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13 mai 2020 3 13 /05 /mai /2020 00:01

Début de la biographie de Charles-Pierre Chapsal

La date de naissance de Charles-Pierre Chapsal est imprécise, l’état-civil de Paris ayant été en grande partie détruit. Les sources situent sa naissance en 1787 ou 1788 à Paris mais la date de 1787 est la plus généralement admise. Il est le fils Marie Prudhomme et de son époux Pierre Chapsal.

L’identité de son père n’est pas précisée dans les notices biographiques et la défaillance de l’état-civil parisien ne permet pas à ce jour de le retrouver. Il s’agit peut-être du lieutenant d’infanterie Pierre Chapsal, engagé dans la Garde municipale, né en juin 1769 à Paris, qui fut blessé et fait prisonnier lors des combats des troupes napoléoniennes en Espagne à Bailén (Andalousie) ; il quitta l’armée en 1812.

Après avoir été employé à l’hôtel de ville de la capitale, selon certaines sources, Chapsal est en 1808 maître d'études au collège Louis-le-Grand à Paris (5e arr.). Il est aussi secrétaire de Charles-Pierre Girault-Duvivier, grammairien et auteur d’une Grammaire des grammaires parue en 1811.

Âgé de 20 ans, Chapsal rédige un Nouveau dictionnaire grammatical puis, l’an suivant, un essai sur les Principes d'éloquence de Marmontel, consacré à Jean-François Marmontel (1723-1799), encyclopédiste proche de Voltaire.

Les travaux de Chapsal intéressèrent François Noël (1755-1841), ancien professeur de Louis-le-Grand et inspecteur général de l'Instruction publique après avoir été commissaire général de police et préfet sous le Consulat. Noël et Chapsal s’associèrent pour produire ensuite de nombreux ouvrages. Selon le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle (Larousse), « Le nom de Chapsal est en second en tête du livre, bien qu'il soit avéré aujourd'hui qu'il en est le principal auteur; mais, encore peu connu, il dut abriter son obscurité derrière le nom de Noël célèbre déjà par ses ouvrages, et auquel son titre d'inspecteur général de l'Université donnait une grande influence dans les conseils de l'enseignement. »

Après des Leçons anglaises de littérature et de morale en 1817, qui connurent un certain succès, le grand-œuvre des deux auteurs furent la Nouvelle grammaire française, éditée en 1823 et qui connut une diffusion considérable, avec des rééditions très fréquentes jusqu’à la fin du 19e siècle.

Les deux auteurs produisirent ensuite des déclinaisons de leurs travaux comme un Nouveau Dictionnaire de la langue française en 1826, des Leçons d'analyse grammaticale en 1827 et la même année des Leçons d'analyse logique. Ils cosignèrent en 1829 un Traité des participes et firent la même année un Abrégé de grammaire française. En 1830, ils produisirent un Cours d'études des belles-lettres, de la mythologie, de l'histoire et de la géographie.

En effet, Chapsal était professeur de belles-lettres, d'histoire et de géographie. Il fit partie, en 1821, des fondateurs de la Société de géographie, l'une des plus anciennes sociétés savantes françaises et la première institution de ce type en matière géographique au monde. Elle était présidée par Pierre-Simon de Laplace et comptait également parmi ses membres Champollion, Cuvier, Dumont d'Urville, von Humboldt ou Monge.

L’œuvre principale de Charles Pierre Chapsal et François Noël, la Nouvelle grammaire française, a connu 80 éditions en France de 1823 à 1889, a été édité également au Québec et en Belgique ainsi qu’une traduction américaine en 1878.

Après le décès de François Noël en 1841, Chapsal devint le seul titulaire des droits d’auteurs, qui continuaient à être importants. Il publia encore quelques ouvrages grammaticaux, comme des Modèles de littérature française en 1841 ; une Syntaxe française en 1842 et en 1850, avec Ambroise Rendu, une Méthode pour faire l'application des principes de la grammaire.

Pour le Dictionnaire de Larousse, la Grammaire de Chapsal est disposée avec méthode et rédigée clairement, « donnant tant bien que mal, mais toujours avec une assurance magistrale, la raison des choses à côté de la formule naïve ». Pour l’historien Georges Bousquié, l’ouvrage avait, « à défaut de science et de critique sérieuse, l'habileté et le goût de la simplicité ». De ce fait, il aurait eu « l'utilité de vulgariser l'analyse et de donner une vive impulsion à l'étude du français. »

Les contrefaçons furent nombreuses, en France et à l'étranger, Chapsal engageant plusieurs actions en justice en France comme en Belgique.

En 1838, les grammairiens Charles Martin, Louis-Nicolas Bescherelle et Edouard Braconnier font paraître une Réfutation complète de la grammaire de MM. Noël & Chapsal. Ils veulent démontrer que « les règles si difficiles de MM. Noël et Chapsal sont entièrement fausses, parce qu’elles sont contraires au génie de notre langue ». Mais, en septembre de cette même année, Chapsal obtient le retrait du livre qu’il estimait diffamatoire. Un autre grammairien, M. Gillard essaie de leur faire concurrence avec son propre manuel, considérant « la grammaire de MM. Noël et Chapsal, jugée désormais fort incomplète et même inexacte dans beaucoup de règles ». M. Bonneau édite un libelle, Récréations grammaticales, dans lequel il attribue à Chapsal « 190 barbarismes, fautes de français ou règles fausses ». La dispute des grammairiens porte par exemple sur ce cas : Chapsal recommande de dire « Ce cheval est méchant, n'y touchez pas ! », tandis que Bonneau veut « ne le touchez pas. »

A suivre

 

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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 01:01

Joseph Marie Kownacki naît le 27 mars 1806 à Plock, en Pologne, alors sous contrôle russe.

Il suivait les cours de l'école de Varsovie lorsque débute, le 29 novembre 1830, le soulèvement national polonais contre la Russie, qui s’est terminé en octobre 1831. L’insurrection est provoquée par l'annonce, fausse, que l'armée polonaise est requise par la Russie pour réprimer les révolutions française et belge de 1830. La population de Varsovie se soulève et l'armée polonaise se joint à elle.

Abandonnant ses études, Kownacki s'engagea sous les ordres du général Desserwicki. Nommé sous-lieutenant de chasseurs à cheval, il prit part à de nombreux combats contre les Russes. La réaction russe à cette révolution polonaise, engageant des forces bien supérieures à la bataille d'Ostrołęka, aboutit à la prise de Varsovie, en 1831. Il s'ensuit une répression sévère ainsi qu'une russification systématique chassant de Pologne de nombreux patriotes qui trouvent bien souvent refuge en France.

Après la défaite, Joseph Kownacki se réfugia en Autriche. Plus tard, il rentra à Varsovie, mais, ne s'y sentant pas en sûreté, il commença un long voyage à travers l'Europe. C'est ainsi qu'en 1834 il arriva en France à Dijon (Côte-d'Or).

Kownacki participa, en qualité d'ingénieur, à la construction de la ligne de chemins de fer d'Orléans à Bourges. Il se maria à Orléans en 1840, avec une jeune couturière, Alexandrine Bullet, qui lui avait déjà donné un fils l’année précédente. Ils auront au total sept enfants. Il vivait à Orléans dans un milieu regroupant les anciens officiers polonais. La mention « officier polonais réfugié », qui était apposée à chaque fois sur les actes d’état-civil, équivalait à peu près à un statut de réfugié politique.

La famille Kownacki puis s'établit à Noyon (Oise) en 1840 et Joseph devient professeur de dessin. Il y resta jusqu'en 1887, collaborant également avec les sociétés archéologiques locales.

À quatre-vingt-un ans, Joseph Kownacki prit sa retraite et d’établit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), d’abord auprès de sa fille, Emma, professeur et épouse du vétérinaire Jean Baptiste Delpérier. Il est ensuite hébergé par son fils Albert, publiciste et professeur, qui vivait dans la même rue du 42e de Ligne, au sein du quartier de Palissy toujours à Joinville. Sa bru, Gabrielle, était elle-même la fille d’un officier polonais réfugié, François Théodore Krahnass, et elle connut quelques succès en tant qu’artiste peintre. Ses deux petites-filles, Alice et Marthe Kownacka, furent aussi artistes peintres.

En mars 1906, la presse remarque que Joinville-le-Pont possède deux centenaires, chose rare puisqu’on en dénombrait cinq dans les communes du département de la Seine (hors Paris). Le quotidien Le Petit Parisien décrit ainsi Joseph Kownacki : « C'est un grand vieillard, à vénérable barbe blanche. Il jouit d'une santé excellente et a seulement l'oreille un peu dure. Mais la vue est encore très bonne et les jambes le sont aussi ». Une délégation de la municipalité est venue, à l’occasion de Noël la même année, lui remettre une plaquette en argent.

Le décès de Joseph Marie Kownacki survint le 19 janvier 1908 à Joinville ; il était alors âgé de 101 ans et 10 mois.

Comme il était le seul émigré polonais de 1831 encore vivant en France, une cérémonie d’hommage eut lieu le 8 mars 1908 en l'église polonaise de l'Assomption, rue Saint-Honoré à Paris. Mgr Léon Postawka, directeur de la mission polonaise de Paris, salua en lui le « dernier officier de la glorieuse armée polonaise qui combattait pour la patrie et la liberté. »

 

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13 mars 2020 5 13 /03 /mars /2020 00:01

Début de la biographie de Louis Rey (mise à jour)

Casimir Paul Joseph Rey naît le 2 août 1847 au Cheylard (Ardèche), fils d’un cafetier, Joseph Rey, 35 ans, et de son épouse Marie Royet, 25 ans, ménagère. Il utilisera ensuite le prénom de Louis. Il est de petite taille, mesurant 1m62 selon son livret militaire, ce dont certains de ses adversaires tireront argument.

Après avoir sans doute été apprenti, il est cuisinier au Cheylard, probablement dans le café de son père, au moins entre 1866 et 1868 puis de 1874 à 1875.

Rey effectue un long service militaire, comme soldat au 1er régiment de zouaves à partir de 1868. Il fait toute la campagne contre l'Allemagne de juillet 1870 à février 1871. Son régiment participe à la défaite de Sedan et se replie à Hirson. Il combat ensuite autour de Paris à Châtillon (Seine, act. Hauts-de-Seine) et est fait prisonnier une première fois par les allemands. Il s’évade, rejoint l’armée de la Loire puis celle de l’Est (Bourbaki). Il témoigne qu’ils étaient « partout battus, harcelés après quelques victoires sans lendemain comme à Coulommiers [Seine-et-Marne] le 9 novembre 1870 ou à Villersexel [Haute-Saône] le 9 janvier 1871. »

Arrêté une seconde fois vers Sombacourt (Doubs), il s’évade à nouveau et rejoint la Suisse par Pontarlier puis Les Verrières de Joux. Il est interné à Uzenach, dans le canton de Saint-Gall. Selon son témoignage, 84 422 soldats français sont internés en Suisse, dont 70 à Uzenach. Dans un courrier du 18 février 1871 à un oncle, il s’interroge : « Nous sommes vaincus, mais à quand la revanche ? » Il peut rejoindre la France à la fin de ce mois et réintègre son régiment.

En mars 1871, Rey fait la campagne de l’insurrection arabe en Algérie, selon la terminologie de l’armée, appelée également révolte des Mokrani, qui voit 250 tribus, soit près du tiers de la population algérienne, se soulever à l’appel du cheikh El Mokrani contre l’occupation française. Elle se déroule principalement en Grande-Kabylie. Rey obtient la médaille coloniale. Il est libéré du service militaire en 1873.

À suivre.

Le Cheylard

 

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18 novembre 2019 1 18 /11 /novembre /2019 00:01

Édouard Gilles Vautier naît le 5 octobre 1789 à Pantin (act. Seine-Saint-Denis). Il est le fils de Marie Jeanne Studians et de son époux, Gilles Vautier, commandant de la brigade de la maréchaussée.

Le père, Gilles Vautier (1740-1812), deviendra chef d’escadron et commandant de la gendarmerie impériale de la Seine-Inférieure (act. Seine-Maritime). Décoré en tant que chevalier de la Légion d’honneur, il est également anobli et fait chevalier de l’empire, titre non héréditaire. Son effigie est conservée au Musée des Beaux-Arts de Rouen sous le titre « Portrait d'un officier du 1er empire, M. Vautier », œuvre d’un peintre anonyme ; elle provient d’un don de son fils aîné, Louis Gilles Vautier, fait en 1871.

Édouard Vautier, qui n’est pas marié, vit, à la fin du second empire, avec son frère aîné, Louis Vautier, qui semble être également célibataire, rue de Sévigné à Paris (3e arr.).

Ils semblent jouir d’une certaine aisance et tous deux font des testaments en juillet 1869. Louis Vautier attribue trois mille six cents francs de rente pour moitié à la gendarmerie départementale de la Seine-Inférieure, et pour l’autre moitié à celle de l'Eure. Outre le tableau de son père, il attribue également une rente de cinq cents francs pour créer un prix triennal pour les élèves de l'École municipale de peinture et de dessin de Rouen. Une dernière rente de trois cents francs est destinée aux pauvres de la préfecture normande. Son frère, Édouard Vautier, est son exécuteur testamentaire.

Beaucoup plus modeste, le legs d’Édouard Vautier est une rente de 400 francs faite en faveur de deux vieillards de la commune de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il disposait très vraisemblablement d’une résidence d’été.

Ce don va cependant faire de lui un bienfaiteur de la ville, qui donnera son nom à une rue d’un quartier pavillonnaire, proche des bords de Marne. Son patronyme est également inscrit sur la plaque des bienfaiteurs de la commune, apposée lors de l’agrandissement de la mairie en 1911.

Son frère Louis Vautier meurt, à l’âge de 87 ans, dans leur domicile parisien le 26 janvier 1871, deux jours avant la fin du long siège de Paris et l’entrée dans troupes de la Confédération germanique dans la capitale.

Édouard Vautier lui survivra peu, puisqu’il décède le 15 mars 1871 également à Paris (3e arr.), dans sa 82e année. L’insurrection révolutionnaire de la Commune de Paris débutera trois jours plus tard. Pendant le siège, la population de Joinville avait en grande partie quitté la commune et s’était réfugiée à Paris, où siégeait son conseil municipal.

Ancien bureau de poste à l'angle de la rue Vautier, 1908

 

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14 novembre 2019 4 14 /11 /novembre /2019 00:01

Eugène Martin naît le 17 juin 1830 à Saint-Sulpice-les-Champs (Creuse). Il est le fils de Françoise Batherosse et de son mari Joseph Martin, qui résident dans le village de Chansard.

Résidant à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) Eugène Martin participe en février 1862, parmi 28 habitués du café Émile Gosset à Joinville, à une souscription pour les ouvriers de Lyon et de Saint-Étienne. Plusieurs personnalités locales y contribuent, comme Gosset, alors conseiller municipal, son frère Prince Amédée, conseiller municipal de la commune voisine de Saint-Maurice, Pierre Arnoult, marchand de nouveautés et Firmin Victor Cadot, eux aussi élus de Joinville, un célèbre tapissier-décorateur, Jean Marie Belloir, l’architecte Camus, le restaurateur Eugène Napoléon Rozier, etc.

Devenu négociant en vins, Eugène Martin obtient par décret impérial en janvier 1868 le droit d’épouser sa nièce et il se maire à Joinville en juin 1868 avec Maxence Berthe Martin, fille de son frère Jean Baptiste.

Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, alors que la République vient d’être proclamée le 4 septembre, des élections municipales sont organisées. Le conseil municipal de Joinville comprend 16 membres ; Eugène Martin est élu, le maire, reconduit étant le conservateur Auguste Courtin et son adjoint étant Louis Ferdinand Rousseau, bonapartiste.

Pendant le siège de Paris, en décembre 1870, les habitants de la commune de Joinville sont évacués, le conseil municipal siégeant à Paris, d’abord rue du Bac puis boulevard Voltaire, tandis que le pont reliant les deux rives de la Marne est détruit et que les combats font près de 2000 morts, essentiellement militaires.

Après la défaite française, fin janvier 1871 et jusqu’en septembre, la commune est occupée par 3 000 soldats allemands (Wurtembourgeois et Bavarois) avec un état-major général de brigade et 250 chevaux.

C’est sous l’occupation qu’un nouveau scrutin est organisé, en juillet 1871. 13 des 16 sortants, dont Martin, le maire et son adjoint, sont réélus. Ils le sont de nouveau, en novembre 1874. La démission de Courtin en 1876 provoque son remplacement par Rousseau. Cependant, ce dernier est battu en janvier 1878 par une liste républicaine, conduite par Gabriel Pinson, descendant de trois anciens maires de la commune.

Martin ne siège pas dans le nouveau conseil. Il revient par contre dans l’assemblée locale en janvier 1881, lors d’un scrutin qui voit une large victoire de la liste républicaine de Pinson. Il est de nouveau réélu en mai 1884 puis, dès le premier tour, en mai 1888. Cette année-là, la liste Pinson est opposée à une liste radicale-socialiste, qui obtient trois sièges. Martin recueille 306 voix, soit environ 56% des suffrages.

L’activité de commerce de vins vaut à Martin quelques ennuis. En 1885, il est accusé d’avoir oublié de payer les droits d’octroi et doit payer une amende Le journaliste Henry Vaudémont. lui demande de démissionner dans l’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes. En août 1891 est condamné à 50 francs d’amende pour « tromperie sur la marchandise ». Il avait vendu du vieux kirsch avec une mention « de fantaisie » peu lisible, mais le breuvage n’était ni vieux, ni du kirsch. Vaudémont toujours s’émeut de cette situation : « La faute de l’un (simple particulier) ne saurait excuser la faute de l’autre, conseiller municipal. (…) Qu’il démissionne, qu’il rentre sous sa tente… »

La tension entre les deux hommes monte. Vaudémont, qui est également conseiller municipal, déclare que « quoiqu’il arrive lors de prochaines élections, je ne saurai consentir à figurer sur une liste où sera porté M. Martin ». De fait, Eugène Voisin, l’ancien adjoint étant devenu maire en remplacement de Pinson, il se présente en mai 1892 avec le soutien du comité radical-socialiste. Sa liste remporte 22 sièges, avec 70% des 639 suffrages exprimés, une liste conservatrice, conduite par Bocquentin et Barborin, a un élu avec 27%. Martin se présente en candidat isolé et se voit crédité de 284 soit 44,4%.

Lors du scrutin de mai 1896, Vaudémont, très malade, ne se représentant pas, Martin rejoint la liste Voisin qui est élue avec une moyenne de 800 voix pour 918 inscrits, sans concurrents.

Eugène Martin avait investi dans une distillerie, sise rue de Paris, à Joinville. Il meurt en cours de mandat, après près de 23 ans passés au conseil municipal, le 11 février 1900 à Joinville. Il était âgé de 69 ans.

Son fils, René Charles Martin, reprendra l’activité de négociant en vins et distillateur, tentant aussi, sans succès, d’accéder à l’assemblée locale.

La rue de Paris à Joinville

 

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13 octobre 2019 7 13 /10 /octobre /2019 01:01

Charles Escaille naît le 28 octobre 1806 à Murat (Cantal). Il est le fils de Catherine Chanson et de son époux, Charles Escaille, aubergiste. Il se fera ensuite appeler Hippolyte, certainement pour se différencier de son frère et homonyme, né trois ans plus tôt et avec lequel il s’associera.

Après avoir fréquenté l’école privée religieuse de l’abbé Poilou, rue de Vaugirard, il épouse Marguerite Sophie Mauny en juin 1834 dans l’église Saint-Denys du Saint-Sacrement de Paris (3e arr.). Ils auront trois enfants.

En février 1836, il crée avec son frère aîné Charles une société pour exploiter un commerce de nouveautés, dont il assure la gestion. Elle est dissoute en juillet 1840 et Hippolyte en assure la liquidation. Il cesse peu après son activité professionnelle et vivra de ses revenus en tant que propriétaire. Il vit rue Croix-des-Petits-Champs (3e arr.) puis rue Daval (11e arr.).

En 1851, la famille Escaille achète une résidence secondaire à Limeil, commune de Limeil-Brévannes (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne). Leur troisième enfant y naîtra. Quelques années plus tard, ils vont acquérir une autre résidence d’été, cette fois à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue du Canal.

Tiré au sort à deux reprises, Hippolyte Escaille siège dans des jurys d’assises en avril 1846 et juillet 1855. En janvier 1869, il est nommé par décret membre du conseil municipal de Joinville. Il est élu à la même fonction en septembre 1870, après la proclamation de la République, et fait partie des 16 titulaires de l’assemblée locale, dont Auguste Courtin, conservateur, est le maire. Lors du scrutin de juillet 1871, Escaille n’est pas réélu.

Pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871, des combats font 2000 morts à Champigny-sur-Marne et Joinville. La population de la commune avait été évacuée et la municipalité siégeait à Paris d’abord rue du Bac (7e arr.) puis boulevard Voltaire (11e arr.). Le pont de Joinville avait été détruit. La ville a ensuite été occupée par les troupes allemandes.

Disposant d’une évidente fortune, Escaille se déplaçait fréquemment à Nice et montrait des dispositions charitables : pour les orphelins d’Auteuil (1878), les écoles chrétiennes et les pauvres de Paris (1879) ou les œuvres de sœur Rosalie (1880). Il fait, en mars 1889 une donation de 2.000 francs au Bureau de bienfaisance de Joinville, ce qui lui vaudra d’avoir son nom gravé sur la plaque des bienfaiteurs de la commune apposée en mairie en 1911.

Charles Hippolyte Escaille meurt le 18 février 1891 à Paris (8e arr.) en son domicile d’hiver, 49, avenue des Champs-Élysées. Il restait toujours inscrit sur les listes électorales de Joinville. Il était âgé de 84 ans et avait perdu son épouse l’année précédente.

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11 octobre 2019 5 11 /10 /octobre /2019 01:01

Charles Escaille naît en thermidor an 11 (août 1803) à Murat (Cantal). Il est le fils de Catherine Chanson et de son époux, Charles Escaille, aubergiste.

Il s’installe à Paris où il se spécialise comme négociant dans le commerce de soieries de Lyon, de toiles et de boutons, sans doute d’abord rue Croix-des-Petits-Champs puis rue des Bons-Enfants à Paris (1er arr.). Il épouse, en juillet 1833, Marie Anne Adélaïde Poullain en l’église Saint-Laurent de Paris (10e arr.).

En février 1836, il constitue avec son frère cadet et homonyme Charles (qui se fait appeler Hippolyte) une société pour exploiter un commerce de nouveautés, dont ce dernier assure la gestion. Elle est dissoute en juillet 1840 et Hippolyte en assure la liquidation.

Par décret du 5 décembre 1859, Charles Escaille est nommé membre du conseil municipal de Boulogne (Seine, act. Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine), commune où il résidait rue de la Concorde. Son frère Hippolyte sera également conseiller municipal de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Charles Escaille meurt le 20 octobre 1866 à Boulogne. Il était âgé de 63 ans.

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7 octobre 2019 1 07 /10 /octobre /2019 01:01

Dominique Honoré Hippolyte naît le 12 mai 1825 à Paris (2e arr.) rue Rochechouart. Il est le fils de Mélanie Héloïse Roussel, non mariée. L’union de sa mère avec Dominique Thomas de Féraudy en juin 1827 lui apporte une légitimation.

Les de Féraudy constituent une des familles subsistantes de l’ancienne noblesse française. Elle aurait pour origine le bourg de Thoard, près de Digne, en Haute-Provence (act. Alpes-de-Haute-Provence) et revendique descendre de Raymond Féraudi, troubadour, décédé à Lérins en 1324.

À l’âge de 18 ans, Dominique de Féraudy s’engage dans l’armée en août 1843, rejoignant le 29e régiment d’infanterie de ligne. Rapidement promu dans les grades d’hommes du rang puis de sous-officier, il est sergent-major en février 1846. Il devient officier en octobre 1848, et, alors lieutenant, est nommé instructeur à l’école normale de gymnastique et d’escrime de Joinville-le-Pont en février 1852. Promu capitaine en mai 1859, il est nommé commandant provisoire de l’école en février 1860. Il exercera cette fonction, avec le grade de chef de bataillon jusqu’en octobre 1872, à l’exception de la campagne de France contre les armées alliées de la Prusse, en 1870-1871, qu’il fait avec le grade de lieutenant-colonel.

En mars 1850 Dominique de Féraudy, qui résidait alors à Rosny (Seine, act. Seine-Saint-Denis), épouse à Saint-Aignan (Loir-et-Cher) Élodie Pauline Louise Jargois-Desgranges. S’il reprend une vie civile après une trentaine d’années dans l’armée, il continue de s’intéresser aux questions sportives. Ainsi, en 1878, il est chargé par le ministre de l'instruction publique de l'instruction militaire des lycées. La défaite de 1870-1871 a souligné la nécessité d'organiser réellement et systématiquement l'enseignement de la gymnastique dans les établissements de l'État pour les hommes politiques républicains qui arrivent au pouvoir en 1877.

Il est membre de la Commission de gymnastique et d'exercices militaires, qui promeut par exemple l’installation de stands de tir dans chaque arrondissement parisien en 1880.

La carrière militaire, et spécialement la direction de l’école de Joinville ont valu à de Féraudy de nombreuses distinctions. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur en août 1865 puis officier en août 1872. Il est également titulaire de décorations étrangères, étant chealier des ordres de la Couronne royale de Prusse en juillet 1861, de Saint-Olaf de Suède en décembre 1861, des Guelfes du Hanovre en juin 1862, de Saint-Michel de Bavière en mars 1863, d’Adolphe de Nassau en juillet 1863, de Philippe le Magnanime de Hesse-Darmstadt en décembre 1863 et des Saints-Maurice-et-Lazare d’Italie en avril 1864.

L’incursion de Dominique de Féraudy dans la sphère économique privée est plus chaotique. Ainsi, en janvier 1883, il est condamné à un mois de prison pour « complicité d’escroquerie et émission d’actions d’une société irrégulièrement constituée », ce qui lui vaut d’être suspendu pour trois ans du droit de porter la Légion d’honneur et ses décorations étrangères.

Il tente de diriger une entreprise d’assurance, La Prudence financière et d’exploiter un commerce de vin, mais suite à la faillite de ce dernier, il est déclaré insolvable en 1893. Son fils Maurice de Féraudy, sociétaire de la Comédie française, prend en charge une partie de ses dettes, qui s’élèvent à 70 000 francs selon ses déclarations.

Plusieurs procédures vont toucher à sa réputation. La Grande-Chancellerie de la Légion d’honneur met en place, en décembre 1895, une commission d’enquête qui conclut, en février de l’année suivante, que Dominique de Féraudy aurait « par des manœuvres répréhensibles, fait déclarer apte à exercer le commerce une jeune fille de 15 ans dont il était le subrogé tuteur et lui avoir fait céder un fonds de marchand de vin qu’il a dirigé personnellement jusqu’au jour où intervint une liquidation désastreuse pour la mineure ». À l’unanimité, la commission propose de le priver du droit de porter toute décoration française ou étrangère, ce qui est fait par un décret présidentiel du 20 février 1896. Cependant, une décision du Conseil d’État, datée du 20 décembre 1897, casse son exclusion, relevant qu’il n’était en fait pas l’objet de poursuites judiciaires. Il est donc rétabli dans son droit à porter ses décorations.

La même année 1896 voit son fils en vedette d’un feuilleton judiciaire, avec un autre célèbre homme de théâtre, Philippe Garnier. Ce dernier, ayant prêté de l’argent à son père, Maurice de Féraudy se porte garant dans une lettre au contenu sibyllin. Le tribunal correctionnel de Paris s’interroge sur le lexique utilisé : s’agit-il d’une conjonction copulative ou alternative? En effet, Maurice de Féraudy a écrit « Si, soit par accident, soit par impossibilité de sa part, il ne pouvait te rembourser la somme ou partie de la somme, et s'il mourait sans être acquitté complètement vis à vis de toi, tu peux, comme je te l'ai dit de vive voix, compter sur moi. Je prendrai cette dette à mon compte et je te rembourserai, en me réservant seulement de le faire à une époque commode pour moi. »

Le défenseur assure que, son père n’étant pas mort, il n’a pas à rembourser la dette à sa place ; Garnier assure que c’est le cas car, étant insolvable, il ne peut rembourser. Après des débats qui portent sur la comparaison avec le Mariage de Figaro de Beaumarchais, « laquelle somme de deux mille piastres je lui rendrai à sa réquisition dans ce château, et je l'épouserai par forme de reconnaissance. »

Le tribunal, après de longues analyses, ne valide pas cette position dilatoire et condamne en mars 1896 M. de Féraudy à rembourser à la place de son père.

Dominique Honoré Hippolyte de Féraudy meurt le 30 décembre 1899 à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne), où il résidait boulevard de Strasbourg. Il était âgé de 72 ans et avait eu deux enfants.

Blason de la famille de Féraudy

 

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14 août 2019 3 14 /08 /août /2019 01:01

Henry Buguet naît le 15 avril 1834 à Paris. Il est le fils d’un père inconnu et d’Adèle Clémence Buguet, qui ne le reconnaîtra pas.

Vers 1853, il s’engage dans l’armée et va combattre pendant la guerre de Crimée (octobre 1853 – mars 1856) et pendant la campagne d’Italie (1859). Il quitte la fonction militaire vers 1867 en tant que sous-officier. Il est décoré de la médaille militaire et avait été blessé.

Alors employé, Henry Buguet épouse en février 1869 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) Rose Alexandrine Joyeux, domestique. Les époux ouvrent une crémerie rue de Créteil, où ils résident. La nouvelle marchande de fromages sera condamnée cette même année pour avoir vendu du lait falsifié par « addition d’eau dans une forte proportion ». Ils auront quatre enfants, dont les deux premiers ne vivent que quelques jours.

En même temps que son voisin Élie Flinois (1835-1896), épicier et ancien communard, avec lequel il est lié, Henry Buguet est élu conseiller municipal en janvier 1878 à Joinville. La municipalité sortante de Laurent Ferdinand Rousseau, bonapartiste, est battue, au profit de candidats républicains et d’un orléaniste. Gabriel Pinson, républicain modéré, est élu maire.

En septembre 1879, Henry Buguet est signataire d’une motion du conseil municipal dans laquelle les élus « blâment sévèrement le citoyen Demeestère ». Alphonse Demeestère, également conseiller municipal, avait proposé de former un comité de secours aux amnistiés de la Commune de Paris et avait lancé une cagnotte pour venir en aide à Adolphe Morandy, ancien officier communard, récemment libéré et malade, ce qui avait déplu à la majorité municipale. Douze membres du conseil municipal ont voté la motion, tandis que huit s’y opposaient.

Lors du renouvellement du conseil municipal, en janvier 1881, alors que tous les élus qui s’étaient solidarisés avec Demeestère, futur dirigeant du comité radical-socialiste, sont éliminés, Buguet est réélu. Gabriel Pinson est de nouveau maire. Par contre, si Pinson est de nouveau réélu en 1884, ce n’est pas le cas pour Buguet.

Les relations entre les deux hommes vont devenir très tendues : Buguet insulte un salarié municipal, assurant cependant qu’il « s’adressait à l’homme et non à l’employé ». En tant que maire et employeur, Pinson poursuit Buguet, qui est condamné à de la prison. Sur le plan politique, Buguet devient un agent électoral du mouvement populiste du général Boulanger.

Lors de l’enterrement de Pinson, en juin 1888, l’attitude de Buguet, lorsque le convoi funéraire passe devant chez lui, fait scandale. L’hebdomadaire Voix des communes, qui n’était pourtant pas un soutien de Pinson, estime que Buguet « a l’âme noire ». Sur la foi de témoignages qu’il considèrera comme unanimes parmi les quelques 2 000 participants aux funérailles, le journaliste Henry Vaudémont écrit qu’il a « manifesté de la joie » et eu « une attitude indécente sur le passage du cortège ». Dans le même journal, Buguet proteste assurant que « sa conduite et sa tenue ont été parfaitement correctes », même s’il concède ne pouvoir estimer le maire, qu’il accuse d’avoir été envers lui d’un « cynisme révoltant » et qu’il assure avoir maudit.

Outre la polémique dans les colonnes de l’hebdomadaire, principal média local, le scandale aura des conséquences.

Le journaliste Maurice Delphin, lui aussi joinvillais, rédacteur au quotidien La France, de tendance boulangiste, prend la défense de Buguet. S’estimant diffamé par Henry Vaudémont, alias Gringoire, Delphin lui demande réparation et un duel à l’épée est organisé entre eux le 17 juillet 1888 dans le Bois de Vincennes. Gringoire est légèrement blessé au poignet droit.

En octobre 1889, Buguet s’en prend lui aussi au même journaliste, qui a publié des affiches le mettant en cause, et le provoque en duel. Delphin est l’un de ses témoins. Mais Vaudémont, pourtant plutôt querelleur, sur les instances de ses amis radicaux-socialistes Alphonse Demeestère et Jules Ferdinand Baulard, refuse la rencontre. Un arbitre considère que l’affaire a été engagée de manière « complètement incorrecte. »

Toujours dans Voix des communes, Vaudémont assure que « les procédés brutaux de Buguet le classent parmi les gens mal élevés avec lesquels on ne se commet pas à aller sur le terrain, tant les plus graves injures, venant d’eux, gardent peu de valeur. »

Il fait par ailleurs mention du fait que Buguet a été exclu du cercle de jeu de Joinville, pour avoir – sans pouvoir toutefois être qualifié de tricheur – « profité d’un coup discutable ». Enfin il accuse Buguet d’essayer de « se recréer une virginité et se retailler un prestige », « en se faisant le champion des débris du parti boulangiste. »

Après le décès de sa première épouse, en décembre 1879, Henri Buguet se remarie en août 1884 à Paris (11e arr.) avec Joséphine Cosmier. Ils vivent alors de leurs rentes. Buguet divorcera en juin 1896 après avoir été pris en flagrant délit d’adultère.

Henri Buguet était présent lors du mariage de son fils aîné, nommé également Henri Buguet, en avril 1899 à Paris (12e arr.). Il résidait rue Charlot dans la même ville (3e arr.) et était âgé de 65 ans.

Il est signalé comme mort au décès du même fils, en avril 1914. La date et le lieu de sa disparition ne sont pas connus.

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1 juin 2019 6 01 /06 /juin /2019 01:01

La famille de Nalèche, d’origine limousine et implantée dans la Creuse, connut une notoriété constante pendant près de deux siècles.

Léonard Bandy de Lachaud, seigneur de Lachaud, Noizat et Nalèche (1729-1803), marchand tapissier à Felletin, est député du tiers état par la sénéchaussée de Guéret aux États généraux en 1789, où il défend des positions républicaines. Il est maire de Felletin en 1801.

Gilbert Bandy de Nalèche (1756-1820), fils du précédent, militaire, prend la tête du 1er bataillon de volontaires de la Creuse, contribuant à la libération de Thionville, en septembre 1792. Devenu génal en 1793, il est reversé dans la gendarmerie en 1797. Hostile au coup d'État du 18 brumaire de Napoléon Bonaparte, il vote contre le consulat à vie, ce qui lui vaut d'être mis en réserve. Il rentre en grâce en 1809 et est nommé chef de brigade dans la cavalerie. Il devient commandant supérieur des îles de la Zélande en 1814 (aux actuels Pays-Bas). En 1812, il reçoit le titre de baron et est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1813. Pendant les Cent-Jours en 1815, il est élu par l'arrondissement d'Aubusson à la Chambre des représentants.

Auguste François Léonard Bandy de Nalèche (1789-1868), fils du précédent, également militaire, fut avocat, sous-préfet d'Aubusson en 1830 et inspecteur général des établissements de bienfaisance en 1844.

Louis Bandy de Nalèche (1828-1879), fils du précédent, également avocat au Conseil d'État et à la Cour de cassation, fut homme de lettres, publiant des travaux historiques : La Moldo-Valachie (1856), Poésies complètes du chancelier Michel de L'Hospital (1857), Les Maçons de la Creuse (1859). Nommé maire du Monteil-au-Vicomte en 1852, il reçoit du pape Pie IX le titre de comte en 1861. Il rallie la République lors de sa proclamation le 4 septembre 1870. En 1874, il est élu conseiller général du canton de Felletin. En février 1876, il est élu député républicain de l'arrondissement d'Aubusson. Siégeant sur les bancs de la gauche modérée, il vote l'amnistie partielle des communards en mai 1876, et fut l'un des 363 députés républicains opposés au coup de force présidentiel du 16 mai 1877. Réélu en octobre de cette année, il meurt en fonctions.

Les deux fils de Louis Bandy de Nalèche et de son épouse Berthe Lafond vont également connaître une place significative dans la vie publique. Ils épousent deux sœurs, filles du comte Henri de Vauréal.

Le cadet, Étienne Bandy de Nalèche (1865-1947), fut d’abord diplomate puis journaliste. Après son mariage, il devient administrateur puis directeur en 1898 du Journal des débats, quotidien dont sa femme était l'héritière. Il joue un rôle important dans les instances professionnelles, comme vice-président puis président du Syndicat de la presse parisienne. Membre de l’Institut, il est commandeur de la Légion d’honneur.

L’aîné, Gilbert Bandy de Nalèche (1863-1949), officier de cavalerie fut propriétaire de chevaux. Il prit à bail la Ferme de la Faisanderie dans le Bois de Vincennes (Joinville-le-Pont, act. Paris).

La fille de ce dernier avec l'actrice Sylviac, Françoise Bandy de Nalèche (1891-1974), dite Françoise Rosay, fut une chanteuse lyrique, actrice de théâtre et de cinéma, résistante. Elle était officier de la Légion d’honneur.

Henri Bandy de Nalèche (1902-1979), fils de Gilbert et demi-frère de Françoise Rosay, ingénieur agronome, fut l’actionnaire principal du quotidien Le Petit Journal, dont la société éditrice confia la direction politique au colonel La Rocque, dirigeant du parti social français (PSF, extrême-droite). Il avait résidé en 1929 à Brazzaville (Moyen Congo) et en 1942 à Vichy, Allier, siège de l’administration de l’État français.

Nous reprendrons dans des articles suivants les biographies de Gilbert Bandy de Nalèche, Sylviac et Françoise Rosay.

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