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24 janvier 2019 4 24 /01 /janvier /2019 00:01

Joseph Xavier Chatel nait le 3 décembre 1854 à Bénestroff (Meurthe, act. Moselle). Il est le fils d’Appoline Chappellier et de son époux Charles Chatel, mécanicien.

Après l’annexion de son village natal à l’Allemagne en 1871, Xavier Chatel opte en compagnie de son père, pour la nationalité française en juin 1872 à Romilly-sur-Andelle (Eure).

Devenu tréfileur et résidant avec ses parents rue des Ursulines à Saint-Denis (Seine, act. Seine-Saint-Denis), Xavier Chatel épouse en décembre 1883 à Saint-Denis Joséphine Schwob, cuisinière, également originaire d’un territoire occupé par les Allemands, étant née en 1861 à Stotzheim, Bas-Rhin.

Après la naissance des deux premiers de leurs quatre enfants, la famille s’installe, avant 1889, à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne) et Xavier Chatel est embauché à la compagnie du Bi-Métal, société métallurgique installée dans la commune voisine de Joinville-le-Pont ; son frère Hippolyte y est également tréfileur.

C’est probablement ce dernier qui est, en janvier 1894, secrétaire de la section de Joinville de l’Union des tréfileurs, pointiers et lamineurs de France. Il s’agit du premier syndicat connu à Joinville-le-Pont, dont l’existence est attestée au sein de l’usine de Joinville en octobre 1893. Cette union est basée à la Bourse du travail de Saint-Denis, où elle est officiellement enregistrée en novembre de la même année par son secrétaire général, Victor Guyot. La section de Joinville est active au sein du groupement, où Chatel joue un rôle mentionné dans plusieurs publications.

Le rôle de la section syndicale est important pendant la grève organisée par trente-cinq ouvriers tréfileurs de la Compagnie française du Bi-Métal qui protestent contre la réduction de 25 % sur le prix de façon du tréfilage, décidée par la direction de l’usine le 19 octobre. Une intervention de Jules Ferdinand Baulard, député radical-socialiste de la Seine et ancien conseiller municipal de Joinville, accompagné des maires de Nogent-sur-Marne (Émile Husson), de Joinville (Eugène Voisin) et de Saint-Maurice (François Gauthier), propose une conciliation, les ouvriers acceptant une réduction de salaire de 11%, ce que refuse les employeurs.

Selon le directeur de la compagnie, M. Heurtel, les ouvriers de Joinville sont payés 50% plus chers que leurs homologues de province, et 25% de plus qu’à Saint-Denis.

Les grévistes, soutenus par d’autres salariés de l’entreprise, organisent des manifestations dans les rues de Joinville. Ils obtiennent le soutien des municipalités de Saint-Maurice et Joinville, mais aussi du conseil municipal de Paris et de plusieurs organes de presse, comme les quotidiens La Lanterne, Le Radical, Le Parti ouvrier ou de l’hebdomadaire local Voix des communes.

Xavier Chatel, mentionné comme secrétaire de la section syndicale début novembre, publiera une cinquantaine d’appels à la solidarité dans Le Parti ouvrier et obtient un soutien actif de l’Union syndicale. Il est, avec le soutien des militants locaux du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire, un des organisateurs d’une réunion qui se tient en mairie de Joinville le 3 décembre 1894. L’objet principal de la réunion est le soutien aux grévistes, pour lesquels une collecte est réalisée. Mais l’ordre du jour adopté élargit la question : « Les citoyens réunis (…) acclament en outre le principe de la grève générale, qui apparaît comme le seul moyen de substituer à la société pourrie, au milieu de laquelle nous vivons, un état social où chaque individu, produisant suivant ses aptitudes et ses forces, satisfera librement à tous ses besoins ». Transmettant le compte-rendu de la réunion à Voix des communes, Xavier Chatel commente : « Depuis 7 semaines, nous luttons contre le capitalisme éhonté pour revendiquer notre droit et celui de nos enfants, car, tout en travaillant, nous ne voulons pas mourir de faim. C’est justice ».  Il conclut son courrier en envoyant ses « sentiments de militants », « au nom de la solidarité et de l’émancipation des travailleurs. »

Après 52 jours de grève, le 15 décembre, la direction accepte que la diminution soit limitée à 11%. Le travail reprend le lendemain comme Xavier Chatel en fait l’annonce.

Le 8 février 1895, une violente explosion se produit dans l’usine, tuant le concierge, sa femme, son enfant, le comptable et un charretier. Pendant l’arrêt de l’usine, les ouvriers sont placés en chômage. Chatel et Hilaire Prieur, le trésorier de la section syndicale, représentent les ouvriers de l’usine auprès des pouvoirs publics pour obtenir des secours.

Ne résidant plus à Saint-Maurice en 1901, Xavier Chatel est contremaître à la société métallurgique de La Bonneville (La Bonneville-sur-Iton, Eure) en 1906. Il l’est toujours en 1911, étant alors âgé de 57 ans.

La date de décès de Joseph Xavier Chatel n’est pas connue.

Bi-Métal, Joinville

 

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22 janvier 2019 2 22 /01 /janvier /2019 00:01

Hippolyte Chatel naît le 9 mars 1857 à Saint-Denis (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il est le fils d’Appoline Chappellier et de son époux Charles Chatel, forgeron mécanicien.

Devenu ouvrier tréfileur, comme son frère aîné Xavier, Hippolyte Chatel, qui réside chez ses parents dans la commune, épouse en octobre 1882 à Saint-Denis Eugénie Anaïs Boyer, fille d’un cultivateur de Vauchassis (Aube).

Il va s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) suite à la création, en décembre 1892, de la compagnie du Bi-Métal, société métallurgique exploitant un brevet déposé par un ingénieur lyonnais, Édouard Martin, et qui produit des fils mêlant le cuivre et l'acier. Son frère Xavier y travaille également mais réside dans la commune voisine de Saint-Maurice, tandis qu’Hippolyte Chatel, son épouse et son fils vivent à Joinville, d’abord rue de Créteil (act. av. du maréchal Leclerc) puis rue Pasteur.

C’est probablement Hippolyte qui est, en janvier 1894, le Chatel assurant la fonction de secrétaire de la section de Joinville de l’Union des tréfileurs, pointiers et lamineurs de France. Il s’agit du premier syndicat connu à Joinville-le-Pont, dont l’existence est attestée au sein de l’usine de Joinville en octobre 1893. Cette union est basée à la Bourse du travail de Saint-Denis, où elle est officiellement enregistrée en novembre de la même année par son secrétaire général, Victor Guyot. La section de Joinville est active au sein du groupement, où Chatel joue un rôle mentionné dans plusieurs publications.

La section syndicale va déclencher une grève, suivie par trente-cinq ouvriers tréfileurs, pour protester contre la réduction de 25 % sur le prix de façon du tréfilage, décidée par la direction de l’usine le 19 octobre 1894. Une intervention de Jules Ferdinand Baulard, député radical-socialiste de la Seine et ancien conseiller municipal de Joinville, accompagné des maires de Nogent-sur-Marne (Émile Husson), de Joinville (Eugène Voisin) et de Saint-Maurice (François Gauthier), propose une conciliation. Les ouvriers acceptent une réduction de salaire de 11%, mais elle est refusée par les employeurs.

Le directeur de la compagnie, M. Heurtel, assure que les ouvriers de Joinville sont payés moitié plus chers que leurs homologues de province, et 25% de plus que ceux de Saint-Denis, ce que contestent les ouvriers de Joinville, arguant d’une plus forte productivité.

Avec le soutien d’autres salariés de l’entreprise, les grévistes organisent des manifestations dans les rues de Joinville. Ils obtiennent le soutien des municipalités de Saint-Maurice et Joinville, ainsi que celui du conseil municipal de Paris et de plusieurs quotidiens comme La Lanterne, Le Radical, Le Parti ouvrier ou de l’hebdomadaire local Voix des communes.

S’il est encore mentionné comme secrétaire du syndicat le 17 novembre, Hippolyte Chatel semble cependant avoir cédé la fonction à son frère Xavier, qui signe les appels à la solidarité publiés dans la presse à compter du 9 du même mois.

Un accord est passé avec la direction après 52 jours de grève, le 15 décembre. La proposition des ouvriers de limiter la diminution à 11% est finalement acceptée. Le travail reprend le lendemain.

Au cours de son activité syndicale, Hippolyte Chatel était proche des militants de gauche du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire. Cependant, c’est sur une liste de droite, qualifiée de nationaliste par le journal radical Voix des communes, qu’il va être candidat lors des élections municipales de mai 1904 à Joinville. Conduite par deux conseillers sortants, Honoré Moulinet et François Provin, la liste s’oppose à celle du maire sortant, Eugène Voisin, soutenue par le comité radical-socialiste, et à une liste socialiste incomplète soutenue par le Parti socialiste français. Les radicaux obtiennent 49,1% des suffrages et ont 22 élus ; les nationalistes n’ont qu’un seul siège avec 32,3%. Les socialistes n’ont pas d’élu, leurs 7 candidats recueillant 13,6% des voix. Chatel obtient 314 voix pour 1 119 votants (28,1%) et 1 343 électeurs inscrits.

Bien qu’il ait été âgé de 57 ans au début de la première guerre mondiale, Hippolyte Chatel semble avoir joué un rôle militaire, puisqu’il est, après la fin du conflit, adhérent à la 740e section de la société Les vétérans des armées de terre et de mer qui indiquera, après sa disparition, qu’il était un soldat de la grande guerre.

Remarié en juillet 1919 au Vésinet (Seine-et-Oise, act. Yvelines) avec Augustine Augier, Hippolyte Chatel n’a plus d’activités politiques publiques. Il contribue en avril 1927 à la caisse d’amortissement pour le relèvement du franc.

Toujours employé de la compagnie française du Bi-Métal, Hippolyte Chatel est devenu directeur d'usine dans une autre unité du groupe, à  Alfortville (Seine, act. Val-de-Marne). Il est décoré d’une médaille d’honneur à ce titre par le ministère du commerce et de l’industrie en février 1926.

Hippolyte Chatel meurt le 21 juin 1935 à Joinville. Il était âgé de 78 ans.

 

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18 décembre 2018 2 18 /12 /décembre /2018 00:01

Eugène Louis Thybaut naît le 19 septembre 1834 à Lille, Nord. Il est le fils de Flore Stéphanie Baudin et d’Eugène Antoine Jacques Thybaut, typographe.

Établi à Paris (8e arr.) en tant que tailleur sur cristaux et lunetier, Eugène Thybaut a un premier fils de sa relation avec Marguerite Dory en mars 1855 puis en décembre 1858 une fille avec Élisabeth Bouche alors qu’il réside à Paris (3e arr.) et elle à Saint-Denis (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il se marie, dans le même arrondissement, en mai 1866 avec Stéphanie Baudrot, débitante de tabac à Paris, originaire de Gevrey-Chambertin (Côte-d'Or). Ils auront ensemble deux filles en 1869 et 1873.

Devenu buraliste dans les années 1880, avant de reprendre son métier dans la taille de verre, Thybaut s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Gille, dans le quartier récemment construit de Palissy sur la rive gauche de la Marne. Peut-être a-t-il des relations avec la Société des lunetiers, coopérative dont plusieurs coopérateurs et employés sont joinvillais, comme Francois Blaize (1824-1900), conseiller municipal ; Pierre Jules Tireau (1827-1900), militant radical-socialiste ; Eugène Videpied (1834-1900), également militant radical-socialiste ou Maurice Poitevin (1894-1916), petit-fils de Thybaut.

En avril 1888, Thybaut participe au comité électoral républicain radical-socialiste qui met en place une liste concurrente à celle de la municipalité sortante, conduite par le Gabriel Pinson, républicain. Thybaut fait partie de la commission chargée de sélectionner les candidats qui, outre les radicaux-socialistes, comprend également au moins deux représentants d’une organisation socialiste, le Groupe études sociales (parti ouvrier) de Joinville-le-Pont, Boguet et Charton. La constitution de du comité était appuyée par Jules Ferdinand Baulard, ancien conseiller municipal de Joinville, qui avait abandonné son mandat car il refusait le cumul après son élection comme conseiller général du canton de Charenton en 1886.

La liste de gauche est conduite aux élections municipales de mai 1888 par Alphonse Demeestère, conseiller sortant, et Thybaut y figure en neuvième position. Trois radicaux-socialistes sont élus au second tour (Diot, Demeestère et Vaudey) tandis que la liste modérée emporte les 18 autres sièges. Thybaut, présenté comme propriétaire, n’est pas élu.

En octobre 1892, Thybaut participe, notamment avec Tireau, à une réunion de soutien à Jules Ferdinand Baulard, devenu député radical de la 2e circonscription de l’arrondissement Sceaux en septembre 1889.. Organisée dans une école de Joinville, elle se conclut par une quête a été faite au profit des grévistes des verreries de Carmaux.

Eugène Louis Thybaut meurt le 18 janvier 1920 à Joinville. Il était âgé de 85 ans et marié depuis 54 ans. Sa fille cadette, Léonie, avait épouse Henri Poitevin (1865-1939), artiste peintre, conseiller municipal de Joinville (1908-1929).

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10 décembre 2018 1 10 /12 /décembre /2018 00:01

Alphonsine Léontine Girod naît le 24 mars 1848 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille de Marie Madeleine Leclaire et de son époux Claude Étienne Girod, journalier.

En septembre 1872, alors qu’elle exerce la profession de teinturière, rue de Montreuil à Paris (11e arr.), elle se marie dans cet arrondissement avec un ancien communard et teinturier également, Gustave Charton. Ils s’installent à Corbeil (Seine-et-Oise, act. Corbeil-Essonnes, Essonne) et auront six enfants.

Alphonsine Charton reste liée à Joinville-le-Pont, où elle se rend régulièrement, en particulier dans sa famille. Mais elle se lie également avec des personnalités anticléricales.

C’est chez un de ces derniers, l’architecte Victor Desjardins, qu’elle meurt à Joinville le 8 mars 1885, à l’âge de 36 ans. Son enterrement va être une des premières cérémonies de laïques dans la commune. Apparues vers 1855, les funérailles civiles concernent, en 1882, près de 22% de la population parisienne, mais restent extrêmement rares dans les communes de banlieue ou en province.

Le journaliste Henry Vaudémont qualifie ainsi Alphonsine Charton : « une brave mère de famille (…) qui donnait à ses concitoyennes le trop rare exemple d’une âme féminine douée d’assez de virilité pour s’affranchir des superstitions grâce auxquelles la gent cléricale abêtit les enfants, subjugue les femmes et parvient ainsi à faire plier devant elle des esprits souvent sains et droits, mais qui se résignent à fléchir le genou devant des fétiches en bronze plaqué ou en plâtre, afin de ne point affliger les êtres qu’ils aiment le plus au monde : leurs femmes et leurs enfants. »

Parmi la vingtaine de libres-penseurs qui assistaient à la mise en terre figuraient également Jules Ferdinand Baulard, conseiller municipal de Joinville, ultérieurement conseiller général de Charenton-le-Pont (Seine) puis député radical ; Alphonse Demeestère, conseiller municipal de Joinville, plus tard président du comité radical-socialiste de la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux ; Nicolas Chéret, adjoint au maire de Joinville ; et Jean-Baptiste Schacre, secrétaire général de la Fédération française de la libre-pensée.

Henry Vaudémont, qui signe du pseudonyme de Gringoire, conclut sa nécrologie en estimant que « cet enterrement (…) aura peut-être pour suite la constitution d’une société de libre-pensée à Joinville ». Mais, malgré un appel en mars et une réunion préparatoire en avril, Vaudémont constatera en juillet « Quant au groupe de libres-penseurs qu’il était question de recruter, il serait trop faible pour prospérer en l’état actuel. (…) En attendant, rien ne nous empêche de rentrer dans la société de Saint-Maur. »

Il faudra attendre août 1890 pour que Vaudémont devienne président de La Raison, à Bry-sur-Marne (Seine) et en fasse un groupe implanté dans plusieurs communes du canton de Charenton, dont Joinville.

Gustave Charton, époux d’Alphonsine, lui aussi libre-penseur, sera un des précurseurs du socialisme-révolutionnaire sur les bords de Marne et conseiller municipal de Saint-Maur-des-Fossés.

 

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6 décembre 2018 4 06 /12 /décembre /2018 00:01

Daniel Dominique Philip naît le 14 novembre 1841 à Gap (Hautes-Alpes). Il est le fils de Marie Turquais et de son époux Eugène Philip, peigneur de laine.

Devenu typographe et vivant quai de l’Hôtel-de-Ville à Paris (4e arr.), Daniel Dominique Philip épouse à Lyon (2e arr.) en mai 1874 Marie Antoinette Lesbros, également native de Gap. Ils s’installeront ensuite rue Saint-Paul, dans le même arrondissement.

Sa carrière professionnelle se termine en 1902 alors que Philip est chef d'atelier de la réserve à l'imprimerie nationale.

C’est vers cette date qu’il s’installe, avec sa femme, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Gille, dans le quartier de Palissy.

Il va s’impliquer dans la vie locale, devenant, en avril 1905, membre de la commission administrative du bureau de bienfaisance communal.

Lors des élections municipales de mai 1908, Philip est candidat sur la liste du comité radical-socialiste, présidé par Albert Gallas, qui soutient la municipalité sortante d’Eugène Voisin. Les radicaux obtiennent 21 des 23 sièges à pourvoir, en laissant un à la liste du comité socialiste évolutionniste (dissidents socialistes et divers) et un à un indépendant ; les socialistes SFIO n’obtiennent pas d’élu. Philip l’emporte au second tour avec 574 voix pour 1 189 votants sur 1 613 inscrits (48,3%).

L’année suivante, Philip s’associe à plusieurs élus, pour s’opposer à Louis Rey, leader des radicaux-socialistes, qui considérait qu’il fallait que les élus municipaux rendent compte de leur mandat à leurs supporteurs radicaux, et non pas à l’ensemble du corps électoral. La plupart des autres tenants de cette thèse feront partie, en 1911, des dissidents de la majorité municipale (notamment Watrinet, Arnaud et Beauvais).

Cependant, Philip, considéré par Rey comme un « excellent républicain » ne soutiendra pas cette fronde, ayant alors quitté Joinville.

La date de son décès n’est pas connue.

Daniel  Dominique Philip  avait été décoré des Palmes académiques en mars 1902 comme officier d’académie.

L'avenue Gille à Joinville

 

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4 décembre 2018 2 04 /12 /décembre /2018 00:01

Claude Gay naît le 20 septembre 1887 à Gerland (Côte-d'Or). Il est le fils d’Anne Gay et d’un père non dénommé. Avec un frère et deux sœurs, il est légitimé par le mariage de sa mère avec François Chambade à Nuits-Saint-Georges (Côte-d'Or) en avril 1894. Ses deux parents sont eux aussi nés de pères inconnus.

Contremaître dans une fabrique d’enveloppes de paille, Claude Chambade épouse en mai 1910, toujours à Nuits-Saint-Georges, Sophie Borrel.

Vers la fin de la décennie, la famille Chambade s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où elle vit quai Hector-Bisson (act. quai Gabriel-Péri), dans le quartier de Polangis.

Alors mécanicien, Claude Chambade prend des responsabilités dans l’association Union sportive de Joinville, fondée en 1919 et présidée par Stephen Durande, alors adjoint au maire et futur maire de Joinville. Il en est administrateur en 1922 et secrétaire en 1924.

C’est Chambade qui informe le mouvement sportif des couleurs du club en avril 1923 (culotte blanche, maillot blanc, bordure verte). Il contribue également à l’ouverture d’une baignade avec l’école de natation du club en 1924. Il devient ensuite professeur d'éducation physique et instructeur à la Fédération nationale des sociétés de natation et de sauvetage. Il se charge de l’organisation de la réunion nautique de Joinville en juillet 1926.

Après avoir rejoint le Club athlétique de Joinville (CAJ), présidé par Georges Scornet, adjoint socialiste SFIO au maire de Joinville, Chambade prend part avec Chandy et Viel à un triple saut groupé dans le bassin de la Marne à Joinville en septembre 1929.

À l’occasion des élections municipales de mai 1925, Chambade est candidat sur la liste d’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, qui rassemble des conservateurs, libéraux, radicaux dissidents et socialistes indépendants. Son programme, présenté le 2 avril, insiste sur l’application « sans rigueur et sans sectarisme » des lois de laïcité, le maintien de l’octroi pour les produits entrant à Joinville et l’économie dans les dépenses budgétaires. La liste obtient 1 080 voix en moyenne au premier tour, soit 47,5% des suffrages exprimés ; tous les candidats sont élus au 2d tour face au cartel des gauches, qui rassemble les radicaux-socialistes, les socialistes SFIO et les socialistes-communiste. Henri Vel-Durand (radical dissident) est réélu maire de Joinville.

Pendant son mandat, Chambade s’intéresse notamment à l’aménagement de son quartier, émettant des réserves en août 1926 sur un projet concernant la place Mozart, principal centre de Polangis. Le mois suivant, il récompensé d’un prix pour son élevage de pigeons-voyageurs lors d’un concours agricole.

Lors des élections municipales de 1929, Chambade est candidat cette fois sur la liste du groupement des gauches, conduite par Émile Briolay, et qui rassemble des radicaux-socialistes, des socialistes SFIO et des socialistes indépendants. Au premier tour, Chambade obtient 752 voix pour 1 715 votants (43,8%) sur 2 491 inscrits.

Au second tour, la liste de gauche a 1 123 voix en moyenne et 22 élus (dont Chambade), face à celle du maire sortant qui recueille 963 suffrages et a 5 élus ; les communistes n’ont pas de siège, avec 278 votes en leur faveur.

Claude Chambade meurt le 7 août 1930 à Joinville. Il était âgé de 42 ans et avait eu deux enfants.

Avec quatre autres élus décédés et cinq démissionnaires, Claude Chambade est remplacé au conseil municipal lors d’une élection partielle organisée en octobre 1934.

Destinataires de plusieurs lettres de félicitations pour des actes de courage en 1924 et 1925, Claude Chambade est décoré des Palmes académiques, comme officier d’académie, en juillet 1926.

Triple saut de Chandy, Chambade et Viel en 1929

 

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28 novembre 2018 3 28 /11 /novembre /2018 00:01

Narcisse Désiré Chevallier naît le 23 mars 1857 à Ouzouer-le-Marché (act. Beauce-la-Romaine, Loir-et-Cher). Il est le fils d’Octavie Célénie Riby et de son époux Louis Modeste Chevallier, cultivateur.

Devenu ébéniste, Désiré Chevallier vit rue Moreau à Paris (12e arr.). Il s’y marie en août 1881 avec Françoise Philomène Gallais, cuisinière. Ils vivent ensuite rue de Rivoli puis rue du Trésor (4e arr.) avant de s’installer, en 1911, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

L’année suivante, Chevallier est candidat sur la liste socialiste SFIO pour les élections municipales de mai à Joinville, en compagnie de son fils, également prénommé Désiré. La liste socialiste, conduite par Émile Lebègue et Georges Laruelle arrive en troisième position au premier tour. Elle fusionne au second tour avec la liste des radicaux dissidents d’Ernest Mermet et avec les libéraux de Jules Beauvais sur la base des résultats du premier tour. Au second tour, la coalition l’emporte face aux radicaux-socialistes de la municipalité sortante. Le nouveau conseil comprend 10 radicaux dissidents, dont le maire, Mermet, 7 socialistes SFIO et 6 libéraux. Les Chevallier père et fils ne figurent pas sur la liste du second tour.

Toujours en même temps que son fils, Désiré Chevallier prend en juin 1912 des responsabilités au sein de la section SFIO dont Fernand Grandhomme est le secrétaire. Il siège à la commission exécutive. Chevallier est alors âgé de 55 ans.

Sa date de décès n’est pas connue.

La rue Vautier à Joinville

 

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18 novembre 2018 7 18 /11 /novembre /2018 00:01

Marcel Louis Camille Roubault naît le 20 juillet 1900 à Chaumes (act. Chaumes-en-Brie, Seine-et-Marne). Il a pour mère Léonie Henriette Marie Savoyen, et pour père son époux, Paul Camille Roubault, boulanger.

Mécanicien et fraiseur pour de l’outillage de précision, Roubault est ensuite ajusteur et s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il y réside, avenue du Château (act. av. Foch), dans le quartier de Polangis en 1920, quand il fait son service militaire dans un bataillon d’ouvriers d’artillerie.

En avril 1923, Roubault est le secrétaire de la section de Joinville de l’Union fédérative socialiste, formation créée en décembre précédent par Pierre Brizon, Henri Sellier, Oscar Bloch, Raoul Verfeuil et plusieurs maires de banlieue, comme Charles Auray (Pantin). La formation rassemble notamment d’anciens socialistes passés au parti communiste et qui l’ont quitté, notamment du fait de l’exigence de rompre avec la franc-maçonnerie et la Ligue des droits de l’Homme. Elle considère que « la résistance du capitalisme menacé, dans ses privilèges, impose au prolétariat la nécessité de s'organiser pour la conquête révolutionnaire du pouvoir et l'exercice d'une dictature transitoire ». S’affichant pacifiste, l’Union fédérative socialiste plaide pour l'unité organique des socialistes.

Roubault participe à la fusion avec le parti communiste unitaire, pour former l’Union socialiste-communiste (USC), dont Edmond Neumann devient le secrétaire à Joinville. C’est la section USC qui prend l’initiative de rassembler des membres de la SFIO et du parti radical-socialiste à Joinville pour constituer, en mai 1924, un comité électoral communal du Cartel des gauches. Georges Briolay, radical-socialiste et futur maire de Joinville, en est le président ; Neumann est vice-président, Roubault secrétaire et Berthet, SFIO, trésorier. En 1924, les forces politiques de gauche restent embryonnaires dans la commune. Tous les anciens adhérents de la SFIO avaient rejoint le parti communiste lors de sa création et la section locale se reconstitue probablement en 1924. Le parti radical-socialiste avait été touché par la dissidence de plusieurs élus en 1912, qui battent alors la liste ayant le soutien officiel des radicaux-socialistes puis l’exclusion du futur maire, Henri Vel-Durand. Le comité radical-socialiste de Joinville, même s’il était maintenu nominalement sous l’égide de Georges Briolay, futur maire, ne reprend vie que vers 1924 également. À contrario, l’USC apparaît comme la seule structure organisée, en dehors du parti communiste, mais son impact électoral s’avèrera négligeable.

Lors des élections municipales de mai 1925, la liste du cartel des gauches obtient 648 voix sur 2 275 suffrages exprimés (28,4%) pour 2 310 votants et 2 761 électeurs inscrits. Elle devance les communistes (21,1%.) mais est largement distancée par la municipalité sortante d’Henri Vel-Durand, soutenue par les radicaux dissidents, les libéraux et conservateurs, qui recueille 47,5% et emporte tous les sièges au second tour.

L’élection au conseil général pour le 2e secteur du canton de Saint-Maur (Saint-Maur, Créteil, Bonneuil, Joinville) de juin 1925 voit Neumann (USC) recevoir 50 votes (1,8%), très loin des 409 voix du socialiste SFIO Osmin, des 562 du député communiste Muller ou des 685 du maire de Créteil Avet, alors radical-socialiste.

Parallèlement à son activité politique, Roubault est membre du comité de la section de Joinville de la Ligue des droits de l’Homme, présidée en 1924 par Edmond Neumann. Elle existe depuis 1900 et compte 56 adhérents cette année-là.

En septembre 1926, Marcel Roubault épouse Paulette Lucile Chapoul à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Il s’installe dans la commune, rue du Pont-de-Créteil. Cependant, il continue son activité au sein de la section joinvillaise de la Ligue des droits de l’Homme, dont il est le secrétaire en 1933.

Après la deuxième guerre mondiale, les époux Roubault, qui ont eu une fille née en 1930 à Saint-Maur, s’installent dans son village natal de Chaumes-en-Brie, où ils vivent chemin du Pré-Saint-Martin. Marcel Roubault meurt, hospitalisé, le 14 juin 1967 à Paris (13e arr.). Il était âgé de 66 ans.

Il ne faut pas confondre Marcel Louis Camille Roubault avec Marcel Édouard Roubault (1905-1974), géologue français, doyen de la faculté de Nancy, fondateur de l'École nationale supérieure de géologie dans cette ville.

Le Cartel des gauches en 1924

 

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11 octobre 2018 4 11 /10 /octobre /2018 01:01

Charles Auguste Ehrhardt naît le 12 septembre 1873 à Paris (11e arr.). Il est le fils de  Caroline Freivogel, passementière originaire de Bavière (Allemagne) et de Charles Ehrhardt, tourneur en bois, originaire d’Alsace.

Devenu comme son père tourneur, Charles Auguste Ehrhardt épouse en mai 1900 à Paris (11e arr.) Pauline Peynaud, cuisinière. Après la naissance d’un fils en 1901, ils vont s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils résident dans le quartier du centre, rue de Paris.

Après la première guerre mondiale, Ehrhardt s’engage dans l’action politique au sein du mouvement socialiste SFIO. Il est candidat en 16e position en novembre 1919 sur la liste conduite par l’ancien conseiller municipal, Georges Laruelle.

Au premier tour, la liste socialiste fait face à une liste d’alliance entre la majorité municipale sortante, des radicaux dissidents, réconciliés avec les radicaux-socialistes officiels, conduite par Henri Vel-Durand et une liste regroupant les libéraux et conservateurs, dirigée par Jules Beauvais. La SFIO recueille 500 voix pour 1695 suffrages exprimés (soit 30,1%) et 1715 votants sur 2491 inscrits. Elle reste seule en lice face aux radicaux au second tour et obtient 502 suffrages sur 1518 (34,3%) et 1537 votants ; il n’y a pas d’élu socialiste.

En février 1920, Ehrhardt est membre de la commission exécutive de la section SFIO de Joinville-le-Pont, dont André Flambard est le secrétaire ; elle comprend une dizaine de membres. C’est probablement Ehrhardt (même si le quotidien L’Humanité écrit Echardi) qui, avec dix autres adhérents joinvillais, souscrit en mai 1920 « Pour les victimes de la grève et des violences gouvernementales. »

Tous les socialistes joinvillais suivent la majorité du parti SFIO et adhèrent au nouveau parti communiste SFIC. La section compte 47 membres en 1922.

La date de décès de Charles Ehrhardt n’est pas connue. Son fils Charles Roger Ehrhardt se marie dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne en 1925. Son épouse Pauline Peynaud meurt en février 1962 à Villeneuve-Saint-Denis (Seine-et-Marne).

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9 octobre 2018 2 09 /10 /octobre /2018 01:01

Alphonse Charles Mézin naît le 6 mai 1866 à Paris (3e arr.). Il est le fils de deux ouvriers nacriers, Alix Marie Restouble et son époux Adrien Cyprien Mézin. Ils vivent rue du Temple.

Exerçant la même activité de graveur sur nacre que ses parents, Alphonse Mézin se marie en juillet 1889 à Paris (3e arr.) avec Jeanne Eugénie Picardet, passementière. La famille, avec les parents d’Alphonse, s’installe à Joinville-le-Pont dans le nouveau quartier de Polangis, avenue Jamin. Alphonse Mézin divorce en novembre 1893 pour se remarier, en juin 1896 à Joinville avec Caroline Frédérique Reichert, modiste. Ils auront cinq filles ainsi qu’un garçon, mort en bas âge.

Proche de plusieurs radicaux-socialistes, notamment du journaliste Henry Vaudémont, Alphonse Mézin n’eut pas d’activité politique publique. Par contre, il s’engagea dans les domaines social et culturel.

Mézin participe à l’organisation des manifestations locales. Il est secrétaire adjoint de la Commission des fêtes quand elle est créée en août 1891. Il siège aussi au comité qui supervise les animations dans les quartiers de Polangis et Palissy deux ans plus tard.

Il s’implique surtout dans les divers avatars de la fanfare locale, souvent mal en point, mais toujours relancée. Il est secrétaire de l’association La Joyeuse en décembre 1893, puis régisseur de la nouvelle société l’Amicale en 1898 et jusque 1912 au moins. Il rend compte régulièrement de l’activité de la fanfare dans l’hebdomadaire radical Voix des communes.

En matière sociale, Mézin fait partie des 105 habitants de son quartier, et 260 dans toute la commune, qui répondent en septembre 1895 à une souscription du quotidien la Petite République en faveur des « affamés de Carmaux », grévistes qui constitueront ensuite la Verrerie ouvrière d’Albi. Elle est Pierre Jules Tireau, lunetier radical-socialiste, et Victoria Vaudémont, compagne du journaliste et conseiller municipal.

Pendant la première guerre mondiale, Mézin est secrétaire de la Mutualité scolaire, qui compte 165 adhérents en 1916-1917.

Alphonse Charles Mézin meurt le 13 juillet 1917 à Joinville. Il était âgé de 51 ans. Sa troisième fille, Andrée, âgée de 15 ans, meurt un mois plus tard. Sa fille aînée, Adrienne, épousa en mai 1919, Louis Georges Vité (1898-1986), assureur, grand blessé de guerre, responsable d’une association d’anciens combattants et conseiller municipal radical-socialiste de Joinville-le-Pont (1929-1935).

Un restaurant à Polangis en 1900

 

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