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18 juin 2022 6 18 /06 /juin /2022 00:01

Maurice Albert Wach naît le 13 avril 1883 à Paris (10e arr.) Il est le fils de Jeanne Journiac, femme de chambre, et de son mari Joseph Wach, tonnelier. Ils résident rue du Faubourg-Poissonnière.

Alors représentant de commerce pour l’industrie, vivant rue Mazagran à Paris (10e arr.) au moment de faire son service militaire, Maurice Wach s’engage pour trois ans d’an l’armée. Il est affecté au 132e régiment d’infanterie. Il devient caporal en octobre 1903 puis sergent en novembre 1904. Il retourne à la vie civile en mars 1906.

Le mariage de Maurice Wach avec Juliette Léonce Doit, comptable, a lieu en avril 1911 à Paris (10e arr.). Ils élisent domicile rue Albouy. Maurice Wach pratique l’aviron sur la Marne, au sein de la Société nautique En Douce, basée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Fondée en 1885, l’association a une vocation tournée vers le tourisme en rivière, contrairement aux autres clubs locaux aux objectifs plus sportifs, comme la Société nautique de la Marne, avec laquelle elle fusionnera beaucoup plus tard. Maurice Wach devient président d’En Douce en 1912 pour un mandat d’un an, faisant suite à Joë Netter. Il assurera la même fonction à plusieurs reprises ultérieurement, devenant, selon l’historien Michel Riousset, « le président qui a le plus marqué de son empreinte l'En Douce. »

Au début de la première guerre mondiale, en août 1914, Maurice Wach est rappelé et sert dans le régiment d’infanterie de Chaumont. Il est promu, en novembre 1914, lieutenant puis en mai 1916 lieutenant.

Il est blessé à deux reprises, en mars à Cambrai (Nord) quand une balle lui perfore l’annulaire gauche, puis, plus grièvement, en septembre la même année à Souchez (Pas-de-Calais), au cours de la deuxième bataille de l’Artois, quand une autre balle lui provoque une plaie à l’omoplate gauche. Il est cité à l’ordre du 33e corps d’armée en mars 1916 pour sa bravoure et le fait d’avoir rejoint le front avant sa complète guérison. Il sera de nouveau cité à l’ordre du bataillon en février 1919 pour avoir « rempli avec tact les délicates fonctions d’officier adjoint ».

Démobilisé en mars 1919, Maurice Wach reste rue Albouy et redevient, pour deux ans, président du club d’aviron En Douce. Il est en 1923 à Strasbourg où il est domicilié rue de Molsheim.

À partir de 1928, il s’installe quai de la Marne, à Joinville-le-Pont, à proximité du garage à bateaux d’En Douce.

Après la deuxième guerre mondiale, Maurice Wach est candidat lors des élections municipales de Joinville en novembre 1947 sur la liste soutenue par le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste), conduite par Pierre Perly. Elle arrive en tête avec 44% des suffrages exprimés, devant l’Union républicaine et résistante (communistes et divers gauche, 43,3%) mais les deux listes ont le même nombre de sièges. La liste socialiste SFIO, avec 6,4%, obtient le dernier siège et assure la réélection du maire communiste Robert Deloche. Wach siège comme conseiller municipal dans l’opposition.

On retrouve Maurice Wach comme correspondant régulier de l’hebdomadaire libéral Nouvelle Union régionale en 1951. Ainsi, en avril, il écrit sur « La grande hargne des kokos » (au sujet du PCF) puis en mai estime que c’est une « Juste conclusion » quand le député communiste Yves Péron se fait traiter de crétin à l’Assemblée nationale. En novembre, il annonce la cérémonie à la mémoire du général Leclerc, organisé par la section RPF en l’église Saint-Charles de Joinville. En décembre, il s’étonne de la proposition du maire, Deloche, de fusionner l’office municipal d’habitations à bon marché avec celui de la ville voisine de Champigny, également à direction communiste.

En matière sportive, Maurice Wach reprend en 1952 sa fonction de président d’En Douce, cette fois-ci pour douze ans. Veuf depuis cinq ans, il se remarie en février 1952 à Joinville avec Marguerite Marie Dassy.

En février 1953, après l’exclusion du parti communiste du maire Robert Deloche, celui-ci démissionne de sa fonction. Les élus de droite se divisent au sein du conseil municipal et c’est la doyenne de l’assemblée, également communiste, Amélie Trayaud, qui est élue pour les deux mois de mandat restants.

Lors des élections municipales de mai 1953, Wach reste fidèle à la liste RPF, désormais conduite par Pierre Calmon tandis que la moitié des sortants conservateurs ont rejoint Georges Defert (RGR). Les deux listes obtiennent chacune six sièges, derrière les dix élus de la liste d'Union républicaine et résistante (PCF et divers gauche). La SFIO a trois élus, les démocrates-chrétiens du MRP en ont deux. Defert devient maire, avec le soutien de ses colistiers, de ceux du RPF et du MRP.

Au premier tour, Wach a recueilli 1 366 voix pour 6 748 suffrages exprimés (20,2%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits. Il est réélu. Il se solidarise, en juillet 1953, avec une motion de protestation de la section RPF de Joinville contre la condamnation des époux Rosenberg aux États-Unis.

Son mandat prend fin en mars 1959. Lors des élections municipales, le scrutin majoritaire a été réintroduit et la liste RPF de Calmon, qui a fait alliance avec le MRP et la SFIO, est devancée au premier tour par celle de Defert et n’a aucun élu au second tour.

Maurice Albert Wach meurt le 28 avril 1970 à Joinville, à l’âge de 87 ans. Lors de son enterrement, « le drapeau bleu et rouge de la société [En Douce] recouvrait son cercueil, dans la plus grande tradition de la marine » raconte Michel Riousset. Il était décoré de la Croix de guerre (1914-1918) et chevalier de la Légion d’honneur depuis février 1921.

Les locaux du club En Douce, coll. Carré des Canotiers

 

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6 juin 2022 1 06 /06 /juin /2022 00:01

Début de la biographie de René Kirbühler

René Georges Kirbühler naît le 16 juillet 1900 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Françorine Trespeuch et de son époux, Blaise Kirbühler, tonnelier. Ils vivent rue du Pont puis rue de Paris, toujours dans le quartier du Centre. Sa mère est la fille d’un sabotier d’Ally, village auvergnat du Cantal.

La famille Kirbühler est originaire du village d’Hartmannswiller (act. Alsace, Haut-Rhin), où elle est installée depuis la fin du 18e siècle. Son père, qui quitte les territoires annexés par l’Allemagne pour l’est parisien, obtient la nationalité française en juillet 1889. Son oncle au deuxième degré, Jules Ernest Kirbühler (1857-1922), cultivateur-maraîcher à Nogent-sur-Marne, est conseiller municipal de la commune, voisine de Joinville, de 1892 à 1919 et responsable d’une association horticole ; il est décoré du Mérite agricole et des Palmes académiques. Plusieurs autres membres de la famille se sont installés sur les bords de Marne.

Devenu employé de commerce, René Kirbühler fait son service militaire à partir de mars 1920 au 156e régiment d’infanterie. Caporal en juillet 1920 puis sergent en avril 1921, il est envoyé dans les troupes d’occupation des pays Rhénans, en Allemagne de mai à septembre 1921. Il est démobilisé en mars 1922.

Avec son frère cadet Robert, René Kirbühler pratique le basket au sein du club Espérance Sportive de Joinville (ESJ) en 1923. Il est responsable de l’équipe. Il constitue, en 1932, une équipe de vétérans pour disputer des matches amicaux.

Sur le plan politique, René Kirbühler devient, en avril 1925, trésorier adjoint du Comité d’union républicaine et d’action sociale (CURAS), structure regroupant à Joinville les membres des organisations de droite, présidé par Félix Soulié. Pour les élections municipales de mai 1925, le CURAS soutient la liste présentée par le maire sortant, Henri Vel-Durand, intitulée Union républicaine pour la défense des intérêts communaux. La droite est en tête au premier tour avec 47,5% des suffrages exprimés face à des radicaux-socialistes alliés aux socialistes, dans une liste de cartel des gauches (28,4%), et à une liste communiste (21,1%). Elle remporte le scrutin et les 27 sièges à pourvoir au second tour. Après son décès, en 1928, Vel-Durand est remplacé par son premier adjoint, Stephen Durande, tapissier.

En matière professionnelle, Kirbühler est devenu tapissier décorateur, puis représentant de commerce. Il poursuit son activité politique et est candidat lors des élections municipales de mai 1929 à Joinville. Au premier tour, la liste d’Union nationale de Stephen Durande arrive en tête, avec 42,6% des suffrages exprimés, devant la concentration des gauches de Georges Briolay (35,9%) et les communistes de Bénenson (16%). Malgré le maintien au second tour du PCF, la liste des gauches emporte au second tour 22 des 27 sièges à pourvoir, la droite n’en ayant que cinq. Kirbühler a obtenu, au premier tour, 874 voix pour suffrages 2 126 exprimés (41,1%) sur 2 969 inscrits. Il n’est pas élu au second tour ; Briolay devient maire. Il est désigné comme membre de la Commission de propagande du CURAS en novembre 1932, le comité étant désormais présidé par Émile Lecuirot, dirigeant de la Société nautique de la Marne, club d’aviron.

En février 1935, le CURAS, fondé en 1912 et alors présidé par Léon Lesestre, se transforme en Union des républicains. René Kirbühler est élu président. La nouvelle Union adopte un programme préconisant la « séparation de l’administration municipale et de la politique ». Il préconise : « diminution des charges écrasantes qui pèsent sur les travailleurs et les consommateurs, atténuation des dépenses publiques, simplification des rouages administratifs, application des lois sociales et des questions intéressant l’enfance et l’hygiène. »

À suivre

Rue de Paris à Joinville-le-Pont

 

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29 mai 2022 7 29 /05 /mai /2022 00:01

Suite de la biographie de François Decrombecque

Pendant la deuxième guerre mondiale, François Decrombecque, qui n’est pas mobilisé du fait de son âge, continue d’exercer ses fonctions de syndic du conseil municipal. Il participe par exemple en décembre 1941 au « Noël du maréchal », organisé par le Secours national d’entraide du maréchal, nommé d’après le chef de l’État français, basé à Vichy, Philippe Pétain. Il poursuit également son activité de chronométreur de la Ligue de l'Ile-de-France au sein de la Fédération Française d'Athlétisme.

Lorsqu’un arrêté préfectoral, nomme, le 20 février 1942, les conseillers municipaux de Joinville, quatorze des vingt-cinq élus de l’Union républicaine sont reconduits. Mais pas  Decrombecque ni le futur maire, Georges Defert.

À la Libération de la ville de l’occupation allemande en août 1944, Decrombecque devient membre du Comité local de Libération, présidé par Henri Drevet ; il y représente le mouvement Organisation civile et militaire (OCM). Il fait également partie du Comité joinvillais de la renaissance française, également présidé par Drevet.

Sur proposition du Comité local de Libération, et parès avis du Comité Parisien de la Libération, Decrombecque est nommé membre de la délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune. Le communiste Robert Deloche en est nommé président et fait fonction de maire ; en tant que vice-président, Decrombecque assume le rôle de troisième adjoint, aux côtés du communiste Malcouronne, du radical-socialiste Drevet et du socialiste SFIO Berthet.

Lors des élections municipales organisées par le gouvernement provisoire, auxquelles participent pour la première fois les femmes, en avril 1945, Decrombecque figure sur la liste d’Union résistante et démocratique, conduite par Deloche, qui l’emporte au 1er tour avec 61,7% des suffrages exprimés. Ce dernier est réélu maire et reprend comme adjoints Berthet, Drevet, Malcouronne et Decrombecque.

Au cours du scrutin suivant, Decrombecque figure toujours avec Deloche, sur sa liste d’Union républicaine et résistante. Elle arrive en seconde position, avec 3 017 voix pour 6 974 suffrages exprimés (43,3%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits. Cependant, elle obtient le même nombre de sièges, 13, que les gaullistes du Rassemblement du peuple français (RPF, 44%). Les socialistes SFIO ont un élu (6,5%) tandis que les démocrates-chrétiens du MRP n’en ont pas (5,8%). C’est le vote du socialiste Berthet qui permet la poursuite de la municipalité Deloche, dont Decrombecque est toujours l’adjoint.

En conflit avec le parti communiste, Robert Deloche démissionne et est remplacé en février 1953 par Amélie Trayaud, également communiste, qui devient brièvement maire de Joinville le 16 mars 1953 ; Decrombecque poursuit son mandat d’adjoint.

Le renouvellement complet du conseil municipal a lieu en avril 1953. Cinq listes se présentent : les gaullistes de Pierre Calmon (RPF), les dissidents de droite de Georges Defert (RGR), les centristes du MRP, les socialistes SFIO et une union communiste et radicale, comprenant notamment François Decrombecque, étiqueté divers-gauche. Avec dix sièges pour cette liste (36,3% des suffrages exprimés), contre trois SFIO (12,2%), deux MRP (9,2%) et six pour chacune des listes de droite (19,8% pour le RPF, 22% pour le RGR), la majorité au sein du conseil change de bord. Il était arrivé nettement en tête du vote populaire, avec 2 477 voix pour 6 748 suffrages exprimés (36,7%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits. Par comparaison, Defert n’avait eu que 1 529 votes. Cependant, il devient maire par 14 voix contre 13. François Decrombecque siège comme conseiller municipal d’opposition.

Après avoir siégé au sein du conseil municipal sous quatre régimes différents, François Decrombecque termine son mandat en mars 1959 lors du renouvellement du conseil municipal. Il aura siégé pendant 32 ans, dont 13 ans comme syndic et 9 ans en tant qu’adjoint au maire.

En 1959, il est toujours actif au sein de la Fédération Française d'Athlétisme.

François Decrombecque meurt le 7 août 1960 à Créteil (Val-de-Marne) où il était hospitalisé. Il était âgé de 75 ans et est inhumé à Joinville. Il avait obtenu de nombreuses décorations : la Médaille militaire en mars 1928 ; les Palmes académiques comme officier d’académie en février 1934 puis comme officier de l’instruction publique en décembre 1949 ; une mention honorable de la Mutualité en août 1934 ; la médaille d'or de l'Éducation physique en novembre 1936 ; le Mérite social en février 1938 ; le titre de commandeur de la Société de l‘encouragement public en octobre 1941.

Fin

Tombe de François Decrombecque à Joinville

 

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25 mai 2022 3 25 /05 /mai /2022 00:01

Début de la biographie de François Decrombecque

François Philogène Joseph Decrombecque naît le 4 décembre 1884 à Paris (5e arr.). Il est le fils de Rose Fauvel et de son mari, François Joseph Alexis Decrombecque, merciers, rue Claude-Bernard. La famille Decrombecque est originaire du Pas-de-Calais.

De grande taille pour son époque (1 mètre 77), alors ajusteur mécanicien, il s’engage pour trois ans au moment d’effectuer son service militaire en juin 1903. Il est affecté au régiment de sapeurs-pompiers. Il renouvelle ensuite régulièrement ses contrats, est nommé caporal en septembre 1906 puis sergent en juillet 1914.

En février 1909 à Paris (12e arr.), François Decrombecque épouse Jeanne Marguerite Romestant, couturière. Il fait de l’aviron au sein de la Société nautique de la Marne, basée à sur l’île Fanac à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il rame avec des équipages à quatre ou à huit. Il s’inscrit en 1914 pour la Traversée de Paris.

Pendant la première guerre mondiale, Decrombecque reste mobilisé chez les sapeurs-pompiers. Il reçoit trois citations et une lettre de félicitations pour son attitude courageuse et son sang-froid lors de feux à Paris. Il est démobilisé en juin 1919 et quitte alors l’armée active. La famille s’installe à Joinville, dans le quartier de Polangis, où ils vivent d’abord rue Bourguignon (act. rue des Frères-Lumière) puis avenue du Château (act. avenue Foch), avenue Jamin et enfin quai de Polangis.

Devenu mécanicien à la Compagnie du Gaz de Paris, François Decrombecque réoriente son activité sportive, se lançant dans la marche. Affilié au Racing-Club de France (Paris), il est champion de France du 10 km en 1921 puis les deux années suivantes. Lors des Jeux Olympiques de Paris en 1924, il est sélectionné dans cette discipline, mais éliminé lors des éliminatoires. Il crée un Grand-prix international de marche qu’il organise avec Coeuilly sportif, association basée à Champigny.

Il devient chronométreur fédéral de la Fédération française d’athlétisme et membre de la Commission fédérale de marche. Il la préside à partir de 1934.

Dès 1923, François Decrombecque s’implique dans la vie politique de Joinville. Il est un des membres fondateur du Comité d’union et d’action républicaines, constitué en mars cette année-là, pour rassembler des républicains de gauche, radicaux et socialistes indépendants. Le comité soutient le maire en place, Henri Vel-Durand, radical-socialiste dissident. Avec Vel-Durand, Liou, Soulié et Piot, Decrombecque fait partie de la commission de préparation du programme.

Lors des élections municipales de mai 1925, Decrombecque figure sur la liste d’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, conduite par Vel-Durand. En s’appuyant sur le programme du comité, elle propose que « les lois de laïcité soient appliquées sans rigueur et sans sectarisme », se prononce sur le maintien de l’octroi pour les marchandises à l’entrée de Joinville et en faveur d’économies dans les dépenses budgétaires. Face à une liste de cartel des gauches et à une liste communiste, elle obtient 1080 voix en moyenne, soit 47,5% des suffrages exprimés ; tous les candidats sont élus au second tour. Au sein du conseil municipal, Decrombecque s’active notamment pour la promotion du sport local et pour l’animation du quartier de Polangis.

À suivre

François Decrombecque

 

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11 avril 2022 1 11 /04 /avril /2022 00:01

Suite de la biographie de Charles Provin

Après la première guerre mondiale, Charles Provin n’est pas candidat lors des élections municipales en novembre 1919. Il continue cependant à avoir une influence politique, car le conseil municipal, alors composé majoritairement de radicaux dissidents, le désigne comme électeur sénatorial en décembre 1919 puis en mars 1925. Lors de ce dernier vote, il est sur la liste de l’Union républicaine des intérêts communaux qui l’emporte face à celle du Cartel des gauches, groupant la minorité du conseil (radicaux-socialistes et socialistes indépendants).

Il se présente, en mai 1925 en dixième position sur la liste de l’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux du maire sortant, Henri Vel-Durand, qui fait face à deux concurrents, le cartel des gauches de Georges Briolay (radicaux-socialistes, socialistes SFIO et indépendants) et le parti communiste. La liste a pour programme l’application « sans rigueur et sans sectarisme » des lois de laïcité, le maintien de l’octroi pour les marchandises entrant dans le territoire communal et l’économie dans les dépenses budgétaires.

Les partisans de Vel-Durand obtiennent au premier tour en moyenne 47,5% des suffrages exprimés, devant les gauches du cartel (28,4%) et les communistes (21,1%) ; ils sont tous élus au second tour, malgré le retrait de la liste du PCF. Après la réélection en tant que maire d’Henri Vel-Durand, greffier, Stephen Durande et Charles Provin sont désignés comme adjoints au maire. S’il est solidaire du maire, Provin s’abstient cependant dans l’octroi d’un marché pour le chauffage des écoles en décembre 1925. Il s’oppose aussi en janvier 1928 à la création d’un poste de professeur de dessin pour les écoles.

Provin, comme Vel-Durand et le conseiller général Naudin ainsi que deux conseillers municipaux, Gillot et Liou, participe en juillet 1927 à une réunion de propagande de la Ligue des Jeunesses patriotes qui se tient au restaurant la Tête noire, quai Beaubourg à Joinville. Fondées par Pierre Taittinger, les Jeunesses patriotes constituent un mouvement nationaliste en France d’importance. L’hebdomadaire local la Gazette de l’Est compte 400 auditeurs et assure que les Jeunesses patriotes s’affirment républicaines, mais dénoncent la carence du gouvernement contre le communisme. Deux représentants de cette tendance viennent d’ailleurs apporter la contradiction.

Lors du décès de Vel-Durand en septembre 1928, Stephen Durande prononce un discours au nom des élus municipaux et est suivi de Provin, en tant que président de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers.

Après le décès du maire, une élection partielle a lieu, qui voit la victoire de l’union des gauches, laquelle remporte avec Briolay les trois sièges à pourvoir. Le conseil municipal de désignation du maire, en octobre 1928, voit Durande et Provin obtenir chacun huit voix au premier tour, tandis que Briolay en a trois, Liou et Gillot chacun une. Selon le quotidien Le Petit Journal, Provin a remercié ses collègues de la manifestation de sympathie faite sur son nom et a déclaré ne pas être candidat à l’écharpe de maire. Au second tour, Stephen Durande a été élu par quatorze voix contre trois à Briolay et une à Liou. Provin devient premier adjoint.

Les élections municipales de mai 1929 se présentent dans une configuration comparable à celle des 1925. La liste d’Union républicaine et démocratique de Stephen Durande affronte les gauches républicaines de Briolay et les communistes. Au premier tour, la liste Durande arrive en tête avec une moyenne de 42,6% des votes, suivie par les partisans de Briolay à 35;9%, tandis que les communistes se situent à 16,0%. Provin recueille 957 voix pour 2 126 suffrages exprimés (45%) et 2 491 inscrits ; c’est le meilleur score de tous les candidats.

Au second tour, malgré le maintien de la liste communiste de Bénenson, la concentration des gauches emporte 22 sièges avec 45,9%, la liste de droite recueillant 41,6% et cinq sièges, les communistes reculant à 12,5% sans avoir d’élu.

Tandis que Durande est battu, Provin fait partie des réélus de la municipalité sortante, avec Caillon, Decrombecque, Gobert et Lecuirot. S’il se situe dans l’opposition, c’est cependant Charles Provin qui remet, en mars 1931 au nouveau maire, Georges Briolay, les Palmes académiques.

En avril 1932, Provin se prononce pour la suppression du port de marchandises sur la Marne, se plaignant des inconvénients qu’il apporte aux riverains, et pour le maintien du halage animal ou mécanique dans le département de la Seine, que la majorité municipale souhaite voir disparaître. Il s’oppose en mai la même année à des changements noms de voies, rebaptisées rues de la paix et Aristide-Briand. Il vote contre le budget municipal pour l’année 1934, en décembre 1933 et celui-ci n’est adopté que par une majorité relative de neuf voix contre six sur 27 conseillers.

Président de la société de secours des sapeurs-pompiers depuis 1925, Provin devient vice-président de la Mutualité scolaire après le décès de son épouse, qui exerçait cette fonction, en octobre 1933.

Charles Provin, qui siégeait encore au conseil municipal du 15 février, meurt le 1er mars 1934 à Joinville. Il était âgé de 71 ans et père d’un enfant. Inhumé au cimetière de Joinville, sa tombe porte une plaque au nom de la société des sapeurs-pompiers dont il avait été administrateur pendant plus de 25 ans. Il est remplacé comme conseiller municipal en octobre 1934 à l’occasion d’une élection partielle.

En septembre 1909, il avait été décoré en tant que chevalier du Mérite agricole pour sa « collaboration à l'installation de champs de course dans la banlieue parisienne et en province ». Il a été promu officier du même ordre en août 1927. À partir d’août 1910, il a reçu cinq récompenses au titre de son action mutualiste, dont la médaille d'or en février 1931, pour son rôle comme président de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers de Joinville.

L’association d’escrime La Dague, dont il fut membre fondateur, crée en 1934, pour cinq ans, un challenge Charles-Provin en son hommage.

Sa femme Adèle Provin est secrétaire puis vice-présidente de la section locale de la Mutualité maternelle de Paris entre 1927 et 1931.

Sa fille Émilie (1891-1972) épousa en mai 1912, Lucien Pinton (1886-1938), directeur d’une maison d’orfèvrerie, vice-président du Comité d’union républicaine et d’action sociale de Joinville et un des principaux animateur de la droite dans la commune.

Fin

Tombe de Charles Provin au cimetière de Joinville

 

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9 octobre 2021 6 09 /10 /octobre /2021 00:01

Lucien François Pinton naît le 15 décembre 1886 à Paris (3e arr.). Il est le fils de Marie Henriette Véronique Janisson et de son époux François Pinton, employé de la maison d’orfèvrerie Boulenger. Ils sont tous deux originaire de la Creuse et vivent rue du Vertbois.

Comme son père, Lucien Pinton rejoint l’entreprise Boulenger. Fondée en 1810 à Paris sous le nom de Hautin, prolongée par le neveu de ce dernier, Adolphe Boulenger, qui la reprend en 1864, puis par son fils, Charles Boulenger, en 1898, elle est particulièrement réputée pour la fabrication de couverts, notamment pour l'argenterie de la Marine nationale. Elle dispose d’une usine à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne), créée en 1871. La maison Boulenger y employait 60 ouvriers en 1902. D’abord employé commercial, il deviendra ultérieurement fondé de pouvoir et directeur, en charge du personnel.

À cause d’une « faiblesse générale », Pinton est dispensé de service militaire en 1908. La famille est alors installée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue du Château (act. av. Foch). Il épouse dans cette ville en mai 1912 Émilie Julie Joséphine Provin, fille d’un entrepreneur de serrurerie, président de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers et plus tard adjoint au maire.

Au cours de la première guerre mondiale, Lucien Pinton est affecté à des services auxiliaires, à cause de l’état de ses pieds. Il intègre la 2e section de commis et ouvriers de l’armée en janvier 1915 puis est envoyé en juin la même année sur les théâtres d’opérations orientales, en Serbie. Il y est nommé brigadier en juillet 1918 puis maréchal des logis en novembre. Il rentre d’Orient en janvier 1919 et est démobilisé en avril.

Après le conflit, Pinton partage son temps entre son domicile parisien et celui de ses beaux-parents à Joinville, rue du Pont (act. rue Jean-Mermoz). C’est dans cette ville qu’il prend des responsabilités politiques et associatives.

En préparation des élections municipales de mai 1925, il est un des organisateurs d’une importante réunion publique de l’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, la liste du maire sortant Henri Vel-Durand, radical dissident, qui réunit des candidats de droite et quelques indépendants, radicaux ou socialistes.

En octobre 1932, c’est Pinton qui, comme vice-président, supplée l’absence de Guye, malade, en tant que président du Comité d’union républicaine et d’action sociale, qui regroupe les partisans de la droite conservatrice et libérale dans la commune. Ce dernier est remplacé par Émile Lecuirot, tandis que Pinton reste vice-président.

Accompagnant encore son beau-père, qui en fut un des fondateurs en 1923, Pinton est en 1934 trésorier de la société d’escrime La Dague, dont Pierre Lorry est président. C’est au cours une soirée organisée par cette association, en novembre 1934, que Lucien Pinton raconte son voyage en Norvège et au Spitzberg, devant de nombreux élus, dont le député Adolphe Chéron (radical), ancien sous-secrétaire d’État à l’éducation physique, ou le maire Georges Briolay (radical-socialiste). C’est sous l’impulsion de Pinton que La Dague lance en 1935 pour cinq années un challenge Charles-Provin, en souvenir de son beau-père, mort la même année. Il concerne des équipes de trois tireurs à l’épée.

Participant à plusieurs expositions au titre de son orfèvrerie, il obtient un diplôme d’honneur lors de l’Exposition coloniale internationale de Paris, organisée en 1931 dans le Bois de Vincennes, à Nogent-sur-Marne.

Cité comme témoin par un juge d’instruction de Saint-Quentin, Lucien Pinton, alors directeur général de la maison Boulenger, assure que en février 1937 le docteur Hecker de Flavy-le-Martel (Aisne) était en fait René Hecker, ancien comptable de sa société, dépourvu de tout titre universitaire. Il avait profité de la guerre pour se faire nommer « médecin auxiliaire » et avait ensuite usurpé le titre de docteur, exerçant la médecine, y compris dans des fonctions officielles, pendant 17 ans.

Lucien Pinton meurt le 11 octobre 1938 à Paris (11e arr.), dans son domicile de la rue du Grand-Prieuré. Il est inhumé à Joinville, dans le caveau de son beau-père. Il était âgé de 51 ans et père d’un enfant. En 1931, il avait été décoré de la médaille commémorative serbe.

 

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5 octobre 2021 2 05 /10 /octobre /2021 00:01

Alfred Plé est né 9 janvier 1888 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Marie Michaud, couturière, et de son mari, Alfred Plé, commis d’agent de change.

Devenu tourneur repousseur sur métaux, Alfred Plé, est également sportif. Il est adhérent au Club nautique de Paris, club basé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), 97, quai de la Marne. Plé pratique le canoé puis l’aviron et s’aligne dans des compétitions à partir de 1904 et, à seize ans, gagne une course en canoë à La Varenne. En juin 1908, il remporte le Tour de Marne, compétition qui allie trois épreuves : cyclisme, aviron et course à pied. L’épreuve, organisée depuis 1905 par le Cercle des sports de la Marne (Saint-Maur-des-Fossés), part du pont de Chennevières pour revenir à la Varenne-Saint-Hilaire par le pont de Créteil et le barrage da Saint-Maur. Les cinq premiers kilomètres se font à bicyclette, suivis par trois kilomètres 500 à pied, puis par quatre kilomètres en canoë ; il y a 14 concurrents en 1908. Plé arrive second en 1909 puis gagne de nouveau la même course en juillet 1910, devant trois autres athlètes.

Mobilisé en octobre 1909 pour le service militaire, Plé est affecté au 3e escadron du train des équipages ; il finit sa période militaire en septembre 1911. Il s’affilie alors à un autre club de Joinville, la Société nautique de la Marne, basée sur l’île Fanac. Il rame en individuel, mais également dans des bateaux à deux, à quatre ou à huit. La SN Marne l’engage notamment dans le grand classique des rivières de la région parisienne, le match annuel à huit avec le Rowing club de Paris. Il le remporte, en tant que chef de nage, en 1913. Il réside à Paris (11e arr.), rue Amelot.

De nouveau appelé pendant la première guerre mondiale, il débute le conflit dans le même régiment puis, à partir d’août 1915, est détaché dans un entreprise métallurgique. Il est démobilisé en août 1919. Il devient alors directeur technique d'une entreprise de confections et vit à Paris (11e arr.), boulevard Voltaire. Il avait épousé en avril 1919, à Paris (11e arr.), Pauline Hortense Catherine Léchevin, originaire de Valenciennes (Nord), fille d’un cafetier et veuve d’un officier tué lors de la bataille de la Somme en août 1914.

Après six ans d’interruption, Plé reprend l’aviron en 1920. Il remporte, en septembre, la Coupe de Paris, disputée dans le bassin de Neuilly-sur-Marne-Bry puis le championnat d’Europe double scull sans barreur. Avec son partenaire habituel, Gaston Giran, Plé participe aux Jeux olympiques de 1920 qui se déroulent à Anvers (Belgique). Il arrivent troisième dans l’épreuve du Deux de couples, derrière des équipes des États-Unis et d’Italie, et remportent la médaille de bronze.

L’hebdomadaire Miroir des sports fait de Plé sa vedette sportive du jour quand il devient, en août 1921 champion de France en skiff. C’est « un sympathique et un vrai sportsman (…) taillé en souplesse plus qu'en force, long et mince (1 m 80-71 kilos). (…) Alfred Plé est un bel exemple du pur amateurisme français, non assimilable aux étudiants perpétuels que présentent les Anglais sous étiquettes des diverses universités, ni à certains soi-disant purs d'outre-Atlantique que leur club entretient à grands frais. (…) [Son emploi] ne lui laisse que de rares moments de loisir et, de par cela, ses heures d'entraînement en skiff varient entre 8 et 10 heures du soir ». En septembre, il remporte de nouveau la Coupe de Paris.

Alfred Plé devient en 1922 l’animateur technique des « bleu et blanc », les couleurs de la SN Marne. il continue également de ramer et remporte, en tant que chef de nage, la 34e édition du match Rowing – SN Marne.

En 1925, Plé se rend acquéreur d’un garage de bateaux à Joinville et vient s’y installer, quai de la Marne. Cette nouvelle fonction l’écarte des compétitions car les règlements de l’amateurisme excluent, comme professionnels tout constructeur; maître ou ouvrier, gardien, salarié par un club ou un entrepreneur, garagiste, loueur, entraîneur rétribué… Il est également, en même temps, représentant en parfumerie et entraîne les rameurs de son club ainsi que ceux de l’équipe sélectionnée pour les Jeux olympiques d’Amsterdam (Pays-Bas) en 1928.

Lors des élections municipales de mai 1929, Alfred Plé est candidat sur la liste d’Union républicaine et démocratique du maire sortant, Stephen Durande (droite). Elle s’oppose à la Concentration des gauches (radicaux-socialistes, socialistes SFIO et socialistes indépendants) de Georges Briolay et au Bloc ouvrier et paysan (communiste) de Roger Bénenson. Les candidats de droite arrivent en deuxième position au premier tour avec 38,8% contre 42,8% pour les gauches, tandis que les communistes obtiennent 18,4%. Plé recueille 896 voix pour 2 126 votants (42,1%) et 2 969 inscrits. Au second tour, la liste Durande est devancée et obtient cinq sièges, contre 22 pour la liste Briolay, qui est élu maire. Plé n’est pas membre du conseil municipal.

Le chantier Plé a une bonne réputation et compte jusqu'à douze ouvriers. Il ne permet cependant probablement pas des revenus très élevés, car Plé est condamné, en février 1935, à cent francs d’amende par le tribunal civil de la Seine pour « émission de chèques sans provisions ». Frédy Plé, son fils, est associé à l’entreprise en 1944 et la reprend en 1957. Le chantier a fermé en 1980.

Alfred Plé meurt le 4 mars 1980 à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne). Il était âgé de 92 ans et père d’un enfant.

Alfred Plé en 1912 (Miroir des sports)

 

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31 juillet 2021 6 31 /07 /juillet /2021 00:01

Suite de la biographie de Stephen Durande

Revenu à la vie civile, Stephen Durande va prendre une part croissante dans la vie locale. Toujours président du Groupement de Polangis et Palissy, il répond à la proposition de fusion faite par l’Union des commerçants de Joinville, qui représente le vieux Centre, sur la rive droite de la Marne.

Sur le plan sportif, Stephen Durande est en octobre 1919 le président-fondateur de l’Union sportive de Joinville (USJ). Basé dans le restaurant familial Les Bibelots du Diable, quai Hector Bisson, le club est principalement axé sur la natation en Marne, mais comprend d’autres sections, comme le basket ou la marche. On retrouve dans l’exécutif de la société Pierre Bureau, entrepreneur de maçonnerie, socialiste indépendant, Georges Briolay, figure de proue des radicaux-socialistes ou Fernand Paraiso, petit-fils d’un esclave africain au Brésil, originaire du Dahomey (act. Bénin), officier de l’armée française et futur résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale. En juillet 1921, Durande met à disposition de l’USJ un gymnase qu’il aménage sur un des sites de son entreprise, à Champigny-sur-Marne, route de Villiers. Le club procède également, en février 1927, à l’élection de la reine de Joinville.

Les élections municipales de Joinville-le-Pont, repoussées pendant le conflit mondial, sont organisées en novembre 1919. Durande figure sur la liste conduite par Henri Vel-Durand, adjoint au maire et, comme le maire sortant, Achille Mermet, radical dissident. Il s’est allié avec des socialistes indépendants et, effet de l’union nationale à l’œuvre pendant la guerre, avec les radicaux-socialistes officiels auxquels il s’était pourtant vivement affronté.

Le scrutin oppose la liste d’Union républicaine et sociale à celle du parti socialiste SFIO présente une liste conduite par Georges Laruelle, ainsi qu’au Bloc indépendant de la droite conservatrice et libérale, derrière Jules Beauvais. Les candidats de la majorité sortante obtiennent une moyenne de 44% des suffrages exprimés contre 30% aux socialistes et 26% à la droite. Durande recueille 798 voix sur 1 694 votes exprimés (47%) pour 1 715 votants et 2 491 inscrits. La droite s’étant retirée, l’Union républicaine et sociale remporte le scrutin avec plus de 63% des voix et tous les sièges. Durand a 961 bulletins en sa faveur sur 1 518 (63%). Le soir du deuxième tour, Achille Mermet, décède ; même s’il ne s’était pas représenté, il était toujours le maire en fonction.

Henri Vel-Durand est élu maire, avec comme adjoints Julien Périn, socialiste indépendant (ex-SFIO) et Stephen Durande. Il est, avec Théophile Leteuil et la recette municipale, un de ceux qui sont chargés de reprendre les jetons de la monnaie de guerre émise Groupement des commerçants, industriels et habitants de Joinville, dont la valeur cesse en décembre 1922. Ils sont échangés à leur valeur faciale et permette aussi de régler les taxes municipales.

Critiqué par le maire, Henri Vel-Durand, qui lui reproche ses absences, le premier adjoint, Julien Périn, qui s’en défend, est démis de ses fonctions en septembre 1923. Durande est élu à l’unanimité à sa place, tandis qu’un autre socialiste indépendant, Léon Roux, devient deuxième adjoint. Rancunier, Périn attaque dans le journal radical Voix des communes : « Le 1er adjoint [Durande], (passé par de louches combinaisons) a gardé la présidence de la commission de la voirie qui revient au 2e adjoint. De grâce, quittez la voirie ! »

Les élections municipales de mai 1925 signent la rupture de l’union de 1919 avec les radicaux-socialistes et le rapprochement avec la droite conservatrice, ainsi que l’apparition d’une candidature communiste. Un cartel des gauches non communistes est initié par une section de la Ligue de la République. Voix des communes accuse le maire sortant d’être « un pilier d’église », qui « défend les intérêts des gros capitalistes ». Le journal radical critique l’atteinte à l’urbanisme que serait, selon lui, l’extension de l’usine Pathé qui « masqua une partie des bords de notre belle rivière, empoisonna l’air » ainsi que les Studios de cinéma : établissement « informe, hideux, moitié caserne, moitié cage à gorilles. »

La liste d’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, conduite par Vel-Durand, attire un socialiste indépendant et un radical dissident, mais marque surtout le retour des représentants de la droite locale. Elle présente un programme revendiquant que les lois de laïcité soient « appliquées sans rigueur et sans sectarisme », souhaite le maintien de l’octroi, et propose des économies dans les dépenses budgétaires. Sa liste arrive largement en tête, avec 47,5% des voix au premier tour, loi devant le cartel des gauches à 28,4% et les communistes à 21,1%. Malgré le retrait de ces derniers, l’union de centre-droit remporte les 27 sièges à pourvoir au second tour avec 1 080 voix en moyenne, soit 47,5% des suffrages exprimés. Vel-Durand est réélu maire, Stephen Durande premier adjoint et François Provin prend la dernière place du bureau municipal.

Ayant conservé ses fonctions à la tête de l’Union sportive joinvillaise, Stephen Durande est également président de la Société symphonique communale en 1924. Il est réélu dans cette fonction jusqu’en 1927 au moins. Avec l’appui marqué des usines Pathé, elle organise dans un des restaurants de la ville plusieurs concerts chaque année, généralement en juin et autour de Noël.

En matière sociale, Stephen Durande devient vice-président de la section locale de la mutualité maternelle de Paris en mars 1924. Intéressé à la colombophilie, il avait participé en avril 1914 à l'exposition d'aviculture de Saint-Maur en présentant des pigeons Mondains et Carneaux. Il fonde en mars 1925 l’association Le Ramier de Joinville, qu’il préside. À ses différents titres, Durande joue un rôle dans l’organisation des fêtes des quartiers de Polangis et Palissy.

Continuant son activité professionnelle, Durande participe en mai 1926, à Suresnes (Seine, act. Hauts-de-Seine), au 12e Congrès de la Fédération des groupements industriels et commerciaux de la Région parisienne.

À suivre

Stephen Durande

 

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29 juillet 2021 4 29 /07 /juillet /2021 00:01

Début de la biographie de Stephen Durande

Henri Célestin Stephen L’Hôpital naît le 22 avril 1875 à Paris (1er arr.). Il est déclaré comme fils d’Antoinette L’Hôpital, artiste dramatique, qui vit rue du Faubourg-Saint-Martin, et d’un père non dénommé. Sa mère épouse en novembre 1897 à Joinville-le-Pont, où ils vivent alors, Étienne Claude Auguste Durande, dit Stephen Durande, également artiste dramatique et directeur de théâtre. Ce dernier reconnaît Stephen Durande junior comme son fils en juin 1894.

Son arrière-grand-père, Claude Auguste Durande (1764-1835), médecin, était chevalier de l'Empire puis baron en 1811. Il fut maire, de tendance légitimiste, de Dijon (Côte-d'Or) de 1806 à 1815 puis ensuite de 1815 à 1818. Jean Edme Durande, probablement son frère, avocat modéré, avait également été maire de la ville en 1794-1795. Une voie a été baptisée rue du Docteur-Durande dans l’ancienne capitale des ducs de Bourgogne. Il avait acquis le château Durande à Ahuy (Côte-d'Or), datant du XVIe siècle, qui fut en grande partie détruit par un incendie en décembre 1924 ; il n’appartenait alors plus à la famille.

À Joinville, la famille Durande vit rue de rue de Brétigny (act. rue du Président-Wilson), dans le quartier de Palissy. Ils exploitent, à proximité en bords de Marne, l'auberge des Bibelots-du-Diable, quai Hector Bisson (act. quai Gabriel-Péri), guinguette célèbre pour ses bals et concerts. En avril 1895, Stephen Durande sauve deux passagers d’un bateau, dont le navigateur s’est noyé ; le quotidien Le Petit Parisien remarque qu’ils « doivent la vie au jeune Stephen Durande, qui n'en est pas à son premier acte de courage et qui a fait preuve dimanche d'un sang-froid et d'une énergie qui lui ont valu les félicitations de tous ceux qui assistaient à ce sauvetage émouvant. »

Les Bibelots-du-Diable, à Joinville-le-Pont

En novembre 1896, Stephen Durande est dispensé de service militaire à cause de sa mauvaise vue. Sur le plan professionnel, il est serrurier. Il a monté une entreprise à Joinville, spécialisée dans les grilles et marquises, les clôtures pour parcs et châteaux. Il est également mécanicien agricole, constructeur de matériel d'élevage et horticole.

Le mariage de Stephen Durande avec Jeanne Gabrielle Lucot a lieu en avril 1900. Elle est voisine de l’auberge familiale du quai Hector-Bisson et fille d’un architecte des chemins de fer, militant conservateur dans la commune.

S’impliquant dans la vie locale, Stephen Durande prend la présidence du Groupement amical des industriels, commerçants et des habitants de Palissy-Polangis, les deux quartiers de la rive gauche de la Marne. Il s’implique, en 1909, dans une commission qui travaille sur un projet d’exposition nationale qui aurait pu se tenir à Joinville en 1910. Cependant, notamment du fait des graves inondations du début de cette année, le projet est abandonné.

En matière politique, Durande fait partie de ceux qui appellent à une réunion publique en juillet 1910 pour critiquer « l’incurie municipale » au sujet de l’entretien de la rue de Brétigny, abîmée par le passage des transports d’un entrepreneur depuis la Marne. à cette occasion, il se rapproche à la fois des libéraux, des conservateurs mais aussi des socialistes, qui ont trouvé ce moyen pour attaquer les radicaux-socialistes qui tiennent la mairie à ce moment.

Pendant la première guerre mondiale, si la forte myopie de Durande le rend toujours inapte au service armé, il est cependant affecté dans des fonctions auxiliaires, d’abord auprès du 9e puis du 19e escadron du train des équipages. En novembre 1915, il est détaché auprès de sa propre entreprise.

Il conçoit un système permettant aux chiens de livrer des soupes chaudes aux soldats du front dans des voitures adaptées. Il en entreprend la production, sur les plans de M. Hachet-Souplet. Un harnais épousant la forme du poitrail sur lequel est fixé un pivot mobile vient s'ajuster à un timon passant au-dessus leurs dos. L’Association pour le dressage du chien de guerre a fait établir des modèles de chariot à mitrailleuse se transformant en civière, des cuisines roulantes de tranchées, des paniers de ravitaillement, des tonneaux à eau. Elle recommande l’usage de la voiture de ravitaillement Durande. Ce dernier rejoint, en mars 1918 le 6e régiment de dragons. Il est démobilisé en mai 1919.

Le Groupement des commerçants, industriels et habitants émet des jetons, d’une valeur de de 20 ou 50 centimes, qui pallient le manque de liquidité du fait des opérations militaires. Frappés en aluminium, les jetons portent, à l’avers, les armes de la ville et au revers, la valeur en centimes, avec la mention du groupement et de la commune. La création de monnaies locales est répandue en France pendant la guerre, leur usage pouvant être interne à entreprise, étendu à une commune, à la circonscription d’une chambre de commerce voire à plusieurs départements comme en Provence.

À suivre

Jetons de monnaie de guerre à Joinville-le-Pont, 1918

 

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25 juin 2021 5 25 /06 /juin /2021 00:01

Pierre Bureau naît le 2 février 1875 à Saint-Léger-la-Montagne (Haute-Vienne). Il est l’aîné des neuf enfants vivants de Jeanne Meyrat et Léonard Bureau, cultivateurs.

Du fait de l’importance numérique de sa famille, il n’est soumis qu’à une mobilisation d’un an au service militaire, qu’il effectue en 1896-1897 dans un escadron du train des équipages. À sa démobilisation, il s’installe rue des Barres à Paris (4e arr.). Il déménage à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), rue des Écoles, en 1900 et est alors contremaître. Il épouse, en mai 1901 dans la commune voisine de Joinville-le-Pont Alice Marie Anne Noireau, fille d’un entrepreneur de menuiserie. Ils emménagent dans cette commune, au sein du quartier de Polangis, avenue Jamin.

Lors des élections municipales de mai 1908 à Joinville, un candidat nommé Bureau, très probablement Pierre, se présente sur la liste du comité socialiste évolutionniste. Elle a été constituée à l’initiative de quelques radicaux et socialistes dissidents, parmi lesquels Eugène Hainsselin, Théophile Leteuil et François Provin. La liste s’oppose à celle de la majorité sortante, menée par le maire Eugène Voisin, avec le soutien du comité radicale-socialiste, et à une autre, présentée par le parti socialiste SFIO. Les radicaux emportent 21 des 23 sièges à pourvoir, en laissant un aux évolutionnistes aux côtés d’un indépendant. Au second tour, Bureau remporte 439 voix pour 1 189 votants (36,9%) et n’est pas élu.

Sur le plan professionnel, Pierre Bureau constitue une entreprise de maçonnerie, basée dans le quartier de Polangis, avenue du Château (act. av. Foch). Un de ses frères, Jules, l’a rejoint. Leur entreprise va connaître des difficultés, qui amènent Pierre Bureau à se déclarer en faillite en août 1911. Il parvient à un concordat avec ses créanciers en janvier 1912, lui permettant de rembourser ses dettes sur sept ans.

Au cours de la première guerre mondiale, Pierre Bureau est mobilisé dans le 4e puis le 20e escadron du train. Il est détaché, en février 1917, dans une fumisterie industrielle à Ivry-sur-Seine, l’entreprise Leterne. Il est ensuite affecté en juillet de la même année au 4e régiment de cuirassiers puis en février 1918 au 6e régiment de dragons. Il est démobilisé en février 1919.

Après le conflit, Pierre Bureau reprend son activité de maçonnerie. Un autre de ses frères, Paul, le rejoint également. Il s’implique également dans la vie associative locale. Il fait ainsi partie de la commission de réorganisation et de propagande constituée pour la reconstitution de l’Union des commerçants et industriels de Joinville en juin 1923. L’union est présidée par Lucien Lavoipierre, couvreur et militant conservateur.

C’est très certainement Pierre Bureau qui est vice-président de l’Union sportive de Joinville (USJ) au moment de sa création en octobre 1919. Elle a pour président Stephen Durande, tapissier et futur maire de la commune. Il en est encore un des responsables en octobre 1925. Il est également, en 1924, vice-président de l’Union amicale de Joinville Champigny, structure présidée par le directeur des usines Pathé, Victor Dosse.

Enfin, Bureau est un des cofondateurs de l’Association syndicale libre des propriétaires riverains de la rivière de Polangis, toujours avec Dosse notamment.

Pierre Bureau meurt le 22 avril 1948 à Joinville. Il était âgé de 51 ans et père de quatre enfants.

Joinville, le Château de Polangis

 

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