Émile Auguste Cornu naît le 10 juillet 1889 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Louise Augustine Labiche, institutrice, et de son époux, le sculpteur Charles Émile Cornu.
Résidant avec sa famille pendant la première guerre mondiale à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Émile Cornu est mobilisé, avec le grade de caporal, au sein du 4e régiment d’infanterie, où il est cité à l’ordre du régiment en septembre 1916.
Cornu va travailler dans la lunetterie comme son arrière-grand-père paternel, Louis Charlemagne Lecourbe, et son grand-père maternel, Auguste Léonard Alphonse Labiche. À l’instar de ce dernier, il rejoint la Société des lunetiers où il sera chef vendeur en 1938. La Société des lunetiers (SL), est l’ancêtre du groupe Essilor, fondée en tant que coopérative en 1849 avant d’évoluer progressivement vers une structure de société plus classique.
Plusieurs personnalités locales de Joinville-le-Pont ont été associés à la Société des lunetiers, notamment Francois Blaize, une des coopérateurs-fondateurs et conseiller municipal ; Eugène Videpied et Pierre Jules Tireau, militants radicaux-socialistes ; Maurice Poitevin, tué lors de la première guerre mondiale ; Eugène Duhamel, candidat libéral. Plus tard, Bernard Maitenaz, également joinvillais, sera aussi un des piliers d’Essilor, qui héritera une unité industrielle dans la commune de son autre ancêtre, SILOR.
Émile Cornu épouse, en première noces, Marthe Blanche Courtellemont en février 1919 à Mantes (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Il se remarie deux ans plus tard en juillet 1921 à Bois-Colombes (Seine, act. Hauts-de-Seine) avec Hélène Marie Popelin.
En juin 1930 Émile Cornu participe à une souscription en faveur des victimes des inondations du Midi.
Les sources existantes ne permettent pas de savoir si c’est lui – qui a 39 ans – ou son père, alors âgé de 69 ans, qui est candidat sur la liste de concentration républicaine, de tendance conservatrice, conduite par le maire sortant, Stephen Durande puis militant actif au sein du groupements de droite de la commune. On se référera à la notice concernant Charles Émile Cornu.
Détenteur de plusieurs décorations, Émile Cornu avait obtenu la croix de guerre en 1916 et une médaille d'argent du travail en 1938. Peut-être est-ce lui qui qui a été récipiendaire du mérite social en mars 1938 pour services rendus à la mutualité à Paris. Il résidait depuis 1930 rue de Créteil, dans le quartier du centre de Joinville.
Émile Cornu meurt le 7 mai 1964 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il était âgé de 74 ans.
Charles Émile Cornu naît le 1er mai 1860 à Paris (20e arr.). Il est le fils de Louise Léonie Lecourbe, plumassière, et de son mari, Louis Auguste Émile Cornu, sculpteur.
Comme son père, Charles Cornu va être sculpteur, résidant dans l’Est parisien (rue de Belleville puis rue Oberkampf), épousant en août 1888 à Paris (3e arr.) Louise Augustine Labiche, institutrice. En 1892, il a obtenu le deuxième prix du concours de la Réunion des fabricants de bronze à Paris pour une Tête de faunesse. Il est principalement ornemaniste et s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il y réside en 1916 dans le quartier de Palissy, avenue Gille, une voie nommée d’après un autre sculpteur céramiste, Jean Marie Gille (1798-1868). Son fils Émile Auguste Cornu vit avec lui.
En juin 1930 Charles Cornu participe à une souscription en faveur des victimes des inondations du Midi.
Les sources existantes ne permettent pas de savoir si c’est lui – qui a 69 ans – ou son fils, alors âgé de 39 ans, qui est candidat sur la liste de concentration républicaine, de tendance conservatrice, conduite par le maire sortant, Stephen Durande. Devancée dès le premier tour par le Cartel des gauches (radicaux-socialistes, socialistes SFIO et socialistes indépendants) qui obtient 42,8% des suffrages exprimés, la liste de droite a 38,8% tandis que les communistes se situent à 18,4%. Au second tour, les communistes reculent à 12,5%, la concentration républicaine gagne 5 élus avec 41,6% des votes, les gauches en ayant 22 avec 45,9%. Cornu, qui n’est pas élu, avait recueilli au premier tour 877 voix pour 2126 exprimées (41,2%) sur 2969 inscrits.
En novembre 1932 Cornu est membre du Comité d’union républicaine et d’action sociale, dont Émile Lecuirot devient président, et qui rassemble la plupart des tendances de la droite et du centre-droit dans la ville. Il participe en février 1935 à la transformation du comité en Union des républicains, groupement à la vocation uniquement municipale. Cornu en est nommé archiviste. La nouvelle union va progressivement se situer plus à droite, rompant en avril 1935 l’union précédemment établie avec les radicaux-socialistes, à cause, selon elle « des fusillades du 6 février, des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons. »
Toujours au nom de de l’Union des républicains, présidée par René Kirbühler, Cornu signe à la même date, un Appel à la séparation de l’administration municipale et de la politique, qui réclame la diminution des charges écrasantes, l’atténuation des dépenses publiques, la simplification des rouages administratifs et l’application des lois sociales.
On retrouve en mars 1936 Cornu en tant que membre d’un Comité de conciliation républicaine et de progrès social pour le travail et la paix qui soutient la candidature d’Adolphe Chéron, député radical indépendant et ancien ministre, pour les élections législatives ; il sera battu par le communiste André Parsal.
En mars 1938, Cornu fait partie des 12 électeurs sénatoriaux, tous de droite, délégués par le conseil municipal.
Charles Émile Cornu meurt le 12 janvier 1941. Il était âgé de 80 ans. Son décès est transcrit sur l’état-civil de Joinville-le-Pont.
Louis Étienne Lheureux naît le 24 juillet 1769 à Pont-de-Saint-Maur, bourg qui dépend de la paroisse Saint-Nicolas de Saint-Maur (act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marguerite Rémi et de son époux Jean Lheureux.
Maçon et carrier, Étienne Lheureux exploite une petite entreprise qui compte au moins 6 personnes en 1822. Il épouse en octobre 1789 Louise Julie Rousseau, toujours dans la même paroisse dont elle est également native. Ils auront trois enfants.
Ses oncles vont jouer un rôle politique majeur dans la création de la commune de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, qui se sépare de Saint-Maur-des-Fossés en février 1790. Edme Lheureux (1733-1798) cultivateur et marchand de bois, est le fondateur et premier maire (1790-1791) ; son aîné Nicolas Lheureux (1730-1806), blanchisseur, est le troisième maire (1792-1793), succédant à Jean-Charles Contour.
C’est en mai 1818 qu’Étienne Lheureux va lui aussi commencer de siéger dans l’assemblée municipale. Le maire est alors Jean Joseph Robin (1769-1837), avocat et maire de 1817 à 1821. Il est ensuite remplacé par Claude Pierre Jacmart (1781-1862), marchand de bois, ancien maire de Villiers-sur-Marne (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne), puis maire de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur de 1821 à 1830.
Il est possible que le mandat d’Étienne Lheureux soit renouvelé en 1824. Il est en tout cas de nouveau conseiller municipal en septembre 1828, et a alors cessé son activité professionnelle. Pendant ce mandat, après la révolution de 1830, la commune décide de changer de nom, pour marquer un trait définitif sur les revendications de Saint-Maur-des-Fossés qui continue de souhaiter le regroupement dans une commune unique des deux parties de la paroisse.
Laurent Pinson (1788–1867), marchand de bois, maire élu en 1830 après la démission de son prédécesseur, mènera le processus à bien et La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur devient Joinville-le-Pont en 1831.
Louis Étienne Lheureux meurt le 20 janvier 1832 à Joinville-le-Pont. Il était âgé de 62 ans.
Son fils aîné, Étienne François Hyacinthe Lheureux marchand fruitier, avait été proposé en février 1830 pour remplacer un conseiller municipal décédé, Antoine Cornu, père de l’époux de sa sœur.
Signatures d'Edme, Nicolas et Louis Étienne Lheureux sur un document d'état-civil de 1791
Antoine Alexandre Liou naît le 18 mai 1876 à Bourg-la-Reine (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il est le fils d’Antoinette Marie Carron et de son époux Théodore Antoine Liou, employé d’octroi.
Il va exercer le même métier que son père, vivant avec lui à Bourg-la-Reine au début du 20e siècle. C’est dans cette même commune qu’il épouse en avril 1902 Henriette Jeanne Cuillerdier. Il se remarie, toujours à Bourg, en septembre 1909 trois mois après le décès de sa première épouse, avec Émilie Chapillon, blanchisseuse. Il avait reconnu deux semaines plus tôt pour son enfant une fille née de cette dernière en avril 1908.
Après la première guerre mondiale, Antoine Liou vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis. Il est candidat lors des élections municipales de novembre 1919 sur la liste d’Henri Vel-Durand, qui rassemble des radicaux dissidents, des radicaux-socialistes et des socialistes indépendants. Elle s’oppose à une liste socialiste SFIO et à une liste libérale et emporte les 23 sièges à pourvoir au second tour. Liou recueille 750 voix sur 1694 suffrages exprimés (44%) pour 1715 votants parmi 2491 inscrits au premier tour. Après ballotage, il l’emporte avec 966 votes pour 1518 exprimés (64%) et 1537 votants.
Il joue un rôle politique significatif, étant électeur sénatorial et participant, en avril 1923, à la constitution d’un Comité d’union et d’action républicaines, rassemblant des républicains de gauche, radicaux et socialistes indépendants. Il figure dans la commission de préparation du programme de ce nouveau groupement avec le maire, Henri Vel-Durand, Félix Soulié, négociant, Georges Piot, champion d’aviron et employé de banque ainsi que François Decrombecque, ouvrier mécanicien et athlète. Le programme, présenté en mai de la même année, préconise la défense des lois scolaires laïques, la création de retraites ouvrières, des lois protectrices de l’enfance, la compression des dépenses publiques surtout militaires. Le comité s’affiche « adversaire du communisme », mais se dit favorable au syndicalisme « s’il abandonne ses idées révolutionnaires » et s’affiche « opposé à la réaction royaliste. »
Ce comité sera, entre les deux guerres, la principale formation politique locale, se positionnant de plus en plus à droite au fil des années.
Lors des élections municipales de mai 1925, Liou est candidat en 5e position sur la liste Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, qui comprend la majorité sortante, sauf les radicaux-socialistes et les socialistes indépendants, qui ont formé une liste de cartel des gauches. La liste obtient 1080 voix en moyenne, soit 47,5% des suffrages exprimés ; tous les candidats sont élus au second tour et Henri Vel-Durand est reconduit au poste de maire. Liou se démarque de la majorité à plusieurs reprises. En 1925, il vote contre la hausse des redevances ; en 1926, il critique l’organisation du service de la voirie ; il s’oppose en 1927 à l’alignement des salaires du personnel municipal sur ceux du conseil général ; il marque ses réticences en 1928 lors de la création d’un poste de professeur de dessin pour les écoles.
Avec d’autres élus, comme Vel-Durand, son adjoint Provin, le conseiller municipal Gillot ou le conseiller général Naudin, Liou participe en juillet 1927 à une réunion de propagande des Jeunesses patriotes, mouvement fondé par Pierre Taittinger, qui « s’affirment républicaines, mais dénoncent la carence du gouvernement contre le communisme. »
Au cours du scrutin de mai 1929, Liou se présente comme radical-socialiste indépendant, en compagnie de Gillot et Gozlan. Il recueille 327 voix, soit 19% des 1715 suffrages exprimés pour 2969 inscrits. La liste du cartel des gauches de Georges Briolay arrive en tête avec 42,8%, devant la majorité sortante, conduite par Stephen Durande après le décès de Vel-Durand, qui se situe à 38,8% et les communistes de Roger Bénenson, à 18,4%. Liou n’est pas présent lors du second tour, qui voit la victoire de Briolay et de 21 de ses coéquipiers, la droite conservant 5 sièges.
En 1934, Liou est devenu le représentant à Joinville du mouvement d’Adolphe Chéron, député et ministre, la Fédération des comités républicains radicaux-socialistes et socialistes indépendants de la banlieue. Ancien radical-socialiste, Adolphe Chéron, réticent face à la logique d’alliance à gauche de la majorité du parti, avait pris son indépendance.
En octobre 1934, une élection municipale partielle est convoquée pour remplacer divers élus décédés ou démissionnaires, notamment une partie des socialiste SFIO qui avaient intégré la municipalité aux côtés des radicaux. Antoine Liou prend la tête des candidats républicains indépendants, qui ont le soutien officieux de la majorité municipale de Briolay, face à une liste de concentration républicaine, plus à droite, et à deux listes de gauche, socialiste et communiste.
La liste de Liou, avec 586 voix pour 2295 suffrages exprimés sur 2360 votants et 3225 inscrits (25,5%), Liou en ayant 571, devance les communistes (17,8%) et les socialistes (17,6%), mais elle est distancée par l’autre liste de Concentration républicaine, qui comprend également des radicaux-socialistes et des gens classés à droite (37,0%).
Ce scrutin provoque une crise au sein du groupement de des radicaux indépendants de Chéron. Ce dernier craignait la victoire de la gauche et critique l’attitude de Liou, plaidant pour l’union des républicains. Il l’exclut de la Fédération en janvier 1935.
En 1920, Antoine Liou est secrétaire de l’Union sportive de Joinville. À partir de 1923, il était le rédacteur correspondant accrédité à Joinville de l’hebdomadaire Gazette de l’Est, situé à ce moment au centre droit. Le préfet le nomme commissaire lors d’une enquête publique sur l’alignement de l’avenue du Bac, dans son quartier de Polangis, en mai 1938. À la fin de la même année, il contribue à un gala de bienfaisance au profit des colonies de vacances, du dispensaire antituberculeux et de l’Amicale de la préfecture de police.
Antoine Liou a obtenu plusieurs médailles. Il est décoré des Palmes académiques en tant qu’officier d’académie en 1911, reçoit le mérite agricole en tant que chevalier en 1912, pour l’organisation d'expositions d'horticulture puis est fait officier en 1927 comme horticulteur. Le Bey de Tunis le décore en 1925 du Nichan Iftikhar pour services rendus pendant la guerre à la main-d’œuvre coloniale et étrangère. Il s’était également vu attribuer une médaille d’honneur communale en 1925 puis une autre, de vermeil, en 1939.
Retraité de l’octroi de Paris depuis 1934, Liou vivait toujours en mai 1940 à Joinville-le-Pont, avenue de l’Île. Il avait alors 64 ans. Sa date de décès n’est pas connue.
Henri Hubert Banos naît le 7 novembre 1913 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Henriette Marie Pélissier et de Charles Antoine Banos. Son grand-père maternel, Henri Pélissier, est chevalier de la Légion d’honneur, conseiller municipal de Joinville et président de la Chambre syndicale des constructeurs et loueurs de bateaux. Ses grands-parents vont l’élever, car sa mère meurt en 1926 et son père en 1929.
Vivant sur l’île Fanac à Joinville, haut lieu des sports de rivière, Henri Banos va rapidement s’affirmer comme un athlète. Âgé de 18 ans, il remporte le 64e championnat d’aviron de la Seine, disputé à Asnières en septembre 1932 dans la catégorie skiff pour les débutants n'ayant jamais couru. Il est inscrit à l’Association Sportive de la Bourse, club dont la section aviron est sous la responsabilité de Georges Piot, médaillé d’argent aux Jeux olympiques de Paris en 1924, qui vit également sur l’île Fanac.
En 1933, Henri Banos remporte plusieurs courses de débutants à Enghien, Suresnes, Lagny et Joinville puis devient champion de France junior en skiff en août à Aix-les-Bains (Savoie).
S’il devient champion de Paris puis de France en canoë en 1934, Banos connaît cette année-là des résultats plus mitigés, abandonnant à deux reprises des courses, épuisé.
L’année 1936 va être pour Henri Banos celle de la consécration. Considéré comme invincible, Vincent Saurin, détenteur du titre national en skiff, est pourtant battu par Banos, encore junior, lors des championnats de Paris à l'aviron dans le bassin de Saint-Cloud-Suresnes en juin. Il récidive 15 jours plus tard et de devient champion de France, à la surprise de la presse sportive, s’attirant la sympathie d’un large public de rameurs.
Effectuant son service militaire à l'Ecole de gymnastique de Joinville, basée dans le Bois de Vincennes, à proximité de son domicile, Banos remporte plusieurs victoires, comme celle des régates de de Joinville à l'occasion du soixantième anniversaire de la fondation de la Société Nautique de la Marne.
Bien que peu expérimenté, l’excellente forme et les réussites de Banos font qu’il est sélectionné pour les Jeux olympiques de Berlin. Avec l’équipe de France, il traverse en train l’Allemagne, pavoisée de manière extravagante à l’occasion de ces olympiades. Il ne se qualifie pas pour la finale.
Si Banos continue de briller dans les courses françaises, sa deuxième expérience internationale en lors des championnats d'Europe en août 1937 à Amsterdam se conclut encore par une élimination lors des séries. L’hebdomadaire Miroir des sports lui reproche de ne participer qu'à quelques courses chaque année, ce qui ne lui permettrait pas de prétendre porter les couleurs de la France. Cependant, à la fin du même mois, il s’impose comme champion de France en canoë à Menton.
Gagnant plusieurs courses françaises facilement en 1938, Banos est de nouveau surclassé lors des championnats d'Europe à Milan début septembre. Absent sans explication de la Coupe de Paris, épreuve internationale en skiff au cours du même mois, il se voit traiter de fantaisiste par la presse, Paris-soir critiquant son manque de sérieux. Il est cependant classé par un autre quotidien, Le Petit Parisien, vedette française de 1938 en aviron.
Affecté par la mort de son grand-père en mai 1939, Henri Banos se tient absent des bassins pendant plus d’un mois, avant de faire une rentrée victorieuse chez lui, à Joinville, en juillet. Il remporte le titre de champion de Paris en double-sculls à Juvisy et, toujours le même mois, gagne dans la même discipline à Genève. Il participe dans cette catégorie aux championnats d'Europe d'Amsterdam en septembre.
Les années suivantes voient l’étoile de Banos pâlir. Le classement des As du sport par Le Matin, en septembre 1940, le laisse loin derrière Saurin et Delaplane. Il remporte cependant, jusqu’en septembre 1942, plusieurs courses en double-sculls.
Après-guerre, Banos se retire de la compétition.
En septembre 1941, Henri Banos s’était marié à Joinville avec Paulette Brunet, autre résidente de la commune. Il avait été décoré en février 1939 de la médaille de bronze de l’Éducation physique. Il poursuit sans doute l’activité de charpentier qu’il exerçait déjà dans le garage à bateaux de son grand-père.
Charles Antoine Banos naît le 9 septembre 1876 à Mézos (Landes). Il est le fils de Marguerite Mélanie Salis, couturière, et de son mari Bertrand Hubert Banos, horloger.
Il s’engage dans l’armée en décembre 1894 ; peut-être avait-il auparavant fréquenté une école d’enfants de troupes, car lorsqu’il quitte l’armée en février 1911, il obtient une pension de retraite de 880 francs pour avoir effectué 21 ans et 9 mois de service. Il aurait ainsi été dans un établissement de préparation militaire en mai 1889, à 12 ans. Banos est adjudant au 103e régiment d'infanterie à la fin de sa période.
Il bénéficie d’un emploi réservé à la préfecture de la Seine en tant que commis expéditionnaire. Affecté en février 1911 au musée Galliéra, il est muté le mois suivant à la mairie du 1er arrondissement de Paris puis un mois plus tard à la Caisse municipale, affecté à la Direction des Finances. Il y devient commis principal et y reste jusqu’en 1929.
Résidant avec sa mère rue des Tournelles à Paris (4e arr.), Charles Banos épouse en octobre 1911 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) Henriette Marie Pélissier, fille d’Henri Pélissier, chevalier de la Légion d’honneur, conseiller municipal de Joinville et président de la Chambre syndicale des constructeurs et loueurs de bateaux.
Les nouveaux époux s’installent également, avant 1913 sur l’île Fanac à Joinville, où réside la famille Pélissier.
Charles Banos participe à la reconstitution, en mai 1923, de la : société amicale de pêcheurs à la ligne Le Gardon, désormais basée sur l’île Fanac. Il en est le président jusqu’à son décès. Il va notamment être, en même temps que son beau-père Henri Pélissier, un actif défenseur des sociétés de pêche, en contestant la taxe sur les batelets, fixée à 120 francs par an en 1927 et déclarée illégale par le Conseil d’État en 1928.
Charles Antoine Banos meurt le 30 avril 1929 à Joinville, à l’âge de 52 ans, trois ans après le décès de son épouse. Banos avait été décoré en 1910 de la médaille militaire.
Son fils Henri Banos, alors âgé de 12 ans, sera élevé dans la famille Pélissier. Il devient champion de France d'aviron.
Hortense Motlheau naît le 4 mai 1839 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille d’Appoline Mabille, épicière et de son époux, Philippe Joseph Motlheau, carrier.
Elle épouse en juin 1860 toujours à Créteil, Eugène Voisin, entrepreneur de bals, natif du même village et résidant alors dans la commune proche de Saint-Maurice. Le couple va s’installer peu après à Joinville-le-Pont, localité limitrophe et vivra désormais rue des Marronniers.
En 1867, Eugène Voisin intègre le conseil municipal, qu’il ne quittera plus jusque 1912. Devenu adjoint au maire en 1878, il est élu maire en 1888 et le reste pendant 24 ans.
Selon ce qui devient une règle au début du 20e siècle pour les épouses des responsables politiques locaux, Hortense Voisin va prendre des responsabilités associatives. Elle est, en 1908, présidente de la plus importante association humanitaire de la commune, la Société de l’allaitement maternel, dont la section a été fondée en 1899 et qui groupe plus de 80 membres.
Le bureau compte, en 1909 13 membres, dont 12 sont des femmes d’élus municipaux. Le mandat d’Hortense Voisin se terminera en 1912, quand son mari ne sollicite par le renouvellement de son propre mandat municipal. L’association apporte un soutien aux jeunes mères nécessiteuses, sans considération de religion ni de statut marital.
Hortense Voisin est également active dans d’autres structures sociales locales, comme la caisse des écoles et le bureau de bienfaisance.
En mars 1910, elle est décorée des Palmes académiques, en tant qu’officier d’académie comme « présidente des dames patronnesses de la caisse des écoles de Joinville-le-Pont. »
Hortense Voisin meurt le 28 octobre 1926 à Joinville. En septembre 1927, son nom est ajouté sur la liste des bienfaiteurs de la ville affichée en mairie sur décision du conseil municipal.
Claude Obach naît le 23 octobre 1873 à Lyon (6e arr.). Il est le fils de Françoise Claudine Roquelet, raccommodeuse de tulles, et de son époux Jean Marie Obach, ferblantier.
Comme son père et comme son frère aîné, Henri, Claude Obach est ferblantier. Il vit avec son père rue de Reuilly à Paris (12e arr.) et épouse en octobre 1899 Marie Rosalie Germaine Dalquié, domestique. Ils auront trois enfants.
En novembre 1919, Claude Obach est candidat en treizième position sur la liste socialiste unifiée (SFIO) pour les élections municipales de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est conduite par Georges Laruelle, ancien conseiller municipal. Claude Obach recueille au premier tour 493 voix pour 1694 suffrages exprimés sur 1715 votants et 2491 inscrits (29,1%) ; il est crédité au second tour de 500 voix sur 1518 suffrages exprimés pour 1537 votants (32,9%). Les socialistes n’ont pas d’élus, la liste d’Henri Vel-Durand, qui comprend des radicaux dissidents, des radicaux-socialistes et des socialistes indépendants, emporte tous les sièges.
Lors de la constitution du bureau de la section SFIO de Joinville en février 1920, Obach est membre de la commission exécutive. André Flambard en est le secrétaire.
Claude Obach meurt probablement entre 1920 et 1922 dans un lieu inconnu. Il résidait probablement avenue Pauline, dans le quartier de Polangis. Sa veuve se remarie à Oran (Algérie), où elle vit avec sa fille cadette, en 1929.
Antoine Maurice Poulitou naît le 8 novembre 1878 à Bordeaux (Gironde). Il est le fils de Françoise Rosalie Lanuza et de son époux, Mathieu Poulitou, employé.
Militaire de carrière, Poulitou est affecté au 53e régiment d’infanterie de ligne en garnison à Tarbes (Tarn). Puis, à partir de 1905, il est sergent instructeur à l’École normale de gymnastique à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).
Il est sélectionné pour participer, le 10 septembre 1905 à la traversée de Paris organisée par le quotidien sportif L'Auto et la Société d'encouragement à la natation. Qualifiée d’épreuve « monstre » dans la presse, elle se nage sur 12 kilomètres entre le pont National et le viaduc d'Auteuil et jouit d’une couverture médiatique considérable. Sept nageurs et une nageuse y sont inscrits, venant de Grande-Bretagne d’Australie ou de France. L'Auto décrit ainsi Poulitou, nouveau venu dans les courses de fond : « un gaillard de tout premier ordre, un homme courageux par excellence, qui représentera l'Ecole de Joinville où il est attaché, sa bonne ville natale Bordeaux et... la France, bien entendu ! » Un autre quotidien, La Croix, estime qu’il est « l'un des meilleurs moniteurs de notre Ecole nationale de Joinville. »
S’il est le seul joinvillais à nager, deux autres athlètes de la commune sont présents dans les bateaux suiveurs d’autres nageurs, les frères Lavogade. Les journaux mentionnent que Poulitou s’entraînait avec ardeur et était dans forme splendide. Cependant, après une heure et demi de course, Poulitou abandonne et monte à bord du bateau suiveur alors qu’il est au niveau du pont au Change, au tiers du parcours. La raison donnée officiellement est qu’il est « à bout de forces ». Cependant, la plus grande partie des journaux veut croire à une autre raison : c’est contre son gré que Poulitou est obligé de s'arrêter. Un capitaine de l'Ecole militaire de Joinville lui aurait ordonné d’arrêter, sur ordre venu du ministère la Guerre, car il aurait négligé de demander à ses chefs, avant de se mettre l’eau, une autorisation régulière lui permettant de prendre part à la course.
Entraîneur dans divers sports (boxe, gymnastique), Poulitou participe également à la préparation militaire, par exemple avec la société Le Jeune Soldat en 1906. Il assume également des responsabilités dans divers clubs, devenant en 1906 membre du comité du Cercle Athlétique de Paris et trésorier de la Société athlétique de Joinville.
Installé avenue Jamin, dans le quartier de Polangis, Poulitou épouse en juillet 1907 à Joinville Élise Mahé, qui vient du quartier voisin de Palissy.
Sans avoir d’engagement politique connu, Poulitou fréquente de nombreux radicaux-socialistes, par exemple Albert Gallas, président de la Société athlétique de Joinville et du comité radical-socialiste de la ville.
Comme nombre de ces derniers, Poulitou est franc-maçon, à l’instar d’ailleurs de bien des officiers et sous-officiers de l’école de Joinville. Le quotidien d’extrême droite La Libre Parole en recense sept en 1912. C’est d’ailleurs le lieutenant Paul-André Giansilj qui est le vénérable de la loge Germinal, installée rue Transversale à Joinville, à laquelle Poulitou est affilié. En avril 1908, il présente un rapport sur « Les productions coloniales et l’intérêt qu’elles présentent pour la métropole » au temple d’une autre loge, La Solidarité nogentaise, à Nogent-sur-Marne.
Devenu adjudant, Poulitou lance début septembre 1911 une section d'éducation militaire préparatoire à la Société d'enseignement moderne de Paris (12e arr.), initiative remarquée par la grande presse. Il meurt cependant quelques jours plus tard. Le lieu et la date exacte de son décès ne sont pas connus ; il avait 32 ans et n’avait pas eu d’enfant.
Décoré d’une médaille de bronze pour le sauvetage de trois personnes en danger de se noyer (deux en 1905 au Perreux et une l’année suivante à Joinville), Poulitou avait également obtenu en 1910 les Palmes académiques, en tant qu’officier d’académie. Il avait aussi reçu la même année la médaille d'honneur de la Ligue du bien public.
Jean Marie Marcel Rougier naît le 18 septembre 1893 à Périgueux. Il est le fils de Blanche Partounaud, couturière, et de son époux Jean Rougier, tréfileur.
Il est employé d’usine ; sans doute travaille-t-il à l’usine du Bi-Métal à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où son grand-père et son père, sont tréfileurs. Ils se sont installés dans cette commune, rue du Canal, proche de l’établissement, vers 1896.
La mort de son père survient en 1908 quand il a 14 ans. Marcel Rougier est l’aîné de six ans enfants, dont le dernier est né après le décès du père. Il est sans doute dispensé de service militaire de ce fait. En 1911, sa mère travaille comme domestique chez Henri Vel-Durand, alors conseiller municipal et futur maire de la commune (radical dissident).
En octobre 1917, Marcel Rougier épouse au Havre (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime) Berthe Drouet.
Lors des élections municipales de mai 1929, Marcel Rougier est candidat à Joinville sur la liste du Bloc Ouvrier-Paysan (communiste), conduite par Roger Bénenson, futur député de Seine-et-Marne. Il figure en 19e position, aux côtés de son frère cadet, René. Au premier tour, Marcel Rougier recueille 334 voix, soit 19,5% des 1 715 votants sur 2 491 inscrits. Au second tour, la liste communiste se maintient, mais elle n’a pas d’élu et obtient une moyenne de 278 voix soit 12,5% des 2 231 suffrages exprimés. Une liste de cartel des gauches, comprenant des radicaux-socialistes, des socialistes SFIO et des socialistes indépendants, remporte 22 sièges tandis que la liste de la majorité municipale sortante conserve les 5 autres sièges. Georges Briolay, radical, est élu maire.
Marcel Rougier meurt le 20 novembre 1950 à Courbevoie (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il était âgé de 57 ans.