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23 décembre 2022 5 23 /12 /décembre /2022 00:01

Albert Alibert naît le 17 janvier 1928 à Valigny Allier. Il est le fils de Germaine Augustine Gigot et de son mari Henri Alibert, cultivateurs.

Selon l’historienne Annie Pennetier, qui lui consacre une notice dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, c’est « une famille paysanne anticléricale et communiste ». Le père, militant communiste à Valigny, est aussi le secrétaire du syndicat de paysans-travailleurs constitué dans la commune et militant communiste. Sa mère sera également adhérente au parti communiste.

Fin 1936, la famille quitte Valigny pour s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le centre-ville, quai Beaubourg (act. quai du Barrage). Henri Alibert devient chauffeur de chaudières à vapeur à l’hospice de Bicêtre (Kremlin-Bicêtre, Seine, act. Val-de-Marne) tandis que Germaine Alibert est mouleuse de dents en porcelaine à Saint-Maur. Elle adhère à la section de Joinville du parti communiste.

Bien qu’il n’ait que 16 ans en 1944, Albert Alibert, qui est scolarisé au collège d’Arsonval de Saint-Maur, s’engage dans la Résistance à l’occupation allemande au cours de la deuxième guerre mondiale. Il est reconnu membre des Forces françaises de l’intérieur.

Après la fin du conflit, il fait des études commerciales au lycée Arago à Paris, obtient un brevet commercial, et fait un stage de comptabilité simplifiée moderne selon Annie Pennetier. Il effectue son service militaire dans le 1er régiment de tirailleurs au Maroc, alors sous protectorat français.

Résidant dans le quartier Schaken, à la limite de Joinville et de Saint-Maur, Albert Alibert adhère à la section de Joinville du parti communiste en 1948 puis milite à Saint-Maur. Toujours d’après Annie Pennetier, il suit une école élémentaire de formation communiste.

En avril 1953, il est candidat à Joinville sur la liste communiste conduite par Henri Bideaux, qui comprend la maire sortante, Amélie Trayaud, mais où ne figure plus le maire élu en 1947, Robert Deloche, exclu du parti communiste. La liste arrive en tête avec 35,6% des suffrages exprimés et 10 sièges sur 27. Albert Alibert n’est pas élu. Malgré le soutien des trois conseillers municipaux socialistes SFIO, les communistes perdent la mairie de Joinville du fait de l’alliance des 14 élus des trois groupes de droite et du centre (RGR, RPF et MRP). Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, RGR, droite) est élu maire.

Albert Alibert travaille aux Tréfileries du Havre, à Saint-Maurice (devenues ultérieurement Pirelli). Il sera ultérieurement employé puis chez Roche ameublement, rue de Lyon à Paris (12e arr.). En avril 1951, il épouse Éliane Ségala, d’origine aveyronnaise et, comme lui, militante communiste.

Leur maison devant être détruite, les Alibert sont expulsés en 1963 et s’installent à Valenton (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne). Ils résident dans le quartier de la Bergerie, où Albert Alibert devient un des animateurs de l’amicale des locataires.

Le témoignage d’Albert Alibert, recueilli par Annie Pennetier, mentionne qu’il a été un actif animateur de la Confédération générale du travail (CGT, syndicat proche du parti communiste) chez Roche ameublement pendant les grèves de mai 1968, au cours desquelles l’entreprise est occupée.

À Valenton, Albert Alibert appartient à la direction de la section communiste pendant les années 1960 et 1970 ; il contribue à la reconstitution d’une cellule communiste dans la commune voisine de Villecresnes. La ville de Valenton a une municipalité communiste depuis la fondation du PCF en 1920 et, hormis la période 1940-1944, jusqu’en 2020.

Avec les élections municipales de mars 1965, Albert Alibert est élu sur la liste du maire sortant Julien Duranton et devient son deuxième adjoint, en charge des travaux. Il est renouvelé dans un poste d’adjoint au maire en juin 1971 puis en mars 1977. De nouveau élu en mars 1983, il siège alors comme conseiller municipal, toujours avec Julien Duranton en tant que maire.

Quittant le conseil municipal en mars 1989, Albert Alibert signe plusieurs pétitions en tant que maire-adjoint honoraire de Valenton : en 2005, pour la libération de Al Kubaysi, prisonnier d'opinion en Irak ; en 2006, « Pour un nouveau printemps des peuples. »

Il est un des animateurs de l'Association de recherches et d'études de Valenton (AREV).

Albert Alibert meurt le 20 novembre 2018 à Créteil (Val-de-Marne). Il était âgé de 90 ans et père de deux filles.

Albert Alibert en 1995 (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français)

 

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19 décembre 2022 1 19 /12 /décembre /2022 00:01

Henri Alibert naît le 18 août 1898 à Lurcy-Lévy (Allier, act. Lurcy-Lévis). Il est le fils de Marguerite Friaud et de son époux Pierre Alibert, cultivateurs.

Il est domestique de culture quand il est mobilisé dans l’armée, au cours de la première guerre mondiale, en mai 1917. Il sert dans le 14e bataillon de chasseurs à pied (BCP). Affecté au 7e BCP en juin 1919, il rejoint le 110e régiment d’infanterie en août la même année, avant d’être démobilisé en octobre.

Après-guerre, il devient propriétaire d’une petite ferme à Valigny (Allier), Henri Alibert épouse en janvier 1925 dans ce village Germaine Augustine Gigot, fille d’un autre propriétaire exploitante. Ils vivent dans le hameau des Bruyères.

Selon le témoignage de son fils, Albert, recueilli par l’historienne Annie Pennetier pour le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, il est militant communiste à Valigny et anticlérical. Peut-être est-ce lui qui est mentionné comme Henri Alibert dans le quotidien L’Humanité dans une souscription du parti socialiste SFIO en octobre 1919 puis dans une autre du parti communiste, qui lui a succédé, en mai 1924.

En décembre 1928, le maire communiste, Pénot, préside une réunion de 60 personnes à Valigny, qui conduit à la création d’un syndicat agricole couvrant également la commune d’Isles. Pénot en est le président et Alibert le secrétaire. En 1929, il participe à un « concours d’abonneurs » du journal Voix paysanne. C’est lui qui représente son syndicat lors de la constitution de l’union départementale des paysans-travailleurs, mouvement proche du parti communiste, en mai 1930 à Villefranche-d’Allier. Il est nommé membre de la commission de contrôle.

Fin 1936, la famille quitte Valigny pour s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le centre-ville, quai Beaubourg (act. quai du Barrage). Henri Alibert devient chauffeur de chaudières à vapeur. Il travaille à l’hospice de Bicêtre (Kremlin-Bicêtre, Seine, act. Val-de-Marne) pour l’Assistance publique, qui gère notamment les hôpitaux de Paris et d’une partie de la banlieue. Il déménage, en 1939, rue de l’Écluse dans la commune de Saint-Maur-des-Fossés, voisine de Joinville.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Henri Alibert est d’abord maintenu à son poste professionnel puis mobilisé en février 1940 mais très vite renvoyé vers son activité hospitalière en avril. En 1949, il réside de nouveau à Joinville.

Henri Alibert meurt le 23 décembre 1986 à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne). Son épouse a également été militante communiste, de même que son fils qui fut après-guerre adjoint au maire de Valenton (Val-de-Marne).

Carte postale de Valigny (Allier)

 

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17 décembre 2022 6 17 /12 /décembre /2022 00:01

Fernand Ignacio Paraïso naît le 12 août 1892 à Porto-Novo (Dahomey, act. Bénin). Il est le fils de Fernande Séhéfi et d’Ignacio Souleyman Paraïso dont elle est la troisième femme. Conseiller du roi de Porto-Novo, chef de la communauté musulmane, exploitant d’une plantation agricole, Ignacio Souleyman Paraïso était devenu une personnalité du Dahomey, seul indigène nommé membre du conseil d’administration de la colonie française et conseiller municipal de Porto-Novo, qui en était la capitale. Il était lui-même le fils d’Odio dit José Piquino Paraïso, déporté comme esclave au Brésil puis revenu Afrique au service d’un trafiquant d’esclave, devenu à la mort de ce dernier au service du roi. Elepo, le père d’Odio et donc l’arrière-grand-père de Fernand Paraïso, était un prince Yoruba de l’actuel Nigéria, dont une partie de la famille fut prise en esclavage après la perte de son village natale au cours de guerres intestines.

Ignacio Paraïso avait environ 55 enfants avec au moins quatre épouses. S’il était un notable islamique, il avait été baptisé et à peu près de la moitié de ses enfants étaient catholiques et élevés dans des écoles chrétiennes, ce qui fut sans doute le cas de Fernand. Ignacio Paraïso participa à l’Exposition universelle de Paris en 1900 et fut décoré du Mérite agricole ainsi que chevalier de la Légion d’honneur.

Fernand Paraïso, qui aurait également porté le prénom africain d’Aboudou, bénéficia d’une bourse de l’Alliance française pour poursuivre des études en France. Il intégra en 1909 l’Institution du Parangon, école coloniale située à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dirigée par le docteur Henri Rousseau. Parmi ses condisciples, on peut citer le Vietnamien Nguyen Thé Truyen, qui fut compagnon d’Hô-Chi-Minh avant de s’en éloigner.

Dès la première année, le parcours scolaire de Fernand Paraïso fut brillant : prix d'excellence en août 1910 ; brevet d'aptitude militaire et médaille de bronze au tir en juillet 1911, en plus de ses mentions en horticulture et topographie ; prix de Géographie en juillet 1912 et nouvelle médaille de tir, dont il était devenu militaire ; prix « colonial » en juillet 1913, médaille d'or de tir. Enfin, il reçoit le prix de la fondation Ferdinand Rousseau (ancien maire de Joinville-le-Pont) en juillet 1914.

Non concerné par des obligations militaires du fait de son statut d’indigène, Fernand Paraïso s’engage cependant le 1er septembre 1914 pour la durée de la guerre à Paris (12e arr.), probablement au fort de Vincennes. Il est affecté au 163e régiment d’infanterie. En novembre 1914, il devient caporal puis en avril 1915, sergent. Il rejoint le 36e régiment d’infanterie en juin 1916. Naturalisé français en décembre 1917, et de ce fait soumis au service militaire, Fernand Paraïso reste dans l’armée après la fin de la guerre. Il devient aspirant, donc officier, en février 1919 et est démobilisé en août la même année.

Son comportement pendant le conflit lui a value deux citations. En octobre 1916, il est cité à l’ordre de la 5e division d’infanterie : « Sous-officier très brave, très discipliné, a été blessé 5 septembre 1916 au cours d’une patrouille ayant pour mission l’attaque d’un petit poste ennemi. Malgré sa blessure, a conservé le commandement de sa patrouille et a pu, grâce à son énergie, ramener tous ses hommes ».

Il est de nouveau cité à l’ordre du 3e corps d’armées en septembre 1917 : « Le 10 septembre 1917, volontaire pour une expédition dans les lignes allemandes, a été grièvement blessé en abordant résolument et avec un entrain digne de tous les éloges, un poste avancé. Quoique blessé, persistait à poursuivre son but. Ne s’est replié que sur l’ordre de son chef de patrouille. »

Plusieurs blessures ont affectées Fernand Paraïso : en avril 1915 à Flirey (Meurthe-et-Moselle), il a des plaies à la tête et au bras, dues à des éclats d’obus ; en septembre 1916 aux Éparges (Meuse), il est victime d’éclats de grenade au bras droit ; en septembre 1917 à Heurtebise, c’est sa face qui est touchée de nouveau par des éclats de grenade.

Après-guerre, Fernand Paraïso reste vivre à Joinville, quai de la Marne. Il exerce comme caissier-comptable. En 1921, il a comme compagne Blanche Berthier, couturière à façon. Il est l’un des fondateurs, en octobre 1919, de l’association Union sportive de Joinville (USJ) dont le président est Stephen Durande, futur maire de Joinville. Paraïso en est le secrétaire ; il est remplacé dans cette fonction l’année suivante par Antoine Liou, employé d’octroi et conseiller municipal.

En février 1925 à Joinville, Fernand Paraïso, qui a déménagé impasse Jules Rousseau, toujours à Joinville, épouse Clara Alphonsine Suzanne Janvier, employée de banque. Ils s’installent à Paris rue Vavin.

Dans la réserve de l’armée, Fernand Paraïso est affecté à l'infanterie coloniale et nommé sous-lieutenant en juin 1929 puis lieutenant en août 1930. Il travaille toujours comme comptable pour les papeteries Navarre. La famille est installée en 1936 à Villemomble (Seine, act. Seine-Saint-Denis), boulevard d’Aulnay.

Pendant la deuxième guerre mondiale, s’engage dans la résistance à l’occupation allemande en tant que membre des Forces françaises de l’intérieur.

Après la guerre, Fernand Paraïso est nommé capitaine des troupes de marine. Il quitte ses fonctions en 1949 et est admis à l’honorariat.

Fernand Ignacio Paraïso naît le 12 août 1892 à Porto-Novo (Dahomey, act. Bénin). Il est le fils de Fernande Séhéfi et d’Ignacio Souleyman Paraïso dont elle est la troisième femme. Conseiller du roi de Porto-Novo, chef de la communauté musulmane, exploitant d’une plantation agricole, Ignacio Souleyman Paraïso était devenu une personnalité du Dahomey, seul indigène nommé membre du conseil d’administration de la colonie française et conseiller municipal de Porto-Novo, qui en était la capitale. Il était lui-même le fils d’Odio dit José Piquino Paraïso, déporté comme esclave au Brésil puis revenu Afrique au service d’un trafiquant d’esclave, devenu à la mort de ce dernier au service du roi. Elepo, le père d’Odio et donc l’arrière-grand-père de Fernand Paraïso, était un prince Yoruba de l’actuel Nigéria, dont une partie de la famille fut prise en esclavage après la perte de son village natale au cours de guerres intestines.

Ignacio Paraïso avait environ 55 enfants avec au moins quatre épouses. S’il était un notable islamique, il avait été baptisé et à peu près de la moitié de ses enfants étaient catholiques et élevés dans des écoles chrétiennes, ce qui fut sans doute le cas de Fernand. Ignacio Paraïso participa à l’Exposition universelle de Paris en 1900 et fut décoré du Mérite agricole ainsi que chevalier de la Légion d’honneur.

Fernand Paraïso, qui aurait également porté le prénom africain d’Aboudou, bénéficia d’une bourse de l’Alliance française pour poursuivre des études en France. Il intégra en 1909 l’Institution du Parangon, école coloniale située à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dirigée par le docteur Henri Rousseau. Parmi ses condisciples, on peut citer le Vietnamien Nguyen Thé Truyen, qui fut compagnon d’Hô-Chi-Minh avant de s’en éloigner.

Dès la première année, le parcours scolaire de Fernand Paraïso fut brillant : prix d'excellence en août 1910 ; brevet d'aptitude militaire et médaille de bronze au tir en juillet 1911, en plus de ses mentions en horticulture et topographie ; prix de Géographie en juillet 1912 et nouvelle médaille de tir, dont il était devenu militaire ; prix « colonial » en juillet 1913, médaille d'or de tir. Enfin, il reçoit le prix de la fondation Ferdinand Rousseau (ancien maire de Joinville-le-Pont) en juillet 1914.

Non concerné par des obligations militaires du fait de son statut d’indigène, Fernand Paraïso s’engage cependant le 1er septembre 1914 pour la durée de la guerre à Paris (12e arr.), probablement au fort de Vincennes. Il est affecté au 163e régiment d’infanterie. En novembre 1914, il devient caporal puis en avril 1915, sergent. Il rejoint le 36e régiment d’infanterie en juin 1916. Naturalisé français en décembre 1917, et de ce fait soumis au service militaire, Fernand Paraïso reste dans l’armée après la fin de la guerre. Il devient aspirant, donc officier, en février 1919 et est démobilisé en août la même année.

Son comportement pendant le conflit lui a value deux citations. En octobre 1916, il est cité à l’ordre de la 5e division d’infanterie : « Sous-officier très brave, très discipliné, a été blessé 5 septembre 1916 au cours d’une patrouille ayant pour mission l’attaque d’un petit poste ennemi. Malgré sa blessure, a conservé le commandement de sa patrouille et a pu, grâce à son énergie, ramener tous ses hommes ».

Il est de nouveau cité à l’ordre du 3e corps d’armées en septembre 1917 : « Le 10 septembre 1917, volontaire pour une expédition dans les lignes allemandes, a été grièvement blessé en abordant résolument et avec un entrain digne de tous les éloges, un poste avancé. Quoique blessé, persistait à poursuivre son but. Ne s’est replié que sur l’ordre de son chef de patrouille. »

Plusieurs blessures ont affectées Fernand Paraïso : en avril 1915 à Flirey (Meurthe-et-Moselle), il a des plaies à la tête et au bras, dues à des éclats d’obus ; en septembre 1916 aux Éparges (Meuse), il est victime d’éclats de grenade au bras droit ; en septembre 1917 à Heurtebise, c’est sa face qui est touchée de nouveau par des éclats de grenade.

Après-guerre, Fernand Paraïso reste vivre à Joinville, quai de la Marne. Il exerce comme caissier-comptable. En 1921, il a comme compagne Blanche Berthier, couturière à façon. Il est l’un des fondateurs, en octobre 1919, de l’association Union sportive de Joinville (USJ) dont le président est Stephen Durande, futur maire de Joinville. Paraïso en est le secrétaire ; il est remplacé dans cette fonction l’année suivante par Antoine Liou, employé d’octroi et conseiller municipal.

En février 1925 à Joinville, Fernand Paraïso, qui a déménagé impasse Jules Rousseau, toujours à Joinville, épouse Clara Alphonsine Suzanne Janvier, employée de banque. Ils s’installent à Paris rue Vavin.

Dans la réserve de l’armée, Fernand Paraïso est affecté à l'infanterie coloniale et nommé sous-lieutenant en juin 1929 puis lieutenant en août 1930. Il travaille toujours comme comptable pour les papeteries Navarre. La famille est installée en 1936 à Villemomble (Seine, act. Seine-Saint-Denis), boulevard d’Aulnay.

Pendant la deuxième guerre mondiale, s’engage dans la résistance à l’occupation allemande en tant que membre des Forces françaises de l’intérieur.

Après la guerre, Fernand Paraïso est nommé capitaine des troupes de marine. Il quitte ses fonctions en 1949 et est admis à l’honorariat. Il résidait toujours à Villemomble.

Selon une source généalogique, Fernand Paraïso serait décédé en 1977. Il aurait été âgé de 84 ou 85 ans. Décoré de la Croix de guerre, avec deux étoiles d’argent et de vermeil, il a reçu en mars 1947 la Médaille de la Résistance française. Chevalier de la Légion d’honneur depuis juin 1929, il a été promu officier en décembre 1958.

Son fils Michel Paraïso a adopté le patronyme de Fernand-Paraïso, qui est porté par ses descendants.

Société de préparation militaire du Parangon ; Fernand Paraïso est probablement à gauche des moniteurs

 

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5 décembre 2022 1 05 /12 /décembre /2022 00:01

Georges Camille Hamon naît le 17 novembre 1901 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Lucie Delphine Couvreur, papetière et de son mari Jules Hamon, alors employé de commerce et après-guerre également papetier. La famille va avoir plusieurs domiciles successifs dans la Grande-Rue de cette commune.

Son père, né Jules de Drouard de la Croisette, est le fils naturel d’une aristocrate de la Sarthe. Il exerce des responsabilités dans le parti socialiste SFIO à Saint-Maurice à partir de 1914 et est également impliqué dans la grande coopérative de consommation locale, l’Avenir de Gravelle. Sa mère est aussi une enfant illégitime au sens du droit. Georges Hamon et ses deux frères Léon, l’aîné et Jules, le cadet, resteront manifestement proches de leurs parents, vivant ensemble, jusqu’au début des années 1930.

Convoqué pour son service militaire en avril 1921, Georges Hamon incorporé au 153e régiment d’infanterie. Il est envoyé dans l’armée d’occupation des Pays rhénans (Allemagne) en août la même année. Il revient en France en mai 1923 pour sa démobilisation. La famille s’est installée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), commune riveraine de Saint-Maurice, dans un pavillon de la rue de la Liberté (Centre). Georges Hamon est chauffeur de machines à l’Usine des eaux de la Ville de Paris, située à Joinville.

Condamné en mars 1924 par la 15e chambre du tribunal correctionnel de la Seine à 16 francs d’amende pour « port d’arme prohibée », il est amnistié en janvier l’année suivante. En septembre 1924, le même jour que son frère aîné et dans le même lieu, Georges Hamon se marie avec Léontine Clémence Lafferrière, mécanicienne.

En même temps que son frère Léon, conformément aux opinions de leur père, Georges Hamon est candidat communiste pour les élections municipales de mai 1929 à Joinville. Il figure en vingtième position sur 27 sur la liste du Bloc ouvrier et paysan (BOP), conduite par Roger Bénenson, ouvrier mécanicien, futur député de Seine-et-Marne en 1936.

Le scrutin oppose un groupe d’Union nationale et la Concentration des gauches. Le premier est composé de libéraux et conservateurs, dirigé par le maire sortant, Stephen Durande (divers droite), qui a succédé en cours de mandat à Henri Vel-Durand, radical dissident, décédé. Le cartel des gauches, conduit par Georges Briolay (radical-socialiste), rassemble le parti radical-socialiste, le parti socialiste SFIO et des socialistes indépendants.

À l’issue du premier tour, la droite est en tête avec une moyenne de 42,6%, devant les gauches (35;9%) et les communistes (16%), avec des divers pour 5,9%. Le second tour se fait dans la même configuration, mais une partie des votes divers ou communistes se sont reportés sur le cartel des gauches, qui emporte 22 des 27 sièges à pourvoir avec 45,9%, tandis que la droite se contente de 5 élus avec 41,6%, le maire sortant étant battu. Le BOP communiste recule à 12,5%

Au premier tour, Georges Hamon a obtenu 336 voix pour suffrages 1 715 votants (19,6%) et 2 491 inscrits. Il n’est pas élu.

Le couple Hamon est installé rue de la Fraternité, toujours à Joinville, à proximité de l’usine des Eaux.

En juin 1939, Georges Hamon intègre l'école militaire d'administration (EMA) située dans le château de Vincennes à Paris (12e arr.). Le cursus de formation des officiers d'administration du service de l'Intendance dure 70 jours, mais le déclenchement de la guerre en septembre 1939 fait qu’il ne fait qu’une partie du cursus (21 jours) et n’est donc pas nommé à ce grade. Le 7 juillet 1940, il est démobilisé à Mirepoix (Ariège).

Georges Hamon meurt le 12 juin 1981 à Créteil. Il était âgé de 79 ans et père de deux enfants. Il résidait peut-être à Maisons-Alfort.

Joinville-le-Pont, pavillon 5, rue de la Fraternité

 

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3 décembre 2022 6 03 /12 /décembre /2022 00:01

Léon Henri Hamon naît le 21 juin 1899 à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Lucie Delphine Couvreur, papetière et de son mari Jules Hamon, alors employé de commerce et après-guerre également papetier. La famille s’installe vers 1900 dans la commune proche de Saint-Maurice où elle aura plusieurs domiciles successifs dans la Grande-Rue.

Jules Hamon, né Jules de Drouard de la Croisette, est le fils naturel d’une aristocrate de la Sarthe. À partir de 1914, il exerce des responsabilités dans le parti socialiste SFIO à Saint-Maurice et en tant que responsable de l’importante coopérative de consommation de cette commune, l’Avenir de Gravelle. Sa mère est également fille d’une célibataire. A contrario, Léon Hamon et ses deux frères Georges et Jules, resteront manifestement proches de leurs parents, vivant ensemble, avec leurs épouses, jusqu’au début des années 1930.

Alors mouleur en cuivre, Léon Hamon est appelé pour faire son service militaire à 18 ans, pendant la première guerre mondiale. Il est incorporé en avril 1918 au 46e régiment d’infanterie. Après la fin du conflit, il passe en juillet 1919 dans la 7e section d’infirmiers militaires puis en août au 6e régiment de tirailleurs marocains. Il est affecté au Maroc, alors sous mandat français, en décembre 1919. Nommé caporal en avril 1920 au 1er régiment de zouaves, il est chargé de l’encadrement des troupes marocaines. Démobilisé en février 1921, il rentre en France le mois suivant avec le grade de sergent.

Peu après, la famille s’installe dans la commune voisine de Joinville-le-Pont (également Seine, act. Val-de-Marne), rue de la Liberté, dans le quartier du centre. Léon Hamon se marie dans cette ville avec Angèle Mansfeld, couturière, en septembre 1924, le même jour que son frère cadet Georges.

Toujours en compagnie de son frère Georges, et dans la continuité de l’engagement de son père, Léon Hamon est candidat sur la liste communiste pour les élections municipales joinvillaises de mai 1929. Il figure en vingt-sixième position sur 27. Les communistes ont pris le nom de Bloc ouvrier et paysan (BOP) et sont conduits par Roger Bénenson, ouvrier mécanicien, qui sera député de Seine-et-Marne en 1936.

Le scrutin a également pour concurrents un groupe d’Union nationale et la Concentration des gauches. Le premier est composé de libéraux et conservateurs, dirigé par le maire sortant, Stephen Durande, qui a succédé en cours de mandat à Henri Vel-Durand, radical dissident, décédé. Le cartel des gauches, conduit par Georges Briolay (radical-socialiste), rassemble le parti radical-socialiste, le parti socialiste SFIO et des socialistes indépendants.

À l’issue du premier tour, la droite est en tête avec une moyenne de 42,6%, devant les gauches (35;9%) et les communistes (16%), avec des divers pour 5,9%. Le second tour se fait dans la même configuration, mais une partie des votes divers ou communistes se sont reportés sur le cartel des gauches, qui emporte 22 des 27 sièges à pourvoir avec 45,9%, tandis que la droite se contente de 5 élus avec 41,6%, le maire sortant étant battu. Le BOP communiste recule à 12,5%

Au premier tour, Léon Hamon a obtenu 334 voix pour suffrages 1 715 votants (19,5%) et 2 491 inscrits. Il n’est pas élu.

Au cours des années 1930, il devient tireur de films, très probablement dans l’usine Pathé-Cinéma du quartier de Polangis, à Joinville. en 1936, il vit toujours, avec son épouse, son fils, son frère et sa belle-sœur, dans le pavillon de ses parents.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Léon Hamon rejoint d’abord en septembre 1939 la 1e demi-brigade d’infanterie légère, avant d’être transféré très rapidement à son dépôt de rattachement. Il est fait prisonnier peu avant la cessation des combats, le 15 juin 1940. Il est transféré au stalag XVII-B, camp de prisonniers allemand à Krems-an-der-Donau, en Basse-Autriche. À une date inconnue, il est rapatrié et soigné à l’hôpital Saint-Jacques de Perpignan (Pyrénées-Orientales).

Léon Hamon meurt le 18 avril 1969 à Menetou-Couture (Cher). Il était âgé de 69 ans et père d’un enfant. Il était décoré de la médaille coloniale, avec une agrafe Maroc.

Joinville-le-Pont, pavillon 14, rue de la Liberté

 

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23 novembre 2022 3 23 /11 /novembre /2022 00:01

Suite de la biographie d’Henri Bideaux

Commerçant à Joinville-le-Pont, résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, Henri Bideaux siège dans les instances municipales depuis la Libération en août 1944. Élu communiste sur les listes de Robert Deloche, il reste au conseil municipal quand ce dernier, exclu du PCF, démissionne et est remplacé en février 1953 par Amélie Trayaud.

Pendant vingt années, Bideaux va être la principale personnalité publique des communistes à Joinville-le-Pont, se présentant à tous les scrutins municipaux ou départementaux. Il figure ainsi en mai 1953, en huitième position sur la liste communiste pour les élections au conseil général de la Seine dans l’arrondissement de Sceaux, conduite par le maire d’Ivry-sur-Seine, Georges Marrane ; il n’est pas élu.

Au sein du conseil municipal, Bideaux n’hésite pas à faire preuve d’une opposition bruyante. La nouvelle majorité ayant décidé de supprimer en mai 1935 l’usage d’un baraquement dans le parc du dispensaire à l’Union des vaillants et vaillantes (mouvement de jeunesse communiste), Bideaux proteste et entonne le chant révolutionnaire la Jeune Garde en compagnie de deux autres élus communistes, Langat et Grésy-Aveline.

Sous la cinquième République, le régime électoral change pour faire place au scrutin majoritaire tant aux élections municipales que cantonales (pour le département). En mars 1959 est ainsi candidat dans le 40e canton de la Seine, celui de Joinville-le-Pont, qui comprend également une partie de Saint-Maur-des-Fossés. Bideaux arrive en tête dans cette dernière ville mais est distancé à Joinville par le maire, Defert. Sur tout le canton, il recueille 4 512 voix pour 14 827 suffrages exprimés (30,4%) sur 15 369 votants et 21 457 inscrits, derrière Defert (32,5%), mais devant le RPF, le MRP et le parti socialiste SFIO. Au second tour, il est distancé avec 5 155 voix pour 15 302 suffrages exprimés (33,7%) sur 15 655 votants, derrière Defert, qui est élu, et devant le socialiste.

Les élections municipales concomitantes voient la liste conduite par Bideaux obtenir au premier tour 2 412 voix pour 7 488 suffrages exprimés (32,2%) sur 7 780 votants et 10 276 inscrits, toujours derrière Defert (41,2%) et devant une union de l’UNR (gaulliste), du MRP et de la SFIO (23,5%). Au second tour, Defert renforce son avance à 52,4% et emporte les 27 sièges, les communistes ne progressant guère avec 2 587 voix pour 7 580 suffrages exprimés (34,1%) sur 7 747 votants, la coalition reculant à 13,1%.

Ne disposant plus d’un mandat municipal, c’est en tant que secrétaire de la section de Joinville du PCF que Bideaux envoie, en octobre 1964, une lettre ouverte au maire de Joinville sur la sécurité devant l’école Oudinot, celle de son quartier de Polangis.

Lors des élections municipales de mars 1965 à Joinville, Henri Bideaux est à la tête d’une liste d’Union démocratique qui comporte 24 communistes mais également un socialiste (Robert Gente), un radical-socialiste (Charles Le Goff) et un indépendant (André Blocher). Avec 2 316 voix pour 7 762 suffrages exprimés (29,8%) sur 7 974 votants et 10 441 inscrits, elle est de nouveau devancée par Defert (43,6%) et talonnée par les gaullistes de l’UNR (26,5%). Après le retrait de ces derniers, les 27 colistiers de Defert sont élus contre ceux de Bideaux, qui ont 2 818 voix pour 7 406 suffrages exprimés (38,1%) sur 7 622 votants.

Le découpage des anciens départements de la Seine et de la Seine-et-Oise, avec la création en 1967 notamment du nouveau département du Val-de-Marne, entraîne une nouvelle géographie cantonale. Joinville est le 31e des 33 cantons, qui comprend désormais, outre le chef-lieu, une partie de la commune voisine de Champigny. Les premières élections ont lieu en septembre et octobre 1967. Dans sa déclaration de candidature, Henri Bideaux, qui indique qu’il est secrétaire de la section de Joinville du PCF, assure que « L’aménagement des bords de Marne et la lutte contre la pollution retiennent toute mon attention ». Il est président du syndicat des riverains du canal de Polangis, qui longe le quai d’Anjou où il réside, et s’inquiète du gel des ventes de logement et des aménagements du quartier de Polangis qui feront suite à la construction annoncée de l’autoroute de l’Est (act. A4).

En tête à Champigny, Bideaux est presqu’à égalité avec Defert après le premier tour avec 2 485 voix pour 7 756 suffrages exprimés (32%) sur 7 910 votants et 14 656 inscrits quand le candidat de droite à 2 491 votes (32,1%). Bénéficiant au second tour du désistement de la FGDS (socialistes et radicaux-socialistes), Bideaux échoue cependant avec 4 219 voix pour 8 780 suffrages exprimés (48,1%) sur 8 958 votants. Defert est réélu.

Au cours du mois d’avril 1968, Bideaux se plaint que le maire de Joinville lui a refusé de lui prêter une salle pour organiser la conférence de la section PCF ; il la réunit alors à Champigny.

Dans l’hebdomadaire communiste Le Réveil, il considère comme président de l’association de propriétaires du canal de Polangis qu’il y a un mécontentement justifié dans ce quartier, mentionnant la voirie et le tout-à-l’égout. Il propose la constitution d’un comité de défense du quartier.

Les élections municipales de mars 1971 constitueront la dernière occasion d’un affrontement électoral entre Defert et Bideaux, tournant une fois encore en faveur du premier. Henri Bideaux est à la tête d’une liste Union pour une gestion sociale, moderne et démocratique qui recueille une moyenne de 35,8% des suffrages exprimés, la droite remportant dès le premier tour les 27 sièges avec 64,2%.

Suite au décès de Defert en octobre cette année-là, dans un contexte où l’union de la gauche se développe, l’élection municipale partielle de décembre 1975 voit le PCF faire appel à Guy Gibout, journaliste et élu local de Champigny. Il constitue pour les quatre postes à pourvoir une liste en association avec le nouveau parti socialiste, le mouvement radical de gauche (MRG) et le parti socialiste unifié (PSU), qui est battue par celle soutenue par Jean Pierre Garchery (divers-droite), élu maire.

C’est le même Gibout qui conduit, en mars 1977, une liste d'union de la gauche, composée de 14 PC, 9 PS, 2 PSU et 2 MRG. La division de la majorité sortante en quatre listes donne à la gauche une majorité relative. Au second tour, la gauche emporte les 27 sièges à pourvoir devançant la liste de Georges Derou avec 4 035 voix (51,3%) contre 3 836 (48,7%). Guy Gibout est élu maire et Henri Bideaux redevient conseiller municipal au sein du groupe communiste.

Les élections municipales ayant été annulées, un nouveau scrutin est organisé à l’automne 1978. La liste Gibout est intégralement réélue et Henri Bideaux siège comme conseiller municipal jusqu’en mars 1983 ; il aura siégé pendant 21 ans depuis 194. Guy Gibout n’est pas réélu maire.

Henri Bideaux meurt le 30 décembre 1994 à Créteil (Val-de-Marne). Il était âgé de 85 ans, toujours domicilié à Joinville et père d’une fille. Il est inhumé au cimetière municipal de Joinville.

Fin

Henri Bideaux, photo Le Réveil

 

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21 novembre 2022 1 21 /11 /novembre /2022 00:01

Début de la biographie d’Henri Bideaux

Henri Bideaux naît le 29 mars 1909 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marguerite Millet, couturière, et de son mari Henri Bideaux, électricien. Ils vivent rue du Four, dans le quartier du Vieux Saint-Maur.

Devenu tourneur, Henri Bideaux épouse Lucienne Aimée Daumas en juin 1935 dans la commune voisine de Joinville-le-Pont. Ils s’installent quai d’Anjou, dans le quartier de Polangis.

Pendant la deuxième guerre mondiale, selon ses déclarations le 1er septembre 1967 dans l’hebdomadaire communiste Le Réveil, Henri Bideaux se soustrait au Service du travail obligatoire en Allemagne (STO) en 1942. Il se réfugie en Aveyron où il devient ouvrier agricole puis rentre en région parisienne début 1944. Engagé dans la résistance à l’occupation allemande, Henri Bideaux est membre des Francs-tireurs et partisans (FTP) et participe, le 25 août 1944, à la bataille du pont de Joinville qui oppose les Forces françaises de l’intérieur (FFI) à une colonne allemande en retraite qui tente de franchir l’ouvrage.

Henri Bideaux est blessé d’une balle dans le cou pendant les combats. La bataille fait 19 morts parmi les combattants de la Résistance et les civils dont un autre FTP, Joseph Belbéoch.

Toujours selon Le Réveil, c’est à la date de cette bataille qu’Henri Bideaux aurait adhéré au parti communiste. Le même journal mentionne qu’il aurait été membre du Comité local de Libération de Joinville ; cependant, son nom ne figure pas dans les deux listes conservées aux archives municipales de Joinville-le-Pont, qui comportent 8 et 12 noms.

Cependant, c’est bien sur la proposition du Comité local de Libération Joinville, et après avis du Comité de Libération de Paris, que Bideaux est désigné pour faire partie de la délégation spéciale chargée d’administrer la commune, nommée par arrêté du préfet de la Seine le 26 septembre 1944. À ce titre, il fait fonction de conseiller municipal. Robert Deloche, communiste, préside la commission assumant le rôle de maire.

Lors des premières élections municipales après-guerre, en mai 1945, Henri Bideaux est élu sur la liste présentée par Deloche qui remporte les 27 sièges à pourvoir avec une moyenne de 61,7% des suffrages exprimés. Il fait partie des 7 communistes aux côtés de 6 socialistes, 5 radicaux-socialistes et 9 indépendants de gauche.

En 1946, Henri Bideaux devient commerçant. En 1967, il indique dans Le Réveil que ses loisirs sont le bricolage, la pêche et le cyclisme. Parmi ses lectures, il cite les écrivains français Jules Verne, Victor Hugo et Émile Zola, le dirigeant russe Lénine et le quotidien communiste L’Humanité.

À l’occasion des élections municipales de novembre 1947, Henri Bideaux est de nouveau candidat sur la liste Union républicaine et résistante, conduite par Deloche. Avec 43,3% des votes, elle obtient 13 sièges et Bideaux est réélu ; bien qu’ayant été devancé par le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste, 44%, 13 sièges également), la gauche reste en charge de la municipalité avec le concours du seul élu socialiste SFIO (6,5%) et Deloche est réélu. Le mandat sera très agité dans tous les groupes : le groupe RPF se scinde en deux, quatre socialistes se succèdent, suite à des démissions, sur leur seul siège et Deloche lui-même démissionne, suite à son exclusion du PCF.

En février 1953, pour le remplacer, Amélie Trayaud, communiste et doyenne du conseil municipal, est élue maire. Elle restera en poste deux mois.

Pour tenter de conserver la mairie, le parti communiste imagine faire venir à Joinville pour les élections municipales de mai 1953 un conseiller général de la Seine, Vauthier. Un des responsables de la section locale, Nicolas Grésy-Aveline, le domicilie dans un appartement qu’il loue à Joinville, rue Nouvelle. Vauthier s’inscrit sur les listes électorales de Joinville à cette adresse, malgré le refus d’établir un certificat opposé par le propriétaire. Le quotidien Paris-presse établit que Vauthier était en fait gérant d’un magasin d’appareillage électrique et de postes de TSF à Pontault-Combault (Seine-et-Marne). Le candidat de droite, Georges Defert, obtient du juge de paix de Saint-Maur-des-Fossés qu’il soit radié de ces listes. Le journal écrit que « Ce petit scandale risque d’évincer le parti communiste de la mairie de Joinville. »

L’absence de Vauthier conduit le parti communiste à choisir Henri Bideaux pour conduire la liste d'Union républicaine et résistante, sur laquelle figure aussi la maire sortante, Amélie Trayaud. Sa liste arrive en tête avec 35,6% des suffrages exprimés et dix sièges et peut compter sur l’appui du parti socialiste SFIO (12,3%, 3 élus). Cependant, trois listes de droite et du centre obtiennent une majorité de 14 des 27 membres du conseil municipal : le Rassemblement des gauches républicaines (RGR) ayant 22,1% et 6 sièges, le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) 19,8% et le même nombre d’élus, tandis que les démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP) ont les deux postes restants avec 9,2%. L’hebdomadaire libéral Nouvelle Union régionale s’étonne du résultat : « Les rouges (…) apparaissent encore comme une force alors qu’on les croyait en pleine déliquescence, et leur importance veut que tous les groupes antimarxistes fassent désormais barrage ». Defert (RGR) est élu maire.

À suivre

Henri Bideaux, photo Le Réveil

 

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19 novembre 2022 6 19 /11 /novembre /2022 00:01

Henri Adolphe Jules Noizat naît le 2 septembre 1921 à Paris (13e arr.). Il est le fils de Marcelle Julie Marie Grosjean, employée de chemin de fer, et de Claude François Noizat, employé de bureau, comptable à la Société des transports en commun de la région parisienne (TCRP).

La famille vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le centre-ville, rue de Paris. Son père est engagé dans la vie locale : membre de la Ligue des droits de l’Homme, adhérent au parti socialiste SFIO puis, brièvement au parti communiste, avant de revenir à la SFIO, il est un chroniqueur actif d’un hebdomadaire local, la Gazette de l’Est. Il exerce aussi des responsabilités au sein du Secours rouge international. Claude Noizat démissionne en 1931 de la SFIO, publie des textes antisémites et annonce en 1935 qu’il est membre actif du parti social-national, formation d’extrême-droite.

Dans le courant de l’année 1936, la famille Noizat quitte Joinville pour s’installer à Thorigny-sur-Marne (Seine-et-Marne). Il participe à la chorale locale, en tant qu’artiste qui donne un concert dans la commune voisine de Chanteloup pour le 14-Juillet 1939.

À l’image de l’engagement de son père et d’autres membres de sa famille, Henri Noizat affiche pendant la deuxième guerre mondiale des opinions politiques d’extrême-droite, favorables à la collaboration l’Allemagne nazie. Il est impliqué en février 1941 dans la création d’un comité Jeunesse de France (mouvement antisémite). L’objectif est de regrouper des jeunes travailleurs et chômeurs « pour travailler, apprendre à aimer et à suivre Pétain », chef de l’État. Noizat est chargé de la propagande.

L’engagement d’Henri Noizat est connu par sa correspondance, saisie en Russie et citée par le journaliste soviétique Ilya Ehrenbourg, qui publie un article, le 19 mars 1942, dans le quotidien francophone de Londres (Royaume-Uni), France, sous le titre « Sur le front russe, une poignée de traîtres ». Le texte, daté du 18 mars à Moscou, cite des « documents qu’on trouve sur les légionnaires français tués », évoquant les membres de la Légion des volontaires français contre le bolchévisme (LVF). Créée en juillet 1941, après l'invasion de l'URSS par l'Allemagne, la LVF a obtenu soutien du Rassemblement national populaire de Marcel Déat, du Parti populaire français de Jacques Doriot, et du Mouvement social révolutionnaire d'Eugène Deloncle.

Selon Ehrenbourg, Henri Noizat, qui a 20 ans en 1941, aurait été membre de La Cagoule, organisation secrète d'action révolutionnaire, mouvement terroriste d'extrême droite actif dans les années 1930 en France. Eugène Deloncle était son principal dirigeant et Ehrenbourg assure que Noizat en était proche. Un conseiller municipal de Joinville, élu en 1935, a été cité comme membre de La Cagoule, Georges Lorry (1897-1943).

La présence en Russie soviétique de Noizat est liée à son adhésion à la LVF, dont deux bataillons sont engagés le 1er décembre 1941 au sud du lac de Djukowo, à une soixantaine de kilomètres de Moscou. Décimés par les combats et par le froid, la LVF se retire et les quelques dizaines de sont relevés le 7 décembre.

Ehrenbourg précise que Noizat avait une amie allemande, Sophie Willemer, qui avait alors quitté la France pour la Thuringe. Geneviève, la sœur d’Henri Noizat se félicitait dans une de ses lettres que le Mouvement social révolutionnaire (MSR) de Deloncle ait éliminé un membre du RNP qui aurait cessé de soutenir l’Allemagne. Un frère non identifié de d’Henri Noizat lui écrivait qu’il avait été nommé chef des légionnaires de Lagny (Seine-et-Marne), ville proche de Thorigny. Il se réjouissait de « la défaite complète des Russes », annoncée par un communiqué berlinois et écrivait à Henri : « Tu arriveras pour nettoyer le terrain. Quel coup de balai ! »

Il existe deux hypothèses quant à son décès. Selon un jugement du tribunal civil de Meaux (Seine-et-Marne) du 18 janvier 1967, Henri Noizat serait « décédé au cours de l’hiver 1945-1946 à Moscou (URSS) », où il aurait donc été interné après avoir été fait prisonnier. Selon l’article cité d’Ilya Ehrenbourg, sa disparition remonterait aux combats qui ont vu la LVF se disloquer, c’est-à-dire au début de décembre 1941 : « au nombre de ces mercenaires, il y a le cadavre du traître Henri Noizat. »

Soldats français de la LVF en Russie

 

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10 octobre 2022 1 10 /10 /octobre /2022 05:01

Louis Frédéric Marie Petit naît le 28 mai 1907 à Pézenas (Hérault). Il est le fils de Thérèse Philippine Guillaumine Fonteneau et de son mari, Guillaume Frédéric Petit, coiffeur. Tous deux sont originaires du département voisin de l’Aude.

Pendant l’année 1935, Louis Petit est maréchal des logis dans le 1er groupe de cavaliers de l’École supérieure de guerre à Paris (7e arr.). Il a donc vraisemblablement souscrit un engagement, puisque son service militaire à dû se dérouler vers 1928-1930.

En décembre 1935, Louis Petit épouse à Paris (7e arr.) Juliette Ernestine Marie Mercier, femme de chambre, également originaire de l’Aude. Il est toujours domicilié dans la caserne de l’École supérieure de guerre.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Louis Petit s’engage dans la Résistance à l’occupation allemande et rejoint les Forces françaises de l’intérieur.

Après le conflit, Louis Petit est inspecteur de l’Éducation primaire. Il vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Lors des élections municipales de novembre 1947, il figure sur la liste d’Union républicaine et résistante, conduite par le maire sortant, Robert Deloche (PCF), qui comprend principalement des communistes mais aussi des personnalités radicales, indépendantes ou classées divers-gauche ; selon le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Petit est communiste. Avec 3 017 voix pour 6 974 suffrages exprimés (43,3%, 13 sièges) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits, la liste arrive en seconde position derrière celle du Rassemblement du peuple français (gaulliste, 44%, 13 sièges également) et devant les socialistes SFIO (6,5%, 1 siège) et les démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (5,8%, pas d’élu). Petit rentre au conseil municipal en treizième et dernière position. Grâce au conseiller socialiste, Deloche est réélu maire.

Le mandat est politiquement agité : le socialiste quitte son poste d’adjoint et démissionne ; le groupe des élus de droite implose. Deloche, pour sa part est exclu du parti communiste et démissionne de ses fonctions électives. Il est remplacé, en février 1953, par Amélie Trayaud, également communiste.

Le mandat de Petit prend fin en lors des élections municipales de mai 1953. Un Louis Petit avait été candidat sous l’étiquette communiste lors des élections municipales de 1929 à Joinville, mais il s’agit très probablement d’un homonyme.

Louis Frédéric Marie Petit meurt le 9 mai 1984 à Ollioules (Var). Il était âgé de 76 ans. Son épouse meurt au même endroit cinq mois plus tard.

Joinville-le-Pont vers 1960

 

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2 octobre 2022 7 02 /10 /octobre /2022 05:01

Marcel Petit nait le 18 juillet 1904 à Paris (5e arr.). Il est le fils d’Élise Bernard et de son mari, Victor Petit, maçon. Tous deux sont originaires de la Creuse. Ils vivent rue de la Montagne-Sainte-Geneviève puis rue d’Arras. Marcel Petit devient orphelin de père à neuf mois.

En 1926, Marcel Petit, devenu maçon comme l’avait été son père, et sa mère s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue Marceau. Il devient peu après employé des Postes, téléphones et télégraphes. Il épouse en décembre 1928 Blanche Hélène Noémie Lyoen, native du Nord, qui vit avec ses parents dans le même quartier de Joinville. Ils s’installent avenue Pauline.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Marcel Petit devient résistant à l’occupation allemande et s’engage dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Le 20 août 1944, les forces de la Résistance, conduites par Robert Deloche, occupent la mairie de Joinville-le-Pont et arrêtent les membres du bureau municipal, maire et adjoints. Une délégation spéciale est mise en place, par un arrêté préfectoral du septembre 1944, créant une délégation spéciale chargée d’administrer la commune. Elle a été nommée sur proposition du Comité local de Libération, après avis du Comité de Libération de Paris. Marcel Petit en fait partie et fait fonction de conseiller municipal. La délégation spéciale est présidée par Robert Deloche (communiste), qui a des adjoints socialiste, radical et indépendants.

Le mandat de la délégation spéciale cesse en mai 1945, avec les premières élections municipales.

Marcel Petit meurt le 7 juin 1950 Carrières-sur-Seine (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Son décès est transcrit à Joinville où il résidait toujours. Il était âgé de 45 ans et père d’un garçon.

Manifestation à Joinville en 1945 avec Charles Tillon et Rol-Tanguy

 

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