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1 novembre 2016 2 01 /11 /novembre /2016 00:01

Né en 1788 Pierre Pilté-Perrière est le fils d’Anne Grenet et de son époux Jacques Louis Claude Pilté, originaires du Loiret.

Il fut dans les années 1830 un des pionniers de l’éclairage au gaz de Paris, gagnant une grande fortune grâce à son monopole pour l’installation de réverbères dans les voies d’une grande partie de Paris. Deux entreprises se partageaient le marché de la Compagnie parisienne d'éclairage au gaz, l’une dite anglaise et l’autre dite française, dont Pilté était un des gros actionnaires et, avec son frère Alphonse, un des directeurs.

En octobre 1836, il épouse à Paris (7e arr.) Anne Laure Joséphine Hurel, dite Anaïs, avec laquelle il aura cinq enfants. Il acquiert un hôtel particulier 15, rue Monsieur-le-Prince à Paris.

Comme son épouse, Pierre Pilté a un penchant pour les arts. Il va acquérir une collection de tableaux qui sera dispersée lors d’une vente aux enchères en 1873. Elle comprenait des Breughel, van Goyen, Hals, Ruysdael, Vernet ; les écoles hollandaise et flamande en constituant la majeure partie.

Il va surtout tenter d’investir dans une salle de spectacle parisienne, le Théâtre du Vaudeville, place de la Bourse. Il rachète l’immeuble en septembre 1846 puis place à sa tête un auteur, Joseph-Philippe Lockroy. La carrière théâtrale de Pilté le verra bien plus souvent sur les bancs des tribunaux parisiens, en conflit avec ses directeurs et comédiens, qu’aux premières loges.

Un rédacteur du journal culturel Gil-Blas (Little Duck) le présentait comme un « bourgeois ultra-bourgeoisant et n'ayant à la bouche (…) que ses huit cents ans de roture prouvée. »

Après sa mort, le 30 janvier 1853 à Paris (10e arr.), à l’âge de 64 ans, il sera cependant créé comte par le pape Pie IX en 1869, un titre que porteront sa veuve puis son fils aîné, Henri. Ses trois filles feront des mariages aristocratiques. Son deuxième fils, quant à lui, investira dans l’industrie (Les Forges de Saint-Maur) et aura une activité politique d’obédience républicaine à Joinville-le-Pont.

Voir aussi : Anaïs Pilté, comtesse du pape

Voir aussi : Alphonse Pilté, maître de forges

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27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 01:05
Anaïs Marcelli, Musée poétique
Anaïs Marcelli, Musée poétique

Si Proust l’avait connue, il se serait sans doute inspiré de son personnage. Il y a en effet dans la vie d’Anaïs Pilté beaucoup des éléments qui en auraient fait un modèle de Mme Verdurin. Mais elle est morte à l’âge où Marcel se promenait encore dans les jardins de Combray.

Née à Paris en 1809 sous le nom d’Anne Laure Joséphine Hurel, elle épouse en 1836 Pierre Perrière-Pilté, qui a l’intuition d’investir dans le gaz, première énergie utilisée pour l’éclairage en ville au 19e siècle. Directeur de la Compagnie pour l'éclairage de Paris par le gaz, il couvre la capitale de becs-de-gaz, quand elle commence à s’illuminer. Il acquiert ainsi une fortune, considérable, qu’il entame à peine en investissant dans une salle de spectacle, le théâtre du Vaudeville.

Celle qui se fait désormais appeler Anaïs, a le goût des arts. Après avoir donné naissance à cinq enfants, elle perd son mari en 1853, quand l’aîné n’a que 17 ans. Elle hérite des parts de sociales dont disposait l’ancien industriel dans les sociétés gazières, et décide de vivre de leurs rentes sans interférer dans la gestion des entreprises.

Son grand-œuvre va être l’ouverture d’un salon, dans les deux hôtels particuliers rue Madame (jusqu’en 1867) puis au 57, rue de Babylone à Paris. Ce dernier immeuble est, actuellement, l’un des principaux sièges du conseil régional d’Île-de-France.

La presse de l’époque fait échos aux fêtes fastueuses. En 1867, pour le dernier bal costumé dans son hôtel de la rue Madame, elle se présente en costume d'Amphitrite, saupoudré de superbes diamants. En 1869, dans le nouvel hôtel de la rue de Babylone, le rédacteur du Figaro s’étonne : « tout est éclairé au gaz, même sa chambre à coucher ». Par contre, le même publiciste s’inquiète des vasques en marbre blanc destinées à recevoir des jets d'eau lancés par des lions placés en haut de miroirs : « Pourvu que ces jets soient sérieux. Je ne les admets que difficilement ». La maîtresse de maison est déguisée en Catherine de Médicis, (velours tulle et satin noir à crevés). On dîne fort bien, la haute-société est là et on joue une pièce de théâtre. Mais, déplore le journaliste, « on a chanté aussi. Hélas ! »

Anaïs est devenue comtesse Pilté, depuis que, cette même année 1869, le pape Pie IX a octroyé un titre de noblesse pontificale à sa famille.

À côté des grandes réceptions, il y avait aussi les petits jours de l'hôtel Pilté. Ils avaient lieu le lundi et offraient l’intérêt d'y rencontrer « un certain nombre de gens très occupés à faire leur chemin dans le monde » selon le chroniqueur des salons parisiens, James de Chambrier.

Son hôtel particulier comprend une salle de spectacle, où se produisent les premiers chanteurs de l'Opéra et les pensionnaires de la Comédie-Française.

Elle y fait jouer des pièces de répertoire, mais surtout ses propres œuvres, qu’elle signe d’un pseudonyme, Anaïs Marcelli. Il s’agit de poésie, de théâtre, et principalement de pièces lyriques, opérettes et opéras-comiques.

Ses travaux personnels étant « particulièrement goûtés » par ses visiteurs, la comtesse les fait représenter sur de grandes scènes. Son opéra-comique en un acte, Le Sorcier est à l’affiche Théâtre du Châtelet en juin 1866, puis, deux ans plus tard au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles. Un autre opéra-comique, Jaloux de soi, est créé au théâtre parisien de l’Athénée en juin 1873. Une comédie, Le Talon d'Achille, est programmée au Théâtre-Ventadour, toujours à Paris, en mai 1875.

Les œuvres artistiques ne convainquent pas les spécialistes. Pour le critique musical Arthur Pougin, les œuvres d’Anaïs Perrière-Pilté « n'obtinrent qu'un succès absolument négatif » en dehors de son salon. Selon le biographe des musiciens du siècle, « les applaudissements complaisants qui accueillaient, dans l’intimité, ces productions vraiment enfantines, ne se retrouvaient plus devant le vrai public, qui, ayant payé sa place au théâtre, manifestait de tout autres exigences. »

Auteur d’une notice pourtant élogieuse à l’égard de la comtesse, un chroniqueur du Gaulois, Montjoyeux, met en doute son rôle de compositeur : « On ne jouait guère que des choses signées d'elle, ce qui ne voulait pas toujours dire, prétendaient à tort de méchantes langues, composées par elle. A défaut de l'amour-propre d'auteur, qu'elle n'avait souvent que de seconde main, affirmait-on, elle avait du moins celui de signataire. Ce flanc de gloriole prêtait trop à l'exploitation pour qu'on n'essayât point d'en abuser. Si bien que, même à Iui supposer du talent, elle en a noyé l'originalité dans un océan de productions confuses, sans cachet propre et sans unité. A vouloir l'obliger, de prétendus amis l'ont desservie. »

Riche et prodigue, la comtesse Pilté était également réputée généreuse. Elle patronnait les jeunes élèves du Conservatoire. Pour Montjoyeux, « elle avait la charité des nobles choses. Il fallait à ses générosités le cadre un peu haut des misères romanesques. Le terre-à-terre allait mal à son aumône. Pour valoir son secours, l'infortune devait surtout n'être pas vulgaire. L'éclat du malheur était sûr de provoquer l'éclat de sa bonté. »

Pendant le siège de Paris par l’armée allemande, en 1870, son hôtel particulier est transformé en centre de soins. Son fils cadet, Alphonse Pilté (1838-1891), sert comme brigadier à cheval dans une unité de volontaires, l’escadron Franchetti ; maître de forges, il sera, au début de la Troisième République, conseiller municipal de Joinville-le-Pont.

Anaïs, comtesse Pilté meurt dans son hôtel parisien le 24 décembre 1878. Elle était âgée de 69 ans.

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2 mars 2013 6 02 /03 /mars /2013 00:05

Benjamin Fondane est un écrivain roumain et français, né à Iasi (province de Moldavie, en Roumanie) le 14 novembre 1898 sous le nom de Benjamin Wechsler. Il écrivait en trois langues (hébreu, roumain et français).

En 1922, il fonde un théâtre d’avant-garde, Insula (L’île). Il ferme en 1923 à la suite de difficultés financières et de réactions antisémites.

En décembre 1923, il part pour Paris où il collabore à de nombreuses revues et travaille sur Arthur Rimbaud (Rimbaud le voyou, Denoël, 1933).

Il entre aux studios de cinéma Paramount à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne) comme assistant metteur en scène et scénariste. Il adapte notamment La séparation des races de l’auteur helvète Charles-Ferdinand Ramuz, qui est porté à l’écran par Dimitri Kirsanoff sous le titre Rapt en Suisse. Benjamin Fondane écrit et réalise en Argentine un film, Tararira.

Mobilisé dans l’armée française en 1940, il est incorporé dans le 216ème régiment d’infanterie à Sainte Assise, près de Fontainebleau, il est fait prisonnier mais s’évade, est repris puis libéré pour raison de santé et hospitalisé au Val de Grâce pendant six mois.

Pendant la guerre, il travaille sur des textes philosophiques, notamment « Le Lundi existentiel et le Dimanche de l'Histoire » (éditions du Rocher, 1990).

Le 7 mars 1944, il est arrêté par la police française avec sa sœur Line. Ils sont internés à Drancy avant d’être déportés le 30 mai dans l’avant-dernier convoi qui porte le numéro 75. Le 2 ou le 3 octobre de la même année, Benjamin Fondane est assassiné dans la chambre à gaz d’Auschwitz Birkenau.

En 1933, Benjamin Fondane lançait dans Viata Studenteasca, revue d’étudiants roumains publiée à Paris, un « Appel aux étudiants : Demain, dans les camps de concentration, il sera trop tard » :

 

Un jour viendra, c'est sûr, de la soif, apaisée,

nous serons au-delà du souvenir, la mort aura

parachevé les travaux de la haine,

je serais un bouquet d'orties sous vos pieds,

alors, eh bien, sachez que j'avais un visage

comme vous. Une bouche qui priait comme vous.

"Préface en prose", L'Exode, in Le mal des fantômes, Verdier Poche, 2006.

 

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22 décembre 2012 6 22 /12 /décembre /2012 00:07

Selon Natasha Tinsley, professeur à l’université de Montréal, Ida Faubert avait une « grâce aduste », c’est-à-dire brûlée par le soleil.

Fille unique du président haïtien Lysius Salomon, Ida Faubert est née à Port-au-Prince (Haïti) le 14 février 1882. Elle passe sa petite enfance dans le palais présidentiel. Mais en 1888 sa famille s'exile en France, où la jeune fille fera ses études. Après un premier mariage, qui donne naissance à une fille, Jacqueline, décédée très jeune, Ida revient à Port-au-Prince en 1903 pour épouser André Faubert et a un fils, Raoul, né en 1906.

Ida Salomon Faubert est une grande dame de la haute société de Port-au-Prince. Elle fait partie de la première génération de poétesses haïtiennes. Ses premiers poèmes paraissent en 1912 dans la revue Haïti littéraire et scientifique. Cependant, malgré des succès sociaux et littéraires, Ida Faubert a du mal à s'adapter à l'esprit conservateur de l'élite haïtienne dont elle critique l'étroitesse des idées.

Je t’ouvrirai mon cœur que le soleil inonde,

            Tu connaîtras mon âme et ses désirs ardents,

            Et tu ne sauras rien de la vie et du monde 

            Sinon que je  t’adore et que c’est le printemps ! 

(Douceur, Cœur des îles)  

À la recherche d'une liberté personnelle qu'on qualifie de féministe, Ida Faubert s'établit à Paris en 1914. Elle divorce et s'installe dans un appartement rue Blomet. Le Bal Nègre met le quartier dans les rythmes antillais tous les samedis. On y trouve les ateliers d’artistes surréalistes comme André Desnos ou Juan Miró. Les littérateurs haïtiens à Paris lui font des visites tels Léon Laleau ou Jean Price-Mars, mais aussi des Français comme Jean Richepin, Jean Vignaud, ou Anna de Noailles.

Outre ses recueils de poèmes, Ida Faubert publie en 1959 des récits, Sous le soleil caraïbe. Elle meurt en 1969 à Joinville-le-Pont, où elle vivait et est enterrée.

Bibliographie :

  • 1939 : Cœur des Îles, éditions René Debresse, Paris ;
  • 1959 : Sous le soleil caraïbe, O.L.B, Paris ;
  • 2007 : Anthologie secrète : poèmes et récits, Mémoire d'encrier, Montréal.

Un site Internet, présenté par son petit-fils, Jean Faubert, présente ses livres et sa généalogie.

 

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15 décembre 2012 6 15 /12 /décembre /2012 21:54

Arthur Martin naît le 16 juin 1855 à Bar-sur-Aube (Aube).

Il travaille comme publiciste (on dirait aujourd’hui journaliste) à partir de 1879 pendant neuf ans à La Vraie France, publication royaliste, légitimiste et catholique de Lille (Nord). Il collabore ensuite pendant dix-neuf ans au Courrier du Pas-de-Calais, un quotidien catholique édité à Arras. Il en est rédacteur en chef à partir de 1888.

Arthur Martin défend des positions conservatrices, favorables à l’ordre et opposées à la jeune troisième République. Comme une bonne partie de la droite d’alors, ses écrits sont parfois à connotation antisémite. Ainsi, après les affrontements meurtriers du 1er mai 1891 à Fourmies (Nord), il condamne « l'esprit épais et férocement égoïste de la bourgeoisie républicaine » et excuse l'armée, accusée d’être responsable de la fusillade. Il met en cause, en des termes très proches de ceux de l’écrivain d’extrême-droite Édouard Drumont, des fonctionnaires : « Il y a, dans le drame sanglant de Fourmies, un acteur qu’il est nécessaire de mettre en pleine lumière : c’est le sous-préfet d’Avesnes, un sieur Isaac, un juif pur-sang. Un peu plus haut dans la hiérarchie administrative, nous trouvons un autre sémite, ou du moins semi-sémite, M. Vel-Durand, préfet du Nord ». Il est cependant non clérical.

Arthur Martin aura quatre enfants. D’un premier mariage, Henri, médecin, meurt en 1913. Albert, juriste, décède des suites d’une maladie contractée pendant la Première Guerre mondiale. Il épouse en secondes noces Henriette Le Dieu à Arras en 1898. Professeur de piano, elle élèvera leurs deux filles après sa disparition en travaillant au pensionnat Jeanne d’Arc d’Arras puis, à partir de la guerre et de l’évacuation des civils de la ville d’Arras, au lycée Molière à Paris. Lucie (née en 1898) travaille à la Société des Nations à Genève (Suisse). Elle épouse en 1921 Adam Rosé (1895-1951), diplomate puis ministre en Pologne. Marietta (1902-1944), écrivain, est active dans la Résistance intérieure française, notamment en contribuant au journal La France continue.

Henriette Martin-Le Dieu et Lucie Adam-Rosé publieront toutes deux des biographies de Marietta Martin dans lesquelles elles évoquent la vie d’Arthur Martin.

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3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 00:04

Henri Lebègue (1856 – 1938), est un paléographe français, directeur d’études à l'École pratique des hautes études.

Henri Lebègue est né le 27 février 1856 à Nogent sur Marne, alors dans le département de la Seine, aujourd’hui dans le Val-de-Marne. Il est le fils de Gustave Lebègue, chef d’une institution d’enseignement laïque de la commune et de Louise Pontier. La commune a dédié une de ses rues a=à son père. Il a pour frère Ernest Lebègue (1862-1943), historien français. Il est également le neveu de l’éditeur et publiciste de Bruxelles Alphonse-Nicolas Lebègue (1814-1885).

Henri épouse en 1884 Jeanne Lhuillier, dont il a plusieurs enfants, notamment Francis Lebègue (1886-1914), mort pendant la première Guerre mondiale.

Officier de l’instruction publique, attaché à la bibliothèque de l’université de Paris (La Sorbonne) de novembre 1882 à octobre 1888, Henri Lebègue entre à l'École pratique des hautes études en novembre 1891 en qualité de chef des travaux paléographiques. Il intègre la section des sciences historiques et philologiques.

Le chercheur fait œuvre de traducteur et publie les textes des auteurs grecs concernant la géographie et l'histoire des Gaules. Henri Lebègue rédige également des livres d’exercices grecs. Il répertorie et traduit en partie des manuscrits alchimiques grecs conservés à Paris (les Parisini).

Sa dernière œuvre sera une nouvelle traduction du Traité du sublime de Longin, qui paraît après sa mort en 1939.

Membre de l'Association pour l'encouragement des études grecques en France, Henri Lebègue était considéré comme « un des maîtres de la paléographie grecque en France » (*).

Henri Lebègue a été fait chevalier de la Légion d’Honneur en janvier 1923. Il décède le 19 octobre 1938 à Paris (5e).

(*) Les Études classiques: Volume 10 Facultés universitaires Notre-Dame-de-la-Paix (Namur, Belgique)

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6 octobre 2012 6 06 /10 /octobre /2012 00:06

Ernest Lebègue (1862–1943), est un professeur et historien français.

Ernest Lebègue est né le 31 décembre 1862 à Nogent-sur-Marne, alors dans le département de la Seine, aujourd’hui dans le Val-de-Marne. Il est le fils de Gustave Lebègue, chef d’une institution d’enseignement laïque de la commune (qui a donné son nom à une rue de Nogent) et de Louise Pontier.

Il épouse Marie-Louise Mougin en 1895 et en a plusieurs enfants. Son fils aîné meurt dans les derniers jours de la première guerre mondiale.

Il a pour frère Henri Lebègue (1856-1938), paléographe français et est le neveu de l’éditeur et publiciste de Bruxelles, Alphonse-Nicolas Lebègue (1814-1885).

Ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm à Paris), Ernest Lebègue est agrégé d’histoire et docteur ès lettres. Il travaille dans l’enseignement public pendant quarante-deux ans. Il enseigne à Saint-Quentin (Aisne) puis Belfort, Lille et Rouen où il reste huit ans au lycée Corneille. Il deviendra un spécialiste de l’histoire normande pendant la période révolutionnaire.

Il s’établit ensuite en région parisienne, d’abord au lycée Lakanal de Sceaux puis à Paris successivement au lycée Carnot et au lycée Charlemagne où il termine sa carrière en 1925.

Ernest Lebègue est lié avec plusieurs anciens élèves de l’ENS dont Lucien Herr, professeur de philosophie et pionnier du socialisme français (1864-1926) et Joseph Texte, professeur de littérature comparée (1865-1900). Il échange une correspondance avec l’historien d'art français Émile Mâle, membre de l'Académie française (1862-1954).

Ernest Lebègue collabore vers 1890 à la Revue de géographie, fondée en 1877 par Ludovic Drapeyron (1839-1901). Il est secrétaire général adjoint de la Société normande de géographie jusqu’en 1901. Il consacrera cependant l’essentiel de ses travaux à l’histoire, et notamment à la révolution française de 1789.

Alors professeur au lycée Lakanal de Sceaux, Ernest Lebègue, soutient deux thèses pour le doctorat devant la faculté des lettres de Paris, en Sorbonne, le 24 décembre 1910. Sa thèse principale porte sur Jacques-Guillaume Thouret, député du tiers état de Rouen aux États généraux de 1789 puis président de l’Assemblée nationale constituante. Il soutient également une thèse complémentaire sur les travaux de l'Assemblée provinciale de Haute-Normandie (1787-1790).

En 1935, Ernest Lebègue publie une biographie de Jean François Boursault-Malherbe (1752-1842), acteur, homme d'affaires et révolutionnaire français. Elle est couronnée en 1936 par l’Académie française.

Ernest Lebègue a été fait chevalier de la Légion d’Honneur en janvier 1929. Sa candidature était soutenue par deux hommes politiques, un ministre de droite, Louis Marin, et un de gauche, Paul Painlevé, ancien président du conseil.

Ernest Lebègue décède le 22 juillet 1943 à son domicile, 26, rue Chevert à Paris (7e).

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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 00:08

Emporté par la phtisie, une forme de tuberculose pulmonaire, à l’âge de 32 ans, Alix Fournier fut selon l’écrivain Pierre-Barthélemy Gheusi « le magnifique, le révolté à demi génial, le futur grand musicien ».

Né en 1864, il côtoya Camille Saint-Saëns, qui l’appelait « le fou » et fut l’élève de la classe d’orgue de César Franck au Conservatoire de Paris où il fréquentait également les cours de Léo Delibes et Théodore Dubois.

Le jeune musicien fut couronné par le Prix de Rome de composition musicale en 1891 et par une récompense de l’Académie des Beaux-arts, le prix Cressent en 1892. C’est après ce titre qu’on représenta à l’Opéra de Paris sa comédie lyrique, Stratonice, le 9 décembre 1892.

L’opéra, sur un livret de Louis Gallet, raconte l’histoire de la belle princesse grecque, épouse d’un roi macédonien, qui inspire une violente passion à son beau fils. Le roi abandonne la jeune femme et nomme son héritier régent.

Le fait marquant dans la vie d’Alix Fournier est une mystification. On n’aimait guère Richard Wagner, chez les professeurs de musique français à la fin du dix-neuvième siècle. On ne l’appréciait pas, mais on ne l’écoutait pas plus. Le jeune prodige avait parié qu’il transcrirait le duo de Tristan et Isolde dans la cantate qu’il présentait pour le prix de Rome, intitulée L’Interdit. Aucun des auditeurs professionnels n’avait reconnu la pièce de l’opéra de Wagner, puisqu’ils ne l’avaient jamais lue ni entendue. Seul Saint-Saëns dévoila la supercherie.

En 1895, il met en musique une légende écrite par Louise Rousseau, Histoire de chevalerie. Écrivain et botaniste, Louise était l’épouse d’Henri Rousseau, directeur de l’école privée laïque et professionnelle du Parangon, située dans le château et parc du même nom, sur la commune Joinville-le-Pont. Henri Rousseau est le fils d’un maire de la commune, Louis Ferdinand Rousseau.

C’est d’ailleurs à Joinville, dans le château du Parangon, que mourut Alix Fournier, en septembre 1897 après de longues souffrances, entouré de son frère, lieutenant d’infanterie. Il était alors domicilié à Nice avec sa mère.

Il ne semble pas y avoir de disque ou de vidéo reprenant l’œuvre d’Alix Fournier.

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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 00:03

Édouard Boureau était un paléobotaniste français, c’est-à-dire qu’il étudiait les formes fossiles les plus anciennes de la vie sur terre. Né à Champ-sur-Layon dans le Maine et Loire en 1913, il résidait dans les années 1980 et 1990 à Joinville-le-Pont.

Docteur diplômé de la Faculté des sciences de Poitiers alors qu’il était âgé d’à peine 25 ans en 1938, il entre après guerre au CNRS où il dirige le laboratoire d’anatomie comparée des végétaux vivants et fossiles. Il devient sous-directeur du Muséum national d’histoire naturelle de Paris.

Créateur et premier secrétaire de l’Organisation internationale de paléobotanique lors du Congrès international de botanique de Paris en 1954, Édouard Boureau est nommé en 1959, professeur à la Faculté des sciences de Paris qui deviendra plus tard l’Université Paris VI Pierre-et-Marie-Curie). Il dirige la rédaction, qui reste inachevée, d’un Traité de Paléobotanique dont quatre volumes paraissent entre 1964 et 1975.

Il conduit des recherches sur les microfossiles précambriens, portant sur les premières formes de la vie pluricellulaire. Il attribue à des radiations ionisantes d’origine extraterrestre, principalement solaire, les extinctions de masse d’espèces pendant les crises que connaît la biosphère, notamment entre le Crétacé et le Tertiaire. Cette thèse, aujourd’hui contestée, a cependant largement contribué à l’évolution de la paléobotanique, dont les scientifiques français comptent parmi les meilleurs chercheurs.

Édouard Boureau est élu membre de l’Académie des sciences en 1977. Il est officier des Palmes académiques.

À côté de ses œuvres scientifiques, Édouard Boureau a publié un ouvrage de vulgarisation : La Recherche en paléontologie (Le Seuil, 1989). Il est également l’auteur d’un essai, La Terre, mère de la vie ?, publié chez Larousse en 1986.

Édouard Boureau avait son domicile 64, rue de Paris à Joinville-le-Pont. Il est mort le 2 octobre 1999 à l’âge de 83 ans.

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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 00:01

Alphonse-Nicolas Lebègue (1814–1885), est un éditeur, écrivain et publiciste français, qui exerce son activité à Bruxelles (Belgique).

Alphonse-Nicolas, né en 1814 à Paris, est le fils d’Euphrasie Marais et de l’imprimeur et libraire parisien Jean Lebègue, qui exerçait rue des Noyers à Paris (5e arrondissement).

Il est d’abord ouvrier typographe, puis prend la succession de son père. Mais il doit s’exiler et fonde une imprimerie et maison d’édition en Belgique en 1843. La maison d’édition » A-N. Lebègue et Cie » devient une des maisons les plus connues de la capitale belge. Elle publie notamment les œuvres de Pierre Joseph Proudhon, un autre proscrit en France.

Lebègue constitue en 1854 à Bruxelles la société L’Office de Publicité qui fournit des annonces à des journaux de province. Elle lance en 1858 un journal hebdomadaire paraissant le dimanche, qui est publié jusqu’en 1890. L’Office de Publicité est « un des organes les plus populaires du parti libéral » (*). Le journal tire à 19 000 exemplaires en 1861. Proudhon y publie des articles, qui font controverse, contre la propriété littéraire (1858) ou opposés à l’unité italienne (1862). Le journal accueille des écrivains belges, comme Caroline Boussart.

À côté de son activité d’éditeur, Lebègue écrit plusieurs ouvrages, souvent des romans à caractère historique. On lui doit notamment La Vie et ses écueils (1865), L’héritage des Sommerville (1870), Les deux Voleurs et l'Âne (1872), Le père Bronchard (1877), Conspiration sous la Régence (1878).

Pendant le second empire, il correspond avec l’éditeur français Pierre-Jules Hetzel, qui publie notamment Jules Verne.

Alphonse-Nicolas Lebègue est l’oncle d’Henri Lebègue (1856-1938), paléographe et d’Ernest Lebègue (1862-1943), historien. Il meurt le 12 décembre 1885 à Bruxelles. Un de ses fils, Jules Lebègue, prend sa succession.

(*) Berthelot, Hartwig Derenbourg, Camille Dreyfus, Giry et al.: La grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts. Tome 21, H. Lamirault, Paris, 1885-1902.

Portrait d’Alphonse-Nicolas Lebègue par Georg Meisenbach.

 

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