Marie Alexandrine Troussard naît le 29 octobre 1851 à Montmartre (act. Paris 18e arr.). Elle est la fille de Marie Alexandrine Paris et de Jean Mathurin Troussard.
Devenue employée des Postes et télégraphe en 1876, elle est receveuse de bureaux de poste de petite dimension, d’abord à Roissy (peut-être Roissy-en-France, Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise ou Roissy-en-Brie, Seine-et-Marne), où elle est signalée en 1883, puis à Gonesse, en 1888.
Elle épouse à Paris (4e arr.) en août 1888 Alfred Henri Girod, instituteur à Alfortville (Seine, act. Val-de-Marne). En 1896, Marie Alexandrine Girod devient la troisième femme d’affilée à diriger le bureau de poste de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle prend la succession d’Antonine de La Chassaigne de Sereys, veuve Potrolot de Grillon, épouse Broutta, qui le dirigeait depuis 1865.
Un sac de dépêches à destination du bureau de Saint-Mandé ayant été repêché à Joinville dans la Marne, en novembre 1900, Mme Girod est entendue à titre de renseignements par le commissaire de police.
Une sanction est prise en 1903 à l’encontre de Mme Girod qui est d’abord mutée à Rosny-sous-Bois (Seine, act. Seine-Saint-Denis) en octobre puis rétrogradée comme dame employée à la direction de la Caisse nationale d’épargne, officiellement « sur sa demande ». Sa situation est évoquée, en mars 1906, à la Chambre des députés par Gustave Rouanet, journaliste et député socialiste SFIO de Paris. Il interpelle le sous-secrétaire d’État aux Postes et télégraphe, Alexandre Bérard sur sa situation : « Mme G..., receveuse des postes à Joinville-le-Pont, a été déchue de son emploi sans même passer au conseil de discipline, sans avoir eu connaissance du rapport et des dénonciations qui ont provoqué sa rétrogradation. »
L'Union des dames de la Poste reprend l’interpellation, souhaitant que le personnel soit désormais représenté au sein des conseils de discipline et qu’il soit permis aux agents, lorsqu'ils sont l’objet d’une accusation, à se disculper devant le conseil de discipline.
En octobre 1906, Marie Alexandrine Girod se voit accorder une retraite anticipée pour « infirmités. »
Probablement est-ce son mari qui, tout en continuant son métier d’instituteur, adhère en 1906 à la Société Botanique de France, y présente en novembre un Essai de vulgarisation de la botanique, devient membre fondateur de la Société des amis de l'arbre et édite un ouvrage sur Les Arbres. Il est décoré comme chevalier du Mérite agricole en février 1913.
Lors du mariage de leur fils, en septembre 1915, les époux Girod vivent à Choisy-le-Roi (Seine, act. Val-de-Marne). Lui est âgé de 59 ans et elle de 64. L’unique enfant du couple, Marcel Louis Girod, rédacteur à l’Agence Havas (act. Agence France-Presse, AFP), est adjudant dans l’infanterie lorsqu’il meurt de blessures de guerre à l’hôpital de Beauvais (Oise) en avril 1918.
La date de décès de Marie Alexandrine Girod n’est pas connue.
Photo du bureau de poste de Joinville vers 1900, avec deux facteurs, trois employés aux fenêtres et probablement Mme Girod sur le trottoir
Devenu docteur ès-lettres, Géraud Venzac va désormais publier près d’un livre par an, organiser de nouveaux voyages sur les pas d’écrivains, en Grèce notamment, participer à des conférences en province et à Paris et écrire plusieurs articles pour des revues.
Gardant un lieu étroit avec la Haute-Auvergne, le chanoine Venzac préside à plusieurs reprises des banquets de Cantaliens à Paris, qui rassemblent à chaque fois plus de trois cents personnes, par exemple avec les Aurillacois en décembre 1953, ou avec les originaires de Vic-sur-Cère et novembre 1954. Il entretient également une correspondance nourrie avec des intellectuels ou des prêtres du département, comme Abel Beaufrère, conservateur des antiquités du Cantal, l’historien Antoine Trin, Pierre Vermenouze, fils du poète occitan ou le docteur Henri Mondor. Mais il a également d’autres correspondants, comme l’écrivain Paul Claudel ou surtout Mgr Jean Calvet, son prédécesseur à la chaire de littérature de l’Institut catholique de Paris.
Le premier livre publié après-guerre est, en décembre 1955, sa thèse sur Les origines religieuses de Victor Hugo, qualifié de « passionnante enquête » par l’écrivain Raymond Cortat. Elle inaugure une collection, les Travaux de l'Institut catholique de Paris et reçoit un bon accueil dans la presse. La revue Études montre que le livre « renverse diamétralement la perspective » sur Victor Hugo qui était celle d’un chemin depuis une enfance « royaliste et catholique » en allant « vers toujours plus d'agnosticisme, voire d'athéisme. »
Dans la même collection, le deuxième ouvrage reprend en février 1956, sa thèse complémentaire, Les premiers maîtres de Victor Hugo. Géraud Venzac fait justice à l’opinion, fondée sur les vers du poème À propos d'Horace :
Marchands de grec ! marchands de latin ! cuistres ! dogues !
Philistins ! magisters ! je vous hais, pédagogues !
Le chanoine Venzac montre que Victor Hugo a déformé, plus ou moins sciemment, sa propre histoire, car son éducation première ne fut nullement cléricale.
Après deux gros livres reproduisant ses recherches universitaires, Géraud Venzac retourne à ses travaux sur les lieux de vie et la jeunesse des écrivains romantiques, avec des ouvrages de plus petite taille. Il fait rééditer en 1956 l’ouvrage écrit vingt ans auparavant, sous le nouveau titre Aux pays de leur enfance: Chateaubriand, Lamartine, Renan, Taine et Barrès.
Au pays de Madame Bovary, paru en juin 1957, est vu par la Revue de la Haute-Auvergne comme « un livre fort divertissant » où Géraud Venzac joue au « détective privé ». Le journaliste du Monde, Robert Coiplet, est plus circonspect et y voit un « travail confus ». Les Cahiers naturalistes concluent que « Ce livre pourrait bien être la démonstration humoristique de l'inanité de certaines querelles littéraires : M. Venzac invite sagement au calme. »
Toujours en 1957, au mois de novembre, Jeux d'ombres et de lumière sur la Jeunesse d'André Chénier paraît dans la collection Vocations, que dirige le professeur Henri Mondor. Raymond Cortat estime, dans L'Auvergnat de Paris, que Venzac « est devenu le spécialiste, dans la géographie littéraire, de ces espaces laissés en blanc sur les atlas, et qu’on appelle des terres inconnues ». La Revue de la Haute-Auvergne le loue de « restituer la jeunesse d'un poète dont on aurait pu penser jusqu'à ce jour qu'il n'en avait pas eue... »
Dans un autre petit ouvrage, également de 1957, En Grèce, le professeur Venzac commente les hauts lieux de légende et d'histoire de l'Hellade des héros et des dieux, en suivant les pèlerinages en Orient de Chateaubriand et de Lamartine.
Une remise à jour de l’Abrégé du Dictionnaire de la langue française d’Émile Littré, publié en 1875 par Amédée Beaujean, est publiée par Géraud Venzac en 1958. Il ajoute 108 auteurs aux 77 retenus par Littré et Beaujean. Si la parution est saluée, le linguiste Robert Le Bidois reproche l’emprunt d’une partie des citations à un autre dictionnaire, Le Robert. Il s’étonne aussi de certains oublis, comme celui du mot Dieu.
En tant que conférencier, Géraud Venzac intervient en avril 1952 à l'Institut catholique de Paris sur le thème « Hugo est-il chrétien ? » pour cent-cinquantenaire de l’écrivain. En novembre la même année, dans le même lieu, il disserte sur Leconte de Lisle et ses Poèmes antiques. Il contribue, en mars 1953 au salon littéraire Lutétia, à un débat sur le thème : Le prêtre dans le roman. En octobre 1953, la Chaîne Nationale de la radiodiffusion française retransmet sa conférence sur « Leconte de Lisle, témoin de l’échec religieux et politique du Romantisme ». Il évoque, en juin 1955 à la Société de l’Histoire de Paris et de l’Ile-de-France, l’enfance de Victor Hugo dans ses domiciles parisiens. La Société des Amis de Notre-Dame de Paris lui donne, en novembre 1957, l’occasion de commenter la Notre-Dame de Paris, de Victor Hugo alors que vient de sortir le film de Jean Delannoy.
Il est présent à Aurillac en octobre 1954 et à Toulouse en janvier 1959. De nouveau à Aurillac, en novembre 1959, il réunit de nombreuses personnalités de la région pour parler de « Barrés à la découverte de l’Auvergne ».
Un projet important est préparé en 1960 : une enquête sur la religion des grands maîtres de la littérature au 19e siècle, pour laquelle il cherchait des collaborateurs. Cependant, en 1961, il renonce à tous ses projets et à son enseignement et décide de devenir moine trappiste. Il demande à rejoindre l’abbaye du Sainte-Marie-du-Mont-des-Cats, à Godewaersvelde (Nord). Son choix n’est pas admis par tous, y compris par les moines trappistes. Leur supérieur, Dom André Louf, témoignera : « Ici au Mont-des-Cats, en un premier moment nous ne comprenions pas et nous avions voulu barrer le chemin à une telle vocation — car le cas du Frère Géraud était exactement à l'opposé des critères de vocation qui étaient ceux du Père-maître de l'époque. Mais nous avons dû nous rendre à une évidence qui ne venait pas de lui, mais de Dieu en lui. Nous avons fini par être vaincus et séduits par la transparence d'une telle humilité et d'un tel amour. »
Désormais cloîtré, frère Géraud continue cependant quelques travaux intellectuels. Il collabore notamment à une traduction de La Philocalie des Pères neptiques, anthologie de textes traditionnels sur la prière, réalisée en grec par Nicodème l'Hagiorite et Macaire de Corinthe en 1782. Sous la direction d’un théologien orthodoxe, Jacques Touraille, contribue aux premiers volumes de cette publication, qui démarre en 1979. Il considère que ces vieux monastiques lui transmettaient la science évidente et concrète de Jésus qu'il était venu chercher au monastère, selon Dom André.
Même s’il n’y contribue sans doute plus, certains de ses travaux antérieurs continuent d’être publiés ; ainsi, il est un des co-auteurs du Guide littéraire de la France, paru dans la collection des Guides bleus Hachette en 1964.
En 1976, une cérémonie est organisée au sein du monastère pour célébrer ses cinquante ans de sacerdoce. Sa santé et sa vue se sont détériorées.
Géraud Venzac meurt le 30 avril 1981 à Godewaersvelde (Nord). Il était âgé de 79 ans. Il avait obtenu en juin 1956 le prix Gustave Le Métais-Larivière de l’Académie Académie pour son ouvrage sur Les Origines religieuses de Victor-Hugo. Il avait été décoré, en août 1936, de la Croix des services militaires volontaires. En juillet 1959, au titre des Arts et lettres, il était devenu chevalier de la Légion d’honneur.
Son oraison funèbre fut prononcée par Dom André Louf, supérieur de l’abbaye du Mont-des-Cats. Il assure que « Ses frères moines qui l'ont connu en ce dernier quart de sa vie répondraient qu'il était véritablement humble et pauvre selon l'esprit, avec la même assurance sans doute avec laquelle répondraient ses anciens collègues de l'Université qu'il était un chercheur et un savant consciencieux et compétent. »
Géraud Jean Marie Venzac naît le 9 juin 1901 à Raulhac (Cantal). Il est le quatrième des dix enfants de Marie Pichot et Antoine Venzac. Son père est vacher, cultivateur et garçon de ferme tandis que sa mère est modiste. En 1921, ses parents sont devenus boulangers, toujours à Raulhac.
Géraud Venzac entame des études ecclésiastiques au séminaire de Saint-Flour, siège du diocèse historique de la Haute-Auvergne. À ce titre, il aurait pu obtenir un sursis pour le service militaire mais il y renonce. Il est donc incorporé en octobre 1921 au 92e régiment d’infanterie. Il est nommé caporal en mars 1922 puis caporal-fourrier en juin. En mai 1923, il devient sous-officier comme sergent-fourrier. Démobilisé en octobre, il suivra ultérieurement dans la réserve les cours de l’école de perfectionnement des sous-officiers de réserve, sera nommé sergent-chef en janvier 1933 et recevra des témoignages de satisfaction du général commandant de la région militaire et du ministre de la défense.
Ordonné prêtre du diocèse de Saint-Flour en mars 1926, il devient professeur à l'Institution Saint-Eugène d'Aurillac. Il y reste deux ans.
Il rejoint ensuite Paris où il étudie les lettres classiques, à l'Institut catholique de Paris. Il est diplômé au titre des études grecques en juin 1930 avec la mention Bien.
Le premier ouvrage important de Géraud Venzac paraît en février 1936. Intitulé De Chateaubriand à Barrés, au pays de leur enfance. La Revue des lectures considère qu’il peint les paysages et les âmes de la Bretagne, la Bourgogne, les Ardennes, la Lorraine où il recherche également les traces de Lamartine, Renan, Taine et Victor Hugo. Mgr Calvet, qui préface le livre, le félicite : « Ce qui fait la valeur et le charme prenant de vos études, c'est le don barrésien de déceler le spirituel dans la gaine de la matière ». Même si Maurice Barrès, lui aussi lié au Cantal, est alors passé de mode, le livre est réédité en 1952 et obtient un soutien critique très marqué.
Au début de la deuxième guerre mondiale, Géraud Venzac est mobilisé en septembre 1939 au sein du 404e régiment de pionniers. Après sa démobilisation, il devient pour l’année 1941-1942, maître de conférences de littérature française à la Faculté des Lettres de l'Institut catholique. Il supplée Mgr Jean Calvet, titulaire de la chaire, notamment dans l’apprentissage du latin. Il est nommé professeur en 1946. La même année, Mgr Henri Pinson, évêque de Saint-Flour, le nomme chanoine honoraire de la cathédrale Saint-Pierre.
L’abbé Venzac vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue de Paris, dans le domaine du château du Parangon, utilisé alors par les Petites Sœurs de l’Assomption, qui y ont installé un centre infantile. Géraud Venzac s’implique dans la vie intellectuelle locale, contribuant notamment à la revue historique Le Vieux Saint-Maur, quartier tout proche qui abrite l’ancienne abbaye de Rabelais.
En 1949, il adhère à la Société d’histoire ecclésiastique de la France. Venzac publie des articles sur des sites religieux, comme sur l’abbaye Sainte-Scholastique de Dourgne (Tarn) ou des comptes-rendus bibliographiques, tels celui sur L’Amour de Jésus chez sainte Thérèse de Lisieux publié par le théologien André Combes.
Au début des années 1950, le chanoine Venzac, devenu titulaire de la chaire de littérature de l’Institut Catholique, se consacre à l’écriture de sa thèse, commencée vers 1939, et dirigée par le poète et agrégé de lettres, Maurice Levaillant. Elle comporte deux parties : la principale, Les origines religieuses de Victor Hugo et la secondaire, Les premiers maîtres de Victor Hugo. Il la soutient en juin 1954 à l’université de la Sorbonne à Paris et devient docteur ès-lettres avec la mention très honorable et les félicitations du jury.
Dans Les origines religieuses de Victor Hugo, le professeur Venzac assure que « Victor Hugo n’a jamais été catholique au sens profond du terme, il n’a jamais communié, ne s’est jamais confessé, et, qui plus est, il n’a probablement jamais été baptisé ». L’auteur établit ainsi une jeunesse assez différente du tableau, classique à cette époque, d’un Hugo né dans un milieu traditionnaliste et catholique. Mgr Calvet, constatant que Géraud écarte l’idée d’une confession à Félicité Robert de Lamennais, prêtre, philosophe et député républicain, et commente : « Il faut renoncer à cette image romantique du poète des tonnerres absous par l'archange foudroyé. »
Avec Les premiers maîtres de Victor Hugo, il établit l’identité et l’histoire des enseignants qui influencèrent Hugo, à rebours de certaines lignes du poète, les qualifiant de vieux prêtres.
La prestation de Géraud au cours de sa thèse est remarquée par la presse. Le Monde relève que c’est Hugo lui-même qui avait écrit « J'ai commencé, comme tout le monde, par être catholique et royaliste » et avait parlé de l'éducation cléricale qu'il aurait reçue, ce qui avait amené ses biographes à croire en une phase catholique de la pensée de Victor Hugo, qui aurait marqué sa philosophie ultérieure ; le quotidien parisien remarque que, en établissant que l’enfance de Hugo a baigné dans une indifférence religieuse totale et un entourage voltairien, Venzac réduit en poussière une légende, en tant que « pourfendeur de haute classe et de grand mérite. »
Tout aussi favorable au professeur, Le Figaro Littéraire est dithyrambique et le philologue Maurice Rat écrit : « Jamais peut-être, je le dis tout de suite, exposé plus lumineux, plus sincère, plus neuf, n'emporta plus vite l'adhésion. L'amphithéâtre Quinet était plein ». Il remarque la durée de la soutenance, cinq heures, les applaudissements nourris, et relève la formule de Maurice Levaillant : « Il avait la religion de sa mère, laquelle n'en avait pas. »
Louis Ernest Olivier Labiouse naît le 17 juillet 1884 à Paris (7e arr.) ; son nom est fréquemment orthographié « Labiouze ». Il est le fils de Louise Caroline Haran, ouvrière en dentelles, et de son mari Irénée Benoit Adolphe (dit René) Labiouse, employé de commerce au grand magasin Le Printemps. Ils vivent rue Oudinot. Sa mère, qui ouvrira son atelier, est réputée dans les milieux chrétiens. Son père acquiert des responsabilités dans la Société Philanthropique de l'Union du Commerce à Paris en 1886.
Entré au séminaire catholique de Paris, il effectue une première partie de service militaire entre octobre 1904 et septembre 1905 au 104e régiment d’infanterie puis une seconde de novembre 1907 à juillet 1908. Il rejoint alors la maison d’accueil de la Congrégation du Saint-Esprit (spiritains) à Chevilly-Larue (Seine, act. Val-de-Marne).
Ordonné prêtre du diocèse de Paris, il est envoyé en mission en Guinée française. La hiérarchie catholique estime que dans ce territoire, « un splendide champ d'évangélisation s'ouvre. »
Dans une lettre de mai 1914, datée de Kindia, station fondée trois ans auparavant dans le Sud-Ouest du pays, le père Labiouse donne son point de vue sur la vie en brousse. « J’ai à m’occuper de 15 ou 16 villages situés aux quatre points cardinaux de la Mission ! (…) Dans chacun de ces villages, 15, 20, 30 enfants apprennent prières, catéchisme et cantiques à l’école de notre catéchiste. Sont-ils intelligents ? En général, oui ; certains même semblent dépasser la moyenne et font espérer ; mais dès que l’âge critique arrive, l’orgueil, les passions, souvent tout s’écroule ! (…) Les Noirs sont perfectibles comme tous les hommes ; mais on s’en apercevra seulement dans un siècle ou deux. (…) La grande difficulté est que nous avons affaire, en maint endroit de la Basse-Guinée, à des Musulmans, en général cependant pas fanatiques puisqu’ils nous confient assez facilement leurs enfants… »
Au début de la première guerre mondiale, Louis Labiouse est mobilisé à Conakry (Guinée). Devenu caporal en juillet 1915, il intègre le bataillon de l’Afrique occidentale française et est intégré dans l’expédition franco-anglaise qui se bat, en 1916, contre les troupes allemandes au Cameroun. La défaite des troupes coloniales de l’Empire amène le départ des missionnaires catholiques allemands pallottins de la société de l'Apostolat Catholique. Ceux-ci demandent aux autorités militaires françaises d’affecter des religieux catholiques pour éviter que des protestants américains ne prennent la relève. Les forces d’occupation décident donc d’accorder un sursis spécial à sept prêtres servant comme combattants dans l’armée, et parmi eux quatre spiritains, dont le père Labiouse. Il rejoint la mission de Ngovayang (act. département de l'Océan), dans une zone montagneuse du Sud du pays. Il termine la construction de l'église dédiée à saint François-Xavier que les pallottins avaient commencé. Démobilisé en mars 1919, le père Labiouse rejoint brièvement la métropole.
Il retourne, en janvier 1921 depuis Marseille, pour la Guinée française. Il est affecté à Boké (act. Guinée-maritime), sur les bords du Rio Nunez. Il circule régulièrement sur ce fleuve en baleinière et y fait naufrage en novembre 1933. Sans dommage corporel, il regrette cependant la perte de ses notes sur la langue tchappy, au sujet de laquelle il avait noté des conversations, proverbes et prières.
Retourné en France, l’abbé Labiouse est nommé vicaire de la paroisse Saint-Charles-Borromée de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Jusqu’en 1937, le curé est Victorin Martin, remplacé alors par Augustin Baudot.
Louis Labiouse meurt le 17 octobre 1949 à Chevilly-Larue, dans la maison d’accueil de la Congrégation du Saint-Esprit. Il était âgé de 64 ans.
Roger Ferdinand Marcel Peillon naît le 20 août 1905 à Paris (14e arr.). Il est le fils de Marcelle Elisabeth Hyacinthe Aubert et de son époux Julien Marie Peillon, employé de commerce. Ils vivent rue Montsouris.
Sa mère décède moins d’un mois plus tard, des suites de ses couches. Selon la chronique familiale, « elle était médium, faisait tourner les tables, a prévu sa mort dans les huit jours qui suivraient ». Elle aurait « informé son mari qu'il allait épouser sa sœur Léonie ». De fait, son père se remarie, en juillet 1906 à Paris (14e arr.) avec Léonie Gabrielle Aubert ; ils auront un fils et le père deviendra directeur d’usine.
Léonie et Julien Peillon (arch. de Andrade)
Ordonné prêtre en 1930, l'abbé Peillon est nommé vicaire à la paroisse Saint-Charles-Borromée de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Le curé en est Victorin Martin.
Quittant son premier poste en octobre 1934, Roger Peillon rejoint, toujours comme vicaire, la paroisse Saint-Germain à Vitry (Seine, act. Val-de-Marne). Il est ensuite, en octobre 1936, vicaire de l’église de La Sainte-Trinité à Paris.
Après-guerre, il devient en décembre 1946 administrateur de la paroisse Saint-Luc des Grands-Champs, à Romainville puis curé de Rosny-sous-Bois (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Après son départ, il fait don vers 1980 d’un Christ, les bras ouverts en signe d’accueil, installé dans l’église paroissiale Sainte-Geneviève.
Roger Peillon meurt le 27 janvier 1992 à Paris (14e arr.). Son demi-frère, Marcel Julien Peillon (1910-2001), après des études à l'Ecole d'Arts et métiers de Paris, serait également devenu prêtre, d’après les archives de la famille, et aurait été curé de l'église Sainte-Hélène à Paris (18e arr.).
Marcel Louis Christoux naît le 10 février 1890 à Paris (6e arr.). Il est le fils de Félicie Berthelot et de son mari, Louis Christoux, garçon de magasin qui vivent 18, rue des Cannettes.
Ordonné prêtre du diocèse de Paris en 1916, Marcel Christoux a probablement suivi sa formation au séminaire d’Issy-les-Moulineaux. Son éventuelle mobilisation pendant la première guerre mondiale n’est pas connue. Peut-être est-ce lui qui devient, en janvier 1919 adhérent du Comité d’éducation physique de la région de Paris.
Il devient vicaire à la chapelle Notre-Dame de La Salette de Suresnes (Seine, act. Hauts-de-Seine), inaugurée en 1924 dans le nouveau quartier de la Cité-jardin et destinée à devenir une église paroissiale.
Nommé vicaire à Rosny-sous-Bois (Seine, act. Seine-Saint-Denis) en octobre 1933, il devient douze mois plus tard vicaire à Saint-Charles-Borromée, église de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Une année ensuite, il officie à Saint-Maurice de la Boissière à Montreuil (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il y reste deux ans avant de rejoindre, en octobre 1937, l’église de la Sainte-Trinité à Paris, toujours en tant que vicaire.
Marcel Louis Christoux meurt le 9 octobre 1958 à Paris (14e arr.). Il était âgé de 68 ans et résidait avenue Denfert-Rochereau.
Actualisation de la biographie de Jean Charles Dessaint parue le 26 juillet 2014.
Jean Charles Dessaint est probablement né en 1751 à Paris. Il épouse en août 1778, en l’église Saint-Sulpice de Paris, Marie Judith Bégat. Son nom est souvent orthographié Desaint.
En 1785, il est blanchisseur au Port de Créteil, écart de Saint-Maur-des-Fossés. Ils ont un enfant (qui ne vit que trois semaines).
Le hameau du Port de Créteil, dépendant administrativement de La Varenne, comptait environ 80 habitants, dont plusieurs blanchisseurs, des marchands et au moins un passeur assurant la traversée de la Marne. Il dépendait autrefois de la paroisse Saint-Hilaire de La Varenne, mais avait été rattaché à celle de Saint-Nicolas de Saint-Maur, probablement en 1693 ; ses habitants (dont Dessaint) figurent donc dans les registres de cette dernière paroisse.
Nommé « Desaint » sur le manuscrit de ce document, il est le premier signataire du cahier de doléances de La Varenne-Saint-Maur en 1789. Seul cahier prérévolutionnaire connu pour les trois territoires de La Varenne, Saint-Maur-des-Fossés et Pont-de-Saint-Maur, ce document est signé par des habitants de La Varenne et du Port de Créteil. Il reflète notamment leurs plaintes quant au passage des nobles venus chasser sur les terres de la presqu’île et à propos de l’entretien des chemins.
Jean Charles Dessaint ne joue pas de rôle dans les municipalités constituées à partir de 1790. Il n’y a pas de trace de sa présence à Saint-Maur ultérieurement.
Jean Charles Dessaint meurt le 23 novembre 1828 à Saint-Denis (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il était âgé de 77 ans.
Mise à jour de la biographie d’Étienne François Yvon, publiée le 20/09/2016
Étienne François Yvon naît en 1722 à Dourdan (act. Essonne). Il est le fils d’Anne Marguerite Brebier et de son époux Étienne Yvon, un hôtelier devenu un bourgeois de la ville.
En se rendant à Paris en 1742, Yvon entame une longue carrière judiciaire. Clerc de procureur au Châtelet, le tribunal de Paris, il est nommé procureur par le roi Louis XV et prête serment le 21 janvier 1752. Jouissant d’une évidente fortune, Yvon réside à Paris dans le quartier de paroisse Saint-André-des-Arts (act. 6e arr.), 4, rue Saint-Antoine. Dans la même église, il épouse en février 1752 Marie Jeanne Henriette Leferron., fille d’un écuyer.
La veuve d’un commissionnaire de bois lui cède, en avril 1761, une ferme, une maison et terres dans le village de Pont de Saint-Maur (act. Joinville-le-Pont, Val-de-Marne), qui dépend alors de la paroisse Saint-Nicolas de Saint-Maur au plan spirituel, mais dispose de son autonomie en matière fiscale.
Au Châtelet, il se spécialise dans les questions civiles, notamment celles touchant les successions ou les questions artistiques.
Un arrêt du 18 juin 1767 nomme Étienne François Yvon membre du conseil de la Comédie-Française. Il avait antérieurement défendu les intérêts des pensionnaires dans des procédures.
Bien qu’il ait alors atteint un âge assez avancé, Yvon poursuit son rôle de magistrat pendant la Révolution. Il est juge-suppléant au Tribunal civil de la Seine, rue des Tournelles puis juge titulaire en frimaire an 4 (décembre 1795).
Dans sa résidence parisienne, comme dans le village du Pont-de-Saint-Maur, Yvon va jouer un rôle significatif au début de la Révolution française.
Il est élu le 16 juin 1791 lors de l’assemblée primaire de la section de la place Royale, pour siéger au sein de l'assemblée électorale du département de Paris, qui regroupe les délégués des 48 sections urbaines et des 16 cantons ruraux. Chaque centaine de citoyens actifs avait le droit de désigner un électeur.
Lors de la première séance, le vendredi 26 août 1791, Yvon, qui a 69 ans, doit à son âge de siéger au sein du bureau provisoire, au côté du doyen, M. Cozette. Yvon obtiendra quelques voix, mais ne sera pas élu, lors de la désignation du bureau définitif de l’assemblée pas plus que, les 8 et 9 septembre, quand il s’agira d’envoyer un député à l’Assemblée nationale.
S’il n’est pas mentionné sur la liste des électeurs du club de la Sainte-Chapelle publiée en 1791, il apparaît sur celle de 1792. Le seul fait d'avoir appartenu à ce club, réputé modéré, devint un motif d'exclusion de l'assemblée électorale de 1792.
Le village du Pont-de-Saint-Maur devient, en février 1790, une municipalité à part entière, sous le nom de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, malgré les contestations de la municipalité de Saint-Maur. Le village se rebaptisera Joinville-le-Pont (act. Val-de-Marne) en 1831. Yvon devient commandant d’une garde nationale de 120 hommes, regroupant la quasi-totalité des hommes majeurs du village, qui compte 409 habitants en l’an 3 (1794). Selon l’historien de Saint-Maur Émile Galtier, « cette garde est en activité, presque armée, habillée et instruite ; elle monte exactement toutes les nuits, elle a son corps de garde et sa chambre d'arrêt ou prison. »
C’est au nom de la garde nationale mais également de la municipalité du Pont-de-Saint-Maur, qu’Yvon présente en octobre 1790 devant le directoire du département de Paris un « mémoire pour établir l'importance de cette municipalité et l'utilité de son maintien pour la sûreté de la navigation » sur la Marne. Cette intervention jouera un rôle sans doute décisif pour maintenir l’existence d’une commune séparée.
L’année suivante, Yvon intervient pour l’équipement de sa garde et obtient 500 cartouches du bureau municipal (faisant office de direction du département), qui prend en compte « les services fréquents que Paris reçoit » du bataillon du Pont de Saint-Maur.
Le 21 septembre 1791, la garde nationale, dont l’abbé Bauche est l’aumônier, joue un rôle important dans la cérémonie organisée pour la publication de l’acte constitutionnel que proclame le prêtre. Le soir, un feu est allumé au milieu du pont, et on y danse jusqu’au milieu de la nuit. Bauche et Yvon auront été, bien qu’ils n’y vivent pas, parmi les plus fervents partisans de l’autonomie communale de la future Joinville-le-Pont. En 1793, Yvon mentionne sur sa carte de sûreté qu’il est ancien commandant de la garde nationale du Pont de St Maur. Il réside 4, rue des Tournelles après avoir habité précédemment rue Mazarine.
Étienne François Yvon, meurt à Paris le 16 germinal an 4 (5 avril 1796), n’ayant semble-t-il pas cessé son activité judiciaire. Il était dans sa soixante-quatorzième année.
Pierre Bureau naît le 2 février 1875 à Saint-Léger-la-Montagne (Haute-Vienne). Il est l’aîné des neuf enfants vivants de Jeanne Meyrat et Léonard Bureau, cultivateurs.
Du fait de l’importance numérique de sa famille, il n’est soumis qu’à une mobilisation d’un an au service militaire, qu’il effectue en 1896-1897 dans un escadron du train des équipages. À sa démobilisation, il s’installe rue des Barres à Paris (4e arr.). Il déménage à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), rue des Écoles, en 1900 et est alors contremaître. Il épouse, en mai 1901 dans la commune voisine de Joinville-le-Pont Alice Marie Anne Noireau, fille d’un entrepreneur de menuiserie. Ils emménagent dans cette commune, au sein du quartier de Polangis, avenue Jamin.
Lors des élections municipales de mai 1908 à Joinville, un candidat nommé Bureau, très probablement Pierre, se présente sur la liste du comité socialiste évolutionniste. Elle a été constituée à l’initiative de quelques radicaux et socialistes dissidents, parmi lesquels Eugène Hainsselin, Théophile Leteuil et François Provin. La liste s’oppose à celle de la majorité sortante, menée par le maire Eugène Voisin, avec le soutien du comité radicale-socialiste, et à une autre, présentée par le parti socialiste SFIO. Les radicaux emportent 21 des 23 sièges à pourvoir, en laissant un aux évolutionnistes aux côtés d’un indépendant. Au second tour, Bureau remporte 439 voix pour 1 189 votants (36,9%) et n’est pas élu.
Sur le plan professionnel, Pierre Bureau constitue une entreprise de maçonnerie, basée dans le quartier de Polangis, avenue du Château (act. av. Foch). Un de ses frères, Jules, l’a rejoint. Leur entreprise va connaître des difficultés, qui amènent Pierre Bureau à se déclarer en faillite en août 1911. Il parvient à un concordat avec ses créanciers en janvier 1912, lui permettant de rembourser ses dettes sur sept ans.
Au cours de la première guerre mondiale, Pierre Bureau est mobilisé dans le 4e puis le 20e escadron du train. Il est détaché, en février 1917, dans une fumisterie industrielle à Ivry-sur-Seine, l’entreprise Leterne. Il est ensuite affecté en juillet de la même année au 4e régiment de cuirassiers puis en février 1918 au 6e régiment de dragons. Il est démobilisé en février 1919.
Après le conflit, Pierre Bureau reprend son activité de maçonnerie. Un autre de ses frères, Paul, le rejoint également. Il s’implique également dans la vie associative locale. Il fait ainsi partie de la commission de réorganisation et de propagande constituée pour la reconstitution de l’Union des commerçants et industriels de Joinville en juin 1923. L’union est présidée par Lucien Lavoipierre, couvreur et militant conservateur.
C’est très certainement Pierre Bureau qui est vice-président de l’Union sportive de Joinville (USJ) au moment de sa création en octobre 1919. Elle a pour président Stephen Durande, tapissier et futur maire de la commune. Il en est encore un des responsables en octobre 1925. Il est également, en 1924, vice-président de l’Union amicale de Joinville Champigny, structure présidée par le directeur des usines Pathé, Victor Dosse.
Enfin, Bureau est un des cofondateurs de l’Association syndicale libre des propriétaires riverains de la rivière de Polangis, toujours avec Dosse notamment.
Pierre Bureau meurt le 22 avril 1948 à Joinville. Il était âgé de 51 ans et père de quatre enfants.
Sur le plan politique, André Biscaldi s’affiche de manière particulièrement active en faveur du mouvement royaliste Action française. On retrouve une cinquantaine de fois mention de ses activités entre 1910 et 1938 dans le quotidien éponyme. Lors de réponses aux appels à souscription, il associe souvent dans ses réponses à souscription son épouse, sa fille (même quand elle n’a que quelques jours, puis sa compagne.
Dans les messages envoyés par André Biscaldi au journal royaliste, il y a d’abord la mémoire de son frère, Amédée, évoquée au moins treize fois jusqu’en 1936, cette dernière fois associée à celle de son second frère, Raoul. Les messages sont aussi directement politiques : en juin 1919, il écrit « pour que l’Action française vive, grandisse et assure le salut public ». En octobre 1920, il souhaite que l'Action française écrase, la presse vendue des Téry, et autres fourriers de la Social-Demokraiie et de la Finance anonyme et vagabonde », attaquant ainsi Gustave Téry, fondateur du quotidien L’Œuvre. Il appelle à « venger Marius Plateau », fondateur des Camelots du roi, assassiné en 1923 par une jeune anarchiste, Germaine Berton. Il contribue également en faveur de la veuve et des enfants d'Ernest Berger, trésorier de l'Action française et ancien adjoint de Marius Plateau, également victime en mai 1925 d’une autre anarchiste, Maria Bonnefoy. En 1929, les époux Biscaldi veulent que leur « petite Jeanine ne voie pas une sixième invasion », après celles de la France en 1792, 1814, 1815, 1871 et 1914. Il se prononce en octobre 1932 « Pour le diable Bitru », faisant écho à la polémique contre l’Action française lancée par le journaliste Eugène Gâtebois (alias Flavien Brenier). Biscaldi précise : « Trop petit Coty, ses bourriques et ses pique-assiettes », visant le parfumeur François Coty, propriétaire du quotidien L’Ami du peuple, qui a publié les articles en question.
Certains de ses messages ont une dimension interne. Ainsi, il critique les divisions internes au mouvement en février 1926 : « Ne vous égaillez pas, les gars ».
On retrouve souvent Biscaldi, avec son épouse, aux cérémonies, comme en mars 1927 pour l’anniversaire de la mort du prétendant au trône de France, le duc d'Orléans où, fréquemment le 21 janvier en mémoire de la mort de Louis XVI à l’église Saint-Germain-l’Auxerrois de Paris.
C’est probablement André Biscaldi qui, en décembre 1935 envoie son obole au nom « d’un chômeur et sa famille ». Il envoie un message de sympathie à Charles Maurras, emprisonné fin octobre 1936 pour son rôle dans l’agression qui a visé le chef du parti socialiste SFIO Léon Blum.
Bien qu’il ait résidé dans deux communes qui entourent cette ville, c’est dans la section de Joinville-le-Pont de l’Action française qu’André Biscaldi milite. Il est en nommé vice-président, lors de la constitution officielle de ladite structure, en mai 1926, au côté de Charles Pernot et d’Alfred Masse. Il sert de relais pour la transmission des contributions de cette section au moins jusqu’en 1932.
Peut-être est-ce André Biscaldi qui écrit, dans le mensuel La Réaction, qui se présente comme l’organe royaliste de la banlieue Est, un article documenté sur les élections municipales à Joinville-le-Pont, dans lequel il est pris parti en faveur d’un candidat indépendant, Claude Noizat. Le journal assure ne pas le connaître mais se félicite qu’il « se réclame de l’esprit du 6 février », évoquant les manifestations antiparlementaires de 1934, et ait « affiché des dessins vengeurs du Témoin, de Paul Iribe », dessinateur fétiche de l’extrême-droite. Noizat ne sera pas élu.
Pendant la deuxième guerre mondiale, André Biscaldi devient membre du Parti populaire français (PPF), formation d’inspiration fasciste devenue l’un des deux principaux partis collaborationnistes. Même si Jacques Doriot, son fondateur, était un ancien communiste, une grande partie des membres du PPF était issue de l'extrême-droite. Lors du congrès du PPF en 1942, sur 7 200 membres présents, 420, soit 6%, étaient des anciens de l’Action française. Peut-être est-ce Biscaldi qui organise, en octobre 1942, une rencontre du PPF pour Saint-Maur et Joinville avec comme orateur Jolivet, membre du bureau fédéral.
Avec plusieurs cadres du PPF, dont Jacques Doriot, Biscaldi se réfugie en Allemagne en août 1944, après l’avancée des troupes alliées en France. Le gouvernement nazi a concédé au PPF l'île de Mainau, sur le lac de Constance où ils annoncent la création, en janvier 1945 d’un soi-disant Comité de libération française.
Il rentre en France pour reprendre un emploi dans la compagnie d'assurances Le Soleil. Il est licencié sans indemnité en mars 1948, par arrêté du préfet de la Seine, sur la proposition du Comité régional interprofessionnel d'épuration dans les entreprises. Le motif de son licenciement est qu’il « a, par son adhésion au PPF, favorisé les desseins de l’ennemi et s’est réfugié en août 1944 en Allemagne. »
André Biscaldi meurt le 27 mai 1979 à Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle). Il était âgé de 86 ans et père d’une fille. Il avait été décoré de la Croix de guerre (1914-1918).