre du Tonkin, soupçonnés de sympathie pour les Japonais. Madeleine Latour, qui avait soutenu l’action de Nguyên Thê Truyên avant même leur mariage et l’avait accompagné en Indochine, meurt en 1940. Elle était née en septembre 1890 à Paris (12e arr.) – et non pas en 1898 comme plusieurs sources le mentionnent. Enterrée au cimetière européen de Dalat, ses cendres ont été transférées dans la crypte de l'église Saint-Nicolas.

Les deux frères sont exilés en 1941, en compagnie de neuf communistes, sur l’île malgache de Nosy Lava. Ils ne se mêlent pas aux détenus communistes, espérant manifestement une occupation de Madagascar par le Japon. Ils sont libérés en 1946 et retournent à Saïgon.

À suivre

 

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