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13 avril 2017 4 13 /04 /avril /2017 01:01

Claude Louis Videpied naît le 18 thermidor an 3 (05/08/1795) à Paris, quartier Sainte-Marguerite (11e arr.). Il est le fils de Marie Françoise Thioust et de son époux Pierre François Hippolyte Videpied.

Mariés vers 1820, Marie Madeleine Jeanne Vigneron et Claude Louis Videpied auront au moins trois enfants, dont deux jumelles (Jeanne Antoinette et Marie Catherine en 1822) et un fils (Charles Eugène 1834-1900). Claude Louis Videpied est chaudronnier et zingueur et exerce en 1839 et les années suivantes rue de la Goutte d'Or, alors dans la commune de La Chapelle (Seine, act. Paris 18e arr.).

La famille Videpied professe des opinions républicaines. Sa sœur, Marie-Thérèse Françoise épouse Cellier (1798-1883) est actionnaire de la Société du 15 juin 1840 « pour la propagation et pour la réalisation de la théorie de Fourier ».

Claude Louis Videpied fait partie des 11 662 inculpés jugés par huit commissions militaires à la suite de l'insurrection parisienne de Juin 1848. 827 d’entre eux sont libérés sur ordre du « Général président » (Cavaignac) et 55 sont décédés avant jugement. Les commissions militaires statuent sur le sort de 10 780 personnes, dont 6 255 (58%) sont remis en liberté, 4 276 seront transportés, notamment à Belle-Île (39,7%) et 249 (2,3%) renvoyés devant les conseils de guerre.

Incarcéré avant le 26 juin, Claude Louis Videpied voit son dossier examiné le 18 août 1848 par la huitième commission qui décide de lui redonner la liberté. Il aura donc passé plus d’une cinquantaine de jours en prison. Au moment du jugement, Videpied réside 121, rue du Faubourg du Temple, dans le quartier de la Porte-Saint-Martin à Paris (5e arr.).

Claude Louis Videpied meurt le 9 novembre 1865 à Paris (20e arr.). Il était âgé de 70 ans et résidait 30, rue des Champs, dans le quartier du Père-Lachaise. Son fils Charles Eugène Videpied sera un militant républicain radical-socialiste et un coopérateur.

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11 avril 2017 2 11 /04 /avril /2017 01:01

Comme tous les coopérateurs de la Société des lunetiers, Videpied va acquérir une certaine aisance, qui le conduit à devenir propriétaire de la villa Palissy, sur la rive gauche de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), sans doute vers 1882 ou 1883, après la fin de son mandat de gérant. Deux autres Joinvillais sont liés à la Société des lunetiers : François Blaize (1824-1900), fondateur de la coopérative, conseiller municipal de Joinville (1878-1896) ; Pierre Jules Tireau (1827-1900), militant radical-socialiste et libre-penseur à Joinville.

C’est à Joinville que Videpied va dorénavant mener une activité politique, même s’il ne semble y résider qu’une partie de l’année d’abord allée des Ormes (future rue Charles Floquet) puis quai Moisson (devenu ensuite quai Gabriel-Péri), toujours dans le quartier de Palissy.

En juillet 1885, le comité électoral de Joinville-le-Pont élit quatre délégués : trois conseillers municipaux (Alphonse Demeestère, président, Baulard et Fénelon Delobel) ainsi que Videpied. Le 11 septembre, ce comité décide d'adhérer au programme du comité départemental radical-socialiste de la Seine. C’est sans doute la première affiliation officielle d’un groupement communal à une instance politique.

Au cours d’une réunion tenue début décembre 1885 chez Demeestère, 19 personnes créent, en vue des élections législatives complémentaires 13 et 27 décembre 1885, une commission chargée élaborer un projet de statuts pour un comité de la Ligue républicaine de Joinville. Videpied est désigné comme président, Baulard, vice-président, Demeestère, secrétaire ; les autres membres sont Honoré Jullien, Eugin Thime et Louis Vaudey. Le projet ne semble pas avoir eu de suite.

C’est lors de la préparation des élections municipales à Joinville que Videpied va reprendre un rôle actif. Avec son collègue de la Société des lunetiers, Tireau, Vaudey et le journaliste Henry Vaudémont, ils constituent un comité d’initiative qui convie les électeurs à compte aux conseillers sortants de la façon dont ils ont rempli leur mandat. Une réunion publique est convoquée le 11 avril, mais seuls quatre des conseillers municipaux sortants acceptent d’y participer, devant environ 250 électeurs ; Videpied préside la réunion, à laquelle se sont associés – outre les radicaux-socialistes – quelques personnes plus à gauche, comme le socialiste-révolutionnaire Gustave Charton. Un comité est élu pour présenter des candidatures pour les prochaines élections, et Videpied est un des dix membres. Ce comité se réunit, toujours sous la présidence de Videpied, et décide de combattre la majorité des conseillers sortants. Le 2 mai, en présence de 300 électeurs, il présente le programme et la liste du comité électoral républicain radical-socialiste s’oppose le 5 mai à celle du maire sortant, le républicain modéré Gabriel Pinson ; elle est conduite par Demeestère et Videpied y figure en septième position. Contrairement à Blaize, présent sur la liste Pinson, Videpied n’est pas élu. Les radicaux-socialistes n’obtiennent que trois sièges sur 23 (Diot, Demeestère et Vaudey).

À l’occasion d’une élection législative partielle le 27 janvier 1889, les groupements républicains décident d’opposer la candidature de Jacques à celle du général Boulanger. Videpied est avec Boguet, Thiébault et Leroux l’un des organisateurs d’une réunion publique le 26 janvier à Joinville, qui adopte un ordre du jour « amour de la liberté et haine du césarisme ». Il participe également à une souscription publique en faveur de Jacques. Boulanger emporte l’élection avec 56,3% des suffrages exprimés dans l’ensemble du département de la Seine, tandis que Jacques en recueille 37,5%. Il fait un score un peu meilleur à Joinville, avec 46,1%, contre 53,4% à Boulanger

Le contexte politique local va évoluer, avec le remplacement en juillet 1888 de Gabriel Pinson, décédé, par Eugène Voisin, qui va se rapprocher des radicaux, lesquels font élire trois des leurs lors d’un scrutin partiel en mars 1890.

En mars 1889, un groupe de citoyen prend l’initiative de former un comité communal anti-plébiscitaire à Joinville comme il s’en est formé dans la plupart des communes de la Seine. Demeestère, Baulard, Vaudey, Aristide Camus, Vaudémont et Videpied en font partie. Ils seront actifs pendant la campagne des élections législatives générales qui vont voir, pour la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux (correspondant au canton de Charenton), la victoire de Jules Ferdinand Baulard, ancien conseiller municipal de Joinville et conseiller général du canton, sur le boulangiste Guillaume Silvy.

Lors d’une nouvelle réunion publique en novembre 1890, toujours organisée par Videpied avec Varin, Tireau et son fils, trois radicaux-socialistes sont de nouveau les seuls à rendre compte de leur mandat, mais deux autres sont excusés et cinq sont présents dans la salle.

Dans le débat public, Videpied plaide pour le quartier de Palissy qu’il habite, écrivant dans une lettre du 31 mai 1891 que, « Passé le pont, là est l’avenir de Joinville ». Le destinataire du courrier, le journaliste Henry Vaudémont, théorise lui aussi l’opposition entre l’ancien (sur la rive droite) et le nouveau Joinville.

Videpied fait campagne en 1893 pour la réélection de Baulard. Il présente un ordre du jour de confiance à son égard lors d’une réunion publique à Joinville en octobre 1894. Sa dernière intervention publique connue est la présidence, le 23 avril 1896, d’une réunion de compte-rendu de mandat préparatoire aux élections municipales de mai. Il est entouré d’Allard, Guichard et Baudon.

Eugène Videpied meurt le 4 avril 1900 à Paris (7e arr.). Il était domicilié 65, bd Beaumarchais et âgé de 65 ans.

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9 avril 2017 7 09 /04 /avril /2017 01:01

Charles Eugène Videpied naît le 16 septembre 1834 à Paris. Il est le fils de Marie Magdeleine Jeanne Vigneron et de son époux Louis Claude Videpied, chaudronnier. Il vit dans une famille républicaine : son père est inculpé devant une commission militaire après l’insurrection ouvrière de juin 1848 ; sa tante paternelle, Marie-Thérèse Cellier, est actionnaire de de la Société du 15 juin 1840 « pour la propagation et pour la réalisation de la théorie de Fourier ».

S’il est sans doute trop jeune pour prendre part aux activités révolutionnaires en 1848, Eugène Videpied va se lier avec des acteurs du mouvement social et politique ouvrier. Devenu lunetier, il rejoint une coopérative fondée en 1849, la Société des lunetiers (ancêtre d’Essilor). En janvier 1864, il devient, suite à la démission d’Henri Béry, un des trois gérants, au côté de Simon-François Delabre et d’Onésime Nicolas Muneaux. Les héritiers de l'Association fraternelle des ouvriers lunetiers qui étaient nourris par les écrits de Saint-Simon, Fourier, de Proudhon, et surtout ceux du journal l'Atelier. Il continue à exercer cette fonction jusqu’après 1881. Suivant l’usage, la coopérative qui compte en 1864 24 coopérateurs, prend le nom de Société industrielle et commerciale des ouvriers lunettiers Delabre, Muneaux, Videpied et Cie. Au fur et à mesure des changements de gérants, elle deviendra Muneaux, Videpied, Trumet ; Muneaux, Videpied, Delafond ; Muneaux, Videpied, Okermans ; et enfin en 1881 Videpied, Okermans, Poircuitte.

Agathe Maillot, lingère, avait épousé Eugène Videpied en mars 1861 à Paris (3e arr.). Ils résidaient rue Caffarelli.

Dès la fin de l’empire, Videpied prend des positions publiques. Avec 26 autres membres de la Société des lunetiers, il participe pendant le siège de Paris en octobre 1870 à une souscription « destinée à offrir une batterie de canons à la République. »

Courant octobre 1873, environ 150 entrepreneurs du 3e arrondissement de Paris signent une déclaration communiquée aux députés de la Seine dans laquelle ils se disent « Profondément inquiétés et troublés dans nos affaires et dans notre travail par les intrigues incessantes des agitateurs politiques qui se proposent de restaurer la monarchie, profondément convaincus que cette restauration amènerait de nouvelles et effroyables révolutions et désireux d'épargner à la France les malheurs qui en seraient la conséquence, nous protestons énergiquement centre toute tentative de restauration monarchique ; nous affirmons notre dévouement à la République, dont le maintien peut seul assurer au pays le repos et la sécurité. Nous espérons que nos députés, les députés de la Seine, d'accord avec M. Thiers, l'homme d'État illustre qui a donné tant de gages de clairvoyance, de dévouement et de patriotisme, sauront conjurer, les malheurs que nous redoutons, et feront sortir la République plus vivante et plus robuste de l'épreuve qu'elle traverse. »

Parmi les signataires on compte, outre Videpied, Delafond, autre gérant de la Société des lunetiers et Jules Ferdinand Baulard, fabricant de glaces, futur conseiller municipal de Joinville-le-Pont, conseiller général de Charenton-le-Pont et député de la Seine (radical-socialiste).

(A suivre)

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5 avril 2017 3 05 /04 /avril /2017 01:01

Stéphane Albert Tireau naît le 24 octobre 1853 à Belleville (Seine, act. Paris). Il est le fils de Claudine Paris et de son époux, Pierre Jules Tireau, lunetier.

Comme son père, il sera lunetier ; peut-être travaille-t-il aussi pour la Société des lunetiers, coopérative à laquelle son père collabore, qui deviendra ultérieurement Essilor.

Marié en août 1879 à Paris (11e arr.) avec Marie Joséphine Heutte, ils auront six enfants, mais trois mourront jeunes et un quatrième est tué à la guerre. Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

En 1889, Tireau est administrateur et exécutants de La Fanfare municipale de Joinville-le-Pont. Il prend également des positions politiques, en compagnie de son père et d’un autre lunetier, gérant de la Société des lunetiers, Eugène Videpied. Il est membre du bureau d’une réunion publique, tenue en novembre 1890, au cours de laquelle trois conseillers municipaux radicaux-socialistes (Alphonse Demeestère, Henri Diot et Henry Vaudémont) rendent compte de leur mandat. Toujours avec son père et Videpied, Stéphane Albert Tireau fait adopter un ordre du jour de confiance en faveur de Jules Ferdinand Baulard, député de la Seine. Stéphane Albert Tireau est membre de la société de libre-pensée du canton de Charenton, La Pensée, animée par Vaudémont.

Installé à Reims (Marne), probablement en 1892, il est affilié à la loge maçonnique de la ville. Il y perd sa deuxième fille, morte de maladie à cinq ans.

Stéphane Albert Tireau revient à Joinville où il décède de congestion pulmonaire le 12 mars 1895, âgé de 41 ans. Ses trois enfants survivants seront élevés par sa femme au domicile de ses parents, dans le quartier de Palissy à Joinville. Son fils aîné Léon Stéphane est tué lors de la première guerre mondiale en février 1915 ; le second, Albert Jules, grièvement blessé en mai de la même année, en revient infirme et sera décoré de la médaille militaire et de la Légion d’honneur.

Ses obsèques civiles sont accompagnées par Jules Ferdinand Baulard, député de la Seine, Henry Vaudémont, représentant la Fédération française de la libre-pensée, Brisson-Joly, au nom de La Raison et un membre de la loge maçonnique de Reims.

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3 avril 2017 1 03 /04 /avril /2017 01:01

Pierre Jules Tireau naît le 1er février 1827 à Chantilly (Oise). Il est le fils de Marie Louise Mélaye et de son époux Jean François Tireau, 48 ans, ouvrier en lunettes.

Selon le témoignage du député Jules Ferdinand Baulard, qui le présente comme un « compagnon de route, lié d’amitié depuis la jeunesse », Tireau a probablement été mêlé aux activités pour la République et contre le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte dans Paris, et plus particulièrement dans la 3e arrondissement.

Marié à Paris (3e arr.) en septembre 1850 avec Claudine Paris, Pierre Jules Tireau exerce le même métier que son père, opticien. Il est, en 1870, membre de la Société des lunetiers, coopérative ouvrière installée rue d'Anjou, dans le quartier du Marais à Paris (3e arr.) ; il faisait peut-être partie de ses fondateurs en 1849. Pendant le siège de Paris, en octobre 1870, il participe avec une trentaine d’associés de la coopérative à une souscription lancée par le journal Le Siècle « destinée à offrir une batterie de canons à la République ». Parmi les souscripteurs et coopérateurs, on compte notamment François Blaize (1824-1900, fondateur de la coopérative) et Eugène Videpied (1834-1900, qui en est le gérant pendant une vingtaine d’années), dont il sera proche sur le plan familial mais également dans son engagement public.

Comme Blaize et Videpied, Tireau s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il réside en 1872. Après sa retraite, il commence une activité politique. Avec Videpied, Zéphirin Vaudey et Henry Vaudémont, il constitue en mars 1888 un comité d’initiative qui convie « les électeurs à venir demander compte aux conseillers [municipaux] sortants de la façon dont ils ont rempli leur mandat ». Tous les quatre s’afficheront ultérieurement comme radicaux-socialistes, mais on compte également deux membres du groupe ouvrier local, Jean-Baptiste Boguet, et un ancien communard, Gustave Charton.

Le comité critique la majorité des élus sortants, puis se transforme en comité électoral républicain radical-socialiste, qui patronne une liste pour les élections municipales de mars, conduite par un conseiller sortant, Alphonse Demeestère. Tireau figure en dixième position sur la liste, qui comprend également Videpied. Blaize figure, par contre, sur la liste du maire sortant, le républicain modéré Gabriel Pinson.

Les radicaux-socialistes emporteront trois sièges (Henri Diot, Demeestère et Vaudey) tandis que la liste Pinson remporte les 18 autres. Tireau n’est pas élu.

Tireau va poursuivre un rôle actif, en tant qu’organisateur de réunions publiques aux côtés des autres radicaux de Joinville : en octobre et novembre 1890 pour des comptes-rendus de mandat de conseillers municipaux, en octobre 1891 et le même mois en 1892 puis 1894, pour des comptes-rendus de mandat du député Jules Ferdinand Baulard, dont Tireau est un proche.

En septembre 1895, Tireau est avec Victoria Vaudémont, un des collecteurs de la quête en faveur des ouvriers de Carmaux en grève, qui recueille les dons de 260 souscripteurs dans la ville, qui compte alors 3 700 habitants.

La même année, Tireau préside le comité qui met en place la deuxième fête du quartier de Palissy, à Joinville, où il vit (avenue Gille).

Tireau est membre, jusqu’à son décès, du groupe de libre-pensée La Raison, implanté dans le canton de Charenton. Il prépare par exemple un « banquet de protestation du Vendredi-saint » en avril 1892, où les convives tiennent à manger gras.

Pierre Jules Tireau décède le 14 août 1900 à son domicile de Joinville. Il était âgé de 73 ans.

Lors de ses funérailles, le député Baulard prononce un discours, dans lequel il se dit « vieil ami » de Tireau, dont il vante la « vie laborieuse, honnête, toujours dirigée par les principes de justice et de solidarité. »

Le second des trois fils, Stéphane Albert Tireau (1853-1895), lunetier, avait partagé les mêmes opinions et était également militant radical-socialiste à Joinville-le-Pont, libre-penseur et franc-maçon.

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1 avril 2017 6 01 /04 /avril /2017 01:02

Suite de la biographie de François Blaize, ouvrier lunettier, fondateur de l'ancêtre d'Essilor.

Francois Blaize, qui s’était installé à Joinville-le-Pont après 1871, avait épousé Aimée Cécile Enée.

Il est élu pour la première fois au conseil municipal de Joinville en 1878 et sera réélu en 1881, 1884, 1888 et 1892. Il siègera au total dix-huit ans dans l’assemblée communale. En 1879, solidaire du maire Gabriel Pinson, Blaize signe une motion de la majorité du conseil municipal dans laquelle ils « blâment sévèrement le citoyen Demeestère », un de leurs collègues qui avait organisé une collecte en faveur d’un ancien communard, Adolphe Morandy. En 1892, il figure sur la liste d’Eugène Voisin, élu maire avec le soutien des radicaux-socialistes.

En 1896, atteint de surdité, Blaize ne se représente pas ; il siège cependant toujours au bureau de bienfaisance communal. Probablement du fait des ressources acquises en tant que fondateur de la Société des lunetiers, il mène une activité charitable notable.

Francois Blaize meurt à Joinville le 17 novembre 1900 à l’âge de 76 ans. Libre-penseur, il a des obsèques civiles. Il était proche du député radical-socialiste Jules Ferdinand Baulard, également joinvillais, dont il avait partagé le combat républicain en 1848.

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29 mars 2017 3 29 /03 /mars /2017 01:01

Francois Adrien Blaize naît le 21 janvier 1824 à Burcy en Seine-et-Marne dans une famille de vignerons. Il est le fils de Marguerite Ratare et de son époux René Blaize.

Ouvrier lunetier, il est un des treize fondateurs le 19 mars 1849 de l'Association fraternelle des ouvriers lunettiers dont le siège est à Paris, 180 rue Saint-Martin, et qui compte comme gérants Nicolas-Onésime Muneaux ainsi que deux petits patrons : Antoine Appollinaire Duez et Claude Duriez. Comme les autres membres, Blaize souscrit une part de capital de 300 francs, qui seront prélevés sur les bénéfices.

Selon Jacques Benard, les fondateurs sont « nourris par les écrits de Saint-Simon, de Fourier, de Proudhon, et surtout du saint simonien Buchez et de son journal l'Atelier ». L’Association a comme devise « Solidarité entre les travailleurs » et comme emblème un niveau. Les coopérateurs s’appuient sur un décret de Louis Blanc du 5 juillet 1848 qui permet la création de près de 200 associations ouvrières.

Auguste Fougerousse rapporte que, pendant les deux premières années, les coopérateurs vont voir leurs revenus divisés par deux par rapport à ce qu’ils percevaient en tant qu’employés.

En 1852, l'Association fraternelle devient Société industrielle et commerciale des lunetiers en commandite simple à capital variable ou Société des lunetiers (SL). Le développement  de l’entreprise est rapide, puisqu’en 1891, elle a 1 500 salariés, des usines en province et une succursale à Londres.

Les associés s’étaient endettés de 650 francs pour racheter leur fonds à Duez et Duriez. Muneaux, l’administrateur, convainc ses associés de réinjecter les bénéfices pour renforcer le capital de la société, qui ne s’ouvre à de nouveaux coopérateurs qu’à l’occasion de rachats d’autres entreprises concurrentes ou complémentaires. En 1866, la valeur de la part était passée à 10 000 francs et il y avait 30 associés. Les associés conviennent, d’après Fougerousse, de supprimer le fonds de pension de retraite au profit de la constitution d’un patrimoine. La valeur de leur participation atteint 30 000 francs en 1880.

Si beaucoup d’auteurs saluent la remarquable durée de l’ancienne association ouvrière, un des seules à avoir survécu (avec l’association des tailleurs de limes et les établissements Godin, à Guise), Charles Gide, en 1889, critique le fait que, à côté des 58 associés, il y a « 1 200 ouvriers salariés qui n'ont aucune part dans les bénéfices ». En 1893, il qualifie la compagnie de « syndicats de patrons » de type inégalitaire.

En 1972, la Société des lunetiers, qui a adopté la marque Essel en 1964, fusionne avec Silor et crée Essilor, une des plus grandes entreprises d'optique du monde. Pour Roger Montagne, « les Lunetiers de Paris, modeste coopérative ouvrière à l’origine, sont devenus une puissante société anonyme entre les mains des héritiers des ouvriers fondateurs. »

(A suivre)

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21 mars 2017 2 21 /03 /mars /2017 00:01

Julien Charles Bessault naît le 11 août 1834 à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Décadie Marguerite Pelletier et Charles Bessault, cantonnier.

Alors ouvrier scieur à la mécanique, Julien Bessault épouse en mars 1860 à Joinville-le-Pont Louise Alexandrine Ancelet, fille d’un conseiller municipal de la commune pendant un quart de siècle.

À la fin du second empire, Bessault devient marchand de vin et traiteur. Il est sous-lieutenant de la garde nationale et des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont dont Louis Ferdinand Rousseau, futur maire, est capitaine. À ce titre, il prend probablement part aux combat de défense de la capitale pendant le siège de Paris par les fortes prussiennes en 1870.

Lors des élections municipales de janvier 1878, Julien Bessault est élu à l’assemblée communale de Joinville, dont Gabriel Pinson est maire. Le conseil comporte seize républicains et un orléaniste, tandis que le maire sortant Louis Ferdinand Rousseau et ses candidats bonapartistes sont battus.

En septembre 1879, Bessault se solidarise avec le conseiller municipal Alphonse Demeestère, critiqué par le maire Pinson et blâmé par la majorité de l’assemblée locale. Demeestère avait lancé une souscription pour venir en aide à Alfred Morandy, ancien communard libéré et malade. Les huit opposants à ce vote de blâme inhabituel constitueront le socle du radicalisme local (outre Bessault et Demeestère, Vaudey, Diot, Legendre, Berné, Gobert ou Mouriez).

Julien Bessault quitte le conseil municipal en 1881 et quitte la commune au cours de la décennie. Il meurt le 2 juillet 1896 à son domicile de Saint-Maurice, 18, av. de l’Asile. Il était âgé de 62 ans.

Ambulance à Joinville en 1870

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19 mars 2017 7 19 /03 /mars /2017 00:01

(Suite)

À la Libération, après la prise de la mairie de Joinville-le-Pont par le comité local de Libération, Léon Berthet est nommé par arrêté préfectoral du 26 septembre 1944 membre de la délégation spéciale chargée d’administrer la commune. Il est vice-président, faisant fonction de quatrième adjoint, Robert Deloche (Pcf) étant président.

Lors des élections municipales du 29 avril 1945, il est élu conseiller municipal et devient le 6 mai premier adjoint au maire, toujours Robert Deloche. La municipalité, comme la délégation spéciale comprend outre les communistes et les socialistes des radicaux et des personnalités anciennement classées à droite, comme André Malcouronne, Henri Drevet et François Decrombecque.

Lors des élections municipales du 19 octobre 1947, Berthet est à la tête d’une liste socialiste comprenant également quelques radicaux (d’autres sont sur la liste communiste du maire sortant). La liste RPF (gaullistes et droite) de Perly arrive en tête avec une moyenne de 3 066 voix pour 6 974 suffrages exprimés, sur 7 073 votants et 8 376 inscrits, soit 44,0%. Elle précède la liste Union républicaine et résistante (Pcf et div. g.) qui a une moyenne de 3 017 voix (43,3%) et la liste socialiste SFIO, 452 voix (6,5%). Les deux listes RPF et Pcf obtenant chacune 11 sièges, c’est Léon Berthet – seul élu de sa tendance – qui fait la différence, ce qui lui permet de redevenir premier adjoint au maire en faisant réélire Robert Deloche. La liste MRP (démocrates-chrétiens) n’a pas de siège.

En cours de mandat, les relations se tendent au sein de la municipalité, comme d’ailleurs entre communistes et socialistes au niveau national. Berthet démissionne du mandat d'adjoint le 2 octobre 1950 mais reste au conseil municipal jusqu’au 26 octobre 1951. Il cède alors la place à l’instituteur Pierre Allaire, second sur sa liste, qui renonce deux mois plus tard au profit de Victor Hochet. Début 1953, alors que Robert Deloche est exclu du Pcf et quitte son poste au profit d’Amélie Trayaud (Pcf), le quatrième de la liste Berthet, Georges Chauffour entre au conseil pour deux mois.

Lors des élections municipales d’avril 1953, Berthet dirige à nouveau une liste socialiste qui obtient cette fois trois sièges (Léon Berthet, Pierre Depoutot et Auguste Lobrot, radical socialiste). Elle se situe derrière la liste communiste (Henri Bideaux, 10 sièges) et les deux listes de droite (Georges Defert, RGR et divers droite, 6 sièges ; Perly, RPF, 6 élus), et devant les centristes du MRP (J-H. Chabrière, 2 sièges). Les listes RGR, RPF et MRP s’allient pour élire Georges Defert comme maire, tandis que Berthet se situe dans l’opposition.

Léon Berthet quitte l’assemblée locale, où il avait siégé quatorze ans, en 1959. Il meurt le 15 avril 1969 à Créteil (Val-de-Marne), âgé de 73 ans.

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17 mars 2017 5 17 /03 /mars /2017 00:01

Léon Gaston Berthet naît le 22 août 1895 à Paris (19e arr.). Il est le fils de Célina Maria Dizeux, blanchisseuse et de son époux, Eugène Victor Berthet. La famille est installée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) à la fin du 19e siècle d’abord rue Vautier puis rue des Réservoirs. Dès ses 15 ans, il travaille comme mécanicien.

Pendant la première guerre mondiale, Léon Berthet épouse, en avril 1918 Renée Eugénie Jane Louise Garmalet à Paris (15e arr.). Ils auront deux enfants et vivent au nouveau domicile des parents de Léon, avenue Oudinot dans le quartier de Polangis.

Son père, Eugène Berthet, avait été candidat sur une liste socialiste-révolutionnaire aux élections municipales joinvillaises en 1904. Léon Berthet va s’engager publiquement aux côtés de la gauche non communiste à partir de 1923.

La Ligue de la République, fondée à l’automne 1921 par le socialiste indépendant Paul Painlevé, futur président du conseil, s’organise notamment dans la banlieue parisienne. La section de Joinville élit son bureau le 19 février 1923, mais elle préexistait probablement. René Caperon, socialiste indépendant en est le président. Berthet est trésorier de la section mais également, dès le 2 février 1923, trésorier de la Fédération de la Seine présidée par le Dr Thévenin, de la section de Charenton.

Très active en 1923 à Joinville, la Ligue de la République appelle à regrouper tous les partis de gauche « pour faire échec à la réaction ». La section, qui est liée à celle de la Ligue des droits de l’Homme, prend naissance dans un contexte de reconstruction d’organisations politiques après-guerre. Le comité radical et radical-socialiste se reconstitue en 1923 autour d’Émile Briolay ; la section de Joinville de l’Union fédérative socialiste se crée la même année avec des dissidents communistes dont Edmond Neumann ; la section socialiste SFIO, passée entièrement au parti communiste, renaît sans doute début 1924. En décembre 1923, Berthet est reconduit en tant que trésorier de la section.

Cependant, du fait sans doute du positionnement ambigu de René Caperon, qui va rallier le maire sortant Henri Vel-Durand contre ses alliés, l’aventure de la Ligue de la République va se terminer à Joinville début 1924.

En mars, Briolay et Berthet prennent l’initiative d’un appel « Aux démocrates joinvillais » au nom du cartel des gauches, réclamant « faut une coalition pour combattre efficacement le Bloc national » et attaquant les mercantis et réactionnaires. Berthet entre en avril 1924 au comité de rédaction de la Voix des communes, journal radical-socialiste de la circonscription, qui plaide pour cette union. Le 27 du même mois, Berthet devient trésorier du comité électoral communal qui rassemble les radicaux-socialistes, la SFIO et l'Union socialiste-communiste (USC, fusion de l’Union fédérative socialiste et du PC-Unitaire) ; Briolay (radical) en est le président, Neumann (USC) le vice-président et Roubault le secrétaire.

Lors des élections municipales de mai 1925, la liste du cartel des gauches obtient 648 voix soit 28,4% des 2 275 suffrages exprimés pour 2 310 votants sur 2 761 électeurs inscrits. Elle devance la liste communiste (Bloc ouvrier et paysan), 480 voix et 21,1%, mais est nettement distancée par l’Union républicaine de Vel-Durand qui recueille 1 080 votes (47,5%). Au second tour, la majorité sortante remporte les 23 sièges à pourvoir.

En février 1928, Berthet est mentionné comme membre de la section de Joinville de la SFIO avec Georges Roger, Marhes, Cérignan, Denis, Graillat et Ceretti dans une souscription du quotidien socialiste Le Populaire.

Peut-être est-ce lui le Léon Berthet qui lance en octobre 1938 un « Appel aux Amicalistes » dans le bulletin Vouloir, organe des amicales socialistes de la métallurgie.

Avant le congrès de la Fédération socialiste de la Seine, en mai 1939, Léon Berthet est, avec Albert Duquenne, l’un des deux joinvillais signataires de la motion de politique générale présentée par Paul Faure, qui souligne que « le Parti [SFIO], qui en a fait loyalement l'expérience, a toujours été diminué et affaibli par la pratique des actions communes » avec le Parti communiste. Le texte exige également « devant le péril qui menace la laïcité (…) une action urgente et vigoureuse. »

(A suivre)

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