Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 octobre 2017 7 08 /10 /octobre /2017 01:01

Victor Jules Moignard naît le 10 avril 1818 à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (Seine, act. Joinville-le-Pont, Val-de-Marne). Il est le fils de Julie Laurence Rousseau et de Jacques Cyr Moignard, journalier. Il est également le petit-fils de Jacques Moignard (1752-1813), cultivateur, et membre du conseil municipal de la même commune en tant que notable en 1793.

Pendant sa vie, Victor Moignard va exercer de nombreuses activités professionnelles. Ainsi, il est cultivateur en 1840, épicier l’année suivante, carrier en 1845 et 1847, période où il quitte Joinville pour le village voisin de Saint-Maurice. On le retrouve entrepreneur en 1865 à Paris, associé à une entreprise de démolition engagée dans les travaux de percement des grandes artères haussmanniennes dans le 12e arr. Mais, la société est dissoute dès février 1866 par un jugement qui la déclare nulle, « faute d'accomplissement des formalités légales ». Il se lance ensuite dans le commerce du vin, boulevard de la Villette, à Paris. Mais cette nouvelle aventure tournera court, avec une faillite prononcée en juillet 1877.

Moignard va se replier à nouveau sur ses terres d’origine, Joinville et Saint-Maurice, où il dispose de propriétés. Mais il gardera cependant une évidente aigreur de ses mésaventures vinicoles. Ainsi, en 1880, il fait inscrire dans le bail qu’il consent à un débitant de boissons d'un immeuble de Joinville qu’il avait « interdiction de se fournir chez Dussaussois et Classens », grossistes en vin à Bercy. Lesdits fournisseurs lui intentèrent un procès, plaidé en septembre de cette année, mais furent déboutés ; la presse qui s’esbaudissait des « antipathies de M. Moignard » y vit « une petite cause où l'on rencontrerait tous les éléments d'un vaudeville, s'il n'y manquait quelques couplets. »

Marié en juin 1840 à Joinville avec une blanchisseuse, Félicité Gousset, il aura quatre enfants d’elle avant son décès à Paris en juillet 1868. Il vivra ensuite sur la fin de sa vie à Joinville avec Jeanne Girard, qu’il ne semble pas avoir épousée.

En novembre 1874, Victor Moignard prend part à la constitution d’une liste républicaine qui s’oppose au maire bonapartiste sortant, Auguste Courtin. Trois de ses colistiers, Antoine Cambier, Louis Benoit et le maître de forges Alphonse Pilté sont élus, tandis que les quatre autres promoteurs sont battus, Victor Moignard, le négociant Pouzet, l’architecte Valéry et Alphonse Demeestère, futur pilier du radical-socialisme local. Auguste Courtin, propriétaire du château de Polangis, est réélu maire.

Victor Jules Moignard meurt le 9 octobre 1895 à Joinville, où il résidait toujours rue de Paris, dans le centre-ville. Il était âgé de 77 ans.

Rue de Paris et Rue de Creteil

Partager cet article
Repost0
2 octobre 2017 1 02 /10 /octobre /2017 01:01

Louis Désiré Goujet naît le 23 octobre 1825 à Paris (8e arr.). Il est le fils de Marie Nicole Lequart et de son époux Jean Baptiste Goujet.

Exerçant la profession de négociant, résidant rue du Faubourg Saint-Antoine à Paris (11e arr.), il semble disposer d’une situation solide et épouse, en juillet 1852 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Adélaïde Emélie Gabrielle Lemaire, fille d’un autre négociant Jean Émile Lemaire, ancien adjoint au maire de la commune.

C’est également à Joinville-le-Pont, où il réside dans le quartier du centre sur la rive droite de la Marne, que Louis Désiré Goujet va exercer des fonctions politiques à partir de 1881. Il est élu en mai membre du conseil municipal sur une liste républicaine, Gabriel Pinson étant maire. Il est notamment désigné membre de la commission municipale scolaire instituée par l'article 5 de la loi du 28 mars 1882, et qui a pour objet de surveiller et encourager la fréquentation des écoles.

En mai 1884, Goujet est réélu, dès le 1er tour comme 16 autres de ses collègues, conseiller municipal avec 312 voix, toujours sur la liste républicaine de Gabriel Pinson, complétée au second tour par quelques radicaux plus avancés (Alphonse Demeestère, Henri Diot). Des concurrents, qualifiés de réactionnaires par les radicaux, avaient obtenu en moyenne 56 voix au premier tour. Le début du mandat est marqué par un conflit entre la municipalité d’une part, le curé et le conseil de fabrique de l’autre ; plusieurs francs-maçons et anticléricaux s’affichent ouvertement dans la majorité municipale.

L’hebdomadaire radical Voix des communes signale, en janvier 1888 que Goujet, qui aurait joué « un rôle très effacé », avait présenté sa démission à une date non précisée.

Louis Désiré Goujet, a probablement une résidence secondaire à Joinville, car il a son domicile à Paris, quai aux Fleurs (4e arr.). Il fait un don significatif à la Société nationale d'assistance pour les aveugles travailleurs, basée à l’Hospice national des Quinze-Vingts. Il meurt le 13 février 1920 à Paris (4e arr.). Il était âgé de 94 ans.

Avec son épouse Adélaïde Emélie Gabrielle, ils avaient eu deux filles et un fils, Paul Louis Goujet (1853-1919), commandant dans l’infanterie, chevalier de la Légion d’honneur.

écoles Joinville

Partager cet article
Repost0
30 septembre 2017 6 30 /09 /septembre /2017 01:01

Henri Émile Boulard naît le 1er octobre 1873 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Rachel Kahn et de son époux, Ernest Boulard, monteur en bronze.  Il est le second de leurs sept enfants.

Exerçant la même profession que son père en tant que monteur en bronze, Henri Boulard s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il épouse, en novembre 1893 Marie Joséphine Brigandat. Ils résident dans le quartier de Palissy, avenue des Platanes. Ils ne semblent pas avoir eu d’enfants.

Sans doute est-ce Henri Boulard qui prend des responsabilités au sein de la section socialiste SFIO de Joinville, les quelques mentions dans le quotidien L’Humanité ne donnant pas son prénom. D’autres Boulard résident dans la commune au début du siècle, dont son oncle Louis Alphonse Boulard ou un Joseph Marie Albert Boulard qui ne lui est pas apparenté, cependant ces deux derniers semblent ne plus vivre à Joinville vers 1912.

Boulard est candidat au premier tour des élections municipales de mai 1912. La liste socialiste fusionne avec une liste radical-socialiste dissidente et avec une liste libérale, ce qui va permettre à la coalition d’emporter l’ensemble des 23 sièges face à la majorité radical-socialiste sortante ; sept socialistes sont élus, pour la première participation de la SFIO dans l’assemblée locale. La liste est conduite par Émile Lebègue et Boulard figurait en dix-huitième position des candidats validés par la commission des candidatures de la Fédération SFIO de la Seine.

Fin juin 1912, Boulard est nommé membre de la commission exécutive de la section socialiste de Joinville, dont Grandhomme est le secrétaire. il ne figure plus dans le bureau mis en place en janvier 1913 avec Émile Graillat comme secrétaire.

Henri Émile Boulard serait mort en 1921, à l’âge de 47 ans.

Une rue de Palissy au 19e siècle

Partager cet article
Repost0
28 septembre 2017 4 28 /09 /septembre /2017 01:01

Adolphe Gervais Morandy naît à Soissons (Aisne) le 7 mars 1833 d’un père, tambour-major dans un régiment d’infanterie, Antoine Joseph Morandy et d’une mère, alors hébergée dans un hôtel, Julie Philippine Hochapffel. Les parents s’étaient mariés en 1825 à Wissembourg, Bas-Rhin, lieu d’origine de la mère.

Adolphe Morandy exercera plusieurs métiers (garçon de bureau à l’Assistance publique, serrurier, lithographe) mais son activité principale semble avoir été illégale.

Encore mineur, vivant à Paris, il est incarcéré le 11 septembre 1850 à la prison de Mazas à Paris (12e arr.) pour le délit de vagabondage et libéré trois semaines plus tard. Le 13 janvier 1853, alors qu’il a adopté le pseudonyme de Pierre Renault, il est de nouveau incarcéré le à Mazas pour vol, condamné le 27 du même mois à six mois de prison puis transféré à la prison des Madelonnettes (Paris, 3e arr.) le  22 mars. Il cumule de 1849 à 1868, huit condamnations dont six pour vol à des peines variant d’un mois à cinq ans de prison.

Lieutenant au 2e bataillon des Francs-tireurs de Paris pendant la guerre franco-allemande en 1870, il était à Versailles quand éclata l’insurrection du 18 mars 1871 (Commune de Paris). Vers le 10 avril, il s’engagea dans les Vengeurs de Paris et fut élu, huit jours après, lieutenant à la 3e compagnie du 2e bataillon. Au témoignage de ses chefs, il avait eu une bonne conduite et montré de la bravoure pendant le premier siège, et il aurait été proposé pour une décoration. Le 23 juin 1871, il se mit volontairement à la disposition de la justice. Condamné, le 27 décembre 1871, par le 3e conseil de guerre, à vingt ans de détention, il obtint une remise de deux ans le 4 février 1878, de trois ans le 12 décembre 1878, puis du reste de sa peine le 24 juillet 1879.

Il est malade à la fin de sa peine et plusieurs journaux auraient annoncé qu’il était mort. Sa grâce est prononcée le 2 août 1879. Il sort finalement de l’hôpital parisien de l’Hôtel-Dieu le 13 septembre et s’installe au sein de sa famille, chemin de Brétigny, dans le quartier de Palissy à Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne). Sans ressource, et incapable de travailler, il suscite l’intérêt d’Alphonse Demeestère*, conseiller municipal de la ville qui lance le 15 du même mois une souscription en sa faveur. Cette initiative soulève une polémique, le maire s’y opposant et faisant appel à la police pour l’empêcher. Une majorité du conseil municipal vote un blâme contre Demeestère tandis qu’au contraire plusieurs journaux républicains (Le Petit Parisien, Le Rappel) soutiennent son action. Un sous-comité d'aide aux amnistiés est formé à Joinville-le-Pont pour secourir Morandy ; il est composé du député de la Seine Alfred Talandier* ainsi que de deux conseillers municipaux, Louis Vaudey* et Demeestère.

Le 17 septembre, Morandy demande, dans des lettres aux journaux qui avaient lancé des appels en sa faveur, de reverser le reste du produit à la caisse de secours aux amnistiés pour ses « malheureux compagnons d'infortune ». Il estime avoir reçu suffisamment pour pouvoir attendre avant de « gagner par [son] travail de quoi vivre honorablement. »

Morandy connaîtra de nouveaux ennuis avec la justice. Il est condamné une neuvième fois pour vol en 1889 et reste deux ans en prison. En décembre 1891, deux mois après sa sortie, il se présente de lui-même au commissariat de police parisien du quartier Saint-Germain l’Auxerrois. Il réside alors à Paris, rue Saint-Maur. Il s’accuse d’un vol et de deux tentatives puis assure que si, en sortant de prison, il s’était « juré d'être honnête à l’avenir », il considère que « la maladie du vol » l'a repris. Il demande à être incarcéré, ce qu’il obtient du commissaire de police. Le quotidien La Justice, qui relate l’évènement, trouve que son cas paraît relever « plutôt des aliénistes que des tribunaux ». Morandy était alors âgé de 58 ans et avait déjà passé plus de quinze ans derrière les barreaux.

Adolphe Gervais Morandy meurt le 13 avril 1894 à Paris (12e arr.). Il était célibataire, âgé de 61 ans, domicilié rue des Entrepreneurs et exerçait la profession de lithographe.

Prison de Mazas, Wikipédia

Partager cet article
Repost0
26 septembre 2017 2 26 /09 /septembre /2017 01:01

Henri Laurent Vinsonneau naît le 20 juin 1902 à Paris (6e arr.). Il est le fils d’une domestique vivant boulevard Saint-Gemain) Paris, Eugénie Séraphine Vinsonneau. Il prend le nom de son père, Jean-François Gallion après le mariage de ses parents en juillet 1906 à Paris (7e arr.).

Le père, jusqu’ici monteur de piano, est embauché comme employé de la firme Pathé cinéma et s’installe avant 1911 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où cette société a une usine. Ils vivent d’abord rue de Créteil (act. rue du maréchal Leclerc).

Devenu mécanicien après-guerre, Henri Gallion travaille pour la société Télégic, une société d’optique plus tard incluse dans le groupe Lissac, un des fondateur du groupe Essilor-Luxxotica. En décembre 1924, le syndicat des métaux de la Cgtu tient une réunion à Joinville pour les opticiens de cette entreprise.

Le mariage en avril 1925 à Joinville d’Henri Gallion avec Louise Émilie Perrot a pour témoin Robert Sicre, un des piliers du mouvement communiste à Joinville après la deuxième guerre mondiale. Il avait épousé, deux ans avant, Madeleine Gallion, sœur cadette d’Henri.

Au second semestre 1927, Gallion est cité à trois reprises dans le quotidien communiste L’Humanité comme ayant recueilli auprès d’ouvriers de Télégic des souscriptions pour le Pcf dont une intitulée « des munitions pour le parti » en août, et la dernière en préparation des élections législatives. Il est associé à d’autres communistes joinvillais, Tabouret et Comte.

Lors des élections municipales de mai 1929, Gallion est candidat à Joinville en quinzième position sur la liste du Bloc ouvrier-paysan, conduite par le communiste Roger Bénenson, futur député de Seine-et-Marne. La liste recueille 18,4% des suffrages exprimés au premier tour, arrivant derrière les conservateurs sortants de Stephen Durande (38,8%) et la concentration des gauches (radical-socialiste, socialiste Sfio et socialiste indépendant, 42,8%). Gallion est crédité de 339 voix sur 1 715 votants pour 2 969 inscrits.

Au second tour, la liste communiste se maintient et recueille 12,5% des votes sans avoir d’élu, derrière les conservateurs (41,6%, 5 élus) et la gauche modérée (45,9%, 22 élus). Georges Briolay (radical) devient maire.

Gallion n’est pas présent lors du scrutin partiel de 1934, mais il est à nouveau candidat lors des élections municipales de mai 1935, comme six anciens de anciens ses colistiers.

La liste communiste du premier tour est conduite par Robert Deloche, ouvrier fourreur (maire de la ville après-guerre). Gallion y figure en vingt-cinquième position. Les républicains de Léon Lesestre (droite) arrivent en tête (32,6%) devant les radicaux et socialistes indépendants du Groupement des gauches républicaines du maire sortant, Briolay (26,8%). Les communistes sont à la troisième place (23,5%), devançant les socialistes SFIO qui n’ont présenté qu’une liste incomplète (12,3%).

Au second tour, une liste d’union Pcf-SFIO est constituée, conduite par un indépendant, le professeur André Blocher. Elle talonne avec 39% et deux sièges la liste conservatrice, qui remporte 41% des votes exprimés et 25 élus, tandis que les sortants se contentent de 20%. Gallion ne participe pas à la liste du second tour.

Henri Gallion meurt le 9 novembre 1938 à Paris (14e arr.), à l’âge de 36 ans. Il résidait alors dans le quartier de Polangis, avenue Bizet, toujours à Joinville-le-Pont.

Télégic

Partager cet article
Repost0
6 septembre 2017 3 06 /09 /septembre /2017 01:01

François Alfred Gassion naît le 8 décembre 1863 à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Il est le fils de Marie Catherine Coinchelin et de son mari, Charles Louis Alfred Gassion, cheminot, chef de train.

Venu en région parisienne, Alfred Gassion devient lui aussi employé au chemin de fer de l'Est. Il participe le 8 juillet 1887 à la manifestation, organisée par la Ligue des patriotes, de Paul Déroulède pour protester contre l’envoi à Clermont-Ferrand du meneur populiste, le général Boulanger. Le rassemblement se fait à la gare de Lyon pour empêcher le départ du train, l’objectif étant de se rendre ensuite à l'Élysée. Arthur Gragnon, préfet de police, fait bloquer les manifestants place de la Bastille. Il fait procéder à vingt-et-une arrestations, dont huit sont envoyés au Dépôt sous la prévention de rébellion et d'outrage aux agents ; ils sont âgés de 16 à 26 ans et Alfred Gassion figure parmi eux.

Le journal L’Intransigeant écrit que « De l’enquête ouverte sur la manifestation de la gare de Lyon, il résulte que les dégâts matériels sont insignifiants : quelques, vitres brisées, deux boiseries défoncées et trois ou quatre, banquettes démolies, voilà tout ». Il considère que « les agents se sont rués comme des bêtes féroces sur de paisibles citoyens » et que l’incrimination de « rébellion et outrages aux agents » est un « fallacieux prétexte. »

Jugé par la dixième chambre du tribunal correctionnel de la Seine le 12 juillet, Alfred Gassion est condamné pour outrages et violences à la deuxième plus lourde peine, soit deux mois de prison et 16 francs d'amende.

Devenu comptable, Alfred Gassion s’engage dans la franc-maçonnerie. En 1888, il est membre de la loge La Ruche libre (Paris) et « garant d'amitié » de loge Le Globe (Vincennes). Le congrès maçonnique du 3 juin 1888 à Paris adopte à une très large majorité un ordre du jour antiboulangiste : « Considérant que la Franc-Maçonnerie ne peut, sans manquer à ses traditions démocratiques, rester indifférent devant l'agitation plébiscitaire et césarienne tentée sur le nom d'un homme; Jettent le cri d'alarme et font appel à tous les maçons de France pour protester contre la propagande boulangiste et pour défendre contre toutes ses attaques la cause de la Liberté et de la République ». La Ruche libre participait au congrès.

Installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Gassion organise en août 1888 une cérémonie pour le mariage de sa sœur Antoinette avec Edouard Martin, qui se tient au temple maçonnique, de Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne) et rassemble dans une tenue blanche extraordinaire les deux loges La Ruche libre et Le Globe. La fanfare municipale de Vincennes apporte son concours à la fête, qui se conclut par une conférence de Louis Amiable, grand ordonnateur du grand collège des rites et ancien membre du conseil de l'ordre du Grand Orient de France, également maire du 5e arrondissement de Paris.

S’il semble s’être éloigné des boulangistes, Gassion préside cependant une réunion qu’ils organisent à Joinville-le-Pont le 24 avril 1890 autour de leur candidat aux élections cantonales, Wattier. Les boulangistes veulent faire adopter un ordre du jour présentant les boulangistes comme seuls révisionnistes de bonne foi. Combattu par le journaliste Henry Vaudémont, il est, selon ce dernier, repoussé par 28 voix contre 37. Cependant, les boulangistes le déclarent adopté malgré les protestations du président Gassion.

Le propre mariage d’Alfred Gassion, en septembre 1891, sera également une manifestation maçonnique. Il épouse Marie Catherine Blanche Carrère à la mairie du 11e arrondissement de Paris. Le député radical Jules Ferdinand Baulard est présent, de même que le Dr Laffont, conseiller général de Charenton-le-Pont, également radical-socialiste, et Henry Vaudémont, président du groupe de libre-pensée La Raison, dont Gassion est secrétaire. Une confirmation du mariage est organisée au temple de la loge Le Globe à Vincennes ; Gassion en est également le secrétaire.

Après son mariage, Alfred Gassion s’installe à Paris tout en continuant de participer à l’activité du mouvement de libres-penseurs La Raison, basé à Joinville.

Il s’installe ensuite avant 1900 à Nanterre (Seine, act. Hauts-de-Seine), où naîtront ses trois enfants. Lui-même devient expert en matière de transports et est décoré, en janvier 1904 des Palmes académiques en tant qu’officier d’académie.

En matière politique, Gassion est en 1903 secrétaire général du comité de défense républicaine à Nanterre.

François Alfred Gassion meurt le 20 octobre 1925, à l’âge de 61 ans. Son décès est transcrit à Nanterre, où il vivait 33, rue Sadi-Carnot. Son épouse y réside toujours, en compagnie d’un de ses fils, en septembre 1961.

Médaille de la loge maçonnique de Vincennes Le Globe

Partager cet article
Repost0
23 août 2017 3 23 /08 /août /2017 01:01

Francis Louis Albert Maeder naît le 11 août 1879 à Paris (18e arr.). Il prend le nom de Carrouet (parfois orthographié Carrouët) après le mariage en mai 1882 de ses parents Marie Françoise Maeder, domestique, et Jacques Louis Carrouet, maître d’hôtel.

En août 1903, il épouse à Paris (10e arr.) Jeanne Élise Charlotte Maroche avec laquelle il aura une fille.

Peut-être est-ce lui qui souscrit « pour la propagande électorale » avec un groupe signant « pour l’affranchissement du prolétariat » dans le quotidien socialiste L’Humanité en avril 1906. Francis Carrouet s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) vers 1913. Il y milite au sein de la section socialiste SFIO, qui a fait élire 7 conseillers municipaux sur 23 en 1912, dans le cadre d’un accord électoral au second tour avec des radicaux dissidents et des libéraux, permettant de faire tomber la majorité radicale-socialiste. Les édiles socialistes (Laruelle, Lebègue, Flambard, Périn, Lacroix, Petit et Scornet) ne participent pas au bureau municipal, contrôlé par les radicaux dissidents (dont le maire Achille Ernest Mermet) et les libéraux. Carrouet est l’un des 4 socialistes sur les 9 délégués du conseil municipal pour l’élection sénatoriale de mai 1914.

En juin 1914, Carrouet remplace Mibord en tant que secrétaire de la section SFIO. Avec l’entrée en guerre en août, et la mobilisation très probable de Carrouet, celle-ci va cependant cesser de fonctionner, jusqu’à sa relance en août 1916 par Flambard, conseiller municipal, revenu du front blessé.

Après-guerre, Carrouet s’installe de nouveau à Paris et milite dans la 12e section du nouveau parti communiste SFIC.

Francis Carrouet meurt le 26 décembre 1922 à Paris (12e arr.). Il résidait avenue Daumesnil et est Incinéré au cimetière du Père-Lachaise le 28 décembre. Il était âgé de 43 ans.

Partager cet article
Repost0
30 juillet 2017 7 30 /07 /juillet /2017 01:01

QueveutDieu Ythier naît le 4 mai 1828 à Germigny, Yonne. Ses parents sont Marie Angélique Bardeau et son époux Pierre Sylvain Ythier, buraliste.

L’origine de son curieux prénom est sans doute à relier à l’œuvre de saint Augustin, qui adresse un traité de diverses hérésies à un évêque nommé Que-veut-Dieu. Il a sans doute été transmis par le père Charles Frédéric QueveutDieu Leclerc, né à Saint-Florentin, installé à Germigny en 1797, dont il devient curé mars 1800.

Exerçant la profession de charpentier, Ythier s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il épouse en novembre 1855 Justine Zo, fille d’un autre charpentier Sylvain Zo. Ils auront cinq enfants.

Après le décès de son épouse en février 1874, Ythier se remarie en août 1875, toujours à Joinville, avec Louise Marie Denisot, blanchisseuse ; deux enfants suivront.

Avec deux de ses fils, Gustave et Charles, QueveutDieu Ythier participe en septembre 1879 à une souscription pour les amnistiés de la Commune de Paris, lancée par le journal Le Rappel, et collectée à Joinville-le-Pont par Grosbois, coiffeur.

Installé dans le centre-ville, 24, rue de Paris, La famille est particulièrement liée avec celle d’Eugin Thime, bottier, personnalité du radicalisme et de la libre-pensée à Joinville, puisque deux filles Thime épousent deux garçons Ythier, Gustave et Ernest.

QueveutDieu Ythier décède le 20 juillet 1891 à Paris (10e arr.). Il était âgé de 63 ans et résidait toujours à Joinville comme ses fils Gustave, Charles et Édouard.

Partager cet article
Repost0
30 juin 2017 5 30 /06 /juin /2017 01:01

Pierre Guelpa – qui utilisera le prénom de Paul – naît le 22 décembre 1872 à Saint-Julien-en-Jarez, dans la Loire. Ses parents sont Marie Côte et son mari Charles Guelpa, plâtrier. Le père, est mentionné comme « disparu, sans domicile connu » en 1904.

Représentant de commerce, Paul Guelpa est domicilié à Neuilly-sur-Seine (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il épouse en avril 1904 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) Alice Cathy et s’installe dans cette dernière commune. Ils vivent séparés en 1908, leurs deux enfants résidant avec la mère dans le quartier de Polangis ; ils divorceront en décembre 1913.

Dans sa nouvelle commune, Guelpa va jouer un rôle significatif, sur le plan politique comme dans la vie sociale. En décembre 1907, il est chargé d’une mission pour résoudre un conflit entre deux médecins, les Dr Gripon et Vallat, ce dernier conseiller municipal, rivaux pour l’obtention d’un poste de médecin scolaire.

En mai 1908, Guelpa est élu conseiller municipal sur la liste du comité radical-socialiste, conduite par le maire sortant, Eugène Voisin. Elle s’oppose à une liste du comité socialiste évolutionniste, regroupement hétéroclite de libéraux et de socialistes dissidents, ainsi qu’à une liste incomplète de socialistes SFIO ; le Dr Gripon, candidat isolé, et Provin sur la liste évolutionniste seront les seuls opposants à être élus. La liste radicale obtient 65% des suffrages exprimés, les socialistes évolutionnistes 28%, les socialistes SFIO 4,7% et le Dr Gripon 2,3%. Guelpa recueille 506 voix sur 1 319 inscrits, un niveau inférieur à celui des conseillers sortants, mais il est élu au second tour.

Au sein de l’assemblée communale, Guelpa a une place importante. Il est électeur sénatorial à plusieurs reprises, en janvier 1909 puis en mars 1912. Il s’oppose en 1909 au principal animateur radical, Louis Rey, en plaidant pour une conception plus ouverte du compte-rendu de mandat aux électeurs.

Il exerce également un rôle politique national en tant que membre, à partir de 1909, du comité exécutif du parti radical-socialiste. Il siège cette année là à la commission de l'organisation du congrès. Guelpa donne en janvier 1910 une conférence sur « l'école laïque et les évêques » au siège du parti. Il exerce cette fonction jusqu’en 1912. Il est membre de la Fédération radicale et radicale-socialiste de la Seine.

La proximité de Guelpa avec les autorités radicales explique sans doute ses décorations : les Palmes académiques comme officier d’académie en 1908, le Mérite agricole pour « divers travaux sur la sériciculture » en 1910.

À Joinville, Guelpa s’implique également dans la vie locale. Il organise des fêtes estivales en 1908, mais l’hebdomadaire radical Voix des communes estime qu’elles « n’étaient pas réussies ». Il est également président de la société athlétique de Joinville.

Guelpa décide, pour des raisons professionnelles, de quitter la France pour Bilbao (Espagne). Le dîner d'adieux organisé en mars 1912 à la Taverne Pistor à Paris est un évènement dont parlent plusieurs journaux, notamment le quotidien Le Radical. Il avait fondé avec Albert Viney et Pierre Chaffard-Lucon, fin 1910, la Société minière de Villarréal et Salinas pour l’exploitation de mines de fer en Alava.

Le départ, présenté comme définitif, va cependant être rapidement être succédé par un retour pour des raisons militaires, Guelpa étant mobilisé pendant la première guerre mondiale, tout d’abord comme adjudant au 81e régiment d’artillerie lourde. En mars 1916, il devient officier d'administration de 3e classe au sein du génie de l’armée territoriale dans l’aéronautique militaire. Il est promu dans la même arme à la 2e classe en mars 1918.

Après-guerre, Guelpa reste dans l’armée, affecté au 4e bureau du sous-secrétariat d'Etat à l'aéronautique. Il est décoré à ce titre comme chevalier de la Légion d’honneur en janvier 1919. Basculé dans la réserve en 1920, Guelpa est rayé des cadres de l’armée et admis à l’honorariat en février 1923.

Cependant, il est réintégré en juin 1929 et affecté au service général du ravitaillement en matériel d'aéronautique. Il est promu capitaine en juillet 1930 et était toujours en activité en avril 1934, âgé de 62 ans.

Paul Guelpa s’était remarié en juin 1920 avec Alice Marie Céleste Héloïse Bidault à Paris (18e arr.). La date de son décès n’est pas connue.

Bombardier Farman 1918 (Wikipédia)

Partager cet article
Repost0
28 juin 2017 3 28 /06 /juin /2017 01:01

Charles Eugène Buchot naît à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) le 2 février 1814. Il est le fils Marie Antoinette Guiard et de son époux, Augustin Frédéric Buchot, carrier.

Comme son père, Buchot sera tailleur de pierres, mais il vendra également du vin. En février 1836, il se marie, toujours à Saint-Maur où il réside, avec Joséphine Corbet. Ils s’installent dans la commune voisine de Joinville-le-Pont vers 1840 et auront cinq enfants.

Pendant la révolution de 1848, Buchot fait partie, selon les archives militaires d’un Club de Joinville. Il est arrêté en juillet 1848 sans motif précisé avec six autres habitants de sa commune, également commerçants ; il est remis en liberté le lendemain. Les autres mis en cause sont élargis en même temps : Adolphe Candellé 41, ans, marchand de vins ; Pierre Joseph Destombes, 44 ans, dégraisseur de laines ; Louis Henri Gant ou Gaut, 35 ans, boulanger ; Jean Baptiste Marillier, 33 ans, restaurateur et Alphonse François Poirier, 30 ans, marchand de vins. Seul Eustache D'Heurle, 32 ans, tonnelier, est condamné à la transportation et meurt à Brest au cours de son transfert.

Eugène Buchot réside toujours à Joinville-le-Pont en 1850. Il meurt le 25 octobre 1869 à Paris (15e arr.) ; il était domicilié rue du Faubourg Saint-Antoine à Paris (12 arr.). Âgé de 55 ans, il exerçait encore son métier de tailleur de pierres.

Il était l’arrière-petit-fils de Jean Buchot (1740-1799), ouvrier journalier, co-auteur du cahier de doléances de La Varenne-Saint-Maur en 1789. Il était également petit-neveu de Pierre Buchot, et cousin de ses trois fils Pierre Nicolas, Étienne Nicolas et Louis, tous officiers et décorés de la Légion d’honneur.

Granger, Révolution 1848

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Polmorésie, blog d’histoire
  • : Histoire politique, économique, culturelle et sociale au travers des acteurs qui ont se sont engagés dans la vie publique.
  • Contact

Recherche

Liens