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15 mars 2023 3 15 /03 /mars /2023 00:01

Jean Jacques Raymond Burgard naît le 20 juin 1926 à Fort-de-France, en Martinique, alors colonie française. Il est le fils de fils Clémentine Thérèse Marie Francey, originaire de Suisse et docteure ès-lettres, et de son mari, Raymond Burgard, professeur de lettres au lycée Victor-Schoelcher.

À partir de l’automne 1928, la famille vit à Tunis, État sous protectorat de la France, le père enseignant au lycée Carnot. Professeur agrégé, il obtient un poste au lycée parisien Buffon et ils résident rue Pérignon (7e arr.).

Jean Jacques Burgard est élève dans l’établissement où professe son père, comme son frère aîné Marc Édouard. Ce dernier est arrêté, en compagnie d’une centaine d’étudiants, pour avoir manifesté à l’Arc de Triomphe le 11 novembre 1940, relâché, il s’engagera dans la résistance à l’occupation allemande. Leur père, fondateur du réseau Valmy et collaborateur de La France continue en fut un des pionniers ; il est fait prisonnier en avril 1942, condamné à mort et exécuté en Allemagne en juin 1944. La sœur aînée, Georgette Epiney-Burgard, est aussi une résistante active.

Ayant obtenu son bac à tout juste 17 ans, en juillet 1943, Jean Jacques Burgard fait des études à l’Université de Paris, obtient une licence de droit puis un diplôme de troisième cycle d’économie politique et de sciences économiques. Il est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris (Science Po) puis Élève à l’École nationale d’administration (ENA), reçu quatrième au concours d’entrée. Son mémoire porte sur la Politique administrative du peuplement pour le département du Morbihan.

À sa sortie, après un service militaire comme élève-officier, il intègre l’Inspection des Finances. Ses premiers postes le voient en Afrique, auprès des autorités coloniales de la Haute-Volta, au sein de la Caisse centrale de la France d’outre-mer puis s’occupant de l’équipement public à la Caisse d’équipement pour le développement de l’Algérie. Après l’indépendance, il continue à suivre ce pays, en tant que chef du service de la coopération économique et financière au secrétariat d’État aux Affaires algériennes jusqu’en 1964. Passant brièvement par la préfecture de la région Nord, il retourne en 1965 en Afrique, conseiller économique et financier auprès du Premier ministre congolais à Léopoldville (act. Kinshasa).

D’abord marié à Nicole Lepoutre, qui meurt très jeune en 1962, Jean Jacques Burgard épouse ensuite Monique Verhille. La cérémonie religieuse a lieu à Saint-Quay-Portrieux (Côtes-du-Nord, act. Côtes-d'Armor) en mai 1965. La famille vit à Paris (15e arr.), square Charles-Laurent. Ils auront cinq enfants.

Travaillant désormais sur le territoire métropolitain, Jean Jacques Burgard est adjoint au chef du service de l’Inspection générale des finances en 1966 puis secrétaire général de la Commission des opérations de Bourse de 1968 à 1974. Il publie en 1970 un ouvrage, L’Information des actionnaires (Dunod).

À la fin de son mandat, Burgard intègre la Société nationale des chemins de fer français, dont il est secrétaire général jusqu’en 1980. Devenu inspecteur général des Finances en 1977, il est désigné en tant que délégué général de l’Association française des banques quand il quitte la SNCF et le reste jusqu’en 1992, quand il prend sa retraite. Il avait rédigé en 1988 La Banque en France (Dalloz), un livre régulièrement réédité.

Parallèlement à ses fonctions principales, il est professeur à Sciences Po de 1980 à 1988. Il publie plusieurs articles, comme celui sur le Crédit pour l'Encyclopædia Universalis‎, L'inspection des finances a cent cinquante ans (Le Monde, 31/10/1966) ou Le crédit cher (Revue des Deux Mondes, avril 1987).

Très engagé dans les milieux chrétiens, Jean Jacques Burgard y affiche des opinions conservatrices. Ainsi, en septembre 1971, contestant l’expression publique de Christian Kerboull, ancien prêtre qui s’est marié, il considère que « cet abbé est un parjure. »

Il assume d’importantes responsabilités dans des organisations confessionnelles. Administrateur du Secours catholique depuis 1988, il en est vice-président en 1992 puis président en 1997-1998. Il devient ensuite président de l'Office chrétien des personnes handicapées (1998-2001). Il a également assumé de nombreuses fonctions dans des organismes caritatifs ou hospitaliers. Dans le domaine culturel, il fut vice-président de l’Union des arts décoratifs de 1967 à 1992.

Jean Jacques Burgard meurt le 23 novembre 2003 à Paris (14e arr.). Commandeur de l’ordre national du Mérite, il est promu officier de la Légion d’honneur en juillet 1988.

 

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13 mars 2023 1 13 /03 /mars /2023 00:01

Marc Édouard Burgard naît le 22 janvier 1923 à Sarreguemines (Moselle). Il est le fils de Clémentine Thérèse Marie Francey, originaire de Suisse, docteure ès-lettres et de son mari Raymond Burgard, professeur au lycée de la ville, natif de Troyes (Aube) et issu d’une ascendance alsacienne.

La famille quitte la Lorraine en 1925 pour la Martinique, puis en 1928 pour la Tunisie, où Raymond Burgard enseigne aux lycées de Fort-de-France et de Tunis. Il obtient un poste de professeur agrégé au lycée Buffon de Paris en 1932. Ils s’installent alors rue Pérignon dans le quartier École militaire (7e arrondissement).

Élève de ce même établissement, Marc Édouard Burgard effectue en 1938 un séjour à New York (États-Unis), ayant voyagé sur le paquebot Champlain, de la Compagnie générale transatlantique. Il obtient son baccalauréat en août 1940. Il poursuit ses études au lycée Saint-Louis, intègre l’Université de Paris pour préparer une licence de droit. Il entre à l'École libre des sciences politiques (Sciences Po, section finances privées).

Le 15 novembre 1940, Marc Édouard Burgard est incarcéré à la prison de la Santé. Il fait partie d’un groupe de 92 personnes, dont 79 étudiants, accusées d’avoir participé à une manifestation place de l’Etoile le 11 novembre 1940, pour commémorer la fin de la première guerre mondiale. Son registre d’écrou précise que, le 9 décembre 1940, il est remis aux autorités allemandes qui vont le libérer.

Comme son père, fondateur du réseau Valmy, et sa sœur Georgette, Marc Édouard Burgard est activement engagé dans des activités de résistance à l’occupation allemande. Il écrit des tracts, diffusés à Sciences Po.

Il commence à travailler comme fonctionnaire, en tant que rédacteur auxiliaire au secrétariat d'État à la production industrielle (1942-1943).

Selon son dossier conservé par le Service historique de la Défense, il rejoint la résistance organisée en février 1944 au sein du réseau Samson, dont il est reconnu comme agent P2 le 1er juin la même année. Cette catégorie répertorie les « membres ayant une activité permanente, consacrant la totalité de leur temps au service et se soumettant à une discipline totale, en particulier quant au lieu d'emploi et genre d'activité à exercer ».

Son pseudonyme est Marc. Le réseau Samson, créé en 1943 par Robert Masson (Compagnon de la Libération), a pour mission de collecter des renseignements militaires sur l’armée d’occupation et de rendre compte au BCRA de la France Libre.

Pas encore informé de la mort de son père, décapité à Cologne (Allemagne) le 15 juin 1944, Marc Édouard Burgard s’engage dans l’armée en novembre 1944. Avec le grade d’aspirant, il rejoint le 5e régiment de chasseurs d’Afrique, qui dépend de la Première armée. Il participe à la libération de l’Alsace.

Revenu à la vie civile, Marc Édouard Burgard est, en 1946, rédacteur principal à la direction des finances tunisiennes, le pays étant alors sous protectorat français. Il rejoint cette même année comme secrétaire de direction le Groupement de la construction navale.

Il quitte le service public en 1948 pour devenir fondé de pouvoir de la compagnie commerciale Optorg en Extrême-Orient jusqu’en 1953. Il reprend une activité militaire en 1950, étant affecté aux troupes coloniales servant dans le nord de l’Indochine puis participe à la guerre entre les forces communistes vietnamiennes et celles d’occupation françaises.

Après l’évacuation de l’Indochine par la France, Marc Édouard Burgard revient en France en 1953, comme adjoint au directeur administratif et financier de la Snecma (moteurs d’avions) puis, l’année suivante, en tant qu’attaché à la direction générale du groupe Unilever en France. Il quitte cette fonction en 1960 pour celle de secrétaire général de la Compagnie Continentale France (import). En parallèle, il est de 1955 à 1962 maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po).

Il reprend une carrière internationale en tant qu’administrateur de sociétés. Il dirige ainsi la Societè de Sucreries Brésiliennes en 1967 à São Paulo, la société Goldschmidt (café, cacao, bois) en Afrique de 1969 à 1972 avant de collaborer avec la même entreprise de nouveau au Brésil, tout en étant administrateur de l'Union financière pour l'Europe et l'Afrique (1971).

Auteur d’une dizaine d’ouvrages, dont plusieurs sous le pseudonyme de B. La Marque, Marc Édouard Burgard signe des œuvres de fictions, comme La croisière de l'Arcturus, « roman scout » en 1948 ou Laura ou le Marais profond, roman (1999). Il produit des recueils de poésie tels Mirliton (1989) et De Cœur et de carreau (1995). Son œuvre comprend également des essais : l'Économie des mandarins (1956), Paris brûlera (1963), l‘Économie de la corruption (1976), Les taxis et les anges (1991) ou 1995-2065 : prévisions pour un siècle à venir (1994). Parlant du premier, l’économiste Alfred Sauvy en parle comme étant « Un livre troublant, disons même vertigineux » qui y voit « pour le lecteur un excellent exercice, qui lui permettra parfois de sourire, souvent de communier, toujours de s'inquiéter ». Il produit aussi un récit, les Chroniques de la Pergola (1985).

Dans ses livres, Marc Édouard Burgard donne une vision du monde marquée par son engagement patriotique, sa critique de l’intervention administrative et du syndicalisme sur le fonctionnement de l’entreprise et une attention à la montée de l’Asie et de la Russie dans l‘économie et les relations internationales.

Membre de l'Automobile-Club de France, décoré de la Croix de guerre 1939-1945, Marc Édouard Burgard était également chevalier de la Légion d’honneur. Il avait épouse Nicole Baudez dont il avait eu cinq enfants et s’en était séparé.

Marc Édouard Burgard meurt le 1er octobre 1999 au Brésil. Il était âgé de 76 ans et avait été domicilié avenue Mozart à Paris (16e arr.).

Marc Édouard Burgard en 1961 (arch. Brésil)

 

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11 mars 2023 6 11 /03 /mars /2023 00:01

Georgette Burgard naît le 19 juin 1921 à Estavayer-le-Lac (act. Estavayer, Fribourg, Suisse), localité située au bord du lac de Neuchâtel. Elle est la fille de Clémentine Thérèse Marie Francey (1891-1948), de nationalité suisse, native de Cousset, dans le même canton, et de Raymond Burgard (1892-1944), de nationalité française, professeur alors en poste à Sarreguemines (Moselle).

En 1925, la famille s’installe en Martinique, où Raymond Burgard enseigne les lettres au lycée Victor-Schœlcher. Ils rejoignent en 1928 Tunis, le père étant désormais affecté au lycée Carnot. Il réussit cette année-là l’agrégation et est nommé en 1932 au lycée Buffon, à Paris. Les Burgard vivent rue Pérignon (7e arrondissement).

Thérèse et Raymond Burgard sont tous deux germanophones ; ils traduisent ensemble en 1922 un ouvrage de Carl Einstein, La sculpture africaine.

Dès le début de l’invasion de la France par les troupes allemandes à l’été 1940, Raymond Burgard s’engage dans la résistance. Il est un des fondateurs et le dirigeant du réseau Valmy, largement constitué par des membres du mouvement chrétien de gauche La Jeune République et notamment de sa section du 15e arrondissement de Paris. il collabore aussi au journal clandestin La France continue, créé par Paul Petit, lui aussi d’inspiration catholique. Arrêtés à Paris en avril 1942, Raymond Burgard, Paul Petit et Marietta Martin sont transférés en Allemagne, jugés à Sarrebruck et condamnés à mort. Burgard et Petit sont exécutés en juin et août 1944, Martin meurt d’épuisement en prison.

À l’instar de son père et de son frère cadet, Marc Édouard, Georgette Burgard s’engage dans la résistance. Son appartenance aux Forces françaises combattantes est reconnue après le conflit.

Reçue à l’agrégation d’allemand en 1945, Georgette Burgard épouse en avril 1947 Jean Epiney. Ils vivent à Romont, dans le canton de Fribourg, en Suisse. Après avoir donné naissance à probablement cinq enfants, au cours des deux décennies suivantes, elle prépare un doctorat ès-lettres qu’elle soutient en 1970 avec une thèse sur Gérard Grote et les débuts de la Dévotion moderne (Devotio moderna). Grote ou Groote (1340-1384), natif des Pays-Bas, est à l’origine d’une rénovation des pratiques religieuses, et fut l’organisateur d’une congrégation, les Frères de la vie commune.

Georgette Epiney-Burgard centrera ses travaux ultérieurs sur les mystiques du Moyen-Âge, comme Jean de Ruysbroeck, Jean Eck ou Henri Herp (Harphius). Ses travaux sont évoqués notamment dans la Revue des Sciences Religieuses et les Cahiers de civilisation médiévale.

Mais c’est surtout sur le rôle des femmes que se concentre Georgette Epiney-Burgard. Elle documente notamment l’influence sur Ruysbroeck du mouvement des béguines. Deux d’entre elles, la poétesse Hadewijch d'Anvers et la religieuse Mathilde de Magdebourg, sont particulièrement étudiées.

En collaboration avec la théologienne Émilie Zum Brunn, elle publie en 1988 Femmes troubadours de Dieu, livre qui sera traduit en anglais et en espagnol.

Délaissant parfois le cadre ancien, Georgette Epiney-Burgard rédige en 1956 un avant-propos à la publication posthume des Cahiers de Marietta Martin, poète mystique et résistante, condamnée à mort dans le même procès que son père. En 1957, elle traduit l’ouvrage d’Adolf Busemann sur le Rôle de la petite enfance dans l'édification de la personnalité humaine. Elle prépare la version française d’un livre sur la faune d'Europe en 280 images, la Féerie animale de F. A. Roedelberger et Vera I. Groschoff, sortie en 1961. Elle anime, en septembre 1977, une session consacrée à Madeleine Delbrêl, assistante sociale à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), essayiste et poète mystique catholique.

Depuis 1964, Georgette Epiney-Burgard était membre de la Société d'histoire et d'archéologie de Genève.

Elle meurt le 13 avril 2003 à Genève, âgée de 81 ans, possédant la double nationalité française et suisse.

Femmes troubadours de Dieu, de Georgette Epiney-Burgard

 

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9 mars 2023 4 09 /03 /mars /2023 00:01

Clémentine Thérèse Marie Francey naît le14 novembre 1891 à Cousset (canton de Fribourg, Suisse). Elle est la fille de Séraphine Madeleine Grémaud et de son mari Jacques Alexandre Francey ; elle utilise habituellement le prénom de Thérèse.

Elle est le septième enfant du couple ; sa mère, qui en aura eu probablement trois de plus, décède en septembre 1915, toujours à Cousset, actuellement localité de la commune de Montagny, dans le district de la Broye. Son père, qui avait été agent de la banque d’État de Fribourg puis professeur, est député au Grand conseil fribourgeois entre 1887 et 1917. Il sera ensuite préfet de la Broye 1917 à 1923.

Thérèse Francey suit des études à Fribourg. C’est dans la faculté des lettres de l’université de cette ville qu’elle rencontre Raymond Burgard, originaire de Troyes et d’une famille alsacienne, qui avait été prisonnier civil en Allemagne pendant la première guerre mondiale. Il y obtient une licence qui lui permet d’enseigner en France à partir de 1919. Thérèse Francey réside à Estavayer-le-Lac (act. Estavayer, Fribourg), où elle épouse Raymond Burgard en juin 1920 et où naît sa fille Georgette un an plus tard. Elle obtient son doctorat ès-lettres à Fribourg en 1921 en soutenant une thèse sur Les idées littéraires de Saint-Augustin dans le De doctrina christiana.

Thérèse Francey-Burgard (arch. fam.)

Thérèse Burgard rejoint son époux à Sarreguemines (Moselle), où ils vivent rue de Nomeny ; son fils Marc Édouard y naît. 1921. Les éditions Hofer, de Sarrebruck, publient des extraits de sa thèse en 1923.

Germanophone comme son mari, Thérèse Burgard traduit, avec lui, Afrikanische Plastik, livre paru en 1921 à Berlin, de l’historien de l'art Carl Einstein (1885-1940), né dans une famille juive et qui sera militant anarchiste, engagé dans les brigades internationales pendant la guerre d’Espagne. Leur ouvrage paraît en 1922 aux éditions Georges Crès à Paris, sous le titre La sculpture africaine.

Raymond Burgard est affecté comme professeur au lycée Victor-Schœlcher de Fort-de-France, en Martinique, à ce moment colonie française. Il s’y rend, accompagné de Thérèse et de ses deux enfants, sur le paquebot Pérou, au départ de Saint-Nazaire (Loire-Inférieure, act. Loire-Atlantique) 1er octobre. Ils restent trois ans dans l’île et leur dernier fils, Jean Jacques, y naît en juin 1926.

Après que Raymond Burgard ait été reçu, en août 1928, au concours de l’agrégation en grammaire, il est nommé au lycée Carnot, à Tunis, alors sous protectorat français. Ils y résident quatre ans, Raymond s’implique, comme en Martinique, dans la vie littéraire locale, et il en est de même, semble-t-il, de Thérèse.

Raymond Burgard obtient un poste au lycée Buffon, à Paris, et la famille rentre en métropole à l’été 1932. Elle s’installe rue Pérignon (7e arr.).

Ayant poursuivi une activité historique, Thérèse traduit de l’allemand un livre de l’historien suisse Gustav Schnürer, Kirche und Kultur im Mittelalter. Elle le fait avec Gaston Castella, professeur à l'université de Fribourg et président de la société d'histoire du canton. Conformément à l’usage suisse, elle signe Thérèse Francey-Burgard le livre paru à Paris chez Payot en 1933 sous le titre L'église et la civilisation au moyen âge.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, la famille Burgard va s’engager dans la résistance à l’occupation allemande. Raymond le fait dès l’été 1940 ; il fonde, le 21 septembre, le réseau Valmy, qui édite le journal clandestin éponyme. S’appuyant sur les militants du mouvement catholique La Jeune République du 15e arrondissement, il a un fort écho parmi les lycéens de Buffon (dont font partie ses deux fils) qui manifestent, à son instigation, le 11 novembre 1940. Il collabore à une autre publication clandestine, La France continue, éditée par le diplomate Paul Petit, et est lié au réseau du Musée de l’Homme, fer de lance de la lutte intellectuelle à Paris.

Outre Raymond Burgard, leur fille Georgette et l’aîné des garçons, Marc Édouard, seront tous deux reconnus comme membres des Forces françaises combattantes après le conflit. L’appartement familial sert, à plusieurs occasions, de lieu pour des réunions secrètes. Arrêté le 2 avril 1942, transféré à la forteresse de Sarrebruck, il est condamné à mort par un tribunal allemand puis décapité à Cologne le 15 juin 1944. Le 16 avril 1942, une manifestation de protestation contre son arrestation par des lycéens de Buffon avait conduit à ce que cinq d’entre eux soient fusillés.

Selon des sources généalogiques reprises dans la biographie de son mari publiée sur Wikipédia, Thérèse Burgard aurait posé « pour La femme assise de René Iché représentant l'intense désespoir d'une jeune femme, la tête penchée et le visage enfoui dans sa paume droite ». Le sculpteur est lié aux réseaux du Musée de l’Homme et Valmy.

Thérèse Burgard meurt le 21 février 1948 à Paris (15e arr.) à l’hôpital Necker. Elle était toujours domiciliée dans l’appartement familial de la rue Pérignon. Elle est inhumée le 25 au cimetière parisien du Père-Lachaise. Son mari y sera transféré en septembre 1953.

Sa fille Georgette, épouse Epiney, fut comme elle docteure ès-lettres ; elle s’est, à l’image de son père engagée dans la résistance à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale. C’est le cas aussi de son fils Marc Édouard, fonctionnaire en France et en Tunisie, administrateur de sociétés en Europe et au Brésil, maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris, décoré de la Croix de guerre, chevalier de la Légion d’honneur. son troisième enfant, Jean Jacques, fut inspecteur général des Finances, administrateur d’organismes publics ou financiers (Société nationale des chemins de fer français, Commission des opérations de bourse, Association française des banques), professeur également à l'Institut d'études politiques de Paris, écrivain, président du Secours catholique (1997-1998), responsables d’organismes humanitaires et d’organisations professionnelles, officier de la Légion d’honneur et commandeur de l’ordre national du Mérite.

Sculpture de René Iché

 

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5 mars 2023 7 05 /03 /mars /2023 00:01

Julienne Henriette Céleste Amiel naît le 31 mars 1846 à Paris (3e arr.). Elle est la fille de Laurence Céleste Soudry et de son époux Charles Amiel. Sa mère est la fille de négociants bretons. Son père est employé et propriétaire. Ils vivent à Paris mais s’installent à la belle saison à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où le grand-père Jean Baptiste Amiel a acquis une vaste maison avec un grand jardin, dans le centre, rue de Paris.

Charles Amiel siège au conseil municipal du village, où il a été élu au suffrage censitaire en 1846, ayant pris la suite de son père qui exerçait la même fonction de 1837 à son décès en 1839. Charles Amiel est toujours membre de l’assemblée communale lors de sa propre disparition en 1868. Son frère, Louis-Félix Amiel, qui vécut aussi à Joinville, est un célèbre peintre portraitiste.

La famille a compté probablement neuf naissances entre 1829 et 1849, dont les sept enfants vivants sont tous des filles. Elle réside l’hiver dans le 3e arrondissement de Paris et, à la belle saison, à Joinville.

Si les cinq premières sœurs Amiel se marient, Céleste et sa cadette Caroline vont rester célibataires et vivre ensemble dans la maison familiale de Joinville après la mort de leur mère en 1879. Elles ont manifestement des rentes conséquentes, puisqu’elles disposent à leur domicile de deux employés domestiques, un jardinier et une bonne.

Céleste Amiel va s’impliquer dans la vie locale après la nomination en juillet 1882 d’Ernest Jouin en tant que curé de saint Charles-Borromée, alors paroisse unique de Joinville. Originaire d’Anjou, le père Jouin avait d’abord fréquenté un couvent dominicain puis était devenu prêtre régulier à Angers et avait été transféré dans le diocèse de Paris en tant que vicaire de Saint Étienne du Mont, dans le quartier latin (5e arr.) puis à Arcachon (Gironde) où il séjourne en convalescence.

Devenu docteur en théologie, l’abbé Jouin est accompagné de l’abbé Joseph Sauvêtre, qui sera son biographe. Il va débuter sa carrière d’essayiste et polémiste à Joinville, où il s’oppose tout de suite aux élus locaux, comme le maire, Gabriel Pinson, le restaurateur Honoré Jullien ou Jules-Ferdinand Baulard, futur député, ancien ouvrier devenu industriel, un temps communard et ardent défenseur de la cause laïque. Le nouveau curé leur reproche de vouloir contrôler la gestion des fonds par la fabrique paroissiale et engage des instances juridiques contre eux. Il les attaque, dénonçant le fait qu’ils soient francs-maçons. Si E. Jouin se plaint de l'indifférence générale de la population, il trouve, selon J. Sauvêtre, « un peu de consolation » grâce à « quelques femmes pieuses — telles les saintes demoiselles Amiel. »

Parallèlement à son combat contre les autorités communales, l’abbé Jouin obtient l’installation, en novembre 1883, d’une communauté de Servantes des pauvres, venues d’Angers, sous la conduite de mère Agnès (Modeste Bondu). Les trois premières sœurs, en plus de leur fonction de garde-malades, auraient obtenu des conversions : « des agnostiques, une protestante, des juifs, un franc-maçon » selon Joseph Sauvêtre.

Inquiet de la tournure prise par l’affrontement politique entre le curé et les élus, l’archevêque de Paris nomme E. Jouin vicaire de l’église Saint-Augustin à Paris en juillet 1886. Une pétition demande son maintien ; elle est diffusée en particulier par les sœurs Servantes des pauvres et les demoiselles Amiel et aurait eu 900 signatures.

Après son départ, l’abbé Jouin revenait à Joinville célébrer l'anniversaire de la fondation des Servantes des Pauvres et retrouvait à cette occasion Céleste Amiel, dont la sœur, Caroline, décède pendant la première guerre mondiale.

Céleste Amiel meurt le 16 mai 1932 à Joinville. Elle était âgée de 86 ans. Elle a légué à l'Archevêché de Paris sa maison et son jardin, contigus à l'église, pour devenir le presbytère des curés de la paroisse saint Charles-Borromée.

Mgr Jouin, qui mourut lui-même en juin 1932, vint lui rendre hommage. Il écrivit un article faisant son éloge dans le Bulletin paroissial de Joinville-le-Pont, cité par J. Sauvêtre : « Comme les sept titulaires qui m'ont succédé, tous ont appelé Mlle Céleste Amiel la grande bienfaitrice de l'église paroissiale de Joinville (…) Au terme de cette longue existence, on lui applique encore cette autre parole dite du Sauveur : « Il a passé en faisant le bien ». Elle fut la bienfaitrice de Dieu et du prochain. De Dieu par sa fidélité exemplaire à la communion quotidienne, à l'assistance aux offices, au zèle de la maison de Dieu. Elle s'occupait des linges sacrés, elle soignait ses fleurs pour les porter à l'autel. Durant mes quatre ans de cure à Joinville, que de décorations à l'église, que de jolies crèches nous avons faites ensemble ! C'était le rayonnement de son cœur et de sa piété. »

L’église de Saint-Charles-Borromée de Joinville-le-Pont et à droite la propriété Amiel

 

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17 février 2023 5 17 /02 /février /2023 00:01

Début de la biographie de Robert Deloche

Robert Deloche naît le 20 novembre 1909 à Lyon (2e arr.). Il est le fils de Marie Eugénie Deloche, couturière, et d’un père non dénommé. Sa mère, qui est veuve depuis avril 1906, le reconnaît le 1er décembre ; ils résident place de la Miséricorde.

En 1924, Robert Deloche est apprenti ouvrier fourreur à Lyon, âgé de 14 ans. Selon les historiens René Lemarquis et Claude Pennetier (auteur de sa biographie dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, dit le Maitron), il quitta Lyon en 1928 et travailla quelques mois dans une société de fourrures, place de la République à Paris. En 1929, il fut manœuvre dans quelques scieries puis retrouva en novembre un emploi dans la fourrure rue de Vaugirard.

C’est également en 1929 que, devant effectuer son service militaire, Robert Deloche s’engage dans l’armée pour deux ans. Affecté au 2e régiment de spahis, il sert au Maroc. Dans le Maitron, on mentionne qu’il quitte l’armée connaissant un peu la langue arabe et avec le grade de brigadier. L’hebdomadaire l’Union régionale lui attribue celui de sergent, c’est-à-dire sous-officier, le terme équivalent en usage dans la cavalerie étant de maréchal des logis.

D’après Lemarquis et Pennetier, à son retour, probablement fin 1931 ou début 1932, Robert Deloche habitait chez sa mère, à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) dans le quartier du Parc, avenue Curti, jusqu'en 1935.

Selon sa notice publiée sur la base AJPN (Anonymes, Justes et persécutés durant la période nazie), il fut commis de bibliothèque au journal communiste l’Humanité, avant de rejoindre le service de propagande du Parti communiste. Lemarquis et Pennetier remarquent qu’il ne cite pas cette fonction dans son autobiographie de 1933, mais peut-être l’exerça-t-il ultérieurement.

C’est en tout cas en 1932 que Deloche s’engage dans l’action publique, en adhérant en mai 1932 au parti communiste. Il est membre de la cellule 1306 de Saint-Maur, qui appartient au rayon de Charenton. L’Humanité le cite, le 11 novembre, comme étant le responsable du départ depuis Saint-Maur des participants à une manifestation à Paris des Comités de lutte contre la guerre.

Présenté comme chômeur, il est élu, en février 1933, trésorier du Syndicat des ouvriers et ouvrières fourreurs de la Seine, membre de la confédération CGTU (proche des communistes). Inscrit en tant que demandeur d’emploi à Saint-Maur, il est membre du comité de chômage de Champigny-sur-Marne, dont il est trésorier puis secrétaire. Lemarquis et Pennetier mentionnent son rôle lors de la grève de la fourrure aux Galeries Lafayette en mai 1933 ; alors secrétaire de la Fédération unitaire du vêtement, il est arrêté pour distribution de tracts et prise de parole. Cette même année, les historiens signalent sur la base de son autobiographie, qu’il est membre du Secours ouvrier, des Amis de l'Union soviétique et du Secours rouge international. Il représente le comité local de cette organisation lors de meeting à Saint-Maur en mars puis juillet 1934.

À partir d’avril de la même année, il est désormais présenté habituellement comme un responsable du parti communiste. Délégué à la conférence régionale communiste de l'Est-Parisien en janvier 1933, il suit une école régionale de formation du CPF et est inscrit à un Cercle d'études marxiste. Il intègre la commission d'agit-prop (propagande) du rayon communiste de Charenton-le-Pont (qui inclut Saint-Maur) et devient, à partir d’avril 1934, un orateur régulier du parti communiste lors de réunions internes ou avec des partenaires. Ainsi, il est un des intervenants d’un « Grand meeting d'unité » à Noisy-le-Sec (Seine, act. Seine-Saint-Denis) en août 1934 aux côtés de responsables socialistes. Il est également un des négociateurs, le même mois, d’un accord entre la Fédération socialiste de Seine-et-Marne et la région Est-Parisien du Parti communiste. S’inscrivant dans la lignée du pacte d'unité d'action signé par les organismes centraux des deux partis, les fédérations se sont engagées « à mener d'un commun accord l'action contre la guerre et le fascisme et de s'abstenir, au cours de cette action commune d'attaques et de critiques contre les organisations et militants participant loyalement ». Deloche intervient, le 15 août, à une réunion d'unité d'action à Villeparisis (Seine-et-Marne), organisée conjointement par la SFIO et le PCF.

On retrouve Deloche à l’affiche de réunions publiques au Pré-Saint-Gervais (Seine, act. Seine-Saint-Denis) en août 1934, « contre les manœuvres de guerre » ; en septembre à Charenton pour la libération du militant communiste allemand Thaelmann ; en octobre aux Lilas (Seine, act. Seine-Saint-Denis) pour le compte-rendu de mandat du député socialiste de la Seine Marsais ; et en novembre à Alfortville (Seine, act. Val-de-Marne) contre la menace l'interdiction de l'Etoile Nord-Africaine d’Algérie.

À suivre

Robert Deloche, 1945

 

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15 février 2023 3 15 /02 /février /2023 00:01

Marguerite Kundmann naît le 23 novembre 1914 à Paris (12e arr.). Elle est la fille de Bension Kundmann et de Chaïna Peila Frankenstein. L’orthographe des noms et prénoms des parents est variable ; on trouve notamment Koutmann et Frankestein pour les patronymes et Benzion ou Chaïna Pula pour les prénoms. Ils font également usage des formes francisées de Benjamin et Pauline.

Bension Kundmann est casquettier, originaire de Berëzovo, dans l’oblast de Tcheliabinsk, en Russie, au sud du massif de l’Oural et en limite de la Sibérie. De confession juive et disposant alors de la nationalité russe, il a pu divorcer d’un premier mariage conclu en France en décembre 1904 sur décision de l’autorité rabbinique de Paris. Il n’est pas remarié, du point de vue de l’état-civil français, à la naissance de Marguerite mais épousera sa mère en juillet 1930 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), ce qui légitimera son origine. Toute la famille (dont Marguerite) obtient, en mars 1927 par décret la nationalité française. 1935

En mai à Paris (17e arr.), Marguerite Kundmann, qui travaille comme sténodactylographe, donne naissance à Hélène Deloche, fille reconnue par Robert Deloche. Ils sont installés ensemble, avec leur fille, en 1936 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue du Canal, dans le quartier du Centre.

Il est probable qu’il faille l’identifier avec Koudmann qui fait partie d’une liste de 24 collaborateurs du comité central du parti communiste français, qui participent à une souscription « Pour chasser Laval, les fascistes et les renégats » publiée en août 1935 dans le quotidien communiste L’Humanité. Parmi les autres personnes mentionnées figure Deloche.

À partir de juin 1937, Marguerite Kundmann, qui prend désormais le nom de Marguerite Deloche, devient une oratrice fréquemment mobilisée, en tant que représentante du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme. Fondé à Paris en 1934 lors du Congrès mondial des femmes, présidé par Gabrielle Duchêne. Sa section française compte alors 200 000 adhérentes. Le Comité se situe dans la continuité du Mouvement pacifiste Amsterdam-Pleyel et fait campagne en faveur du Front Populaire en France ainsi que pour les républicains espagnols.

Élu conseiller municipal communiste de Joinville-le-Pont en mai 1935, Robert Deloche devient le représentant du PCF auprès des mouvements communistes en Afrique du Nord ; il est également candidat, sans succès, aux élections législatives de 1936. Un hebdomadaire local très anticommuniste, l’Union régionale, mentionne en octobre 1937 qu’il a « déménagé, laissant femme et enfant seuls » et que ces dernière « vont aller habiter à Montreuil », où résident les parents de Marguerite.

On retrouve Marguerite Deloche à Mâcon (Saône-et-Loire) en juin 1937 puis à Bourges (Allier) en décembre la même année. Dans cette dernière ville, elle intervient au sein de l’hôtel des Syndicats pour dénoncer « le grand malheur de l’Espagne, conséquence de la préméditation fasciste ». Elle relie la situation à « une série d’attentats et d'assassinats » qui a précédé « aussi bien en Italie et en Allemagne qu’en Espagne, la révolution fasciste » et appelle à « la vigilance républicaine. »

En janvier 1938, Marguerite Deloche participe à un « grand meeting avec les orateurs de Front populaire » à Franconville (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise). Cette année-là, elle prend en décembre la parole dans une assemblée organisée par le Secours populaire à Suresnes (Seine, act. Hauts-de-Seine) où elle demande « la libération des papas pour les rendre à leurs enfants à l'occasion des fêtes de Noël. »

L’année suivante, elle participe à plusieurs manifestations du mouvement Paix et Liberté en janvier à Sevran (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis) et Aubervilliers (Seine, act. Seine-Saint-Denis), dans cette dernière ville avec Charles Tillon, député et futur ministre. Elle contribue à des meetings du pour l'aide à l’Espagne républicaine en février à Paris (10e arr.) et en mars à Vendôme (Loir-et-Cher).

Le Comité mondial des femmes se dissout après le déclenchement de la deuxième guerre mondiale en octobre 1939. Le mois suivant, Marguerite et Robert Deloche se marient à Pontault-Combault (Seine-et-Marne).

Sur son attitude pendant le conflit, on dispose du témoignage de sa fille Hélène, devenue Mme Robineau et celui de Christiane Dormois, vice-présidente nationale Fédération nationale autonome des pupilles de la nation et des orphelins de guerre (FNAPOG). Du fait que Robert Deloche a été Interné pour faits de Résistance au camp de Châteaubriant, puis s’en est évadé et parce qu’elle est d’ascendance juive par sa mère, Hélène doit vivre « cachée avec sa grand-mère dans la mansarde d’un cabaretier, place de Verdun à Joinville-le-Pont. »

Christiane Dormois décrit Marguerite Deloche comme une « grande résistante parisienne », devenue agente de liaison des Francs-tireurs et partisans (FTP), mouvement de résistance proche du parti communiste.

À la Libération, d’après le récit d’Hélène Robineau, Marguerite Deloche et elle-même accueille avec sa mère les survivants de la Shoah à l’hôtel Lutétia à Paris en 1945. Elles rencontrent l’écrivain Louis Aragon dont Marguerite Deloche devient la secrétaire. Renate Lance–Otterbein, docteur en littérature, indique que c’est Marguerite Deloche qui a tapé Les Communistes, roman d’Aragon paru en 1949.

Elle publie, dans la revue Femmes françaises, proche des communistes, en juillet 1946, une nouvelle sur l’expérience de la déportation.

En tant que responsable de l’association des Amies de La Paix, Marguerite Deloche est une des organisatrices de la journée du souvenir et de la paix organisée le 11 novembre 1947 conjointement avec l’Amicale des Veuves Orphelins, Ascendants, Victimes de deux guerres, l’Association des familles des fusillés massacrés de la Résistance, le CRL, l’ARAC, les Anciens FTP-FFI, Comité Parisien de la FNDIRP, Association départementale des déportés du Travail, Association départementale des anciens prisonniers de guerre.

À Joinville-le-Pont, Robert Deloche, qui a libéré la mairie le 25 août 1944 à la tête d’un groupe de FTP, est devenue président du comité local de Libération et désigné comme faisant fonction de maire, avant d’être élu dans ce poste en 1945 puis réélu en 1947, devenant également conseiller général de la Seine la même année. Il démissionne de ce mandat en janvier 1953, est exclu du parti communiste qui met en cause « les écarts de sa vie privée », puis renonce en mars à son poste de maire ; il est remplacé par Amélie Trayaud, deux mois avant l’échéance électorale.

C’est ce même mois de mars 1953 que le divorce de Marguerite et Robert Deloche est prononcé par le tribunal civil de la Seine.

Marguerite, qui reprend son nom de Kundmann, exploite la librairie Ars Una, située boulevard Malesherbes à Paris (17e arr.) jusqu’en 1967. Elle participe à une souscription publiée en mars 1998 par L’Humanité, qui indique qu’elle réside à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).

Marguerite Kundmann meurt le 10 janvier 1999 à Paris (8e arr.). Elle était âgée de 84 ans et mère d’une fille.

Portrait présumé de Marguerite Kundmann-Deloche (arch. fam.)

 

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13 février 2023 1 13 /02 /février /2023 00:01

Ernest Léon Hecquet naît le 25 juin 1919 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Joséphine Rachel Boulard, employée de commerce et de son mari Léon Hecquet, plombier. Ils résident dans le quartier de Palissy, avenue des Platanes puis dans celui du Centre, rue de Paris.

L’oncle d’Ernest Hecquet, Henri Boulard, ajusteur, a été un des responsables de la section de Joinville du parti socialiste SFIO et candidat dans cette commune aux élections municipales de 1912. Son père, Léon Hecquet, (1887-1959), fut candidat communiste aux élections municipales dans la même ville en 1929 et a été décoré de la Croix de guerre.

En 1936, la famille a quitté Joinville pour la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, avenue Garibaldi.

Selon des archives familiales, Léon Hecquet est mobilisé en tant que soldat pendant la deuxième guerre mondiale. Il devient ensuite résistant à l’occupation allemande au sein des Francs-tireurs et partisans, mouvement de résistance proche du parti communiste. Il est d’abord artisan plombier, poursuivant la tradition familiale puis contremaitre chez dans une entreprise de matériels roulants de chantiers, Caterpillar.

Après-guerre, Ernest Hecquet vit toujours à Saint-Maur, rue Georges-Clemenceau, dans le quartier de La Varenne Saint-Hilaire. Il épouse en juillet 1956 dans cette ville Paulette Léone Reytinat.

Ernest Hecquet meurt le 6 novembre 1998 à Saint-Maur. Il est inhumé au cimetière Rabelais 1 dans cette ville. Âgé de 79 ans, il était père d’au moins un enfant.

Tombe Hecquet à Saint-Maur-des-Fossés (Arch. familiales)

 

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11 février 2023 6 11 /02 /février /2023 00:01

Léon Hecquet naît le 11 avril 1887 à Paris (18e arr.). Il est le fils de Marie Céline Jolimoy, blanchisseuse et de François Jules Hecquet, plombier. Ils vivent rue Durantin. Il est légitimé par le mariage de ses parents en juin 1891 dans le même arrondissement.

Ayant perdu son père en juillet 1904, il est considéré comme étant sans résidence fixe en 1907 au moment de son recensement pour ses obligations militaires. Il exerce également le métier de plombier chaudronnier. Il épouse en juin 1908 à Paris (18e arr.) Joséphine Rachel Boulard, employée de commerce. Ils s’installent allée Verte à Paris (11e arr.) puis résident, en 1912, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier Palissy, avenue des Platanes.

Mobilisé pour le service militaire en octobre 1908 au 4e régiment de génie (RG), basé à Grenoble, Léon Hecquet est affecté en janvier 1909 au 1er RG puis démobilisé en septembre 1910.

Son épouse est la sœur de Henri Boulard (1873-1921), monteur en bronze, membre de la commission exécutive de la section de Joinville du parti socialiste SFIO et candidat de cette formation aux élections municipales de 1912 dans la commune.

Au cours de la première guerre mondiale, il rejoint en août 1914 le10e RG et est libéré de ses obligations en mars 1919. Selon les archives familiales, il combat au Chemin des Dames et aurait fait l’objet d’une citation à l’ordre du régiment en juillet 1917.

Résidant de nouveau à Joinville, cette fois dans le quartier du Centre, rue de Paris, il est candidat en onzième position sur la liste communiste du Bloc ouvrier et paysan, conduite par Roger Benenson, pour les élections municipales de cette ville en mai 1929. Elle obtient une moyenne de 18,4% face à la Concentration des gauches (radical-socialiste, socialiste SFIO et socialistes indépendants) qui a 42,8% et à l’Union nationale (droite, municipalité sortante de Stephen Durande), 38,8%. Hecquet recueille 338 voix pour 2 126 suffrages exprimés (15,9%) sur 2 969 inscrits. Au second tour, les communistes voient leur score se réduire à 12,5%, le cartel des gauches emportant 22 sièges avec 45,9%, les 5 autres allant à la droite (41,6%). Georges Briolay (radical-socialiste) est élu maire.

Travaillant comme plombier pour la banque du Crédit foncier à Vincennes, Léon Hecquet déménage avec sa famille pour s’installer dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés. Il y est domicilié rue Garibaldi en 1937.

Léon Hecquet meurt le 13 avril 1959 à Saint-Maur. Les archives familiales mentionnent qu’il serait décédé d’un cancer, inhumé au cimetière Rabelais 1 dans cette commune et qu’il a été décoré de la Croix de guerre. Son fils Ernest a été résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale.

Léon Hecquet (Arch. familiales)

 

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9 février 2023 4 09 /02 /février /2023 00:01

Marcel Henri Langat naît le 23 juillet 1896 à Montreuil (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il est le fils de Joséphine Recher, blanchisseuse et de son mari Eugène Langat, mécanicien.

En 1906, la famille habite à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne), rue Daumesnil. Il devient mécanicien tourneur.

Pendant la première guerre mondiale, Marcel Langat est mobilisé en avril 1915 6e régiment d’artillerie. Du fait de ses compétences techniques, il est détaché en juin la même année aux Ateliers de construction d'armements de Bourges (Allier) pour six mois avant de reprendre un service armé. Il rejoint en mai 1917 le 8e régiment d’artillerie lourde puis le 83e de la même arme en janvier 1918. Il est ensuite, en mars, transféré au 3e régiment d’artillerie coloniale et démobilisé en septembre 1919.

Après-guerre, Marcel Langat reprend d’abord son activité de mécanicien. Il épouse, en octobre 1922 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) Anaïs Antoinette Castan, commerçante, auvergnate, originaire de Lozère. Avec elle, il entreprend l’exploitation d’un commerce de vin dans cette ville, rue Pinet. Elle lui vaudra, en octobre 1926, une condamnation à 1 700 francs d’amende pour « fabrication et vente de vin falsifié et fraude aux droits de régie. »

C’est son frère ou lui qui découvrent, en juin 1924 dans la Marne, à Saint-Maur, le corps d’un habitant de Maisons-Alfort qui se serait suicidé.

Ayant repris son activité de mécanicien, il travaille pour la société Gnome-et-Rhône, qui construisait des moteurs d’avions. Il s’installe dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, avenue de l’Île (act. avenue d’Estienne-d’Orves), dans le quartier de Polangis.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Marcel Langat s’engage dans la résistance à l’occupation allemande. Il poursuit son activité de mécanicien après le conflit.

Marcel Langat meurt le 27 mai 1962 à Joinville. Il était âgé de 65 ans et père de six enfants. Son fils aîné, André, également résistant, tourneur sur métaux, fut adjoint au maire puis conseiller municipal communiste de Joinville-le-Pont (1947-1959).

Le pavillon Langat à Joinvlle-le-Pont

 

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