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10 décembre 2021 5 10 /12 /décembre /2021 00:01

Émilie Renaudin est née vers 1869. Elle est religieuse catholique, au sein de de la communauté des sœurs Servantes des pauvres à Joinville-le-Pont en 1901. Comme la plupart des membres de cette congrégation, elle est probablement originaire de l’ouest de la France (Anjou, Vendée ou Bretagne).

Cette communauté, dont l’activité est principalement de garde-malades, a été fondée par dom Leduc à Angers (Maine-et-Loire). Elle s’est implantée à Joinville en 1883 à la demande du curé de la paroisse, le père Ernest Jouin, également originaire d’Anjou. Dirigée depuis sa fondation par la mère Agnès de Jésus (Modeste Bondu), établie au 45, rue de Paris, la communauté essaime à Paris, suivant les nouveaux postes de l’abbé Jouin à Saint-Médard puis Saint-Augustin. Agnès de Jésus devient supérieure générale des Oblates Servantes des pauvres, qui suivent la règle de Saint-Augustin et est remplacée comme prieure de Joinville par Émilie Renaudin sans doute en 1896. Six sœurs pensionnaires composent la communauté, installée dans le centre-ville.

Les sœurs ont probablement installé une école, peut-être pour des jeunes filles. L’attitude de la municipalité, largement dominée par les radicaux-socialistes et qui compte nombre de francs-maçons et libres-penseurs, est nettement hostile au début, dans le cadre d’affrontements juridiques entre l’abbé Jouin et les élus. Elle s’améliore ensuite.

Dans le cadre des mesures engagées par le gouvernement pour la dispersion des congrégations, deux décisions contradictoires vont être prises concernant la communauté de Joinville.

En janvier 1902, à une forte majorité, le conseil municipal de Joinville vote le maintien dans sa commune de la congrégation des Servantes des pauvres. Dans le journal radical local, le correspondant de Joinville, Louis Dehné (alias Ludovic), est fort mécontent : « Ils avaient été élus il n’y a pas deux ans sur un programme radical-socialiste. Maintenant qu’ils ont jeté le masque, ils sont cléricaux-nationalistes ». Cependant, en juillet 1904, comme 758 écoles dont 447 de filles, la fermeture de l’école est ordonnée. Mais l’activité de garde-malades perdure.

En 1911, Émilie Renaudin a cédé la fonction de prieure de la communauté à Marie Robin (sœur Marie-Armèle), qui était déjà à Joinville en 1896. Il y a alors sept pensionnaires. Émilie Renaudin a, à ce moment, environ 41 ans.

La date de décès d’Émilie Renaudin n’est pas connue.

Le site des Servantes des pauvres à Joinville-le-Pont

 

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8 décembre 2021 3 08 /12 /décembre /2021 00:01

Marthe Marie Christine Léonie Valentine Pouponnot naît le 28 septembre 1907 à Charzais (act. Fontenay-le-Comte, Vendée). Elle est la fille de Marie Léonie Marceline Virginie Cantin et de son époux Jean Alfred Auguste Pouponnot, cultivateurs. Les parents seront ultérieurement épiciers à Fontenay-le-Comte.

Marthe Pouponnot rejoint la congrégation des Petites Sœurs de l'Assomption. À partir de 1921, elles s’installent dans l’ancienne école du Parangon à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). L’école, fermée pendant la première guerre mondiale, avait été transformée en hôpital auxiliaire de l'armée américaine puis en service de santé de la Croix-Rouge française. Elles y créent un centre infantile, doté d’un hôpital complémentaire de celui de Créteil. La congrégation utilise également le lieu comme noviciat.

Dans les recensements de la population, l’ordre ordinaire est d’indiquer en premier la responsable de la communauté. La première supérieure aurait donc été Georgette Mottot, citée en 1921. En 1926, c’est Marie Christine Drouard qui est indiquée dans cette position. En 1931, on trouve Marthe Pouponnot. La communauté compte, cette année-là, 68 sœurs dont la sœur Victorine-Marie (Victorine Grand), qui serait devenue la supérieure en 1936.

Marthe Pouponnot meurt le 22 novembre 1973 à Paris (15e arr.). Elle était toujours religieuse et domiciliée rue Violet, dans la maison de retraite de la Congrégation des Petites Sœurs de l’Assomption. Elle était âgée de 66 ans.

Le Parangon (avant l'installation des soeurs)

 

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6 décembre 2021 1 06 /12 /décembre /2021 00:01

Marie Christine Anna Drouard naît le 17 novembre 1902 à Curzay-sur-Vonne, Vienne. Elle est la fille de Victoria Félicie Gérard et de Louis Désiré Drouard, garde particulier du domaine du vicomte de Curzay. La famille, originaire de l’Oise, est nombreuse, plus d’une dizaine d’enfants.

L’aînée des filles, Alice Victoria Félicité, deviendra religieuse, sous le nom de sœur Radegonde Kergonan. Ce sera également le cas de Marie Christine Drouard. Elle rejoint la congrégation des Petites Sœurs de l'Assomption.

À partir de 1921, elles s’installent dans l’ancienne école du Parangon à Joinville-le-Pont, fermée pendant la première guerre mondiale, et qui avait été transformée en hôpital auxiliaire de l'armée américaine puis en service de santé de la Croix-Rouge française. Elles y créent un centre infantile, doté d’un hôpital complémentaire de celui de Créteil. La congrégation utilise également le lieu comme noviciat.

La première supérieure est Georgette Mottot. En 1926, c’est Marie Christine Drouard qui assume la fonction ; on compte cette année-là 43 sœurs. Elle l’a quittée en 1931, remplacée par Marthe Pouponnot.

Marie Christine Anna Drouard meurt le 27 mars 2007 à Issoudun (Indre). Elle était âgée de cent-quatre ans.

Le Parangon avant l'installation des Sœurs de l'Assomption

 

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4 décembre 2021 6 04 /12 /décembre /2021 00:01

Georgette Mottot naît le 28 août 1893 à Chablis (Yonne). Sa mère est Mathilde Clémence Barbier et son père Georges Mottot, marchands de nouveautés.

En 1921, Georgette Mottot est identifiée comme religieuse garde-malade sur la liste de recensement de la communauté religieuse catholique des Petites sœurs de l’Assomption à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est citée en premier, place généralement réservée aux supérieures des congrégations, même si la fonction n’est pas identifiée.

Le relevé désigne, avant Georgette Mottot, le seul homme domicilié dans les lieux, l’abbé Victor Lalan, futur docteur en mathématiques et professeur à l’Institut catholique de Paris, grand blessé de guerre qui a dû être amputé d’une jambe, et requiert donc des soins.

La communauté comprend 43 sœurs et dispose d’un noviciat. Elle est installée dans le domaine du Parangon en 1920. Le site avait accueilli une école puis, pendant la guerre, un hôpital américain et ensuite un centre de la Croix-Rouge.

Cependant, Georgette Mottot quitte rapidement son habit religieux. Elle épouse, en août 1924 à Paris (12e arr.), un employé de commerce, Lucien Joseph Barberin. Il réside dans une commune voisine de Joinville, Saint-Maur-des-Fossés et ses parents demeurent à Chablis, ville d’origine de Georgette Mottot. Elle-même est devenue dactylographe.

Georgette Mottot-Barberin meurt le 15 novembre 1959 à Paris (4e arr.) ; elle était domiciliée, avec son mari, 19, rue Trousseau. Elle est inhumée au cimetière parisien d’Ivry. Elle était âgée de 66 ans.

Le noviciat des Sœurs de l’Assomption à Joinville-le-Pont

 

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8 avril 2021 4 08 /04 /avril /2021 00:01

Jules Warin naît le 18 janvier 1853 à Sedan (Ardennes). Il est le fils d’Esther Victorine Percheron et de son mari, Ponce Warin, boulangers.

Au cours des années 1870, il effectue des études de pharmacie à Nancy (Meurthe-et-Moselle) ; il publie en 1878 une Étude sur l'acide mucique, antioxydant que l'on retrouve dans différents fruits, notamment la pomme. Il s’établit comme pharmacien à Stenay (Meuse). Il a sans doute effectué un service militaire comme sous-officier dans une unité sanitaire.

Installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) vers 1882, sa pharmacie route de Brie. Les deux quartiers de la rive gauche de la Marne, Palissy et Polangis, sont encore peu peuplés mais se développent rapidement, de même que la partie de Champigny proche, autour du lieudit la Fourchette. Ils ne disposent que de fort peu de services publics. Pour se rendre à l’école communale de Joinville, les enfants doivent parcourir d’assez longues distances.

En 1880, des parents de ladite zone, proches des milieux radicaux-socialistes et socialistes-révolutionnaires, décident de créer un groupe scolaire libre, qui ouvre d’abord une école laïque enfantine (maternelle). Warin est à l’initiative de sa constitution, qui devient effective en 1882. Comme président du conseil d’administration, il procède en 1888 au recrutement d’instituteurs pour permettre l’élargissement de l’école à l’enseignement primaire, en 1889.

La ville de Champigny prend à sa charge l’école, qui est communalisée en octobre 1892 tout en continuant à accueillir les enfants de Joinville. Warin et le conseil d’administration décident donc la dissolution de leur association en mai 1893. Du côté de Joinville, un ensemble scolaire est ouvert à Polangis en 1899. À cette occasion, le docteur Piettre, vice-président du Conseil général de la Seine, prononce un éloge de l’action de Warin et de la mobilisation de la population du quartier, qui avait supporté seule les frais de l’école de la Fourchette.

En matière sociale, Warin est également membre du comité de Saint-Maur-Joinville de la Société française de secours aux blessés militaires (Croix-Rouge) en 1885 et de l'Œuvre des enfants tuberculeux en 1891-1892.

Sur le plan professionnel, Jules Warin suit les cours de l’École supérieure de Pharmacie de Paris. Il publie en 1890 une mise en garde sur la digitaline, que certains médecins prescriraient à tort selon lui. Devenu lauréat en 1893, il est nommé pharmacien de première classe et publie une étude sur Les bulles glutineuses.

Il a installé une pharmacie dans le 14e arrondissement de Paris, rue Guilleminot. En juin 1894, il épouse, au Havre (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime), Augustine Martin, abandonnée par ses parents à sa naissance.

Soutenant sa thèse sur une Étude comparative sur la préparation de quelques extraits fluides, Jules Warin devient docteur en pharmacie avec la mention très bien en 1901. Il ouvre une officine à Villiers-sur-Marne (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne). Il poursuit des publications scientifiques, comme en 1908 sur l'extrait de cola ou en 1913 sur un Extrait fluide de quinquina pour vin. Pour ses produits, il dispose d’un dépôt à Paris (4e arr.), rue du Pont-Louis-Philippe

Élu membre correspondant national de la Société de pharmacie de Paris, en avril 1903, Jules Warin est également président de l'Association des docteurs en pharmacie des universités de France.

Jules Warin meurt le 7 juillet 1915. Il était âgé de 62 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant. En avril 1899, il avait été décoré des Palmes académiques, comme officier d’académie, pour son rôle en faveur de l’école de la Fourchette de Champigny-Joinville.

Saluant sa mémoire, la Chambre syndicale des pharmaciens de la Seine met en avant « la droiture de son caractère et la solidité de sa technique professionnelle. »

Route de la Brie, Joinville

 

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27 mars 2021 6 27 /03 /mars /2021 00:01

Emélie Constance Courtois naît le 3 mars 1864 à Montmirail (Sarthe). Elle est la fille de Constance Loriot et de son mari, Charles Eugène Courtois, employé. Après le décès de son père, elle vit rue Fabert à Paris (7e arr.). Elle s’y marie en janvier 1885 avec Achille Delobel, instituteur.

Ils vivent d’abord boulevard de la Tour-Maubourg, dans le même arrondissement puis, la décennie suivante, vont s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils résident dans le quartier du Centre, rue Chapsal.

Dans cette commune, Emélie Delobel est une des fondatrices, en 1899, de la section de la société de l’Allaitement maternel, principale association humanitaire locale. Partant du constat fait par plusieurs médecins que « À Joinville, la mortalité infantile de la naissance à un an est effrayante », Jeanne Bitterlin et Emélie Delobel ont pris l’initiative de constituer cette organisation, qui compte, à son lancement, 60 adhérentes, avec l’appui timide des autorités politiques locales. Jeanne Bitterlin préside la section et Emélie Delobel en est la secrétaire. Elle continue d’assurer cette fonction en 1901 et en est toujours membre en 1902, bien que la famille ait déménagé pour rejoindre la boulevard Beaumarchais (11e arr.).

En 1901, l’Allaitement maternel de Joinville déclare avons secouru 31 familles, leur fournissant layette, viande, pain, lait, charbon, lentilles et pruneaux. Contrairement à d’autres structures charitables, la section ne fait pas de distinction en fonction du statut matrimonial des jeunes mères.

L’activité associative et littéraire d’Achille Delobel s’accélère après leur retour à Paris. Il fonde et anime la Société antituberculeuse de l'enseignement primaire ainsi que l’Œuvre des colonies scolaires de vacances. Il contribue à la rédaction du Nouveau dictionnaire des sciences et de leurs applications puis rédige seul un Annuaire de l'enseignement primaire du département de la Seine et en collaboration avec un médecin, Les Œuvres de l'enfance, ouvrage qui paraît le jour de sa mort, en juin 1906. Se retrouvant sans ressource, la veuve obtient un secours de 500 francs de la ville de Paris, qui met en avant les mérites de son époux décédé.

Dès le début de la première guerre mondiale, Emélie Delobel s’engage en tant qu’infirmière. Elle est considérée comme « très instruite ». Elle sert pour la Croix-Rouge dans la zone des armées, à Fraize, dans le département des Vosges en 1916 et est une première fois récompensée par la médaille de bronze des épidémies, titre des décorations en matière de santé. Ensuite, Emélie Delobel est affectée à hôpital temporaire n° 16, installé sur le site de l’ancienne abbaye bénédictine de Royallieu, à Compiègne (Oise). Son nom est inscrit, en juin 1918 sur le Livre d'or des infirmières et elle reçoit la médaille d'honneur des épidémies en argent.

Après la fin du conflit, en février 1920, Emélie Delobel est attributaire de la médaille de vermeil de la Reconnaissance française. Son attribution mentionne qu’elle était « d'un dévouement au-dessus de tout éloge » ayant rendu « des services exceptionnels ». Le Journal officiel mentionne que, à l'hôpital de Compiègne, elle « Dirige avec autorité et compétence le service difficile et pénible qui lui a été confié et qu'elle n'a jamais abandonné, bien qu'elle ait été atteinte pendant un certain temps d'une infection grave contractée dans ses fonctions ». Il s’agit, peut-être, de la grippe espagnole.

En 1924, Emélie Delobel obtient une pension de retraite pour l’activité d’instituteur de son mari. Elle meurt le 17 mars 1951 à Neuilly-sur-Seine (Seine, act. Hauts-de-Seine). Elle était âgée de 87 ans et mère d’une fille.

Il n’y a pas de lien entre Emélie et Achille Delobel et Fénelon Delobel, qui vécut à Joinville une dizaine d’année avant leur arrivée.

Les écoles communales de Joinville

 

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25 mars 2021 4 25 /03 /mars /2021 00:01

Louis Achille Delobel naît le 9 septembre 1862 à Paris (17e arr.). Il est le fils de Catherine Adélaïde Léontine Bardou et de son mari, Louis Marie Achille Delobel, menuisier.

Élève de l'École normale à seize ans, il fut instituteur de la Ville de Paris depuis l'âge de dix-neuf ans. Il se marie en janvier 1885 à Paris (7e arr.) avec Emélie Constance Courtois. Ils vivent boulevard de la Tour-Maubourg.

Parallèlement à son travail d’enseignant, Delobel a une activité scientifique. Il contribue au Nouveau dictionnaire des sciences et de leurs applications, paru en quatre volumes chez Delagrave à Paris entre 1890 et 1910. Il était dirigé par Paul Poiré, Rémy et Edmond Perrier ainsi qu’Alexandre Joannis. Achille Delobel est également membre de la franc-maçonnerie.

Toujours instituteur, Delobel est nommé en banlieue. Il réside en 1896 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où son épouse s’engage dans une association humanitaire, la société de l’Allaitement maternel. Lui-même se préoccupe des ravages que fait la tuberculose chez les instituteurs et institutrices. Il sera le fondateur de la Société antituberculeuse de l'enseignement primaire dont il restera le trésorier.

Revenu à Paris, vers 1900, la famille Delobel réside boulevard Beaumarchais (11e arr.). En plus de son rôle dans la Société antituberculeuse, Achille Delobel se préoccupe de favoriser l’envoi des petits parisiens à la mer, à la montagne et à la campagne. Après avoir présenté un rapport sur ce sujet aux élus de la capitale, il constitue l’Œuvre des colonies scolaires de vacances, dont il est le fondateur et le trésorier en 1904.

Il publie en 1906 un Annuaire de l'enseignement primaire du département de la Seine, Paris 1906.

Achille Delobel meurt le 27 juin 1906 à Paris (11e arr.). Il était âgé de 43 ans et père d’une fille. Il enseignait à ce moment à l’école de la rue Popincourt.

Le jour même de sa disparition paraît un ouvrage qu’il avait écrit avec le Docteur Henri Triboulet, médecin des hôpitaux de Paris : Les Œuvres de l'enfance. Et une semaine plus tard était inauguré le dispensaire pour lequel il s’était mobilisé depuis dix ans. La Revue philanthropique lui consacre une longue notice d’hommage en septembre 1906.

Dans ses œuvres, Achille Delobel défendait une vision hygiéniste et optimiste de son métier et de la société : « À l'aurore du vingtième siècle, quand l'évolution sociale s'accentue de plus en plus dans le sens de la solidarité et de la fraternité, le médecin et l'instituteur, ces représentants autorisés de la devise : Mens sana in corpore sano, auront l'honneur d'être les premiers dans la marche en avant pour un avenir meilleur ». Le conseil municipal de Paris lui rend hommage en assurant qu’il « fut donc non seulement un excellent maitre, mais en dehors même de sa mission d'éducateur un citoyen utile à la société » et octroie un secours à sa veuve, laissée sans ressource.

Poursuivant son engagement social, son épouse recevra plusieurs médailles pendant la première guerre mondiale pour son activité d’infirmière.

Il n’y a pas de lien entre Achille et Emélie Delobel et Fénelon Delobel, qui vécut à Joinville une dizaine d’année avant leur arrivée.

 

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10 mars 2021 3 10 /03 /mars /2021 10:14

François Jean-Baptiste Jupille naît le 30 novembre 1869 à Port-Lesney (Jura). Il est le fils d’Adélaïde Chartron, cultivatrice, et de son époux Denis Jupille, employé de chemin de fer. Ce dernier sera ultérieurement garde-champêtre dans le village proche de Villers-Farlay, également dans le Jura. À 15 ans, Jean Baptiste Jupille est berger dans ce village.

En octobre 1885, le berger Jupille a été mordu par un chien enragé alors qu’il essayait de maîtriser une « bête furieuse » s’attaquant à des enfants à Villers-Farlay dans le Jura. Le maire du village demande alors à Louis Pasteur (1822–1895), professeur à l'École normale supérieure de Paris, de tenter le traitement anti-rabbique qu’il était en train de mettre au point sur Jupille.

Émile Mâle, historien de l’art religieux (1852–1904), raconte ainsi les évènements : « L’année [1885] s’avançait lorsqu’un grand événement bouleversa l'École. Louis Pasteur savait qu’il avait découvert le vaccin de la rage, mais il n’en avait pas encore fait l’application à un homme. On lui amena un matin dans son laboratoire de l'École un jeune berger nommé Jupille, qui venait d’être mordu par un chien enragé. La médecine ne pouvait que le laisser mourir. Pasteur, profondément ému, sentait que s’il réussissait, il apportait aux hommes un présent sans prix, le vaccin. Pendant les jours d’incubation, l'École entière fut dans l’anxiété ; mais quand nous apprîmes le succès, ce fut une joie débordante. Nous sentions que nous venions d’assister à un des événements de l’histoire du monde et nous étions fiers de notre grand ancien, dont tous les peuples allaient bientôt répéter le nom. »

Jean-Baptiste Jupille est le deuxième vacciné après l’alsacien Joseph Meister (le 8 juillet 1885). Ses injections ont été effectuées au laboratoire de Pasteur à l'École normale supérieure, rue d'Ulm à Paris, la première le 20 et la dernière le 30 octobre 1885.

Plusieurs scientifiques et historiens ont contesté la réalité des faits et l’attitude de Louis Pasteur lors des deux premières guérisons. Certains affirment que le chien qui avait mordu Jean-Baptiste Jupille n’était pas atteint de la rage. Des comptes rendus validés par l’Académie des sciences, dès 1885, ont pourtant accrédité la version de Pasteur.

Grâce à l'intervention de Pasteur devant l'Académie Française dont il est membre, Jean-Baptiste Jupille se voit décerner le Prix Monthyon (1 000 francs), destiné à « récompenser un Français pauvre qui se sera fait remarquer par une action héroïque. »

Il devient ensuite employé à l'Institut Pasteur, créé par le savant à Paris (15e arrondissement) comme laborantin puis concierge et enfin gardien-chef. Il y retrouve le premier vacciné, Joseph Meister.

En novembre 1894 à Ervy-le-Châtel (Aube) Jean Baptiste Jupille épouse Alexandrine Armandine Guerbet, dite marie, cuisinière.

Il s’installe avec son épouse en 1918 dans une maison du quartier de Polangis à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il prend sa retraite en juillet 1922 et y décède le 29 septembre 1923. Il était âgé de 54 ans et père de trois enfants. Il est enterré au cimetière communal.

Le sculpteur Émile-Louis Truffot a réalisé une statue montrant sa lutte avec le chien enragé, installée d’abord à l’Institut Pasteur puis sous la voûte de la crypte mortuaire de Pasteur, installée au sein de l’Institut. La commune de Villers-Farlay a installé une fresque sur le mur de la mairie représentant Jupille. Elle a également donné son nom à une rue du village. La commune de Joinville-le-Pont avait donné en septembre 1995 le nom de Jean-Baptiste Jupille au centre municipal de santé ; il a été fermé en décembre 2003.

L'Académie Française lui avait décerné le Prix Monthyon (1 000 francs), destiné à « récompenser un Français pauvre qui se sera fait remarquer par une action héroïque ». Un billet de cinq francs a été émis le 5 mai 1966 par la Banque de France et est resté en circulation jusqu'en 1972 où Jean-Baptiste Jupille apparaît à l’avers du billet, dans la reproduction du bronze sculpté par Émile-Louis Truffot.

Jean-Baptiste Jupille

 

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