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20 octobre 2016 4 20 /10 /octobre /2016 01:01
Sceau de l'an 12
Sceau de l'an 12

Étienne François Yvon naît en 1722. Il est le fils d’Anne Marguerite Brebier et de son époux Étienne Yvon, un hôtelier devenu un bourgeois de la ville petite ville de Dourdan (act. Essonne).

Yvon entame une longue carrière judiciaire. Clerc de procureur au Châtelet, le tribunal de Paris, il est nommé procureur par le roi Louis XV et prête serment le 21 janvier 1752. Jouissant d’une évidente fortune, Yvon réside à Paris dans le quartier de paroisse Saint-André-des-Arts (act. 6e arr.), 4, rue Saint-Antoine. Il acquiert en avril 1761 de la veuve d’un commissionnaire de bois décédé une ferme, une maison et terres dans le village de Pont de Saint-Maur, qui dépend alors de la paroisse Saint-Nicolas de Saint-Maur au plan spirituel, mais dispose de son autonomie en matière fiscale.

Bien qu’il ait alors atteint un âge assez avancé, Yvon poursuit son rôle de magistrat pendant la Révolution. Il est juge-suppléant au Tribunal civil de la Seine, rue des Tournelles puis juge titulaire en frimaire an 4 (décembre 1795).

Dans sa résidence parisienne, comme dans le village du Pont-de-Saint-Maur, Yvon va jouer un rôle significatif au début de la Révolution française.

Il est élu le 16 juin 1791 lors de l’assemblée primaire de la section de la place Royale, pour siéger au sein de l'assemblée électorale du département de Paris, qui regroupe les délégués des 48 sections urbaines et des 16 cantons ruraux. Chaque centaine de citoyens actifs avait le droit de désigner un électeur.

Lors de la première séance, le vendredi 26 août 1791, Yvon, qui a 69 ans, doit à son âge de siéger au sein du bureau provisoire, au côté du doyen, M. Cozette. Yvon obtiendra quelques voix, mais ne sera pas élu, lors de la désignation du bureau définitif de l’assemblée pas plus que, les 8 et 9 septembre, quand il s’agira d’envoyer un député à l’Assemblée nationale.

S’il n’est pas mentionné sur la liste des électeurs du club de la Sainte-Chapelle publiée en 1791, il apparaît sur celle de 1792. Le seul fait d'avoir appartenu à ce club, réputé modéré, devint un motif d'exclusion de l'assemblée électorale de 1792.

Le village du Pont-de-Saint-Maur devient, en février 1790, une municipalité à part entière, sous le nom de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, malgré les contestations de la municipalité de Saint-Maur. Le village se rebaptisera Joinville-le-Pont (act. Val-de-Marne) en 1831. Yvon devient commandant d’une garde nationale de 120 hommes, regroupant la quasi-totalité des hommes majeurs du village, qui compte 409 habitants en l’an 3 (1794). Selon l’historien de Saint-Maur Émile Galtier, « cette garde est en activité, presque armée, habillée et instruite ; elle monte exactement toutes les nuits, elle a son corps de garde et sa chambre d'arrêt ou prison. »

C’est au nom de la garde nationale mais également de la municipalité du Pont-de-Saint-Maur, qu’Yvon présente en octobre 1790 devant le directoire du département de Paris un « mémoire pour établir l'importance de cette municipalité et l'utilité de son maintien pour la sûreté de la navigation » sur la Marne. Cette intervention jouera un rôle sans doute décisif pour maintenir l’existence d’une commune séparée.

L’année suivante, Yvon pour l’équipement de sa garde et obtient 500 cartouches du bureau municipal (faisant office de direction du département), qui prend en compte « les services fréquents que Paris reçoit » du bataillon du Pont de Saint-Maur.

Le 21 septembre 1791, la garde nationale, dont l’abbé Bauche est l’aumônier, joue un rôle important dans la cérémonie organisée pour la publication de l’acte constitutionnel que proclame le prêtre. Le soir, un feu est allumé au milieu du pont, et on y danse jusqu’au milieu de la nuit. Bauche et Yvon auront été, bien qu’ils n’y vivent pas, parmi les plus fervents partisans de l’autonomie communale de la future Joinville-le-Pont.

Étienne François Yvon, meurt à Paris le 16 germinal an 4 (5/04/1796), n’ayant semble-t-il pas cessé son activité judiciaire. Il était dans sa soixante-quatorzième année.

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26 septembre 2016 1 26 /09 /septembre /2016 01:01
Paul André Giansilj (Photo Bruno Baverel, licence CC BY-NC-SA 2.0)
Paul André Giansilj (Photo Bruno Baverel, licence CC BY-NC-SA 2.0)

Paul André Giansilj naît le 12 mars 1880 à Lozzi (Corse, act. Haute-Corse), le plus haut village de l’île, dans la région du Niolo, qui compte alors 1 200 habitants (il en a un dixième cent ans plus tard). Si l’orthographe Giansilj est confirmée, la plupart des documents portent la mention Giansily.

Son père, Antoine Giansilj, militaire, est apparemment absent à sa naissance et la déclaration est faite par le grand-père paternel. Bien que ses parents ne soient pas mariés, sa mère Marie Jéronyme porte également le nom de Giansilj, comme d’ailleurs le maire qui l’inscrit sur l’état-civil de la commune. L’union légale de ses parents en janvier 1882 lui donne une légitimation.

Plusieurs journaux témoignent du poids de deux familles dans le bourg : celle des Giansilj et des Simeoni (Max Simeoni, fondateur de l'Union du peuple corse, nationaliste, et député européen de 1989 à 1994, est né à Lozzi en 1929) : « Toute la Corse vous racontera, sans en être scandalisée, que le conseil municipal de Lozzi, dans le Niolo, est imposé à la commune depuis sept ans par les bandits Simeoni et Giansily » (Le Temps, 1887/05/21).

Alors adjudant, Antoine Giansilj obtient pour Paul André une bourse qui va lui permettre d’intégrer, en 1883, le lycée Buffon à Paris. Il obtient deux prix au concours général, premier en composition française en 1897 et second en mathématiques l’année suivante.

En 1899, Paul André Giansilj est reçu 12e au concours d’admission de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, dans la promotion In Salah. Il en ressort à un rang plus modeste (305e) et est nommé sous-lieutenant au 91e régiment d’infanterie en septembre 1901. Promu lieutenant deux ans plus tard, il est affecté en 1906 au 24e régiment d’infanterie puis devient en 1908 instructeur à l’école normale de gymnastique et d’escrime de Joinville-le-Pont où il est promu capitaine.

En mars 1913, Giansilj participe au congrès international de l'éducation physique de Paris où il présente un mémoire sur « La Gymnastique d'application militaire et les sports de combat ». Giansilj recommande une pratique quotidienne, mais modérée de la marche ; il souhaite une surveillance médicale et plaide pour le développement des sports de combat (tir, escrime, lutte, canne, bâton, jiu-jitsu).

Pendant son séjour à l’école de Joinville, Giansilj réside dans le 14e arrondissement de Paris (rue de Châtillon) et milite à la 14e section du parti socialiste unifié SFIO, qui couvre les quartiers Plaisance et Montparnasse.

Il est également vénérable de la loge Germinal, orient de Joinville-le-Pont, qui dispose d’un temple dans la commune au 3, rue Transversale. Elle accueille de nombreux officiers francs-maçons.

Ayant rejoint en 1913 le 104e régiment d’infanterie, en garnison à Argentan (Orne), il est au fort de Châtillon à la déclaration de guerre. Le capitaine Giansilj combat à Ethe, dans la province de Luxembourg (Belgique). Trois semaines après le début du conflit mondial, il est d’abord blessé à l'épaule lors de l'attaque de tranchées ennemies puis, ayant accompagné sa ligne de tirailleurs, tué par un éclat d'obus le 22 août 1914.

Paul André Giansilj était âgé de 34 ans. La mention Mort pour la France est apposée sur son état-civil et le nom de Giansilj figure sur les monuments aux morts de Lozzi et de Paris (7e arr.) ainsi que sur une plaque commémorative à l’intérieur du lycée Buffon. Il a été décoré de la croix de guerre et fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.

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