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5 août 2018 7 05 /08 /août /2018 01:01

Théophile Covin naît le 19 juin 1872 à Paris (11e arr.). Il est le fils d’une alsacienne ayant opté pour la nationalité française, Marie Thérèse Frindel, piqueuse de bottines, et de Stéphane Covin, enfant abandonné à la naissance, devenu mécanicien. Comme ses quatre frère et sœurs plus âgés, Théophile Covin est légitimé par le mariage de ses parents un an pile après sa naissance dans le même arrondissement parisien.

Après des études à l'Institut catholique de Paris, Théophile Covin, devient prêtre en 1898. Il est nommé vicaire à Levallois-Perret (Seine, act. Hauts-de-Seine) en janvier 1899. Il y dirige la congrégation des sœurs Maronites de la Sainte Famille, qui servent à l’hôpital Notre-Dame du Perpétuel secours.

En juin 1904, il est affecté à une paroisse parisienne, en tant que vicaire à Saint-Lambert de Vaugirard (15e arr.). Il y vit la séparation de l’église et de l’État et affiche son conservatisme politique. Ainsi, il participe en février 1906 à une souscription lancée par le quotidien d’extrême-droite La Libre parole « en faveur des Français arrêtés ou blessés en défendant la liberté de conscience ». En mars 1907, c’est dans le journal catholique La Croix qu’il donne en « hommage aux religieux et aux prêtres persécutés. »

Nommé vicaire à Sainte-Marthe des Quatre-Chemins à Pantin (Seine, act. Seine-Saint-Denis) en avril 1907, il est responsable de l'œuvre des hommes. Il devient vicaire de Notre-Dame de Clignancourt à Paris en avril 1911. Il s’y charge notamment de l’éducation religieuse des jeunes filles et des messes funéraires.

Resté dans ses fonctions pendant la première guerre mondiale, l’abbé Covin est nommé curé de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en octobre 1915, successeur de l’abbé Léon Roger. Il y reste tout juste un an, et c’est son prédécesseur qui reprend son poste tandis que l'abbé Covin prend possession de la cure de Saint-Germain de Vitry-sur-Seine (Seine, act. Val-de-Marne). Pendant cette année, il « s’est efforcé de maintenir les traditions chrétiennes » selon  La Semaine religieuse de Paris. Il était seul prêtre dans la paroisse Saint-Charles-Borromée de Joinville, puisque son vicaire était mobilisé, et la population desservie était de 5 000 personnes. Elle est double à Vitry avec trois vicaires.

Théophile Covin va rester curé de Vitry pendant 16 ans. Arrivé au milieu de la première guerre mondiale, il est sensible aux situations humanitaires, étant par exemple membre du comité local de la Société de secours aux blessés militaires (Croix-Rouge) en 1924.

Comme dans ses fonctions antérieures, l’abbé Covin défend des opinions conservatrices. Ainsi, en mars 1925, l'abbé Covin préside une réunion de 600 catholiques de Vitry-sur-Seine, selon La Croix, « Pour les libertés catholiques », assisté du colonel Philippe et de M. Rouilly, ingénieur. Le conférencier est l’essayiste Joseph Santo (1869-1944), militant catholique et monarchiste, auteur d’ouvrages sur la question juive et très opposé à la franc-maçonnerie. Il avait été conseiller municipal de Nancy. Pendant la rencontre, J. Santo demande « pour les religieux anciens combattants, la place que les défaitistes d’hier tentent de leur refuser » et appelle à défendre les Sœurs de Charité « qui se dépensent sans compter dans la banlieue parisienne et que les sectaires veulent persécuter. »

A suivre

Couverture d'un livre de Joseph Santo : "Le communisme? jamais! jamais! jamais!"

 

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1 août 2018 3 01 /08 /août /2018 01:01

Victorin Joseph Marie Martin naît le 27 mai 1872 à Vachères, village de la commune de Présailles (Haute-Loire). Il est le troisième des 14 enfants de Marie Mélanie Mialon et de Jean Louis Adrien Martin, propriétaire cultivateur.

Ordonné prêtre en 1897, l’abbé Martin devient en janvier 1898 professeur au petit séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet à Paris (5e arr.).

Il est nommé dans son premier poste paroissial, en septembre 1902, comme vicaire à l’église Saint-Michel des Batignolles de Paris (17e arr.). Il y vivra la séparation de l’église et de l’État puis la première guerre mondiale et y reste 17 ans. Toujours vicaire, Victorin Martin officie à partir de décembre 1919 à Saint-Pierre de Montrouge, Paris (14e arr.).

C’est en novembre 1930 que l’abbé Martin prend possession de la cure de Saint-Charles-Borromée, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il succède à l'abbé Paul Charles. Il y vivra la période du Front populaire.

Victorin Martin meurt en fonction le 26 janvier 1937 à Joinville. Il était âgé de 64 ans.

L'église Saint-Charles

 

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28 juillet 2018 6 28 /07 /juillet /2018 01:01

Léon Joseph Roger naît le 16 mai 1863 à Paris (6e arr.). Il est le fils d’Henriette Roustain et de son mari, Édouard Roger, employé au ministère des finances.

Après des études au séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux, Léon Roger est ordonné prêtre dans le diocèse de Paris sans doute fin 1888. Il demande à être affecté la paroisse de Puteaux (Seine, act. Hauts-de-Seine), où il rejoint, en janvier 1889, selon La Semaine religieuse de Paris (1915) « des prêtres d'élite vivaient ensemble, s'adonnant, dans une communauté d'esprit et de sentiments, à l'apostolat des ouvriers, nombreux dans cette localité. »

L’abbé Roger demeura quatorze ans à Puteaux puis fut nommé, en décembre 1903, vicaire de l’église Saint-Médard à Paris (5e arr.). Il est le directeur des œuvres de Sainte-Rosalie, qui s’intéressent aux familles pauvres du quartier et sont assurées par les sœurs de Saint-Vincent de Paul. Il succède aux Prêtres de la Mission, lazaristes, qui en étaient chargés.

Nommé curé de Saint-Charles Borromée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en juillet 1910, Léon Roger arrive au moment où la paroisse vient d’être divisée. Couvrant la totalité de la commune depuis 1860, elle voit son ancienne chapelle de secours Sainte-Anne de Polangis érigée en nouvelle paroisse. Saint-Charles couvre désormais pour l’essentiel les quartiers de la rive droite de la Marne. Roger prend la succession de l'abbé Amédée Lassier, curé de Joinville depuis 1904, nommé curé de Saint-Eustache à Paris. Mais l’abbé Roger constate que, malgré une fréquentation du catéchisme à Polangis sensiblement plus importante que dans son église (153 en 1914), le nombre de ceux fréquentant Saint-Charles n’avait pas sensiblement diminué (114). L’abbé crée une salle de patronage, pour l’éducation religieuse et les œuvres. Il initie la fondation d’une œuvre des Mères chrétiennes.

Assurant le service paroissial à Joinville au début de la première guerre mondiale, l’abbé Roger, est nommé curé de Notre-Dame Auxiliatrice de Clichy (Seine, act. Hauts-de-Seine) en octobre 1915. Il y célèbre en février 1916 une messe pour les victimes des bombardements assurés par un Zeppelin, ballon dirigeable allemand.

Dès octobre 1916, Léon Roger reprend sa cure de Joinville, son successeur, l'abbé Théodore Covin, ayant été nommé curé de Vitry-sur-Seine (Seine, act. Val-de-Marne). Le 11 novembre 1918, après que le tambour-affichiste municipal ait annoncé l’armistice mettant fin à la guerre, l’abbé Léon Roger fit sonner les cloches de l’église à toute volée pendant une demi-heure, à l’unisson des autres lieux de culte de France. Il organisa un Te Deum pour célébrer la fin du conflit et pour le repos des âmes des combattants morts pour la France.

Remplacé à la cure de Joinville en 1921 par l'abbé Paul Charles, ancien vicaire de Saint-Etienne du Mont, Léon Joseph Roger meurt le 10 avril 1944 à Paris (14e arr.). Il résidait alors à la Maison Marie-Thérèse ; établissement d’hébergement des prêtres âgés, fondé par Céleste de Chateaubriand et situé 92, avenue Denfert-Rochereau.

Les deux frères de l’abbé Roger ont été des inventeurs. Ernest Roger (1864-1943) fut ingénieur et l’un des inventeurs, au sein de la société fondée par Eugène Ducretet, de la télégraphie sans-fil ou TSF, qu’il met au point en 1896-1898, en parallèle avec les travaux de Marconi. La société devient Ducretet-Roger en 1908, quand le fils, Fernand Ducretet, prend  la succession de son père. Fernand Ducretet meurt en août 1928 des suites de son exposition aux rayons X, qui allaient également rendre stérile Ernest Roger. Rachetée en 1930, la société pris le nom de Ducretet-Thomson.

Le frère cadet, Henri Roger (1869-1946), qui prit le nom de Roger-Viollet en accolant le patronyme de son épouse, Jeanne Viollet, au sien, fut ingénieur chimiste, astronome et photographe. Sa fille, Hélène Roger-Viollet, journaliste et militante féministe, fonda en 1938 l’Agence Roger-Viollet, qui fut reprise, après son assassinat en 1985, par la ville de Paris.

Saint-Médard en 1915, coll. Roger-Viollet

 

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24 juillet 2018 2 24 /07 /juillet /2018 01:01

Henri Drevet naît le 13 janvier 1886 au Mans (Sarthe). Il est le fils d’un journalier, Félix Auguste Drevet, et de son épouse, Marie Désirée Bidault. Après que son père ait abandonné le domicile, c’est sa mère qui va l’élever – elle obtient le divorce en avril 1890,.

Devenu tapissier, Henri Drevet épouse en janvier 1910 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) Blanche Marie Thérèse Berthelot, couturière, fille d’un syndicaliste qui s’est suicidé suite à la perte de son emploi dans une maison de bourse, Émile Berthelot. Ils s’installent dans la commune en 1912.

Mobilisé pendant la première guerre mondiale, Drevet est décoré de la croix de guerre.

Les élections municipales de mai 1935 à Joinville sont la première occasion d’un engagement politique public d’Henri Drevet. Il rejoint la liste du groupement des gauches républicaines, qui avait obtenu 22 élus sur 27 en 1929, derrière Georges Briolay, tapissier lui aussi et maire sortant radical-socialiste. La liste de la municipalité sortante a perdu le soutien du parti socialiste SFIO, qui la soutenait lors du scrutin précédent, et comprend des socialistes indépendants en plus des radicaux-socialistes. Elle présente un bilan mitigé, assurant que, pour réaliser d’importants travaux d’amélioration et d’embellissement elle a dû augmenter les impôts communaux. Elle attribue cet effort à l’aggravation des charges imposées à la ville en période de crise économique (contingent incendie, chômage, moins-values sur les recettes). Le programme de la liste propose, outre la création de squares et l’assainissement, de faire pression auprès des pouvoirs publics pour la réalisation des grands travaux d’outillage national (élargissement du pont de Joinville, suppression du passage à niveau). Les investissements principaux prévus sont construction d’un nouveau groupe scolaire dans le quartier de Polangis et l’agrandissement de deux des écoles existantes.

Devancée au premier tour par la liste de l’Union des républicains, les candidats de centre-gauche seront également distancés au second tour par la fusion des communistes et des socialistes SFIO et n’obtiendront aucun siège. Drevet remporte 766 suffrages exprimés sur 2 856 au premier tour (26,8%) pour 2 923 votants et  3 433 inscrits. Au second tour, il recule à 571 voix sur 2 899 votes valables (19,6%) et 2 924 votants.

Tandis que bien des élus sortants cessent leur activité, Drevet devient au contraire secrétaire du comité de Joinville de la Fédération radicale et radicale-socialiste du canton de Saint-Maur, dont Gabriel Vélard, miroitier, est le président, pendant toute la période du Front populaire. Le 18 mars 1938, après un débat sur l’annexion de l’Autriche au sein de la Fédération cantonale, c’est Drevet qui fait voter un ordre du jour de « confiance au gouvernement pour défendre la cause de la paix. »

La participation d’Henri Drevet à la résistance à l’occupation allemande est attestée par le fait qu’il préside le comité local de Libération, où il représente le mouvement Ceux de la Résistance. Il est également président du Comité joinvillais de la renaissance française. L’arrêté du 26 septembre 1944 le nomme en tant que vice-président de la délégation spéciale, faisant fonction de troisième adjoint au maire. Il siège dans la municipalité conduite par le communiste Robert Deloche, qui comprend également un autre communiste, André Malcouronne, un deuxième radical, François Decrombecque, et un socialiste, Léon Berthet.

Lors des premières élections municipales de la 4e République, en mai 1945, la municipalité sortante est reconduite. Maurice Thorez, vice-président du gouvernement Félix Gouin et secrétaire général du parti communiste français, vient en septembre 1946 faire un discours où, selon L’Aube nouvelle, il « exalte l’école laïque et définit une politique gouvernementale » après le départ du général de Gaulle. Le journal communiste estime les participants à près de 5 000 personnes dans le gymnase Jules-Ferry. Si c’est la maire qui accueille le dirigeant communiste, c’est Drevet, adjoint au maire et secrétaire du patronage laïque, qui est chargé de faire l’allocution introductive. Il indique comment le patronage à peine ouvert avait connu un afflux considérable avec 450 inscriptions en quelques jours. Selon lui, ceci montre « combien cette réalisation municipale correspondait à une nécessité et quelle sympathie elle rencontrait dans la population. »

Au cours des élections municipales de novembre 1947, la liste d’Union républicaine et résistante rassemble les communistes, les radicaux et d’autres personnalités de gauche. Elle obtient un peu moins de voix, mais 11 élus, soit autant que la lise du Rassemblement populaire français (RPF, gaulliste) ; c’est l’unique élu socialiste SFIO qui, en ralliant les communistes et les radicaux, permettra de reconduire une nouvelle fois la municipalité. Le RPF recueillait 3 066 voix sur 6 974 suffrages exprimés (44%), les communistes et radicaux 3 017 (43,2%) et les socialistes 452 (6,8%).

En raison de dissensions avec le maire, Robert Deloche, Drevet démissionne de son mandat d’adjoint le 2 octobre 1950, puis quitta ses fonctions de conseiller municipal le 10 octobre de la même année. Il résidait alors place de Verdun, sur la rive gauche de la Marne.

Henri Drevet meurt le 3 septembre 1966 à Chartres (Eure-et-Loir). Il était âgé de 80 ans.

Cérémonie de la Libération à Joinville

 

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20 juillet 2018 5 20 /07 /juillet /2018 01:01

Émile Berthelot naît le 4 avril 1862 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Thérèse Jeanne Rousseau, marchande de vins, et de son époux François Berthelot, ébéniste. Émile Berthelot va travailler dans une maison de bourse. Il épouse en avril 1886 à Paris (12e arr.) Marie Désirée Rosalie Gaucher, fille de marchands de fruits. Berthelot résidait alors avec son père à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils s’installent chez les parents de son épouse.

Au cours des années 1890, la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier nouveau en cours de développement de Polangis, avenue Jamin. Ils ont semble-t-il une certaine aisance et hébergent, outre leur jeune fille, le père François Berthelot.

Sensible aux questions sociales, Émile Berthelot participe, en septembre 1895, à une Souscription organisée par le journal la Petite République au profit des « affamés de Carmaux » qui recueille dans la commune de Joinville des dons de plus de 260 personnes en faveur des grévistes de la verrerie. La récolte est assurée par la coopératrice Victoria Vaudémont et un militant radical-socialiste, Pierre Jules Tireau avec le journaliste Henry Vaudémont. Deux mois plus tard, Berthelot réalise une quête en faveur des victimes de la catastrophe de l'usine de Bi-Métal de Joinville-le-Pont, où une explosion de chaudière a fait quatre victimes et a mis les 200 ouvriers au chômage.

C’est une évolution législative qui va bouleverser la vie d’Émile Berthelot. En juin 1898, une réorganisation du marché financier de Paris est initiée par un amendement du député du Rhône député Henry Fleury-Ravarin, inspiré par Georges Cochery, ministre des Finances du gouvernement Jules Méline. Ce texte transforme le privilège des agents de change en un monopole exclusif, les maisons de coulisse ou d’arbitrage de la place de Paris étant en conséquence forcées de mettre fin à leurs opérations.

Le rapporteur général du budget, Camille Krantz, député des Vosges, minimisait l’impact social de cette mesure à la tribune de l’Assemblée nationale : « Messieurs, on exagère... Nous ne devons pas ajouter foi aux petits papiers qui nous sont envoyés à profusion, touchant la situation des salariés ». Le quotidien financier La Cote de la Bourse, citant Jean de La Fontaine, y voit une forme de mépris des employés, « canaille, sotte espèce. »

En application des nouvelles règles, Émile Berthelot, âgé de 37 ans, est congédié pour le 1er juillet. Il n’attendra pas cette date et se suicide le 17 juin 1898, se pendant le soir dans son logement à Joinville. Il est découvert le matin par sa famille. Le Syndicat des employés de bourse et de banque, auquel il était affilié, annonce son décès dans un lettre ouverte au ministre, signée de son président, E. Payne, et de son secrétaire, Georges Astruc, conseiller municipal, antinationaliste d'Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine) : « C'est la première victime de la disparition du marché libre ». Le syndicat menait campagne depuis janvier 1897 contre ce qu’il estimait être une « atteinte au marché financier français par des mesures qui, du même coup, atteindraient cinq mille familles d'employés et renforceraient un monopole contraire en son principe à la doctrine républicaine et aux idées libérales dans toutes leurs nuances. »

Le quotidien de Clémenceau, La Justice y voit la « conséquence immédiate et navrante » de la réorganisation du marché : « Émile Berthelot (..) avait une situation qui paraissait brillante. Mais il avait une famille : sa femme, ses enfants. La maison de coulisse qui l'occupait, fermée par la volonté de Cochery le remercia. Il chercha un emploi et n'en trouva nulle part. La misère allait s'installer à son foyer ». La Cote de la Bourse considère qu’il s’agit du « premier résultat (…) d’une mesure qui n’a rien de progressiste. »

La fille d’Émile Berthelot, Blanche, se maria avec Henri Drevet, tapissier, résistant à l’occupation allemande de la France pendant la deuxième guerre mondiale et adjoint au maire de Joinville à la Libération et jusqu’en 1950.

 

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16 juillet 2018 1 16 /07 /juillet /2018 01:01

Louis Marie Auguste Émile Albinhac naît le 1er août 1876 à Paris (19e arr.). Il est le fils de Marie Antoinette Virginie Céline Belvaux et de son époux Louis Alexandre Albinhac, employé.

Ordonné prêtre en 1904, il va être affecté au clergé paroissial dans le diocèse de Paris, parfois en banlieue, mais principalement à Paris. Il est d’abord nommé vicaire à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il assiste l’abbé Amédée Lassier, curé de la paroisse Saint-Charles-Borromée qui venait prendre la succession de l’abbé Alfred Roustan, mort en fonction.

La paroisse compte un seul vicaire et Louis Albinhac prend la suite de l’abbé Husson dans cette fonction. Pendant cette période, les deux prêtres vont vivre la séparation de l’église et de l’État en 1905. Les opérations d'inventaire des biens contenus dans les églises se déroulent à Joinville le 19 février 1906 ; elles ont lieu sans incident, alors que dans la ville voisine de Saint-Maur-des-Fossés, des catholiques ont empêché l'agent du fisc d'accomplir sa mission. Par décret du 20 mai 1912, les biens inventoriés furent partagés entre la ville et son bureau de bienfaisance.

En février 1908, l’abbé Seneuze devient vicaire de Joinville tandis que Louis Albinhac a été nommé vicaire à Saint-Jean l'Évangéliste de Montmartre (Paris, 18e arr.). Il y reste peu, car dès octobre, il devient vicaire à Saint-François Xavier, toujours à Paris (7e arr.).

En août 1914, Albinhac est mobilisé avec le grade de caporal au 64e régiment d’infanterie territoriale (RIT). Il devient sergent en décembre, est transféré en décembre 1915 au 81e RIT, où il est promu sous-lieutenant en juin 1916. En septembre cette année-là, il est cité à l’ordre de la brigade : « Officier très méritant, a montré beaucoup de bravoure et de sang-froid en organisant sa tranchée, attaquée par une patrouille ennemie qui laissa entre nos mains deux prisonniers. »

Devenu adjoint au chef de bataillon en mai 1917, Albinhac passe au grade de lieutenant en juin 1918 et est démobilisé le 25 janvier 1919. Son parcours est inscrit dans le Livre d'or du clergé et des congrégations 1914-1922, paru en 1925.

Au début de la guerre, Louis Albinhac avait séjourné à Baccarat au domicile de la famille Sigvard, qui raconte ainsi la situation dans cette petite ville très proche de la ligne de front : « Nous vivions toujours sous la menace de voir revenir les allemands. Nous avons dû déménager nos matelas pour aller nous installer sous les fours de la Cristallerie, dans de grandes galeries souterraines. C’était obligatoire durant les nuits. Les matelas étaient alignés par quartier, avec un responsable. Et, chaque matin, nous rentrions déjeuner à la maison. Parce que si nous n’étions pas rentrées, la maison pouvait être réquisitionnée pour loger des soldats de l’armée française. Surtout depuis l’annonce de l’arrivée des américains. De toute façon, il fallait déclarer les pièces que nous avions libres. Nous avons logé un aumônier militaire, l’Abbé Albinhac. Il était curé de Saint-François-Xavier de Paris. »

Après-guerre, l'abbé Albinhac reprend son service pastoral à Saint-Jean de Montmartre. Il célèbre notamment deux messes en 1920 pour la Ligue patriotique des Françaises, association féminine proche à sa fondation de l’Action libérale populaire puis réorientée vers l'éducation sociale, les interventions de bienfaisance et l'action sociale.

En octobre 1922 l'abbé Albinhac devient vicaire à Bois-Colombes (Seine, act. Hauts-de-Seine) puis à l’église de l'Immaculée-Conception à Paris (12e arr.) en avril 1924. En mars 1929, il retourne à Saint-François-Xavier comme premier vicaire. Dans cette paroisse d’un des quartiers les plus huppés de Paris, il célèbre des cérémonies mondaines, comme les obsèques de la marquise de Montebello en février 1930, du marquis de Moy de Sons en mars 1932, du comte Edgard de Villefranche en novembre la même année ou du baron Jurien de la Gravière en novembre 1933.

En mai 1933, l'abbé Albinhac avait également conduit la cérémonie mortuaire du chanoine Paul Coqueret, ancien aumônier de la 60e division d’infanterie, chevalier de la Légion d'honneur, croix de guerre et curé de l'église de l’Immaculée-Conception, dont il était l’exécuteur testamentaire.

Après 19 ans passés à Saint-François-Xavier, le père Albinhac va consacrer 18 ans à une paroisse beaucoup plus populaire, Saint-Antoine des Quinze-Vingts Paris (12e arr.). Il y est nommé curé en mai 1934. Lors de la fête corporative de l'Union catholique du personnel des chemins de fer, en juillet de cette année, on assure qu’il est appelé « curé du P.-L.-M. », la compagnie qui gère la liaison ferroviaire Paris-Lyon-Marseille depuis la gare de Lyon. Il est présent au banquet du cinquantenaire des syndicats chrétiens, organisé par la CFTC en octobre 1937.

L’activité militaire d’Albinhac fait qu’il est partie prenante de la constitution, en mai 1936, avec 50 autres religieux de l’association des Prêtres anciens combattants (PAC), une organisation présidée par le chanoine Filleux, curé de Saint-Louis de Vincennes et dont l'abbé Albinhac est trésorier. L’association organise notamment des congrès-pèlerinage, à Lourdes en 1936 puis à Vienne (Autriche) en 1937. En lien avec cette fonction, le curé organise plusieurs cérémonies commémoratives. Il est nommé chanoine honoraire en janvier 1938.

Un service à la mémoire des disparus du sous-marin Phénix, qui coule au large de l’Indochine le 5 juin 1939, est organisé en juillet de cette année à la demande du Parti social français (PSF), pour honorer André de Saint-Martin, un de ses membres ; le colonel François de la Rocque, fondateur du parti d’extrême-droite, y participe. Le chanoine Albinhac célèbre la messe dans son église.

L’abbé Louis Albinhac meurt le 22 juillet 1952 à Paris (12e arr.). Il était âgé de 75 ans et toujours titulaire de la cure de Saint-Antoine des Quinze-Vingts.

Saint-Antoine des Quinze-Vingts, photo MBZT, Wikipédia

 

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12 juillet 2018 4 12 /07 /juillet /2018 01:01

Charles Francois Tirot naît vers 1801 à Juvigny (Aisne). Il est le fils de Marie Dupont et de son époux Charles Tirot.

En novembre 1822, Charles Tirot épouse à Paris Cécile Élisabeth Adrienne Jacquemart. Au décès de celle-ci, en février 1860, Charles Tirot est rentier et réside cité Boufflers (act. cité Dupetit-Thouars) dans le quartier des Enfants-Rouges à Paris (3e arr.).

Il s’installe ensuite à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il est nommé par décret membre du conseil municipal le 26 août 1865. Le maire est alors Auguste Courtin, conservateur. Il est élu conseiller municipal lors du scrutin du 25 septembre 1870, qui suit la proclamation de la 3e République et au début du siège de Paris. Auguste Courtin est toujours premier magistrat. Le lendemain où le jour suivant, l’ensemble de la population évacue la commune et se réfugie à Paris. Le siège de la mairie est transféré d’abord au 104, rue du Bac (7e arr.) puis en novembre au 105, boulevard Voltaire (11e arr.).

Le retour des habitants se fait avant le début de l’insurrection de la Commune de Paris, et le conseil municipal se réunit, pour la première fois à Joinville le 1er avril 1871. Le pont reliant les deux rives de la commune a été détruit pendant le siège en novembre 1870 et les combats de la bataille de Champigny, qui se déroulent en partie sur le terrain communal de Joinville à Polangis, font plus de 2 000 morts.

Suite à l’armistice signé le 28 janvier 1871, Joinville eut à loger 3 000 soldats allemands (Wurtembourgeois et Bavarois) jusqu’au 19 septembre 1871, avec un état-major général de brigade et 250 chevaux.

Lors des élections municipales du 29 juillet 1871, Charles Tirot n’est pas réélu.

Charles Francois Tirot meurt le 12 septembre 1874 à Joinville-le-Pont. Il était propriétaire, âgé de 73 ans et résidait 12, quai Beaubourg. Il avait eu au moins une fille et a été inhumé à l’église Saint-Ambroise à Paris (11e arr.).

Le pont de Joinville détruit après la bataille de Champigny

 

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8 juillet 2018 7 08 /07 /juillet /2018 01:01

Émile Victor Simonard naît le 12 novembre 1875 à Paris (7e arr.) Il est le fils de Marie Céline Tisserandet et d’Émile Anatole Simonard, employé.

Employé lui aussi, il est en 1894, membre actif du Syndicat des employés du commerce, un des plus anciens mouvements professionnels français, fondé en 1887 et qui fut à l’origine de la constitution de la Cftc (Confédération française des travailleurs chrétiens) avant de participer à sa transformation en Cfdt (Confédération française démocratique du travail).

Devenu prêtre, Émile Simonard est nommé aumônier de l'institution de Saint-Nicolas, à Issy (Seine, act. Hauts-de-Seine) en juillet 1901. Un an plus tard, il est affecté, comme vicaire, à Saint-Jean-Baptiste de Belleville à Paris (19e arr.). Dans cette paroisse, il participe régulièrement aux rencontres de la section de Belleville de son ancien syndicat. Il les exhorte par exemple en 1904 à former un cercle d'études consacré aux questions économiques et professionnelles. Il célèbre la messe pour la fête de la Saint-Michel, patron du syndicat, le 25 septembre à l’église Saint-Eustache, dans le quartier des Halles. L’abbé Simonard est proche de Jules Zirnheld (1876-1940), dirigeant du syndicat et futur président de la Cftc.

Un syndicaliste, Louis Bosler, décrit ainsi l’abbé Simonard en octobre 1904 : il « nous a parlé véritablement en ancien, en militant, en prêtre convaincu des nécessités de son temps, partageant ses grandes aspirations en ce qu'elles ont de légitime et de conforme à la justice : Ayons dans l'idée syndicale une foi qui déborde, et attachons-nous à la culture professionnelle et au développement de la valeur humaine. »

Lors d’une réunion des prêtres s'occupant d'œuvres en février 1905, l'abbé Laudat, vicaire à Ivry, défend les inconvénients des associations professionnelles, tandis que l'abbé Simonard parle au contraire de leurs avantages.

Le 2e Congrès national des anciens élèves des frères et des écoles et institutions libres catholiques, tenu à Paris en octobre 1905, voit Simonard jouer un rôle conséquent, le compte-rendu mentionnant plus d’une dizaine de ses interventions, sur les programmes, la défense des syndicats professionnels catholiques, le système de retraite, les mutuelles, le recrutement des enseignants, l’édition du bulletin et même le choix de la ville où se tiendra le prochain Congrès.

Le congrès des sections du Syndicat du commerce, en avril 1906, est l’occasion pour l'abbé Simonard de formuler des conseils : « Le syndicat doit être pour vous un procédé et non un moyen Déployez, chers amis, pour faire aboutir vos légitimes revendications toute l'intelligence et toute la décision dont vous êtes capables ; que les sections soient comme les membres du corps syndical. Combien de services ne peuvent-elles pas rendre! Soyez des apôtres ; profitez des leçons de l'expérience, afin de toujours aller de l'avant avec audace et prudence ; soyez avant tout des hommes d'action, sachant mettre à profit le présent. L'heure n'est plus aux amusements frivoles ; ménagez votre temps, c'est l'étoffe dont la vie est faite, sachez l'employer efficacement et soyez certains que Dieu récompensera toujours vos laborieux efforts ». Il les encourage à « ne pas se désintéresser du grand courant social. »

L’inauguration du nouveau siège social syndical, 14bis, boulevard Poissonnière à Paris (9e arr.) est bénie en juin 1907 par l'abbé Simonard.

Devant le Congrès de la protection de la jeune fille, qui se tient à Dijon en juin 1910, Émile Simonard corrobore la description du baron de Montenach, député de Fribourg (Suisse), sur les « logis antisociaux, insalubres, immoraux qui, avec leurs escaliers de service et la promiscuité de leur sixième étage, sont un danger permanent pour tous, et pour les jeunes bonnes en particulier. »

Après son départ en 1911, pour devenir vicaire de Saint-Ambroise à Paris (11e arr.), il poursuit son œuvre d’aumônier syndical, contribuant à la relance de la section syndicale Saint-Ambroise ou faisant une allocution pour les futurs soldats. En 1912, il les exhorte ainsi : « Vous devez avoir, mes chers amis, la foi patriotique, parce que vous êtes soldats, et la foi syndicaliste. »

A suivre

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6 juillet 2018 5 06 /07 /juillet /2018 01:01

Suite de la biographie d'Amédée Lassier

Nommé curé d’une des plus grandes églises de Paris, même si la population paroissiale est relativement limitée, l'abbé Lassier va donner à son ministère une autre dimension. La presse catholique et conservatrice l’apprécie manifestement. Le chroniqueur religieux du Figaro, Julien de Narfon, estime dès sa prise de fonction, que c’est « un prêtre fort intelligent, très distingué, très affable ». La Croix loue son zèle. Un de ses camarades de séminaire, l'abbé Adam, procède à son installation en l’avertissant que son rôle serait non seulement d’évangéliser, mais de convertir : « Elles sont nombreuses encore les paroisses parisiennes qui n'ont pas une église proportionnée par ses dimensions au chiffre des habitants. Ici, ce n'est pas l’église qui manque aux fidèles, ce sont les fidèles qui manquent à l'église ». L'abbé Adam compare le vaste édifice de Saint-Eustache à une « nécropole ». Le Figaro se réjouit de « l'éloquence, pleine de charme » de l'abbé Lassier. Le quotidien Le Soleil voit en lui un « apôtre aimable, persuasif, conquérant. »

La première modification substantielle qu’apporte M. Lassier en octobre 1910 est le retour à des récitals d'orgues pendant la messe dominicale de 11h. L’autre innovation est l’appel à un missionnaire apostolique, orateur réputé, l'abbé Dien. Le Figaro apprécie la messe en musique et juge que « l'église de Saint-Eustache, sous l'énergique impulsion de son nouveau et zélé curé M. l'abbé Lassier, s'éveille décidément de son long sommeil ».

Dès mars 1911, le même journal peut affirmer que « la paroisse Saint-Eustache est redevenue l'une des plus vivantes de la capitale ». C'est devant « un immense auditoire », chiffré par Julien de Nafon à 3 000 personnes, que l'abbé Dien fit une conférence sur « la femme contemporaine », toujours accompagnée de musique religieuse. Les paroissiens, satisfaits, offrent à l'abbé Lassier une statue de Jeanne d'Arc. Continuant sur le même thème, un mois plus tard, le quotidien conservateur voit alors 4 000 participants, essentiellement des femmes. Il s’agit d’une société choisie : « cet auditoire se recrute principalement dans les paroisses riches où l'abbé Dien a prêché avec un succès dont témoigne la file d'équipages stationnant au dehors et qui se prolonge parfois, à travers les halles, jusqu'à la Seine ». Une chorale, la Schola Sanctae Ceciliae, dirigée par Félix Raugel, et un organiste, Joseph Bonnet, sont mobilisés. En mai, c’est La Croix qui note « une foule considérable » lors d’une une messe de requiem. En juin, l'église Saint-Eustache accueille un congrès parisien et régional de chant liturgique et de musique d'église.

En mars 1912, Le Figaro signale de nouveau que pendant les conférences de l'abbé Dien, le mercredi pour les « femmes du monde » Saint-Eustache « est toujours archi-comble ». Mais il note « par contre la paroisse ne compte ni parmi les plus riches, ni parmi les plus pieuses et il entre donc dans le magnifique auditoire de l'abbé Dien beaucoup d'éléments étrangers. »

Pour les hommes, on fait appel, à l'abbé Mathieu qui répond, le mardi soir, « aux accusations portées contre l'Église » dans des « conférences dialoguées » où l’abbé Lassier prend toutefois soin qu’il n’y ait pas de contradiction ; Le Figaro y voit du « tact. ».

Conférences et concerts continuent pendant et après la guerre, notamment à l’occasion de commémorations.

Cependant, quand il quitte sa fonction en 1922, plusieurs journaux, relayés par le quotidien La Presse parlent de la « misère de la paroisse », qui serait « hors d'état d'assurer même le chauffage de l'église » et évoque une « grève perlée » du clergé. L'abbé Carcoux, successeur de Lassier, dément la grève et assure que « la vérité est que la paroisse de Saint-Eustache se dépeuple, les habitants, victimes de la crise des loyers, cédant chaque jour la place aux maisons de commerce, aux banques, aux bureaux. De là une diminution des ressources de la paroisse. »

Chanoine titulaire de la cathédrale Notre-Dame de Paris à partir de juillet 1932, l'abbé Lassier semble avoir, une activité publique bien plus réduite. Il a à ce moment 69 ans et fait de réguliers séjours à Brunoy (Seine-et-Oise, act. Essonne).

Amédée Lassier meurt le 21 février 1937 à Paris (14e arr.). Il était domicilié rue Denfert-Rochereau et avait 84 ans.

Saint Eustache vers 1900

 

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4 juillet 2018 3 04 /07 /juillet /2018 01:01

Amédée Lassier naît le 3 février 1853 à Paris. Il est le fils de Catherine Billault et de son époux Adrien Lassier.

Après un passage par le petit séminaire de Notre-Dame-des-Champs à Paris, Amédée Lassier fait ses études théologiques au grand séminaire de Saint-Sulpice à Issy-les-Moulineaux (Seine, act. Hauts-de-Seine), où il reçut l'ordination sacerdotale en 1878. D’abord professeur à Saint-Nicolas du Chardonnet, il est nommé vicaire de l’église Saint-Médard en janvier 1879.

Devenu vicaire à Saint-François-de-Sales, il va être mêlé à un incident, lors du mariage en mars 1886 de la fille du musicien Charles Gounod, Jeanne, avec le baron Pierre de Lassus. Le quotidien Le Siècle rapporte des bagarres entre le Jean Gounod, fils de l’auteur de Faust, et le maître de chapelle au sujet des chanteurs chargés d’exécuter le programme musical. Selon le journal La Justice « l'abbé Lassier, ne ménageant pas ses expressions et s'emportant en grossières injures, prit parti contre M. Gounod. »

Devenu vicaire de Saint-Nicolas des Champs en 1890 puis de Saint-Roch en 1899, A. Lassier débute une activité de conférencier, sur le cas de conscience à Saint-Roch en 1904.

La même année 1904, il devient curé de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il va y vivre la séparation de l’église et de l’État l’année suivante. Les opérations d'inventaire des biens contenus dans les églises se déroulent à Joinville le 19 février 1906 ; elles ont lieu sans incident, alors que dans la ville voisine de Saint-Maur-des-Fossés, des catholiques ont empêché l'agent du fisc d'accomplir sa mission. Par décret du 20 mai 1912, les biens inventoriés furent partagés entre la ville et son bureau de bienfaisance.

Dans le nouveau contexte, l’abbé Lassier entreprend la construction d’un second édifice cultuel dans la commune, pour desservir les quartiers de la rive gauche de la Marne, Polangis et Palissy, en plein développement démographique. La petite chapelle de secours va être nommée Sainte-Anne de Polangis. Elle est aussi surnommée « chapelle des usines » car elle jouxte les établissements Pathé-Natan dans une zone marquée par l’industrie du cinéma. Il nomme l’abbé Seneuze, son vicaire, comme administrateur de la chapelle, rue Oudinot.

L’attitude du curé pendant les inondations de la Marne de janvier à mars 1910, au contraire de celle de son vicaire, va être controversée. Le quotidien XIXe siècle raconte que, en février, l’abbé Lassier refuse de participer à une quête sur la voie publique, autorisée par la municipalité et répond : « Je garde mon argent pour secourir les miens ». Le journal s’interroge : « Est-ce bien seulement son argent que garde M. le curé de Joinville ? En effet, (…) sommes considérables — cent mille francs au moins — ont été remises entre les mains de certains prêtres (…) Il est lamentable qu'en d'aussi douloureuses circonstances, d'aucuns songent à faire œuvre de parti. Alors que de hautes leçons de solidarité leur viennent de l'autre côté des frontières, ils s'obstinent, fidèles à leur tradition, en de basses manœuvres de parti et de sectarisme. Ils en supporteront la responsabilité. »

L’hebdomadaire radical et anticlérical Voix des comm

unes souhaite, quand il apprend son départ en juin 1910, que le conseil municipal profite de l’occasion pour reprendre la jouissance du terrain entourant l’église (ce qui ne sera pas fait). Il remarque que « Tant que Lassier fut curé de Joinville, il s’opposa à l’élection d’une paroisse rivale. Lassier parti aux Halles, le desservant de Sainte-Anne en profite et devient curé. » Joinville fut en effet divisé en deux paroisses à cette occasion mais c’est bien l'abbé Lassier, déjà curé de Saint-Eustache, qui procèdera à l’installation de son ancien vicaire dans la nouvelle paroisse.

A suivre

Sainte-Anne de Polangis

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