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1 octobre 2021 5 01 /10 /octobre /2021 00:01

Berthe Quéru naît le 7 mai 1878 à Bry-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille de Catherine Fruyss, couturière, et de son époux, Louis André Quéru, jardinier.

Après la première guerre mondiale, Berthe Quéru vit dans la commune de Joinville-le-Pont où elle réside d’abord avenue Joyeuse (quartier de Palissy) puis avenue Oudinot (quartier de Polangis). Ces deux quartiers sur la rive gauche de la Marne ont connu une rapide expansion démographique et leur équipement en services publics devient une nécessité.

Déjà, en 1907, le conseil général de la Seine avait émis le vœu qu’un bureau de poste soit créé « à la Fourchette, entre Joinville et Champigny » et, lors des élections municipales de mai 1908, la liste socialiste évolutionniste demandait la création d’un bureau de poste route de la Brie (act. avenue Galliéni). Un arrêté préfectoral de novembre 1919, a autorisé la création d'une recette succursale auquel est affecté un personnel de deux dames employées.

Installé rue du Parc, le bureau de poste auxiliaire a pour responsable Mme Quéru. Le receveur de Joinville, M. Lismon Tamisier, en assure la supervision.

L’embauche de Berthe Quéru provoque une polémique dans la presse locale. L’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes, opposé au maire radical dissident, Henri Vel-Durand, s’étonne dans une tribune libre du 15 décembre 1922 signée « Pipe-Lait » que des « femmes non veuves » ont eu des emplois, citant Mme Quéru, Mme Boulard, tenancière de la baignade l’été et cuisinière aux écoles de Polangis l’hiver ainsi que Mlle Graillat, employée de mairie et fille d’un conseiller municipal. Cependant, un article publié la semaine suivante donne acte à Mmes Boulard et Quéru qu’elles sont seules et ont des revenus modestes. Enfin, le journal précise que cette dernière a quitté son poste.

Le bureau auxiliaire de l’avenue du Parc est remplacé, en mars 1923, par un bureau de plein exercice, situé avenue Galliéni. Une receveuse est désignée à sa tête, Marguerite Bonnal.

En octobre 1922 à Paris (13e arr.), Berthe Quéru a épousé Émile Eugène Pierre, employé de commerce puis expéditeur, originaire des Ardennes et vivant à Paris. sa date de décès n’est pas connue.

L'immeuble du 2, avenue du Parc, ancien bureau de Poste auxiliaire à Joinville-le-Pont

 

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29 septembre 2021 3 29 /09 /septembre /2021 00:01

François Alphonse Renom naît le 11 mars 1881 à Buxières-sous-Montaigut (Puy-de-Dôme). Il est le fils de Marie Berthon et son mari Antoine Renom, maçon qui vivent au village des Crouzillons.

Recruté comme agent surnuméraire des Postes à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) en 1899, il quitte le département à la fin de la même année pour rejoindre, dans le même grade, le bureau de Clamecy (Nièvre).

Il réalise son service militaire en tant que sapeur télégraphiste au 5e régiment de génie entre novembre 1902 et octobre 1905. L’année suivante, il est nommé commis titulaire et va travailler dans plusieurs bureaux de Paris puis, en 1909, à Ablon (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne). C’est à Paris (7e arr.) que François Alphonse Renom épouse Louise Augusta Gaillard, originaire de Haute-Savoie.

Pendant la première guerre mondiale, Renom est d’abord remobilisé dans le génie, remis à disposition de l’administration des PTT en janvier 1916, reversé dans le génie militaire en juin 1917 puis démobilisé en février 1919.

Nommé receveur, François Alphonse Renom rejoint Ardes-sur-Couze (act. Ardes, Puy-de-Dôme) en 1920. Il est promu en décembre 1923 dans la même fonction au bureau de Lamastre (Ardèche). Ensuite, il rejoint Dun-sur-Auron (Cher) en mai 1932. De retour en région parisienne, il devient receveur principal à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), prenant la succession d’Henri Eymas, parti en retraite. Le bureau communal vient d’être scindé avec la création d’un deuxième bureau desservant les quartiers de Palissy et Polangis, confié à une receveuse, Marguerite Bonnal.

Avec plusieurs personnalités municipales, Renom fait partie des donateurs qui dotent le vestiaire municipal, constitué en décembre 1935 pour apporter une aide sociale dans la commune de Joinville. Il y est toujours en 1938.

François Alphonse Renom meurt le 27 février 1963 à Antony (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il était âgé de 81 ans et père de deux filles, dont la cadette, Marthe, mourut au même endroit en 2020 à l’âge de 102 ans.

Bureau de poste de la rue de Paris à Joinville-le-Pont

 

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27 septembre 2021 1 27 /09 /septembre /2021 00:01

Pierre Eymas naît le 25 décembre 1874 à Campugnan (Gironde) ; il se fera ensuite appeler Henri. Il est le fils Marguerite Élie et de son époux, Jean Eymas ; ses parents sont cultivateurs dans le village de Sabaron.

En 1895, Henri Eymas est recruté par l’administration des Postes comme commis surnuméraire et affecté au bureau de Blaye (Gironde).

Ajourné en 1895 pour faiblesse, il est finalement déclaré bon pour le service militaire en 1896 et part, en novembre au sein du 2e régiment de génie pour une campagne de deux ans en Algérie. À son retour en octobre 1898, il est affecté au bureau de Montargis (Loiret), où il devient commis titulaire. Peut-être est-ce lors de son séjour sur les bords de Loire qu’il rencontre Marie, originaire d’Ouzouer-sur-Loire (Loiret), présentée ensuite comme son épouse.

Rejoignant la région parisienne, Henri Eymas devient en 1903 commis à la Poste centrale de Paris. Il est probablement mobilisé pendant la première guerre mondiale avec une affectation spéciale auprès des Postes.

Après le conflit, il est nommé contrôleur à Paris en 1920 puis contrôleur principal, dans le 16e arrondissement, en 1927. C’est peut-être son expérience du contrôle qui lui vaut d’être désigné comme receveur du bureau de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). En effet, le receveur titulaire, Paul Mourlam, puise depuis 1926 dans la caisse du bureau pour jouer aux courses ; il est arrêté en septembre 1928 après la découverte d’un trou de 300 000 francs dans sa comptabilité.

Le vieux bureau de Poste du quai du Barrage (anc. quai Beaubourg), jugé depuis longtemps trop petit, est remplacé en août 1930 par un nouvel hôtel des Postes situé en face de la mairie, rue de Paris. En 1931, M. Eymas est un des lauréats du concours lancé par le Touring-Club de France destiné à récompenser les receveurs « qui se sont distingués par l'excellente tenue des bureaux dont ils ont la direction. »

Des cambrioleurs s’attaquent, de nuit en novembre 1932, au nouvel établissement. Les deux coffres installés dans le bureau du receveur vont cependant résister à leurs trois heures de tentative au chalumeau et les voleurs repartent, juste avant l’arrivée de la police, avec un butin de dix-neuf sous (moins d’un franc) et quelques timbres.

Parallèlement à son activité professionnelle, Henri Eymas est percepteur de l’association Amicale des PTT, société de secours mutuels. Il prend sa retraite en juillet 1934 et est alors remplacé par François Alphonse Renom.

Pierre Eymas meurt le 24 décembre 1955 à Joinville-le-Pont, veille de ses 81 ans. il était titulaire de la médaille de bronze de la mutualité depuis septembre 1932. Peut-être a-t-il eu un fils.

 

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25 septembre 2021 6 25 /09 /septembre /2021 00:01

Marie Alexandrine Troussard naît le 29 octobre 1851 à Montmartre (act. Paris 18e arr.). Elle est la fille de Marie Alexandrine Paris et de Jean Mathurin Troussard.

Devenue employée des Postes et télégraphe en 1876, elle est receveuse de bureaux de poste de petite dimension, d’abord à Roissy (peut-être Roissy-en-France, Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise ou Roissy-en-Brie, Seine-et-Marne), où elle est signalée en 1883, puis à Gonesse, en 1888.

Elle épouse à Paris (4e arr.) en août 1888 Alfred Henri Girod, instituteur à Alfortville (Seine, act. Val-de-Marne). En 1896, Marie Alexandrine Girod devient la troisième femme d’affilée à diriger le bureau de poste de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle prend la succession d’Antonine de La Chassaigne de Sereys, veuve Potrolot de Grillon, épouse Broutta, qui le dirigeait depuis 1865.

Un sac de dépêches à destination du bureau de Saint-Mandé ayant été repêché à Joinville dans la Marne, en novembre 1900, Mme Girod est entendue à titre de renseignements par le commissaire de police.

Une sanction est prise en 1903 à l’encontre de Mme Girod qui est d’abord mutée à Rosny-sous-Bois (Seine, act. Seine-Saint-Denis) en octobre puis rétrogradée comme dame employée à la direction de la Caisse nationale d’épargne, officiellement « sur sa demande ». Sa situation est évoquée, en mars 1906, à la Chambre des députés par Gustave Rouanet, journaliste et député socialiste SFIO de Paris. Il interpelle le sous-secrétaire d’État aux Postes et télégraphe, Alexandre Bérard sur sa situation : « Mme G..., receveuse des postes à Joinville-le-Pont, a été déchue de son emploi sans même passer au conseil de discipline, sans avoir eu connaissance du rapport et des dénonciations qui ont provoqué sa rétrogradation. »

L'Union des dames de la Poste reprend l’interpellation, souhaitant que le personnel soit désormais représenté au sein des conseils de discipline et qu’il soit permis aux agents, lorsqu'ils sont l’objet d’une accusation, à se disculper devant le conseil de discipline.

En octobre 1906, Marie Alexandrine Girod se voit accorder une retraite anticipée pour « infirmités. »

Probablement est-ce son mari qui, tout en continuant son métier d’instituteur, adhère en 1906 à la Société Botanique de France, y présente en novembre un Essai de vulgarisation de la botanique, devient membre fondateur de la Société des amis de l'arbre et édite un ouvrage sur Les Arbres. Il est décoré comme chevalier du Mérite agricole en février 1913.

Lors du mariage de leur fils, en septembre 1915, les époux Girod vivent à Choisy-le-Roi (Seine, act. Val-de-Marne). Lui est âgé de 59 ans et elle de 64. L’unique enfant du couple, Marcel Louis Girod, rédacteur à l’Agence Havas (act. Agence France-Presse, AFP), est adjudant dans l’infanterie lorsqu’il meurt de blessures de guerre à l’hôpital de Beauvais (Oise) en avril 1918.

La date de décès de Marie Alexandrine Girod n’est pas connue.

Photo du bureau de poste de Joinville vers 1900, avec deux facteurs, trois employés aux fenêtres et probablement Mme Girod sur le trottoir

 

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23 septembre 2021 4 23 /09 /septembre /2021 00:01

Marie Marguerite Angèle Pagès naît le 8 janvier 1877 à Uchaud (Gard). Elle est la fille de Marie Adèle Balmayer et de Jean Antoine Pagès.

En novembre 1896 à Anduze (Gard), elle épouse Julien Bonnal, employé des Postes. Ils rejoignent la région parisienne où Julien Bonnal travaille au service du télégraphe, tandis que Marguerite Bonnal est d’abord employée au bureau Paris central à partir de 1898 puis, en 1906, à la direction de la Caisse nationale d’épargne.

Elle est nommée en mai receveuse du bureau de Moisselles (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise), village de 700 habitants puis en août 1909, elle est transférée au bureau Sarcelles (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise), commune de près de 2 800 habitants. Elle y reste jusqu’en 1923.

En décembre 1923, Marguerite Bonnal est nommée receveuse du nouveau bureau de poste créé pour Polangis et Palissy à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Les deux quartiers sur la rive gauche de la Marne ont connu un rapide développement et comptent, en 1926 près de 6 000 habitants, soit plus de la moitié des résidents communaux. Le bureau est fréquenté également par une partie des habitants de Champigny, le territoire de Polangis étant partagé entre les deux villes.

La création du bureau, décidée en 1919, avait été déclarée d'utilité publique en mars 1923. Il est installé au 48, avenue Galliéni, où réside également la receveuse et sa famille. Le journal L'Ère nouvelle critique, en mai 1924, qui remarque que le terrain était propriété de Félix Soulié (1858-1934), négociant en tissus, également président du comité d’Union républicaine de Joinville-le-Pont, l’organisation qui regroupe l’essentiel de la droite républicaine dans la commune, dont les amis du maire, Henri Vel-Durand.

En 1936, Mme Bonnal est toujours receveuse du bureau de Polangis Palissy, mais son mari, devenu contrôleur des Postes, avait pris sa retraite en octobre 1933.

Marguerite Bonnal meurt le 22 juillet 1970 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Elle était âgée de 93 ans et mère de deux enfants.

Le bureau de poste de Polangis Palissy, à gauche

 

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9 juillet 2021 5 09 /07 /juillet /2021 00:01

Suite de la biographie d’Édouard Alfred Fontaine

Après la fin de l’occupation allemande, en septembre 1871, la commune de Joinville doit reconstruire ses bâtiments et ouvrages d’art endommagés. Le pont de Joinville avait dû en outre faire face aux grandes inondations de 1872-1873. Les trois arches détruites sont remplacées par deux arches de 25 mètres d'ouverture. Les parapets sont en fonte ouvrée et leurs extrémités en pierre de taille. Il est inauguré en août 1873.

La crue de la Marne de décembre 1872 va nécessiter d’apporter une assistance à 520 personnes, sur les 2 380 habitants de la commune soit plus d’un sur cinq. 117 maisons sont inondées. C’est une des plus considérables inondations avant celle de 1910. Les forges de Saint-Maur, situées sur le canal, à proximité de Saint-Maurice, sont arrêtées et leurs cent quarante ouvriers sont au chômage.

Le quotidien Le Figaro décide de lancer une souscription pour les inondés du département de la Seine. Étant une ces communes les plus touchées, Joinville figure parmi les premiers bénéficiaires des subsides récoltés. Les interlocuteurs du comité de répartition des fonds créé par la direction du journal a pour interlocuteurs Louis Ferdinand Rousseau, adjoint au maire et futur maire de Joinville, et surtout M. Fontaine. La première aide qui lui est versée est de 2 000 francs, ce qui lui permet de fournir cinq jours de vivres à 400 personnes. Plusieurs secours particuliers pour des cas de détresse s’y ajoutent.

Louis Ferdinand Rousseau, le maire sortant de tendance bonapartiste, est battu lors des élections municipales de janvier 1878. Il est remplacé par Gabriel Pinson, républicain modéré, qui est élu en même temps que plusieurs conseillers municipaux de tendance plus avancée, comme Alphonse Demeestère. Édouard Alfred Fontaine reste à son poste.

Alors que la France vit toujours sous le régime du concordat avec l’église catholique, c’est le prêtre de la paroisse de Joinville qui est chargé des pompes funèbres. En 1881, c’est l’abbé Georges Moreau qui assure le ministère. Le maire et deux représentants du conseil municipal siègent, à côté de représentants de l’évêché de Paris, au sein du conseil de fabrique, en charge de la gestion des finances paroissiales. Plusieurs élus trouvaient que les recettes étaient maigres. Ils demandent à Fontaine de faire un contrôle des comptes. Il établit qu’il manquait à l’appel 1 200 francs. Le curé répondit qu’il avait mis cette somme dans sa poche, « ainsi que ça se fait toujours ». Il refusa de reverser les fonds ; l’archevêque de Paris assura qu’il n’avait fait que « suivre un usage ancien commun aux paroisses suburbaines ». En conséquence de ce refus, la municipalité décida de supprimer l’indemnité de logement versée au prêtre, qui ne disposait pas d’un presbytère. Dans un souci d’apaisement, l’archevêque nomma, en juin 1882, l'abbé Moreau aumônier de l'hôpital militaire Beaujon à Paris. Le journal radical-socialiste très anticlérical Voix des communes se félicita que l’enquête confiée par le conseil municipal ait abouti « grâce au zèle intelligent d’un employé comme nous en souhaiterions à toutes les mairies, M. Fontaine. »

Le successeur de l’abbé Moreau, Ernest Jouin, décida de mener une guérilla juridique contre la municipalité, à partir de cet incident et de plusieurs autres. Il devint un farouche adversaire des francs-maçons et mena une activité éditoriale importante pour dénoncer leur rôle.

La famille Fontaine va connaître un drame en décembre 1881. Le fils aîné du secrétaire de mairie, Henri, alors âgé de 14 ans, tombe alors qu’il montait ou descendait (selon les versions de la presse) d’un train en garde Joinville. Il a la jambe broyée et on doit l’amputer.

En novembre-décembre 1882, Fontaine devra faire face à une nouvelle inondation de la Marne, peut-être un peu moins considérable, mais qui touche plus d’ouvriers des forges puisque celles-ci se sont développées.

Un quiproquo va surgir en février 1886 lors de l’enterrement à Joinville d’un libre-penseur d’Antoine Roche. Une collecte est faite au cimetière, et Voix des communes indique qu’elle « est transmise par M. Fontaine au trésorier de la société de libre-pensée de Saint-Maur ». Mais le secrétaire fait rectifier l’information, assurant que le produit a été versé à la caisse des écoles communale.

Édouard Alfred Fontaine meurt le 30 juillet 1886 à Joinville, alors qu’il est toujours en poste à la mairie. Il était âgé de 47 ans et père de trois enfants. Son épouse meurt six mois plus tard et son fils aîné le mois suivant.

Fin

La mairie de Joinville vers 1880

 

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7 juillet 2021 3 07 /07 /juillet /2021 00:01

Début de la biographie d’Édouard Alfred Fontaine

Édouard Alfred Fontaine naît le 26 mars 1839 à Saint-Cyr-sur-Morin (Seine-et-Marne). Il est le fils de Françoise Eulalie Pillet et de son mari, François Hubert Fontaine, tailleur d’habits.

Orphelin de père à l’âge de quatre ans, il vit ensuite avec sa mère à Paris dans le quartier récemment annexé des Batignolles, rue Saint-Louis (act. rue Nollet, 17e arr.). Il est épicier lors de son mariage, en août 1864 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) avec Louise Julienne Hacar.

En février 1865, son commerce fait faillite. Un concordat avec les créanciers, pour sortir de la procédure, est passé en juillet la même année. La famille Fontaine rejoint d’abord Saint-Maur-des-Fossés puis ouvre un commerce d’épicerie, mais également de droguerie et de tabac, rue du Pont, dans la commune voisine de Joinville-le-Pont.

À la fin du second empire, Édouard Alfred Fontaine quitte son métier de commerçant pour devenir secrétaire général de la mairie de Joinville en 1868. Le maire est alors Auguste Courtin, conservateur. La famille Fontaine s’installe dans un logement au sein de la mairie ou immédiatement adjacent. La mairie, inaugurée en 1852, était ornée d’un buste de l’empereur Napoléon III, offert par le céramiste Jean Marie Gille.

La guerre franco-allemande va profondément affecter la commune de Joinville, et notamment le travail du secrétariat de mairie. En septembre 1870, Fontaine participe, avec les membres du conseil municipal et à une souscription en faveur de la nouvelle Société de secours aux blessés militaires (Croix-Rouge). Du fait des combats, la population de Joinville quitte la commune pour se réfugier à Paris.

La municipalité elle-même, et son secrétariat, sont installés provisoirement, en septembre, dans le 7e arrondissement de la capitale, 104, rue du Bac. En novembre, les habitants de Joinville et de Saint-Maur La Varenne qui restaient reçoivent l’ordre de quitter leurs logements. Les bureaux municipaux sont transférés 105, boulevard Voltaire, en face de la mairie du 11e arrondissement ; les archives communales sont déposées au Tribunal de commerce. En septembre, pour empêcher un éventuel passage des Allemands, le pont de Joinville, qui reliait le nouveau quartier de Palissy au centre ancien, est détruit. Selon le journaliste et écrivain Georges Grison « Une énorme pierre meulière, fut projetée jusque sur le toit de la mairie au travers duquel elle passa et vint se loger entre deux solives ». Toujours d’après Grison, le roi Guillaume de Prusse, empereur d’Allemagne, serait venu dans la mairie de Joinville lors d’une visite du champ de bataille. De très violents combats, début décembre, font environ deux mille morts sur Champigny, notamment dans la plaine du Tremblay et dans la zone de Polangis, partagée avec Joinville. Plusieurs bâtiments, comme le château du parangon, qui abritait un hôpital provisoire, sont touchés lors des bombardements.

Après l’armistice du 23 janvier 1871, les troupes allemandes d’occupation s’installent à Joinville le 31 du même mois, s’installant notamment dans le château du Parangon. Ce sont d’abord des Badois et des Wurtembergeois, remplacés par des Bavarois à partir du 11 mars. La garnison de Joinville comprenait un bataillon de chasseurs, deux compagnies du génie, un régiment de ligne et une batterie d'artillerie, stationnée au château de Polangis. À Saint-Maur, trois membres du conseil municipal venaient à tour de rôle pendant une semaine faire fonction d'officier de police et d'état civil ; il en était probablement de même à Joinville.

Mairie provisoire de Joinville-le-Pont en 1870, 104, rue du Bac à Paris

Mairie provisoire de Joinville-le-Pont en 1870, 105, boulevard Voltaire à Paris

Alors que l’insurrection de la Commune de Paris est déclenchée, la mairie de Joinville rouvre le 1er avril 1871. Plusieurs incidents sont signalés entre la population et les troupes allemandes, notamment en juillet quand un soldat frappa d’un coup de sabre un garde-barrière du chemin de fer, qui venait de descendre la barrière et lui demandait d’attendre le passage du train. D’autres altercations sont consécutives à des moqueries et injures proférées à l’égard des soldats par des parisiens venus, le dimanche, se promener le long de la Marne. Le commandant des forces d’occupation rendit le maire responsable des rixes et lui envoya un avis l’informant qu'à chaque nouvel incident, le nombre de militaires stationnés serait augmenté. L’occupation cessa le 19 septembre 1871.

À suivre

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21 juin 2021 1 21 /06 /juin /2021 00:01

Suite de la biographie d’André Biscaldi

Sur le plan politique, André Biscaldi s’affiche de manière particulièrement active en faveur du mouvement royaliste Action française. On retrouve une cinquantaine de fois mention de ses activités entre 1910 et 1938 dans le quotidien éponyme. Lors de réponses aux appels à souscription, il associe souvent dans ses réponses à souscription son épouse, sa fille (même quand elle n’a que quelques jours, puis sa compagne.

Dans les messages envoyés par André Biscaldi au journal royaliste, il y a d’abord la mémoire de son frère, Amédée, évoquée au moins treize fois jusqu’en 1936, cette dernière fois associée à celle de son second frère, Raoul. Les messages sont aussi directement politiques : en juin 1919, il écrit « pour que l’Action française vive, grandisse et assure le salut public ». En octobre 1920, il souhaite que l'Action française écrase, la presse vendue des Téry, et autres fourriers de la Social-Demokraiie et de la Finance anonyme et vagabonde », attaquant ainsi Gustave Téry, fondateur du quotidien L’Œuvre. Il appelle à « venger Marius Plateau », fondateur des Camelots du roi, assassiné en 1923 par une jeune anarchiste, Germaine Berton. Il contribue également en faveur de la veuve et des enfants d'Ernest Berger, trésorier de l'Action française et ancien adjoint de Marius Plateau, également victime en mai 1925 d’une autre anarchiste, Maria Bonnefoy. En 1929, les époux Biscaldi veulent que leur « petite Jeanine ne voie pas une sixième invasion », après celles de la France en 1792, 1814, 1815, 1871 et 1914. Il se prononce en octobre 1932 « Pour le diable Bitru », faisant écho à la polémique contre l’Action française lancée par le journaliste Eugène Gâtebois (alias Flavien Brenier). Biscaldi précise : « Trop petit Coty, ses bourriques et ses pique-assiettes », visant le parfumeur François Coty, propriétaire du quotidien L’Ami du peuple, qui a publié les articles en question.

Certains de ses messages ont une dimension interne. Ainsi, il critique les divisions internes au mouvement en février 1926 : « Ne vous égaillez pas, les gars ».

On retrouve souvent Biscaldi, avec son épouse, aux cérémonies, comme en mars 1927 pour l’anniversaire de la mort du prétendant au trône de France, le duc d'Orléans où, fréquemment le 21 janvier en mémoire de la mort de Louis XVI à l’église Saint-Germain-l’Auxerrois de Paris.

C’est probablement André Biscaldi qui, en décembre 1935 envoie son obole au nom « d’un chômeur et sa famille ». Il envoie un message de sympathie à Charles Maurras, emprisonné fin octobre 1936 pour son rôle dans l’agression qui a visé le chef du parti socialiste SFIO Léon Blum.

Bien qu’il ait résidé dans deux communes qui entourent cette ville, c’est dans la section de Joinville-le-Pont de l’Action française qu’André Biscaldi milite. Il est en nommé vice-président, lors de la constitution officielle de ladite structure, en mai 1926, au côté de Charles Pernot et d’Alfred Masse. Il sert de relais pour la transmission des contributions de cette section au moins jusqu’en 1932.

Peut-être est-ce André Biscaldi qui écrit, dans le mensuel La Réaction, qui se présente comme l’organe royaliste de la banlieue Est, un article documenté sur les élections municipales à Joinville-le-Pont, dans lequel il est pris parti en faveur d’un candidat indépendant, Claude Noizat. Le journal assure ne pas le connaître mais se félicite qu’il « se réclame de l’esprit du 6 février », évoquant les manifestations antiparlementaires de 1934, et ait « affiché des dessins vengeurs du Témoin, de Paul Iribe », dessinateur fétiche de l’extrême-droite. Noizat ne sera pas élu.

Pendant la deuxième guerre mondiale, André Biscaldi devient membre du Parti populaire français (PPF), formation d’inspiration fasciste devenue l’un des deux principaux partis collaborationnistes. Même si Jacques Doriot, son fondateur, était un ancien communiste, une grande partie des membres du PPF était issue de l'extrême-droite. Lors du congrès du PPF en 1942, sur 7 200 membres présents, 420, soit 6%, étaient des anciens de l’Action française. Peut-être est-ce Biscaldi qui organise, en octobre 1942, une rencontre du PPF pour Saint-Maur et Joinville avec comme orateur Jolivet, membre du bureau fédéral.

Avec plusieurs cadres du PPF, dont Jacques Doriot, Biscaldi se réfugie en Allemagne en août 1944, après l’avancée des troupes alliées en France. Le gouvernement nazi a concédé au PPF l'île de Mainau, sur le lac de Constance où ils annoncent la création, en janvier 1945 d’un soi-disant Comité de libération française.

Il rentre en France pour reprendre un emploi dans la compagnie d'assurances Le Soleil. Il est licencié sans indemnité en mars 1948, par arrêté du préfet de la Seine, sur la proposition du Comité régional interprofessionnel d'épuration dans les entreprises. Le motif de son licenciement est qu’il « a, par son adhésion au PPF, favorisé les desseins de l’ennemi et s’est réfugié en août 1944 en Allemagne. »

André Biscaldi meurt le 27 mai 1979 à Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle). Il était âgé de 86 ans et père d’une fille. Il avait été décoré de la Croix de guerre (1914-1918).

Fin

Une affiche de l'Action française en 1918

 

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19 juin 2021 6 19 /06 /juin /2021 00:01

Début de la biographie d’André Biscaldi

André Biscaldi naît le 11 novembre 1892 à Senlis (Oise). Il est le fils d’Ernestine Marie Zorra et de son mari Louis Biscaldi, marchand tailleur. Ses parents sont natifs du Piémont et de nationalité italienne. Ils obtiennent, en février 1894, la nationalité française pour eux-mêmes et pour leurs cinq enfants vivants.

Suivant les cours de l’École libre des frères chrétiens, André Biscaldi y obtient un prix d’honneur en août 1905. Il joue au football comme demi dans l’équipe GSP Saint-Rieul de Senlis, engagée dans le championnat de l’Oise.

Son père ayant acquis une boutique de tailleur pour hommes boulevard Saint-Germain à Paris (5e arr.), la famille vient s’installer rue du Bac.

André Biscaldi est arrêté en compagnie de deux autres camelots en décembre 1910, à tout juste 18 ans, pour avoir manifesté bruyamment dans les rues au sortir de la réunion de Paris (6e arr.) rue Saint-André-des-Arts qui a acté de la scission des organismes royalistes, parmi lesquels l’Action française prend le dessus. Il sort dans la soirée. Ces séjours en prison sont, pour les militants d’extrême-droite, des motifs de gloire en interne. Rapportant que Biscaldi avait raconté cette manifestation à la section de Senlis, le quotidien Action française écrit qu’il « a eu l'honneur d'être arrêté. »

De manière très régulière, André Biscaldi, comme toute sa famille, va participer aux appels de fonds lancés par la presse royaliste. Il en approuve les thèmes. Ainsi, en décembre 1910, il contribue, avec son frère Raoul, à la souscription « Le Juif sera vaincu » dont l’objectif est de « lutter contre la presse juive, contre la presse enjuivée, contre la presse asservie ». Il est de nouveau contributeur de l’appel « Pour la propagande du journal et contre l'or juif » en août 1913.

Biscaldi s’engage, dans les Camelots du Roi, service d’ordre et mouvement de jeunesse du groupe royaliste Action française, dont Charles Maurras est l’inspirateur. Il fait partie du groupe du 14e arrondissement de Paris. En décembre 1910, il rend compte à la section d'Action française de Senlis et du Valois de sa participation à une manifestation des Camelots du Roi et raconte qu’il « a eu l'honneur d'être arrêté. »

Le service militaire d’André Biscaldi débute en octobre 1913. Il est reste donc mobilisé dans son unité, le 171 régiment d’infanterie au début de la première guerre mondiale, en août 1914. Il passe au 35e régiment d’infanterie en septembre 1915 et est blessé, en novembre. Il est soigné à Carcassonne (Aude), à l’hôpital-auxiliaire n° 1.

Traduit devant le Conseil de guerre en décembre 1916 pour « refus d’obéissance sur un territoire en état de guerre », il se voit reconnaître des circonstances atténuantes et doit faire deux mois de prison ; après-guerre, sa condamnation est amnistiée. Transféré au 44e régiment d’infanterie puis au 135e, il est de nouveau hospitalisé à Angers (Maine-et-Loire) à quatre reprises entre mars 1917 et juin 1918, date à laquelle il est réformé pour « maladie mitrale très mauvaise ». Il a probablement été intoxiqué par des gaz de combat. En septembre 1921, une pension de 10% lui sera accordée. Il est démobilisé en décembre 1918.

Ayant séjourné à l’hôpital d’Angers (Maine-et-Loire) en 1917-1918, André Biscaldi y a rencontré Marguerite Jeanneteau, qu’il épouse sur place en novembre 1920. Ils vivent à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Godefroy de Cavaignac puis, à partir de 1924, dans la commune voisine de Saint-Maurice, avenue des Canadiens. À partir de 1931, André Biscaldi vit avec Jeanne Dupuis-Guébert, toujours à Saint-Maurice, mais dans la Grande-Rue. Cette dernière est présentée comme son amie dans le recensement de 1931, puis comme sa femme en 1936, bien qu’il n’y ait pas de trace de leur mariage. Ils élèvent la fille d’André Biscaldi et Marguerite Jeanneteau, Janine.

En matière professionnelle, André Biscaldi est géomètre topographe. Il se présente, à partir de 1924 comme métreur-vérificateur. À l’instar de son frère Raoul, et probablement avec lui, il est se déclare comme architecte en 1931. Il cesse probablement cette activité et semble avoir été chômeur en 1935. Il est ensuite contremaître pour l’entreprise de bâtiment Gillet à Paris.

À suivre

Des camelots du roi lors de la fête de Jeanne d'Arc

 

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26 mai 2021 3 26 /05 /mai /2021 00:01

Louis Jean Etienne Boullin naît le 27 décembre 1899 à Doux (Deux-Sèvres). Il est le fils de Marie Caillaud et de son mari, Emmanuel Boullin, cultivateurs.

Après avoir terminé des études secondaires avec un baccalauréat ès lettres, Louis Boullin est incorporé par anticipation sur sa classe d’âge du fait de la première guerre mondiale en avril 1918 dans le 125e régiment d’infanterie. Il devient caporal en avril 1919 puis sergent en juin de la même année. En novembre 1919, il est détaché au sein de l’école normale de gymnastique militaire de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), d’abord comme garde magasin puis au sein de l’état-major de l’établissement. Il se blesse, en mars 1921 au cours d’une partie de football en service commandé. Il est démobilisé en juin la même année. Pendant son service militaire, il a effectué deux séjours en Allemagne, dans les forces d’occupation des pays rhénans, à l’automne 1919 et au printemps 1921.

Pendant sa période à l’armée, Louis Boullin manifeste déjà un engagement politique, en souscrivant à au moins quatre reprises entre 1918 et 1920 pour soutenir le mouvement royaliste Action française. Il épouse, à Joinville, Germaine Gorain en décembre 1921 et reste dans la commune après la fin de son service.

Continuant son engagement à l’extrême-droite, Louis Boullin est un des fondateurs en 1925 de la section de Joinville-le-Pont du mouvement Action française, dont les membres étaient antérieurement attachés à un groupe à Nogent-sur-Marne ; il en est le contact public et collecte l’argent des appels aux dons. Il organise, chez ses beaux-parents, un dîner en l'honneur des jeunes partant au service militaire. Lorsque la section est définitivement constituée, en mai 1926, c’est Charles Pernot, un employé d’origine péruvienne, qui en devient le président.

Après avoir cherché, en septembre 1925, un emploi de secrétaire particulier, Louis Boullin est embauché par la compagnie des Chemins de fer du Nord en 1926. Il se remarie, en juillet 1926 à Joinville avec Hélène Henriette Carmen Rouget.

En tant que cheminot, Louis Boullin va continuer son activité au sein de la Corporation des transports, une structure affiliée à l'Union des corporations françaises (UCF), organisation que tente de mettre en place le mouvement de Charles Maurras pour renforcer sa base sociale en véhiculant l’idéologie corporatiste. Elle édite le journal Le Rail. Dans ce cadre, en mai 1926, Boullin organise le service d’ordre pour la venue du duc d'Orléans à Paris. Il présente deux des trois rapports soumis au quatrième congrès de la corporation, en janvier 1928, l’un sur les revendications des cheminots, l’autre sur les résultats de la propagande. Selon l’historien Olivier Dard, ceux-ci sont très mauvais, le nombre d’adhérents étant négligeable. La famille Boullin s’est installée à Paris (10e arr.), rue du Faubourg-Saint-Denis, à proximité de la gare du Nord. En 1936, il est chef de gare.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Louis Boullin est affecté spécial pour les chemins de fer, en tant que facteur aux écritures. Il est démobilisé en juin 1940. Il s’installe à Saint-Quentin (Aisne) où, en 1946, il est contrôleur de l'exploitation de la SNCF. Il se sépare de son épouse en septembre 1943.

Louis Jean Etienne Boullin meurt le 4 août 1976 à Gagny (Seine-Saint-Denis). Il avait eu quatre enfants, deux paires de jumeaux, de son second mariage, nés en 1933 et 1934.

 

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