René Rougier naît le 3 juin 1895 à Angoulême (Charente). Il est le fils de Blanche Partounaud, couturière, et de son mari Jean Rougier, tréfileur.
La famille s’installe, vers 1896, rue du Canal à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où le père et le grand-père sont tréfileurs dans l’usine métallurgique du Bi-Métal.
La mort de son père survient en 1908 quand il a 13 ans. En 1911, sa mère travaille comme domestique chez Henri Vel-Durand, alors conseiller municipal et futur maire de la commune (radical dissident). En janvier de cette même année, René Rougier (qui a alors 15 ans) est condamné par la 8e chambre du tribunal de la Seine pour complicité de vol ; il est confié jusqu’à sa majorité à un patronage des jeunes adultes.
En 1914, René Rougier est ajusteur mécanicien à La Coquille (Dordogne), commune proche du lieu de naissance de sa mère. Il est incorporé dans le 108e régiment d’infanterie en décembre de cette année puis passera au 401e. En novembre 1917, il est cité à l’ordre du régiment comme « sapeur pionnier d’un dévouement à toute épreuve ». Blessé par balle à la jambe dans la Somme en avril 1918, il est évacué et ne reprend son poste qu’en mars 1919, avant d’être démobilisé en septembre. Il est décoré de la Croix de guerre.
Après-guerre, Rougier est employé à la préfecture de la Seine, affecté à la direction des travaux de Paris. Il épouse en décembre 1920 à Joinville, où il réside de nouveau depuis la fin de son service militaire, Marie Coldeboeuf.
Lors des élections municipales de mai 1929, René Rougier est candidat à Joinville sur la liste du Bloc Ouvrier-Paysan (communiste), conduite par Roger Bénenson, futur député de Seine-et-Marne. Il figure en 21e position, aux côtés de son frère aîné, Marcel. Au premier tour, René Rougier recueille 333 voix, soit 19,4% des 1 715 votants sur 2 491 inscrits. Au second tour, la liste communiste se maintient, mais elle n’a pas d’élu et obtient une moyenne de 278 voix soit 12,5% des 2 231 suffrages exprimés. Une liste de cartel des gauches, comprenant des radicaux-socialistes, des socialistes SFIO et des socialistes indépendants, remporte 22 sièges tandis que la liste de la majorité municipale sortante conserve les 5 autres sièges. Georges Briolay, radical, est élu maire.
Au cours du scrutin général suivant, en mai 1935, René Rougier est de nouveau candidat à Joinville sur la liste conduite par Robert Deloche, futur maire après-guerre de la ville. Il figure une fois encore en 21e position et obtient 669 voix sur 2 856 suffrages exprimés au 1er tour, soit 23,5%. Au second tour, la liste communiste fusionne avec la liste socialiste et gagne deux sièges (Deloche et Rouhaud) contre 25 à la liste de droite de Léon Lesestre, qui sera élu maire, tandis que les radicaux-socialistes sortants sont battus. Rougier ne figure pas sur la liste du second tour.
René Rougier meurt le 7 janvier 1953 à Créteil. Il résidait toujours à Joinville et était âgé de 57 ans.
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