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12 mai 2023 5 12 /05 /mai /2023 01:01

Marie Alexandre Lucien Routier de Bullemont naît le 28 janvier 1822 à Abbeville (Somme). Il est le fils de Josèphe Jeanny Lucie Vassel et de son mari, Alexandre Annibal Routier de Bullemont, propriétaire. Ils sont originaires du département, d’une famille de petite noblesse. Son père est agriculteur. Alexandre est le second des quinze enfants nés vivants du couple, dont quatorze, filles comme garçons, portent le prénom de Marie.

La famille s’installe en Belgique vers 1836, résidant dans la province de Liège, le Brabant puis le Luxembourg belge où Annibal Routier de Bullemont a une exploitation dans laquelle il procède à des essais de cultures nouvelles, notamment la spergule pour laquelle il est récompensé à l’exposition de Bruxelles en décembre 1848.

Installé à Paris, Lucien de Bullemont rentre comme employé à la préfecture de police de Paris en 1846, recruté par le préfet de police Alexandre-François Vivien. Il est chef de la comptabilité en 1848. En août 1848 à Paris (2e arr.), il épouse Charlotte Louise Jadin, fille d’un musicien et auteur dramatique, issue d’une famille comptant de très nombreux artistes.

Au surlendemain de l’abolition de la monarchie et de l’instauration de la deuxième République, il adhère le 27 février 1848 à la Société républicaine centrale, présidée par le dirigeant socialiste Louis-Auguste Blanqui. Ses séances se tiennent dans la salle du Conservatoire, rue Bergère. Routier de Bullemont devient un « des orateurs ordinaires du club Blanqui » selon Alphonse Lucas, auteur d’une histoire des clubs politiques pendant la révolution de 1848. Il partageait ce rôle avec Hippolyte Bonnelier et Arnoult Frémy, hommes de lettres, Alphonse Esquiros, Malapert, avocat, et Savary, ouvrier cordonnier puis employé au gaz.

Selon La Voix de la vérité, qui cite la Chronique de Paris et lui consacre un article en septembre 1850, de Bullemont « se signala dans les bureaux de la préfecture par l’activité de sa propagande socialiste ». Mais le journal assure que son engagement ne dura pas longtemps : Auguste Carlier, nouveau préfet de police, fit appel à lui, en février 1850, pour rédiger une circulaire aux commissaires de police, diffusée le 12 de ce mois, sous le titre « Le socialisme, c'est la barbarie ». L’auteur de l’article remarque que Routier de Bullemont « avait donc commencé par être tout ce qu'il y a de plus barbare avant que M. Carlier eût pris la peine de le civiliser. »

En récompense de son style, il fut nommé chef de division. Il poursuivit cet emploi sous le second Empire. Il siège, en tant que responsable de la gestion des fonds parisiens, à la commission instituée en novembre 1865 pour répartir les secours aux familles nécessiteuses atteintes par l’épidémie de choléra. Les aides furent distribuées à 3 000 familles et concernèrent 1 700 orphelins, dont 428 sans famille d’accueil.

Considéré comme bonapartiste par le quotidien La République, Routier de Bullemont remplace en septembre 1872 au secrétariat général de la préfecture de police M. Fouquier, bonapartiste également, passé au secrétariat du conseil d'État.

En septembre 1879, après une campagne du quotidien La Lanterne, il est révoqué de ses fonctions dans ce qu’un autre journal, Le Français, appellera une épuration. Quand il prit sa retraite, en 1886, La Lanterne soutient que par ce départ, « le tribunal de la Seine admettait les concussions [de Routier de Bullemont] comme prouvées. »

Ayant quitté son poste de fonctionnaire, il devint en 1979 directeur de la Compagnie parisienne de vidanges et engrais, présidée par Frédéric Lévy, ancien maire du 11e arrondissement de la capitale.

En 1881, il est directeur de la Banque de prêts à l’industrie à Paris. Il en est toujours administrateur en 1884.

Résidant à Bruxelles en 1889, il héberge Jacques Meyer, un escroc recherché par la police française, arrêté chez lui en

Ayant pris sa retraite, Lucien de Bullemont est installé à Aincreville, dans la Meuse. Il rejoint la Société des Amateurs naturalistes en juin cette année-là, qui le qualifie de « botaniste émérite » et salue « sa science approfondie des végétaux » et apprécie qu’il dispose d’un herbier de quinze mille plantes. La Société compte 71 adhérents. Lors d’une excursion en mai 1890, il est accompagné par son frère, Emmanuel Routier de Bullemont, qui réside à Bruxelles et est membre de la Société linnéenne de la capitale belge. Lors de l’assemblée générale de 1891, Lucien de Bullemont, mentionné comme « botaniste des plus expérimentés » est élu président d'honneur ; il conservera cette fonction jusqu’en 1900.

Lucien Routier de Bullemont meurt le 12 octobre 1904 à Paris (16e arr.). Il est inhumé à Charny-sur-Meuse (Meuse), où avait déjà été enterrée son épouse deux ans plus tôt. Il était officier de la Légion d’honneur depuis février 1866 après avoir été fait chevalier en 1856.

Plusieurs de ses frères jouent un rôle significatif en France, aux États-Unis et en Belgique. Joseph (1825-1898), d’abord militant républicain en France en 1848, deviendra agriculteur en Californie et membre du Sénat de cet État ; il épousa Léonide Jadin, probablement apparentée à la femme d’Alexandre. Emmanuel (1836-1913) fut membre de la Société royale de botanique de Belgique et auteur de plusieurs ouvrages. Alfred (1840-1872), natif de Belgique, a été critique d’art à Paris. Un autre de ses frères, Arthur (1830-1909) fut également responsable d’un service à la préfecture de police, tandis que le fils de ce dernier, Armand (1862-1894) a été commissaire de police.

Armoiries de la famille Routier de Bullemont

 

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4 mai 2023 4 04 /05 /mai /2023 01:01

Marie Antoine Élysée Dermigny naît le 24 novembre 1829 à Noyon (Oise). Il est le fils de Marie Anne Basilide Lagant et de son époux, Marie François Dermigny, directeur des messageries (service postal).

En 1864, Dermigny vit à Paris, passage du Bois-de-Boulogne (act. Passage Brady, 10e arr.). Il est employé à la préfecture de police. Il épouse en mars à Paris (9e arr.) Sophie Céphise Duret, originaire de l’Aisne, autre département de Picardie, dont le frère, Charles Émile, est commissaire de police du quartier Rochechouart, dont il est secrétaire. Parmi leurs témoins, on compte un autre commissaire et un officier d’infanterie, mais aussi un négociant et un homme de lettres.

Ils vivent rue de l'Échiquier (10e arr.) et passage du Jeu de Boules (11e arr.) puis rue Patrel (10e arr.). Entre 1866 et 1875, Dermigny participe à plusieurs souscriptions en faveur de personnes inondées.

En 1872, Dermigny est désigné comme officier de paix, grade le plus élevé après celui de commissaire à la Préfecture de police. Il exerce la fonction dans le quartier de la Chaussée-d'Antin en 1874. Des sources de presse ultérieures (1888) mentionnent que, vers la fin de la décennie, Dermigny aurait eu une altercation avec un de ses subordonnés, ce qui fait qu’il aurait été « en disgrâce » et envoyé dans la banlieue.

Il est effectivement affecté à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), mais avec une promotion en tant que commissaire de police. Il y est en août 1879.

Le commissariat de Joinville compte alors onze sergents de ville, un brigadier et un secrétaire. Sa circonscription inclut, outre le chef-lieu, les communes de Bry-sur-Marne, Champigny, Nogent-sur-Marne et Saint-Maur-des-Fossés, avec la particularité que les trois dernières sont nettement plus peuplées.

En août 1883, Dermigny est nommé commissaire de police du quartier de Charonne à Paris (20e arr.), situé rue d’Avron.

Il est un des acteurs d’un fait divers, qui suscite de nombreux articles dans les journaux parisiens, en octobre 1888.

En conflit avec un de ses employés, l’inspecteur Jégou, il obtient sa mutation, mais le soupçonne d’avoir « fait contre lui des rapports diffamatoires » à M. Lozé, préfet de police. Quand Jégou vient au bureau de M. Dermigny pour toucher ses appointements du mois de septembre, un vif incident éclate entre les deux hommes. L’inspecteur déposa plainte, accusant le commissaire de l’avoir frappé.

Les quotidiens eurent une lecture différente de l’évènement. Le Gaulois évoque sobrement La colère du commissaire, tandis que L'Intransigeant parle de Scandale dans un commissariat et traite Dermigny de « fou furieux ». Pour La France et Le Parti ouvrier, qui titrent Brutalités d’un commissaire de police et signalent qu’il a pris comme avocat Me Alexandre Millerand, alors député de la Seine, de tendance radicale et futur président de la République, écrivent que « La démission de ce singulier magistrat s’impose ».

Le XIXe Siècle évoque Les suites d'une tripotée, assurant que M. Jégou avait « un œil au beurre noir ». Le Petit quotidien assure qu’il n'en était pas « à son coup d’essai » tandis que La Presse le traite de récidiviste. Par contre, Le Figaro relativise : « la scène de pugilat dont on a parlé se réduit donc à bien peu de chose. »

De fait, bien que le préfet ait entendu son adversaire, M. Dermigny ne semble pas avoir été sanctionné et reste à son poste.

En décembre 1889, il passe, dans les mêmes fonctions, au quartier de Javel (15e arrondissement). Il prend sa retraite à ce poste en mars 1894, à l’âge de 64 ans.

Marie Antoine Élysée Dermigny meurt le 31 mars 1903 à Montreuil (Seine, act. Seine-Saint-Denis) où il résidait rue Alexis-Lepère. Il était âgé de 73 ans, veuf et père d’une fille, Marguerite Marie Émilie, qui épousa aussi un commissaire de police, Henri François Fouquet.

Rue de Paris, à Joinville-le-Pont

 

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20 mars 2022 7 20 /03 /mars /2022 00:01

André Firmin Élisée Lemaire naît le 16 octobre 1896 à Saint-Rémy-en-l’Eau (Oise). Il est le fils de Marie Eveline Poiret, giletière couturière, et de son époux Ernest Léon Eugène Lemaire, garde particulier du château.

Du fait de la première guerre mondiale, André Lemaire, alors marchand beurre et œufs à Saint-Rémy, est mobilisé pour ses obligations militaires de façon anticipée. Il est incorporé en avril 1915 au 2e bataillon de canonniers, où il est nommé brigadier en novembre 1916. Malade en septembre 1918, il est évacué pour un mois et demi, passe au 5e régiment de génie en décembre et est alors nommé maréchal des logis. À la fin de son service militaire en mai 1919, il est affecté aux chemins de fer du Nord, compagnie dans laquelle il travaille désormais.

Son comportement pendant le conflit lui vaut une citation à l’ordre du régiment en juin 1918 : « très bon brigadier, très brave, assure d’une façon parfaite les fonctions de brigadier de tir et fait preuve à maintes reprises durant les combats d’intelligence, de calme et de volonté. »

En octobre 1921 à Saint-Rémy, André Lemaire épouse Madeleine Lucie Dégroux, couturière giletière, originaire de Saint-Quentin (Aisne) et veuve d’un soldat mort à la guerre. Ils s’installent en 1924 à Joinville-le-Pont, dans le quartier de Palissy, quai Moisson (act. quai Gabriel-Péri). Ils reprennent une activité de crémier. Ce commerce lui vaudra des soucis avec la justice, puisqu’il est condamné, en février 1926 par la 10e chambre du tribunal civil de la Seine, à 500 francs d’amende pour tentative de tromperie sur la qualité de la marchandise. André Lemaire sera, en outre, condamné en janvier 1934 par la 10e chambre du tribunal correctionnel de Melun (Seine-et-Marne) pour blessure involontaire le mois précédent.

Après la deuxième guerre mondiale, André Lemaire est nommé le 26 septembre 1944 membre de la délégation spéciale qui administre la commune de Joinville sur proposition du Comité local de Libération. Il fait ainsi fonction de conseiller municipal. Le conseil municipal en place pendant la période d’occupation a été chassé le 25 août 1944, quand le Comité de Libération a occupé la mairie, sous la direction de Robert Deloche (communiste).

Au cours des élections municipales d’avril 1945, André Lemaire figure sur la liste d’Union républicaine et résistante, conduite par Deloche, avec l’étiquette du Front National (FN, mouvement de résistance). Il est élu en tant qu’apparenté (indépendants de gauche).

Lors des élections municipales de novembre 1947, André Lemaire est de nouveau candidat aux côtés de Deloche. La liste de ce dernier obtient une moyenne de 3 017 voix pour 6 974 suffrages exprimés (43,3%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits et a 11 sièges, dont celui de Lemaire. Elle est légèrement devancée, en suffrages, par la liste du mouvement gaulliste RPF (44%) qui bénéficie d’autant d’élus cependant. C’est le seul socialiste SFIO, qui a recueilli 6,5% des votes, qui permet à Deloche de conserver son poste de maire.

En août 1950, Lemaire, en tant qu’ancien conseiller à la Libération, fait partie des organisateurs de l’anniversaire de celle-ci.

Après la démission de Deloche, mis en cause par le parti communiste pour son comportement personnel, le conseil municipal élit Amélie Trayaud comme maire en février 1953. Elle cesse son mandat en avril. Lors des élections municipales, la coalition des listes de droite et du centre permet à Georges Defert (RGR, droite) de devenir maire. Lemaire n’est pas réélu.

André Lemaire meurt le 22 mai 1964 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il était âgé de 67 ans, résidait probablement toujours à Joinville et était père de deux enfants. Il avait été décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze pour son comportement pendant la première guerre mondiale.

La plage de Joinville-le-Pont

 

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13 janvier 2022 4 13 /01 /janvier /2022 00:01

Émile Louis Marescaux naît le 18 février 1869 à Marquette-lez-Lille (Nord). Il est le fils de Louise Victorine Flament et de Charles Louis Marescaux, ferblantier.

Alors employé de commerce et résidant à Amiens (Somme), il devance en novembre 1888 le service militaire en s’engageant pour trois ans dans l’armée. Il rejoint le 40e régiment d’infanterie où il devient caporal en octobre 1889 puis sergent en décembre 1890. Il est affecté, en juillet 1891, à la 15e section de secrétaires d’état-major et de recrutement.

Il réside à Marseille en 1892 puis revient à Lille l’année suivante. Il épouse en décembre 1893 à Mende (Lozère) Augustine Marie Dupeyron, giletière. Ils s’installent à Paris, d’abord rue Lappe puis dans une voie adjacente, rue de la Roquette (11e arr.).

En août 1901 est formée la société en nom collectif Delort et Marescaux, installée rue de la Roquette. Elle a une durée de neuf ans et un capital de huit mille francs. Elle est spécialisée dans la ferronnerie d’art et produit également des pièces pour les couvreurs, notamment des châssis pour toiture. Son associé est Abel Delort, également forgeron et ajusteur. Ultérieurement l’entreprise prendra exclusivement le nom de Marescaux, même si Delort continuera d’y travailler.

Le Comité républicain radical et radical-socialiste du quartier de la Roquette élit, en juin 1909, Marescaux en tant que vice-président de sa commission exécutive. Clémencet est président.

La famille Marescaux s’installe ensuite à Joinville, où vit également Delort. Elle réside en 1911 quai Moisson, dans le quartier de Palissy.

Outre son magasin de la rue de la Roquette, l’entreprise ouvre une usine quai de la Marne à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle compte plusieurs dizaines d’ouvriers, et dix-neuf d’entre eux trouveront la mort au cours de la première guerre mondiale. Pendant la durée du conflit, Marescaux produit pour les besoins de l’armée et des soldats mobilisés lui sont affectés, dont Delort, Marius Alphonse Levaltier ou Antoine Duranthon. Elle embauche aussi des femmes.

Pendant la guerre, Marescaux fait partie des souscripteurs de la collecte humanitaire organisée en décembre 1917 à Joinville. Il sera imposé après la fin du conflit pour les bénéfices qu’il a faits à la faveur des marchés militaires.

Après-guerre, l’activité se réduit en 1918 et l’usine de Joinville se sépare d’une partie de son personnel, en particulier des femmes. Cependant, en 1924, Marescaux investit dans de nouvelles machines de découpage, matriçage, forgeage, laminage et emboutissage de métaux à froid et à chaud. Son associé, Abel Delort, a été condamné en septembre 1923 à cinq ans de prison pour avoir tenté de tuer son père.

L’entreprise Émile Marescaux, basée rue de la Roquette, est mise en liquidation judiciaire en avril 1925. Cependant, l’usine de Joinville poursuit son activité. Elle est touchée par les inondations de la Marne en janvier 1926.

Cette année-là, Marescaux, qui a 57 ans, paraît avoir quitté Joinville. La date de son décès n’est pas connue. Il ne semble pas avoir eu d’enfants.

 

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19 juin 2021 6 19 /06 /juin /2021 00:01

Début de la biographie d’André Biscaldi

André Biscaldi naît le 11 novembre 1892 à Senlis (Oise). Il est le fils d’Ernestine Marie Zorra et de son mari Louis Biscaldi, marchand tailleur. Ses parents sont natifs du Piémont et de nationalité italienne. Ils obtiennent, en février 1894, la nationalité française pour eux-mêmes et pour leurs cinq enfants vivants.

Suivant les cours de l’École libre des frères chrétiens, André Biscaldi y obtient un prix d’honneur en août 1905. Il joue au football comme demi dans l’équipe GSP Saint-Rieul de Senlis, engagée dans le championnat de l’Oise.

Son père ayant acquis une boutique de tailleur pour hommes boulevard Saint-Germain à Paris (5e arr.), la famille vient s’installer rue du Bac.

André Biscaldi est arrêté en compagnie de deux autres camelots en décembre 1910, à tout juste 18 ans, pour avoir manifesté bruyamment dans les rues au sortir de la réunion de Paris (6e arr.) rue Saint-André-des-Arts qui a acté de la scission des organismes royalistes, parmi lesquels l’Action française prend le dessus. Il sort dans la soirée. Ces séjours en prison sont, pour les militants d’extrême-droite, des motifs de gloire en interne. Rapportant que Biscaldi avait raconté cette manifestation à la section de Senlis, le quotidien Action française écrit qu’il « a eu l'honneur d'être arrêté. »

De manière très régulière, André Biscaldi, comme toute sa famille, va participer aux appels de fonds lancés par la presse royaliste. Il en approuve les thèmes. Ainsi, en décembre 1910, il contribue, avec son frère Raoul, à la souscription « Le Juif sera vaincu » dont l’objectif est de « lutter contre la presse juive, contre la presse enjuivée, contre la presse asservie ». Il est de nouveau contributeur de l’appel « Pour la propagande du journal et contre l'or juif » en août 1913.

Biscaldi s’engage, dans les Camelots du Roi, service d’ordre et mouvement de jeunesse du groupe royaliste Action française, dont Charles Maurras est l’inspirateur. Il fait partie du groupe du 14e arrondissement de Paris. En décembre 1910, il rend compte à la section d'Action française de Senlis et du Valois de sa participation à une manifestation des Camelots du Roi et raconte qu’il « a eu l'honneur d'être arrêté. »

Le service militaire d’André Biscaldi débute en octobre 1913. Il est reste donc mobilisé dans son unité, le 171 régiment d’infanterie au début de la première guerre mondiale, en août 1914. Il passe au 35e régiment d’infanterie en septembre 1915 et est blessé, en novembre. Il est soigné à Carcassonne (Aude), à l’hôpital-auxiliaire n° 1.

Traduit devant le Conseil de guerre en décembre 1916 pour « refus d’obéissance sur un territoire en état de guerre », il se voit reconnaître des circonstances atténuantes et doit faire deux mois de prison ; après-guerre, sa condamnation est amnistiée. Transféré au 44e régiment d’infanterie puis au 135e, il est de nouveau hospitalisé à Angers (Maine-et-Loire) à quatre reprises entre mars 1917 et juin 1918, date à laquelle il est réformé pour « maladie mitrale très mauvaise ». Il a probablement été intoxiqué par des gaz de combat. En septembre 1921, une pension de 10% lui sera accordée. Il est démobilisé en décembre 1918.

Ayant séjourné à l’hôpital d’Angers (Maine-et-Loire) en 1917-1918, André Biscaldi y a rencontré Marguerite Jeanneteau, qu’il épouse sur place en novembre 1920. Ils vivent à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Godefroy de Cavaignac puis, à partir de 1924, dans la commune voisine de Saint-Maurice, avenue des Canadiens. À partir de 1931, André Biscaldi vit avec Jeanne Dupuis-Guébert, toujours à Saint-Maurice, mais dans la Grande-Rue. Cette dernière est présentée comme son amie dans le recensement de 1931, puis comme sa femme en 1936, bien qu’il n’y ait pas de trace de leur mariage. Ils élèvent la fille d’André Biscaldi et Marguerite Jeanneteau, Janine.

En matière professionnelle, André Biscaldi est géomètre topographe. Il se présente, à partir de 1924 comme métreur-vérificateur. À l’instar de son frère Raoul, et probablement avec lui, il est se déclare comme architecte en 1931. Il cesse probablement cette activité et semble avoir été chômeur en 1935. Il est ensuite contremaître pour l’entreprise de bâtiment Gillet à Paris.

À suivre

Des camelots du roi lors de la fête de Jeanne d'Arc

 

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17 juin 2021 4 17 /06 /juin /2021 00:01

Raoul Henri Biscaldi naît le 25 janvier 1891 à Senlis (Oise). Il est le fils d’Ernestine Marie Zorra et de son mari Louis Biscaldi, marchand tailleur. Ses parents sont natifs du Piémont et de nationalité italienne. Ils obtiennent, en février 1894, la nationalité française pour eux-mêmes et pour leurs cinq enfants vivants.

Scolarisé à l’école communale de la ville, Raoul Biscaldi obtient plusieurs prix d’honneur entre 1897 et 1899. Il participe, avec son frère André, à la représentation de la Passion, mystère de l’abbé Jouin, curé de Saint-Augustin, qui fait en avril 1908, selon Le Courrier de l’Oise « un triomphe. »

Mobilisé pour le service militaire en octobre 1912 au 152e régiment d’infanterie, puis transféré au 171e régiment d’infanterie, il est à l’armée au début de la première guerre mondiale.

Au cours d’une permission, Raoul Biscaldi épouse en octobre 1915 à Villers-Saint-Frambourg (act. Villers-Saint-Frambourg-Ognon, Oise), Julie Eugénie Pécheux.

Combattant sur le site de Vauquois, dans la Meuse, village qui fut l’objet des combats pendant quatre ans, en mai 1916, Raoul Biscaldi est blessé. Il est cité à l’ordre du régiment : « bon soldat. Bien qu’intoxiqué par les gaz le 19/05/1916 est resté à son poste d’observation et n’a été évacué que deux jours après. »

Du fait de son état, il est réformé temporairement en septembre 1916 et renvoyé dans ses foyers. Il est reconnu apte à reprendre une activité en janvier 1917 et affecté à la 20e section état-major. En janvier 1918, il est transféré à un compagnie d’ouvriers au sein du 2e groupe d’aviation puis, en février la même année, au 8e régiment de génie. Il est démobilisé fin janvier 1919. Réformé définitivement en septembre 1922 pour grosse insuffisance mitrale, il obtient une pension relativement faible (10%) ; elle sera portée à 90% en juin 1935.

Après le conflit, Raoul Biscaldi exerce la profession de métreur. Il vit d’abord à Senlis puis quitte rapidement son épouse et son fils pour résider à Paris dans le 17e arrondissement, rue Nollet, puis dans le 18e arrondissement d’abord rue Houdon, rue Ravignan et enfin rue André-Gill. Après son divorce en février 1922, il épouse en avril 1923 à Paris (18e arr.) Jeanne Marie Léontine Remeniéras. Rendant visite en automobile à ses parents, à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) en octobre 1923, il renverse une piétonne. En juin 1926, il est condamné par le tribunal correctionnel de la Seine à quinze jours de prison avec sursis et cent francs d’amende pour « abandon de famille. »

Sur le plan politique, dans la continuité de l’engagement de ses frères Amédée et André, et avec l’assentiment de ses parents, Raoul Biscaldi est très engagé dans le mouvement royaliste Action française.

De manière très régulière, il va participer aux appels de fonds lancés par la presse royaliste. Dès décembre 1910, il contribue, avec son frère André, à la souscription « Le Juif sera vaincu » dont l’objectif est de « lutter contre la presse juive, contre la presse enjuivée, contre la presse asservie ».

À partir de 1920, il verse tous les ans une contribution volontaire au mouvement d’extrême-droite. Il précise, en juin 1920 comme en décembre 1921, que c’est « En souvenir de mon frère Amédée Biscaldi, mort pour la France et l'Action française ». Il associe, à partir de mai 1924, son épouse aux versements. Il participe à de nombreuses cérémonies, en souvenir des « morts de l'Action française » en juin 1925 ou pour l’anniversaire du décès du prétendant au trône de France, le duc d'Orléans, en mars 1927. Il est présenté, en avril 1928, comme membre, avec son frère André, de la section de Saint-Maur-des-Fossés de l’Action française.

Il divorce de nouveau en juillet 1930, et se remarie en mars 1932, toujours dans le 18e arrondissement, avec Germaine Marguerite Auboin. Il est devenu architecte en 1926, membre de la Société française des architectes. En 1930, il est chargé de construire le casino de La Rochelle (Charente-Maritime). En 1934, il supervise un chantier d’adduction d’eau à Vierzy (Aisne).

Le casino de La Rochelle

Raoul Biscaldi meurt le 18 juin 1936 à Clichy. Il était alors domicilié rue André-Gill à Paris (18e arr.). Âgé de 45 ans, il était titulaire de la Croix de guerre et de la médaille interalliée. Il a eu un enfant, qu’il n’a semble-t-il élevé que pendant une très courte période.

Son fils, Jacques Biscaldi (1916-2013), né de son premier mariage, a été résistance à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale. Il est reconnu comme ayant participé aux Forces françaises combattantes et aux Forces françaises de l’intérieur, en étant intégré au réseau CDM (Camouflage du matériel). Lieutenant, il dirige pendant la guerre d’Algérie la section administrative spécialisée de Laperrine (act. Tamanrasset). L’unité est chargée de « pacifier » le secteur, et de fournir assistance scolaire, sociale et médicale aux populations rurales musulmanes afin de les gagner à la cause de la France. Il est capitaine à la fin de sa carrière et décoré comme officier de la Légion d’honneur.

Almanach 1922 de l'Action française

 

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15 juin 2021 2 15 /06 /juin /2021 00:01

Amédée Antoine Biscaldi naît le 9 octobre 1888 à Senlis (Oise). Il est le fils d’Ernestine Marie Zorra et de son mari Louis Biscaldi, marchand tailleur. Ses parents sont natifs du Piémont et alors de nationalité italienne. Ils obtiennent, en février 1894, la nationalité française pour eux-mêmes et pour leurs cinq enfants vivants.

Comme son père, Amédée Biscaldi est coupeur tailleur. Il vit à Paris (14e arr.), rue de Vanves en 1908. L’année suivante, son père cédera sa boutique de Senlis à un associé et viendra se réinstaller à Paris (7e arr.), boulevard Saint-Germain.

Peu après son installation Amédée Biscaldi s’engage dans l’action politique. Âgé de 18 ans, Amédée Biscaldi est secrétaire général de la ligue de la Rose Blanche, mouvement qui se présente comme une « ligue de Jeunesse catholique et patriote ». Il est présidé par Achille Joinard. Il est de tendance royaliste et antimaçonnique. Très active à partir de 1906, la ligue organise des cérémonies patriotiques, déposant des gerbes de roses blanches ou de lys devant des statues de Jeanne d'Arc à Paris, place des Pyramides, place Saint-Augustin ou au Panthéon. Un novembre 1907, à l’invitation de la section du 15e arrondissement de Paris, Amédée Biscaldi donne une conférence sur le thème « Les Jeunesses révolutionnaires et les Jeunesses d'opposition ». À cette occasion, en conformité avec la ligne de la ligue, il invite « les membres des groupes d'opposition », c’est-à-dire les antirépublicains et ceux qui contestent la séparation, en 1905, de l’église et de l’État.

Biscaldi s’engage, dans les Camelots du Roi, service d’ordre et mouvement de jeunesse du groupe royaliste Action française, dont Charles Maurras est l’inspirateur. En mai 1909, il est arrêté avec 16 autres camelots, au sortir du banquet royaliste de la Saint-Philippe donné à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne) pour avoir crié « 'Vive le Roi I ». Il est relâché le jour-même. La proximité de Biscaldi avec certains des dirigeants est remarquée par la presse du mouvement, notamment Maurice Pujo. Il part au service militaire en octobre 1909, en même temps qu’un autre responsable, Maxime Real del Sarte ; une manifestation est organisée vers la gare de l’Est pour accompagner ce dernier.

Arrestation d'un camelot du roi à Paris, le 9 mai 1909, Wikipédia

Mobilisé au 1er régiment de génie, il est renvoyé à la vie civile en octobre 1911. Il se marie. Il est rappelé lors du déclenchement de la première guerre mondiale en tant que sapeur-mineur dans son unité.

Frappé d'un éclat d'obus à la cuisse, Amédée Biscaldi meurt le 30 septembre 1915 au cours des combats de Champagne entre les armées alliées et l’Allemagne. Il a été inhumé dans le cimetière de Minaucourt (Marne).

La veille de l’offensive, il envoie à sa femme et à ses parents une lettre, qu’ils transmettent au journal Action française. Elle est publiée le 14 octobre 1915 : « Je vous ai déjà dit quel était l'enthousiasme de tous ; c'est vous dire que, si je tombe, vous pourrez être fiers de votre fils, et toi, rna chère femme, de ton mari. Il m'est agréable et doux de vous remercier et de savoir que vos cœurs battent avec le mien en ces circonstances décisives. Regrettez-moi, mais ne me pleurez pas encore. Après la victoire définitive, après que, grâce aux efforts de ceux qui marcheront sur nos traces, l'ennemi sera pour longtemps réduit à l'impuissance, il sera temps de pleurer ceux qui ne sont plus. En ce moment, ne pensons tous qu'à la France ! Donc, chers parents, à Dieu ! Je prierai pour vous, lorsque le Tout-Puissant m'aura accueilli dans son lieu de repos éternel. Merci encore de vos bontés et que Dieu vous bénisse ! »

Le souvenir d’Amédée Biscaldi sera cultivé dans la famille, mais également au sein de la section du 14e arrondissement du mouvement Action française et dans la ville de Senlis ou dans la paroisse Saint-Thomas-d'Aquin de Paris.

Les combats à Mauricourt pendant la première guerre mondiale, Wikipédia

 

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13 juin 2021 7 13 /06 /juin /2021 00:01

Ernestine Marie Zorra naît le 18 septembre 1855 à (act. Piémont, Italie). Elle est la fille de Rose Camerano et d’Ange Zorra, tailleur. Asti est une ville de la principauté du Piémont, composante du royaume de Sardaigne. Elle est incorporé, en 1860, dans le royaume d’Italie et la famille en détient la nationalité.

Dans tous les documents d’identité en France, Ernestine Biscaldi utilise une forme francisée des prénoms de sa famille.

Asti, vers 1900, place de Rome

Installée avec son père à Senlis (Oise), elle est giletière et épouse en septembre 1878 dans cette ville, un autre tailleur italien, Louis Biscaldi qui vit à Paris (7e arr.), rue du Bac. Ils s’installent dans le 2e arrondissement, rue Saint-Denis, en 1879 puis, en 1880, reviennent à Senlis, place Henri-IV.

Au sein de la cité historique, ils résident dans plusieurs voies du centre : place de la Halle, rue du Chatel, puis place Lavarande avant de revenir place de la Halle. Son mari obtient, en février 1894, la nationalité française pour eux deux et pour leurs cinq enfants vivants. Elle avait également donné naissance à deux autres enfants, morts jeunes.

Les trois fils vivants des Biscaldi, qui sont tous militants dans milieux royalistes de l’extrême-droite, sont mobilisés pendant la première guerre mondiale. Le plus âgé, Amédée, meurt en septembre 1915 devant Verdun. Avant l'assaut, il rédige une lettre à sa femme est ses parents, que ceux-ci font publier dans le quotidien Action française. Il y écrit : « Regrettez-moi, mais ne me pleurez pas encore (…) En ce moment, ne pensons tous qu'à la France ! Donc, chers parents, à Dieu ! Je prierai pour vous, lorsque le Tout-Puissant m'aura accueilli ». Le frère d’Ernestine, Joseph Zorra, meut également à la guerre. Il est décoré de la médaille militaire et de la Croix de guerre

Dans la famille, mais aussi dans le mouvement Action française, le souvenir d’Amédée sera commémoré durant de nombreuses années.

Après le conflit, Ernestine Biscaldi et son mari sont installés à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Godefroy-de-Cavaignac. Comme ses deux fils survivants, elle répond à des appels à souscription du journal royaliste Action française. En septembre 1916, elle soutient le journal qui fait face à la crise du papier touchant la presse, indiquant qu’elle le fait « en souvenir de son fils Amédée, tué à Massiges, le 30 septembre 1915 ». En avril 1921, elle répond à un appel « Pour la reconstitution nationale » en précisant que c’est « à la mémoire d'Amédée Biscaldi ».

Ernestine Biscaldi meurt le 27 mars 1928 à Saint-Maur-des-Fossés. Elle était âgée de 72 ans. Elle est inhumée à Senlis, au côté de sa famille et de son mari.

Senlis, place de la Halle

 

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11 juin 2021 5 11 /06 /juin /2021 00:01

Louis Biscaldi naît le 23 décembre 1853 à Borgolavezzaro, (act. province de Novare, Piémont, Italie). Il est le fils de Thérèse Pisani et de son mari Joseph Antoine Biscaldi, cultivateurs. Le bourg de Borgolavezzaro dépend alors de la principauté du Piémont, au sein du royaume de Sardaigne. Il est inclus, en 1860, dans le royaume d’Italie et la famille en détient la nationalité.

Dans tous les documents d’identité en France, Louis Biscaldi utilise une forme francisée des prénoms de sa famille.

Borgolavezzaro, église

Devenu tailleur d’habits, Louis Biscaldi vit à Paris (7e arr.), rue du Bac. Il épouse, en septembre 1878 à Senlis (Oise), Ernestine Marie Zorra, fille d’un autre tailleur italien résidant dans cette ville. Ils vivent dans le 2e arrondissement, rue Saint-Denis, en 1879 puis, en 1880, s’installent à Senlis, place Henri-IV.

Dans sa nouvelle résidence, Louis Biscaldi va obtenir une réputation certaine dans son métier. Son activité se développant, il s’installe place de la Halle, où il conservera sa boutique. Ils vivront ensuite rue du Chatel, puis place Lavarande avant de revenir place de la Halle. En décembre 1901, le quotidien local, Le Courrier de l’Oise, qualifie Biscaldi d’« artiste du high-life. »

Parallèlement à son activité professionnelle, Louis Biscaldi joue de la clarinette. Il donne régulièrement des concerts, par exemple en novembre 1893, décembre 1897 avec la Senlisienne ou lors de la fête de la Sainte-Cécile, patronne des chanteurs et des musiciens, en décembre 1895 avec l’Harmonie des frères, dont il est devenu un des anciens. Considéré comme très habile, il est le soliste de ces orchestres. Le Courrier de l’Oise apprécie particulièrement ses « roulades de rossignol. »

En février 1894, Louis Biscaldi obtient la nationalité française pour lui-même, son épouse et pour leurs cinq enfants vivants. De ce fait, même si son âge le dispense de service militaire, il est affecté en tant que réserviste à un régiment d’infanterie.

S’étant adjoint en mars 1907 un associé à Senlis, M. Delon, Biscaldi va acquérir en février 1909 une boutique à Paris (7e arr.), boulevard Saint-Germain. Il a revend en décembre 1913 à Favier, avec lequel, il reste associé en 1921. La famille vit rue du Bac, à son ancienne adresse. L’aîné des garçons, Amédée, travaille avec son père.

Les trois fils vivants des Biscaldi, qui sont tous militants dans milieux royalistes de l’extrême-droite, sont mobilisés pendant la première guerre mondiale. Le plus âgé, Amédée, meurt en septembre 1915 devant Verdun. Avant l'assaut, il rédige une lettre à sa femme est ses parents, que ceux-ci font publier dans le quotidien Action française. Il y écrit : « Regrettez-moi, mais ne me pleurez pas encore (…) En ce moment, ne pensons tous qu'à la France ! Donc, chers parents, à Dieu ! Je prierai pour vous, lorsque le Tout-Puissant m'aura accueilli. »

Dans la famille, mais aussi dans le mouvement Action française, le souvenir d’Amédée sera commémoré durant de nombreuses années. En septembre 1916, il se joint à ses deux fils Raoul et André « fervents camelots du Roi » pour soutenir la propagande de l'Action française, car, lui écrivent ses fils, « c’est le seul journal qui dise vrai. »

Après le conflit, Louis Biscaldi et son épouse sont installés à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Godefroy-de-Cavaignac. Comme ses deux fils survivants, il répond à des appels à souscription du journal royaliste Action française, notamment en avril 1921 en précisant qu’il le fait « à la mémoire d'Amédée Biscaldi ». Il soutient également, en décembre 1921 l’érection du monument aux morts de Senlis, sur lequel le nom de son fils sera inscrit.

Louis Biscaldi meurt le 5 février 1927 à Saint-Maur-des-Fossés. Il était âgé de 73 ans et avait eu sept enfants, dont deux étaient morts jeunes. Il est inhumé à Senlis, où une messe d’enterrement avait été célébrée dans la cathédrale. Le Courrier de l’Oise et Action française publient des nécrologies.

Senlis, place de la Halle

 

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15 octobre 2020 4 15 /10 /octobre /2020 00:01

Maurice Paul Coffin naît le 10 février 1890 à Neufchâtel-en-Bray (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime). Il est le fils de Flore Adèle Marie Durier et de son mari Paul Coffin, marchand de nouveautés, tous deux originaires d’Amiens (Somme).

La famille Coffin est établie en 1902 à Lorient (Morbihan). C’est dans cette ville que son frère Léon naît ladite année, que le père, Paul Coffin meurt en avril 1908 et que Maurice Coffin, qui est alors voyageur représentant de commerce, s’engage pour trois dans l’armée en octobre de la même année. Un an plus tard, il est cependant réformé puis exempté de service militaire à cause d’une bronchite chronique. Le couple Coffin avait disposé d’un certain capital, puisqu’une maison de maître à Clohars-Carnoët (Finistère) fut mise en vente au profit des deux fils en octobre 1908.

Le même jour de décembre 1914, Maurice Coffin épouse Berthe Adrienne Liné à Abbeville (Somme) et est déclaré bon pour service. Il est affecté au 151e régiment d’infanterie. Signalé comme disparu en juin 1915, il est fait prisonnier et interné à Darmstadt (Hesse, Allemagne). Il est rapatrié mi-décembre 1918, retourne dans l’infanterie ou il est démobilisé en juillet 1919.

Installés à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1921, Maurice Coffin et son épouse résident sur le quai de la Marne, dans le quartier du Centre. Il s’engage publiquement dans la vie politique à l’occasion des élections municipales partielles d’octobre 1934, provoqué par la disparition ou la démission d’une dizaine de membres du conseil municipal. La municipalité, élue en 1929 avec à sa tête Georges Briolay, était constitué par une alliance entre les radicaux-socialistes, les socialistes indépendants et le parti socialiste SFIO. Ces derniers se sont retirés de la majorité, deux de leurs quatre élus démissionnant, tandis que les autres restaient en tant qu’indépendants. La SFIO présente une liste lors du scrutin, sur laquelle Maurice Coffin se trouve en quatrième position derrière Robert Derivière, tête de liste. Une liste communiste est également en lice, ainsi que deux listes aux contours flous, regroupant pour l’une des opposants à la municipalité et pour l’autres des personnes qui lui sont plutôt proches, mais on trouve des radicaux et des personnalités de droite sur les deux listes.

La liste d’opposition dite de Concentration républicaine arrive nettement en tête, avec 36,9% des suffrages exprimés, devançant les Républicains indépendants (25,4%), les communistes ayant une très courte avance sur les socialistes (408 voix en moyenne et 17,8% contre 403 et 17,5%). Suite au retrait des Républicains indépendants et de la SFIO, la Concentration républicaine emporte au second tour les dix sièges. Coffin avait obtenu 403 voix pour 2 297 suffrages exprimés sur 2 360 votants et 3 225 inscrits.

Lors des élections municipales générales de mai 1935, Coffin est de nouveau candidat en cinquième place sur la liste SFIO de Joinville, qui compte quatre représentants de commerce sur ses 14 candidats. Elle est à nouveau conduite par Robert Derivière. Au premier tour, l’Union des républicains (droite), arrive en tête (32,6%), devant les radicaux du maire sortant (26,7%) et les communistes de Robert Deloche (23,5%). Les socialistes sont au dernier rang, avec 12,3%. Coffin recueille 354 voix pour 2 856 suffrages exprimés sur 2 923 votants et 3 433 inscrits.

Au second tour, les listes communiste et socialiste fusionnent, avec à leur tête André Blocher, indépendant et secrétaire de l’ARAC (Association républicaine des anciens combattants). La droite emporte 25 des 27 sièges à pourvoir, avec 39,8% tandis que la gauche, avec 36,6% a deux élus. Les radicaux se contentent de 19,5%. Coffin est présent sur la liste unifiée et est crédité de 981 votes pour 2 899 suffrages exprimés (33,8%) sur 2 924 votants. Il n’est pas élu, les deux conseillers municipaux de la liste élus étant communistes.

Lors du recensement de la commune en 1936, Maurice Coffin est signalé comme « absent », ce qui s’explique peut-être par son activité commerciale itinérante.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Maurice Coffin est membre du mouvement des Francs-tireurs et partisans français, proche des communistes, et incorporé dans le groupe des Forces françaises de l’intérieur de Joinville-le-Pont, dirigé par Robert Deloche, futur maire. Il combat militairement du 18 au 25 août 1944, date de la Libération de la commune. Il ne semble pas avoir pris part aux combats du pont de Joinville (23-26 août).

Maurice Coffin est vivant au décès de son épouse, en octobre 1950 à Joinville. Ils avaient eu deux filles, la cadette étant morte très jeune, tandis que l’aînée, Jacqueline, épousa Frédy Plé, conseiller municipal (divers droite) de Joinville-le-Pont entre 1959 et 1965 et fils d’un médaillé olympique d’aviron. En avril 1952, Maurice Coffin obtient un certificat attestant de sa participation à la Résistance. Il était alors âgé de 62 ans. Sa date de décès n’est pas connue.

Plaque à la mémoire des FFI de Joinville-le-Pont

 

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