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22 mars 2024 5 22 /03 /mars /2024 01:01

Léon Auguste Couppé naît le 27 août 1853 à Paris. Il est le fils de Louise Félicie Samson et de son époux Nicolas François Couppé.

Son père, alors fabricant de bronze se présentera ensuite comme doreur sur métaux. La famille vit rue de Thorigny (3e arr.), où se situe leur atelier. Elle dispose également, au cours des années 1870, d’une résidence secondaire à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier tout nouvellement créé de Palissy, avenue Hugédé. Son père sera élu, à peu près sans interruption, de 1878 à 1904, au conseiller municipal de la commune dont 16 ans en tant qu’adjoint au maire. Il était républicain modéré, de tendance radicale.

Effectuant un service militaire en tant qu’engagé, au 88e régiment d'infanterie, Léon Couppé est nommé sous-lieutenant en octobre 1884. Il travaille comme fabricant de bronze dans l’atelier familial. En septembre 1887, il se marie à Tournan-en-Brie (Seine-et-Marne) avec Marthe Julie Henriette Lennuyeux. Ils vivent à pays, à l’adresse de leur boutique.

Le bourg de Joinville, où la famille devait vivre pendant la belle saison, est célèbre pour ses activités nautiques, natation et bateaux.

Léon Couppé devient membre de la Société nautique de la Marne, un des deux plus grands clubs d’aviron de la région parisienne, avec le Rowing club ; les deux rivaux se mesurent, chaque année par une course de bateaux à huit rameurs sur la Seine. La SN Marne est basée sur l’Île Fanac à Joinville, où elle dispose d’un remarquable garage.

En avril 1884, Léon Couppé est élu secrétaire-trésorier du conseil d’administration de la société, dont Henri Philippe est le président. Il est reconduit dans la même fonction en février 1885. Il continue de siéger comme administrateur en mars 1886 et est toujours dans cette fonction en août 1891.

L’assemblée générale le désigne comme président de la société en février 1894. Son mandat dure un an. Sur la proposition du commissaire général de l'Exposition universelle de 1900, Couppé est nommé en novembre 1894 membre de la commission des concours d'exercices physiques qui seront organisés dans le cadre de cette manifestation.

On retrouve, en juin 1895, Léon Couppé en tant que président du comité des Régates internationales organisées dans le bassin d’Asnières-Courbevoie sur la Seine (Seine, act. Hauts-de-Seine).

À l’échéance de sa présidence, il devient vice-président de la SN Marne et est réélu dans cette fonction en janvier 1896.

Toujours à Joinville-le-Pont, Léon Couppé est membre du bureau de 740e section des Vétérans des armées de terre et de mer, association de secours mutuel et de mémoire, présidée localement par Théodore Létang, industriel, officier pendant la guerre franco-prussienne de 1870, et également conseiller municipal de Joinville-le-Pont. Chaque année, la société commémore la bataille de Champigny, qui s’est tenue dans cette commune mais aussi à Joinville et avait fait plus de 2 000 morts en décembre 1870.

Léon Couppé meurt le 7 janvier 1904 à Neuilly-sur-Marne (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il est présenté dans l’état-civil comme sans profession, veuf, et domicilié à Joinville-le-Pont, où son décès est retranscrit. Il était âgé de 50 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant.

Voir aussi : François Nicolas Couppé

 

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25 février 2024 7 25 /02 /février /2024 00:01

Fernand Marius Beaurain naît le 15 août 1862 à Paris (20e arr.). Il est le fils d’une lingère, qui vit rue Jouye-Rouve, et d’un père non dénommé. Sa mère, née sous ce nom à Brosville (Eure, Normandie), avait elle-même été reconnue ultérieurement pas ses parents, non mariés, et portait le nom de son père, Thuillier, mais continuait d’utiliser le nom de sa propre mère, Beaurain.

Sophie Élisa Thuillier dite Beaurain, alors restauratrice à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) sur l’île Pasquier (act. quai de la Marne), reconnaît officiellement Fernand Marius pour son fils en août 1874 à Joinville. Il est ensuite reconnu par Joseph Émile Bernier en décembre 1882 à Paris (1er arr.). Employé de la Préfecture de la Seine à Paris, originaire de Dun-le-Roi (Cher, Centre-Val-de-Loire), avait reconnu en avril 1880 Émile Gaston, le frère aîné de Fernand Marius. Il prend définitivement le patronyme de Bernier et se fait appeler Marius.

En matière professionnelle, Marius Bernier va être employé de banque, remisier.

Son activité sportive tient manifestement une grande place dans son existence. Il est rameur, affilié à la Société nautique de la Marne, un des plus grands clubs d’aviron de France, basé sur l’Île Fanac à Joinville-le-Pont.

Avec le deuxième grand club parisien, la Rowing-Club, la SN Marne organise chaque année à partir de 1879 un match entre les deux bateaux à huit rameurs plus barreur. C’est une manifestation parmi les plus prestigieuses en France entre Billancourt et le pont de Suresnes, (Seine, act. Hauts-de-Seine) soit 7,200 mètres sans virages. Marius Bernier participe à la course dès 1883 et est chef de nage depuis au moins 1885. Le barreur est Ernest Barberolle (1861-1948), futur médaillé d'argent aux Jeux olympiques d’Anvers (Belgique) en 1920. Leur bateau, qui avait été devancé en 1885, remporte la compétition en mai 1886. La Revue des sports considère que, « avec un chef de nage aussi énergique que M. Bernier, et un 8 aussi expérimenté que M. Barberolle, les jeunes rameurs du centre vont se trouver admirablement dirigés. »

Une équipe de la SN Marne participe, en août 1886, à des régates à Saintes (Charente-Maritime). Mécontente du résultat, la Société nautique de Tours proteste. Marius Bernier reconnaît son rôle : « J’ai été à le premier à proposer l’arrangement parce que je trouvais qu’il était inutile de faire éreinter des équipes sur un parcours de 10 kilomètres pour des prix aussi minimes. »

Les rameurs de la Marne échouent en 1887 face au Rowing-Club puis de nouveau en 1888, mais ils l’emportent en 1889 pour la dernière participation de Marius Bernier en tant que chef de nage. La Revue des sports attribue la victoire au fait que l'entrainement de la Marne a été « très bien dirigé par M. Bernier » et à la disposition d’une embarcation neuve venant du chantier Dossunet, de Joinville.

Amené à travailler régulièrement en province, Marius Bernier ne néglige pas l’aviron des ses déplacements. Il visite ainsi la Société nautique bordelaise en décembre 1889. Puis, s’étant installé à Rouen, il participe à l'entrainement du Cercle nautique de Croisset en 1890, conduisant ce club à progresser fortement dans le classement des Sociétés de France pour les prix remportés, puisqu’il finit cette année-là au troisième rang. Mais le départ de Bernier pour Amiens en 1891 voit le club de la Basse-Seine retomber huitième au classement.

Même s’il est moins présent à Joinville, Marius Bernier reste attaché et apprécié dans son club. Ainsi, il est élu président de la Société nautique de la Marne lors de son assemblée générale du 8 janvier 1892. Quelques jours plus tard, il indique qu’il n'accepte pas ces fonctions. Il reste cependant membre du conseil d’administration.

Annoncé en décembre 1890, le mariage de Marius Bernier avec Marie Louise Antoinette Berthet se réalise en janvier 1891 à Rouen. Elle est native de La Nouvelle-Orléans (Louisiane, États-Unis), d’un père ingénieur et d’une mère d’origine espagnole. Elle reste vivre en Normandie, ses quatre filles naissant à Rouen entre 1892 et 1897, tandis que lui donne comme adresse celle de son père à Paris puis celle de sa mère à Joinville-le-Pont. Le premier se marie en mars 1883 à Paris (er arr.) 1 avec Marie Arsène Léontine Perreau, tandis que la seconde épouse en avril 1887 à Poitiers (Vienne) Emmanuel Marie René Parent de Curzon, un aristocrate, propriétaire d’un terrain quai de la Marne à Joinville, où ils vivent.

C’est à cette adresse que Marius Bernier meurt le 16 novembre 1898 à Joinville-le-Pont, à l’âge de 36 ans. La déclaration de décès est faite par son beau-père. Elle mentionne qu’il est sans emploi. Selon les archives familiales, il aurait perdu son emploi dans la banque et se serait fait, en 1897, facteur aux Halles Centrales de Paris. Redevenu chômeur, il se serait suicidé. Les dernières années du siècle sont marquées, à l'échelle mondiale par une grande instabilité économique et des crises financières. En France, le scandale de Panama en 1892 avait ébranlé le secteur financier. La faillite de la banque Union Générale, l'une des plus grandes institutions financières françaises, provoque de nombreuses défaillances en 1898. À Joinville-le-Pont, un employé d’une maison de bourse, Émile Berthelot, se suicide également en juin de cette année-là après avoir perdu son poste.

Un autre Bernier, Paul, exerce également des responsabilités au sein de la Société nautique de la Marne, au moins depuis 1883 et jusqu’après 1889. Sans doute né vers 1842, il est avocat à la cour d’appel, et conseiller municipal socialiste de Paris, élu du 6e arrondissement à la fin du 19e siècle, connu pour son engagement laïc. Il ne semble pas avoir de lien familial avec Marius Bernier. Ce dernier n’a pas non plus de relation avec Théodore Bernier (1805-1872), boucher, conseiller municipal de Saint-Maurice (1859-1869) puis de Joinville-le-Pont (1869-1870), qui a donné son nom à une voie de cette dernière commune.

Marius Bernier (arch. fam.)

 

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20 septembre 2023 3 20 /09 /septembre /2023 01:01

Bernard Marie Joseph Thorel naît le 10 août 1905 à Pontlevoy (Loir-et-Cher). Il est le fils de Marie Josèphe Geneviève Madeleine Sausse et de son époux Philippe Charles Louis Thorel.

Il est le deuxième des huit enfants du couple et le premier garçon. La famille est installée en 1911 à Courbevoie (Seine, act. Hauts-de-Seine), où son père est assureur. Il meurt en février 1920, Bernard ayant 14 ans.

Bien que fils aîné d’une veuve, ce qui aurait pu lui valoir une dispense de service militaire, Bernard Thorel passe en 1925 le concours pour devenir élève-officier. Alors soldat au 24e régiment d’infanterie, il est reçu et devient sous-lieutenant. Il effectue probablement sa période dans l’armée au sein de l’École normale de gymnastique et d’escrime qui devient en décembre 1925, l’École supérieure d’éducation physique. Basée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le Bois de Vincennes, elle est rattachée, comme la totalité du Bois en avril 1929 à la ville de Paris. Thorel est nommé lieutenant de réserve en mai 1930.

Engagé dans le mouvement scout, Bernard Thorel, alias Ours des Neiges, est l’un des fondateurs en 1923 de la troupe de L’Île-Saint-Denis avec André Linsi. Il est aussi en mars 1926 le chef de la troupe dite 1re Cuts. En sommeil une partie de l’année, elle se réunit dans l’Oise avec d’autres troupes au Camp de Vieux-Moulin. En janvier 1931, Bernard Thorel crée une nouvelle troupe à Joinville-le-Pont. Il est breveté du centre de formation du scoutisme en France, qui fonctionne au château de Chamarande (Seine-et-Oise, act. Essonne).

Après avoir quitté l’armée, Bernard Thorel entreprend en 1932 des études à la Faculté de théologie de l'Institut catholique de Paris. Il est reçu au baccalauréat en 1933 et obtient cette même année des certificats de grec biblique et d'hébreu. Il reçoit, avec mention honorable, le diplôme d'études supérieures de philosophie en novembre 1934. Sa thèse, présentée en Sorbonne, est consacrée au fondateur du mouvement de jeunesse : Le scoutisme de lord Baden-Powell, méthode et vie ; elle est éditée en 1935, avec une préface d’Albert Millot, professeur de philosophie au lycée Louis-le-Grand (Paris).

Ayant connu un important développement, en passant de 10 000 scouts en France en 1920 à 72 700 en 1937, le scoutisme commence à faire l’objet de l’attention des chercheurs. Pour l’hebdomadaire Sept, Thorel montre « la cohérence et le réalisme » du scoutisme français (décembre 1936). Le quotidien catholique La Croix salue « une recherche en profondeur pour l’expliquer, une pensée qui cherche à définir une vie (décembre 1936). Thorel soutient que « l'unité profonde du scoutisme doit être recherchée dans la vie même du Chef-Scout Baden-Powell, colonial et chevalier » selon Les Essais catholiques (octobre 1938). Dans la Revue dominicaine, Ceslas Forest, résume l’ouvrage : « Le scoutisme a pour but de faire d’abord, de la génération de demain, une génération d'hommes sains et forts (…) Le but ? Nous allons dire immédiatement que c’est le service du prochain et l’accomplissement de notre devoir de citoyen. »

Ultérieurement, la thèse de Thorel a servi de référence. Émile Poulat, dans les Archives de Sciences Sociales des Religions, oppose Bernard Thorel, apologiste du scoutisme, à ses adversaires au sein de l’église catholique à son origine (1995). Dans un mémoire de master, Manon Radiguet de la Bastaïe, assure que Thorel précise les principes pédagogiques du scoutisme : le service du prochain, la progression personnelle (2018).

Thorel est également licencié en décembre 1936, toujours à l'Institut catholique.

Pendant son cursus à la Catho de Paris, Bernard Thorel est ordonné prêtre catholique en avril 1935 au séminaire des Carmes, implanté au sein de l’établissement rue d’Assas à Paris (6e arr.). Il est nommé préfet de division au collège Saint-Jean de Passy, institution privée catholique rue Raynouard, dans le 16e arrondissement de Paris. D’abord en charge de la quatrième puis de la première division, il devient préfet des sports en 1937. Pour l’historien du lycée, Jacques Houssain, il donne à cette fonction une « vigoureuse impulsion, organisant entre-autres un camp de neige dans le Jura » (2015). Dans l’hebdomadaire Benjamin, l’abbé Thorel reconnait que l’institution était très en retard en matière d’éducation physique et assure mettre « les bouchées doubles ou même triples » (janvier 1939).

S’il n’est plus directement dans le scoutisme, Bernard Thorel est cependant nommé chef de troupe honoraire en juillet 1936. Il est également nommé aumônier du clan Charles de Foucauld, qui regroupe des scouts de l’école militaire de Saint-Cyr.

Pendant la deuxième guerre mondiale, le lieutenant Bernard Thorel est aumônier des prisonniers de guerre de l’Oflag X-D, situé à Fischbek, un quartier de l’arrondissement de Hambourg-Harbourg (Allemagne). Sa « valise chapelle » est déposée au Musée de la Libération de Paris (14e arr.). Elle lui avait été offerte par Mgr Léon-Albert Terrier, évêque de Tarentaise et expédiée en 1940 par Jean Rodhain, de l’Aumônerie des prisonniers de guerre de l’église catholique à Paris. Elle porte une étiquette : « Que ma peine d'aujourd'hui comme votre sacrifice, Seigneur, serve à la libération de tous mes frères. »

Établi en mai 1941, l'Oflag X-D a été le lieu de l’invention d’un réchaud de fortune par un officier polonais, baptisé « choubinette » par des officiers belges. En juin et juillet 1942, des prisonniers français organisent une kermesse au profit du Secours national, distributeur des secours en temps de guerre. Pendant un mois, on y organise musique, théâtre, sport, jeux scouts, ventes aux enchères… Le camp est libéré en mai 1945 par les troupes britanniques.

Après son retour de captivité, Bernard Thorel reprend sa fonction de préfet des sports à Saint-Jean de Passy. Il l’exerce jusqu’en 1947. Dans la réserve de l’armée de terre, il est promu capitaine en septembre 1949.

Est-ce lui le « Bernard Thorel, directeur de colonies de vacances » qui est victime, le 22 juillet 1946, d’un accident près de Forbach ? Un autocar transportant une vingtaine d’enfants français s’est écrasé dans un ravin d’une trentaine de mètres, dans la vallée de Ia Murg, causant la mort de trois enfants. Sept autres sont blessés et, comme quatre accompagnateurs adultes, transportés à l’hôpital militaire de Baden-Baden.

Bernard Marie Joseph Thorel meurt le 8 août 1975 à Paris (15e arr.) alors qu’il était hospitalisé. Il résidait alors rue Carnot à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne). Il était toujours ecclésiastique et âgé de 69 ans.

La « valise chapelle » de Bernard Thorel, Musée de la Libération de Paris

 

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29 juillet 2023 6 29 /07 /juillet /2023 01:01

Suite de la biographie de Marie Rose Astié de Valsayre

Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, Marie Rose Astié de Valsayre, qui était mère d’un garçon de deux ans et venait de perdre une fille de quatre mois, était sans doute encore professeure de musique. Elle décide de s’engager auprès des troupes françaises combattant l’avancée des allemands en tant qu’ambulancière. Lors des combats sur le plateau d'Avron (Seine, act. Seine-Saint-Denis), qui durèrent d’octobre à décembre 1870, elle est a eu le lobe de l'oreille entamé par une balle. Elle en gardera une surdité partielle.

Il est probable qu’elle ne s’est pas impliquée dans la Commune de Paris, le régime socialiste qui prit le contrôle de la ville en refusant la capitulation devant les troupes germaniques. Mais elle est liée à Henry Louis Champy, ouvrier coutelier, élu au Conseil de la Commune, déporté en Nouvelle-Calédonie après la défaite de l’insurrection en mai 1871. À son retour, il adhère au Parti ouvrier socialiste révolutionnaire. Plusieurs dizaines de journaux les prétendirent mariés en 1891, ce qu’elle démentit.

En avril 1872, Astié de Valsayre donne naissance à son deuxième garçon.

Si les compositions musicales de celle qui se faisait alors appeler Marie de Valsayre lui avaient déjà apporté une certaine notoriété, ce sont ces études qui la mirent en avant dans la presse parisienne. En novembre 1874, venant de recevoir un certificat de grammaire, elle se présente devant une Commission d’inspecteurs de l'Académie, parmi 36 candidats, pour suivre un cursus médical. Son examen a porté sur l’appréciation critique du Misanthrope, pièce de Molière. Le Soleil indique qu’il y eut dix reçus et qu’elle fut « en première ligne ». C’était quelques années plus tôt, en 1868, que le droit de s’inscrire pour des études médicales avait été ouvert aux femmes, mais aucune n’avait encore été diplômée comme médecin. Astié de Valsayre publia une brochure en 1874, Certificat de grammaire, à l’usage des officiers de santé et pharmaciens, qui était une sorte de guide pour préparer l’examen.

Pendant une dissection dans un cours d'anatomie, elle se piqua et fut amputée d'une phalange de la main gauche. Une autre agression vint, en juillet 1878, d’un chien enragé qui la mordit aux deux mains. Elle cautérisa elle-même les plaies au fer rouge, avec l’aide de son mari, le docteur Astié. Ce sont cependant les suites de sa blessure de guerre qui la conduire à abandonner, en 1879, la voie qui aurait pu l’amener au titre de docteur. Camille Delaville, dans Le Constitutionnel (1887/02/14) explique : « Mme Astié est fort savante, mais sourde, elle n'entend que la moitié des questions des examinateurs et aime mieux être refusée que d'avouer cette innocente infirmité. »

Cependant, ayant réussi les trois années de scolarité requises, elle eut le titre d’officier de santé, équivalent à celui d’infirmier actuellement.

Elle se tourne vers la presse, devenant secrétaire d’Émile de Girardin, patron du quotidien La Presse. Elle écrit également des articles scientifiques dans Civilisation, par exemple en 1880 sur le Père Galien d'Avignon, sous le titre La Science et le clergé, ou sur l’astronome allemand Pierre Ungeschick. L’hebdomadaire La Femme de France publie un texte d’elle sur La Femme et la science, en septembre 1879. Elle soutient que « être mère de par la nature, c’est-à-dire involontairement, n’est rien ; tandis qu’être mère de par l’instruction est une œuvre grandiose » et elle appelle : « mes sœurs ; continuez à secouer le joug avilissant de l’homme ! » Un de ses lecteurs s’étonne « Mme Astié de Valsayre ne serait-elle pas un homme caché sous un pseudonyme féminin ? Je dois vous l’avouer, j’ai fait une enquête dans votre quartier ; j’ai appris que vous existiez réellement, ce qui m’a stupéfié. »

Les publications scientifiques se poursuivent, sur la Cuisine physiologique en juin 1880 puis une tentative en anthropologie au sujet du Croisement des races en octobre la même année.

Astié de Valsayre est associé aux travaux du groupe de l'enseignement secondaire des jeunes filles, qui fait suite à l’adoption en décembre 1880 de la proposition de loi du député Camille Sée. Le texte législatif institue les collèges et lycées publics de jeunes filles, mais « les dispense de certaines études pour faire place aux travaux et aux occupations de leur sexe ». Les langues mortes sont exclues, la morale tient lieu de philosophie et l'enseignement scientifique reste élémentaire. Au contraire, Astié de Valsayre dépose en mars 1883 un Mémoire sur l'enseignement secondaire des jeunes filles et la question du latin, plaidant pour leur accès à un baccalauréat identique à celui des garçons. Elle envoie en mai 1883 aux députés un Mémoire sur l'utilité de l'enseignement de grammaire dans l'instruction de la femme. Elle explique que, malgré son titre universitaire, on ne lui permet pas d’enseigner aux jeunes filles. Elle soutient également que, si ces dernières pouvaient apprendre le latin, on cesserait de les discriminer en matière salariale dans les institutions éducatives.

Sous un pseudonyme masculin, Jehan des Étrivières, Astié de Valsayre publie en 1882 un pamphlet, Les Amazones du siècle, sous-titré les Gueulardes de Gambetta. Elle y attaque Louise Michel, Léonie Rouzade ou Eugénie Potonié-Pierre, toutes féministes dont elle sera ensuite proche. En décembre 1885, après de vifs échanges, elle reconnaîtra dans L’Événement qu’elle les avait « sottement attaquées. »

À suivre

Marie Rose Astié de Valsayre

 

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18 janvier 2023 3 18 /01 /janvier /2023 00:01

François Henri Picouret naît le 20 janvier 1900 à Alfortville (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Maria Jacquet et de son époux Jean Picouret, journalier.

Trop jeune pour être mobilisé pendant la première guerre mondiale, il fait un très bref service militaire entre mars et mai 1920 au 149e régiment d’infanterie. Il est en effet réformé à cause d’un « astigmatisme compliqué », sa vue étant considérée comme de un sur dix.

Peu après, en août 1920, il épouse, dans la commune proche de Joinville-le-Pont, Marie Anne Eugénie Daguerre, soudeuse autogène. Ils s’installent dans cette commune, dans le Centre, rue de Paris. Picouret travaille ensuite comme paveur.

Sportif amateur, Picouret s’aligne dans des courses cyclistes de vétérans en 1924. Il est également encadrant, d’abord en 1923 à l'Etoile Sportive de Créteil, puis en 1924-1925 à Joinville Sportif, où il est manager soigneur. Il est ensuite pompier bénévole. Son activité lui vaut, en février 1936, une médaille de bronze de la Société d’encouragement au dévouement.

Lors des élections municipales de mai 1935 à Joinville, Picouret est candidat en 27e et dernière position sur la liste communiste, conduite par Robert Deloche. Elle arrive en troisième position avec 23,5% des votes, derrière la droite de l’Union républicaine (32,6%) et l’équipe municipale sortante du Groupement des gauches (radicaux-socialistes, 26,8%), mais devant le parti socialiste SFIO (12,3%). Picouret est crédité de 671 voix pour 2 856 suffrages exprimés (23,5%) sur 2 923  votants et 3 433 inscrits.

Peut-être parce que son score l’a placé en dixième place, Picouret figure au second tour sur la liste fusionnée du parti communiste et de la SFIO, qui a un responsable d’une association d’anciens combattants à sa tête, André Blocher. Le Groupement des gauches du maire Georges Briolay connaît un fort recul, à 19,5%, et n’a pas d’élu ; le Front populaire remporte deux sièges avec 39,7%, très près de la droite qui empoche les 25 autres avec 40%. Picouret obtient 1 103 voix pour 2 899 suffrages exprimés (38,1%) sur 2 924 votants. Il n’est pas élu.

En mars 1938, lors de la désignation par les membres du conseil municipal des délégués sénatoriaux, Picouret reçoit un suffrage ; la liste de droite récolte les 9 délégués en jeu. Il est alors employé comme chauffeur par la Ville de Paris, probablement à l’usine des Eaux, située  Joinville.

François Henri Picouret meurt le 11 novembre 1965 à Montauban (Tarn-et-Garonne). Il était âgé de 65 ans et père de deux enfants.

Course Paris Le Tréport, organisée par Joinville-Sportif en 1927

 

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6 janvier 2023 5 06 /01 /janvier /2023 00:01

Suite de la biographie de Bernard Klein

En septembre 1911 et janvier 1914, Bernard Klein signale auprès des autorités militaires qu’il réside à Buenos-Aires, en Argentine,

De retour en France, Klein est mobilisé pendant la première guerre mondiale en août 1914. Il est affecté en mai 1915 au 30e régiment territorial d’infanterie puis en juillet la même année au 13e régiment d’artillerie. Il est transféré en août 1916 au 19e escadron du train puis au 20e en avril 1917. Il est démobilisé en juin 1919 et réside de nouveau à Joinville.

Sur son registre militaire, peut-être pour gommer la sonorité allemande de son nom, Bernard Klein fait mentionner, en août 1915, un pseudonyme : il se dénomme Bernard Kersaint, fils de Charles Émile Kersaint et de Jeannette Duval. Il semble cependant en abandonner l’usage après-guerre.

Depuis 1911, la famille Klein vit dans le quartier de Polangis, d’abord avenue Oudinot puis route de la Brie, qui deviendra l’avenue du Général-Galliéni. Il figure, en mai 1927, sur une liste de 44 signataires de Joinville, publiée par le quotidien Le Soir, demandant, au gouverneur du Massachusetts (États-Unis), la grâce « des deux innocents » Sacco et Vanzetti, accusés d’espionnage au profit de l’Union soviétique.

En mai 1929, Klein figure sur la liste du groupement des gauches pour les élections municipales de Joinville-le-Pont. Comprenant des radicaux-socialistes, des socialistes SFIO et des socialistes indépendants, elle s’oppose à celles du maire sortant, Stephen Durande (droite, Union nationale) et à celle du communiste Roger Bénenson. Arrivée en seconde position au premier tour, avec 35;9% des suffrages exprimés contre 42,6% aux conservateurs et libéraux ainsi que 16% aux communistes, elle l’emporte au deuxième tour avec 45,9% et 22 élus, la droite ayant 41,6% et cinq sièges, le PCF reculant à 12,5% sans élu.

Au premier tour, Klein recueille 758 voix pour 2 126 suffrages exprimés (35,6%) et 2 969 inscrits. Il est élu au deuxième tour et Georges Briolay (radical-socialiste) devient maire. Lors de l’assemblée générale du Comité républicain radical et radical-socialiste de Joinville en janvier 1931, Klein est un des trois membres du bureau de cette assemblée. Il est l’un des délégué du conseil municipal au sein du conseil d'administration de l'Office public d'habitations à bon marché de Joinville, lors de la constitution de celui-ci en avril 1931. En janvier 1933, il est élu vice-président du comité radical, dont Briolay est le président. Il est confirmé dans cette fonction en novembre 1933, Briolay ayant laissé la présidence à Émile Herluison. Il conserve le titre en janvier 1935, quand Gabriel Vélard est élu président. Très présent lors de séances du conseil municipal, Klein est également souvent associé aux manifestations sportives ou festives, en particulier dans son quartier de Polangis. Il le quitte, en 1935, pour celui voisin de Palissy, avenue Joyeuse.

À l’occasion du scrutin municipal de mai 1935, Bernard Klein est de nouveau candidat sur la liste du groupement des gauches républicaines, toujours conduite par Georges Briolay, mais qui a perdu le soutien du parti socialiste SFIO après un mandat agité. Les sortants revendiquent avoir fait des importants travaux d’amélioration et d’embellissement, tout en concédant avoir dû augmenter les impôts. Ils assurent que c’est le fait de l’aggravation des charges imposées à la commune (contingent incendie, chômage, moins-values sur les recettes). Ils assurent avoir conduit une amélioration de la voirie et des transports et installé un éclairage public. À leur programme figure l’assainissement et la création de squares. Ils plaident aussi pour la réalisation de grands travaux d’intérêt national (élargissement du pont de Joinville, suppression du passage à niveau), ce qui procurerait de l’emploi, et entendent poursuivre la création d’un nouveau groupe scolaire à Polangis, dont le projet est déjà avancé.

Le Groupement des gauches de Briolay se place au deuxième rang au premier tour, avec 26,8% des suffrages exprimés, derrière l’Union des républicains (droite, 32,6%), et devant les communistes à 23,5% et les socialistes SFIO à 12,3%.

Bernard Klein, qui est désormais négociant en meubles, recueille 743 voix pour 2 856 suffrages exprimés (26%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits.

Au second tour, l’union du PCF et de la SFIO contribue à fragiliser les radicaux-socialistes, qui n’ont pas d’accord avec la droite, laquelle emporte 25 des sièges à pourvoir avec 40%, en laissant 2 à la gauche (39,7%), tandis que les radicaux sont réduits à 19,5% et n’ont pas d’élu.

Peut-être est-ce lui qui est inscrit, en août 1941, sur une liste publiée au Journal officiel et émanant de la présidence du conseil du gouvernement français, siégeant à Vichy, qui recense les « dignitaires et officiers des loges de la franc-maçonnerie ». Domicilié boulevard Voltaire à Paris (11e arr.), Klein (Bernard) est présenté comme premier surveillant de la loge La Jérusalem écossaise en 1939.

Il ne faut probablement pas identifier Bernard Klein avec le Klein qui est élu conseiller municipal de Joinville-le-Pont en avril 1945, sur la liste conduite par le résistant communiste Robert Deloche. Il n’est, en effet, pas inscrit sur les listes électorales de la commune cette année-là.

Bernard Klein meurt le 30 novembre 1948 à Paris (10e arr.), alors qu’il séjournait à l’hôpital Lariboisière, rue Ambroise-Paré. Il était répertorié comme voyageur de commerce et domicilié rue Louis Blanc, dans le même arrondissement. Âgé de 73 ans, il était père de trois enfants.

Fin

Decrombecque, Scornet et Klein en 1934

 

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4 janvier 2023 3 04 /01 /janvier /2023 00:01

Début de la biographie de Bernard Klein

Bernhard Dreyfus naît le 15 février 1875 à Gerstheim, alors en Basse-Alsace (Allemagne, act. Bas-Rhin). Il est légitimé par le mariage de sa mère Jeannette Dreyfus, demoiselle de magasin, avec Charles Émile Klein, dessinateur, à Paris (3e arr.) en mars 1879 et prendra désormais le nom de Bernard Klein.

En août 1893, alors employé de commerce et résidant rue du Four à Paris (6e arr.), Bernard Klein devance son service militaire et s’engage pour quatre ans dans l’armée. Il est affecté au 4e régiment de hussards et devient brigadier en avril 1894. Cependant, en février 1896, il est cassé de son grade et envoyé en Tunisie au sein de la première compagnie de fusiliers de discipline en décembre. À sa démobilisation, en août 1897, une « attestation de repentir » lui est accordée.

Devenu voyageur de commerce, Bernard Klein épouse en décembre 1898 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il s’est établi rue de Pont avec ses parents, marchands de meubles, Berthe Louise Grillot, couturière, dont les parents vivent également dans la commune. Ils s’installent ensuite avenue des Platanes. En décembre 1905, Bernard Klein est condamné à seize francs d’amende pour violences, voies de fait et port d’armes prohibées. Il est mentionné dans un répertoire de la franc-maçonnerie en octobre 1908.

À partir de 1901, Bernard Klein devient une personnalité en vue dans le domaine sportif. Il est l’un des fondateurs du Boxing-club de France (Paris) et la société nautique En Douce (aviron, basée à Joinville). Il est membre de nombreux jurys ou comités d’organisation, notamment pour des championnats du monde ou d’Europe de lutte entre 1901 et 1911. Le quotidien Le Journal le caractérise en 1902 comme un « amateur éclairé », L’Auto et La Petite République voient en lui un « sportsman bien connu » en 1904 tandis que le qualificatif de « sympathique sportsman » lui est attribué en 1905 par le Journal de l'automobile. En 1908, il va en Autriche pour la préparation d’un championnat de lutte. De 1904 à 1913, sa présence est notée à de nombreuses manifestations, comme par exemple le championnat du monde de joutes à la lance ou la fête du sabre en 1904, un cross-country international en 1905, un concours de dompteurs en 1906 ou un grand-prix de voiturettes en 1908 à Dieppe.

Il est un des organisateurs de manifestations organisées à Joinville-le-Pont, comme le congrès des nageurs en août 1905 ou les traversées de Paris à la nage, qui partent également de Joinville, en août 1906 et juin 1907.

À suivre

 

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27 décembre 2022 2 27 /12 /décembre /2022 00:01

Pierre Marie Achaintre naît le 30 août 1896 à Molinet (Allier). Il est le fils de Jeanne Luminet et de son époux Jean Marie Achaintre, aubergistes au hameau de La Fontaine-Saint-Martin, proche du canal latéral à la Loire.

Appelé pour faire son service militaire pendant la première guerre mondiale, alors cuisinier, il est ajourné trois années de suite en conséquences des suites d’une opération de l’appendicite en 1913. Il est finalement mobilisé en septembre 1917, mais pour des services auxiliaires au sein du 2e groupe d’aviation, dans l’escadrille 238 à Dijon (Côte-d'Or). Il est démobilisé en septembre 1919.

En février 1919, il épouse à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), Irène Imbert. Après le conflit, Pierre Achaintre est recruté par l’administration des Postes, télégraphes et téléphones (PTT) comme aide-mécanicien. Ils s’installent à Paris (6e arr.), rue du Cherche-Midi puis rue Littré et, en 1922, à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne), rue de la Prévoyance. En 1927, ils sont à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue du Parc.

Son épouse, Irène Achaintre, tient un café avenue du Parc. Il abrite le siège de l’association Commune libre de Polangis, qui vise à l’animation festive du quartier ; Pierre Achaintre en est le trésorier. L’association a été créée en 1924 ; elle organise divers évènements festifs ou sportifs : bal travesti, concert, challenge de natation…

Pierre Achaintre, mécanicien dans l’administration des PTT, ancien combattant, est, en 1933, un des fondateurs et le trésorier de la Mutuelle de l'Union fraternelle d'anciens combattants. Elle est présidée par Honoré Genevay, conseiller municipal radical-socialiste.

Il est condamné, en juillet 1939 par la 19e chambre du tribunal correctionnel de la Seine à 25 francs d’amende pour blessures par imprudence.

Après la deuxième guerre mondiale, pendant laquelle son fils s’engage dans la Résistance, Pierre Achaintre fonde en septembre 1954 les Boules Amicales Joinvillaises, dont le jeu se déroule place Mozart, cœur du quartier de Polangis.

Pierre Marie Achaintre meurt le 30 août 1977 à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne), le jour de son 81e anniversaire.

Molinet (Allier), bureau de poste

 

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25 décembre 2022 7 25 /12 /décembre /2022 00:01

Édouard Osias Lepoix naît le 18 octobre 1873 à Lormes (Nièvre). Il est le fils de Marie Adèle Dupin et de son époux, Henri Raymond Lepoix.

Orphelin de père à l’âge de cinq ans, Édouard Lepoix, qui est alors boulanger, fait un service militaire raccourci à un an seulement en novembre 1894 au sein du 76e régiment d’infanterie.

Il quitte la Nièvre en 1895 pour s’établir à Orléans, ville d’origine de sa mère, où il compte de nombreuses adresses : place de la Gare, rue du Champ-de-Manœuvre, rue Stéphane-Julien, rue des Friches, rue des Francs-Bourgeois, rue de l’Éperon et Cloître Saint-Pierre. C’est dans cette ville qu’il épouse, en janvier 1898, Marie Augustine Coutadeur, couturière.

Pendant la première guerre mondiale, Édouard Lepoix est d’abord mobilisé en août 1914 comme garde des voies de communication. Il rejoint en novembre la même année un dépôt du 40e régiment territorial d’infanterie puis, en novembre 1915 5e section de commis et ouvriers de l’armée. Il est ensuite affecté en janvier 1917 au 2e groupe d’aviation puis démobilisé en janvier 1919.

En 1916, la famille est installée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où leur fille se marie. Ils résident quartier de Polangis, dans le boulevard éponyme. Édouard Lepoix est désormais employé et journalier. Avec son épouse, ils élèvent une petite-fille, au moins entre 1921 et 1936.

Dans son quartier, Édouard Lepoix s’implique dans l’animation locale, en participant à la vie de la « Commune Libre de Polangis », association créée en 1924. Selon l’écrivain Michel Riousset, elle a pris la suite d’un groupe informel, baptisé les « Cinglés de Joinville ». En 1933-1934, Édouard Lepoix est présenté comme le « maire » de Polangis ; c’est ainsi lui qui remet les clés de l'avenue de la Plage, lors de son inauguration en août 1934, à Georges Scornet, adjoint au maire de Joinville et président d’honneur de l’association. La commune libre organise divers évènements festifs ou sportifs : bal travesti, concert, challenge de natation…

Édouard Lepoix meurt le 4 avril 1950 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il était âgé de 76 ans et résidait probablement toujours à Joinville. Il était père d’une fille.

Lepoix remettant les clés de l'avenue de la Plage à Scornet, 1934

 

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16 octobre 2022 7 16 /10 /octobre /2022 00:01

Suite de la biographie d’Émile Baptiste Lecuirot

En matière politique, Émile Lecuirot s’engage à Joinville-le-Pont lors des élections municipales partielles de septembre et octobre 1928, organisées suite au décès du maire, Henri Vel-Durand (radical dissident). Il prend la tête d’une liste avec le soutien des formations d’Union nationale (droite), contre le cartel des gauches (radical-socialiste et socialiste SFIO) et les communistes. La liste Lecuirot est devancée par celle de Briolay (radical) qui l’emporte au second avec 47,4% des voix. À noter que la liste du PCF comprenait une candidate, dont les bulletins ont été annulées, les femmes n’étant alors ni électrices, ni éligibles. Lecuirot recueille 646 voix pour 1 524 suffrages exprimés (42,3%) sur 1 538 votants et 2 995 inscrits au premier tour puis au deuxième 661 voix pour 1 667 suffrages exprimés (39,7%) sur 1 677 votants.

À l’occasion des élections municipales générales de mai 1929, Lecuirot est de nouveau candidat sur la liste conduite par le maire sortant, Stephen Durande (divers droite).

Comme lors des partielles de 1928, la liste de droite avec 38,8% est devancée par celle du cartel des gauches à 42,8% et suivie par les communistes à 18,4%. Au second tour, avec 41,5%, elle emporte cinq des 27 sièges à pourvoir contre 22 pour le cartel des gauches (45,9%), les communistes n’ayant pas d’élu avec 12,5%.

Lecuirot obtient au premier tour 964 voix pour 2 126 suffrages exprimés (45,6%) sur 2 969 inscrits. Au second tour, Lecuirot, contrairement au maire et à la plupart des sortants, est élu avec quatre de ses colistiers. Georges Briolay, radical-socialiste, est élu maire.

Au sein du conseil municipal, Lecuirot ne s’oppose pas systématiquement mais prend parfois des positions symboliques. Ainsi, en novembre 1932, il est réticent au renommage des rues Lesage et Constant, qui deviennent respectivement les rues Aristide-Briand et de la Paix.

Le même mois, suite à la démission, pour raison de santé, de son président Paul Guye, le Comité d’union républicaine et d’action sociale (CURAS), qui regroupe depuis 1912 les membres des organisations libérales et conservatrices à Joinville, désigne Émile Lecuirot en tant que nouveau président.

Le comité accorde en décembre 1923 son investiture pour l’élection cantonale dans la circonscription de Saint-Maur 2, qui comprend Créteil, Bonneuil, Joinville et une petite fraction de Saint-Maur-des-Fossés. Mais Lecuirot renonce à se présenter dans une lettre au vice-président du comité, Léon Lesestre, lui écrivant : « ma santé ne me permettant pas d’affronter les fatigues prochaines ». C’est le maire de Créteil, Prieur, un radical indépendant, qui est élu.

Il continue cependant de participer activement à la vie municipale, prononçant par exemple une allocation lors du décès de Charles Provin, ancien adjoint au maire en mars 1934. Après les incidents antiparlementaires des manifestations de février 1934 à Paris, le CURAS vote un ordre du jour « Pour la paix sociale, contre les partis de violences » : « Fermement résolu à créer et maintenir l’union entre les citoyens sincèrement républicains qui sont décidés à maintenir la paix sociale en s’opposant aux partis de violences quels qu’ils soient, décide d’intensifier son action afin de grouper dans un large libéralisme les citoyens de bonne volonté n’ayant en vue que l’intérêt général. »

En juillet 1934, ayant reçu du maire radical-socialiste, Georges Briolay, une « proposition verbale de trève politique », Lecuirot fait adopter par le CURAS, à l’unanimité, la décision d’entrer en pourparlers avec le parti radical-socialiste en préparation d’élections municipales partielles, rendues nécessaires par des décès et démissions. Une liste commune comprend six personnes présentées par le CURAS et quatre radicaux ; elle emporte en octobre les dix sièges à pourvoir.

Malade depuis début 1934, Lecuirot continue d’assumer ses fonctions associatives, représentant notamment les organisations françaises d’aviron lors des championnats d’Europe à Lucerne (Suisse) début octobre.

Émile Lecuirot meurt le 13 octobre 1934 à Joinville, veille du scrutin municipal partiel dans la commune. La cérémonie a lieu dans l'église Sainte-Anne de Polangis, à Joinville. L'inhumation a lieu le 17 octobre au cimetière du Père-Lachaise, à Paris, dans une cérémonie où la presse note la présence de 1 200 personnes. Mais son corps est transféré au cimetière de Joinville-le-Pont le 20 du même mois. Âgé de 66 ans, Émile Lecuirot était père de deux enfants.

Il avait été décoré des Palmes académiques comme officier d’académie en avril 1911 puis comme officier de l’instruction publique en août 1922. Il avait reçu la médaille d'argent du travail en février 1925 et la médaille d'or de l’éducation physique en février 1930. Enfin, en janvier 1934, il était devenu chevalier de la Légion d’honneur.

Le gymnase municipal desservant les quartiers joinvillais de la rive gauche de la Marne (Polangis et Palissy), construit en 1982, porte le nom d’Émile Lecuirot.

Fin

 

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