Alexandre Lavogade naît le 7 février 1886 à Paris (19e arr.). Il est le fils d’Eugénie Larue, couturière et de son mari Charles Marie Raphaël Lavogade, bijoutier. Cadet d’une grande famille, puisqu’elle compte 11 enfants, Bébé Lavogade va, comme ses trois frères (Charlot, Maurice et Simon), exercer le métier familial de bijoutier. Autre spécialité familiale, Lavogade, qui se fera appeler Bébé même la quarantaine passée, va être un sportif renommé. La famille s’est installée vers 1900 sur les bords de Marne, dans le quartier de Palissy à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).
Sn premier engagement noté dans la presse nationale est la participation à un cross cyclo-pédestre disputé à Champigny-sur-Marne en mars 1903. Il participe en septembre 1907 à une course pédestre organisée dans le vélodrome du Parc des Princes et réservée aux plus de 100 kilos.
Le football intéresse aussi Bébé Lavogade. Il joue comme demi en 1908-1909 dans l’équipe du Club athlétique de Joinville, dont il est capitaine, contre des clubs du Nord de la France, tandis que son frère Simon est arrière. En 1911, il est devenu gardien de but, puis en 1912 il devient arbitre officiel et continue à officier, au moins jusqu’en 1927.
Son activité sportive principale est cependant la natation, et notamment les courses de grand fond, où il s’aligne souvent avec ses deux frères Maurice et Simon. À partir de 1907, on le voit aux Six heures de Joinville puis en 1908 à la Traversée de Paris, des courses à forte couverture médiatique. En août 1909, il établit une performance, parcourant en Marne 25 kil. 275 m. en 10 heures et annonce vouloir faire le parcours Rouen-Paris.
En août 1913, Charlot, Bébé, Maurice et Simon Lavogade affronte dans un match d'une demi-heure à l'américaine des familles sportives les quatre frères Hanouet. La course, sur 1.700 mètres est gagnée de quinze mètres par les frères Hanouet.
Pendant la première guerre mondiale, Lavogade (Bébé) est agent cycliste au 406e régiment d’infanterie. Il est cité à l’ordre du régiment en novembre 1916. Il obtient des permissions en 1917 qui lui permettent de poursuivre des compétitions de natation.
Lors de la première édition du Marathon nautique Corbeil-Paris, course de 40 km, entre Corbeil et Paris le 3 août 1924, Bébé Lavogade arrive quatrième en 12h55. Il gagne une place l’année suivante.
Les trois frères Bébé, Maurice et Simon jouaient également au water-polo, par exemple pour leur équipe du CAJ lors d’un match en juillet 1919
Bébé Lavogade s’était marié, le même jour que son frère Simon, à Joinville en mai 1911 avec Marguerite Félicie Georgina Sterckx, employée en cinéma. Ils divorcent cinq ans en octobre 1916 plus tard et il se remarie toujours à Joinville en décembre de la même année avec Mathilde Jeanne Tabouret, sœur d’Henri Tabouret (1889-1956), doreur sur bois, militant socialiste puis communiste à Joinville.
L’activité professionnelle de Bébé Lavogade s’exerce dans la bijouterie familiale de la des Francs-Bourgeois à Paris (4e arr.). Il fabrique et répare des boîtiers de montres. En 1928, elle est déplacé rue Charlot (3e arr.).
S’il pratiquait intensément des sports, Bébé Lavogade assumait également des responsabilités associatives dans ce domaine. Il est un des fondateurs du Club athlétique de Joinville (CAJ), dont il est trésorier en 1908. Il est décoré en 1933 de la médaille d'argent de l’éducation physique pour son rôle dans l’encadrement sportif au sein du CAJ.
Les activités artistiques l’intéressent également. Il obtient en octobre 1923 un prix de chant, décerné par l’Association philotechnique joinvillaise. Avec ses frères, il participe en août 1911 à une pantomime nautique au sein de la troupe Basket, baptisée Les Amoureux de Léontine, pendant le meeting de natation de Joinville.
Le militantisme politique de Bébé Lavogade a également une connotation culturelle. Il est élu secrétaire adjoint chargé du théâtre du groupe artistique de la Jeunesse socialiste de Joinville en décembre 1920. Il interprète en janvier 1922 avec une certaine Roussel le duo des Dragons de Villars, opéra-comique d’Aimé Maillart. La représentation se fait au casino-cinéma de Joinville au profit des enfants russes dans le cadre des Fêtes Populaires, organisées par les communistes dans la commune.
Alexandre Bébé Lavogade s’était installé après la première guerre mondiale dans le quartier de Palissy, toujours à Joinville, avenue Marceau. Il meurt le 24 août 1968 à Joinville où il est inhumé, à l'âge de 82 ans. Il avait eu une fille avec sa première épouse.

Maurice et Bébé Lavogade en 1909
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