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22 mai 2021 6 22 /05 /mai /2021 00:01

Suite de la biographie de Gabriel Bureau

Sous l’impulsion d’un ancien conseiller municipal de Joinville, Auguste Hautemulle, négociant en vins, Gabriel Bureau se présente lors des élections cantonales de la 2e circonscription du canton de Saint-Maur, qui comprend les communes de Bonneuil, Créteil, Joinville et une petite section de Saint-Maur-des-Fossés. Il se présente comme « républicain indépendant pour la paix, l’ordre, le travail » avec un programme axé sur la défense des anciens combattants. Il est étiqueté républicain national, groupement à droite sur l’échiquier politique français.

Sont également en lice le sortant, Louis Auguste Prieur, radical indépendant, le communiste André Parsal, un radical-socialiste, un autre radical indépendant et un socialiste indépendant. Au premier tour, Bureau arrive en tête à Joinville, avec 39% des suffrages exprimés. Cependant, il obtient des résultats beaucoup plus modestes dans les autres communes. Dans tout le canton, il recueille 1 072 voix soit 19,1% des 5 620 suffrages exprimés pour 5 685 votants sur 7 573 inscrits. Le communiste arrive en tête avec 36,4% devant le sortant qui a 30,5%.

Un représentant du parti social-national, Claude Noizat, appelle Bureau à « se désister, pour l’ordre, pour la liberté, pour tous ceux qui pensent français ». Il réclame un « Front national contre front commun », les radicaux-socialistes soutenant, au second tour, le candidat de gauche. Bureau maintient cependant sa candidature. Si son score est limité à 232 voix, soit 4,9% des 5 718 suffrages exprimés, sa présence suffit cependant à faire pencher la balance en faveur de Parsal, qui devance de 57 voix Prieur.

Le 18e congrès national des mutilés et anciens combattants tient sa dernière journée en juin 1935 à Joinville-le-Pont. Bureau y accueille le ministre des pensions, Henri Maupoil.

En novembre 1936, Gabriel Bureau est signataire, au nom de la société des mutilés et anciens combattants, d’un appel commun en faveur de la paix à l’occasion de la commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918 avec André Blocher, responsable de l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC), proche des communistes et Robert Derivière, en charge de la Fédération ouvrière et paysanne des anciens combattants, militant socialiste SFIO. Il s’associe de nouveau à un appel lancé par le Comité local du Rassemblement universel pour la paix en juillet 1938, s’indignant des bombardements effectués sur les villes espagnoles. Les cosignataires sont le maire de Joinville, Léon Lesestre (droite), le délégué de la Confédération générale du travail, J. Carré et de nouveau Blocher.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Gabriel Bureau poursuit l’exploitation de son entreprise. Il est nommé en juin 1942 membre de la commission provisoire d'organisation pour la famille professionnelle du verre puis, en janvier 1944, membre du conseil d'administration du Syndicat unique des employeurs de la famille du verre qui couvre les départements de la Seine, Seine-et-Oise et Seine-et-Marne.

Cependant, à côté de ces fonctions officielles, Gabriel Bureau s’était engagé dans la résistant à l’occupation allemande. Il rejoint, en novembre 1940 le réseau Saint-Jacques, créé trois mois plus tôt par Maurice Duclos. Le réseau Saint-Jacques a été un des premiers réseaux de résistance de la France occupée. Missionné par le premier ministre anglais Winston Churchill, Duclos a orienté son activité vers le renseignement. Son réseau sera ensuite intégré au Bureau central de renseignements et d'action (BCRA), sous les ordres du capitaine Passy.

Après-guerre, Gabriel Bureau est président du groupement des anciens combattants de Joinville. Il a cédé la présidence de la Société des mutilés et anciens combattants à Georges Delsaux.

En matière professionnelle, Gabriel Bureau reste gérant de la miroiterie Bureau et Cie. Il la fusionne, en janvier 1954 avec une autre société et cède alors sa responsabilité de dirigeant.

Gabriel Bureau meurt le 18 juillet 1956 à Paris (11e arr.). Il était âgé de 61 ans et père de deux enfants. Décoré de la Croix de guerre, il était chevalier de la Légion d’honneur depuis décembre 1916 puis officier dans cet ordre en mai 1934.

Fin

Insigne du réseau Saint-Jacques

 

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20 mai 2021 4 20 /05 /mai /2021 00:01

Début de la biographie de Gabriel Bureau

Gabriel Alphonse Narcisse Bureau naît le 18 août 1895 à Saulnières (Eure-et-Loir). Il est le fils de Louise Charlotte Cécile Marchand et de son mari Prosper Émile Bureau, cultivateur. Il suit l’enseignement du pensionnat Jean-Baptiste-de-La-Salle à Rouen (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime), rue Saint-Gervais.

À la fin de ses études, devenu métallurgiste, il est appelé pour son service militaire en décembre 1914. D’abord affecté au 4e régiment de zouaves, il postule pour devenir officier et est nommé aspirant en avril 1915. Promu sous-lieutenant en juillet 1915, il rejoint le 1er régiment de zouaves puis le 3e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs africains. Il est grièvement blessé en mai 1916, par un éclat d’obus qui l’atteint à l’épaule, au front et à la cage thoracique, tandis que sa main droite restera inutilisable. Il combattait alors à la tête de sa compagnie sur la cote 304, près de Verdun (Meuse) pour rétablir un réseau téléphonique.

Le comportement de Bureau lui vaut quatre citations, dont une à l’ordre de la brigade, une à l’ordre de la division et une à l’ordre de l’armée. Il est promu lieutenant en décembre 1918.

Ayant vécu antérieurement boulevard Magenta à Paris (10e arr.), Gabriel Bureau épouse Jeanne Marie Pauline Fanny Boivin en octobre 1918 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille d’un ingénieur et militant nationaliste, Frédéric Paul Boivin. Le couple s’installe dans une maison contigüe à celle des Boivin, dans le quartier de Polangis, avenue du Parc.

Sur le plan professionnel, Gabriel Bureau devient représentant de commerce pour le bureau d’ingénieurs de son beau-père. Il exercera cette activité jusqu’au milieu des années 1920.

Dans sa ville, Gabriel Bureau prend l’initiative, avec Simon Lavogade, Émile Muckensturm et Étienne Pégon, de créer la Société des mutilés, réformés et veuves de guerre de Joinville en mars 1919. Il en est le président. L’association d’agrandira en regroupant en 1928 les anciens combattants titulaires de la carte et les victimes de guerre ; elle deviendra la Société des anciens combattants de Joinville.

L’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes publie, en novembre un article consacré au discours prononcé le 1er novembre 1925 devant le monument au morts par Bureau. L’article était intitulé « Une menace fasciste à Joinville » et le journal assure que « la réplique courte mais cinglante du représentant du ministre ne laisse aucun doute » sur le fait que l’allocution était « un appel au fascisme. »

En 1930, Gabriel Bureau est devenu un industriel, patron d’une miroiterie installée avenue Ledru-Rollin, à Paris (12e arr.). Il participe en décembre de cette année à la constitution d’un syndicat d’initiative à Joinville, dont le restaurateur Robert Maxe, premier adjoint au maire, est président et dont il est le vice-président. Il prend en charge l’organisation des fêtes. En juin 1932, le syndicat d’initiative fusionne avec l’Union des industriels de Joinville.

Au sein de la Fédération des associations de mutilés, victimes de guerre et anciens combattants, Bureau présente, en association avec le maire de Joinville, Léon Lesestre, qui en est vice-président, un rapport sur le chômage présenté au congrès de 1933. Il conseille, en avril 1935, Louis Caillon, exploitant de la ferme de la Faisanderie dans le Bois de Vincennes, qui est expulsé de son établissement que la ville de Paris veut reprendre ; anciennement sur le territoire de Joinville-le-Pont, la ferme a été annexée en 1929 avec l’ensemble du Bois. Bureau met en relation Louis Caillon avec Henri Dorgères, président du Front paysan, qui avait fondé les Chemises vertes, groupe à l’idéologie proche du fascisme italien.

À suivre

Le monument aux morts de Joinville-le-Pont

 

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18 mai 2021 2 18 /05 /mai /2021 00:01

Désiré Urbain Bagnol naît le 14 février 1885 à Mazan (Vaucluse) Il est le fils d’Anne Joséphine Milhe-Poutingon et de son mari Julien Nicolas Bagnol, épicier.

Le père étant devenu garnisseur, employé du chemin de fer Paris-Lyon-Marseille, la famille vit dans le département du Rhône, probablement à Saint-Genis-Laval. Désiré Bagnol anticipe à 18 ans son service militaire en tant qu’engagé volontaire pour trois ans au 95e régiment d’infanterie entre 1903 et 1906. À la sortie de l’armée, il épouse en septembre 1906 à Oullins, Éléonore Sauvan, originaire d’Arles. Il est alors commis d’économat, probablement à l’hospice Saint-Pothin (act. hôpital de l'Antiquaille Lyon).

Pendant la première guerre mondiale, Bagnol est d’abord mobilisé en août 1914 au 159e régiment d’infanterie puis affecté, en septembre, à la 18e section d’infirmiers. Il est affecté, en 1916, à l’hôpital militaire d’Alix dans le Beaujolais (Rhône).

Après le conflit, son épouse décède alors qu’il est toujours mobilisé à l’hôpital d’Alix en février 1919, lui laissant une fille âgée d’un an. Il est démobilisé le mois suivant et s’installe à La Mulatière, dans la banlieue lyonnaise puis en Arles (Bouches-du-Rhône). Il s’y remarie en février 1921 avec Marie Magdeleine Bouisson.

On retrouve Désiré Bagnol en région parisienne quand il acquiert, en mai 1937 des parts de la Société d'exploitation du Joinville-Palace, un des cinémas de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), située rue du Pont (act. rue Jean-Mermoz). Il devient le directeur de l’établissement et s’installe rue de Créteil (act. avenue du Maréchal-Leclerc).

Pendant la deuxième guerre mondiale, Bagnol organise dans son établissement une soirée en faveur du Secours national entraide d’hiver du maréchal, organisme caritatif se revendiquant du chef de l’État, le maréchal Pétain. Elle est animée par Mme Dumas et groupe lyrique de Joinville.

Un arrêté du 20 février 1942 nomme Désiré Bagnol, toujours directeur de cinéma, en tant que conseiller municipal de Joinville-le-Pont. Le maire est resté Léon Lesestre, qui avait été élu en mai 1935 et a été maintenu à son poste par les autorités de collaboration avec les occupants allemands. En août 1944, le comité local de libération occupe la mairie et prend la place des membres nommés du conseil municipal ; le maire et les adjoints sont arrêtés.

Après la guerre, Désiré Bagnol quitte la ville pour la Côte d’Azur. Sa présence est mentionnée à Nice (Alpes-Maritimes) en octobre 1957. Il y meurt le 10 mai 1959, âgé de 74 ans. Il était père d’une fille.

La rue du Pont à Joinville

 

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8 mai 2021 6 08 /05 /mai /2021 00:01

Victorin Léon Soyez naît le 11 novembre 1870 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Victorine Julie Robberechts et de son mari Louis Antoine Soyez, mécanicien. La famille séjourne rue Amelot mais réside à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Comme la quasi-totalité des habitants du village, elle s’est réfugiée dans la capital pendant le siège de Paris par les troupes allemandes entre le 4 septembre 1870 et le 18 mars 1871.

Après la fin du conflit, la famille retourne à Joinville, où elle réside rue des réservoirs puis rue du Canal (act. rue Henri–Barbusse). Sa mère décède quand Victorin a 7 ans ; son père se remarie en 1878 et emménage dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés. Cependant, sa belle-mère décède quand il a 14 ans, six mois après son frère cadet. La disparition de son père, en février 1888 le laisse orphelin à 17 ans avec deux jeunes frères. Son grand-père paternel devient son tuteur.

À partir de septembre 1891, il effectue un service militaire raccourci à un an en tant qu’aîné d’orphelins.

Comme son père, Victorin Soyez devient fabricant d’objets en plumes. Il transforme l’atelier familial de la rue du Pont-de-Créteil, à Saint-Maur, en une société en 1892, qu’il exploite avec son frère Émile sous le nom de Soyez frères. Avec l’entreprise Bardin à Joinville, où travaillait son père jusqu’à la mort du fondateur, la plumasserie est une industrie importante sur les bords de Marne.

Marie Eugénie Platier devient l’épouse de Victorin Soyez en mai 1893 à Paris (17e arr.). Ils s’installent avenue de Marinville, à Saint-Maur.

Toujours à l’instar de son père, qui avait été élu conseiller municipal de Joinville-le-Pont en 1878, Victorin Soyez va s’impliquer dans la vie civique au sein de sa commune de résidence, Saint-Maur. À l’occasion d’une élection municipale partielle, il est élu conseiller municipal en décembre 1895 dans la deuxième section de la commune de Saint-Maur-des-Fossés. Au premier tour, il était arrivé en tête avec 212 voix contre 141 à un radical-socialiste et 109 à un socialiste-révolutionnaire. Faute d’accord entre ces deux derniers, il est élu au deuxième tour par 242 voix contre 146 au socialiste-révolutionnaire. Soyez est présenté, par le journal radical Voix des communes comme « le candidat de M. Lacroix », le maire, conservateur, de Saint-Maur.

Lors des élections municipales de mai 1896, la commune de Saint-Maur est divisée en trois sections. La liste progressiste des partisans du maire emporte les 9 sièges du premier secteur, tandis que 8 radicaux-socialistes sont élus dans le troisième. Soyez, qui conduit les progressistes du deuxième secteur, est élu avec un de ses colistiers au premier tour. Les partisans du maire remportent au second tour les 8 sièges qui restaient en course, donnant ainsi une large majorité aux conservateurs. Pendant le mandat, Soyez est, à quatre reprise, désigné comme délégué sénatorial.

Lors des élections municipales de mai 1900, la division de Saint-Maur en sections électorales a été supprimée. Au premier tour, Soyez arrive en tête des candidats avec 1 533 voix pour 3 840 votants (40%). Cependant, du fait de l’union des radicaux-socialistes et des socialistes-révolutionnaires à l’occasion du second tour, il n’est pas élu. Il ne sera pas candidat aux élections municipales de 1904 ni à celles de 1908. Cependant, cette année-là, il est de nouveau délégué sénatorial en décembre.

L’entreprise des frères Soyez participe à plusieurs expositions universelles et internationales, en 1900 à Paris, en 1908 à Londres et en 1910 à Bruxelles.

Pendant la première guerre mondiale, Victorin Soyez est affecté direction générale des approvisionnements jusqu’en août 1916, où il rejoint le 43e puis le 83e régiment d’artillerie. Il est démobilisé peu après l’armistice en novembre 1918.

Après le conflit, Victorin Soyez poursuit l’exploitation de Soyez frères, qui devient société anonyme en octobre 1930. Les plumes restent l’activité principale et l’entreprise continue la production de cure-dents, mais elle diversifie ses produits avec des tuyaux, raves (lampes de mineur), chalumeaux (pailles), etc.

Une partie des propriétés familiales est expropriée en juillet 1933 pour la construction du futur lycée Marcelin-Berthelot (Saint-Maur). Contestant l’offre qui leur est faite, les Soyez obtiendront satisfaction devant la Cour de cassation.

La production de plumes s’oriente, en 1938, vers les loisirs : jouets, volants pour le badminton, paillantines pour fleurs, tuyaux de plumes pour pinceaux, articles de pêche…

Victorin Léon Soyez meurt le 6 juin 1952 à Paris (11e arr.). Il était âgé de 81 ans, père de trois enfants et résidait boulevard Beaumarchais. Décoré des Palmes académiques en tant qu’officier d’académie en janvier 1907 puis officier de l’instruction publique en février 1914, Victorin Soyez avait obtenu une médaille d'or lors de Exposition universelle de Paris en 1900. Il avait été fait chevalier du Mérite social en août 1937.

Ses deux fils, Émile Louis et Alfred Roger, restèrent en charge de l’entreprise familiale. Ce dernier avait été résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale.

La société Soyez frères est toujours active et contrôlée par Pierre Soyez, cinquième génération à en assumer le contrôle, après son père, Gérard Soyez (1935-2020). En 2017, elle réalisait un chiffre d’affaires de 10,8 millions d’euros avec 84 employés. Depuis 1958, elle est établie à Donzy (Nièvre). Si l’activité plumes a cessé, la production de pailles est au contraire devenue majoritaire, se faisant désormais en plastique comme pour les cure-dents. Premier fabricant européen de pailles, elle en fabriquait 5 milliards en 2017, dont plus de 60% sont exportées. En 2019, l’entreprise a obtenu un financement européen pour se réorienter vers des matières alternatives, en particulier du papier collé, réputé de meilleur impact environnemental.

Personnel de l'entreprise Soyez frères en 2007 à Donzy (Nièvre)

 

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7 mai 2021 5 07 /05 /mai /2021 00:01

Émile Georges Soyez naît le 9 octobre 1872 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Victorine Julie Robberechts et de son mari Louis Antoine Soyez, mécanicien, qui vivent d’abord rue des Réservoirs, puis rue du Canal. Il perd sa mère à 4 ans. Son père, qui venait d’être élu conseiller municipal de Joinville en mai 1878 sur la liste républicaine de Gabriel Pinson, se remarie en octobre puis déménage pour la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés.

Le jeune Émile Soyez va encore devoir faire face à la disparition de son frère cadet quand il a 11 ans, de sa belle-mère à 12 ans et son père à 15 ans. C’est son grand-père paternel, Jean Louis Soyez, qui devient son tuteur ; originaire de Seine-et-Marne, il fut vigneron, jardinier puis blanchisseur et s’est installé à Saint-Maur, rue du Pont-de-Créteil.

En 1892, Émile Soyez est ouvrier de la maison Bardin, fabricant d’objets en plumes à Joinville-le-Pont. Il s’associe avec son frère aîné, Victorin, pour créer, en novembre 1893 la société Soyez frères, également spécialisée dans la fabrication d’articles en plumes et de cure-dents, qui en sont un sous-produit. Elle reprend le site de l’épicerie familiale, rue du Pont-de-Créteil.

Au cours du même mois de novembre 1893, Émile Soyez est incorporé au sein du 94e régiment d’infanterie pour faire son service militaire. Il devient caporal en août 1894 puis sergent en septembre 1895. Il prend manifestement goût à l’activité militaire puisque, après son passage dans la réserve en septembre 1896, il participe à neuf périodes d’entraînement de réserve. Ayant suivi une formation pour devenir officier, il est sous-lieutenant en octobre 1897, lieutenant en juillet 1903 puis capitaine en mai 1910.

Yvonne Rosalie Cluzan devient l’épouse d’Émile Soyez en juillet 1904 à Saint-Maur. L’entreprise familiale participe à plusieurs expositions internationales, en 1900 à Paris, en 1908 à Londres et en 1910 à Bruxelles.

Rappelé lors de la première guerre mondiale, il sert dans des régiments territoriaux d’infanterie (100e puis 17e et 96e) et devient chef de bataillon (commandant) en avril 1918. Il est démobilisé après la fin du conflit avec l’Allemagne en décembre de cette année.

Son comportement au front lui vaut une citation à l’ordre de la brigade en mai 1916 : « Officier d’un dévouement absolu. A rendu de grands services en faisant preuve d’une activité et de connaissances techniques remarquables dans la construction d’abris qui ont permis d’éviter à un régiment des pertes importantes lors de bombardements qui ont détruit des cantonnements. »

Après le conflit, Émile Soyez divorce en juillet 1923 et poursuit l’exploitation de Soyez frères, qui devient société anonyme en octobre 1930. Les plumes restent l’activité principale, mais l’entreprise reprend également la production de cure-dents et diversifie ses produits avec des tuyaux, raves (lampes de mineur), chalumeaux (pailles), etc.

Une partie des propriétés familiales est expropriée en juillet 1933 pour la construction du futur lycée Marcelin-Berthelot (Saint-Maur). Contestant l’offre qui leur est faite, les Soyez obtiendront satisfaction devant la Cour de cassation.

La production de plumes s’oriente, en 1938, vers les loisirs : jouets, volants pour le badminton, paillantines pour fleurs, tuyaux de plumes pour pinceaux, articles de pêche…

Émile Soyez meurt le 27 novembre 1939 à Saint-Maur-des-Fossés. Il était âgé de 67 ans et était père de deux filles. Lors de l’Exposition universelle de Paris en 1900, il avait obtenu une médaille d'or. Il avait été décoré des Palmes académiques comme officier de l’instruction publique en mars 1911. Il était titulaire de la Croix de guerre et avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en octobre 1918.

Exploitée par les descendants de son frère Victorin, l’entreprise Soyez frères, qui a déménagé dans la Nièvre en 1958, est toujours en exploitation en 2020. Si elle poursuit la production de pailles et de cure-dents, elle a remplacé les plumes par le plastique ; en 2019, elle a lancé un investissement pour les produire désormais à partir de papier.

Logo de l'entreprise Soyez

 

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6 mai 2021 4 06 /05 /mai /2021 00:01

Gustave Émile Lucot naît le 17 septembre 1862 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Louise Testel et de son mari Jean Ferdinand Lucot, entrepreneur de maçonnerie.

Au décès de son père, en 1885, Émile Lucot reprend la gestion de l’entreprise familiale, importante société installée rue de Créteil (act. boulevard du Maréchal-Leclerc). L’hebdomadaire local Voix des communes remarque : « Lucot, fils, redevient ce qu’était son père, l’entrepreneur-juré de la commune ». Il devient propriétaire de la société en avril 1890.

Plusieurs des ancêtres d’Émile Lucot ont joué un rôle politique dans la commune. Sous la Révolution française, Louis Toussaint Lucot, blanchisseur, est officier municipal (adjoint au maire). Son petit-fils, Jean Louis Nicolas Lucot est conseiller municipal entre 1830 et 1869 et fondateur de l’entreprise de maçonnerie familiale. Le fils de ce dernier, et père d’Émile Lucot, Jean Ferdinand Lucot est également conseiller municipal entre 1870 et 1885.

Lors des élections municipales de mai 1888, Émile Lucot est candidat sur la liste du maire sortant, Gabriel Pinson. Ce dernier, dont Jean Ferdinand Lucot était un des colistiers, se présente cette fois avec une liste concurrente, celle soutenue par le comité radical-socialiste, sur laquelle figurent plusieurs conseillers sortants. La liste Pinson remporte au premier tour 17 des 21 sièges à pourvoir ; Lucot, avec 237 voix pour environ 560 suffrages exprimés (42%) n’est pas élu, mais il arrive cependant devant les radicaux-socialistes, sauf un. Au second tour cependant, trois de ces derniers remportent le vote, tandis qu’un seul des colistiers de Pinson complète la majorité municipale. Avec 198 voix pour environ 425 suffrages exprimés (47%), Lucot est battu.

Au cours des années 1890, Émile Lucot se désengage de l’activité familiale et déménage rue de Paris.

Dans le domaine sportif, Émile Lucot s’intéresse d’abord à l’aviron. Il est barreur d’une yole de la Société nautique de la Marne, le principal club joinvillais, basé sur l’île Fanac. À la fin du siècle, il pratique la boxe française avec le Cercle d'Escrime de Joinville-le-Pont, qui se transforme en 1899 en Société Sportive de Joinville-le-Pont et s’appuie sur les instructeurs de l’école militaire de gymnastique, basée dans le Bois de Vincennes.

Après l’implantation des usines Pathé sur les bords de Marne, Émile Lucot est embauché par la firme cinématographique. L’activité d’Émile Lucot pendant la guerre n’est pas connue. Il épouse à Joinville en juin 1916 Pauline Émilie Anaïs Hourdequin.

Après le conflit mondial, Émile Lucot travaille toujours pour Pathé, dans leur établissement de Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne). Il prend sa retraite au début des années 1930.

Gustave Émile Lucot meurt le 10 avril 1937 à Joinville. Il était âgé de 74 ans et n’avait pas eu d’enfant.

Usines Pathé à Joinville en 1911

 

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10 avril 2021 6 10 /04 /avril /2021 00:01

Lucien Charles Victor Pourrain naît le 4 juin 1894 à Rouen (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime). Il est le fils d’Angélique Lucie Alphonsine Ducaffy et de Victor Pierre Pourrain, alors employé de banque. La famille vit en 1906 à Caen (Calvados) puis en 1914 à Roubaix (Nord) où le père est devenu directeur de banque.

Au début de la première guerre mondiale, Lucien Pourrain, qui est en âge de faire son service militaire, est cependant « ajourné pour faiblesse ». Il rejoint l’armée en février 1919, mais est classé dans les services non armés, pour gastrite chronique. Il est démobilisé dès août 1919.

Alors employé de banque, Lucien Pourrain épouse en juin 1920 à Roubaix Irène Jenot, également employée de banque, fille d’un industriel de Ferrière-la-Petite (Nord) et d’une professeure de musique. Ils divorceront en octobre 1926 à Lille. Ils vivent rue de la Perche.

Lucien Pourrain quitte le Nord pour s’installer d’abord en 1925 à Levallois-Perret (Seine, act. Hauts-de-Seine) rue Carnot puis en 1926 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne), Grande-Rue, où il épouse en mars 1927 Fernande Jeanne Marie Gérard. Ils s’installent peu après dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, avenue Courtin, dans le quartier de Polangis.

Lucien et Fernande Pourrain sont tous deux professeurs de musique. Ils constituent en octobre 1931 une association destinée à « l’encouragement à l'art musical chez les jeunes élèves et les amateurs de musique », intitulée Cercle artistique des jeunes musiciens et basée à leur domicile de Joinville.

Le président est Lucien Pourrain, tandis que Fernande Pourrain est vice-présidente. Le Cercle donne plusieurs concerts chaque année à Joinville et est toujours actif en 1935.

Lucien Pourrain meurt le 23 novembre 1957 à Joinville-le-Pont. Il était âgé de 61 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant.

Plan de Joinville en 1922

 

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6 avril 2021 2 06 /04 /avril /2021 00:01

Henri Eugène Greslon naît le 9 avril 1904 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Yvonne Zélia Mary, couturière, et de son époux, Octave Marie Greslon, serrurier mécanicien, qui vivent 15, rue du Canal, dans le quartier du Centre. Le père, Octave Greslon est militant radical-socialiste et coopérateur.

La famille Greslon comprend six enfants, les trois aînés étant issus du 1er mariage du père, Henri étant l’aîné des trois autres. En mars 1913, le plus âgé des six, Octave Clément, meurt à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), alors qu’il était déjà marié. Les autres vivaient toujours à Joinville.

Après la première guerre mondiale, la famille déménage à Maisons-Alfort (Seine, act. Val-de-Marne), où Henri est apprenti-mécanicien. Il est probable qu’il réside ensuite à Tillières-sur-Avre (Eure) et qu’Henri Greslon sr soit marié. Son fils Robert y voit le jour en avril 1926. Les deux cadets de la famille, Jeanne et Raymond, s’y marient en septembre 1929 et septembre 1930. Ce dernier revient ensuite sur les bords de Marne, à Maisons-Alfort, où il est recensé en 1936.

Le témoignage de Robert Greslon mentionne également, sans le dater, un séjour à Brunoy (Seine-et-Oise, act. Essonne).

À partir de 1933, les époux Greslon et leur fils sont installés à Dives-sur-Mer (Calvados), rue du Nord. Ils vont rejoindre plus tard les Cités rouges, rue de Normandie. Henri Greslon est ouvrier dans l’usine de laminage de la cité métallurgique.

Plusieurs témoignages, notamment celui de son fils, assurent qu’Henri Greslon était communiste pendant la deuxième guerre mondiale. L’usine de Dives ayant fermé pendant le conflit, il travaille dans une entreprise près de l’écluse de Périers-en-Auge.

D’après l’archéologue Vincent Carpentier, auteur d’une étude sur la ville pendant la guerre, les communistes clandestins étaient nombreux à Dives-sur-Mer. En avril-mai 1942, le sabotage à deux reprises du chemin de fer Paris-Cherbourg, perpétré à Airan par les Francs-Tireurs et Partisans (FTP), qui provoque la mort de soldats allemands, est suivi de l’arrestation de plus de cent cinquante otages. Cinquante-deux juifs et communistes, dont de nombreux Divais, sont exécutés, et quatre-vingts autres déportés à Auschwitz-Birkenau. En octobre, la Feldkommandantur de Caen exige des otages «préventifs», destinés à être exécutés en cas d’attentat. Onze communistes du Calvados, dont six habitants de Dives-sur-Mer sont arrêtés. Parmi eux, Henri Greslon est pris sur son lieu de travail par la police allemande le 21 octobre 1941.

En passant par Caen, les otages sont transférés au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht. Henri Greslon peut écrire à son épouse, en juillet 1942, signalant le départ pour « une destination inconnue, sans doute l’Allemagne » de certains de ses camarades.

Il est déporté le 24 janvier 1943 vers le camp de concentration de Sachsenhausen, dans la commune d’Oranienburg (Brandebourg, Allemagne), où il porte le matricule 59238.

Le transport comprend 1 557 hommes et 230 femmes, soit un total de 1 787 personnes, dont 673 sont décédées et 114 portées disparues.

Henri Eugène Greslon meurt le 1er août 1943 à Sachsenhausen. Il était âgé de 39 ans et père d’un enfant. Son décès est retranscrit, en septembre 1946, sur l’état-civil de Joinville-le-Pont. Un arrêté du 3 février 1994 a décidé que son acte de décès porterait la mention « Mort en déportation ». Son fils, Robert, a apporté un témoignage, recueilli en janvier 2017 par l’association la Mémoire ouvrière de Dives-sur-Mer, présidée par Christine Le Callonec.

Deux stèles portent son nom : l’une est la plaque commémorative Résistance-Déportation placée l’hôtel de ville de Caen (Calvados) ; l’autre est gravée sur le monument commémoratif des déportés de Dives-sur-Mer.

 

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4 avril 2021 7 04 /04 /avril /2021 00:01

Octave Marie Greslon naît le 24 février 1863 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Cornélie Augustine Louise Dujardin, couturière et de son mari Philippe Clément Greslon, jardinier.

La famille Greslon s’installe, vers 1869, dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés. Octave Greslon, devenu serrurier, s’y marie en février 1886 avec Marie Eugénie Breuil. Il vit ans le quartier du Vieux Saint-Maur, place d’Armes puis rue de la Procession.

En 1897-1898, Octave Greslon est secrétaire du comité républicain radical-socialiste communal. C’est lui qui convoque les conseillers municipaux de cette tendance et tente de mettre fin au conflit au sein des radicaux locaux, dont une partie veut soutenir, lors des élections législatives de 1898, l’ancien maire de Saint-Maur, républicain modéré, Piettre, contre le candidat sortant, le député radical-socialiste Jules Ferdinand Baulard. Avec les cadres radicaux de la circonscription, Greslon s’insurge contre la fait que les partisans de Piettre aient constitué un « Comité central républicain radical-socialiste du canton de Saint-Maur », concurrent du leur et non reconnu par les instances départementales du mouvement radical. En mai 1898, Piettre renonça à se présenter et Baulard fut réélu.

Un an après la naissance de son troisième enfant, son épouse meurt en novembre 1898. Octave Greslon s’installe alors à Joinville-le-Pont, commune voisine, et s’y remarie en septembre 1899 avec Yvonne Zélia Mary. Il travaille, comme son fils aîné, comme serrurier-mécanicien pour l’entreprise Gosset de Joinville.

N’ayant plus d’activité politique publique, Octave Greslon est par contre engagé en matière sociale. Il est administrateur en 1906-1908 de l’Union fraternelle, société de secours mutuels s’intéressant aux communes de Saint-Maur, Joinville et Saint-Maurice, dont son père avait également été un des cadres quand elle portait le nom de société de Saint-Nicolas.

Le préfet nomme également Octave Greslon membre de la commission administrative du bureau de bienfaisance de la commune de Joinville, où il côtoie un ébéniste Louis-Auguste Roussel et deux rentiers, Georges Maizière et Daniel-Dominique Philip

Après la première guerre mondiale, Octave Greslon s’installe à Maisons-Alfort (Seine, act. Val-de-Marne) où il est toujours marchand de vin. Il meurt dans cette commune le 14 avril 1926, âgé de 63 ans.

Pour son activité dans la mutualité, Octave Greslon avait obtenu en juillet 1908 une mention honorable. Son deuxième fils, Henri Eugène, militant communiste et résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, mourra en camp de concentration.

La rue du Canal à Joinville, 1900

 

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10 mars 2021 3 10 /03 /mars /2021 10:14

François Jean-Baptiste Jupille naît le 30 novembre 1869 à Port-Lesney (Jura). Il est le fils d’Adélaïde Chartron, cultivatrice, et de son époux Denis Jupille, employé de chemin de fer. Ce dernier sera ultérieurement garde-champêtre dans le village proche de Villers-Farlay, également dans le Jura. À 15 ans, Jean Baptiste Jupille est berger dans ce village.

En octobre 1885, le berger Jupille a été mordu par un chien enragé alors qu’il essayait de maîtriser une « bête furieuse » s’attaquant à des enfants à Villers-Farlay dans le Jura. Le maire du village demande alors à Louis Pasteur (1822–1895), professeur à l'École normale supérieure de Paris, de tenter le traitement anti-rabbique qu’il était en train de mettre au point sur Jupille.

Émile Mâle, historien de l’art religieux (1852–1904), raconte ainsi les évènements : « L’année [1885] s’avançait lorsqu’un grand événement bouleversa l'École. Louis Pasteur savait qu’il avait découvert le vaccin de la rage, mais il n’en avait pas encore fait l’application à un homme. On lui amena un matin dans son laboratoire de l'École un jeune berger nommé Jupille, qui venait d’être mordu par un chien enragé. La médecine ne pouvait que le laisser mourir. Pasteur, profondément ému, sentait que s’il réussissait, il apportait aux hommes un présent sans prix, le vaccin. Pendant les jours d’incubation, l'École entière fut dans l’anxiété ; mais quand nous apprîmes le succès, ce fut une joie débordante. Nous sentions que nous venions d’assister à un des événements de l’histoire du monde et nous étions fiers de notre grand ancien, dont tous les peuples allaient bientôt répéter le nom. »

Jean-Baptiste Jupille est le deuxième vacciné après l’alsacien Joseph Meister (le 8 juillet 1885). Ses injections ont été effectuées au laboratoire de Pasteur à l'École normale supérieure, rue d'Ulm à Paris, la première le 20 et la dernière le 30 octobre 1885.

Plusieurs scientifiques et historiens ont contesté la réalité des faits et l’attitude de Louis Pasteur lors des deux premières guérisons. Certains affirment que le chien qui avait mordu Jean-Baptiste Jupille n’était pas atteint de la rage. Des comptes rendus validés par l’Académie des sciences, dès 1885, ont pourtant accrédité la version de Pasteur.

Grâce à l'intervention de Pasteur devant l'Académie Française dont il est membre, Jean-Baptiste Jupille se voit décerner le Prix Monthyon (1 000 francs), destiné à « récompenser un Français pauvre qui se sera fait remarquer par une action héroïque. »

Il devient ensuite employé à l'Institut Pasteur, créé par le savant à Paris (15e arrondissement) comme laborantin puis concierge et enfin gardien-chef. Il y retrouve le premier vacciné, Joseph Meister.

En novembre 1894 à Ervy-le-Châtel (Aube) Jean Baptiste Jupille épouse Alexandrine Armandine Guerbet, dite marie, cuisinière.

Il s’installe avec son épouse en 1918 dans une maison du quartier de Polangis à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il prend sa retraite en juillet 1922 et y décède le 29 septembre 1923. Il était âgé de 54 ans et père de trois enfants. Il est enterré au cimetière communal.

Le sculpteur Émile-Louis Truffot a réalisé une statue montrant sa lutte avec le chien enragé, installée d’abord à l’Institut Pasteur puis sous la voûte de la crypte mortuaire de Pasteur, installée au sein de l’Institut. La commune de Villers-Farlay a installé une fresque sur le mur de la mairie représentant Jupille. Elle a également donné son nom à une rue du village. La commune de Joinville-le-Pont avait donné en septembre 1995 le nom de Jean-Baptiste Jupille au centre municipal de santé ; il a été fermé en décembre 2003.

L'Académie Française lui avait décerné le Prix Monthyon (1 000 francs), destiné à « récompenser un Français pauvre qui se sera fait remarquer par une action héroïque ». Un billet de cinq francs a été émis le 5 mai 1966 par la Banque de France et est resté en circulation jusqu'en 1972 où Jean-Baptiste Jupille apparaît à l’avers du billet, dans la reproduction du bronze sculpté par Émile-Louis Truffot.

Jean-Baptiste Jupille

 

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