Jean Arthur Combalet naît le 4 janvier 1855 à Saint-Cyprien (Dordogne). Il est le fils d’une lingère, Marie Combalet et d’un père inconnu ; sa mère le reconnaîtra comme son fils en 1888. La première année, il est élevé par Marguerite Bézat, boulangère à Saint-Cyprien.
En 1868, âgé de 13 ans, il fut envoyé à Bordeaux comme clerc d’huissier puis devint premier clerc. Il s’inscrit dans la classe de Gaston Sarreau, professeur de piano et de chant au conservatoire Sainte-Cécile. D’autres chanteurs réputés ont fréquenté le même enseignement, comme Jean-Alexandre Talazac, ténor et Solve, baryton du Théâtre-Lyrique.
Adoptant désormais le pseudonyme de Cobalet, il obtint le premier prix de chant en 1876. La conscription pour le service militaire se faisant par tirage au sort, Cobalet est incorporé, pour cinq ans, au 3e régiment d’infanterie de marine à Rochefort (Charente-Inférieure, act. Charente-Maritime). Dans la réserve, Cobalet est nommé sous-lieutenant en janvier 1888 puis lieutenant au début de l’année 1891.
Il poursuit cependant ses exercices lyriques durant sa période dans la marine puis, revenu à Bordeaux en 1881, il se perfectionne au conservatoire, chantant notamment la Damnation de Faust de Berlioz et le Paradis et la Péri de Schumann.
Cobalet par Nadar

Rejoignant son camarade de cours de chant, Talazac, il se rend à Paris, obtient une audition à l’Opéra-comique auprès de son directeur, Léon Carvalho, et est tout de suite engagé pour trois années. Il débute, en septembre 1881 dans le rôle de Max, dans l’opéra-comique d’Adolphe Adam, Le Chalet. Selon Charles-Emmanuel Curinier, rédacteur du Dictionnaire national des contemporains, il eut un rapide succès « amplement justifié par la puissance et la souplesse d’une superbe voix de basse-chantante-baryton, par ses qualités de diction, ses innovations savamment nuancées et par un jeu d’acteur très étudié et pourtant naturel. »
Il créa ensuite à l’Opéra-comique Lakmé de Léo Delibes (rôle de Nilakanta), la Perle du Brésil de Gabriel et Sylvain Saint-Étienne (l’Amiral), Manon de Massenet (le comte des Grieux), Proserpine de Camille Saint-Saëns (Renzo) et le Roi d’Ys de Lalo (le Roi). Il interpréta Mignon de Thomas (Lothario) qu’il joua près de 300 fois ; Carmen de Bizet (Escamillo, 200 fois) ; Esclarmonde de Massenet (l’Évêque) ; Roméo et Juliette de Gounod (Capulet) ; l’Étoile du Nord de Meyerbeer (Peters) ; la Damnation de Faust de Berlioz, etc.
Dimitri (le Prieur) ; Benvenuto Cellini (l’Évêque) ; le Déserteur (Courchemin) ; Philémon et Baucis, Mireille, la Jolie fille de Perth, le Barbier de Séville, la Dame Blanche, etc.
Le 25 mai 1887, un violent incendie détruisit pour la seconde fois dans l’histoire la salle Favart où était implanté l'Opéra-Comique. Le sinistre s’est déroulé pendant une représentation de Mignon, œuvre d’Ambroise Thomas. Il fit 84 morts, tandis que Cobalet en ressort blessé. Il conservera toute sa vie une claudication assez prononcée.
Le mariage de Cobalet avec Cécile Solve, elle-même cantatrice et fille d’un baryton issu de la même école bordelaise, eut lieu en août 1889 à Mérignac (Gironde) et fut un évènement mondain, largement évoqué par la presse.
Cobalet quitta l’Opéra-comique en 1891, pour entamer une carrière internationale et tourner en province. Son engagement au Grand-Théâtre de Marseille à l’automne 1891 tourna court rapidement. Il joua à Londres au théâtre de Covent-Garden, puis en Russie, en Roumanie, en Turquie, etc. Il interpréta pour la première fois en France, le rôle du Hollandais dans le Vaisseau-Fantôme de Wagner à Lille en 1892. Il se consacra principalement au répertoire du grand opéra à Anvers ou à Nice où, en 1895, il contribue à la création française d’Eugène Onéguine de Tchaïkovski. En novembre 1896, il est au Théâtre des Arts de Rouen. Il joua aussi avec la troupe d'opéra d'Angoulême (Charente).
Dès 1885, Cobalet souffrait d’une maladie du cerveau. Sa santé et sa voix s’étant ensuite détériorées, il dut abandonner le théâtre. Vers 1895, il avait acquis une propriété à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier Schaken, avenue de Joinville. Il la baptisa « villa Lackmé ».
En novembre 1897, Cobalet s’était porté candidat à l’exploitation, en régie du Théâtre lyrique municipal auprès du conseil de Paris, mais il ne l’obtint pas.
Il avait commencé à donner des cours de chant, de déclamation lyrique, d’opéra et d’opéra-comique depuis 1893. Il fit partie de l’équipe de lancement du Nouveau cours, rue des Mathurins à Paris en 1899 mais réduisit son activité.
Lors des élections municipales de mai 1900 à Joinville-le-Pont, Cobalet fit partie de la liste présentée par la maire sortant, Eugène Voisin, républicain de tendance radicale-socialiste. Elle emporta, dès le premier tour, les 23 sièges à pourvoir.
En juin, c’est Cobalet qui organise un concert de la municipalité réunie chez Jullien, guinguette suitée sur l’île Fanac, au milieu de la Marne, tenue par l’adjoint au maire Honoré Jullien.
Arthur Cobalet mourut le 18 mai 1901 à Joinville. Il était âgé de 47 ans et n’avait pas d’enfant. Il était décoré des Palmes académiques en tant qu’officier d’académie depuis mai 1889.
Le peintre Raoul Boudier a réalisé un portrait de Cobalet, présenté au Salon des artistes français en 1886. Plusieurs photographes, dont Nadar, ont également réalisé son portrait.
Cobalet par Ferrand

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