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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 01:01

Joseph Marie Kownacki naît le 27 mars 1806 à Plock, en Pologne, alors sous contrôle russe.

Il suivait les cours de l'école de Varsovie lorsque débute, le 29 novembre 1830, le soulèvement national polonais contre la Russie, qui s’est terminé en octobre 1831. L’insurrection est provoquée par l'annonce, fausse, que l'armée polonaise est requise par la Russie pour réprimer les révolutions française et belge de 1830. La population de Varsovie se soulève et l'armée polonaise se joint à elle.

Abandonnant ses études, Kownacki s'engagea sous les ordres du général Desserwicki. Nommé sous-lieutenant de chasseurs à cheval, il prit part à de nombreux combats contre les Russes. La réaction russe à cette révolution polonaise, engageant des forces bien supérieures à la bataille d'Ostrołęka, aboutit à la prise de Varsovie, en 1831. Il s'ensuit une répression sévère ainsi qu'une russification systématique chassant de Pologne de nombreux patriotes qui trouvent bien souvent refuge en France.

Après la défaite, Joseph Kownacki se réfugia en Autriche. Plus tard, il rentra à Varsovie, mais, ne s'y sentant pas en sûreté, il commença un long voyage à travers l'Europe. C'est ainsi qu'en 1834 il arriva en France à Dijon (Côte-d'Or).

Kownacki participa, en qualité d'ingénieur, à la construction de la ligne de chemins de fer d'Orléans à Bourges. Il se maria à Orléans en 1840, avec une jeune couturière, Alexandrine Bullet, qui lui avait déjà donné un fils l’année précédente. Ils auront au total sept enfants. Il vivait à Orléans dans un milieu regroupant les anciens officiers polonais. La mention « officier polonais réfugié », qui était apposée à chaque fois sur les actes d’état-civil, équivalait à peu près à un statut de réfugié politique.

La famille Kownacki puis s'établit à Noyon (Oise) en 1840 et Joseph devient professeur de dessin. Il y resta jusqu'en 1887, collaborant également avec les sociétés archéologiques locales.

À quatre-vingt-un ans, Joseph Kownacki prit sa retraite et d’établit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), d’abord auprès de sa fille, Emma, professeur et épouse du vétérinaire Jean Baptiste Delpérier. Il est ensuite hébergé par son fils Albert, publiciste et professeur, qui vivait dans la même rue du 42e de Ligne, au sein du quartier de Palissy toujours à Joinville. Sa bru, Gabrielle, était elle-même la fille d’un officier polonais réfugié, François Théodore Krahnass, et elle connut quelques succès en tant qu’artiste peintre. Ses deux petites-filles, Alice et Marthe Kownacka, furent aussi artistes peintres.

En mars 1906, la presse remarque que Joinville-le-Pont possède deux centenaires, chose rare puisqu’on en dénombrait cinq dans les communes du département de la Seine (hors Paris). Le quotidien Le Petit Parisien décrit ainsi Joseph Kownacki : « C'est un grand vieillard, à vénérable barbe blanche. Il jouit d'une santé excellente et a seulement l'oreille un peu dure. Mais la vue est encore très bonne et les jambes le sont aussi ». Une délégation de la municipalité est venue, à l’occasion de Noël la même année, lui remettre une plaquette en argent.

Le décès de Joseph Marie Kownacki survint le 19 janvier 1908 à Joinville ; il était alors âgé de 101 ans et 10 mois.

Comme il était le seul émigré polonais de 1831 encore vivant en France, une cérémonie d’hommage eut lieu le 8 mars 1908 en l'église polonaise de l'Assomption, rue Saint-Honoré à Paris. Mgr Léon Postawka, directeur de la mission polonaise de Paris, salua en lui le « dernier officier de la glorieuse armée polonaise qui combattait pour la patrie et la liberté. »

 

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19 avril 2020 7 19 /04 /avril /2020 01:01

Denise Renée Marie Arlette Morlot naît le 23 décembre 1928 à Nogent-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne), 141, rue de l'Amiral Courbet. Elle est la fille de Maurice Morlot et d’Émilienne Marie Bauer. Son père est régisseur de cinéma et ses parents résident avec elle à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy.

Comme son père, Denise Morlot va travailler dans le cinéma. Elle est scripte ou assistante de réalisation dans environ 43 films, notamment de Sacha Guitry, Julien Duvivier, Jean-Pierre Mocky ou Christian-Jaque.

À partir de 1990, elle partage la vie de Christian Maudet, dit Christian-Jaque, dont elle fut la scripte et la première assistante-réalisatrice. Elle l’épouse en mai 1992 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), alors qu’il est âgé de 87 ans. Elle est sa sixième épouse après Germaine Spy, Simone Renant, Renée Faure, Martine Carol et Laurence Christol – et peut-être sa septième si, comme certaines sources le laissent entendre, il avait également été marié avec Christiane Delyne.

Christian-Jaque meurt en juillet 1994 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), villes où ils résidaient rue de Paris.

En 2013, Denise Morlot crée la société « D. Morlot Maudet dit Christian-Jaque » pour exploiter des activités artistiques, qui n’est plus en activité en 2020. Elle contribue à remémorer l’œuvre de Christian-Jaque.

En 2017, lors du second Vincennes Film Festival Denise Morlot, vint témoigner de sa collaboration avec Julien Duvivier et présenter une de ses films, Le Petit monde de Don Camillo.

 

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17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 01:01

Maurice Morlot naît le 28 décembre 1893 à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Clarisse Louise Leneveu et de Pierre Morlot, ciseleur qui vivent rue des Acacias.

Sans doute est-ce lui qui, alors charpentier et âgé de 18 ans, vivant avenue de Bry dans la commune voisine du Perreux, est renversé par une automobile à Ville-d’Avray alors qu’il circulait à vélo en mai 1912. L’année suivante, en mars, il s’engage pour trois ans à Nogent-sur-Marne, devançant son service militaire, déclarant la profession d’imprimeur. Il est affecté au 5e régiment de chasseurs à cheval. Il passera ensuite dans un régiment de hussards puis dans une unité de génie pendant la première guerre mondiale. Il est démobilisé en août 1919.

Marié avec Émilienne Marie Bauer, native de Romainville, Maurice Morlot vit à compter de 1924, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) dans le quartier de Palissy, avenue Galliéni. Il exerce la profession de régisseur de films. Il assure la régie générale du film Le Glas, film de Maurice Charmeroy en 1924, aux studios de Courbevoie et de La Villette celle de deux films d’Alexandre Ryder en 1929 et 1930. En 1931 et 1934, il est l’administrateur de René Hervil toujours à Courbevoie pour Nicole et sa vertu. C’est à Joinville qu’il travaille comme assistant de René Guissart pour Dédé en 1934 et le film musical Toi, c'est moi en 1936. Au studio d’Épinay et dans les environs de Marseille et de Toulon, il assure la régie de l’adaptation de Chéri-Bibi par Léon Mathot en 1937. Toujours en Provence, il administre la réalisation de Bifur 3 par Maurice Cam.

En compagnie d’un autre joinvillais, Alphonse Sauvageau, Maurice Morlot fonde en juin 1933 le Syndicat du personnel français de la production cinématographique, qui rassemble des administrateurs, régisseurs ou assistants-metteurs en scène. Il en est le président. Son organisation adhère à la Fédération nationale des syndicats d'artisans français du film, dont Morlot est le secrétaire général en 1934.

Un des combats menés en 1934, c’est la revendication d’une limitation des techniciens étrangers, notamment allemands, aux tournages en France. En juin 1934, l’assemblée générale du syndicat réunit 83 adhérents.

À l’expiration de son mandat en décembre 1934, Morlot décide de ne pas solliciter son renouvellement, faisant état de l’impossibilité dans laquelle il était de dégager suffisamment de temps pour l’activité syndicale. Il est cependant élu vice-président et René Montis prend la présidence.

Après la réunification de la CGT avec la CGTU en 1936, la Fédération nationale des syndicats des artisans du film décide, le 7 mai 1937, de se transformer en Syndicat général des artisans du film et d’adhérer à la Fédération du spectacle de la CGT. La nouvelle organisation rassemble metteurs en scène, opérateurs de prises de vues, ingénieurs du son et ingénieurs spécialisés, personnel de la production ainsi que la presse filmée. Son objectif est de « maintenir la qualité professionnelle des artisans de la production du film ». Il vise à la signature de la convention collective des techniciens contribue à l'élaboration du texte d'application des quarante heures. Les metteurs en scène André Berlhomieu et Marcel L'Herbier sont respectivement président et secrétaire général, tandis que Sauvageau est vice-président. Ultérieurement, l’organisation sera rebaptisée Syndicat des Techniciens de la Production Cinématographique.

Maurice Morlot meurt le 22 juillet 1973 à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne). Il était âgé de 79 ans. Sa fille Denise sera scripte de cinéma et épousera le réalisateur et résistant Christian-Jaque.

 

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15 avril 2020 3 15 /04 /avril /2020 01:01

Paul Alphonse Sauvageau naît le 8 mai 1877 à Paris (6e arr.). Il est le fils de Joséphine Félicité Foubert et de Paul Jean Baptiste Sauvageau, teinturier. Ils vivent rue de Sèvres.

Alors ouvrier typographe, Sauvageau fait un service militaire raccourci en 1898-1899 après le décès de son père. Il épouse en novembre 1905 à Paris (15e arr.) Georgette Louise Olympe Bili, qui porte le nom d’usage de son beau-père, Maurice Sorelle,

Pendant la première guerre mondiale, il est mobilisé d’abord dans l’infanterie puis, à partir de mars 1917, dans l’aviation, étant affecté au 1er groupe d’aérostation. Il est nommé caporal en juin 1918 et démobilisé fin janvier 1919.

Après le conflit, Sauvageau travaille dans l’industrie du cinéma. En 1923, il est directeur du studio de Pathé-Consortium-Cinéma à Vincennes. À ce titre, il fait partie de ceux qui accueillent, en juillet une visite du bey de Tunis lors du tournage d’un épisode du film de Jean Kemm, L'Enfant-Roi. Son épouse, qu’il a encouragée à devenir actrice et qui utilise le pseudonyme de Georgette Sorelle, joue dans cette production.

C’est également comme costumier que Sauvageau prend part à la réalisation du film Destinée, d’Henry Roussel en 1925 ou Napoléon, d’Abel Gance, en 1927. Georgette Sorelle est aussi au générique de cette œuvre. Elle meurt en août 1929, après avoir terminé peu avant le tournage de La Valse de l'adieu, d'Henry Roussel.

Le Syndicat du personnel de la production cinématographique est fondé en juillet 1933 par Maurice Morlot et Sauvageau en est le trésorier. Il réunit des administrateurs, régisseurs et assistants-metteurs en scène. Son siège est chez son président, avenue Gallieni, à Joinville-le-Pont. Le syndicat adhère à la Fédération nationale des syndicats d'artisans français du film, une structure autonome non affiliées aux confédérations CGT, CGTU ou CFTC.

Au-delà de la gestion financière du syndicat, le rôle de Sauvageau prend une grande importance. Ainsi, début 1934, c’est lui qui sensibilise Jean Châtaigner, chef de la rubrique cinématographique du Journal et président de l’Association professionnelle de la presse cinématographique aux revendications de son organisation. Il rencontre également Bernard Natan, administrateur-délégué de la firme Pathé-Cinéma. Il se prononce également en faveur de la création d'un Comité Intersyndical.

Ce sont Morlot et Sauvageau qui accueillent, dans les établissements cinématographiques de Joinville-le-Pont, le sous-secrétaire d'État et député Adolphe Chéron ainsi que le maire de la commune Georges Briolay, l’adjoint au maire Georges Scornet et Paul Hainsselin, conseiller municipal et lui aussi salarié du secteur du cinéma. Ils se plaignent que « l'emploi de la main-d'œuvre étrangère dans le cinéma avait eu pour répercussion le licenciement d'une grande partie des éléments français, ce qui a augmenté dans une proportion considérable (…) le nombre des chômeurs français déclarés à la mairie ». Jusqu’en juillet, Sauvageau va multiplier les initiatives de son syndicat de de la fédération pour réclamer un décret réglementant l’embauche d’étrangers dans les studios auprès du gouvernement et des parlementaires.

Le président Morlot ne sollicitant pas le renouvellement de son mandat à la tête du syndicat, en décembre 1934, René Montis le remplace et Sauvageau est trésorier-rapporteur.

Après la réunification de la CGT avec la CGTU en 1936, la Fédération nationale des syndicats des artisans du film décide, le 7 mai 1937, de se transformer en Syndicat général des artisans du film et d’adhérer à la Fédération du spectacle de la CGT. La nouvelle organisation rassemble metteurs en scène, opérateurs de prises de vues, ingénieurs du son et ingénieurs spécialisés, personnel de la production ainsi que la presse filmée. Son objectif est de « maintenir la qualité professionnelle des artisans de la production du film ». Il vise à la signature de la convention collective des techniciens contribue à l'élaboration du texte d'application des quarante heures.

Les metteurs en scène André Berlhomieu et Marcel L'Herbier sont respectivement président et secrétaire général, tandis que Sauvageau est vice-président.

Depuis 1932, Sauvageau résidait à Joinville, dans le quartier de Polangis et avait une nouvelle compagne, Marthe Godin. Il se lance dans l’action politique et rejoint Paul Hainsselin sur la liste de l’Union des républicains de Joinville. Très marquée à droite, la liste est conduite par Frédéric Bautsch et Léon Lesestre. Elle se présente comme composée d’hommes d’ordre et d’action, sans aucune préoccupation politique, n’ayant pour but que la bonne gestion communale, et s’oppose au maire sortant, Georges Briolay (radical) et aux formations socialiste SFIO et communiste.

La liste de l’Union des républicains obtient au premier tour une moyenne de 931 voix soit 32,6% des 2 856 suffrages exprimés sur 2 923 votants et 3 433 inscrits. Le Groupement des gauches républicaines suit avec 765 voix (26,8%), suivi par les communistes de Robert Deloche qui ont 671 voix (23,5%) et les socialistes avec Robert Derivière, 352 voix (12,3%). Sauvageau recueille 908 votes (31,7%).

Au second tour, les listes communiste et socialiste fusionnent derrière un ancien combattant, André Blocher, tandis que Georges Briolay maintient sa liste. Pour sa part, l’Union des républicains appelle à barrer la route aux communistes, affichant sa « réprobation pour la turbulence et de la démagogie. »

La liste de droite se renforce, avec 1 160 voix en moyenne soit 41% des 2 899 suffrages exprimés sur 2 924 votants, talonnée par l’union de la gauche à 1 100 voix (39%), tandis que les radicaux sont distancés avec 566 voix (20%). Sauvageau est un des deux seuls candidats de l’Union républicaine à ne pas être élu ; il avait obtenu 1 120 votes (38,6%). Au total, la liste de droite emporte 25 des 27 sièges à pourvoir, la gauche recueillant les deux derniers sièges pour des communistes, dont le futur maire de Joinville, Robert Deloche. Léon Lesestre est élu maire, entouré comme adjoints de Chaussée, Caillon, Béal et Kirbühler.

En mars 1936, avec plusieurs personnalités locales de tendance radicale modérée et opposées au Front populaire, Sauvageau comme Hainsselin rejoint un Comité de conciliation républicaine et de progrès social pour le travail et la paix qui soutient la candidature du député sortant Adolphe Chéron. Il est battu par le communiste André Parsal.

Alphonse Sauvageau meurt le 10 mai 1942, son décès est transcrit sur l’état-civil de Joinville. Il était âgé de 65 ans.

Georgette Sorelle, épouse Sauvageau

 

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13 avril 2020 1 13 /04 /avril /2020 01:01

Suite de la biographie de Paul Hainsselin

Sur le plan professionnel, l’année 1934 est marquée par la fondation en avril du Syndicat des exportateurs de films français, dont Paul Hainsselin est désigné président. Dans le même temps, il prend part à a constitution d’une commission préparant la création d’une fédération nationale des syndicats professionnels de l'industrie cinématographique.

Il plaide, en 1937 pour que les films français subissent parfois des « modifications insignifiantes » afin de permettre d’en faire des productions internationales. Pour lui, « le principal écueil c’est l'offense des sentiments familiaux, de la morale sociale. Il faut donc, quand on veut exporter les films français, éviter un ton trop épicé ou trop purement parisien, dans le sens péjoratif qu'on a pu attribuer à la légèreté, à la gaudriole, à l'insouciance de vivre qui caractérisent Paris pour les viveurs étrangers. »

Estimant qu’il « est déjà difficile de produire 200 films par an en France », Hainsselin estime que passer à plus de 450 films « est bien un rêve, et même un rêve d'enfant ». Il est réélu en 1938 président du Syndicat. Il devient administrateur de la Chambre syndicale française de la production de films, fonction à laquelle il est réélu en 1939 puis en est le secrétaire général adjoint en 1940 ; la chambre comporte une section des exportateurs.

À l’occasion des élections municipales de mai 1935, Paul Hainsselin reprend place dans la politique joinvillaise. Avec un autre ancien de la majorité de 1929, Jean Béal, il rejoint la liste de l’Union des républicains de Joinville, très marquée à droite et conduite par Frédéric Bautsch et Léon Lesestre. La liste se présente comme composée d’hommes d’ordre et d’action, sans aucune préoccupation politique, n’ayant pour but que la bonne gestion communale. Elle s’oppose au maire sortant, Georges Briolay (radical) et à deux formations socialiste SFIO et communiste.

Un correspondant de l’hebdomadaire radical Voix des communes commente en avril 1935 sa candidature : « Il m’est pénible de voir figurer dans une liste Hainsselin, conseiller municipal démissionnaire. Il a tenu le rôle de négateur systématique, a voté contre tout, n’a rien fait et s’est opposé à tout. En cours de mandat, il exige de ses collègues une dépense supplémentaire de 300 000 francs, il est battu, il démissionne, il se représente sur une liste qui ne parle que d’économie. Comprenne qui pourra. »

La liste de l’Union des républicains obtient au premier tour une moyenne de 931 voix soit 32,6% des 2 856 suffrages exprimés sur 2 923 votants et 3 433 inscrits. Le Groupement des gauches républicaines suit avec 765 voix (26,8%), suivi par les communistes de Robert Deloche qui ont 671 voix (23,5%) et les socialistes avec Robert Derivière, 352 voix (12,3%). Hainsselin recueille 930 votes (32,6%).

Au second tour, les listes communiste et socialiste fusionnent derrière un ancien combattant, André Blocher, tandis que Georges Briolay maintient sa liste. Pour sa part, l’Union des républicains appelle à barrer la route aux communistes, affichant sa « réprobation pour la turbulence et de la démagogie. »

La liste de droite se renforce, avec 1 160 voix en moyenne soit 41% des 2 826 suffrages exprimés sur 2 924 votants, talonnée par l’union de la gauche à 1 100 voix (39%), tandis que les radicaux sont distancés avec 566 voix (20%). Hainsselin est élu avec 1 149 votes (40,7%). Au total, la liste de droite emporte 25 des 27 sièges à pourvoir, la gauche recueillant les deux derniers sièges pour des communistes, dont le futur maire de Joinville, Robert Deloche. Léon Lesestre est élu maire, entouré comme adjoints de Chaussée, Caillon, Béal et Kirbühler.

Avec trois autres conseillers, Hainsselin fait partie d’une « commission d’enquête municipale » chargée d’examiner la situation créée par la demande de la Caisse des dépôts et consignation à la ville d’honorer la garantie qu’elle a donné pour une société d’habitations à bon marché défaillante. La commission remet ses conclusions en octobre 1935, contestant la signature par le précédent maire de cette garantie, reprochant l’absence de contrôle de la gestion par les ministères et appelant à rejeter le remboursement réclamé. Le conseil municipal suit cet avis, mais le préfet inscrira d’office la dépense au budget.

En prévision des élections législatives de juin 1936, Hainsselin fait partie d’un Comité de conciliation républicaine et de progrès social pour le travail et la paix qui soutient la candidature du député sortant radical indépendant, Adolphe Chéron. Il sera battu par le communiste André Parsal.

À l’occasion de la construction d’un nouveau groupe scolaire à Polangis, Hainsselin propose la création d’un patronage laïque. Seul, il s’oppose en août 1938 à la construction d’un abri de défense passive au sein de l’autre groupe scolaire, Jean-Charcot.

Lorsque, en février 1942, le préfet nomme par arrêté un nouveau conseil municipal, 13 des élus de la liste de droite sont maintenus, dont le maire et ses adjoints. Par contre, 11 ne sont pas reconduits, dont Hainsselin. Les deux communistes avaient été révoqués.

Si l’activité politique cesse, il poursuit son rôle professionnel. En avril 1942, Paul Hainsselin est nommé administrateur provisoire de huit entreprises du secteur du cinéma : Franco-London Films, Franco Continental Films Productions, Comédie Films, Films Éclat Productions, Cinéma Productions, Anglo-Continental Films Export, Arcadia Films et la Société de crédit pour l'industrie et le commerce. Six de ces entreprises avaient leur siège boulevard Haussmann à Paris, les deux autres avenue des Champs-Élysées.

Paul Hainsselin meurt le 9 décembre 1970 à Sèvres (Hauts-de-Seine). Il était âgé de 80 ans et avait eu deux enfants.

Fin

Paul Hainsselin (à droite) en 1936

 

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11 avril 2020 6 11 /04 /avril /2020 01:01

Début de la biographie de Paul Hainsselin

Eugène Paul Hainsselin naît le 7 septembre 1890 à Paris (15e arr.). Il est le fils d’Anna Archambaudière et de son époux Louis Gentil (dit Eugène) Hainsselin, alors menuisier et scieur à la mécanique.

Militant politique et syndicaliste, élu conseiller prud’homme, le père de Paul, Eugène Hainsselin, devient juge de paix en 1909. Il est nommé dans les Indes françaises, à Pondichéry et ses enfants le rejoignent en août et décembre 1909. Paul reviendra en France en juillet 1910.

Installé de nouveau dans le quartier de Polangis, avenue Pauline, Paul Hainsselin est représentant de commerce pour la firme cinématographique Pathé. D’assez grande taille (1 mètre 78), mais de santé fragile, il effectue son service militaire de 1911 à 1913 comme secrétaire d’état-major. Peu après sa démobilisation, installé rue des Vignerons, à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne), il est rappelé au début de la première guerre mondiale et sert d’abord dans l’infanterie puis au 13e régiment d’artillerie, mais toujours avec un service auxiliaire non-combattant et enfin, à partir de décembre 1916, de nouveau à l’état-major. Il est rendu à la vie civile en avril 1919.

Après-guerre, Paul Hainsselin emménage d’abord à Paris, où il épouse dans le 15e arrondissement Marie Adrienne Brousse en décembre 1919. Ils vivent d’abord à Paris, puis à Vincennes, Champigny et Joinville.

C’est dans cette commune, qui accueille les usines Pathé, qu’Hainsselin va, comme antérieurement son père, engager dans la vie publique. Il y réside de manière intermittente, soit dans les trois quartiers de la commune : Palissy (rue du Cimetière, act. rue de l’Égalité), Polangis (avenue Gabrielle) et du Centre (quai Beaubourg, act. quai du Barrage).

Alors que, en 1912, son père Eugène Hainsselin avait été élu conseiller municipal contre la majorité sortante radical-socialiste, et notamment contre Georges Briolay, Paul Hainsselin rejoint la liste de ce dernier pour les élections municipales de mai 1929. Un groupement des gauches s’est constitué, dans la suite du cartel des gauches au plan national. Il regroupe les radicaux-socialistes, les socialistes SFIO et des socialistes indépendants.

Au premier tour, la liste de Concentration des gauches obtient une moyenne de 910 voix pour 2 126 suffrages exprimés (42,8%), devançant les conservateurs et libéraux de la liste d’Union nationale du maire sortant, Stephen Durande 825 voix (38,8%) et les communistes du Bloc ouvrier et paysan conduits par Roger Bénenson avec 391 voix (18,4%). Pour sa part, Hainsselin recueille 751 votes (35,3%). Au second tour, les gauches progressent avec une moyenne de 1 025 votes (45,9%) contre 929 (41,6%) à la droite et 278 (12,5%) aux communistes.

Hainsselin est élu conseiller municipal, parmi les 22 élus de sa liste face à 5 personnes issues de la majorité sortante. La municipalité est conduite par Briolay qui prend comme adjoints Robert Maxe (radical), Georges Roger (SFIO), Joseph Moutardier (radical) et Georges Scornet (socialiste indépendant).

Au sein du conseil municipal, Hainsselin va se manifester par des positions souvent personnelles, à l’encontre de la majorité.

Dès juin 1929, il refuse que l’on débaptise la rue du Cimetière, où il a vécu, en rue de l’Égalité. En août 1930, il est le seul à s’opposer à l’acquisition d’une arroseuse laveuse pour le nettoyage des rues. À l’été 1932, il tente d’aider à sortir d’un imbroglio, en représentant le conseil municipal au conseil syndical des riverains de la rivière de Polangis, dont le statut est incertain, ce qui fait que son curage n’est pas réalisé.

Le budget pour l’année 1934, voté en décembre 1933, est l’occasion d’une crise importante. Avec deux autres élus de la majorité de 1929, Béal (indépendant) et Galabert (ex-SFIO), Hainsselin rejoint trois conservateurs, Provin, Caillon et Lecuirot, pour voter contre. Du fait d’un nombre important de démissionnaires et décédés, le budget n’est adopté que par 9 voix contre 6, soit un tiers des 27 conseillers théoriques.

Une tension forte existe en 1933 entre la municipalité et un comité des chômeurs, fondé depuis l’aggravation de la situation économique suite à la crise débutée en 1929. Il est soutenu par le parti communiste. En mars, Hainsselin est désigné comme représentant du conseil au sein de la commission paritaire du chômage. Cependant, il désapprouve, comme l’ancien socialiste SFIO Galabert, la décision du maire de demander des travaux d’intérêt général aux chômeurs en contrepartie des allocations qui leur sont versées, ce que le comité appelle du « travail forcé ». Les deux élus présentent leurs démissions, ce qui va obliger à l’organisation d’élections partielles pour combler dix postes devenus vacants. Tirant le bilan de son mandat écourté, l’hebdomadaire Voix des communes qualifie ainsi Hainsselin « d’opinion incertaine, conseiller figurant, élève studieux, il ne consentit jamais à voter quoi que ce soit. »

À suivre

Paul Hainsselin (à droite) en 1936

 

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1 avril 2020 3 01 /04 /avril /2020 01:01

Michel Denis Réteaud naît le 22 août 1922 à Paris (14e arr.).

Reçu à l'école nationale supérieure des Arts décoratifs de Paris en 1938, il est notamment l’élève des peintres Raymond Legueult et François Desnoyer.

Il devient ensuite décorateur, illustrateur et publicitaire. Il travaille pour les éditions Gallimard, réalisant des couvertures de livre comme Les Dames de France d’Angelo Rinaldi, Le Capitaine Fracasse de Théophile Gautier ou deux ouvrages de Jean Giono, Le Hussard sur le toit et Angelo.

Toujours en lien avec le milieu de l’édition, Michel Réteaud participe à la conception d’expositions sur des thèmes littéraires : celle consacrée au critique Georges Blin, au peintre Georges Braque et au poète René Char à la Bibliothèque Jacques Doucet de Paris (5e arr.) en 1963 ; dans le même lieu, en 1965, la présentation des premières œuvres de Paul Claudel. En 1978, il construit un mur de 1 000 couvertures de la collection Folio (Gallimard), présenté à la Bibliothèque publique d’information du musée Georges-Pompidou.

Peintre amateur, Michel Réteaud obtient en 1947 le prix des Orientalistes français, instauré en 1907. L'année suivante, il est lauréat du prix national de peinture. Son œuvre est largement inspirée de paysages et de fleurs : Jardin exotique, Gunnera du Brésil, villes et villages imaginaires…

Installé dans la commune de Montlignon (Val-d’Oise), dans le parc de l’ancien château de Maugarny, Michel Réteaud s’implique dans la vie culturelle locale. Il réalise, à partir des années 1990, plusieurs expositions dans des salons comme à Luzarches en 2008 et est exposé dans les manifestations culturelles de Montlignon (où il est en 2003 l’invité d’honneur du Salon des arts) et des alentours comme Margency.

Michel Réteaud meurt le 10 septembre 2017 à Eaubonne (Val-d’Oise). Il était âgé de 95 ans et résidait toujours à Montlignon.

Le Bulletin d’information municipal de Montlignon lui consacre un article, reprenant ses déclarations antérieures, en décembre 2017 :

« Je peins pour construire un autre univers, dans lequel on puisse pénétrer, par la toute petite porte et découvrir la sérénité. »

Depuis le début des années 2000, sa peinture prend une nouvelle voix, un nouveau langage, mais c’est toujours la recherche d’une écriture qui le préoccupe : « Écriture faite de traits, de valeurs du blanc au noir, de couleurs chaudes aux couleurs froides, pesantes ou légères, d’éclats ou de repos, de matières râpeuses ou transparentes. »

« C’est avec cet arsenal que je m’exprime, derrière l’abstrait ou le figuratif se cachent une histoire, un chant, une complainte, un univers : c’est la raison d’être de ma peinture. J’espère vous offrir la clé pour vagabonder à votre guise dans ce jardin secret. »

(…) Comme il se plaisait à dire « Si vous rencontrez un lézard ou un scarabée surdimensionné, n’ayez pas peur, ce n’est que le fruit de l’imagination. »

Une de ses œuvres, la Place des écoles, est exposée dans la mairie de Montlignon.

 

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8 janvier 2020 3 08 /01 /janvier /2020 00:01

Suite de la biographie de Marcel Bardiaux

En juillet 1961, Marcel Bardiaux divorça d’avec Angèle Cochois. Il épousa en janvier 1964 Simone Laporte à Paris (18e arr.), puis s’en sépara en octobre 1971.

À partir de 1960, Bardiaux débute, à Cherbourg, la construction d’un autre bateau, en acier, qu’il baptise Inox. Il poursuit la réalisation de son voilier dans différents chantiers et la termine au Portugal en 1966. D’une longueur de près de 15 mètres, il pèse 22 tonnes. C’est le premier navire de plaisance en métal inoxydable connu. Il est intégralement conçu par Bardiaux. C’est un ketch pensé pour assurer le maximum d'autonomie et de durabilité et réputé insubmersible. À son bord, Bardiaux conduit un tour du monde sans escale en 229 jours.

À partir de 1969, Marcel Bardiaux, insatisfait de l’évolution règlementaire imposée aux navires en France, avec une immatriculation, des équipements obligatoires et des taxes, décide de résider à l’étranger. Il séjournera notamment au Canada. Il revient cependant de ce dernier pays en 1996, confiant que « Si là-bas les hivers ne duraient pas six à sept mois, il y a longtemps que je serais canadien. »

Pour la première fois, il traverse sans son bateau : celui-ci a, en effet, connu un accident, à l'entrée du Saint-Laurent, ayant essuyé une tempête classée force 12 sur l’échelle de Beauffort. Pendant 26 heures, il cogne contre la falaise mais s'en tire avec beaucoup de bosses. Bardiaux assure dans Libération : « Tout autre bateau aurait coulé ». C’est, dit-il, la première fois qu’il quitte son bateau.

Il retourne le réparer puis entreprend, en novembre 1997, à 86 ans, de franchir une nouvelle fois l’Atlantique. En décembre, il subit une terrible tempête et fait naufrage dans l'archipel des Açores. Il ne se signale pas, amis lutte pendant trois jours pour sauver son ketch. Il a lui-même souffert : « Tout est à revoir sur le bateau, et les voiles n'en peuvent plus. Je me suis blessé au genou en plus de trois côtes cassées », confiera-t-il au quotidien brestois Le Télégramme.

Porté disparu depuis février, il accoste discrètement Belle-Ile-en-Mer (Morbihan) début mai 1997. Il exprime le souhait de devenir le premier navigateur solitaire centenaire et mouille son bateau à Redon (Ille-et-Vilaine), port fluvial au milieu des teres.

Après Aux 4 vents de l'aventure, Marcel Bardiaux a publié quatre autres ouvrages, ceux-ci à compte d’auteur : Les Aventures de Marcel Bardiaux, 1960 ; Les astuces de Marcel Bardiaux, 1965 ; Aux 4 vents de mes amours, 1975 ; Entre deux tours du monde, 1995. La vente de ses livres était sa seule ressource. Il en stockait 4 000 dans la cale de son bateau.

Aux 4 vents de mes amours est, selon un admirateur de Bardiaux un « catalogue des liaisons intimes de Bardiaux. C'est gratiné, impudique et assez cavalier vis-à-vis des jeunes femmes qui sont citées et parfois exposées en photos. (Il y a même des épouses infidèles de messieurs "haut placés" dans tel ou tel pays d'Amérique du Sud !) »

Dans son dernier ouvrage publié, Entre deux tours du monde, il règle des comptes avec d’autres navigateurs, par exemple Bernard Moitessier : « je lui ai appris à naviguer. Je l'ai rencontré à l'île Maurice après un de ses naufrages. Il a coulé trois bateaux sans faire le quart de ce que j'ai fait.»

Au cours de sa carrière, Bardiaux aura navigué sur près de 400 000 miles, soit l’équivalent de 18 tours du monde. Un grand marin, l’anglais sir Francis Chichester, qualifia Marcel Bardiaux comme « le plus résistant de tous les durs-à-cuire de France. »

Marcel Bardiaux est mort le 9 février 2000 à Redon, Ille-et-Vilaine, où il stationnait depuis deux ans. Il était âgé de 89 ans et ne semble pas avoir eu d’enfants. Il est enterré à Issoire (Puy-de-Dôme), auprès de sa mère.

En 1958, Marcel Bardiaux avait reçu la Blue Water Medal, décernée par le Cruising Club Of America pour l’exploit maritime de l’année.

Fin.

 

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6 janvier 2020 1 06 /01 /janvier /2020 00:01

Suite de la biographie de Marcel Bardiaux

Après son service militaire, Marcel Bardiaux poursuit son activité sportive en kayak de course et de descente. Il exploite un atelier de fabrication de bateaux au 77, quai de la Marne à Joinville-le-Pont, qui produit trois types de kayaks : Kette, Étoile et Bardiaux, version pliable reproduisant son bateau personnel.

En octobre 1935, Marcel Bardiaux épouse à Joinville Angèle Cochois, couturière.

Mobilisé pendant la deuxième guerre mondiale dans la marine, il est, en février 1940 condamné à 5 francs d’amende pour blessures involontaires pour avoir heurté un autre véhicule avec celui qu’il conduisait à Cherbourg. Selon son témoignage, il est fait prisonnier et s’évade deux fois durant la deuxième guerre mondiale avant d’être repris. En 1943, il a repris son activité sportive de kayakiste et fait une descente du Verdon, dans les Alpes du sud.

Si l’attitude de Marcel Bardiaux pendant le conflit n’est pas connue, il a exprimé son opinion dans un de ses ouvrages, Entre deux tours du monde (1995). Parlant d’une grande croix de Lorraine, construite près de Camaret-sur-Mer (Finistère), la croix de Pen Hir, au mémorial aux bretons de la France Libre, il écrit en évoquant le général de Gaulle et le maréchal Pétain : « On ne comprend pas très bien la raison d'un tel gaspillage, destiné avant tout à encenser une personne qui commit pourtant bien des erreurs, ne serait-ce que celle d'avoir fait enfermer un valeureux soldat qui fit tout ce qu'il put pour sauver son pays, et non bien à l'abri derrière un micro étranger ». Ce qui permet au quotidien Libération de conclure en 1997 que Bardiaux était pétainiste.

À la fin de la guerre, Bardiaux achète en librairie les plans d’un voilier, signés de l’architecte Henri Dervin. Il le construit en modifiant considérablement les plans : les lignes d’eau sont allongées, le pont et le roof renforcés. C’est un cotre de 5 tonneaux  et de 9 m. 30, qu’il baptise Les Quatre-Vents.

Tout en restant sur les bords de Marne, il déménage de Joinville pour la commune proche du Perreux-sur-Marne, 6, rue Patou. Il a une nouvelle compagne, Mary.

Il quitte le port du Havre (Basse-Seine, act. Seine-Maritime) en février 1950 pour un tour du monde de huit ans et 543 escales. Il gagne Arcachon, d’où il part en octobre 1950. Après une escale aux Canaries, il relâche à Dakar. Il traverse et arrive à Rio de Janeiro après vingt-huit jours de mer. Selon un article signé Sergio, sur le site Plaisance-Pratique « Ses rencontres sont tumultueuses, son caractère tranchant ». Il visite le Brésil et en mars 1952, puis passe le cap Horn le 12 mai 1952. Il emprunte les canaux de Patagonie, passe Chiloé et arrive à Valparaiso où il va rester plusieurs mois pour remettre Les Quatre-Vents en état.

Il poursuit la grande boucle par Tahiti, la Nouvelle Zélande et s’échoue sur les coraux en Nouvelle Calédonie. Il rentre par le Cap, le Brésil, les Antilles, les Bermudes et New York. Il est de retour à Paris en 1958.

Sa mère décède d’une crise cardiaque quand on lui avait apporté la nouvelle de la disparition (fausse) de son fils, en mars 1957.

Le récit de sa première circumnavigation est publié, en deux tomes, aux éditions Flammarion, à Paris, sous le titre Aux 4 vents de l'aventure. Le premier volume, Défi au cap Horn, sort en 1958 et porte sur le trajet jusqu’au Chili et à Tahiti. L’année suivante, le volume deux est sous-titré Par le chemin des écoliers et raconte la traversée des océans Pacifique et Indien puis Atlantique.

L’ouvrage, qui connaîtra une traduction en anglais, connaît un certain succès, même si son style n’est pas unanimement apprécié. Ainsi, le Journal de la Société des océanistes commente « Quant au navigateur, sa particularité est son tempérament de lutteur, sympathique quoique un peu fatigant, à la longue, pour le lecteur. Les descriptions maritimes sont excellentes et intéressantes ; celles des pays, aussi bien océaniens qu'indiens ou atlantiques, très superficielles. »

Ayant abandonné toute activité professionnelle, Marcel Bardiaux va désormais vivre des recettes que lui procurent ses ouvrages. Il se fâche avec ses éditeurs parisiens, publiant en 1959 Coupé par l'éditeur ! (Presses Bretonnes, Saint-Brieuc, 1959), une plaquette de 16 pages où sont regroupés des passages non publiés du manuscrit d’Aux 4 vents de l'aventure, notamment certains de ces passages concernent Tahiti.

A suivre

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4 janvier 2020 6 04 /01 /janvier /2020 00:01

Début de la biographie de Marcel Bardiaux

Marcel Bardiaux naît le 12 avril 1910 à Clermont-Ferrand. Il est le fils de Marie Eugénie Amblard et d’Eugène Paul Bardiaux, facteur. Selon son témoignage, son père meurt à la fin de la première guerre mondiale et sa mère le confie à un orphelinat à Paris ; il s’en échappe à onze ans et cherche à embarquer sur un grand voilier au Havre. La police le ramène chez sa mère.

En 1930, Marcel Bardiaux vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il est artisan électricien depuis 1928. Sur le plan sportif, c’est un des meilleurs kayakistes français. Il est le premier français à utiliser en compétition la technique de l'esquimautage en 1932, obtient le titre de champion de France, reste le meilleur descendeur jusqu'en 1948 et domine, avec Eberhardt, la course en ligne de 1934 à 1939.

Marcel Bardiaux aurait réalisé une traversée de la Manche en kayak. Selon le témoignage qu’il livre au journal L'Homme libre, il a fait de grandes randonnées sur son canoë Belle -Etoile à travers toute la France quand il se lance dans une traversée de l'Europe. Il utilise un canoë de cinq mètres de long, où il a placé ses bagages, dont sa tente, un réchaud et un bidon d'eau potable, dans des sacs insubmersibles.

Il raconte son périple dans l’hebdomadaire Match. Parti de Joinville le 4 mai 1930, il remonte la Marne, emprunte des canaux puis transporte son canoë démontable sur un charriot jusqu’aux sources du Danube, traverse l'Allemagne, l’Autriche, la Hongrie et la Yougoslavie. Il rejoint la mer Noire le 23 août en Bulgarie, essuie une tempête puis rejoint Constantinople (act. Istanbul, Turquie) où il répare son bateau.

Il revient par la mer de Marmara et les Dardanelles, mais casse de nouveau son canoé en doublant le mont Athos et doit s’arrêter trois semaines à Salonique pour remettre la Belle-Etoile en état de poursuivre son voyage. Il atteint le port d’Athènes, Le Pirée, le 11 novembre après une traversée très mouvementée. Mais on lui déconseille de prendre la mer au travers de l'Adriatique, la météo, étant très défavorable. Il emprunte donc un cargo pour rejoindre Naples, où on lui refuse le droit de débarquer, et poursuit donc jusqu’à Marseille.

Il gagne Sète par la mer, puis par le canal du Midi atteint Toulouse après avoir passé une centaine d'écluses. Via la Garonne, il rejoint Bordeaux. Il comptait rentrer à Paris via l'Atlantique et la Manche mais il reçoit une lettre de sa famille lui annonçant son incorporation au service militaire pour le mois de mars. N’ayant plus le temps de suivre son projet, il traîne son chariot jusqu'à Orléans puis rejoint Paris via les canaux, le Loing puis la Seine. Il campe les trois derniers jours sous la neige et le gel. Il accoste près du Pont-Neuf à Paris le 1er mars 1931, accueilli par quelques amis et la presse sportive. Il avait parcouru 11 000 kilomètres en pagayant.

À suivre

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