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30 juillet 2017 7 30 /07 /juillet /2017 01:01

QueveutDieu Ythier naît le 4 mai 1828 à Germigny, Yonne. Ses parents sont Marie Angélique Bardeau et son époux Pierre Sylvain Ythier, buraliste.

L’origine de son curieux prénom est sans doute à relier à l’œuvre de saint Augustin, qui adresse un traité de diverses hérésies à un évêque nommé Que-veut-Dieu. Il a sans doute été transmis par le père Charles Frédéric QueveutDieu Leclerc, né à Saint-Florentin, installé à Germigny en 1797, dont il devient curé mars 1800.

Exerçant la profession de charpentier, Ythier s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il épouse en novembre 1855 Justine Zo, fille d’un autre charpentier Sylvain Zo. Ils auront cinq enfants.

Après le décès de son épouse en février 1874, Ythier se remarie en août 1875, toujours à Joinville, avec Louise Marie Denisot, blanchisseuse ; deux enfants suivront.

Avec deux de ses fils, Gustave et Charles, QueveutDieu Ythier participe en septembre 1879 à une souscription pour les amnistiés de la Commune de Paris, lancée par le journal Le Rappel, et collectée à Joinville-le-Pont par Grosbois, coiffeur.

Installé dans le centre-ville, 24, rue de Paris, La famille est particulièrement liée avec celle d’Eugin Thime, bottier, personnalité du radicalisme et de la libre-pensée à Joinville, puisque deux filles Thime épousent deux garçons Ythier, Gustave et Ernest.

QueveutDieu Ythier décède le 20 juillet 1891 à Paris (10e arr.). Il était âgé de 63 ans et résidait toujours à Joinville comme ses fils Gustave, Charles et Édouard.

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26 juillet 2017 3 26 /07 /juillet /2017 01:01

Lucien Achille Zo naît le 20 mai 1881 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), commune où il résidera toute sa vie. Il est fils de Lucie Henriette Charlier et de son mari Edmond Zo, oiseleur dans la ville.

Domicilié avec sa mère, blanchisseuse, 2, rue Pinet, il épouse en août 1904 toujours dans la commune de la boucle de la Marne Léontine Émilie Schmidt, blanchisseuse également. Il semble qu’ils n’aient pas eu d’enfants.

Il travaille comme lamineur à l’usine métallurgique du Bi-Métal, située à Joinville-le-Pont – à proximité de Saint-Maur et Saint-Maurice.

Le 19 janvier 1910, la majorité des quelques 240 ouvriers se mettent en grève avec l’appui de l'Union syndicale des ouvriers sur métaux. Le syndicat est affilié à la Confédération générale du travail (Cgt), fondée en 1895 et unifiée en 1902 avec la fédération des bourses du travail ; la Cgt a adopté en 1906 la charte d’Amiens, qui reste la base idéologique du syndicalisme français.

Leurs demandes consistent en une revalorisation des salaires. Le conflit, particulièrement long, deviendra très violent, illustrant la rudesse des rapports sociaux au début du vingtième siècle. Il aura des échos à la Chambre des députés comme dans toute la presse.

Le langage de la presse de l’époque est fleuri. Le quotidien socialiste L’Humanité, fondé par Jean Jaurès en 1905, donne la parole au syndicaliste-révolutionnaire Gaspard Ingweiller (1876-1960, résidant à Paris). C’est lui qui dirige la grève joinvillaise, en tant que secrétaire de l’Union des métaux.

« Les métallurgistes s'étant aperçus qu'un foyer de jaunisse [des non-grévistes embauchés par la direction] existait à l'usine de canalisation électrique de Joinville-le-Pont, décidèrent d'accord avec les autres organisations en grève, de prendre de vigoureuses mesures de prophylaxie pour éteindre le foyer infectieux, considérant qu'il vaut mieux prévenir que guérir.

« Des groupes se, constituèrent et administrèrent aux malades en question une potion énergique qui les remit immédiatement sur pied. Un de ces malpropres individus, marchand de vins à Joinville, ayant eu vent des dispositions préventives, se fit accompagner par deux agents qui le conduisirent à l'usine. Dans la région, toute la population se figura que c'était un pillard pris en flagrant délit, que nos excellents policiers conduisaient au violon. Il paraîtrait même que son fonds à la suite de cet incident, perdrait de sa valeur.

« Quoi qu'il en soit, à l'heure actuelle, par suite de l'excellence de la méthode adoptée, la grève se poursuit d'une façon unanime dans les quatre usines en lutte. Un gendarme ayant voulu s'emparer d'un superbe nerf de bœuf qu'un métallurgiste tenait à la main, ce dernier lui fit observer que, se trouvant en grève, il ne possédait que cet instrument de travail, le seul propre à mettre en pression la machine à frictionner qui avait fonctionné à merveille dans la journée.

« En résumé, situation excellente au point de vue de la résistance. »

Les syndicalistes se félicitent que, après trois semaines, « aucune défection se soit produite ». Des « cuisines communistes » fonctionnent pour fournir les repas aux grévistes et à leurs familles. Les enfants des métallurgistes en lutte sont pris en charge par d’autres militants afin d’écarter « le souci moral occasionné dans les luttes ouvrières par la présence des enfants. »

Les grévistes n’ont pas repris le travail fin mars. La direction, qui a tenté de faire appel à une organisation de non-grévistes, le syndicat des jaunes, a dû y renoncer. Mais la tension ne baisse pas pour autant. Au sein du personnel, un certain essoufflement apparaît après presque trois mois de conflit ; des ouvriers ont des entrevues avec les directeurs de l'usine au sujet d’une reprise du travail et une pétition est lancée par quelques-uns d’entre eux.

L'usine du Bi-Métal était gardée par la gendarmerie et la police, mais devant la violence des affrontements, le gouvernement juge que c’est insuffisant et fait appel à l’armée : chasseurs à pied et dragons viennent donc faire la garde à Joinville, à partir du 11 avril.

Le 12 avril, Gaspard Ingweiller, est arrêté après une course poursuite. Il se rendait à la gare de Joinville pour y prendre le train pour Paris. Au moment où il pénètre dans la salle de distribution des billets, il y reconnaît quelques inspecteurs de police en civil. Il sort alors, et veut prendre le tramway qui rejoignait la porte de Vincennes, mais un policier à bicyclette lui barre le passage. Ingweiller tenta alors de se perdre dans le bois de Vincennes, mais un autre agent en civil se mit à sa poursuite et l'arrêta. Il était porteur d'un revolver. Conduit au commissariat, puis envoyé au dépôt, il est inculpé d'entraves sérieuses à la liberté du travail.

La 9e chambre correctionnelle de la Seine juge le 29 juillet les prévenus pour « entraves à la liberté du travail avec violence. »

Zo est une des pièces maîtresse de l’accusation, qui l’a fait citer. Mais, en réponse aux avocats des grévistes, dont le petit-fils de Karl Marx, Jean Longuet (1876-1938), député socialiste de la Seine (Sceaux, Villejuif) et Me Chesné, il déclare, selon L’Humanité, que s'il avait fait à l'instruction la déposition dont on prétendait tirer un si grand parti contre les accusés, c'était « qu'il y avait été forcé par le commissaire de police ». Des applaudissements éclatèrent dans tout l'auditoire en présence de cette déclaration significative, ce qui valut naturellement au public la menace des foudres du président. La rétractation de Zo conduit à l’abandon des poursuites contre trois accusés, les autres recevant des peines variant de quinze jours de prison avec sursis à un mois de prison sans sursis. Gaspard Ingweiller, en tant que dirigeant de la grève, est condamné à six mois fermes.

Lucien Achille Zo meurt le 26 septembre 1949 à Saint-Maur. Il était âgé de 68 ans.

Sortie usine Bi-Métal 1904

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18 juillet 2017 2 18 /07 /juillet /2017 01:01

Alexandre Isidore Hénocq naît le 2 février 1858 à Douai (Nord). Il est le fils de Marie Hemery et de son époux, Benoit Eusèbe Hénocq, ajusteur mécanicien, domiciliés hameau de Dorignies.

Il s’installe dans la banlieue sud de Paris où, d’abord forgeron puis machiniste, il séjourne d’abord à Maisons-Alfort (1879), Ivry (1880), de nouveau Maisons-Alfort, sur le territoire de l’actuelle commune d’Alfortville (1881-1884) puis, à partir de 1886 et jusque sa mort, à Joinville-le-Pont, où il réside rue du Canal. Toutes ses communes sont dans le département de la Seine (act. Val-de-Marne).

Marié en août 1879 à Maisons-Alfort avec Louise Virginie Lavaux, couturière, ils auront au moins cinq enfants, dont trois meurent en bas âge. Sans doute avant 1891, Hénocq est chauffeur machiniste à l'usine élévatoire des eaux de la ville de Paris à Joinville. En 1912, il travaille dans un autre établissement hydraulique municipal à Bercy (12e arr.). Il est placé en retraite en mai 1915.

Hénoch fait partie des 36 souscripteurs de l'usine des eaux de Joinville « Pour les affamés de Carmaux » en septembre 1895. Il est proche du militant socialiste-révolutionnaire Gustave Charton et est cité, au moment de son enterrement en février 1900, comme membre du parti ouvrier.

Le parti ouvrier était représenté à Joinville depuis 1896 par un groupe qui porte alors le nom de  « Les Prolétaires de la rive gauche » et est membre de l’Union socialiste révolutionnaire. Il avait été précédé, à partir d’août 1887, par un groupe d’études sociales et d’action politique de Joinville-Gravelle, rassemblant des habitants de Joinville et de Saint-Maurice, basé dans le quartier du Canal, et déjà animé par Gustave Charton.

Alexandre Isidore Hénocq meurt le 9 janvier 1924 à Joinville. Il était âgé de 65 ans.

 

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16 juin 2017 5 16 /06 /juin /2017 01:01

Jean Buchot (également orthographié Beuchot) naît le 27 février 1740, à Saint-Mesmin (act. Côte-d'Or). Il est le fils de Jean Buchot, bûcheron, et de son épouse Marie Louise née Mouillon. Peu après sa naissance, ses parents s’installent dans l’actuelle commune de Saint-Maur-des-Fossés. Ils résident dans le petit village du Port de Créteil, qui dépend administrativement de la paroisse Saint-Hilaire de La Varenne mais est rattaché pour les actes religieux à celle du bourg de Saint-Maur-des-Fossés, Saint-Nicolas.

Il épouse Marie Anne Talon avec laquelle il aura dix enfants entre 1767 et 1785, dont huit sont encore vivants au début de la Révolution.

En 1772, Jean Buchot, qui est présenté comme journalier, est témoin lors d’un procès intenté par les passeurs officiels du port de Créteil, Louis et Jean Richard, contre un marchand de fer et de charbon du même hameau, Desjardin, qui fait traverser la Marne à un quidam et aurait injurié la femme Richard.

Jean Buchot est probablement le second signataire du cahier de doléances de La Varenne-Saint-Maur en avril 1789 ; il est nommé Buchot sur le manuscrit de ce document. Plusieurs Buchot sont identifiés dans la presqu’île, mais doivent sans doute être écartés : son frère, Pierre Nicolas, né en 1748, réside à Saint-Maur jusqu’en 1782, dernière mention de sa famille sur les registres paroissiaux ; Pierre (1770-1840), fils aîné de Pierre Nicolas, ne semble pas avoir résidé à Saint-Maur après son adolescence et son âge en avril 1789 (18 ans) rend de toute manière improbable qu’il ait pu signer ce document.

Les « habitants de la paroisse de Varenne-Saint-Maur-les-Fossés » ont rédigé en prévision des états généraux leur cahier de doléances, qui est daté du 14 avril 1789. Il existait à cette date deux paroisses spirituelles et une troisième « paroisse fiscale » sur le territoire actuel des communes de Saint-Maur-des-Fossés et de Joinville-le-Pont : celle de Saint-Hilaire (La Varenne) et celle de Saint-Nicolas (Saint-Maur, Joinville) ; le village de Pont-de-Saint-Maur (act. Joinville) n’avait ni église, ni desservant, mais disposait d’un rôle d’impôts autonome.

Les sept signataires du cahier de doléance furent Desaint, Buchot, Géant, Bouillon, Mathieu, Claudin et Riguet (noté Riquety sur les sources imprimées).

En 1789, au moment de la rédaction du cahier de doléances, Jean Buchot a 49 ans. Pas plus qu’aucun autre membre de sa famille, il ne joue de rôle dans les municipalités constituées à partir de 1790. La commune de La Varenne est rattachée en décembre 1791 à celle de Saint-Maur, tandis qu’au contraire La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur se crée comme commune autonome en février 1790.

Jean Buchot meurt le 9 pluviôse an 8 (29/01/1799) à Saint-Maur-des-Fossés. Il finissait sa 60e année.

Son petit-fils Charles Eugène, sera inculpé comme insurgé suite à l’insurrection parisienne de juin 1848 ; il était alors marchand de vin et tailleur de pierres à Joinville-le-Pont.

Un neveu de Jean Buchot, Pierre et trois de ses petits-neveux (Pierre Nicolas, Étienne Nicolas et Louis Martin Adrien) seront officiers et décorés de la Légion d’honneur.

Cahier de doléances de La Varenne

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12 juin 2017 1 12 /06 /juin /2017 01:01

Fils du vigneron Jean Cosson et de son épouse Marguerite, Alexandre Cosson naît à Mer (Loir-et-Cher) le 15 juillet 1831.

Cosson travaille comme tailleur de pierre et s’installe dans le 7e arrondissement de Paris avant 1860. Il devient ensuite appareilleur et contribue notamment à l’extension de la gare Saint-Lazare à Paris en 1867. Il obtient en 1897 la Médaille d’honneur des ouvriers et employés.

En 1891, Alexandre Cosson s’est installé à Joinville-le-Pont où il se présente comme rentier. Il réside d’abord rue du Canal puis rue de Paris.

Il est élu conseiller municipal en 1896 sur la liste d’Eugène Voisin (radical-socialiste), qui n’a pas d’opposition. Il est réélu dès le 1er tour sur la liste radicale-socialiste d’Eugène Voisin en 1900 avec 637 voix pour 1 096 inscrits ; il obtient le 7e meilleur résultat de la liste, qui gagne les 23 sièges en jeu. En 1904, Cosson, toujours colistier radical-socialiste d’Eugène Voisin, fait partie des 15 conseillers sur 23 élus dès le 1er tour, en 8e position ; sa liste a 22 élus, contre un à une liste de droite. En 1908, Cosson est un des six membres élus dès le 1er tour de la liste radicale-socialiste d’Eugène Voisin ; il a recueilli 669 voix pour 1 613 inscrits, le 5e meilleur score ; la majorité sortante remporte 21 sièges sur 23.

Pendant son mandat de 16 ans (1896-1912), Cosson se consacre notamment aux œuvres scolaires et post-scolaires. À ce titre, il sera décoré des palmes académiques, étant fait officier d’académie en 1907.

Pendant la crise que rencontrent les radicaux joinvillais, à partir de 1906, Cosson se range derrière Eugène Voisin, avec la majorité des sortants qui seront battus en 1912 ; il est membre du comité radical-socialiste communal présidé par Georges Émile Briolay. Cosson est signalé comme malade en février 1911.

Marié avec Louise Céline Thibault, il en a deux filles ; après le décès de celle-ci en décembre 1862, il épouse à Paris en janvier 1865 Étiennette Mourel-Maillard, grainetière, originaire de Villers-Farlay (Jura). Sa femme est active dans la section de Joinville de la société de l’allaitement maternel et des refuges-ouvroirs entre 1909 et 1912 ; elle est distinguée par la société de l’encouragement au bien en 1911.

Alexandre Cosson décède à Joinville le 15 mars 1916, il est alors âgé de 84 ans,

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5 mai 2017 5 05 /05 /mai /2017 01:01

Jules Joseph Désiré Dubreuil naît le 2 mai 1886 à Monchy-Lagache (Somme). Il est le fils d’Anisie Hurier, couturière, et de son époux Jules Dubreuil, comptable puis chef de culture.

Alors manœuvre et résidant à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), avenue de Joinville (rue faisant la limite avec Joinville-le-Pont), il épouse en octobre 1912 Angélique Marie Ripplinger, journalière. Dubreuil sera ensuite employé de chemin de fer.

Pendant la première guerre mondiale, Dubreuil est sergent au 320e régiment d’infanterie. En juillet 1916/07/30, il est cité à l’ordre de la division pour son comportement.

Lors des élections municipales de mai 1935 à Joinville, Jules Dubreuil est candidat en 12e position sur la liste socialiste SFIO conduite par Robert Derivière. Cette liste, incomplète puisqu’elle porte 14 noms pour 27 postes à pourvoir, obtient 12,3% des suffrages exprimés, devancée par la droite de l’Union des républicains (32,6%), le Groupement des gauches républicaines (radicaux-socialistes et socialistes indépendants, 26,7%), les communistes (23,5%) et quelques isolés (3,0%). Dubreuil recueille 353 votes sur 2 856 exprimés (12,4%) pour 2 923 votants et 3 433 électeurs inscrits.

Au second tour, les communistes et socialistes fusionnent, la nouvelle liste étant conduite par André Blocher, responsable de l’ARAC (anciens combattants) et de la Ligue des droits de l’Homme, qui n’était pas en lice au premier tour. Elle comprend 16 communistes, 10 socialistes et un indépendant et obtient 36,6% des suffrages exprimés, derrière la droite qui en a 39,8% mais devant les radicaux-socialistes de la majorité sortante, qui ne recueillent que 19,5%. L’Union des républicains a 25 élus et deux conseillers complètent le tableau, le futur maire Robert Deloche et Paul Rouhaud. Dubreuil recueille 976 voix, soit 33,7% des 2 899 suffrages exprimés pour 2 924 votants.

La famille vit à Saint-Maur-des-Fossés pendant la deuxième guerre mondiale, rue de la Procession. Jules Dubreuil y meurt le 27 avril 1942 à l’âge de 55 ans. Son épouse, morte l’année précédente, avait donné naissance à cinq enfants.

Plusieurs mentions de Jules Dubreuil dans la presse ne peuvent pas être rapprochées de manière certaine, sans qu’un rattachement puisse être exclu : en septembre 1929, souscripteur pour le quotidien communiste L’Humanité ; et en mars 1931, attributaire de la médaille militaire.

Train en garde Joinville

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3 mai 2017 3 03 /05 /mai /2017 01:01

Antoine Duranthon naît le 15 mai 1877 à Saint-Médard (Creuse, act. Saint-Médard-La-Rochette), dans le village de Courbarioux. Il est le fils de Marguerite Dufour et de son époux Jean Duranthon. Son père est alors mineur. Selon la généalogie familiale, il sera ensuite mineur, chef de poste, sous-ingénieur d'usine, chimiste puis chauffeur.

Installé à Paris (14e arr.) en 1897, Antoine Duranthon est brodeur ; on lui connaît au moins huit adresses en dix ans, principalement dans les arrondissements centraux (1er et 3e), mais également dans le 18e. Il épouse en avril 1903 à Paris (3e arr.) Suzanne Jeanne Combe. Ils résident à partir de 1907 dans le quartier de Palissy à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

En janvier 1913, Duranthon devient membre de la commission exécutive de la section socialiste SFIO de Joinville et en est le délégué à l'Union cantonale de Saint-Maur. En mai de la même année, il est élu membre du bureau en tant que trésorier. Il est renouvelé dans cette fonction en juin 1914. En février 1914, il est désigné comme électeur sénatorial par le conseil municipal où les socialistes ont huit élus.

Pendant la guerre, Duranthon est mobilisé en tant qu’ordonnance du Dr Pierre Vallat, une personnalité radicale-socialiste de Joinville. Il adresse plusieurs lettres témoignant de son activité militaire à un hebdomadaire radical-socialiste local, Voix des communes. En 1915, il expédie une chanson intitulée Ah, quel fourbi ! L’année suivante, il écrit de Verdun.

Mi-janvier 1917, il est affecté à différentes usines d’armement : d’abord Michaux et Dupuy, à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine) puis en février la société de constructions navales de La Ciotat (Bouches-du-Rhône) ; enfin en septembre aux établissements Marescaux, rue de la Roquette à Paris. Il y est encore à sa démobilisation en janvier 1919.

En décembre 1919, Duranthon, qui est à ce moment serrurier, est candidat en septième position sur la liste socialiste unifiée (SFIO), conduite par Georges Laruelle ; elle recueille 30% des voix au premier tour et 34% au second, sans obtenir d’élus.

L’année suivante, en février 1920, il est de nouveau trésorier dans le bureau de la section SFIO, dont André Flambard est le secrétaire. Il recueille plusieurs souscriptions en faveur de grévistes entre 1920 et 1922. Comme l’ensemble des adhérents de la section SFIO de Joinville, Duranthon rallie le nouveau parti communiste. Il est redevenu brodeur en 1921 et réside toujours dans la commune en 1923. Entre 1926 et 1931, il vit dans la ville voisine de Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), rue Auguste-Gross et n’y est pas recensé en 1936.

Peut-être est-ce lui le Duranthon qui participe en février 1936 à une souscription pour le quotidien communiste L’Humanité.

Toujours brodeur, Antoine Duranthon habite avec son épouse en 1936 avenue Mozart, à Tremblay-en-France (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis). Il meurt le 31 décembre 1951 à Montfermeil (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis) où il était hospitalisé. Il résidait toujours à Tremblay. Il était âgé de 74 ans et père de six enfants.

 

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1 mai 2017 1 01 /05 /mai /2017 01:01

Pour la fête du travail, nous publions une biographie d'un militant ouvrier particulièrement actif, disparu il y a 120 ans.

Jean-Baptiste Boguet naît le 11 décembre 1853 au Creusot (Saône-et-Loire) dans une famille de mineurs ; son père est illettré.

Il s’installe à Paris, peut-être avant 1873, et exerce la profession de tourneur en cuivre. Il est membre en 1876 du conseil de la chambre syndicale des ouvriers mécaniciens du département de la Seine. En août de la même année, il devient secrétaire de la commission d'enquête constituée pour examiner les candidatures pour faire partie du conseil des prud'hommes du département. Son mandat au conseil syndical est renouvelé en 1877. Il préside en avril une assemblée corporative des ouvriers mécaniciens, qui a eu lieu à Saint Denis. En septembre 1880, il s’oppose avec en particulier Paulard à la formation d'une nouvelle société de mécaniciens prônée par Barberet. Lors de la Conférence internationale de Paris en octobre 1883, il est délégué des mécaniciens. En août 1886, il est toujours secrétaire de l'Union des ouvriers mécaniciens.

Parallèlement à son activité syndicale, Boguet s’engage politiquement. Il est en 1876, avec Bourgogne et Desplanches, délégué d’un comité ouvrier qui veut faire prévaloir la candidature d'un ouvrier et qui fusionne avec deux autres comités républicains du 17e Arrondissement. La même année, il lance une souscription pour l’envoi d’une délégation ouvrière à l’exposition universelle de Philadelphie qui rassemble 23 signataires.

En mars 1878, plusieurs groupements, dont l’assemblée des ouvriers mécaniciens sous la présidence d’Amand, décident l’organisation d’un congrès ouvrier international pendant l'Exposition universelle. Boguet est membre de la commission d'initiative pour la réception des délégués français et étrangers. Il participe également, avec Jules Guesde en particulier, à la commission de propagande.

Le congrès est prévu du 2 au 12 septembre. Il est interdit verbalement, fin août, par la préfecture de police et le ministère de l'intérieur. Les organisateurs décident de maintenir la rencontre sous forme de « réunion privée » ; ils démissionnent au profit d’un comité provisoire dont Jules Guesde est le secrétaire et dont Boguet est membre. Il fait partie des 39 personnes poursuivies devant la 10e Chambre de police correctionnelle de Paris en octobre pour « association non autorisée » ; le délit d'affiliation à l'Internationale des travailleurs avait été envisagé, mais l’accusation y a renoncé. Jules Guesde est chargé de la défense collective de 18 des prévenus qui se déclarent collectivistes révolutionnaires, dont Boguet. Parmi les personnes poursuivies, 36 sont condamnées, Boguet l’étant à 100 francs d’amende, Jules Guesde se voyant infliger six mois de prison et 200 fr. d'amende. En décembre, une commission est formée « pour secourir les femmes et les enfants des condamnés » ; elle tient elle aussi une « réunion privée », qui est également interdite.

Au congrès tenu au Havre, salle de l’Union lyrique, rue de Fécamp (1880), par les délégués de tendance collectiviste, Boguet représente l’Union des mécaniciens de la Seine. Mais, à partir de la scission de 1882, il se range parmi les socialistes possibilistes. En 1890, il représente les ouvriers mécaniciens de Paris au congrès de la FTSR à Châtellerault (Vienne) et dispose également de mandats de la chambre syndicale ouvrière des tourneurs-robinetiers et de celle des forgerons et frappeurs. Il est membre de la commission des résolutions, avec notamment Prudent-Dervillers et Brousse. Boguet est nommé membre du Comité national provisoire mais déclare qu'il « n'accepte que sous toutes réserves. »

Boguet s’installe à Joinville-le-Pont. En 1885, il est secrétaire du comité ouvrier socialiste révolutionnaire, qui se réclame du parti ouvrier socialiste révolutionnaire. Il est candidat en 18e position sur 21 aux élections municipales en mai 1888, avec un autre membre du comité, Gustave Charton, sur la liste du comité électoral républicain radical-socialiste conduite par Alphonse Demeestère ; ni Charton ni Boguet ne figurent parmi les trois élus au second tour de la liste. En 1887, il milite, aux côtés d’Henri Martinet, pour que les petits employés puissent, comme les ouvriers, bénéficier de tarifs à prix réduits sur les trains de banlieue vers Paris. En octobre 1889, il représente avec Duhamel (secrétaire) le parti ouvrier, dont il est le trésorier, au sein du comité de concentration qui patronne la candidature du radical-socialiste Jules-Ferdinand Baulard pour le second tour de l’élection législative dans la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux ; Baulard est élu face à un candidat boulangiste.

Boguet quitte Joinville, sans doute en 1890. Il décède le 4 avril 1897, à l’âge de 43 ans. Il était alors domicilié dans le 3e arrondissement de Paris, 36, rue de Saintonge et restait membre de l'Union des ouvriers mécaniciens. Jean-Baptiste Boguet avait épousé au Creusot en juillet 1887 une couturière, Jeanne Fourillon.

Baulard, député, ancien ouvrier

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21 avril 2017 5 21 /04 /avril /2017 01:01

(Suite de la biographie de Louis Vaudey)

Vaudey est désigné le 11 juillet 1885 comme l’un des quatre délégué des électeurs de Joinville-le-Pont auprès du comité central radical-socialiste avec Alphonse Demeestère, Henri Diot, tous deux commerçants et conseillers municipaux ainsi qu’Eugin Thyme, ouvrier bottier. En décembre 1885, à l’occasion d’élections législatives complémentaires, Vaudey prend part avec Baulard, Demeestère, Jullien et Thime à la constitution d’une commission, présidée par Eugène Videpied, projetant la création d’un comité de la Ligue républicaine à Joinville ; le projet n’a pas eu de suite.

À l’occasion des élections municipales de 1888, Vaudey reprend un rôle actif. Il participe, avec Pierre Jules Tireau, Eugène Videpied et Henry Vaudémont à la constitution d’un comité d’initiative qui convie les électeurs à demander compte aux conseillers sortants de la façon dont ils ont rempli leur mandat. Une réunion publique est convoquée le dimanche 8 avril. Cependant, seuls quatre conseillers municipaux répondent présent face à 250 électeurs : Alphonse Demeestère, Henri Diot et deux autres qui ne veulent pas se représenter, Albert Bleunard et Jules Ferdinand Baulard, ce dernier parce qu’il vient d’être élu conseiller général et qu’il applique les règles de non cumul des mandats. L’assemblée vote un ordre du jour de satisfaction pour les conseillers municipaux présents et désigne un comité pour présenter des candidatures au prochain scrutin, dont Vaudey fait partie.

Le comité électoral républicain radical-socialiste présente lors d’une réunion publique devant près de 300 électeurs le 2 mai son programme et une liste, qui s’opposera à celle du maire sortant, le républicain modéré Gabriel Pinson. Elle est conduite par Demeestère et Diot et Vaudey y figure en huitième position. Au premier tour, le 6 mai, les modérés sont nettement en tête et remportent 17 des 21 sièges à pourvoir. Vaudey, qui a obtenu 207 voix au premier tour, se représente au second avec trois de ses colistiers, Demeestère, Diot et Aristide Camus. Demeestère, Diot et Vaudey sont élus au second tour, ce dernier avec 216 voix soit environ 51% des quelques 425 suffrages exprimés. En juillet, le décès de Gabriel Pinson, qui avait été reconduit dans son poste de maire, conduit à élire Eugène Voisin, son ancien adjoint, qui se rapproche des radicaux-socialistes.

En janvier 1889, Vaudey s’associe à un appel de l’Union des républicains du canton de Charenton et fait partie d’un groupe d’une douzaine de Joinvillais qui soutiennent la candidature d’Édouard Jacques (1828-1900), président du conseil général de la Seine, opposé au général Boulanger ; ce dernier remporte l’élection législative partielle du 27 janvier 1889. Parmi les autres soutiens du candidat radical, on compte le maire, Eugène Voisin ; son adjoint, Nicolas Chéret ; le conseiller général de Charenton-le-Pont, ancien élu municipal de Joinville, Jules-Ferdinand Baulard ; Henry Vaudémont, journaliste et élu municipal de Joinville en 1892 ; Alphonse Demeestère, Henri Diot et Félise Imbault, conseillers municipaux de Joinville.

Toujours opposé au populisme, Vaudey s’associe en mars 1889 à Demeestère, Baulard, Camus, Vaudémont et Videpied pour mettre sur pied un comité communal anti-plébiscitaire comme il s’en est formé dans la plupart des communes de la Seine. Il prépare la campagne des élections législatives générales de septembre. La dernière prise de position publique connue de Vaudey est en septembre de la même année l’appel de l’Union des radicaux-socialistes du canton de Charenton en faveur de Baulard, qui deviendra député de la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux. Vaudey le signe avec notamment Demeestère, Vaudémont, Camus et Thime.

Louis Vaudey meurt le 5 janvier 1890 à Joinville-le-Pont, à l’âge de soixante ans. Il vivait sur l’île Beaubourg, aujourd’hui rattachée au quai du Barrage. Son enterrement civil est l’occasion d’un éloge prononcé par Jules-Ferdinand Baulard, devenu député et d’un discours d’Honoré Jullien, adjoint au maire et restaurateur.

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19 avril 2017 3 19 /04 /avril /2017 01:01

Louis Zéphir Vaudey (dont l’acte de naissance porte le nom de Vaudé) est né à Vergigny (Yonne) le 20 août 1829 ; ses parents habitent dans le village de Lordonnois, rattaché à la commune voisine de Ligny-le-Châtel (Yonne). Il est le fils de Louis Vaudé, maçon, 23 ans et de son épouse Marie, née Chanvin, 27 ans, et l’aîné de leurs dix enfants.

Il épouse en septembre 1853 à Lordonnois Justine Hélène Arsand puis, après le décès de sa première épouse en juin 1854, se remarie en janvier 1856 à Paris (2e arr.) avec Joséphine Aldebert. Ils ne semblent pas avoir eu d’enfant. Louis Vaudey est fondeur en cuivre.

Peut-être Louis est-il le Vaudey mentionné par le quotidien Le Siècle qui participe à plusieurs souscriptions en 1862-1863 : en faveur des ouvriers de Lyon et de Saint-Étienne, pour la Pologne, au profit des ouvriers sans ouvrage de l’industrie cotonnière.

Il s’engage en tout cas en politique et Louis Vaudey est élu conseiller municipal de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en janvier 1878.

En septembre 1879, il participe à la création d’un sous-comité d'aide aux amnistiés de la Commune de Paris, constitué à Joinville avec Alfred Talandier, député de la Seine (1822-1890), classé à l’extrême-gauche de l’Assemblée nationale, et Alphonse Demeestère, conseiller municipal de Joinville-le-Pont (1816-1894). Le comité a notamment pour objet de soutenir Adolphe Morandy, communard gracié et libéré en août, résidant à Joinville. L’appel à la générosité publique en faveur de ce dernier provoque une polémique avec le maire, Gabriel Pinson, qui fait voter un blâme en conseil contre Alphonse Demeestère le 27 septembre 1879 ; Vaudey refuse de s’y associer. Il n’est pas élu en 1881 ni en 1884.

(A suivre)

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