Début de la biographie de René Girot
René Julien Girot naît le 15 avril 1899 à Maisons-Alfort (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Eugénie Augustine Marteau, chapelière, et de Jean François Louis Girot, pilote de bateaux sur la Seine puis employé d’octroi. Ils vivent rue Rodier.
La famille vit ensuite à Alfortville puis Fontenay-sous-Bois et s’installe en 1909 dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, où ils résident en 1911 d’abord rue du Paris puis rue Vautier, dans le centre-ville. René Girot pratique la natation au sein du Cercle Athlétique de Joinville et participe à des courses d’endurance en rivière, comme la traversée de Joinville en août 1916 et septembre 1919.
Pendant la première guerre mondiale, René Girot, qui est alors télégraphiste, devance l’appel et s’engage dans l’armée à 18 ans en janvier 1918 et, peut-être à l’instigation de son père, devient marin. Il est affecté comme matelot électricien et est inscrit maritime au port du Havre (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime). À sa démobilisation en juillet 1921, il embarque sur le navire Elkal. Lors de ses voyages dans le monde, il assurera en décembre 1925 avoir « vu les horreurs de la révolution russe », et avoir « assisté à l’avènement du régime fasciste » en Italie.
Revenu à Joinville, René Girot épouse en septembre 1922 à Vincennes Georgina Bassoutre chapelière originaire d’Uzerche (Corrèze). Son père est devenu en novembre 1919 conseiller municipal radical dissident de Joinville-le-Pont. René Girot s’implique également fortement dans la vie locale. Il collabore très régulièrement avec un hebdomadaire de centre-droit, la Gazette de l’Est, publiée à Vincennes.
S’inspirant de l’Union de la Jeunesse Républicaine, dont le maire de Joinville, Henri Vel-Durand (radical dissident) fut l’un des dirigeants dans les années 1890-1900, il fonde et préside la Jeunesse républicaine de l’Est, qui se présente comme proche du député radical dissident Adolphe Chéron. Son groupement, qui assure n’être « ni révolutionnaire, ni fasciste », entend « instruire les jeunes gens à la politique et agir pour maintenir le prestige républicain » dans la banlieue.
Son père avait été, en 1923, associé à la création de la section de Joinville de la Ligue de la République, structure qui préfigure le Cartel des gauches et rassemble socialistes indépendants, socialistes SFIO et radicaux-socialistes. Il est également vice-président de la section locale de la Ligue des droits de l’Homme, laquelle regroupe également des militants de gauche et des francs-maçons. Cependant, Louis Girot est élu, en mars 1925, délégué sénatorial sur la liste de l’Union républicaine des intérêts communaux, qui rassemble la droite du conseil municipal, contribuant ainsi à faire battre les candidats du Cartel des gauches puisque l’équilibre des conseillers municipaux s’avère être de huit voix pour la majorité contre sept pour l’opposition. La défection de Girot père est vécue comme un « manquement à la parole donnée » par la presse radicale-socialiste qui le traite « d’apostat de la classe ouvrière » et de « renégat » ; son exclusion de la Ligue des droits de l’Homme est demandée, mais refusée.
Dans son journal, revendiquant son titre de président de la Jeunesse républicaine de l’Est, René Girot prend la défense de son père, attaquant les « nullités du Cartel » et les prévenant que, si son père « doit se retirer sous peu à la campagne », lui, il reste. Il explique cependant que « n’ayant pu résoudre la crise du logement », il a dû momentanément s’éloigner de son « cher Joinville », en s’installant à Nogent-sur-Marne. Il appelle à voter pour la liste d’union républicaine de Vel-Durand, qui remporte l’élection en mai 1925 à Joinville.
La Jeunesse républicaine de l’Est organise plusieurs manifestations en 1925 et 1926, avec l’appui de Vel-Durand, Chéron et du conseiller général Naudin.
Toujours proche d’Adolphe Chéron, Girot l’accompagne dans la constitution de la Fédération des comités républicains, radicaux et socialistes indépendants de la banlieue de Paris, un regroupement des radicaux qui refusent de rejoindre le parti de la rue de Valois. Il siège à son bureau en 1926 en tant que secrétaire général et représentant de Nogent ; un conseiller municipal radical dissident représente Joinville, Antoine Liou.
Faisant état de sa qualité d’officier radiotélégraphiste, René Girot fonde en octobre 1924 le Radio-Club régional nogentais à Nogent-sur-Marne. Il crée en outre le Radio-club de Joinville en mars 1925, qu’il préside également, avec son beau-père Gabriel Bassoutre en tant que vice-président. Girot intervient régulièrement comme conférencier, sur des questions techniques.
Il est également en juin 1925 à l’origine de la constitution de la Fédération des radio-clubs de la région parisienne. Elle rassemble des clubs des départements de la Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Eure-et-Loir et Oise. Edouard Branly, Daniel Berthelot et le général Ferrié furent élus présidents d'honneur tandis que Robert de Valbreuze est le président effectif et René Girot le secrétaire général. Girot est désigné pour représenter en juin 1926 la France aux fêtes internationales de la radiotéléphonie à Bruxelles (Belgique). Il s’y rend, mais provoque un incident avec « une bienfaitrice noble ». En 1931, René Girot est présenté comme le fondateur de la Confédération des Radios Clubs, dont il est le vice-président en 1931. Il intervient régulièrement en province, notamment à Roye (Somme) en janvier 1931 et 1932.
Parallèlement à son activité professionnelle, René Girot anime l'Association radiophile de la Compagnie parisienne de distribution d'électricité, la société qui l’emploie, dont il est secrétaire général. Elle compte plus de deux mille adhérents en 1931. Il sera encore, en 1938, président du Cercle populaire radioélectrique français, à Saint-Denis.
Toujours sportif, Girot participe en avril 1929 à la septième course cycliste Paris-Lille.
À suivre
René Girot, 1937
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