Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 avril 2018 5 06 /04 /avril /2018 01:01

Simon Raphaël Pierre Lavogade naît le 10 septembre 1890 à Paris (19e arr.) Il est le fils d’Eugénie Larue, couturière et de son époux Charles Marie Raphaël Lavogade, fabricant de boîtiers de montres. C’est le quatrième des frères d’une famille qui a compté 11 naissances et qui s’installe vers 1900 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) dans le quartier de Palissy.

Comme toute la fratrie, Simon est bijoutier, et comme ses deux frères plus âgés, Bébé et Maurice, Simon est un athlète. En 1908-1909, il pratique le football, en tant qu’arrière, dans l’équipe du Club athlétique de Joinville (CAJ) dont son frère Simon est capitaine. Il participe à plusieurs matches de championnat notamment dans le Nord.

Son activité principale sera la natation. S’il s’aligne en 1907 dans des courses courtes de 100 mètres, sa spécialité, à l’instar de ses frères, sera le grand fond.

Toujours avec ses frères, Maurice participe en août 1911 à une pantomime nautique au sein de la troupe Basket, baptisée Les Amoureux de Léontine, pendant le meeting de natation de Joinville.

En août 1913, Charlot (le fils aîné), Bébé, Maurice et Simon Lavogade affrontent dans un match d'une demi-heure à l'américaine des familles sportives les quatre frères Hanouet. La course, sur 1.700 mètres est gagnée de quinze mètres par les frères Hanouet.

Mobilisé lors de la première guerre mondiale au 46e régiment d’infanterie, Simon Lavogade est blessé gravement à la figure par un éclat d’obus le 30 août 1914. En traitement à l’hôpital militaire de Versailles, il est ensuite placé en convalescence dans sa famille à Joinville. Il réintègre l’armée en 1916 et est décoré, après une citation, de la Médaille militaire et de la croix de guerre en juillet 1916. Selon son carnet, dévoilé par sa petite-fille Claudine Penvern, Simon Lavogade est une gueule cassée : « Toute ma lèvre est tombée sur le côté. Je ne peux pas boire par la bouche, parce que j’ai la mâchoire qui est tombée, alors la langue l’a suivie. »

Sa blessure n’empêchant pas Simon Lavogade de nager, il va reprendre une activité sportive, pendant même sa période de convalescence. Il rouvre ainsi la saison de natation du Cercle athlétique de Joinville en mai 1915 sur l’île Fanac. Il assure en particulier l'entraînement au water-polo. Il participe à une course sur 200 mètres et est l’organisateur, fin août de la même année, d’une fête nautique au profit des blessés militaires organisée à Joinville avec un de ses rivaux, Charles Hanouet, qui sera tué au combat le mois suivant, et deux nageuses, Mlles Darderes et Entraigues.

Reprenant les courses de fond dès 1916, Simon Lavogade participe aux traversées de Joinville et de Paris. Dans cette dernière épreuve, il finit 5e en 1917 puis 4e l’année suivante. Il est alors soldat au 29e régiment de chasseurs à cheval. Il est partie prenante de nombreuses épreuves collectives entre 1924 et 1927 avec le CAJ.

Les trois frères Bébé, Maurice et Simon jouaient également au water-polo, par exemple pour leur équipe du CAJ lors d’un match en juillet 1919.

Marié en mai 1911 à Joinville avec Charlotte Victorine Guincêtre, employée en cinéma, Simon avait célébré ses noces le même jour que son frère Alexandre.

Comme ce dernier, Simon Lavogade va assumer des responsabilités associatives au sein de son club sportif, le CAJ. Il est l’adjoint de son frère pour la trésorerie en 1908. Il rend compte de son activité dans l’hebdomadaire de centre-gauche Voix des communes en 1916. Il gère les engagements dans des courses entre 1926 et 1934 et se présente comme « champion de la rigolade » lors d’un challenge interclub en août à Joinville. C’est lui également qui prononce un discours en décembre de cette année-là aux obsèques de Georges Scornet, adjoint au maire de Joinville et licencié au CAJ.

En janvier 1919, Simon Lavogade a participé à la formation de la Société des mutilés, réformés et veuves de guerre de Joinville-le-Pont, présidée par Gabriel Bureau et à laquelle participe plusieurs personnalités locales comme Émile-Georges Muckensturm ou Etienne Pégon. Il participe à l’organisation d’une fête en faveur de l’association en mai 1924.

Outre ses décorations militaires, Simon Lavogade était titulaire de la médaille d'argent de l’éducation physique. Il résidait depuis avant-guerre dans le quartier de Polangis.

Simon Lavogade meurt le 4 janvier 1963 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il avait 72 ans.

Son fils aîné, Simon Charles Lavogade (1912-2001), militant communiste, s’engage dans les Brigades internationales puis militera au Mouvement de la Paix. Sa fille Yvonne Lavogade (1914-1997) avait également participé à des compétitions de natation ; elle épouse à Joinville en août 1933 Albert Menu.

Simon Lavogade en 1910, agence ROL

 

Partager cet article
Repost0
2 avril 2018 1 02 /04 /avril /2018 01:01

Alexandre Lavogade naît le 7 février 1886 à Paris (19e arr.). Il est le fils d’Eugénie Larue, couturière et de son mari Charles Marie Raphaël Lavogade, bijoutier. Cadet d’une grande famille, puisqu’elle compte 11 enfants, Bébé Lavogade va, comme ses trois frères (Charlot, Maurice et Simon), exercer le métier familial de bijoutier. Autre spécialité familiale, Lavogade, qui se fera appeler Bébé même la quarantaine passée, va être un sportif renommé. La famille s’est installée vers 1900 sur les bords de Marne, dans le quartier de Palissy à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Sn premier engagement noté dans la presse nationale est la participation à un cross cyclo-pédestre disputé à Champigny-sur-Marne en mars 1903. Il participe en septembre 1907 à une course pédestre organisée dans le vélodrome du Parc des Princes et réservée aux plus de 100 kilos.

Le football intéresse aussi Bébé Lavogade. Il joue comme demi en 1908-1909 dans l’équipe du Club athlétique de Joinville, dont il est capitaine, contre des clubs du Nord de la France, tandis que son frère Simon est arrière. En 1911, il est devenu gardien de but, puis en 1912 il devient arbitre officiel et continue à officier, au moins jusqu’en 1927.

Son activité sportive principale est cependant la natation, et notamment les courses de grand fond, où il s’aligne souvent avec ses deux frères Maurice et Simon. À partir de 1907, on le voit aux Six heures de Joinville puis en 1908 à la Traversée de Paris, des courses à forte couverture médiatique. En août 1909, il établit une performance, parcourant en Marne 25 kil. 275 m. en 10 heures et annonce vouloir faire le parcours Rouen-Paris.

En août 1913, Charlot, Bébé, Maurice et Simon Lavogade affronte dans un match d'une demi-heure à l'américaine des familles sportives les quatre frères Hanouet. La course, sur 1.700 mètres est gagnée de quinze mètres par les frères Hanouet.

Pendant la première guerre mondiale, Lavogade (Bébé) est agent cycliste au 406e régiment d’infanterie. Il est cité à l’ordre du régiment en novembre 1916. Il obtient des permissions en 1917 qui lui permettent de poursuivre des compétitions de natation.

Lors de la première édition du Marathon nautique Corbeil-Paris, course de 40 km, entre Corbeil et Paris le 3 août 1924, Bébé Lavogade arrive quatrième en 12h55. Il gagne une place l’année suivante.

Les trois frères Bébé, Maurice et Simon jouaient également au water-polo, par exemple pour leur équipe du CAJ lors d’un match en juillet 1919

Bébé Lavogade s’était marié, le même jour que son frère Simon, à Joinville en mai 1911 avec Marguerite Félicie Georgina Sterckx, employée en cinéma. Ils divorcent cinq ans en octobre 1916 plus tard et il se remarie toujours à Joinville en décembre de la même année avec Mathilde Jeanne Tabouret, sœur d’Henri Tabouret (1889-1956), doreur sur bois, militant socialiste puis communiste à Joinville.

L’activité professionnelle de Bébé Lavogade s’exerce dans la bijouterie familiale de la des Francs-Bourgeois à Paris (4e arr.). Il fabrique et répare des boîtiers de montres. En 1928, elle est déplacé rue Charlot (3e arr.).

S’il pratiquait intensément des sports, Bébé Lavogade assumait également des responsabilités associatives dans ce domaine. Il est un des fondateurs du Club athlétique de Joinville (CAJ), dont il est trésorier en 1908. Il est décoré en 1933 de la médaille d'argent de l’éducation physique pour son rôle dans l’encadrement sportif au sein du CAJ.

Les activités artistiques l’intéressent également. Il obtient en octobre 1923 un prix de chant, décerné par l’Association philotechnique joinvillaise. Avec ses frères, il participe en août 1911 à une pantomime nautique au sein de la troupe Basket, baptisée Les Amoureux de Léontine, pendant le meeting de natation de Joinville.

Le militantisme politique de Bébé Lavogade a également une connotation culturelle. Il est élu secrétaire adjoint chargé du théâtre du groupe artistique de la Jeunesse socialiste de Joinville en décembre 1920. Il interprète en janvier 1922 avec une certaine Roussel le duo des Dragons de Villars, opéra-comique d’Aimé Maillart. La représentation se fait au casino-cinéma de Joinville au profit des enfants russes dans le cadre des Fêtes Populaires, organisées par les communistes dans la commune.

Alexandre Bébé Lavogade s’était installé après la première guerre mondiale dans le quartier de Palissy, toujours à Joinville, avenue Marceau. Il meurt le 24 août 1968 à Joinville où il est inhumé, à l'âge de 82 ans. Il avait eu une fille avec sa première épouse.

Maurice et Bébé Lavogade en 1909

Partager cet article
Repost0
29 mars 2018 4 29 /03 /mars /2018 01:01

Charles Marie Raphaël Lavogade naît le 14 mai 1857 à Paris (12e arr.). Il est le fils de Marie Clémentine Charpy, lingère, et de son époux Raphaël Simon Lavogade, garçon de magasin. La famille compte huit enfants.

Devenu bijoutier, spécialisé dans le montage de boîtes de montres, Charles Lavogade a pour symbole de son poinçon un marteau. Il se marie en février 1883 à Paris (11e arr.) avec Eugénie Larue. Ils auront onze enfants. Ils vivent dans les 20e, 19e, 4e puis 3e arrondissements de la capitale.

En décembre 1895, Lavogade répond à l’appel du quotidien La Petite République et organise une souscription en faveur des verriers de Carmaux en grève, qui fonderont avec le produit des sommes récoltées la Verrerie ouvrière d’Albi.

Il participe à la société coopérative de consommation Le Marais, accueillant en octobre 1896 la visite de délégués anglais, belges, hollandais et russes participant au deuxième congrès de l’Alliance coopérative internationale. Au début du même mois, il avait pris part, avec sa coopérative, à la fondation de l’Association générale de production alimentaire, société coopérative d'agriculteurs, de pêcheurs et d'ouvriers ferblantiers constituée à Pontoise.

En 1904, Lavogade est membre du groupe d'études sociales du 4e arrondissement, affilié au Parti ouvrier socialiste révolutionnaire (POSR). Fonctionnant déjà en 1890, le Groupe d'études sociales et de fraternité s’était transformé en 1896 en comité central électoral pour tout l'arrondissement. Le POSR, qui a rejoint le Parti socialiste français prend part à ce titre à la fondation de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) en 1905.

Tout en conservant sa bijouterie dans le quartier du Marais, rue des Francs-Bourgeois, la famille Lavogade s’installe à Joinville-le-Pont vers 1900, d’abord avenue de Palissy, dans le quartier du même nom puis dans le quartier de Polangis, toujours sur la rive gauche de la Marne, avenue Galliéni.

Les quatre fils de Charles Lavogade (Charles dit Charlot, Alexandre dit Bébé, Maurice et Simon) seront, comme lui-même, bijoutiers et auront des responsabilités associatives. Trois d’entre eux seront des sportifs de haut niveau, principalement en natation (Bébé, Maurice et Simon) et deux auront un engagement politique socialiste (Charlot) et communiste (Bébé). Parmi ses petits-enfants, Simon s’engagera dans les Brigades internationales en 1938 pendant la guerre civile espagnole ; Denis sera fusillé pour faits de résistance en 1943 ; Charlotte épousera Maurice Henri Cadot, maire socialiste d’Aulnay-sous-Bois (Seine-et-Oise act. Seine-Saint-Denis) en 1964. Son arrière-arrière-petite-fille, Delphine, militante communiste, est élue conseillère municipale d’Arcueil (Val-de-Marne) en 2014.

Charles Marie Raphaël Lavogade meurt le 7 mars 1931 à Joinville. Il était âgé de 73 ans.

Trois des fils de Charles Lavogade

Partager cet article
Repost0
7 mars 2018 3 07 /03 /mars /2018 00:01

Hortense Motlheau naît le 4 mai 1839 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille d’Appoline Mabille, épicière et de son époux, Philippe Joseph Motlheau, carrier.

Elle épouse en juin 1860 toujours à Créteil, Eugène Voisin, entrepreneur de bals, natif du même village et résidant alors dans la commune proche de Saint-Maurice. Le couple va s’installer peu après à Joinville-le-Pont, localité limitrophe et vivra désormais rue des Marronniers.

En 1867, Eugène Voisin intègre le conseil municipal, qu’il ne quittera plus jusque 1912. Devenu adjoint au maire en 1878, il est élu maire en 1888 et le reste pendant 24 ans.

Selon ce qui devient une règle au début du 20e siècle pour les épouses des responsables politiques locaux, Hortense Voisin va prendre des responsabilités associatives. Elle est, en 1908, présidente de la plus importante association humanitaire de la commune, la Société de l’allaitement maternel, dont la section a été fondée en 1899 et qui groupe plus de 80 membres.

Le bureau compte, en 1909 13 membres, dont 12 sont des femmes d’élus municipaux. Le mandat d’Hortense Voisin se terminera en 1912, quand son mari ne sollicite par le renouvellement de son propre mandat municipal. L’association apporte un soutien aux jeunes mères nécessiteuses, sans considération de religion ni de statut marital.

Hortense Voisin est également active dans d’autres structures sociales locales, comme la caisse des écoles et le bureau de bienfaisance.

En mars 1910, elle est décorée des Palmes académiques, en tant qu’officier d’académie comme « présidente des dames patronnesses de la caisse des écoles de Joinville-le-Pont. »

Hortense Voisin meurt le 28 octobre 1926 à Joinville. En septembre 1927, son nom est ajouté sur la liste des bienfaiteurs de la ville affichée en mairie sur décision du conseil municipal.

 

Partager cet article
Repost0
3 mars 2018 6 03 /03 /mars /2018 00:01

Antoine Maurice Poulitou naît le 8 novembre 1878 à Bordeaux (Gironde). Il est le fils de Françoise Rosalie Lanuza et de son époux, Mathieu Poulitou, employé.

Militaire de carrière, Poulitou est affecté au 53e régiment d’infanterie de ligne en garnison à Tarbes (Tarn). Puis, à partir de 1905, il est sergent instructeur à l’École normale de gymnastique à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Il est sélectionné pour participer, le 10 septembre 1905 à la traversée de Paris organisée par le quotidien sportif L'Auto et la Société d'encouragement à la natation. Qualifiée d’épreuve « monstre » dans la presse, elle se nage sur 12 kilomètres entre le pont National et le viaduc d'Auteuil et jouit d’une couverture médiatique considérable. Sept nageurs et une nageuse y sont inscrits, venant de Grande-Bretagne d’Australie ou de France. L'Auto décrit ainsi Poulitou, nouveau venu dans les courses de fond : « un gaillard de tout premier ordre, un homme courageux par excellence, qui représentera l'Ecole de Joinville où il est attaché, sa bonne ville natale Bordeaux et... la France, bien entendu ! » Un autre quotidien, La Croix, estime qu’il est « l'un des meilleurs moniteurs de notre Ecole nationale de Joinville. »

S’il est le seul joinvillais à nager, deux autres athlètes de la commune sont présents dans les bateaux suiveurs d’autres nageurs, les frères Lavogade. Les journaux mentionnent que Poulitou s’entraînait avec ardeur et était dans forme splendide. Cependant, après une heure et demi de course, Poulitou abandonne et monte à bord du bateau suiveur alors qu’il est au niveau du pont au Change, au tiers du parcours. La raison donnée officiellement est qu’il est « à bout de forces ». Cependant, la plus grande partie des journaux veut croire à une autre raison : c’est contre son gré que Poulitou est obligé de s'arrêter. Un capitaine de l'Ecole militaire de Joinville lui aurait ordonné d’arrêter, sur ordre venu du ministère la Guerre, car il aurait négligé de demander à ses chefs, avant de se mettre l’eau, une autorisation régulière lui permettant de prendre part à la course.

Entraîneur dans divers sports (boxe, gymnastique), Poulitou participe également à la préparation militaire, par exemple avec la société Le Jeune Soldat en 1906. Il assume également des responsabilités dans divers clubs, devenant en 1906 membre du comité du Cercle Athlétique de Paris et trésorier de la Société athlétique de Joinville.

Installé avenue Jamin, dans le quartier de Polangis, Poulitou épouse en juillet 1907 à Joinville Élise Mahé, qui vient du quartier voisin de Palissy.

Sans avoir d’engagement politique connu, Poulitou fréquente de nombreux radicaux-socialistes, par exemple Albert Gallas, président de la Société athlétique de Joinville et du comité radical-socialiste de la ville.

Comme nombre de ces derniers, Poulitou est franc-maçon, à l’instar d’ailleurs de bien des officiers et sous-officiers de l’école de Joinville. Le quotidien d’extrême droite La Libre Parole en recense sept en 1912. C’est d’ailleurs le lieutenant Paul-André Giansilj qui est le vénérable de la loge Germinal, installée rue Transversale à Joinville, à laquelle Poulitou est affilié. En avril 1908, il présente un rapport sur « Les productions coloniales et l’intérêt qu’elles présentent pour la métropole » au temple d’une autre loge, La Solidarité nogentaise, à Nogent-sur-Marne.

Devenu adjudant, Poulitou lance début septembre 1911 une section d'éducation militaire préparatoire à la Société d'enseignement moderne de Paris (12e arr.), initiative remarquée par la grande presse. Il meurt cependant quelques jours plus tard. Le lieu et la date exacte de son décès ne sont pas connus ; il avait 32 ans et n’avait pas eu d’enfant.

Décoré d’une médaille de bronze pour le sauvetage de trois personnes en danger de se noyer (deux en 1905 au Perreux et une l’année suivante à Joinville), Poulitou avait également obtenu en 1910 les Palmes académiques, en tant qu’officier d’académie. Il avait aussi reçu la même année la médaille d'honneur de la Ligue du bien public.

 

Partager cet article
Repost0
25 février 2018 7 25 /02 /février /2018 00:01

Chéhadé Charles Zalta naît le 7 juin 1878 à Damas, Turquie d’Asie (act. Syrie) dans une famille juive. Il fait des études de médecine à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (act. Liban). Devenu docteur en 1903, il poursuivra des études spécialisées à Paris pour être gynécologue et prendre le poste de chef de clinique adjoint à la Maternité française de Beyrouth. Il s’installe en 1908 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

En 1911, Zalta a ouvert un cabinet de gynécologie dans le quartier de Polangis à Joinville. En décembre de la même année, il secourt dans un train en partance pour Nice un célèbre jockey américain, O'Connor, victime d’un gris de glace lui ayant profondément entaillé l'avant-bras et sectionné l'artère cubitale. Présent dans le train, le docteur Zalta et un professeur de la faculté de Lille, Lefort, opérèrent O'Connor, dans le train même, recousant la plaie avec des aiguilles à coudre ordinaires…

La carrière médicale de Zalta sera particulièrement longue, puisqu’il est toujours médecin assermenté en 1962. Elle est également diversifiée. Ainsi, en 1930, Zalta est médecin des Studios Paramount de Saint-Maurice, commune adjacente à Joinville, les deux communes étant alors parmi les pôles cinématographiques français.

Naturalisé français en février 1911, Zalta s’engage dans l’armée, d’abord dans l’infanterie, avant d’être nommé médecin aide major en 1912 et basculé dans la réserve. Il reprend une fonction active pendant la première guerre mondiale, gérant une ambulance sur le front Est. En 1916, il devient médecin chef de l’hôpital militaire de Mont-Louis (Pyrénées-Orientales).

En mars 1917, les ministres de la guerre et des affaires étrangères désignent Zalta, en compagnie d’un autre médecin, Calmette, pour accompagner l’envoi de troupes françaises en Palestine.

Selon le quotidien Coemedia, en mars 1932 « Le docteur Zalta, provoqua t'engagement de plusieurs milliers de Syriens sous les drapeaux français et fut officiellement félicité pour la part qu'il prit au développement de l'influence française en Syrie et dans le Grand Liban ». Il était membre du comité syro-libanais, qui plaidait pour une indépendance par rapport à la Turquie et siégeait, en 1917, au sein de l’Association nationale pour la défense des idées françaises à l'étranger, présidée par l’ancien ministre de l'intérieur Georges Leygues.

Peu avant la fin de la guerre, en octobre 1918, Zalta lance de Damas, au nom du Comité Syrien de Paris un appel, publié par le quotidien L’Intransigeant : « Une voix faite de prières et d’espoir après une longue agonie, une voix frémissante et suppliante monte vers la France en guerre, résolue à châtier les mécréants pour le droit et la justice. C'est la voix de la Syrie, française de cœur et d’âme, de sang aussi puisque c'est à cause de son amour pour la France qu’on la torture. (…) France, délivre-nous et prends-nous dans les replis de ta robe tricolore. »

Le mariage du docteur Zalta avec Pauline Bollach (probablement d’origine alsacienne) à la mairie du troisième arrondissement de Paris en avril 1920 est un évènement mondain rassemblant une grande affluence venue des mondes médical et journalistique avec la participation de plusieurs artistes.

Le Dr Zalta crée en 1923 à Joinville une clinique municipale populaire, où les consultations sont gratuites pour les inscrits au bureau de bienfaisance, et limitées à 3 francs pour les autres, reversés pour moitié à la caisse des écoles et au bureau de bienfaisance. À côté de son activité professionnelle, Zalta est également artiste. Il expose des sculptures en 1927 au Salon des Médecins de Paris.

L’appartenance de Charles Zalta à la franc-maçonnerie est mentionnée dès 1906, quand il séjourne encore à Beyrouth. Elle est confirmée par des bulletins et répertoires en 1909, 1925 et 1934.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Zalta, qui réside toujours à Joinville, est victime de spoliation en tant que juif. Son fils aîné, Claude deviendra un résistant sous le nom de Claude Grégory, condamné à mort et évadé, proche un temps du parti communiste puis fondateur de l'Encylopædia Universalis. Le second fils, Jean Pierre Zalta, médecin, sera professeur des universités de biologie et de génétique moléculaires. Tous les trois sont chevaliers de la Légion d’honneur.

En outre, Charles Zalta fut décoré en 1914 de la médaille de bronze des épidémies en tant que « victime de son dévouement en 1909 et 1911 auprès de malades atteints d’affections contagieuses ». Il est titulaire des Palmes académiques, officier d’académie en 1911 et officier de l’instruction publique en 1930. Il était également chevalier du Mérite agricole depuis 1911.

Chéhadé Charles Zalta meurt le 15 mai 1962 à Créteil (Val-de-Marne). Il résidait toujours à Joinville.

 

Partager cet article
Repost0
21 février 2018 3 21 /02 /février /2018 00:01

Jeanne Voitot, naît le 28 avril 1869 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille de Marie Josephte Voitot, sans profession, et d’un père non désigné. Sa mère épouse en décembre 1877 à Joinville Célestin Joseph Voitot, qui la reconnaît pour sa fille.

Elle a elle-même 27 ans en décembre 1896 et réside à Paris (14e arr.), exerçant le métier de repasseuse, quand elle donne naissance à un fils, Raymond Voitot. Il sera reconnu par son mari, Maurice Watrinet, qu’elle épouse en septembre 1909 à Paris (12e arr.). Elle est alors employée de commerce, réside rue de Chaligny et ses parents sont décédés.

Les nouveaux époux s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où son mari, ancien secrétaire général de la mairie, est devenu entrepreneur de pompes funèbres et conseiller municipal.

Lorsque, en mai 1912, la liste sur laquelle figure son marie, remporte la majorité dans l’assemblée communale, Jeanne Watrinet va s’engager dans la vie de la section de Joinville de l’Œuvre de l’allaitement maternel, organisation humanitaire qui est, traditionnellement depuis sa fondation en 1899, administrée par des femmes d’élus municipaux. Elle accueille toutes les demandes qui lui sont adressées, sans distinction de religion ni d'état civil.

Suite à un désaccord avec la structure nationale du Dr Georges Bitterlin, fondateur de la section, une partie des bénévoles créent une nouvelle association, la Mutualité maternelle, qui s’ajoute à l’Union des mères, d’obédience catholique. Jeanne Watrinet reste à l’Allaitement maternel, étant vice-présidente de la section dont Mme Lenormand est présidente.

À l’âge de 49 ans, Jeanne Watrinet meurt le 15 octobre 1918 à Joinville. Enterrée dans la commune le 20, Mme Lenormand, présidente de l’Allaitement maternel, lui rend hommage tandis que le maire, Ernest Mermet, malade et alité, a transmis un message de condoléances pour l’épouse de son adjoint. Son mari continuera de participer à la vie de l’œuvre. Son fils unique était décédé en août 1913.

 

Partager cet article
Repost0
19 février 2018 1 19 /02 /février /2018 00:01

Suite de la biographie de Maurice Watrinet.

La première guerre mondiale va amener Watrinet à intégrer la municipalité. En l’absence du maire, c’est lui qui lit publiquement à la mairie, samedi 1er août 1914, le décret de mobilisation générale de la population. Il est chargé d’attribuer les secours aux chômeurs de la rive droite de la Marne (quartiers du Centre et du Canal), qui reçoivent des jetons acceptés par les commerçants, la monnaie métallique faisant défaut. En novembre 1914, Vel-Durand étant mobilisé, le maire donne à Watrinet la délégation d’adjoint.

Malgré le climat général d’union sacrée, des polémiques continuent dans la presse hebdomadaire locale entre les radicaux et leurs opposants : à propos du licenciement d’un employé du cimetière, d’une propriété municipale, d’un prétendu ostracisme à l’égard des anciens combattants de 1870-1871, du prix du gaz, de la gestion très personnelle des secours par le maire, de l’approvisionnement en charbon et en viande…

En 1919, Dalbavie, déjà signalé antérieurement comme malade, ne poursuit pas sa fonction d’adjoint, remplacé par Henri Vel-Durand, tandis que Watrinet conserve son poste jusqu’au renouvellement général de novembre 1919.

Non candidat lors de ce scrutin, Watrinet, qui a alors 60 ans, cesse son activité politique publique. Il reste président de la 1164e section de la société de secours mutuels Les Prévoyants de l’avenir, qu’il a fondée à Joinville en 1896 et qu’il continue de présider jusqu’en avril 1923, date où son départ de la commune est signalé.

En 1910 et 1911, Watrinet était également vice-président d’un autre groupement mutualiste local, la société de secours mutuel des sapeurs-pompiers de la subdivision de Joinville.

Décoré des Palmes académiques, il est fait officier d’académie en janvier 1904 puis officier de l’instruction publique en février 1914.

Maurice Watrinet, dont le fils unique était décédé en 1913 et l’épouse en novembre 1918, disparaît à son tour le 8 août 1937 à Joinville. Il était âgé de 77 ans..

 

Partager cet article
Repost0
17 février 2018 6 17 /02 /février /2018 00:01

Suite de la biographie de Maurice Watrinet.

Au sein du conseil municipal, Watrinet s’intéresse notamment au patronage laïque et aux écoles. Deux évènements vont précipiter la crise ouverte au sein de l’assemblée communale, attisée par la vieillesse du maire, Eugène Voisin, qui a 76 ans en 1911, et la perspective de sa succession. Le premier, c’est la dégradation du chemin de Brétigny, abîmé par les tombereaux d’un entrepreneur de travaux publics qui transporte depuis le port sur la Marne les résidus du dragage de la rivière ; certains reprochent à la mairie son incapacité à faire cesser cette gêne. Le deuxième déclencheur est la divulgation de comportements répréhensibles de certains élèves de l‘école primaire publique du quartier de Polangis, qui est reprochée au directeur de cette école ; il est défendu par le curé de la paroisse et par les élus dissidents, tandis que les francs-maçons et la majorité municipale critiquent le directeur.

Début février 1911, quatre conseillers municipaux élus sur la liste radicale en 1908, Watrinet (démissionnaire du comité radical), Mermet, Vel-Durand et Arnaud, participent à une réunion du parti socialiste SFIO, dont la section est animée par Émile Lebègue, à laquelle se joignent le libéral Louis Gallas et un des opposants de 1908, Théophile Leteuil. Ensemble, ils réclament la démission du maire. Le 16 du même mois, le compte-rendu de mandat du conseil municipal devant la population dans le café Denis a Polangis, est particulièrement houleux. Voisin, malade, est absent, mais les quatre dissidents, applaudis par leurs alliés, appellent de nouveau à son départ. La tension est tellement vive qu’en mars la police assure la protection de Louis Rey, première cible des opposants.

En avril 1911, Arnaud, Mermet, Poitevin, Vel-Durand et Watrinet démissionnent de leurs fonctions de conseillers municipaux de Joinville, provoquant des élections partielles en mai car deux autres sièges étaient vacants, Provin et Beauvais ayant également rendu leur mandat antérieurement. Les six démissionnaires, qui se représentent, sont réélus, le septième siège, convoité au premier tour par le socialiste Lebègue, est emporté au second par Richard-Cugnet. La liste, soutenue par la majorité municipale, dirigée par René Martin, président de l’Union des commerçants et comprenant des responsables économiques ou d’associations, est battue. Les radicaux qualifient les dissidents de Saxons, c’est-à-dire de traîtres, par allusion aux troupes saxonnes qui, combattant avec les Français, s'allièrent brusquement aux adversaires durant la bataille de Leipzig en 1813. Watrinet est décrit par un responsable radical, Paul Guelpa, comme un « incapable et prétentieux croquemort » ; il considère que « les dissidents sont les élus de la réaction avouée ». Son compère Rey parle de « coalition des [socialistes] unifiés, des réactionnaires et des nationalistes ». Watrinet avait obtenu 708 voix.

La tension entre les 15 radicaux et les 8 opposants (les 7 élus de mai 1911 et le Dr Gripon, indépendant élu en 1908) va continuer de plus belle. L’indemnisation des inondés de 1910, l’inauguration de l’extension de la mairie en septembre 1911 ou la vie de l’Association philotechnique (société d’enseignement populaire) sont, entre autres, des prétextes à des affrontements publics.

Les élections municipales générales de mai 1912 voient une alliance formelle entre trois listes présentes au premier tour, les dissidents radicaux, avec à leur tête Ernest Mermet, les libéraux, dirigés par Louis Gallas et les socialistes d’Émile Lebègue. Ces formations se sont engagées à composer, au second tour, une liste unique constituée en proportion des résultats du premier tour. Les radicaux-socialistes officiels sont battus au second tour, et on retrouve parmi les 23 conseillers municipaux 10 radicaux dissidents, 7 socialistes et 6 libéraux. Watrinet est arrivé en tête en nombre de suffrages exprimés, mais c’est Ernest Mermet qui devient maire, tandis que les postes d’adjoints sont confiés à Henri Vel-Durand et Pierre Dalbavie, libéral.

A suivre

Partager cet article
Repost0
15 février 2018 4 15 /02 /février /2018 00:01

Maurice Watrinet naît le 21 septembre 1859 à Metz (Moselle). Il est le fils de Marie Victoire Hollard et de son mari, Jean Louis Watrinet, employé de la Compagnie des chemins de fer de l’Est.

Bien qu’il n’y reste que deux ans, Watrinet restera attaché à ses origines lorraines. Ainsi, il souscrit en mars 1918 pour la propagande du journal L'Alsacien-Lorrain de Paris. Ayant été dispensé de service militaire pour raisons de santé, il est cependant membre d’une association de vétérans des guerres de 1871 et de 1914-1918.

La famille est installée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1862. Maurice Watrinet est employé de mairie, sans doute avant 1883, et en est le secrétaire général en 1888. En novembre 1897, la mairie est cambriolée bien qu’elle soit attenante au poste de police, et le bureau de Watrinet est délesté de plusieurs enveloppes qui y sont conservées. Il restera à son poste jusqu’en 1899. Ensuite, il devient entrepreneur de pompes funèbres, toujours à Joinville, activité qu’il exerce encore en 1912.

En septembre 1909 à Paris (12e arr.), Maurice Watrinet épouse Jeanne Voitot, employée de commerce, et reconnait alors comme son fils Raymond, né en 1896 à Paris.

Lors des élections municipales de mai 1904, Watrinet est candidat sur la liste du marie Eugène Voisin, radical-socialiste, faisant mention de sa fonction antérieure (« ancien secrétaire de la mairie »). Il est élu dès le premier tour avec 639 voix, soit 57,1% des suffrages exprimés, un score élevé qui le place en 3e position. La liste emporte 22 des 23 sièges à pourvoir, et Voisin est réélu maire. Watrinet joue un rôle politique, étant par exemple désigné électeur sénatorial en décembre 1904 et avril 1907.

Au cours du scrutin de mai 1908, Watrinet est reconduit sur la liste Eugène Voisin. Il est de nouveau élu dès le premier tour, en seconde position derrière le maire. La liste radicale obtient 21 des 23 sièges à pourvoir, complété par un représentant de la liste de droite d’opposition, Provin, et un indépendant, le Dr Gripon. Lors de l’élection de la municipalité, Watrinet recueille une voix face au maire (20 voix) puis autant face au premier adjoint (Villain, 20 voix) et également face au second (Briolay, 20 voix).

Revenant en décembre 1911 sur la campagne électorale de 1908, Louis Rey, conseiller municipal et principal animateur du parti radical-socialiste dans la commune pendant cette période, raconte le contexte de cette victoire : « Nous avions des adversaires, ils n’étaient point trop redoutables, la liste du maire passait toujours, mais cette année la résistance se démenait et promettait d’être vigoureuse, d’autant plus que nous avions parmi nous un candidat qui, disait-on, avait des intelligences avec nos concurrents et pouvait leur rapporter ce que nous allions faire. Je ne crois pas que ces divulgations eussent une grosse importance, nous n’avions rien à celer, mais nos camarades Vel-Durand, Briolay, Guelpa en attachaient tellement que lorsque Watrinet venait parmi nous, nous mettions un bœuf sur nos langues. C’est Vel-Durand surtout qui disait : voilà Watrinet, taisons-nous. »

Rey estime que c’est le soutien officieux de la liste d’opposition qui fit que Watrinet passa de 639 voix en 1904 à 745 en 1908 ; les opposants ne présentaient que 17 candidats pour 23 sièges. Le premier adjoint sortant, Honoré Jullien, ayant été battu, son remplacement devenait un enjeu et logiquement le poste aurait dû aller à Watrinet. Mais celui-ci étant tenu pour suspect, et la majorité municipale se méfiant aussi d’Henri Vel-Durand, second du suffrage en 1904, qui se retrouve en 19e position en 1908, c’est Georges Briolay qui est désigné.

La rétrogradation de Vel-Durand dans le vote populaire l’aurait, toujours selon Rey, furieux. Il entraîne alors quelques élus dans une lutte au sein du conseil municipal ; Beauvais, Poitevin, Arnaud et Mermet, premiers alliés de Vel-Durand sont ensuite rejoints par Watrinet. La désignation des électeurs sénatoriaux en janvier 1909 voit le premier affrontement public : la majorité radicale-socialiste fait élire ses 9 candidats (8 au premier tour, avec de 12 à 21 voix sur 23, le dernier au 3e tour) ; les dissidents avaient eu de 5 à 9 voix (Watrinet).

A suivre

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Polmorésie, blog d’histoire
  • : Histoire politique, économique, culturelle et sociale au travers des acteurs qui ont se sont engagés dans la vie publique.
  • Contact

Recherche

Liens