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21 avril 2022 4 21 /04 /avril /2022 00:01

André Gustave Félix Redoux naît le 13 juin 1911 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Louisa Thérèse Gathier, polisseuse en bijoux et de son mari Manuel Émile Redoux, employé de la compagnie d’assurances l’Abeille. Ils vivent dans le quartier de Polangis, d’abord avenue de l’Horloge puis avenue du Parc.

Devenu employé de banque, André Redoux travaille à la Banque Franco-Italienne à Paris (9e arr.). Il épouse à Joinville en décembre 1933 une voisine, Yvonne Angèle Suze, belle-fille de Gustave Aubry (1868-1927), mécanicien et conseiller municipal radical-socialiste de Joinville-le-Pont (1919-1925).

Pendant la deuxième guerre mondiale, André Redoux est mobilisé au sein du 13e régiment d'artillerie divisionnaire (13e RAD) où il est maréchal des logis. Il est fait prisonnier en Allemagne. Son père avait également été prisonnier, pendant la première guerre mondiale.

Un dossier administratif de participation à la résistance à l’occupation allemande est constitué au nom de « Redoux, André », mais il ne comporte pas de date de naissance permettant de l’identifier, ni d’homologation au titre d’une catégorie de résistance.

En 1951, André Redoux est président de la société mutualiste Assurance fraternelle de Joinville-Nogent, qui verse à ses adhérents des allocations en cas de décès. Elle a été fondée en 1909 et a son siège avenue Galliéni à Joinville ; elle était présidée depuis 1934 et jusque 1947 par Lucien Epin. André Redoux vivait toujours avenue du Parc à Joinville ; son père avait été vice-président de la mutuelle avant la deuxième guerre mondiale.

Après sa retraite, la famille Redoux s’installe en Languedoc où réside également leur fille.

André Redoux meurt le 29 septembre 2003 à Villeneuve-lès-Béziers (Hérault). Il était âgé de 92 ans. Il avait obtenu, en 1960, une décoration (non identifiée).

Joinville-le-Pont, vers 1960

 

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3 avril 2022 7 03 /04 /avril /2022 00:01

René Hippolyte Richard-Cugnet naît le 27 avril 1893 à Paris (3e arr.). Il est le fils d’Adèle Blanc-Garin, plumassière et de son mari, Maurice Hyppolite Richard-Cugnet, doreur. Ils vivent rue du Temple. La famille s’installe en 1897 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue Jamin.

Alors comptable, René Richard-Cugnet est mobilisé pour son service militaire en novembre 1913 au sein du 30e régiment d’artillerie. Il y est toujours au début de la première guerre mondiale en août 1914, puis est affecté au 35e régiment d’artillerie en décembre 1915 où il est nommé brigadier. Il est blessé en octobre 1916 au cours d’un ravitaillement. Il est cité à l’ordre de la division car il a, malgré son état, « tenu à continuer son service. »

Nommé maréchal des logis en juillet 1917, il devient officier en tant qu’aspirant en août 1918 puis est nommé sous-lieutenant en mars 1919. Démobilisé en août la même année, il devient, dans la réserve, lieutenant en février 1924.

Après le conflit mondial, René Richard-Cugnet reprend l’activité de dorure, argenture et bronzage sur métaux de son père, rue du Temple à Paris puis, tout en conservant la boutique à cette adresse, en 1929, rue de l’Atlas avec un deuxième établissement à Saint-Ouen (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il constitue une société, les Établissements Richard et Lhomer, en avril 1929 avec Gaston Lhomer, domicilié à Mayenne (Mayenne).

Dans sa commune, René Richard-Cugnet prend également, en matière politique, la succession de son père. Ce dernier était conseiller municipal, d’abord radical-socialiste (1904-1908) puis radical dissident (1911-1919). René Richard-Cugnet est candidat en novembre 1919 aux élections municipales de Joinville sur la liste d’Henri Vel-Durand, adjoint au maire sortant, qui a le soutien des radicaux dissidents, de socialistes indépendants et des radicaux-socialistes. Elle fait face à une liste libérale et conservatrice et à une autre, soutenue par le parti socialiste SFIO. Elle est en tête au premier tour et emporte facilement au second les 23 sièges à pourvoir devant les socialistes, après le retrait de la droite. René Richard-Cugnet est élu conseiller municipal. Il avait obtenu au premier tour 775 voix pour 1 694 suffrages exprimés (45,7%) sur 1 715 votants et 2 491 inscrits. Au second tour, il recueille 963 voix pour 1 518 suffrages exprimés (63,4%) sur 1 537 votants. Henri Vel-Durand, greffier, est élu maire.

Pendant le mandat, René Richard-Cugnet, se range aux côtés des radicaux dissidents de la majorité, contre les radicaux-socialistes et certains socialistes indépendants, par exemple dans le choix des électeurs sénatoriaux en mars 1925.

Il est de nouveau candidat, en mai 1925, pour l’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux en 1925. La liste du maire sortant obtient 1 080 voix en moyenne, soit 47,5% des suffrages exprimés ; tous les candidats sont élus au second tour. Elle avait devancé, au premier tour, la liste du cartel des gauches de Georges Briolay (28,4%), et celle du parti communiste (21,1%).

Après sa réélection, Richard-Cugnet veut que le conseil municipal revienne sur une décision qu’il avait pourtant prise à l’unanimité moins deux voix, celle d’assimiler les employés communaux à ceux de la préfecture. Richard-Cugnet obtient que le conseil municipal refuse d’inscrire la dépense à son budget en août 1925. L’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes voit dans ce conseil une « pétaudière » et assure que « Richard-Cugnet a toujours observé la même attitude lorsqu’il s’agit d’améliorer le bien-être des travailleurs ». Cependant, le même journal assure que « le lendemain plusieurs élus, y compris Beauvais qui votait par correspondance, rectifient leur vote » ; Beauvais était le représentant le plus en vue du courant libéral. Finalement, c’est en juin 1927 que, par neuf voix contre cinq (dont celle de Richard-Cugnet), le personnel municipal sera aligné sur les règles statutaires des fonctionnaires du conseil général de la Seine.

Au cours du conseil municipal d’octobre 1925, Richard-Cugnet fait adopter un vœu création de deux lignes de chemins de fer métropolitains traversant le Bois de Vincennes par les routes nationales 21 et 24, desservant d’une part Montreuil, Vincennes, Saint-Mandé, Joinville, Saint-Maur, Champigny et d’autre part Nogent, Fontenay, Le Perreux, Bry. Le financement doit être assuré par la vente de terrains dans le Bois de Vincennes.

Lors d’une séance de juin 1926, Richard-Cugnet est le seul élu à s’opposer à la réfection de la couverture de l’église Saint-Charles-Borromée, propriété municipale. Mais il est rejoint par deux autres conseillers lors du deuxième vote sur ce sujet en novembre la même année. Au cours de cette séance, il parvient de nouveau à ce que le projet sur le statut du personnel soit renvoyé et fait adopter un vœu pour unifier les conditions de circulation sur les tramways 108, 109 et 110, qui traversent la ville. Il est aussi l’initiateur d’un vœu pour la modification des horaires des écoles ; il propose la fin des cours à midi (au lieu de 11h45) et d’instaurer un repos hebdomadaire le samedi après-midi au lieu du jeudi matin.

Avec la majorité des élus, mais pas le maire, Richard-Cugnet s’oppose en janvier 1928 à la création d’un poste de professeur de dessin pour les écoles.

Sur le plan politique, il est de nouveau désigné, par la majorité de droite, électeur sénatorial en janvier 1927. Après le décès d’Henri Vel-Durand, son premier adjoint, Stephen Durande, serrurier, est élu maire en octobre 1928.

Lors des élections municipales de mai 1929, Richard-Cugnet est présent sur la liste de concentration républicaine conduite par Durande. La liste arrive en tête, avec une moyenne de 42,6% contre 35,9% à la Concentration des gauches (radical-socialiste, socialiste SFIO et indépendants) et 16% aux communistes. Richard-Cugnet a 928 suffrages exprimés pour 2 126 exprimés (43,7%) sur 2 969 inscrits. Au second tour, malgré le maintien de l’extrême-gauche, la droite recule en pourcentage, avec 41,6% et n’obtient que cinq sièges tandis que les gauches radicales et socialistes en ont 22 avec 45,9%. Richard-Cugnet n’est pas réélu et le radical-socialiste Georges Briolay devient maire.

En octobre 1928, René Richard-Cugnet a épousé à Joinville Yvonne Marie Poux. Ils déménagent en 1933 pour la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, où ils vivent dans le quartier de La Varenne-Saint-Hilaire, avenue du Nord. Il rapatrie également son activité de doreur argenteur dans la même ville, rue Raspail. En mars 1935, il est condamné par la 8e chambre du tribunal correctionnel de la Seine à une amende de cent francs pour tromperie sur la qualité de la marchandise.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, René Richard-Cugnet est rappelé en août 1939 puis démobilisé un an plus tard. Il s’engage dans la résistance à l’occupation allemande. Il est, avant la Libération, le commandant du troisième groupe des Forces françaises de l’intérieur, qui couvre la commune de Saint-Maur et comprend quatre compagnies : la 7e (capitaine Mme Moncade), la 8e (commandant Faucon), la 9e (commandant Vlaminck) et la 10e (commandant Monville). Son groupe appartient au 1er régiment du Secteur Est FFI du département de la Seine (lieutenant-colonel Serge L'Hermitte dit Bourgoin).

René Hippolyte Richard-Cugnet meurt le 1er décembre 1971 à La Celle-Saint-Cloud (Yvelines). Il était âgé de 78 ans, père d’un enfant et est inhumé à Joinville. Il était décoré de la Croix de guerre 1914-1918 et avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en octobre 1950.

Tombe Richard-Cugnet au cimetière de Joinville-le-Pont

 

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24 mars 2022 4 24 /03 /mars /2022 00:01

Marcel Ambroise Masson naît le 5 avril 1888 à Villiers-le-Bel (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise). Il est le fils d’Aglaé Augustine Desprez et de son mari Eugène Louis Masson, plumassier.

Devenu lui aussi négociant en plumes, il effectue son service militaire en octobre 1909 au sein du 11e régiment de cuirassiers. Cependant, du fait d’une arthrite récidivante au genou gauche, il est affecté à des services auxiliaires et transféré en décembre la même année à la 20e section de secrétaires d’état-major. Il est démobilisé en septembre 1911 et entreprend alors un voyage aux États-Unis.

Il se trouve toujours à New-York en août 1914, lors du déclenchement de la première guerre mondiale. Il revient en France, où son affection au secrétariat d’état-major est maintenue. Il obtient une permission pour retourner en Amérique et se marie, en septembre 1918 à Jacksonville (Oregon) avec Armance (dite Armande) Defaix, fille de vignerons de l’Yonne. Marcel Masson est démobilisé en janvier 1920.

Ils vivent d’abord à Paris (9e arr.), rue de Dunkerque puis s’installent en 1921 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), quai Hector-Bisson dans le quartier de Palissy. Développant son activité de négoce, disposant d’un site de fabrication dans le 10e arrondissement de Paris, Marcel Masson se présente désormais comme un industriel.

Il participe à la vie sociale de la commune, par exemple à la fête pour aider les mutilés, réformés et veuves de guerre organisée dans le restaurant Élysée Palace en mai 1924.

Lors des élections municipales de mai 1925, Marcel Masson est candidat sur la liste de l’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, conduite par le maire sortant, Henri Vel-Durand. Elle a le soutien de l’ensemble des formations libérale et conservatrice et de quelques socialistes indépendants, et s’oppose à une liste de groupement des gauches (radicaux-socialistes, socialistes SFIO et indépendants) et à une liste communiste. Le programme de la liste prévoyait d’appliquer « sans rigueur et sans sectarisme » les lois de laïcité, de maintenir l’octroi (les taxes à l’entrée des marchandises sur le territoire communal) et de faire des économies dans les dépenses budgétaires.

Au premier tour, la liste de droite arrive en tête avec 47,5% des suffrages exprimés, devant les gauches (28,4%) et les communistes (21,1%). Malgré le retrait de la liste d’extrême-gauche, elle emporte le second tour et les 27 sièges à pourvoir. Marcel Masson est élu et Vel-Durand reconduit à la fonction de maire.

Lors du vote du budget pour l’année 1927, en octobre 1926, Masson vote le budget général mais se prononce contre le budget affecté aux fêtes. En décembre 1926, il fait partie des électeurs sénatoriaux désignés par le conseil municipal. En janvier 1928, il s’oppose à la création d’un poste de professeur de dessin pour les écoles. La mort d’Henri Vel-Durand conduit l’assemblée locale à désigner à sa place son adjoint, Stephen Durande.

Lors des élections municipales de mai 1929, c’est ce dernier qui conduit la liste de concentration républicaine, qui s’oppose de nouveau à une liste des gauches, conduite par Georges Briolay, et aux communistes. Marcel Masson est candidat sur la liste du maire, qui arrive en tête avec 42,6% des suffrages exprimés devant la liste de Briolay (35,9%) et les communistes (16,0%). Il obtient 918 voix pour 2 126 suffrages exprimés (43,2%) sur 2 491 votants et 2 969 inscrits. Malgré le maintien de la liste communiste au second tour, les gauches emportent le scrutin avec 45,9% des suffrages exprimés et 22 sièges, tandis que la concentration républicaine se contente de 41,6% et a 5 élus. Marcel Masson n’est pas réélu.

Il quitte alors Joinville pour Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne) où il est installé en 1931 avenue des Minimes, en bordure du Bois de Vincennes. Il sépare ses biens de ceux de son épouse en janvier la même année.

Pendant la deuxième guerre mondiale, le couple Masson est installé à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier huppé de La Varenne-Saint-Hilaire, où il réside avenue du Château.

En octobre 1945, une ordonnance du tribunal civil de la Seine a placé sous séquestre les biens, droits et intérêts appartenant à Marcel Masson et à son épouse. Une autre ordonnance de janvier 1946 du tribunal civil de Nevers (Nièvre) séquestre les biens, droits et intérêts appartenant du couple Masson dans ce département. Les décisions judiciaires sont prises dans le cadre de saisies concernant des personnes soupçonnées d’actes de collaboration avec l’occupation allemande pendant le conflit.

Marcel Masson est mort le 4 mai 1959 à Saint-Maur-des-Fossés. Il résidait encore à La Varenne-Saint-Hilaire. Âgé de 71 ans, il n’avait pas eu d’enfant.

Quai Hector-Bisson, Joinville-le-Pont

 

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20 mars 2022 7 20 /03 /mars /2022 00:01

André Firmin Élisée Lemaire naît le 16 octobre 1896 à Saint-Rémy-en-l’Eau (Oise). Il est le fils de Marie Eveline Poiret, giletière couturière, et de son époux Ernest Léon Eugène Lemaire, garde particulier du château.

Du fait de la première guerre mondiale, André Lemaire, alors marchand beurre et œufs à Saint-Rémy, est mobilisé pour ses obligations militaires de façon anticipée. Il est incorporé en avril 1915 au 2e bataillon de canonniers, où il est nommé brigadier en novembre 1916. Malade en septembre 1918, il est évacué pour un mois et demi, passe au 5e régiment de génie en décembre et est alors nommé maréchal des logis. À la fin de son service militaire en mai 1919, il est affecté aux chemins de fer du Nord, compagnie dans laquelle il travaille désormais.

Son comportement pendant le conflit lui vaut une citation à l’ordre du régiment en juin 1918 : « très bon brigadier, très brave, assure d’une façon parfaite les fonctions de brigadier de tir et fait preuve à maintes reprises durant les combats d’intelligence, de calme et de volonté. »

En octobre 1921 à Saint-Rémy, André Lemaire épouse Madeleine Lucie Dégroux, couturière giletière, originaire de Saint-Quentin (Aisne) et veuve d’un soldat mort à la guerre. Ils s’installent en 1924 à Joinville-le-Pont, dans le quartier de Palissy, quai Moisson (act. quai Gabriel-Péri). Ils reprennent une activité de crémier. Ce commerce lui vaudra des soucis avec la justice, puisqu’il est condamné, en février 1926 par la 10e chambre du tribunal civil de la Seine, à 500 francs d’amende pour tentative de tromperie sur la qualité de la marchandise. André Lemaire sera, en outre, condamné en janvier 1934 par la 10e chambre du tribunal correctionnel de Melun (Seine-et-Marne) pour blessure involontaire le mois précédent.

Après la deuxième guerre mondiale, André Lemaire est nommé le 26 septembre 1944 membre de la délégation spéciale qui administre la commune de Joinville sur proposition du Comité local de Libération. Il fait ainsi fonction de conseiller municipal. Le conseil municipal en place pendant la période d’occupation a été chassé le 25 août 1944, quand le Comité de Libération a occupé la mairie, sous la direction de Robert Deloche (communiste).

Au cours des élections municipales d’avril 1945, André Lemaire figure sur la liste d’Union républicaine et résistante, conduite par Deloche, avec l’étiquette du Front National (FN, mouvement de résistance). Il est élu en tant qu’apparenté (indépendants de gauche).

Lors des élections municipales de novembre 1947, André Lemaire est de nouveau candidat aux côtés de Deloche. La liste de ce dernier obtient une moyenne de 3 017 voix pour 6 974 suffrages exprimés (43,3%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits et a 11 sièges, dont celui de Lemaire. Elle est légèrement devancée, en suffrages, par la liste du mouvement gaulliste RPF (44%) qui bénéficie d’autant d’élus cependant. C’est le seul socialiste SFIO, qui a recueilli 6,5% des votes, qui permet à Deloche de conserver son poste de maire.

En août 1950, Lemaire, en tant qu’ancien conseiller à la Libération, fait partie des organisateurs de l’anniversaire de celle-ci.

Après la démission de Deloche, mis en cause par le parti communiste pour son comportement personnel, le conseil municipal élit Amélie Trayaud comme maire en février 1953. Elle cesse son mandat en avril. Lors des élections municipales, la coalition des listes de droite et du centre permet à Georges Defert (RGR, droite) de devenir maire. Lemaire n’est pas réélu.

André Lemaire meurt le 22 mai 1964 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il était âgé de 67 ans, résidait probablement toujours à Joinville et était père de deux enfants. Il avait été décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze pour son comportement pendant la première guerre mondiale.

La plage de Joinville-le-Pont

 

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22 février 2022 2 22 /02 /février /2022 00:01

Louis Gaston Marie Léon Richard naît le 15 janvier 1896 à Paris (20e arr.) Il est le fils de Léontine Geneviève Philomène Letertre et de son époux, Louis Marie Richard, employé de chemin de fer. Ils résident rue de Pixérécourt.

Devenu comme son père cheminot, Louis Richard s’engage dans l’armée pour quatre ans au cours de la première guerre mondiale. Il est affecté au 135e régiment d’infanterie. En juillet 1917, il est intoxiqué par les gaz dans le bois d’Avocourt (Meuse), au cours de la bataille de Verdun. À partir de mai 1919, il est affecté spécial à la quatrième section de chemin de fer. Il est démobilisé en septembre 1919. Pour son comportement, il a été cité à l’ordre du régiment en novembre 1918.

Alors domicilié avec ses parents rue Compans à Paris (19e arr.), Louis Richard épouse quelques jours après la fin de sa période militaire, en octobre 1919 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Germaine Louise Letertre, fille d’un maréchal-ferrant et d’une restauratrice de la commune. Ils s’installent dans le quartier de Polangis à Joinville, avenue Oudinot. Louis Richard est employé par les chemins de fer de la Ceinture de Paris puis par la compagnie Paris-Orléans. Après la fusion des réseaux, il sera salarié de la SNCF, Société nationale des chemins de fer français.

Il est adhérent du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie, organisation fondatrice de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). En mars 1926, il publie une annonce dans le mensuel syndical L'Employé, indiquant : « Famille catholique prendrait enfant deux ou trois ans en garde. »

Au cours des années 1920, c’est probablement Louis Richard qui, désigné sous son seul nom, est impliqué dans la vie politique de Joinville. Richard est désigné, en janvier 1927 comme électeur sénatorial sur la liste du maire, Henri Vel-Durand (radical dissident, divers droite). Lors des élections municipales partielles qui suivent le décès de ce dernier, en septembre et octobre 1928, Richard est candidat, avec Émile Lecuirot et Thévenin, sur la liste étiquetée Union nationale (droite), qui s’oppose à l’Union de gauche (radical-socialiste, socialiste SFIO et socialiste indépendant), dirigée par Georges Briolay et à un liste communiste, sous la houlette de Roger Bénenson, qui comprend une candidate (Mme Martin), laquelle sera déclarée inéligible. La liste des gauches emporte les trois sièges au second tour. Richard recueille 581 voix pour 1 667 suffrages exprimés (34,9%) sur 1 677 votants et 2 995 inscrits ; il n’est pas élu.

Lors des élections municipales générales de mai 1929, s’il n’est pas candidat, un bulletin est cependant exprimé sur le nom de « Louis Richard ». Richard est membre, en novembre 1932, du Comité d’union républicaine et d’action sociale, structure fondée en 1912 à Joinville et qui rassemble la plupart des membres des formations de droite républicaines dans la commune. Il participe à la transformation de cette organisation en Union des républicains en mars 1935 et siège toujours dans son bureau. À cette occasion, la droite rompt son alliance électorale avec les radicaux-socialistes qui contrôlent la mairie depuis 1929, sous l’argument « des fusillades du 6 février [1934], des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons ». Elle décide de présenter aux élections municipales de mai 1935 une liste « composée en totalité d’éléments modérés et nationaux ». L’Union des républicains fait « appel à la séparation de l’administration municipale et de la politique ». Son programme comprend la « diminution des charges écrasantes, l’atténuation des dépenses publiques, la simplification des rouages administratifs, l’application des lois sociales ». Richard fait partie des signataires.

Après la victoire de l’Union des républicains aux élections municipales de Joinville, où elle remporte 25 des 27 sièges à pourvoir, contre deux aux communistes, Léon Lesestre est élu maire. L. Richard publie un communiqué, dans l’hebdomadaire Union régionale, au nom du comité des Jeunesses patriotes : « C’est avec satisfaction que les Jeunesses patriotes et les membres du Front national de Joinville enregistrent la victoire de la liste nationale sur celle du maire sortant. À cet effet, les JP se félicitent de l’active campagne de propagande qu’ils menèrent et qui réussit à faire élire la grande majorité des nationaux et en même temps de nombreux membres de la ligue. Plus que jamais, nous encourageons nos nombreux camarades et amis à poursuivre une incessante propagande et à faire triompher le programme de Révolution nationale. »

Active depuis 1933 à Joinville la Ligue des Jeunesses patriotes, mouvement d’extrême-droite présidé par Pierre Taittinger, considère Lesestre comme « un ami ». Le dirigeant local est Jean Tallet qui, avant le scrutin, avait publié une prise de position dans le même journal : « Le devoir des JP, des membres du Front national et des nationaux est de barrer la route au Front commun et faire bloc sur la liste d’Union républicaine. »

Au cours de la deuxième guerre mondiale, selon sa fiche signalétique militaire transmise à la SNCF en mai 1966, Louis Richard est un « agent occasionnel des Forces françaises combattantes du premier octobre 1943 au 30 septembre 1944 ». Il est précisé qu’il s’agit de « services non validés comme service militaire actif. »

Louis Richard meurt le 10 juillet 1971 à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), commune voisine de Joinville où il était toujours domicilié. Il était âgé de 75 ans et père de deux enfants. En mai 1952, il avait été décoré de la Médaille militaire.

Ancienne gare ferroviaire de Joinville-le-Pont

 

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18 février 2022 5 18 /02 /février /2022 00:01

Suite de la biographie de Léon Belhomme

Le régime de l’État français, dirigé de Vichy (Allier) par le maréchal Philippe Pétain, réorganise les corps municipaux qui ne sont plus élus, mais nommés. Un arrêté du préfet désigne, le 20 février 1942, ceux qui siégeront au conseil municipal de Joinville. Le maire, Lesestre, et trois des quatre adjoints sont reconduits. Léon Belhomme est également maintenu en place.

Le 25 août 1944, les résistants à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale chassent le conseil municipal en place et installent à la mairie de Joinville-le-Pont le comité local de Libération, dirigé par le communiste Robert Deloche. De ce fait, Léon Belhomme quitte ses fonctions municipales. Il n’est pas élu en 1945, mais figure en octobre 1947 sur la liste présentée, sous l’étiquette du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste, droite) par Pierre Perly. Avec une moyenne de 3 066 voix pour 6 974 suffrages exprimés (44%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits, elle arrive en tête devant l’Union républicaine et résistante (communistes et divers gauche, 43,2%) et les socialistes SFIO (6,5%). Cependant, elle a 13 élus comme les communistes et le seul élu socialiste fera la décision en reconduisant le sortant.

Deloche démissionne en février 1953, mis en cause pour des raisons personnelles dans son propre parti. Les divisions au sein de la droite, où deux candidats se présentent, Perly et Calmon, permettent la désignation, pour les deux mois de mandat restants, de la communiste Amélie Trayaud à la majorité relative de 12 voix sur 25.

Lors des élections municipales générales de mai 1953, Belhomme figure sur la liste des dissidents de droite, conduite par Georges Defert. Les communistes arrivent une nouvelle fois en tête, avec 2 405 voix pour 6 748 suffrages exprimés (35,6%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits, mais ils n’ont plus que 10 sièges. Les deux listes de droite en ont six chacune, celle de Defert, qui a le soutien du Rassemblement des gauches républicaines (RGR, centre-droit) arrive en tête (22,1%), la liste des gaullistes du RPF ayant 19,8%. La SFIO revient avec trois élus (12,3%) et le Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien) entre au conseil avec 9,2% et deux élus. Grâce aux voix RGR, RPF et MRP, Georges Defert est élu par 14 voix sur 27. Belhomme devient quatrième adjoint au maire.

Les élections municipales de mars 1959 se déroulent de nouveau au scrutin majoritaire. La liste de la majorité sortante est concurrencée, outre par les communistes, par une alliance entre les gaullistes du RPF, les démocrates-chrétiens du MRP et les socialistes SFIO ainsi que par une liste divers. Defert l’emporte au second tour avec 52,4% des suffrages exprimés. Belhomme est élu deuxième adjoint au maire.

Il est reconduit au même poste après les élections municipales de mars 1965, qui se déroulent dans la même configuration. Il ne se représente pas en mars 1971.

Quand il quitte ses fonctions, Belhomme, alors âgé de 80 ans, aura siégé pendant 33 ans au conseil municipal de Joinville, dont 18 ans en tant qu’adjoint au maire : 5 sous la troisième République, 4 pendant le régime de Vichy, 11 sous la quatrième République et 13 sous la cinquième République.

Léon Belhomme meurt le 11 janvier 1981 à Créteil (Val-de-Marne). Il résidait toujours à Joinville, était âgé de 90 ans et père de trois enfants. Il avait été décoré de la Croix de guerre avec deux étoiles de bronze.

Fin

Joinville, vers 1960

 

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14 février 2022 1 14 /02 /février /2022 00:01

Raymond Auguste Dedonder naît le 30 août 1920 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Blanche Louvet et de son époux Marcel Dedonder, ouvrier joaillier puis bijoutier puis grainetier.

Il mène des études au lycée Lakanal à Sceaux (Seine, act. Hauts-de-Seine) puis au lycée Saint-Louis à Paris (6e arr.). Selon l’historien Michel Pinault, il adhère en 1938 aux étudiants communistes. Il en démissionne en 1939, à la suite du Pacte germano-soviétique, et adhère à la IVe Internationale par l’intermédiaire d’Yvan Craipeau. Il démissionne du mouvement trotskiste en 1941, par opposition à la consigne de fraternisation avec les soldats allemands.

Pendant la deuxième guerre mondiale, il est vacataire au Centre national de la recherche scientifique (CNRS, 1939-1940), puis instituteur suppléant (1941). Toujours d’après Michel Pinault, il est en 1942, réfractaire au service du travail obligatoire (STO). Il poursuit ses études et obtient une licence ès sciences en 1943 à la Faculté des sciences de Paris. Il s’engage sous l’égide du journaliste et militant catholique Marc Sangnier, dans la Ligue française des Auberges de jeunesse. Il se lie avec Andrée Fouilloux, qui fait fonction de secrétaire de Marc Sangnier. Selon le témoignage de Dedonder, recueilli par les chercheurs Jean-François Picard et Xavier Polanco, elle fut arrêtée. Raymond Dedonder contribue à l’organisation d’un réseau de soutien aux parents, aux gens emprisonnés et aux déportés et diffuse le journal clandestin Combat. Le 20 août 1944, pendant l’insurrection parisienne, occupe le siège du mouvement des Auberges de jeunesse, rue de Valois à Paris.

Après la fin du conflit, Raymond Dedonder fut le premier secrétaire du Mouvement uni des auberges de jeunesse (MUAJ). Il épouse, en novembre 1946 à Fontenay-aux-Roses (Seine, act. Hauts-de-Seine) Andrée Fouilloux, alors institutrice. En 1947-1948, le MUAJ devient le Mouvement laïque des auberges de jeunesse (MLAJ), et Dedonder le préside. Il termine son cursus universitaire par un doctorat ès sciences naturelles en 1951.

Sur le plan professionnel, embauché comme contractuel au CNRS en 1945, il participe au cabinet du directeur Frédéric Joliot et collabore à la Mission scientifique du CNRS dans les territoires occupés (Allemagne, Autriche). Attaché de recherches en 1947, chargé de recherches en 1952, maître de recherches en 1957 puis directeur de recherches en 1961 il devient ensuite directeur de recherches émérite. Tout en restant au CNRS, il rejoint des laboratoires à l’Institut national d’agronomie (1946) puis à l’Institut Pasteur (1948). De 1959 à 1965, il est chef de service à l’Institut Pasteur, directeur de l’institut de biologie moléculaire du CNRS (1970-1978), professeur à la faculté des sciences de Paris (1966-1976).

En matière politique, Dedonder rejoignit après la Libération, le parti socialiste SFIO, où il appartenait à la tendance Franc-Tireur. Il rompit du fait de ce qu’il appelait, selon Pinault, « la trahison de Guy Mollet », secrétaire général de la SFIO, assurant qu’il était en « quête d’un idéal à la fois progressiste, humaniste et libéral ». Il participa à la formation du Parti socialiste autonome, avec Édouard Depreux et Gilles Martinet, puis à sa transformation en Parti socialiste unifié. Il rejoignit le parti socialiste après le congrès d’Épinay (1971).

Son engagement principal se situait cependant dans le domaine syndical. Il était membre du Syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, alors adhérent à la fois à la Fédération de l’éducation nationale (FEN, autonome) et à la Confédération générale du travail (CGT, proche du parti communiste). Il participa à la scission qui donna naissance en mars 1956 au Syndicat national des chercheurs scientifiques. Membre du bureau élu en mars 1956, Dedonder en devint premier secrétaire en 1957 et continua d’y siéger jusqu’en 1960, représentant le syndicat à la commission administrative nationale de la FEN.

Opposé à la guerre en Algérie, Dedonder signe, en octobre 1960, un appel pour une « paix sans équivoque et sans ruse ». Au cours des évènements de mai 1968, Dedonder s’adresse au gouvernement pour réclamer la fin des menaces contre le mouvement étudiant.

Directeur scientifique du développement (1981-1982) de l’Institut Pasteur. Il en devient directeur en 1982 et jusqu’en 1988. Il contribue notamment à la défense des intérêts de l’Institut face aux scientifiques américains, à propos de la découverte du virus du SIDA.

Raymond Dedonder meurt le 5 septembre 2004 au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne). Il était âgé de 84 ans et père de trois enfants. Il avait été décoré comme officier de la Légion d’honneur en janvier 1991, commandeur de l’Ordre national du Mérite et commandeur des Palmes académiques.

Son fils aîné, Jean-Pierre Dedonder (né en 1946), docteur ès-sciences, professeur de physique nucléaire, a été président de l'université Paris-VII (1992-1997) puis recteur de l'académie de Créteil (1998-2000). Il est chevalier de la Légion d’honneur.

Raymond Dedonder, 1988, Institut Pasteur

 

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6 février 2022 7 06 /02 /février /2022 00:01

Suite de la biographie de Nguyên Thê Truyên

Après la défaite du Japon en août 1945, Hô Chi Minh s'installe à Hanoï le 25 août 1945 et, le 2 septembre, déclare sur la place Ba Dinh que le peuple du Viêt Nam s'affranchit « complètement de tout rapport colonial avec la France impérialiste ». Dans sa proclamation il reprend en grande partie les mots de la brochure Procès de la colonisation française, élaborée avec Nguyên Thê Truyên.

Selon l’historien Pierre Brocheux, il est sollicité par Hô Chi Minh pour devenir vice-président de la République démocratique du Vietnam en 1946, mais il refuse l’offre. En 1953, Le Monde, assure que c’est le portefeuille des affaires étrangères qui lui fut proposé.

Alors que le Vietminh contrôle une partie du territoire, mais que la capitale, Nguyên Thê Truyên a refusé de rejoindre le gouvernement révolutionnaire installé dans les montagnes. Il reste à Hanoï, toujours contrôlée par les autorités françaises et le gouvernement de la République du Vietnam. Des élections municipales y sont organisées en janvier 1953.

Nguyen Thé Truyen, présenté par Jean Lacouture dans Le Monde comme un ancien compagnon d'Ho Chi-Minh en France, figure sur une liste d’unification, qualifiée de nationaliste de gauche, qui comprend également le docteur Hoang Co Binh, directeur du journal, Giang Son, et Tran Hung-Dung, militant nationaliste. Leur programme comprend des élections rapides à l'Assemblée constituante afin que soit institué un régime constitutionnel, le vote des femmes et l'installation du gouvernement à Hanoï. Le scrutin permet aux nationalistes de gauche de remporter tous les sièges, sauf un. Selon Le Monde, « la personnalité de son leader Nguyên Thê Truyên a été l'une des raisons les plus fortes de ce succès. »

Reçu en mars 1953 à Saigon par Jean Letourneau, ministre français chargé des relations avec les États associés, Nguyên Thê Truyên, désigné par Le Monde comme grand vainqueur du scrutin de Hanoï, a suggéré des élections plus larges et une politique sociale plus hardie.

Lors de la division du Vietnam en deux États en 1954, Nguyên Thê Truyên rejoint le Sud-Vietnam et vit à Saïgon. Il participe à l’élection à la présidence de la République qui est organisée en février 1961. Le sortant, Ngo Dinh Diem, est réélu avec une très forte majorité, N. T. Truyên est candidat, en tant que vice-président, aux côtés de Hô Nhat Tan, praticien de médecine orientale traditionnelle. Bernard Fall voit dans Nguyên Thê Truyên « la seule figure respectable » du scrutin qu’il qualifie de « farce ». Sa liste obtient 4% des suffrages dans tout le pays, contre 7% pour l’autre opposant Ngo Dinh Diem. Le Monde commente les résultats dans la l'agglomération saïgonnaise, où la liste Hô Nhat Tan et Nguyên Thê Truyên a recueilli 150 000 voix, contre 300 000 au président. Il estime que ce résultat est significatif, car Nguyên Thê Truyên « porte un nom fameux : il fut, chacun le sait, le plus proche compagnon d'Hô Chi Minh pendant le long séjour que le fondateur du Vietminh fit à Paris entre 1917 et 1923. Ce qui donne un sens particulier à la plupart des voix qui se sont portées sur son nom. »

En mai 1961, les quatre candidats d’opposition aux élections présidentielles, Hô Nhat Tan, Nguyên Thê Truyên, Nguyen Dinh Quat et Nguyen Thanh Phuong, créent une alliance politique sous le nom de Khoi Dan Chu.

Nguyên Thê Truyên  en 1961

Après l'assassinat du président Ngo Dinh Diem, Nguyên Thê Truyên est reçu en février 1964 par le général Nguyen Khanh, président du conseil militaire révolutionnaire vietnamien, qui a pris le pouvoir au Sud-Vietnam. Il est de nouveau candidat à la vice-présidence en septembre 1967 au côté de Nguyen Hoa Hiep. Ils recueillent 160 790 voix, soit 3,5% des 4 868 266 suffrages exprimés pour 5 853 251 inscrits. Le général Nguyễn Văn Thiệu, qui avait pris le pouvoir en 1965, est élu.

Malade, Nguyên Thê Truyên meurt le 19 septembre 1969 à Saïgon. Âgé de 71 ans, il est inhumé au cimetière du Cong Phan (Go Vap). Il était père de quatre enfants, les trois premiers étant nés en France en 1923, 1925 et 1927, le dernier étant natif de Nam Dinh en 1931 : Christiane Nguyen Trung Trac, Niquette Nguyen Trung Nhi, Claude Nguyen Quoc Tuan et Jean Nguyen Le Hao.

Le poète Vu Hoang Chuong, lui rend hommage par un poème qu’il publie après sa mort en 1969.

Fin

 

 

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4 février 2022 5 04 /02 /février /2022 00:01

Suite de la biographie de Nguyên Thê Truyên

Résidant à Nam-Dinh, Nguyên Thê Truyên demeure rue de Saïgon et exerce son métier de chimiste. Il est toujours en bute aux autorités française. Le résident supérieur au Tonkin a fait ordonner la saisie conservatoire des rizières de sa famille en janvier 1933. Le prétexte est une dette de 1 000 piastres, mais la valeur des propriétés est estimée à plus de 50 000 piastres. Mais le Conseil du Contentieux se déclare incompétent en janvier 1933. Le même conseil rejette, en novembre la même année, une requête de Nguyên Thê Truyên pour qu’on lui délivre de son casier judiciaire et que cesse la confiscation de son certificat de moralité.

Séjournant de nouveau à Paris en 1934, Nguyên Thê Truyên devient une cible pour les communistes. Le journal Vô Sản (Le Prolétaire, 1934/06), publié par le PCF, le qualifie de « traître qui fréquente les flics, les fascistes ».

Le Conseil d’État examine, en appel, la plainte de N. T. Truyên au sujet de la délivrance d’un bulletin de casier judiciaire et d’un certificat de bonnes vie et mœurs. Il rejette sa requête, estimant qu’elle relève de la relation entre la République française et l’administration indigène et non du droit administratif français, même si un fonctionnaire français est mis en cause. Comme plusieurs autres revues juridiques, la Revue générale de droit international public critique en 1938 les conclusions de l’arrêt.

Pendant son séjour en France, Nguyên Thê Truyên participe à la constitution du Rassemblement Colonial, déclaré à Paris en avril 1937 et basé rue Monge (5e arr.). Il regroupe une douzaine d’organisations politiques et d’associations, comme le Parti du Peuple Algérien, la Ligue de Défense de la Race Nègre ou le Rassemblement Indochinois, dont N. T. Truyên est le délégué. Le comité directeur provisoire comprend l’algérien Messali Hadj, publiciste, le martiniquais Raoul Cénac-Thaly, professeur agrégé, le malgache Ramananjato, comptable et N. T. Truyên, qui assurent de manière tournante la présidence. Le sénégalais Emil Faure, ingénieur conseil est secrétaire général et la guadeloupéenne Melle Toubland, chirurgienne-dentiste, est trésorière.

En septembre 1937, une députation du Rassemblement colonial, dont fait partie Nguyên Thê Truyên est reçue à l’Hôtel Matignon, pour rencontrer William Bertrand, sous-secrétaire d’État à la Présidence du Conseil et l’entretenir « des graves évènements d’Indochine et d’Extrême-Orient ». N. T. Truyên demande l’amnistie pour les victimes de la répression, soulignant qu’ils sont accusés de complots contre la Sûreté de l’État, ce qu’il qualifie « d’accusations vagues et monotones ». Il souligne que des « jeunes gens d’origine bourgeoise, revenus de Paris où ils s’étaient initiés à la vie militante, sont jetés en prison pour des articles de journaux, souvent inspirés et même reproduit des écrits publiés dans des grands quotidiens de Paris ». Il déplore que « de pauvres coolies en haillons, des ouvriers harassés, des employés, des femmes, des enfants, travaillant dans des conditions déplorables, touchant un salaire dérisoire, sont incriminés parce qu’ils ont fait la grève, dans l’ordre et la discipline pour améliorer leur sort. Des paysans affamés, des petits commerçants ruinés, des artisans grevés de patentes sont emprisonnés pour avoir réclamé la suppression des impôts archaïques ou des taxes impopulaires ». N. T. Truyên réclame ensuite des libertés politiques et syndicales, voulant notamment l’application de la loi française du 28 juillet 1881 sur la liberté de la presse et le droit d’association, y compris pour les syndicats. Enfin, N. T. Truyên soutient l’idée d’organiser un Congrès National des Indochinois.

C’est lui qui conduit la délégation reçue en février 1938 par Théodore Steeg, ministre des colonies et ancien président du conseil. Elle évoque notamment le point de vue des indigènes devant les revendications coloniales de l'Allemagne, et les répercussions de la guerre sino-japonaise en Indochine.

Dans le courant de cette année 1938, Nguyên Thê Truyên retourne au Vietnam. Il publie un long article en octobre, dans L'Effort Indochinois sur « Phan-Van-Truong et son chef d’œuvre: Le droit pénal à travers l’ancienne législation chinoise », en hommage à un avocat, cofondateur de la Fraternité des compatriotes en 1914.

Do Duc Ho, ancien secrétaire de l'Association générale des étudiants indochinois, fait part d’une conversation qu’il a eue en septembre 1938 avec Nguyên Thê Truyên. Selon ce dernier, le gouverneur général de l’Indochine, Jules Brévié « entend se servir du parti communiste annamite pour administrer à la population la preuve de la supériorité de la démocratie-impérialiste française sur le fascisme agresseur nippon. Ses manifestations de sympathie pour la Chine expriment une solidarité qui doit émouvoir les indigènes et leur faire oublier que M. Brévié est le représentant de l'impérialisme français. Le parti communiste annamite est là pour servir d'interprète à M. le Gouverneur général. »

Après le début de la deuxième guerre mondiale, Nguyên Thê Truyên et son frère Nguyên Thê Song sont arrêtés en septembre 1939 et envoyés à la prison de Lang Son, au centre du Tonkin, soupçonnés de sympathie pour les Japonais. Madeleine Latour, qui avait soutenu l’action de Nguyên Thê Truyên avant même leur mariage et l’avait accompagné en Indochine, meurt en 1940. Elle était née en septembre 1890 à Paris (12e arr.) – et non pas en 1898 comme plusieurs sources le mentionnent. Enterrée au cimetière européen de Dalat, ses cendres ont été transférées dans la crypte de l'église Saint-Nicolas.

Les deux frères sont exilés en 1941, en compagnie de neuf communistes, sur l’île malgache de Nosy Lava. Ils ne se mêlent pas aux détenus communistes, espérant manifestement une occupation de Madagascar par le Japon. Ils sont libérés en 1946 et retournent à Saïgon.

À suivre

 

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25 janvier 2022 2 25 /01 /janvier /2022 00:01

Roger Philippe Charles Toupet de Klairwal naît le 18 avril 1922 à Paris (6e arr.).

Pendant la deuxième guerre mondiale, Roger Toupet de Klairwal s’engage dans les forces de la France Libre en Tunisie en mai 1943. Il rejoint la deuxième division française libre (2e DFL) qui sera transformée, en juillet 1943, en deuxième division blindée. Elle comporte environ 3 000 hommes sous les ordres du général Philippe Leclerc de Hauteclocque. Il est combat au sein du 501e régiment de chars de combat.

En août 1944, Roger Toupet de Klairwal fait partie de l’équipage du char Harstadt qui débarque en Normandie. C’est un blindé de type Sherman M4A2, commandé par le sergent Alfred de Schamphelaere. Il sera détruit le 31 octobre 1944 à Brouville, en Meurthe-et-Moselle. Il est nommé caporal.

Marié avec Christiane Lefranc, Roger Toupet de Klairwal vivait à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), dans le quartier du Centre, quai du Barrage. Il était cadre.

Roger Toupet de Klairwal meurt le 10 mars 2004 à Créteil (Val-de-Marne). Il est inhumé à Joinville où il résidait toujours.

Il avait été décoré en février 1960 de la Médaille militaire et fait chevalier de la Légion d’honneur en mai 1993 pour son activité au cours du conflit mondial de 1939-1945.

Un char Sherman de la 2e DB

 

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