Selon Natasha Tinsley, professeur à l’université de Montréal, Ida Faubert avait une « grâce aduste », c’est-à-dire brûlée par le soleil.
Fille unique du président haïtien Lysius Salomon, Ida Faubert est née à Port-au-Prince (Haïti) le 14 février 1882. Elle passe sa petite enfance dans le palais présidentiel. Mais en 1888 sa famille s'exile en France, où la jeune fille fera ses études. Après un premier mariage, qui donne naissance à une fille, Jacqueline, décédée très jeune, Ida revient à Port-au-Prince en 1903 pour épouser André Faubert et a un fils, Raoul, né en 1906.
Ida Salomon Faubert est une grande dame de la haute société de Port-au-Prince. Elle fait partie de la première génération de poétesses haïtiennes. Ses premiers poèmes paraissent en 1912 dans la revue Haïti littéraire et scientifique. Cependant, malgré des succès sociaux et littéraires, Ida Faubert a du mal à s'adapter à l'esprit conservateur de l'élite haïtienne dont elle critique l'étroitesse des idées.
Je t’ouvrirai mon cœur que le soleil inonde,
Tu connaîtras mon âme et ses désirs ardents,
Et tu ne sauras rien de la vie et du monde
Sinon que je t’adore et que c’est le printemps !
(Douceur, Cœur des îles)
À la recherche d'une liberté personnelle qu'on qualifie de féministe, Ida Faubert s'établit à Paris en 1914. Elle divorce et s'installe dans un appartement rue Blomet. Le Bal Nègre met le quartier dans les rythmes antillais tous les samedis. On y trouve les ateliers d’artistes surréalistes comme André Desnos ou Juan Miró. Les littérateurs haïtiens à Paris lui font des visites tels Léon Laleau ou Jean Price-Mars, mais aussi des Français comme Jean Richepin, Jean Vignaud, ou Anna de Noailles.
Outre ses recueils de poèmes, Ida Faubert publie en 1959 des récits, Sous le soleil caraïbe. Elle meurt en 1969 à Joinville-le-Pont, où elle vivait et est enterrée.
Bibliographie :
- 1939 : Cœur des Îles, éditions René Debresse, Paris ;
- 1959 : Sous le soleil caraïbe, O.L.B, Paris ;
- 2007 : Anthologie secrète : poèmes et récits, Mémoire d'encrier, Montréal.
Un site Internet, présenté par son petit-fils, Jean Faubert, présente ses livres et sa généalogie.