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24 avril 2019 3 24 /04 /avril /2019 01:01

Eugène Frédéric Henri Doret naît le 12 mai 1873 à  Brezolles (Eure-et-Loir). Il est le fils d’Augustine Demeestère et de Désiré Prudent Léopold Doret, huissier. Son grand-père maternel, Alphonse Demeestère, est une figure du mouvement républicain de la région parisienne, et le pilier du mouvement radical-socialiste dans le canton de Charenton et la commune de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Après le décès de son père en juin 1883, la famille vient s’installer à Joinville, où ils sont élevés au domicile des grands-parents, hôteliers quai Beaubourg.

Devenu chef de bureau à la préfecture de la Seine, affecté à la mairie de Joinville à partir de 1893, Henri Doret affiche rapidement des opinions politiques radicales ; il participe ainsi en mai 1893 au comité de patronage qui promeut l'érection à Dijon d’un monument en mémoire de Pierre Joigneaux, journaliste, militant républicain et exilé sous le second empire puis député classé  à l'extrême gauche.

Mobilisé pour son service militaire en septembre 1894, il sert dans le 67e régiment d’infanterie. Il termine sa période en tant que sergent.

Succédant à Maurice Watrinet, Henri Doret devient secrétaire général de la mairie vers 1899 et le restera jusqu’en 1923. Il présente les compliments du personnel municipal au maire, Eugène Voisin, à l’occasion de son accession au grade de chevalier de la Légion d’honneur en août 1903.

En 1904, Doret est trésorier de l'association amicale des secrétaires et employés de mairie de la Seine et la représente, en août, au congrès des employés communaux de Belgique qui se tient à Ixelles. Il organise, en août 1905, le congrès des nageurs, créé par le quotidien L’Auto, qui se tient dans la salle des mariages de la mairie de Joinville.

Le mariage d’Henri Doret avec  Blanche Julia Lemoine est célébré en février 1909 à Paris (6e arr.), en présence du maire de Joinville.

Lors des grandes inondations de la Marne, en janvier 1910, Doret s’implique fortement dans l’organisation des secours.

Pendant la première guerre mondiale, Henri Doret assume des fonctions logistiques pour le compte du ministère de l’intérieur, étant probablement maintenu à son poste. Il est classé comme relevant d’un service auxiliaire en octobre 1916 pour bronchite suspecte ; même si une nouvelle commission de réforme le reclasse en service armé en mai 1917, il est maintenu dans ses fonctions.

D’abord sergent fourrier au début du conflit, Henri Doret est nommé à titre temporaire officier d’administration de 3e classe en février 1916. Il est confirmé dans ce grade en septembre 1917 puis passe en 2e classe en décembre 1918.

Parallèlement à ses fonctions administratives, Henri Doret exerce des responsabilités dans différentes associations. Il est un des initiateurs de la constitution d’une section de la société mutualiste Les Prévoyants de l’avenir en octobre 1896 et en est le comptable. Il participe à la formation d’une section des Vétérans en octobre 1899. Il est, en 1908, le trésorier de l’Association philotechnique. À partir de 1910 au moins, il est administrateur de la société de secours mutuel des sapeurs-pompiers, une des principales structures mutualistes de la commune. Il est enfin également secrétaire adjoint de la caisse des écoles en 1922.

L’appartenance à la franc-maçonnerie d’Henri Doret est critiquée par la presse d’extrême-droite, notamment le quotidien de Drumont, La Libre parole. Il est affilié à la loge Les Philanthropes Réunis, adhérente au Grand-Orient de France et fondée en 1839.

Après sa retraite en décembre 1923, Henri Doret va s’engager dans l’action politique. Il est candidat, en mai 1929, sur la liste des gauches républicaines, constituée dans le cadre du cartel des gauches et regroupant des radicaux-socialistes, des socialistes SFIO et des socialistes indépendants.

Au premier tour, Doret recueille 809 voix pour 1715 suffrages exprimés (47,2%) sur 2491 électeurs inscrits. Au second tour, il est élu, la liste remportant 22 des 27 sièges à pourvoir, face à la liste libérale et conservatrice de la municipalité sortante – qui a les 5 sièges restants – et à une liste communiste, qui s’est maintenue. Émile Briolay, radical, est élu maire avec des adjoints socialistes

En juin 1929, Doret fait partie des 5 membres du conseil qui refusent le changement de nom pour la rue du Cimetière, qui devient rue de l’Égalité.

Pour son engagement mutualiste, Henri Doret avait obtenu une mention honorable en mars 1907 puis une médaille de bronze en mars 1912. Du fait de son engagement dans les œuvres scolaires, et notamment la caisse des écoles, il a été décoré des Palmes académiques, d’abord comme officier d’académie en janvier 1905, puis comme officier de l’instruction publique en août 1922.

Henri Doret meurt le 18 juin 1930 ; son décès est transcrit sur l’état-civil de Joinville. Il était père de deux enfants. Son poste au conseil municipal reste vacant, jusqu’à une élection partielle en octobre 1934.

 

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20 avril 2019 6 20 /04 /avril /2019 01:01

Victor Doyen naît le 3 mai 1897 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Cousson et de son compagnon, Victor Doyen, maçon, qui le reconnaît.

En décembre 1919 à Joinville, Victor Doyen épouse Françoise Belbéoch, sœur de Joseph Belbéoch, qui sera militant communiste et combattant dans les rangs de la Résistance, tué lors de la bataille du pont de Joinville le 25 août 1944. Il vivait alors dans la commune voisine de Saint-Maurice.

Alors employé de commerce, après avoir été épicier en 1915, Victor Doyen est mobilisé pendant la première guerre mondiale. Il est incorporé en janvier 1916 dans le 10e bataillon de chasseurs à pied. En mai 1916, il est fait prisonnier au fort de Condé, à Chivres-Val. (Aisne). Il est interné en Allemagne à Giessen (Hesse) d’où il est libéré le 12 décembre 1918. Il est réintégré dans le 26e bataillon de chasseurs à pied et démobilisé en septembre 1919.

Après son retour à la vie civile, Victor Doyen est employé à la Compagnie des chemins de fer de l’Est ; il en est congédié en juin 1920 pour « absence illégale et prolongée. »

La famille Doyen vit après-guerre à Joinville, rue du Canal. Devenu chauffeur mécanicien, Doyen travaille dès 1921 à la Compagnie des Eaux de la Ville de Paris, située à Joinville dans le même quartier.

Lors des élections municipales de mai 1929 à Joinville, Doyen est candidat, en 17e position sur 27, sur la liste du Bloc ouvrier et paysan, soutenue par le parti communiste et conduite par Roger Bénenson, futur député.

Au premier tour de scrutin, Doyen obtient 338 voix sur 1715 suffrages exprimés (19,7%) pour 2491 inscrits. La liste communiste se maintient au second tour face à celles du cartel des gauches et à celle de la municipalité sortante, libérale et conservatrice. Elle n’obtient aucun siège et son score recule à une moyenne de 278 voix (12,5%), l’alliance entre les radicaux-socialistes et le socialistes SFIO obtenant 22 conseillers municipaux avec 1025 voix (46%) tandis que la liste de droite a 5 élus avec 929 votes (41,6%).

Lors des élections suivantes, Victor Doyen est de nouveau candidat, en 15e position sur la liste communiste, conduite par Robert Deloche, futur maire de la commune après la deuxième guerre mondiale. Il recueille au 1er tour 673 voix sur 2856 suffrages exprimés (23,5%). Il n’est pas candidat au second tour, la liste communiste ayant fusionné avec la liste socialiste SFIO.

Face à la municipalité sortante radicale-socialiste (les socialistes lui ayant retiré leur soutien) et à une liste de droite, les communistes obtiennent deux sièges sur 27, la droite conservatrice emportant tous les autres. Léon Lesestre est élu maire.

Le 4 mars 1939, Victor Doyen obtient une pension. Étant donné son âge, 42 ans, il ne s’agit pas d’une retraite, mais probablement de la suite d’un accident de travail, fréquent dans son métier - il est alors chauffeur désinfecteur, toujours pour la ville de Paris - ou des suites d’une maladie professionnelle. Il décède le mois qui suit.

Victor Doyen meurt le 6 avril 1939 à Joinville. Il avait eu deux enfants.

 

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14 avril 2019 7 14 /04 /avril /2019 01:01

Henri Fraissange naît le 17 septembre 1899 à Paris (10e arr.). Il est le fils d’Alice Juliette Martin et de son mari, Jean Albert Henri Fraissange, mécanicien. La famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1903.

C’est probablement lui qui, salarié de Weil Brothers, rue Sainte-Cécile à Paris, est signalé en tant membre adhérent mineur de l'Union des employés de commerce en décembre 1913.

Alors électricien et vivant avec ses parents, toujours à Joinville, Henri Fraissange devance son service militaire et s’engage dans l’armée, à 18 ans, en décembre 1917. Il sert dans l’artillerie puis, en 1920, dans le train ; il est brigadier-fourrier à sa démobilisation en décembre 1921 puis sera maréchal des logis dans la réserve. Après avoir participé à la campagne contre l’Allemagne pendant la première guerre mondiale, il est mobilisé au Maroc de janvier 1920 à août 1921. Il est décoré de la médaille coloniale.

Revenu à Joinville-le-Pont, où il réside avenue du Bac, dans le quartier de Polangis, Henri Fraissange est employé de commerce. Il sera ensuite comptable, puis acheteur dans la maison Bergeron à Paris (3e arr.).

En avril 1923 il épouse, à Joinville, une joinvillaise, Georgette Marie Augustine Fontaine, employée.

En mars 1933, Henri Fraissange participe, en tant que secrétaire à la création d'une société de secours mutuels, baptisée Mutuelle de l'Union fraternelle d'anciens combattants de Joinville-le-Pont. Honoré Genevay en est le président et Marius Achaintre le trésorier.

Lors des élections municipales de mai 1935, Henri Fraissange est candidat sur la liste des Gauches républicaines, conduite par le maire sortant, Georges Briolay. Elle défend le bilan de la municipalité élue en 1929, qui regroupe des radicaux-socialistes et des socialistes indépendants, le parti SFIO lui ayant retiré son soutien. La liste plaide pour l’amélioration de la vicinalité, l’installation d’un éclairage public et l’amélioration des transports. Elle veut faire pression auprès des pouvoirs publics pour la réalisation de grands travaux (élargissement du pont de Joinville, suppression du passage à niveau), revendique la création d’un fonds national de chômage et projette la fondation d’un nouveau groupe scolaire, d’une salle des fêtes et d’un stade.

Au premier tour, avec 26,8% des suffrages exprimés, la liste radicale est nettement devancée par l’Union des républicains (droite conservatrice, 32,6%) et talonnée par les communistes (23,5%), qui s’unissent au second tour avec les socialistes (12,3%). Au second tour, la droite l’emporte avec 41% et 25 sièges, la gauche réunie rassemblant 39% des votes et obtenant deux sièges, tandis que les radicaux reculent à 20%.

Fraissange a recueilli 754 voix au premier tour pour 2856 exprimées (26,4%) sur 2923 votants et 3433 inscrits. Au second tour, il a 550 voix pour 2899 exprimées (19%) sur 2924 votants.

En juin 1938, Fraissange quitte Joinville pour Chaintré, en Saône-et-Loire. Pendant la deuxième guerre mondiale, il est rappelé dans la 24e compagnie mixte du Train puis affecté spécial pour les ponts-et-chaussées du Rhône au port de Mâcon.

Après-guerre, Henri Fraissange s’installe dans l’Yonne. Il devient en 1951 maire de Cérilly, sans doute au décès du maire élu en 1947, Gabriel Mignot. Cérilly est un petit village, qui compte 91 habitants au recensement de 1954. Le mandat de Fraissange cesse lors des élections municipales de 1953.

Henri Fraissange meurt le 4 février 1966 à Cérilly. Il était âgé de 65 ans et n’avait pas d’enfant.

La mairie de Cérilly

 

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8 avril 2019 1 08 /04 /avril /2019 01:01

Henri Georges Vardinal naît le 2 décembre 1893 à Paris (10e arr.). Il est le fils de Louise Eugénie Charbonneix et de son mari, Édouard Henri Vardinal, monteur en bronze. Il exerce le même métier que son père lors de son incorporation au titre du service militaire en novembre 1913. Il vit chez ses parents qui se sont installés à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Le comportement de Vardinal pendant la première guerre mondiale, où il est téléphoniste dans le 32e régiment d’artillerie, lui vaut trois citations, à l’ordre du régiment en juillet 1916, à l’ordre du corps d'armée en janvier 1917 et à l’ordre du grand quartier général en août 1918.

Blessé une première fois d’un éclat d’obus à la tête et à l’œil en septembre 1914, Vardinal est de nouveau très gravement atteint en juillet 1918 par un éclat d’obus au bras en réparant une ligne près de la ferme de Montrambeuf, Aisne. Il est amputé du bras gauche. À ce titre, il sera pensionné puis éligible à un emploi réservé.

Ses actions valent à Vardinal de recevoir la croix de guerre avec étoile de bronze et la médaille militaire en août 1918.Il est fait chevalier de la Légion d’honneur en juillet 1933 puis officier en juin 1947.

Après-guerre, Vardinal réside toujours à Joinville-le-Pont et devient commis de serrurerie. Il épouse Juliette Eugénie Hébrard et séjourne à Nîmes (Gard) où naît sa fille Yvonne en 1927.

La famille est de retour à Joinville en 1931, demeurant avenue Jean-d’Estienne-d’Orves, dans le quartier de Polangis, mais faisant régulièrement des séjours dans le Gard.

À partir de février 1943, Vardinal est employé comme auxiliaire du ministère du travail, détaché au bureau de placement de Joinville, qui s’occupe de la gestion du chômage dans la commune. Il devient agent dans la même fonction en 1948 avant de faire valoir ses droits à la retraite en novembre 1957. Pendant l’occupation, une enquête de voisinage conduite en 1947 témoigne qu’il « n’a pas fréquenté les allemands » et « leur était très hostile. »

Son père, Édouard Vardinal, devient brièvement conseiller municipal communiste de la commune en mars 1953. Son frère Roger est cantonnier à la mairie.

Henri Georges Vardinal meurt le 1er août 1966 à Créteil, où il était hospitalisé. Il résidait toujours à Joinville et était âgé de 72 ans.

Son épouse rejoint, en 1967, sa fille qui vit aux États-Unis à Chicago, Illinois.

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22 février 2019 5 22 /02 /février /2019 00:01

Henry Vrain Charles François Lange naît le 8 mars 1896 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Clotilde Lange et de son époux Vrain Émile Léon Henri Louis Lange, ingénieur civil.

Mobilisé pendant la première guerre mondiale, Henry Lange est décoré de la Croix de guerre 1914-1918, de la Médaille militaire et de la Croix de guerre belge. En 1921, il est maréchal des logis de réserve au 33e régiment d'artillerie.

Installé à Angers, Maine-et-Loire, Henry Lange va travailler comme économe à l’hôpital, avec un statut de fonctionnaire. En mai 1921, il épouse dans cette ville Yvonne Élisabeth Marguerite Le Lagatdée.

En juin 1941, pendant la deuxième guerre mondiale, Henry Lange est contacté par Maurice Tardat, précurseur de la Résistance angevine, qui le recrute pour le réseau de renseignement de la Confrérie Notre-Dame (CND-Castille). Il y est agent de renseignement P1. Il sera homologué au titre des Forces françaises libres et des Forces françaises combattantes.

Fondée en 1940, la Confrérie Notre-Dame est un réseau de renseignements relié au Bureau central de renseignements et d'action (BCRA). Elle est dirigée par le colonel Rémy (Gilbert Renault).

Henry Lange meurt le 12 mai 1984 à Angers. Il était âgé de 88 ans. Il avait eu un enfant. Il a été décoré chevalier de la Légion d’honneur.

Henry Lange, photo CND-Castille

 

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26 décembre 2018 3 26 /12 /décembre /2018 00:01

Constant Gobert naît le 22 janvier 1860 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Henriette Busseuil et de son époux Jules Gobert, tailleur.

Il réside au moins depuis 1891 dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, rue des Corbeaux (act. avenue des Canadiens), dans le Bois de Vincennes où il exploite en 1911 des boxes à chevaux, activité liée à l’hippodrome tout proche de Vincennes. Il est mentionné avec la profession d’employé.

Lors de son mariage, en août 1903 à Saint-Maurice, le domicile mentionné est celui de sa mère, rue de la Révolution à Montreuil (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il épouse Marie Jeanne Madeleine Bour, couturière à Saint-Maurice.

À l’occasion des élections municipales de mai 1912, Gobert s’inscrit sur la liste radicale dissidente d’Ernest Mermet, qui arrive en seconde position au premier tour. Elle fait alliance avec les candidats socialistes SFIO (Lebègue, Laruelle) et les libéraux et conservateurs (Gallas, Dalbavie) pour l’emporter, au second tour, face à la majorité sortante radicale-socialiste, conduite par Émile Briolay après la retraite de l’ancien maire Eugène Voisin. Les dissidents radicaux ont 10 élus, dont Gobert, tandis que les socialistes en ont 7 et les libéraux 6. L’oncle de Constant Gobert, Stéphane Gobert, avait été conseiller municipal jusqu’à son décès en 1902.

Au sein du conseil, Constant Gobert joue un rôle politique, puisqu’il est désigné à plusieurs reprises comme électeur sénatorial.

Son âge faisant qu’il n’est pas mobilisé pendant la première guerre mondiale, Gobert fait partie de la dizaine de conseillers municipaux qui assument le travail de l’administration. Il est proche du maire, qu’il soutient lors des conflits internes avec les socialistes sur le prix du gaz en février 1916. Il se solidarise également, à la même période, avec Mermet lorsque ce dernier est attaqué, par les radicaux-socialistes, pour sa gestion d’un legs reçu au bureau de bienfaisance de la part de la société Bi-Métal. Avec onze autres élus, Gobert dénonce la « diffamation et calomnie » dont serait l’objet Mermet, affirmant « Nous sommes vos collaborateurs, vos complices ! Non seulement nous approuvons votre manière de faire, mais nous y applaudissons. »

En mai 1916, Gobert participe à une matinée artistique au service des œuvres de guerre du maire et de l’hôpital n° 5, installé dans le château du Parangon, à Joinville. Il s’occupe de la vente d’un stock de charbon aux habitants et est membre d’un comité d’action agricole, constitué pour gérer les jardins potagers créés sur les terrains mis à disposition par Chavignot, ingénieur et propriétaire du domaine de Polangis.

Gobert fait partie de la demi-douzaine d’élus qui participent aux évènements locaux, comme la Distribution des prix des écoles en 1917, la manifestation patriotique de la section locale des cheminots de Saint-Maur et Joinville en septembre 1918 ou le Noël des enfants après la fin du conflit militaire.

Le scrutin municipal de novembre 1919 voit s’affronter trois listes, les radicaux réunifiés avec des socialistes indépendants, les socialistes SFIO et les libéraux. Gobert est fidèle à Henri Vel-Durand, qui a pris la succession de Mermet pour conduire la liste d’union républicaine et sociale. Il obtient au premier tour 845 voix sur 1 694 suffrages exprimés pour 1 715 votants et 2 491 inscrits. Avec 48,9% il est à trois voix de la majorité absolue, qui lui aurait permis d’être élu, et arrive en seconde position, derrière Henri Poitevin, également conseiller sortant, des candidats de sa liste. Au second tour, Gobert arrive en tête, avec 978 votes sur 1 518 exprimés et 1 537 votants, soit 64,4%, face aux socialistes, les libéraux s’étant retirés.

Malgré son score, Gobert n’est pas désigné comme adjoint au maire. Il reste pourtant actif au sein du conseil municipal et se présente de nouveau en mai 1925 sur la liste Henri Vel-Durand, opposée cette fois aux radicaux-socialistes (qui mènent avec Émile Briolay un groupement de carte des gauches), tandis que les libéraux l’ont rejointe. Intitulée Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, la liste soutient un programme soutenant l’application « sans rigueur et sans sectarisme » des lois de laïcité, le maintien de l’octroi pour les marchandises à l’entrée de la commune et l’économie dans les dépenses budgétaires.

Gobert figure en troisième position sur la liste, qui obtient 1 080 voix en moyenne, soit 47,5% des suffrages exprimés ; tous les candidats sont élus au second tour face au cartel des gauches, après le retrait des communistes présent au premier tour.

Après le décès d’Henri Vel-Durand, c’est Stephen Durande qui prend la succession à la mairie. Il constitue une liste de concentration républicaine, comparable à celle de 1925 et orientée nettement à droite, face de nouveau au cartel des gauches d’Émile Briolay (radicaux-socialistes, socialistes SFIO et socialistes indépendants) et aux communistes conduits par Roger Bénenson.

La liste Durande arrive en tête au premier tour, Gobert obtenant le sixième score avec 919 voix pour 2 126 exprimées (43,2%) pour 2 969. Cependant, au second tour, malgré le maintien des communistes, le cartel des gauches emporte la majorité avec 22 élus, tandis que la concentration républicaine se contente de cinq sièges, dont celui de Gobert. Durande est éliminé et Briolay devient maire.

Constant Gobert meurt le 13 mai 1930 à Joinville. Il était âgé de 70 ans et résidait alors quai Beaubourg, après avoir emménagé rue du Pont après la première guerre mondiale. Il est remplacé lors d’un scrutin partiel en octobre 1934. Un hommage lui est rendu par la nouvelle municipalité après les élections municipales de mai 1935. Il avait exercé 18 ans de mandat. Il n’avait pas d’enfant. Son épouse, Jeanne, fut très active dans une association humanitaire, la société de l’Allaitement maternel.

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30 novembre 2018 5 30 /11 /novembre /2018 00:01

Désiré François Chevallier naît le 22 février 1883 à Paris (12e arr.). Il est le fils de Françoise Philomène Gallais, cuisinière et de son époux, Narcisse Désiré Chevallier, ébéniste. Ils vivent d’abord rue Moreau à Paris (12e arr.) puis rue de Rivoli et rue du Trésor (4e arr.).

Alors garçon boucher, Désiré Chevallier est appelé au service militaire en novembre 1904 dans un régiment de cuirassier. Il est nommé brigadier en septembre 1905 et renvoyé dans ses foyers en juillet 1907.

La famille s’installe en 1911, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils résident d’abord rue Vautier, dans le quartier du centre, puis avenue Ratel, sur la rive gauche de la Marne, quartier de Polangis.

La même année, en octobre, Désiré Chevallier, qui est désormais employé de commerce au Bazar de l’Hôtel-de-Ville à Paris, est condamné par le tribunal correctionnel de la Seine, à Paris, pour vol à 100 francs d’amende et quatre mois de prison avec sursis.

En 1912, Chevallier est candidat sur la liste socialiste SFIO pour les élections municipales de mai à Joinville, en compagnie de son père. La liste socialiste, conduite par Émile Lebègue et Georges Laruelle arrive en troisième position au premier tour. Elle fusionne au second tour avec la liste des radicaux dissidents d’Ernest Mermet et avec les libéraux de Jules Beauvais sur la base des résultats du premier tour. Au second tour, la coalition l’emporte face aux radicaux-socialistes de la municipalité sortante. Le nouveau conseil comprend dix radicaux dissidents, dont le maire, Mermet, sept socialistes SFIO et six libéraux. Les Chevallier père et fils ne figurent pas sur la liste du second tour.

Toujours en même temps que son père, Désiré Chevallier prend, en juin 1912, des responsabilités au sein de la section SFIO dont Fernand Grandhomme est le secrétaire. Il siège à la commission de contrôle.

Mobilisé dans l’artillerie lourde pendant la première guerre mondiale en août 1914, Désiré Chevallier est mis définitivement en congé le 5 mars 1919. Il avait été nommé maréchal des logis et venait de suivre à Joigny (Yonne) des cours de perfectionnement destinés aux sous-officiers d'artillerie en novembre 1918.

Quittant Joinville, Désiré Chevallier s’installe en 1923 à Saint-Denis (Seine, act. Seine-Saint-Denis) où il vit avenue Genin puis rue de Paris. Après avoir divorcé en mai 1925, il se remarie en novembre 1925 dans cette ville avec Armandine Louise Caille, coupeuse, native de Saint-Denis.

En 1926, Chevallier et son épouse vivent dans la commune voisine de Stains, route de Gonesse. Il travaille comme boucher en 1926, employé en 1931 et magasinier en 1936.

Désiré Chevallier meurt le 9 novembre 1937 à Stains. Il était âgé de 54 ans et père de deux enfants, un étant né de chacune de ses unions.

Stains, début 20e siècle (Wikipédia)

 

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26 novembre 2018 1 26 /11 /novembre /2018 00:01

Paulin Lucot naît le 29 mai 1853 à Blaisy-Bas (Côte-d'Or). Il est le fils de François Lucot, garde du chemin de fer, et de son épouse Jeanne Palant.

Devenu également cheminot, Lucot est piqueur de la voie au chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée à Mâcon (Saône-et-Loire) en février 1876 quand il se marie à Chagny, dans le même département, avec Françoise Maratray. Il est conducteur de travaux de la voie de chemin de fer à Verdun-sur-le-Doubs (Saône-et-Loire) en 1880.

Installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il réside quai Hector-Bisson, dans le quartier de Palissy, en 1896, Paulin Lucot a vu son activité professionnelle évoluer, puisqu’il est architecte. Il devient avant la première guerre mondiale inspecteur pour la ville de Paris (fonction mentionnée dès 1901 et qu’il exerce toujours en 1918).

Lors des élections municipales de mai 1908, Paulin Lucot est candidat sur la liste du comité socialiste évolutionniste, qui regroupe des opposants au maire Eugène Voisin et à la municipalité radicale-socialiste ainsi qu’au parti socialiste SFIO. La liste est conduite par François-Charles Provin et Eugène Hainsselin, dissident SFIO. Paulin Lucot obtient 374 suffrages au premier tour sur 1188 votants, soit 31,4%. Il n’est pas élu, le comité évolutionniste emportant un seul des 27 sièges à pourvoir pour Provin, face à un indépendant et 25 élus de soutenus par l’équipe sortante ; Eugène Voisin est reconduit au poste de maire.

En 1910, Paulin Lucot participe à l’agitation contre la municipalité conduite dans son quartier de Palissy à propos des dégâts qu’un entrepreneur occasionnerait à une voie menant au port, le chemin de Brétigny. Lucot, qui est le gérant de l’entreprise Moisson, loue un terrain à l’entrepreneur Castella, mis en cause par les riverains. Il polémique avec Louis Rey, un des leaders des radicaux-socialistes dans la ville.

En sa qualité d’architecte, Paulin Lucot est nommé membre le 25 novembre 1918 de la commission cantonale chargée de procéder à la constatation et à l'évaluation des dommages matériels résultant de faits de guerre dans les communes de Saint-Maur-des-Fossés, Créteil, Bonneuil et Joinville-le Pont. Il est alors âgé de 65 ans.

Ayant quitté Joinville vers le début des années 1920, Paulin Lucot s’installe dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne. Il devient veuf en mars et décède lui-même le 25 septembre 1930 à Champigny. Il était âgé de 77 ans.

Père de deux filles, Paulin Lucot a vu son aînée Jeanne Gabrielle (1877-1962) épouser en avril 1900 Henri Célestin Stephen Durande (1875-1951), entrepreneur de serrurerie et futur maire de Joinville (1928-1929).

Le quai Hector-Bisson où résidait Lucot

 

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16 novembre 2018 5 16 /11 /novembre /2018 00:01

Charles Alexandre Brillaux naît le 19 novembre 1827 à Champigny-en-Beauce (Loir-et-Cher). Il est le fils de Madeleine Rocheron et de son époux Jacques Brillaux, vigneron. Il épouse en septembre 1854, à Montrouge (Seine, act. Hauts-de-Seine), Joséphine Estelle Labitte. La famille s’installe, avant 1857, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il réside rue de Paris, près de la future gare, qui ouvre en septembre 1859. En 1862, ils déménagent rue du Pont.

Comme l’un de ses frères, Charles Brillaux, qui est comptable, entre dans une société ferroviaire. En 1854, il est le chef d’exploitation de la compagnie du chemin de fer de Paris à Orsay, qui a repris l’année précédente l’exploitation de deux lignes en direction de Sceaux et de la vallée de Chevreuse, partant de la barrière d'Enfer (act. pl. Denfert-Rochereau) à Paris (14e arr.). Présidée par le polytechnicien Jean Claude Arnoux, la compagnie est incluse, en 1857 dans le réseau Paris-Orléans (PO).

Parallèlement à son activité d’administrateur, Charles Brillaux va déposer plusieurs brevets en France et en Belgique. En 1858, il présente avec Damême et Chrzanowski un signal continu de sûreté pour prévenir les rencontres sur les chemins de fer, qu’il améliore l’année suivante. En 1860, il représente Maurice Laudon qui brevète un système de machine locomotive à cylindres oscillants ainsi qu’un système de couverture en ardoises ou tuiles avec tavillons (tuiles de bois).

Faisant montre d’une attention aux questions sociales, Brillaux souscrit en février 1862 pour les ouvriers de Lyon et de Saint-Étienne, en août 1864 pour venir les incendiés de Limoges et, au cours de la guerre franco-prussienne, en septembre 1870, pour la Société de secours aux blessés militaires (act. Croix-Rouge).

À cette même date, Brillaux devient membre du conseil municipal. Il sera réélu dans l’assemblée communale en 1871 et 1874, puis 1881 et 1884 et siégera successivement avec Auguste Courtin (conservateur, maire 1858-1876), Louis Ferdinand Rousseau (bonapartiste, maire 1876-1878) puis Gabriel Pinson (républicain, maire 1878-1888).

Au sein du conseil, Brillaux joue un rôle actif. En janvier 1873, il aide Rousseau, alors adjoint au maire, à établir la liste des pertes subies par les habitants victimes des inondations de la Marne, en compagnie d’un autre conseiller municipal, Alexandre Burgain, et du secrétaire général de la mairie, Fontaine. Le quotidien Le Figaro avait lancé une souscription, qui aurait permis de secourir, selon le journal, 520 personnes à Joinville, soit plus d’un cinquième de la population totale (2 380 habitants en 1872) et plusieurs milliers dans toute la région.

En janvier 1876, Brillaux est délégué du conseil municipal, en compagnie du maître de forges Alphonse Pilté, à une réunion du groupe radical du conseil municipal de Paris qui prépare les élections sénatoriales. Il siège près de Victor Hugo, candidat à ce scrutin.

Suite à la démission de Courtin en septembre 1876, Rousseau devient maire et Brillaux est élu adjoint. Toujours aux côtés de Victor Hugo, Brillaux participe à une « souscription républicaine pour les prochaines élections » législatives, lancée dans le journal des milieux économiques, Le Temps. Il ne figure pas dans le conseil municipal élu en janvier 1878, bien que la quotidien Le Siècle assure qu’il est élu.

Pendant la période où il n’a pas de mandat, Brillaux reste président de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont qu’il a fondée en décembre 1877 avec 21 participants et dont il reste responsable jusqu’à sa mort. Il est également désigné comme membre du bureau de bienfaisance communale en 1879.

Brillaux revient aux affaires municipales en 1881, le républicain Gabriel Pinson étant aux affaires avec un conseil où se retrouvent plusieurs radicaux-socialistes. Ils sont réélus en mai 1884, Brillaux figurant sur la liste républicaine du maire, qui recueille une moyenne de 310 voix, soit contre 56 à une liste qualifiée de réactionnaire par la presse radicale. Le score de Brillaux est de 339 votes.

Un conflit éclate en juillet 1884 entre la municipalité et le conseil de fabrique (administration de la paroisse catholique), à propos des sommes qui seraient indûment conservées par le curé sur les recettes des pompes funèbres. Brillaux fait partie, avec Moulinet, Martin et Carpentier, des quatre conseillers municipaux qui refusent de voter pour l’engagement des poursuites contre les gestionnaires paroissiaux.

Brillaux est sélectionné à trois reprises pour siéger dans des jurys de cour d’assises, en mars 1865, novembre 1872 puis février 1888, mais il meurt quelques jours avant cette dernière convocation. Il avait également été retenu comme candidat préfectoral pour des jurys d’expropriation en 1877 et 1886.

Charles Brillaux meurt le 24 janvier 1888 à Nice, où il séjournait à l’hôtel Beau-Rivage. Son décès est transcrit sur l’état-civil de Joinville. Il est enterré à Joinville le 29 janvier. Il avait 60 ans et siégeait depuis 18 ans au conseil municipal où il avait exercé 15 ans de mandat.

Le journaliste Henry Vaudémont, critique vis-à-vis de ses opinions politiques de droite, rend hommage dans l’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes, aux « talents d’administrateur » de Brillaux.

Il était père d’une fille, Antoinette Marie Julie Brillaux, née en 1857, qui épousa en avril 1877 à Joinville le Dr Jean Barborin, médecin et initiateur d’une liste conservatrice lors des élections municipales de mai 1892.

Un train à Joinville en 1859

 

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12 novembre 2018 1 12 /11 /novembre /2018 00:01

Robert Amand Victor Brouillon naît le 19 novembre 1890 au Havre (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime). Il est le fils de Marguerite Massé et de son époux Gustave Désiré Isidore Brouillon, négociant comme son père et son beau-père.

Le père, devenu fondé de pouvoirs à la raffinerie de sucre Say, s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue du Parc, dans le quartier de Polangis vers 1906. Il y meurt en mars 1910 et est décoré le même mois (mais à titre posthume) des Palmes académiques en tant qu’officier d’académie.

Robert Brouillon est comptable aux usines cinématographiques Pathé, à Joinville où il entre vers 1906. Son frère Marcel Brouillon (1889-1959), exerce le même métier dans l’entreprise de bois Penneret, dans la même commune. Ils résident tous deux, avec leur mère, dans la demeure familiale joinvillaise.

Pendant la première guerre mondiale, Robert Brouillon, alors maréchal des logis au 13e régiment d’artillerie, est cité à l’ordre de la division pour son comportement.

Dans la commune de Saint-Maurice, voisine de Joinville, Robert Brouillon épouse en juin 1921 Annonciade Marie Martinaggi. Il se remarie, en septembre 1927 à Vincennes, avec Victorine Amélie Dalstein.

N’ayant pas eu d’engagement politique connu, c’est probablement son frère Marcel et non Robert qui est le Brouillon candidat sur la liste de droite lors des élections municipales de Joinville en novembre 1919. L’un des deux est récompensé en tant que professeur de comptabilité, probablement dans le cadre des cours du soir de l’Association philotechnique.

Membre de la Société des amis de Vincennes (1926-1929), Robert Brouillon est également administrateur de l'œuvre des jardins ouvriers de Vincennes. Il reçoit à ce titre une médaille de bronze de la prévoyance sociale en janvier 1928.

Robert Brouillon meurt le 27 novembre 1935 à Joinville. Il était âgé de 45 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant.

Studios Pathé Joinville en 1925

 

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