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7 juin 2020 7 07 /06 /juin /2020 00:01

Eugène Jules Maurice Delawarde naît le 9 janvier 1882 à Paris (12e arr.). Il est le fils posthume d’Eugène Auguste Delawarde (décédé le 8 décembre 1881, qui était serrurier) et de Julia Hélène Eugénie Leclerc, qui réside rue de Picpus. Son père, ancien marin, avait été un des acteurs des incidents de Sakai, qui opposèrent dans la baie de Yokohama un bateau français à des samouraïs nippons en 1868.

Devenu graveur, Eugène Delawarde, en tant que fils aîné de veuve, ne fait qu’un service militaire d’un an en 1903-1904 au 15e bataillon d’artillerie. Cependant, l’année suivante, il perd sa mère et se retrouve alors déchu de ses droits à dispense, pendant lequel il devient brigadier. Il doit donc faire un second service militaire, toujours dans l’artillerie ; il perd ses galons de brigadier et redevient canonnier. Il vit dans le 10e arrondissement de Paris, rue du Faubourg-Saint-Denis puis s’installe galerie de la Bourse, à côté de la boutique où il travaille.

Le premier mariage de Delawarde durera peu ; il est célébré en septembre 1908 à Paris (10e arr.) avec Charlotte Renée Pâquet, mais le divorce intervient dès juillet 1911. Il a une fille en août 1912 avec sa nouvelle compagne, Mathilde Célina Blot, qu’il épouse Paris (15e arr.) en mars 1913. Le mois suivant, Delawarde rachète le commerce de graveur héraldiste où il était employé et le transfère rue Croix-des-Petits-Champs.

Mobilisé dès le début de la première guerre mondiale, toujours dans l’artillerie, il retrouve dès novembre son grade de brigadier puis devient maréchal des logis en août 1915. Il est nommé sous-lieutenant à titre temporaire en mai 1917 et embarque de Marseille pour rejoindre l’armée d’Orient avec le 109e régiment d’artillerie lourde. Après avoir été confirmé dans son grade, il est rapatrié en janvier 1919 et démobilisé en avril. Dans la réserve, il devient lieutenant en juin 1919.

Le comportement de Delawarde lui vaut deux citations à l’ordre du régiment en octobre 1916 puis en novembre 1918, ainsi qu’une autre à l’ordre de l’armée en décembre 1918. Il est décoré de la Croix de guerre.

Après-guerre, Delawarde déplace son atelier de graveur héraldiste et son logement rue de Paris, dans le centre de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il y est installé en 1925 et s’implique, cette année-là, dans la reconstitution du comité d’union et d’action républicaines dont Félix Soulié est le président. Il est membre de ce rassemblement local des conservateurs et libéraux, au côté de plusieurs personnalités locales, comme le futur adjoint René Kirbühler, ou Georges Defert, qui sera maire en 1953.

Dans sa nouvelle ville, Delawarde change de métier. Il devient entrepreneur de transport en 1926, obtenant en janvier 1928 le marché d’enlèvement des ordures ménagères grâce à sa proposition de remplacement des voitures hippomobiles par des automobiles pour accélérer le service. Cependant, il fait faillite en mars 1929. Il poursuivra ensuite le travail de camionneur.

En février 1935, le comité dont Delawarde est membre se transforme en Union des républicains, à vocation uniquement municipale. Une incompatibilité est édictée entre les fonctions de membre du bureau et de conseiller municipal. Kirbühler devient président et Delawarde, secrétaire général. Léon Lesestre, président sortant est nommé président d’honneur avant d’être élu deux mois plus tard maire.

L’Union des républicains de Joinville publie en avril un décide, en avril, « de rompre l’union précédemment établie avec les radicaux pour faire une liste composée en totalité d’éléments modérés et nationaux ». L’argument est de politique nationale, car elle dit se souvenir « des fusillades du 6 février, des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons ». Elle présente un programme de diminution des « charges écrasantes », atténuation des dépenses publiques, simplification des rouages administratifs et « application des lois sociales. »

Delawarde s’implique dans la vie sociale locale. Il est secrétaire en 1934 de l’Union des commerçants et industriels dont Lucien Girard est le président. Il continue cette fonction en 1936. Il s’associe en mai 1934 à la création d’un comité de soutien aux chômeurs, mouvement humanitaire porté par des commerçants. En 1937, il contribue à la Société d’encouragement au dévouement, portée par des directeurs d’école.

L’activité de transport de marchandises de Delawarde va prendre un curieux tournant en 1936. Le quotidien communiste L'Humanité l’accuse, en novembre, de briser le blocus sur les exportations d’armes pour les belligérants de la guerre civile espagnole. Il convoie, via l’Italie de Mussolini, 80 tonnes de matériel de guerre, dont 40 obusiers et 4 000 obus, à destination des troupes rebelles du général Franco, insurgé contre le gouvernement républicain, sous une fausse destination soi-disant pour le Pérou.

Deux ans plus tard, en décembre 1938, c’est le quotidien royaliste Action française qui l’accuse au contraire de « trafic pour l'Espagne rouge ». Prétextant un chargement pour Rangoon, en Birmanie, douze camions affrétés par Delawarde emportent 600 tonnes de munitions à Marseille pour une destination que le journal d’extrême-droite estime être Barcelone, dernier bastion des troupes républicaines.

La circulation n’est pas sans danger. Eugène Delawarde blesse sérieusement aux jambes un agriculteur de Cannes-Écluse (Seine-et-Marne) en octobre 1937 alors qu’il circulait de nuit. Plus grave, en novembre 1938, près de Rouen, un camion de la maison Delawarde chargé de caisses d'obus prend feu. La déflagration fut très violente. Les maisons voisines, dont les habitants avaient pu être évacués à temps, ont été très endommagées. Les lignes téléphoniques ont été coupées pendant plusieurs heures. Il n’y eut cependant aucun blessé.

Pendant la deuxième guerre mondiale, le comité de Joinville d’assistance aux prisonniers, enregistre en février 1943 les dons de Delawarde l’année précédente.

Eugène Jules Maurice Delawarde meurt le 9 mai 1947 à Joinville. Il était âgé de 65 ans et père de quatre enfants. En décembre 1936, il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire pour ses 33 ans de services et 4 campagnes.

 

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5 juin 2020 5 05 /06 /juin /2020 00:01

Eugène Auguste Delawarde naît le 12 mai 1848 à Paris (8e arr.). Il est le fils de Marguerite Julie Leconte et de son mari Jean Baptiste Marin Delawarde.

Engagé dans la marine de guerre impériale française, Delawarde embarque en 1867 sur la corvette Dupleix, commandée par le capitaine de vaisseau Bergasse Dupetit-Thouars. Le bateau arrive à Yokohama en février 1868, au cours de la révolution japonaise. Le 8 mars, une chaloupe à vapeur envoyée à terre à Sakai, près d'Osaka, est attaquée par des samouraïs du prince de Tosa. Un officier et dix marins sont tués. Dupetit-Thouars exige réparation. Mutsuhito, l’empereur du Japon (qu’on désigne alors en France sous le nom de Mikado), qui vient d’inaugurer l’ère Meiji et souhaite améliorer ses relations avec les pays étrangers, décide de lui donner satisfaction. Les coupables sont arrêtés et vingt d'entre eux sont condamnés à la peine capitale. L'exécution a lieu le 14 mars, cependant après la décapitation des onze premiers samouraïs, Dupetit-Thouars demande la grâce des autres. Il acquiert ainsi une réputation dans l’entourage du monarque, auquel le Dupleix rendra, pour la première fois de la part d’un navire occidental, les honneurs protocolaires réservés aux souverains le 16 avril 1868.

Bien que blessé, Delawarde réussit, avec un officier et quatre autres marins, à rejoindre le vaisseau. Il obtiendra un confortable dédommagement, se montant à 20 000 francs, somme très conséquente à cette époque (équivalente à environ 60 000 euros). Le ministre de la marine et des colonies leur confère en mai 1868 la médaille militaire « en récompense de la courageuse énergie dont ils ont fait preuve lors de l’agression. »

Toujours matelot sur le Dupleix, Delawarde apprend, alors qu’il est en Cochinchine (act. Vietnam), le lancement d'une souscription pour la reconstruction du palais de la Légion d'honneur, détruit lors de la révolution de la Commune de Paris le 23 mai 1871. Il décide de souscrire pour une somme de 500 francs, ce qui le place en tête d’une liste de souscription publiée le 8 décembre 1871 et fait sans doute de très loin de lui le plus gros contributeur, parmi les titulaires de la médaille militaire, gérée par la chancellerie de la Légion d'honneur. En effet, la plupart des dons des décorés de cette médaille se situent entre un et dix francs, ne dépassant que très rarement vingt francs.

Lorsque le grand chancelier, Joseph Vinoy, reçoit le courrier de Delawarde, il est incrédule s’étonnant qu’un matelot de 3e classe puisse avoir une telle somme. Il s’adresse au ministre de la marine et des colonies, Louis Pothuau, craignant une mystification. Finalement, c’est après leur retour en France en fin d’année 1871, le capitaine Dupetit-Thouars qui le conduit lui-même à la chancellerie, où il remet la somme au général Vinoy. Le quotidien Le Figaro fit un récit très détaillé de cette affaire le 9 décembre 1871.

Devenu serrurier, vit dans le quartier des fabricants de meubles à Paris (12e arr.) d’abord rue Beccaria puis rue Crozatier. Il épouse en juin 1872 Julia Hélène Eugénie Leclerc, âgée de tout juste 16 ans. Leur relation ne semble pas simple, car lors de la naissance de leur deuxième fille, en septembre 1875, l’état-civil le mentionne comme père mais précise « résidence inconnue. »

Il renoue cependant avec son épouse et s’installe dans le 18e arrondissement, boulevard Ornano. Eugène Jules Maurice Delawarde meurt le 8 décembre 1947 à Paris (18e arr.), un mois avant la naissance de son fils.

Ce dernier, Eugène Delawarde (1882-1947), est officier d’artillerie, graveur puis entrepreneur de transports. Il fut secrétaire général du Comité d’union républicaine et d’action sociale de Joinville-le-Pont (conservateur). Il a été décoré de la Croix de guerre et fait chevalier de la Légion d’honneur.

 

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3 juin 2020 3 03 /06 /juin /2020 00:01

Albert Favin naît le 18 mars 1884 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Alix Bathilde Bigé et de son époux, Victor François Favin, chauffeur mécanicien.

En 1904, Albert Favin exerce le même métier de chauffeur mécanicien et a déménagé avec ses parents dans la commune riveraine de Joinville-le-Pont. Il travaille à l’usine des eaux de la ville de Paris dans cette localité. Il y conduira toute sa carrière professionnelle, étant nommé en 1924 maître-chauffeur.

Le service militaire de Favin se déroule entre septembre 1905 et septembre 1907 dans la 7e section de Commis et ouvriers d'administration (COA). Pendant la première guerre mondiale, il est mobilisé dans la 24e section de Commis et ouvriers d'administration puis passe en décembre 1915 au 55e régiment d’infanterie avant d’être affecté en mai 1916 aux ateliers de construction de Puteaux (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il rejoint en juillet 1917 le 1er régiment de génie.

Lors des élections municipales qui suivent le conflit, en novembre 1919, Albert Favin est candidat en huitième position sur la liste socialiste unifiée (SFIO) conduite par Georges Laruelle, ancien conseiller municipal.

Au premier tour, la liste socialiste fait face à une liste conduite par Henri Vel-Durand (radicaux dissidents, radicaux-socialistes officiels et socialistes indépendants, dont plusieurs anciens de la SFIO) et à une liste libérale et conservatrice. Elle obtient une moyenne de 500 voix, soit 30,1% des 1 695 suffrages exprimés pour 1 715 votants sur 2 491 inscrits. Au second tour, face à la seule liste de Vel-Durand, la liste SFIO obtient 502, 34,3% des 1 518 suffrages exprimés pour 1 537 votants. Elle n’a pas d’élu. Favin avait obtenu 500 voix au premier tour (30,1%) et 496 au second (32,7%).

Comme l’ensemble de la section de Joinville de la SFIO, Favin adhère en décembre 1920 au parti communiste SFIC. Il souscrit, en avril 1921, en faveur du développement de la nouvelle formation.

Marié en juillet 1908 à Saint-Maurice avec une plumassière, Maria Prévost (née Stöcklé), il aura une fille et élèvera la fille d’un premier mariage de son épouse.

Après avoir reçu la médaille d’honneur communale en juillet 1929, Favin prend sa retraite en tant que brigadier-chauffeur en avril 1939.

Peut-être est-ce lui qui, en 1971, contribue à la solidarité syndicale dans le journal des retraités des services publics du syndicat CGT, La Voix des anciens.

Albert Favin meurt le 1er septembre 1974 à Créteil  (Val-de-Marne). Il résidait probablement encore à Joinville et était âgé de 90 ans.

La rue du Canal à Joinville-le-Pont

 

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2 juin 2020 2 02 /06 /juin /2020 00:01

Ernest Barberolle naît le 16 octobre 1861 à Paris (5e arr.). Il est le fils Marie Dauphin, couturière, et de son mari époux Marie Barberolle, employé. Il est d’abord sertisseur puis joailler rue de Turbigo à Paris (3e arr.). Il épouse, vers 1890, Jeanne Marie Camille Desportes.

L’activité sportive de Barberolle commence à l’aviron en 1881. Après avoir été rameur, Barberolle est barreur dès le printemps 1882 pour les équipes de la Société nautique de la Marne (SN Marne), installée sur l’île Fanac à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dont les couleurs sont bleu et blanc. Il pèse alors 49 kilos, un poids qu’il dépassera un peu au cours de sa carrière, mais en 1936, il est encore mesuré à 52 kilos. Il est de taille réduite (1 m. 55) et était surnommé Petit Barberolle, son faible poids et la sûreté de son coup d'œil en firent un barreur émérite selon ses camarades. Dans le « monde léger » des barreurs, il est considéré comme un roi par Germain Chaussat en 1921.

Barberolle, 1901, à gauche

Entre 1893 et 1897, se réoriente vers le cyclisme sur route comme sur piste, de nouveau avec un club de Joinville-le-Pont, le Vélo-Club de Joinville. Il est sprinter, remportant un course sur piste au vélodrome de l’Est à Paris en juillet 1897.

Pour se rapprocher de son lieu d’entraînement, la famille Barberolle déménage à Joinville et s’installe sur l’île Fanac en 1910 ou 1911. Barberolle revient à l’aviron.

La SN Marne est une des plus prestigieuses formations de l’aviron français. Un des moments forts de la saison est le match par bateaux de huit rameurs et un barreur, qu’elle dispute au printemps contre le Rowing club de Paris. En 1938, la presse calcula que Barberolle avait gagné deux fois le match en qualité de rameur, barré vingt et une fois le huit de la SN Marne et obtenu quatorze fois à la victoire.

Sélection aux Jeux olympiques d'été de 1920 à Anvers, Ernest Barberolle dispute avec Gabriel Poix et Maurice Bouton l'épreuve d’aviron de deux avec barreur. Ils remportent la médaille d'argent. Il est alors âgé de 58 ans. Les journaux le qualifient de scientifique, rusé et fougueux. Vers cette époque, Barberolle abandonne son activité de joailler.

Au cours des années 1930, avec son avancée en âge, la popularité de Barberolle augmente. Il est qualifié de maître barreur par une athlète, Mlle Chevassus, dont il barre l’embarcation. La presse remarque qu’il est inamovible, soulignant la façon dont il coordonnait ses rameurs en hurlant dans son porte-voix. L’âge n’empêche pas Barberolle d’avoir un comportement sanguin. Ainsi, après le match à huit rameurs entre la SN Marne et le Rowing-Club de Paris en 1936, remporté par les joinvillais, Boutteny, président du Rowing-Club, reproche à Barberolle d'avoir légèrement coupé la ligne du bateau du Rowing après le pont de Saint-Cloud. En réplique, le barreur frappa le dirigeant d'un coup de poing. Selon les journaux, « l'incident n'eut pas de suite, mais Barberolle mit assez de temps à se calmer. »

À 78 ans, Barberolle participe encore au match annuel de mai 1938. C’est semble-t-il sa dernière participation à une course officielle.

Déjà en 1926, le quotidien La Presse considérait que « l’ancêtre est chaque année plus jeune ». Dans un long portrait qu’il lui consacre en octobre 1927, H. Coutance, dans le même journal, considère que « Barberolle c'est tout le rowing parisien ». Il passe sa vie sur l’eau, « quelquefois en canoë, d'autrefois il se contente d'une barquette qu'on dirait construite pour un enfant », il est « affable, gai luron. »

Ernest Barberolle meurt le 5 septembre 1948 à Joinville. Il était âgé de 86 ans et avait eu deux filles. Outre sa médaille olympique, Ernest Barberolle avait obtenu une médaille d'or de l'Éducation physique en mai 1938.

Son neveu, Lucien Barberolle (1885-apr. 1950), graveur-ciseleur, fut conseiller municipal de Joinville-le-Pont (1925-1929), de tendance républicain socialiste indépendant (centre-droit) ; il était également peintre et sculpteur, décoré de la Croix de guerre.

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31 mai 2020 7 31 /05 /mai /2020 00:01

Didier Dessein naît le 6 juin 1825 à Chassigny (Haute-Marne). Il est le fils Jeanne Lejour et de son mari, Jean Baptiste Dessein, cabaretier.

Le premier mariage de Dessein se déroule à Paris (3e arr.), quelques jours avant le déclenchement de la révolution de février 1848 qui renverse la monarchie de Juillet et installe la deuxième République. Il épouse Anne Joséphine Adèle Grassot, fille du patron chez lequel il était apprenti ferblantier, et reprend cette même année la fabrique de jouets de son beau-père, qui avait été fondée en 1823. Cependant, sa femme meurt trois ans plus tard.

Les deuxièmes noces de Dessein ne dureront pas non plus. Marié en mai 1852 à Paris (3e arr.) avec Sophie Catherine Chalmard, il est de nouveau veuf en mars 1854. Dessein se remarie en avril 1855, toujours à Paris (3e arr.) avec Anne Augustine Symon.

Le magasin de bimbeloterie, rue des Gravilliers, vend notamment des petits soldats en métal ou des maisons de poupée ; il est déplacé en 1863 rue Chapon, toujours dans le 3e arrondissement. Il eut pendant longtemps beaucoup de peine à lutter contre la concurrence allemande. Cependant, la société se développa, fabricant de nouveaux produits comme des chemins de fer ou des bateaux à vapeur miniatures, qu’elle fut parmi les premières à vendre. La manufacture obtint une médaille d’or lors de l’exposition universelle de Paris en 1867.

En 1874, Didier Dessein déposa un brevet pour des « perfectionnements dans la fabrication des jouets mécaniques roulants », essentiellement pour des locomotives motorisées à roues.

Dessin extrait du brevet de Didier Dessein

En 1880, on comptait 200 ouvriers et ouvrières dans la fabrique ; elle exportait en Allemagne des articles que précédemment elle importait, par exemple de soldats de plomb d’infanterie ou de cavalerie, posés sur des supports en bois. Didier Dessein confia la direction à son beau-fils, Georges Potier, issu du premier mariage de sa troisième épouse. Ce dernier poursuivit l’exploitation, fondant la marque DS. Il fit breveter une méthode de fabrication par impression chromolithographique.

Au cours de l’exposition universelle de 1878 à Paris, Didier Dessein est membre du jury. Son entreprise reçoit de nouveau une médaille d’or. Après le décès de Georges Potier en mars 1884, la fabrique sera reprise par Edmond et Fernand Lefèvre et adoptera la marque FV-DS. À l’issue d’un regroupement avec cinq autres producteurs, la société Le Jouet de Paris (JEP) est fondée en 1901.

Les Dessein acquièrent, avant 1875, une résidence secondaire à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), probablement située 6, rue Vautier dans une zone résidentielle du centre-ville. Didier Dessein contribue cette année-là aux secours aux victimes des inondations de la Marne.

Lors d’élections municipales partielles, organisées à Joinville en 1879 pour compléter le conseil suite à plusieurs démissions, D. Dessein est élu en compagnie de l’opticien Pierre Bigot (1820-1903) et du joailler Louis Legendre (1848-1894). Le maire est le républicain modéré Gabriel Pinson (1835-1888), restaurateur.

En septembre 1879, Dessein se range aux côtés du maire dans le conflit qui déchire le conseil municipal à propos d’une initiative d’Alphonse Demeestère, qui a lancé une souscription en faveur d’un ancien communard, libéré et malade, Alfred Morandy. La majorité de l’assemblée locale adopte une motion dans laquelle douze élus (sur 21) « blâment sévèrement le citoyen Demeestère » avec lequel se solidarisent, par contre, les élus les plus progressistes comme Diot et Vaudey.

Lors des élections municipales générales de 1881, Dessein n’est pas réélu à Joinville. Il est nommé administrateur du bureau de bienfaisance du 3e arrondissement de Paris et continuera d’exercer cette fonction les années suivantes.

Didier Dessein meurt le 6 juin 1885 à Paris (11e arr.), jour de son 60e anniversaire. Il résidait boulevard Voltaire dans cet arrondissement depuis qu’il avait cessé son activité industrielle en 1876. Il avait eu une fille avec sa troisième épouse.

Maquette de bateau à vapeur de l'atelier de Didier Dessein, vers 1860

 

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25 mai 2020 1 25 /05 /mai /2020 00:01

Début de la biographie de Georges Scornet

Georges Auguste Scornet naît le 31 août 1878 à Landerneau (Finistère). Il est le fils d’Yvonne Marie Croson et de son époux François Marie Scornet, sabotier.

En 1896, alors que ses parents habitent à Bréhal (Manche), Georges Scornet est employé de commerce à Bégard (Côtes-du-Nord, act. Côtes-d’Armor). Il devance son service militaire et s’engage pour quatre ans à Guingamp en novembre. Il est affecté au 24e régiment de dragons, basé à Dinan. Scornet quitte l’armée en 1900 avec le grade de maréchal des logis. Dans la réserve, il est promu adjudant en mars 1902.

Georges Scornet épouse à Dinan en juin 1900, Émilie Augustine Marie Rose Hervé, fille d’une commerçante. Reprenant une activité de représentant de commerce en vins, il est embauché par M. Gault en août 1900. Apprécié par son patron, il détourne en 1904 et 1905 une partie des sommes qu’il aurait dû remettre à son employeur. Arguant qu’il avait besoin de plus des moyens pour ses tournées, il reconnaît avoir gardé 19 000 francs, à comparer avec son salaire annuel de 1 800 francs (hors commissions). Ayant commencé à rembourser, il est condamné le 21 décembre 1905 par le tribunal correctionnel de Dinan à un an de prison avec sursis et 50 francs d’amende. En conséquence, il est également démis de son grade militaire.

La famille Scornet, dans laquelle deux filles sont nées, quitte la Bretagne pour s’installer en région parisienne à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). En 1911, elle est installée route de Brie (act. av. Galliéni, dans le quartier de Polangis). Georges Scornet est représentant aux Galeries réunies à Paris et son épouse, Émilie Scornet, est employée dans les usines cinématographiques Pathé, situées dans le même quartier à Joinville.

L’engagement en politique de Georges Scornet est attesté à partir de 1910. Il est membre de la section de Joinville du parti socialiste SFIO. Il signe, en compagnie du secrétaire de la section, Émile Lebègue, un appel avec des libéraux et des conservateurs à une réunion fin juin 1910 pour dénoncer « l’incurie municipale », incapable selon eux de refaire une voie de la commune, le chemin de Brétigny, en mauvais état du fait du passage de charriots depuis le port sur la Marne. Cette affaire est l’un des moyens utilisé pour combattre la longue domination des radicaux-socialistes sur la vie politique locale au moment où le maire Eugène Voisin est vieux et malade et n’entend pas se représenter.

En avril 1912, Scornet présente sa candidature pour figurer sur une liste socialiste pour les élections municipales du mois suivant ; ce sera la première fois qu’une liste complète sera présentée par les socialistes à Joinville. Elle est ratifiée par la fédération SFIO de la Seine. Le scrutin est caractérisé par un accord des trois listes d’opposition, qui conviennent de fusionner au second tour au prorata de leur score du premier tour. Si les résultats exacts ne sont pas connus, la coalescence des opposants se fait sur la base de dix candidats pour les radicaux dissidents de Mermet et Vel-Durand, sept pour la SFIO et six pour les libéraux et conservateurs. Au second tour, les radicaux-socialistes sont battus, et la coalition emporte les 23 sièges. Scornet est élu en compagnie de six autres adhérents à la SFIO : Laruelle, Lebègue, Perrin, Flambard, Lacroix et Petit. Contrairement aux libéraux et conservateurs, les conseillers SFIO n’entrent pas au bureau municipal, mais ils votent les budgets et mesures essentielles de la municipalité.

En avril 1913, Scornet est l’un des orateurs, avec Lebègue, Petit, Lacroix et Flambard, d’une réunion socialiste convoquée à Joinville.

Pendant la première guerre mondiale, Scornet est mobilisé au 276e régiment territorial d’infanterie, unité de réserve, stationné à Caen (Calvados) puis en Bretagne dans une section de remonte de chevaux. Cependant, il demande à être affecté à une unité combattante, et rejoint le 225e régiment d’infanterie. Il recouvre des galons, de brigadier en septembre 1916 puis de maréchal des logis en janvier 1918. Intoxiqué au gaz en août 1918, il est hospitalisé deux semaines et retrouve son régiment fin septembre. En octobre, il est cité à l’ordre du régiment : « S’est manifesté en toutes circonstances comme un homme de devoir. A rempli toutes les missions souvent périlleuses qui lui ont été confiées comme agent de liaison entre son chef de bataillon et le colonel ». Il obtient la Croix de guerre avec étoile de bronze.

Il est démobilisé en janvier 1919. Sa condamnation a été effacée par le procureur de Brest (Finistère) et il est réhabilité de droit en septembre 1918.

À suivre

Georges Scornet, 1933

 

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11 mai 2020 1 11 /05 /mai /2020 00:01

Benoit Bayard naît le 23 décembre 1874 à Monétay-sur-Loire (Allier). Il est le fils aîné des dix enfants de Magdeleine Minard et de son marie Benoît Bayard, cultivateurs métayers, dont trois sont prénommés Benoit.

Alors cultivateur à Diou (Allier), Benoit Bayard épouse dans cette commune, en juillet 1902, Philiberte Tillier, originaire du Pin, résidant alors à Paris (12e arr.).

Installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1909, les Bayard résident dans le quartier du Centre, rue de Paris. Benoit Bayard est ouvrier à l’établissement de la Monnaie et des médailles (Monnaie de Paris). Il y sera ensuite employé en tant qu’huissier. Son frère Gilbert, qui a épousé une sœur de sa femme, travaille également à la Monnaie et vit dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés ; il reprendra, après la première guerre mondiale, le logement occupé précédemment par Benoit Bayard à Joinville.

Au cours du conflit mondial, Benoit Bayard est mobilisé dans le 358e régiment d’infanterie.

Après-guerre, la famille déménage à Viroflay (Seine-et-Oise, act. Yvelines). En 1931, elle vit dans le quartier du Marais, sur la rive droite, rue Julien-Certain.

Selon les archives des historiens de la coopération Jean Gaumont et Gaston Prache, Benoit Bayard adhéra au Parti socialiste SFIO ainsi qu'au mouvement coopératif de consommation à Viroflay.

Benoit Bayard meurt le 3 septembre 1940 à Viroflay. Il était âgé de 65 ans.

Son fils André Bayard fut également militant socialiste SFIO à Viroflay et responsable du mouvement coopératif en Île-de-France.

 

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5 mai 2020 2 05 /05 /mai /2020 00:01

Émile Jean Desportes naît le 24 octobre 1840 à Paris (8e arr.). Il est le fils de Louise Florentine Talabas et de son époux, François Desportes, employé de commerce.

Devenu lui-même employé de commerce, Émile Desportes épouse en mai 1863 à Tonnerre (Yonne) Louise Victorine Hullin. Ils auront trois enfants.

Installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Desportes y retrouve son cousin Jean Ferdinand Lucot (1831-1885), entrepreneur propriétaire et conseiller municipal (1870-1874; 1876-1878 puis 1881-1885). Il réside dans le quartier du Centre, allée des Marronniers (act. rue Eugène Voisin). Sa propriété est qualifiée de château Les Marronniers.

Desportes est convoqué en mars 1888 comme juré dans un jury d’assises. Il participe également avec de nombreux élus au bal donné par la Fanfare municipale au profit des pauvres en avril de la même année.

C’est en juillet 1890 qu’Émile Desportes crée une société littéraire, musicale et dansante à Joinville, L’Espérance, dont il est le président avec comme vice-président le journaliste et conseiller municipal radical-socialiste Henry Vaudémont. Son mandat sera cependant court, puisqu’il laisse Vaudémont présider la première séance ce même mois et cède dès le mois suivant la place de président au maire, Eugène Voisin tandis que le député, Jules Ferdinand Baulard, également radical-socialiste, devient président d’honneur et que Vaudémont reste vice-président. Paul Desportes, fils d’Émile, est nommé trésorier. Jules Alger, négociant, succède fin août à Eugène Voisin, sans doute sous la pression de la préfecture qui voyait d’un mauvais œil qu’il assume une telle fonction, alors qu’il était entrepreneur de fêtes et maire de la commune. L’Espérance donne un grand bal en octobre 1890 puis semble cesser son activité.

Sur le plan politique, Desportes est le secrétaire de la séance publique de compte-rendu de mandat du conseil municipal en octobre 1891. Il s’agit d’une première dans la commune, voulue par Henry Vaudémont et ses camarades radicaux-socialistes. La séance est présidée par le Baulard.

En février 1895, Desportes est membre du comité directeur du Vélo-Club de Joinville, présidé par Laforest.

Émile Desportes meurt le 11 mars 1895 à Joinville. Il était âgé de 54 ans. Après son décès, sa veuve Louise Desportes devint membre en 1904 du comité joinvillais de la Société pour la propagation de l'allaitement maternel, principale organisation humanitaire locale. La Société rassemble principalement des épouses d’élus radicaux. Sa fille cadette, Jeanne, épousa le vice-champion olympique d’aviron, Ernest Barberolle, barreur du club emblématique de Joinville, la Société nautique de la Marne.

Joinville en 1885

 

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25 avril 2020 6 25 /04 /avril /2020 01:01

Pierre Louis Perre naît le 29 janvier 1847 à Lyon. Il est le fils de Catherine Baume et de son époux, Pierre Michel Perre, sculpteur. Il fait des études à l’École impériale des Beaux-Arts de la ville où il obtient, en 1862, un prix dans la discipline « Principes et bosse » dont le professeur est le peintre Pierre Bonirote.

Pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871, Perre est mobilisé dans l’armée française. Il a adopté le prénom de Pétrus.

Ayant ouvert une bijouterie en or rue du Temple à Paris (3e arr.), il s’y marie en octobre 1873 avec Angéline Hugon, originaire de Franche-Comté. Après la naissance de deux enfants, la famille s’installe rue du Parc-Royal (4e arr.) où il exploite une bijouterie jusqu’environ 1887.

Après avoir été marbrier, Perre devient constructeur de bateaux de plaisance à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il s’établit sur le quai de la Marne pendant les années 1890. Il est un des introducteur de cette activité qui fut, jusqu’à la première guerre mondiale, florissante sur les bords de Marne.

Le premier engagement public de Perre se situe dans le cadre sportif. Il est le secrétaire des courses de la Société de la voile de Nogent-Joinville, présidée par P. Meurgey, qui s’est reconstituée en 1896 après une mise en sommeil (elle avait été fondée en 1888). Le siège du club est situé à côté de l’atelier de Perre, qui en assure la gestion. Des régates sont organisées les dimanches matin et on compte 13 voiliers en 1900. Abandonnant le secrétariat en 1901, Perre continue de siéger au conseil d’administration au moment où la Société lance une course pour yachts à moteur entre Joinville et Neuilly-sur-Marne.

Vers 1903, Perre cède son activité nautique à son fils Armand, qui connaîtra trois ans après des difficultés économiques. Pour sa part, Pétrus Perre se lance en politique en étant candidat pour les élections municipales de mai 1904 sur la liste conduite par le maire sortant Eugène Voisin, qui est soutenue par le comité radical-socialiste local. Elle se présente face à une liste conservatrice, composée de quatre conseillers municipaux sortants qui ont rompu avec le maire, et  une liste socialiste-révolutionnaire. Alors qu’il s’était jusqu’ici montré assez prudent sur le plan politique, Voisin accepte cette fois de faire campagne pour le programme radical-socialiste et contre le nationalisme et le cléricalisme de ses adversaires. La liste Voisin obtient au total des deux tours 22 des 23 sièges à pourvoir, n’en laissant qu’un seul ses opposants de droite. Au premier tour Perre recueille 573 voix soit 51,2% des 1 119 suffrages exprimés pour 1 363 inscrits. Il est élu.

L’ancien député Jules Ferdinand Baulard, qui a contribué à implanter le radicalisme dans l’Est parisien, est satisfait du résultat. Il considère que sa formation et ses amis, qui avaient « été considérés pendant longtemps comme des anarchistes qui voulaient tout bouleverser » va être en mesure de « décrasser notre commune ».

En mai 1908, pour les élections municipales suivantes, tous les élus sortants qui se représentent sont membres du comité radical-socialiste. La liste du maire fait face à une liste socialiste SFIO et une liste socialiste évolutionniste, composée d’anciens socialistes et de personnalités plus libérales. La liste Eugène Voisin conserve 21 des 23 sièges, dont six sont pourvus au premier tour et Perre en fait partie. Perre a eu 648 votes pour 1 319 inscrits.

Il participe, en juin 1909 à une rencontre avec le sous-secrétaire d’État à l’intérieur, Adolphe Maujan, par ailleurs député de la circonscription et également radical, pour discuter de la règlementation applicable à la construction des bateaux destinés au canotage que le gouvernement entend réglementer, eu égard au grand nombre d’accidents et de noyades. Les sports nautiques et le tourisme des bords de Marne sont une activité économique majeure à Joinville.

L’inondation centennale de la Marne de janvier 1910, qui recouvre une grande partie des terrains riverains et oblige à l’arrêt des activités économiques ainsi qu’aux relogements de centaines de familles dans la commune, touche un tiers du territoire municipal et 53 rues sur 89. Perre, qui a déménagé avenue de l’Étoile, à proximité de son ancien atelier, a organisé tout seul le service de sauvetage dans son quartier. Lorsque l’eau commence  se retirer, dans la troisième semaine de février, Perre participe à l’organisation des désinfections.

Du fait de cet engagement, sa santé se dégrade et Perre est absent de la réunion de compte-rendu de mandat du conseil municipal tenue à la fin du même mois. Dans les graves crises qui secouent le groupe radical-socialiste et la municipalité, Perre reste solidaire du maire, Eugène Voisin, malade, et de la majorité sortante mais ne peut plus participer aux activités publiques.

Il n’est probablement pas candidat au renouvellement de son mandat lors des élections municipales de mai 1912, qui voient la défaite des radicaux face à une coalition de dissidents, de libéraux, de conservateurs et de socialistes SFIO. Perre déménage avec sa femme et son fils pour aller habiter à Puteaux, avenue de la République. Il y meurt le 3 décembre 1913, à l’âge de 66 ans et est inhumé au cimetière Montparnasse

Ses obsèques civiles, des délégations du comité radical-socialiste, de la société des Vétérans de la guerre de 1870, et de la libre-pensée de Joinville sont présentes, conduites par Jacob Kauff, autre constructeur de bateaux, le futur maire Georges Briolay et le chimiste Louis Rey. Par contre, signe des tensions persistantes, le nouveau conseil municipal élu en 1912 n’est pas représenté.

Pétrus Perre avait obtenu plusieurs récompenses pour son dévouement, une première fois en août 1887 pour avoir porté secours en 1886 à des personnes en danger de se noyer puis, une médaille de bronze en janvier 1911 pour son comportement lors de l’inondation de l’année précédente. Il reçut également les palmes d’officier d’académie et une médaille d'argent en janvier 1912, à l’occasion de l’inauguration de l’agrandissement de la mairie de Joinville. il allait recevoir la médaille commémorative d’ancien combattant de 1870 lorsque sa mort est survenue.

Joinville sous les eaux en 1870

 

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23 avril 2020 4 23 /04 /avril /2020 01:01

Jacob Kauff naît le 16 mai 1857 à Courbevoie (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il est le fils de Caroline Elvire Bascou, blanchisseuse et de Jacob Kauff, grenadier au 1er régiment de la Garde impériale, qui ne sont pas mariés mais vivent ensemble dans la caserne de la Garde dans la commune. Son père le reconnaît à la naissance, sa mère fera de même en 1893.

Devenu menuisier Jacob Kauff épouse en mars 1883 à Neuilly-sur-Seine (Seine, act. Hauts-de-Seine) Marguerite Stock, couturière.

Ayant repris l’atelier de construction de bateaux de Charles Strologo à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), situé au 71, quai de la Marne Kauff y poursuivait la construction de canots et canoës. Il y est installé avec son épouse en 1909. Il l’exploite toujours en 1913 mais il l’a cédé ensuite à Bernard Renault, qui en est le patron en 1921. Les bâtiments ont été détruits pour permettre le passage de l’autoroute A4 en viaduc au-dessus de Joinville au cours des années 1970.

Après les graves inondations qui ont submergé une grande partie des communes riveraines de la Marne au premier trimestre 1910, Kauff est désigné par le préfet de la Seine comme marinier prud’homme. Il est chargé de l’organisation des secours par bateau pour la partie située en amont du pont de Joinville. Un autre marinier prud’homme a en charge l’aval, Arnoult, basé quai Moisson (act. quai Gabriel-Péri).

L’importance du sauvetage était majeure, non seulement en cas d’inondation, mais encore lors des parties de canot, très populaire les samedis et dimanche sur les bords de Marne et en particulier à Joinville.

En décembre 1913, Kauff représente le comité radical-socialiste de Joinville aux obsèques civiles de Pétrus Perre, autre constructeur de bateaux, ancien conseiller municipal de la commune. Deux autres représentants de cette tendance sont là, Georges Briolay (futur maire de la commune), en tant que délégué des Vétérans de la guerre de 1870-1871, et Louis Rey, au titre de la libre-pensée. Kauff est alors âgé de 56 ans.

La date de décès de Jacob Kauff n’est pas connue.

L’inondation de la Marne en 1910

 

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