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2 mai 2018 3 02 /05 /mai /2018 01:01

Suite de la biographie de Jean Béal.

Revenu à Joinville-le-Pont en 1923, Béal y exploite un café 1, rue du Canal. Il est de nouveau condamné en février 1926 à une amende pour défaut d’indication de degré d’alcoolémie sur le vin qu’il vend. Après le décès de son épouse en avril 1929, Jean Béal se remarie avec Mathilde Goursat, hôtelière, en avril 1932 à Joinville.

Tribut payé à son origine, Jean Béal est président de l’Amicale auvergnate de Joinville, société active entre 1931 et 1938, organisant des bals et sorties champêtres.

C’est lors des élections municipales de mai 1929 que Jean Béal débute son engagement politique public. Il est candidat sur la liste de Concentration des gauches, conduite par Georges Briolay, comprenant des radicaux-socialistes, des socialistes SFIO et des socialistes indépendants. Elle s’oppose à une liste de la majorité municipale sortante, se revendiquant de l’Union nationale et conduite par le maire, Stephen Durande, et à une liste communiste, pilotée par Roger Bénenson. Le cartel des gauches arrive en seconde position avec 35,9%, derrière la droite à 42,6% et les communistes, 16,0%. Béal obtient 758 voix sur 2 126 suffrages exprimés (35,7%) pour 2 969 inscrits. Au second tour, malgré le maintien des communistes, les gauches emportent 22 sièges sur 27, grâce à un apport d’une partie des voix communistes et de celles des indépendants. Briolay devient maire et Béal est élu conseiller municipal.

Au sein du conseil, Béal polémique avec Paul Hainsselin au sujet du curage du canal, appelé rivière de Polangis. Béal veut que les riverains participent aux frais de ce curage, tandis qu’Hainsselin considère que c’est une question de salubrité qui intéresse tous les habitants, pas seulement les riverains.

Lors de l’élection cantonale de janvier 1933, Béal soutient le maire radical-socialiste de Joinville, Briolay, contre le maire modéré de Créteil, Prieur, qui l’emporte. Mais dans le courant de l’année, il se désolidarise de la gestion municipale, s’inquiétant de dépenses d’équipements et votant contre le budget pour 1934, adopté finalement par 9 voix contre 6 (Provin, Galabert, Béal, Caillon, Hainsselin, Lecuirot) dans une assemblée marquée par de nombreuses défections. Béal fait partie de la commission du bureau de bienfaisance.

En avril 1935, Béal est avec René Kirbühler, président et Frédéric Bautsch, conseiller municipal, l’un des fondateurs de l’Union des républicains de Joinville, association qui lance un appel à la séparation de l’administration municipale et de la politique mais dans le même temps publie un communiqué « se souvenant des fusillades du 6 février, des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons, [l’Union des républicains de Joinville] a décidé de rompre l’union précédemment établie avec les radicaux pour faire une liste composée en totalité d’éléments modérés et nationaux ». Le programme de la liste prévoit une diminution des charges écrasantes, l’atténuation des dépenses publiques, une simplification des rouages administratifs et l’application des lois sociales.

Lors d’une des dernières séances du conseil avant son renouvellement en janvier 1935, un très vif échange a lieu entre la municipalité et quatre élus qui vont rejoindre l’Union des républicains (Béal, Caillon, Herluison et Lesestre) à propos du dépassement de crédit dans la construction du magasin et des ateliers communaux, ce qui provoque un renvoi en commission de ce projet.

La liste de l’Union des républicains est conduite par Bautsch, Béal figurant en second. Elle arrive en tête, avec 32,6%, devançant les gauches radicales de Briolay, 26,7%, la liste communiste de Robert Deloche, 23,5% et les socialistes SFIO, 12,3%. Béal recueille 948 votes sur 2 856 suffrages exprimés (3,2%) pour 2 923 votants et 3 433 inscrits.

Malgré l’union des communistes et des socialistes, la droite emporte 25 des 27 sièges à pourvoir au second tour avec 39,8%, en devançant l’union de la gauche (36,6%), les radicaux étant réduits à 19,5%. Béal est élu avec 1 157 voix sur 2 899 exprimées (39,9%) pour 2 924 votants.

Bien que Bautsch ait été le leader de la liste de droite, c’est Émile Lesestre qui est élu maire. Béal devient le troisième adjoint au maire, avec Charles Chaussée, Louis Caillon et Kirbühler. Il est en charge des garages, des ateliers, de l’octroi et des marchés d’alimentation.

Continuant à jouer un rôle politique, Béal est désigné comme électeur sénatorial en octobre 1935 et en mars 1938. Il participe en janvier de cette année-là, à une délégation de la fédération des usagers de la ligne de la Bastille, présentée par André Parsal, député communiste de la circonscription, qui réclame la modernisation de cette voie ferroviaire, menacée de fermeture par la STCRP, société gérant les transports urbains. Il fait partie de la commission tentant de convaincre le préfet de ne pas obliger la commune à rembourser les emprunts souscrits par une société d’habitations à bon marché, ayant construit le groupe Égalité à Palissy avant de faire faillite.

En novembre 1941, Béal participe aux activités du Comité local d’assistance aux prisonniers de guerre et à Noël de la même année, il contribue à l’organisation du Noël du maréchal, sous l’égide du Secours national d’entraide mis en place par le régime de Vichy.

Le renouvellement du conseil municipal, décidé par arrêté préfectoral du 20 février 1942, puis celui de la municipalité, par décret du 21 le même mois, voit Béal rester à son poste. Il est toujours actif en juillet 1944, assurant, au nom de la municipalité, la distribution des prix aux enfants des écoles.

Le rôle de Béal sous l’occupation fait qu’il est arrêté par le comité local de Libération le 25 août 1944 en même temps que Lesestre, Bautsch, Kirbühler et Chaussée. Ils sont transférés au camp de Drancy. A. Dély, secrétaire du Comité d’épuration de Joinville-le-Pont, qui dépend du comité local de Libération, écrit le 13 mars 1945 une lettre à Georges Marrane, président du comité parisien de la Libération, dans laquelle il conteste leur libération qu’il trouve « pour le moins prématurée. »

Jean Béal meurt le 8 septembre 1952 à Nandy (Seine-et-Marne). Il était âgé de 69 ans et avait trois enfants de son premier mariage. Il était décoré des palmes académiques en tant qu’officier d’académie pour services rendus aux œuvres scolaires et post-scolaires depuis février 1938.

Jean Béal en 1943

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30 avril 2018 1 30 /04 /avril /2018 01:01

Jean Béal naît le 24 août 1883 à Riom-ès-Montagne, dans le Cantal. Il est le fils d’Élisabeth Bourgeade et de son époux Antoine Béal, vacher.

Après la mort de son père en octobre 1896, c’est le fils aîné Antoine qui gère l’exploitation familiale dans laquelle Jean est agriculteur. Une curiosité dans la fratrie : sa sœur cadette naît en décembre 1887 sous le prénom d’Antoine, étant déclarée de sexe masculin ; il faudra un jugement rendu en décembre 1924 par le tribunal civil de Mauriac (Cantal) pour que son genre soit modifié et son prénom changé en Eugénie, tel qu’il était déjà en usage dans la famille. Jean Béal restera lié à sa sœur, qui l’accompagnera en région parisienne.

Incorporé au service militaire en novembre 1904, Jean Béal est décrit comme étant d’une taille de 1,69m, portant des cheveux blonds et ayant des yeux bleus. Il est incorporé au 139e régiment d’infanterie à Aurillac, Cantal. Il devient caporal et moniteur d’escrime en septembre 1906. Il est démobilisé en juillet 1907.

Il quitte l’Auvergne pour s’installer à Ivry-sur-Seine (Seine, act. Val-de-Marne) en janvier 1908. Comme beaucoup d’originaires du Cantal, il va travailler dans les boissons et la restauration. Il est d’abord ouvrier distillateur, puis garçon de magasin et enfin marchand de vins. En octobre de la même année, toujours à Ivry, il épouse Anne Pommarat, domestique à Paris, place des Vosges, dont les parents sont cultivateurs à Menet, village voisin de Riom. Ils s’installent en décembre 1909 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils exploitent un café rue du Pont.

En décembre 1911, Béal est condamné à des amendes par la 8e chambre du tribunal civil de la Seine pour falsification de vins, mise en vente de vins falsifiés et fraude sur les droits de régie. Il sera ensuite réhabilité de ce délit.

Ayant déménagé en octobre 1913 dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, avenue du Grand-Chêne, Jean Béal est mobilisé en août 1914, quelques jours avant la naissance de son troisième enfant. Il est fait prisonnier un mois plus tard, le 19 septembre 1914 et est interné au camp d’Erfurt (Thuringe, Allemagne). Il y restera plus de quatre ans, puisqu’il n’est libéré que le 24 décembre 1918 et rentre en France le lendemain, affecté au centre de Vincennes. Pour avoir tenté de s’évader, même sans y réussir, il sera décoré en décembre 1928 de la médaille des évadés avec citation à l’ordre du régiment. Il obtient la médaille militaire en mai 1933.

A suivre.

Jean Béal en 1943

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28 avril 2018 6 28 /04 /avril /2018 01:01

Frédéric Jacques Bautsch naît le 27 avril 1882 à Paris (12e arr.). Il est le fils de Marie Pfotzer, passementière, et de son époux Georges Bautsch, ébéniste au Faubourg Saint-Antoine, d’origine alsacienne tous les deux. Six mois après la naissance, son atelier est détruit par un violent incendie qui fait plusieurs blessés parmi les pompiers.

Vivant au milieu des professionnels du meuble, Frédéric Bautsch va lui aussi être ébéniste et épouser Prudence Victorine Huysegems, modiste, elle aussi fille d’ébéniste d’origine belge en janvier 1907 à Paris (12e arr.).

Ils vont s’installer en 1912 à Joinville-le-Pont. Pendant la première guerre mondiale, Bautsch va être décoré de la croix de guerre. Après-guerre, Bautsch se reconvertit dans la bonneterie en gros, s’associant avec un autre joinvillais, Audureau. Ils créent en 1919 la société Audureau et Bautsch, installée 47, rue de Montmorency à Paris (3e arr.). Dans les années 30, elle connaîtra une expansion en province, notamment dans l’Ouest et le Sud-Ouest.

Ayant quitté le quai de la Marne, sur la rive droite, pour s’installer quai de Polangis, Bautsch participe en octobre 1934 à la constitution d’un Comité de coordination pour la défense des intérêts de Joinville, créé à l’initiative d’Émile Herluison et Léon Lesestre, clairement marqué à droite.

Des élections municipales partielles étant organisées ce même mois pour dix postes à pourvoir suite à de nombreuses défections, Frédéric Bautsch prend la tête d’une liste qui a le soutien du Comité et intègre, après négociations, plusieurs membres du comité radical-socialiste. Elle s’oppose à une liste indépendante, mais proche de la municipalité de cartel des gauches, comprenant aussi des radicaux-socialistes, et à deux listes de gauche socialiste et communiste. La liste de Bautsch arrive en tête, devant les indépendants, qui se retirent, les communistes devançant de peu les socialistes, qui se désistent. Avec au premier tour 880 voix sur 2 295 suffrages exprimés (38,3%), pour 2 360 votants et 3 225 inscrits, Bautsch dépasse les autres candidats. Il est élu au second tour avec tous ses colistiers en obtenant 1 122 votes sur 1 903 exprimés (59%) pour 1 964 participants.

En novembre, Bautsch postule pour un poste d’adjoint, mais le maire, Georges Briolay, radical-socialiste, et la majorité décident de surseoir au vote. Bautsch comme ses 5 colistiers membres du Comité de coordination pour la défense des intérêts de Joinville, s’abstiennent lors du vote du budget pour 1935. Ledit comité se transforme, en avril 1935, en Union des républicains, présidée par René Kirbühler et à laquelle adhèrent 9 conseillers municipaux.

Frédéric Bautsch prend la direction de la Liste de l’Union des républicains, qui se présente aux élections municipales générales de mai 1935 comme « sans aucune préoccupation politique, n’ayant pour but que la bonne gestion communale » et assure regrouper des « hommes d’ordre et d’action. »

Sa liste est de nouveau la mieux placée, devant les radicaux-socialistes de la majorité sortante, les communistes et les socialistes. Après l’alliance de ces deux dernières formations, les candidats de la liste Bautsch remportent au second tour 25 sièges, contre deux pour les communistes (dont le futur maire après-guerre, Robert Deloche). Comme l’année précédente, c’est Bautsch qui est placé au premier rang par le suffrage populaire. Au premier tour, il est crédité de 971 voix sur 2 856 suffrages exprimés (33,4%), pour 2 923 votants et 3 433 inscrits. Il est élu dans le scrutin triangulaire du second tour en obtenant 1 194 votes sur 2 899 exprimés (41,2%) pour 3 924 participants.

Bien que Bautsch soit systématiquement présenté comme le leader de la liste de droite, ce n’est ni lui, ni son second Jean Béal, qui va être désigné comme maire de la commune par le conseil municipal. Le poste échoit à un de ses colistiers, Émile Lesestre. Il ne figure pas non plus parmi les quatre adjoints au maire qui sont Charles Chaussée, Béal, Louis Caillon et René Kirbühler.

Cependant, Bautsch joue un rôle politique au sein du conseil, étant désigné électeur sénatorial en octobre 1935 puis en mars 1938. Il fait partie, avec Lesestre, Béal et Paul Hainsselin, d’une délégation qui tente, en mai 1940, de convaincre le préfet de ne pas inscrire d’office au budget municipal un remboursement de la dette d’un opérateur failli d’habitations à bon marché construites dans la commune.

Sous le régime de l’État français de Vichy, Bautsch est désigné, par arrêté du 20 février 1942, membre du conseil municipal dont les communistes avaient été expulsés deux ans plus tôt. Après Chaussée, Béal et René Kirbühler, il devient le quatrième adjoint au maire par décret du 21 février.

Administrateur du bureau de bienfaisance communal, il est l’un des fondateurs, en novembre 1943, d’un comité d’entraide aux travailleurs en Allemagne et à leurs familles, décidé par le conseil municipal, à la demande du Commissariat général à la main-d’œuvre française.

Le rôle de Bautsch sous l’occupation fait qu’il est arrêté par le comité local de Libération le 25 août 1944 en même temps que Lesestre, Béal, Kirbühler et Chaussée. Ils sont transférés au camp de Drancy. A. Dély, secrétaire du Comité d’épuration de Joinville-le-Pont, qui dépend du comité local de Libération, écrit le 13 mars 1945 une lettre à Georges Marrane, président du comité parisien de la Libération, dans laquelle il conteste leur libération qu’il trouve « pour le moins prématurée. »

Frédéric Bautsch, qui résidait certainement toujours à Joinville, meurt le 5 juin 1956 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il avait 74 ans et était père de quatre enfants.

L’une de ses filles, Georgette, avait épousé en août 1936 à Joinville Pierre Dauban de Silhouette, descendant du contrôleur général des finances de Louis XV Étienne de Silhouette et dont la famille était alors et jusqu’en 1960 propriétaire de l’île éponyme des Seychelles, troisième île de l’archipel par sa superficie.

Mariage de Georgette Bautsch et Pierre Dauban de Silhouette, 1936 Joinville-le-Pont

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22 avril 2018 7 22 /04 /avril /2018 01:01

Paul Émile Louis Resche naît le 12 octobre 1918 à Châtellerault, Vienne.

Issu d’une famille parisienne modeste et aux profondes convictions républicaines, Paul Resche était un homme de caractère, truculent, jovial, animé d’un grand sens de l’humour. Son métier de ferrailleur en faisait un grand connaisseur de ces petites gens qu’il défendit toute sa vie, en grand humaniste.

Dès le début de la deuxième guerre mondiale, avec son père et son frère, il entra dans la Résistance, et se distingua par des actions de sabotage ainsi que par son comportement contre l’occupant nazi. Contraint de fuir suite à une dénonciation, il passa en Espagne au travers de la zone dite libre.

Arrêté et interné par les autorités espagnoles, il dut sa libération à l’intervention du consul général de Belgique, qui accepta de le considérer comme un citoyen du Royaume. Expulsé d’Espagne, il rejoignit les Forces Françaises Libres à Londres et participa, les armes à la main, à la libération du territoire national.

Après-guerre, il s’installe dans une petite maison du quai Gabriel Péri à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne) où il poursuit son activité de ferraillage.

Il adhère au Parti radical en 1969 puis rejoignit en 1972 les Radicaux de gauche. Resche est le candidat du Mouvement des radicaux de gauche (MRG), signataire du programme commun de gouvernement de la gauche avec le parti socialiste et le parti communiste, lors des élections législatives du 4 mars 1973 dans la 5e circonscription du Val-de-Marne (Créteil). Dans sa déclaration de candidature, Paul Resche, vice-président départemental du MRG, met l’accent sur sa « détermination à combattre pour la liberté et la démocratie, quelles que soient les circonstances ». Il fait le lien avec son choix rejoindre les Forces de la France Libre en 1940, qu’il présente comme une garantie de continuer, en 1973, cette même lutte pour la liberté. Il obtient, dans la seule commune de Joinville, 86 voix sur 8 449 suffrages exprimés (1%) pour 8 623 votants et 10 437 inscrits et appelle à voter, au second tour, en faveur du candidat communiste Michel Germa, qui sera battu par le gaulliste Pierre Billotte, maire de Créteil.

À la mort du maire, divers droite, de Joinville-le-Pont, Georges Defert, Resche est candidat lors des élections municipales partielles organisées en octobre 1975 sur une liste d’union de la gauche, emmenée par le communiste Guy Gibout et comprenant également un socialiste, Leroy, et un membre du PSU, Michel Jousset. La liste est battue et le conseiller général, Jean-Pierre Garchery, divers droite, est élu maire.

Lors du scrutin cantonal de mars 1976, Resche représente de nouveau le MRG dans le canton de Joinville-le-Pont. Il obtient 64 voix sur 6 522 suffrages exprimés (1%) pour 6 625 votants et 11 049 inscrits ; au second tour, il soutient le candidat communiste Guy Gibout, qui échoue face au sortant, Jean-Pierre Garchery.

L’année suivante, la liste d’union de la gauche conduite par Guy Gibout l’emporte au contraire face au sortant par 51,3% des voix en moyenne. Paul Resche devient adjoint au maire aux côtés de deux socialistes (Raymond Irigoyen et Alain Cavaillé) ainsi que deux communistes (Roger Belbéoch et Charles Merrain) dans la nouvelle municipalité dirigée par Guy Gibout. Le conseil municipal comprend 14 élus étiquetés Pcf, 9 Ps, 2 Psu et 2 MRG (Resche et Marc Verstaete).

L’élection municipale joinvillaise ayant été annulée, la liste d’union de la gauche l’emporte une nouvelle fois en 1978 avec 53,5% des suffrages exprimés. Paul Resche est reconduit comme maire adjoint en charge des commerçants et des petites entreprises dans un bureau municipal élargi avec quatre communistes (Roger Belbéoch, Charles Merrain, Jean Parpirolles et Michelle Gabillard), trois socialistes (Raymond Irigoyen, Édouard Gente et Jean-Louis Pariselle) ainsi qu’un Psu (Michel Jousset).

Après la victoire de François Mitterrand à l’élection présidentielle, Paul Resche est une nouvelle fois candidat, en tant que suppléant de Jean Charpantier secrétaire national du MRG et maire adjoint de Créteil, lors des élections législatives du 14 juin 1981. Ils assurent représenter « le flanc libéral et novateur » de la nouvelle majorité. Charpantier obtient à Joinville, 89 voix sur 7 762 suffrages exprimés (1,1%) pour 7 855 votants et 11 135 inscrits ; il se désiste en faveur du candidat socialiste Laurent Cathala, maire de Créteil, qui l’emporte.

Critique sur la gestion municipale de Guy Gibout, Paul Resche constitue une liste alternative à celle du maire sortant avec un maire-adjoint socialiste (Raymond Irigoyen), une militante du Psu (Marie-José Lemoy) et un écologiste (Pierre Cuesta). Elle ne recueille qu’un score modeste de 342 voix sur 8 174 suffrages exprimés (4,5%) pour 8 339 votants et 10 881 inscrits et n’a pas d’élu. La liste de Guy Gibout avait le soutien officiel des formations de gauche.

En 1990, s’était retiré avec son épouse dans le Haut-Var. Il y meurt le 5 décembre 1997 et est enterré à Bargemon (Var).

L’épouse de Paul, Irma Resche, décède en novembre 2010 à l’âge de 83 ans ; elle est inhumée avec Paul Resche à Bargemon.

Paul Resche

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10 avril 2018 2 10 /04 /avril /2018 01:01

Denis Jacques André Lavogade naît le 30 juin 1920 à Bry-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Louise Vogel, employée de commerce, et de Maurice Lavogade, bijoutier et champion de natation.

La famille Lavogade compte de nombreux responsables associatifs, syndicalistes et militants politiques. Son grand-père, Charles Lavogade, est militant socialiste-révolutionnaire et coopérateur à Paris. Son oncle, Charlot Lavogade, est militant socialiste et à la Ligue des droits de l’Homme au Plessis-Robinson. Son autre oncle, Bébé Lavogade, champion de natation, est militant communiste à Joinville-le-Pont. Son cousin, Simon Lavogade, est également militant communiste à Joinville-le-Pont, combattant dans les Brigades internationales en Espagne et activiste du Mouvement de la Paix.

D’abord coiffeur, Denis Lavogade a passé avec succès en janvier 1938 le brevet élémentaire de mécanicien d'aviation, qui l’autorise à apprendre à piloter ; il rejoint l'école d'Angers-Avrillé. Il devient pilote militaire le 9 mars 1940, à Istres (Bouches-du-Rhône), et est affecté dans la chasse à La Rochelle (Charente-Maritime). Il ne participe pas aux combats de mai et juin contre l’Allemagne et l'armistice le trouva à Pau (Pyrénées-Atlantiques).

Démobilisé et revenu en région parisienne, il a le désir de rejoindre les Forces Aériennes Libres comme son condisciple Roger Forget. Nourri des œuvres de Joseph Kessel, Lavogade rêve de se présenter à Londres devant le général de Gaulle.

Robert Forget, pour éviter le départ en Allemagne, est entré dans la police.

Le 7 janvier 1943 au soir, grâce à sa carte et à des complicités dans l'usine, Forget réussit à pénétrer chez Caudron-Renault, à Issy-les-Moulineaux (Seine, act. Hauts-de-Seine), derrière le Ministère de l'Air, occupé par la Luftwaffe. L'usine, réquisitionnée par les Allemands, travaille pour Messerschmitt, fabriquant le Caudron C-445 Goéland bimoteur. Denis Lavogade, pénètre ensuite dans les hangars et rejoint Forget dans le hall de peinture, d’où les avions sortent de l'usine. Brisant un plomb de sécurité, Forget et Lavogade s’entassent tête bèche dans le petit compartiment toilette.

Mais, juste avant le décollage, un dernier contrôle découvre le forçage et ils sont arrêtés puis emmenés au commissariat de Montrouge, où ils sont torturés. Ils sont ensuite incarcérés à la prison du Cherche-Midi à Paris. Ils comparaissent le 5 février 1943 devant le tribunal de l'air allemand à Paris et sont condamnés à mort pour vol d'un avion allemand. Ils sont exécutés le 7 juillet 1943 au stand de tir Balard à Paris (15e arr.).

Germaine L’Herbier-Montagnon publie (Cap sans retour) en 1948 sa dernière lettre :  « Prison du Cherche-Midi. Notre exécution aura lieu à 11 heures ce matin. Je ne regrette absolument rien. Je vais mourir pour mon idéal. Pas besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. Je me suis préparé depuis longtemps à ce qui m'arrive, aussi je ne suis pas loin de considérer la chose comme toute naturelle. Aujourd'hui, le ciel est bleu, un vrai temps de pilote ! Je suis prêt. Comme Guynemer, je vais "faire face". Adieu à tous. Adieu au Goéland !... Denis Lavogade. »

Denis Lavogade est inhumé à Bagneux. Après-guerre, sa dépouille est transférée à Bry à la demande de ses parents. Il est déclaré mort pour la France. Son dossier administratif de résistant au Service historique de la défense précise qu’il est homologué DIR (Déportés et Internés résistants).

L’ancienne avenue de Villebois-Mareuil à Bry-sur-Marne, où il naquit, porte le nom de rue Denis-Lavogade depuis 1944. Son nom est gravé sur la plaque commémorative apposée avenue de la Porte-de-Sèvres à Paris (15e arr.).

Caudron C-445 Goéland

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8 avril 2018 7 08 /04 /avril /2018 01:01

Simon Charles Lavogade est né le 6 mars 1912 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Charlotte Victorine Guincêtre, ouvrière en cinématographie, et de son mari, Simon Raphaël Pierre Lavogade, bijoutier.

D’abord apprenti bijoutier, métier de sa famille, il est au chômage en 1929 et devient ouvrier métallurgiste à l’usine des Tréfileries et Laminoirs du Havre à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Il milite au syndicat CGTU (qui fusionne avec la CGT en 1935) et est un des animateurs de la grève de 1936. La grève mobilisa plus de 200 salariés, avec un cahier de revendications portant principalement sur les salaires. Après 15 jours de conflit et la solidarité des habitants des villes alentour, la reprise se fit avec l'alignement des salaires sur ceux de la métallurgie, le faisant passer de 1 franc de l'heure pour les femmes et 3 francs pour les hommes à 6,25 francs de l'heure pour tous selon le témoignage de Lavogade (L'Humanité, 1996/06/11).

Membre de clubs sportifs ouvriers, Lavogade s'affilia vers 1933 au mouvement Amsterdam-Pleyel. Il adhéra au Parti communiste en 1931 et était un des responsables de la Jeunesse communiste dans la région parisienne. Les Jeunesses communistes de Joinville, où il réside dans le quartier de Polangis, comptaient une centaine de membres en 1937. Début 1938, il fut selon lui « débarqué de la direction de la JC », où il était permanent, lors d'une réunion de la Jeunesse communiste à laquelle il n'avait pu assister, à cause d'une grippe (L'Humanité, 1993/01/08).

Alors sans emploi et sans responsabilité politique, Lavogade s'inscrit comme volontaire lors d’une assemblée de soutien à l'Espagne républicaine. Il se rend en train à Carcassonne, passe clandestinement les Pyrénées et suit une formation militaire à Figueras, avec d’autres volontaires. Il combattit au 4e bataillon de la 14e Brigade internationale, dont il a été nommé commissaire politique selon son témoignage. Le bataillon, avec un effectif franco-belge, portait le nom de Pierre Brachet.

Malade de dysenterie, Lavogade est d’abord hospitalisé dans une station thermale près de Barcelone, puis évacué en France en décembre 1938 par train sanitaire ; il pesait alors moins de cinquante kilos selon son récit.

Soigné gratuitement pendant trois mois au dispensaire de Montreuil (Seine, act. Seine-Saint-Denis), il adhéra à l'AVER (Amicale des Volontaires de l'Espagne Républicaine) et fut envoyé, de février à août 1939, par le syndicat des Métaux, en stage de formation pour les ajusteurs de l'aviation.

À peine embauché chez Bréguet à Aubervilliers, la guerre éclata et il fut affecté à une unité de construction du génie, dans le Jura, il travailla ensuite dans le cinéma et participa à la vie syndicale clandestine. Il évite de justesse la rafle du Vél d'Hiv' en juillet 1942 (L'Humanité, 1993/01/08). Expédié en Allemagne. Il s'évade et revient en France.

En 1943, Lavogade entra à la SNCF comme chauffeur de locomotive. Acteur de la grève insurrectionnelle d'août 1944, il participa aux combats de la libération de Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) et s'engagea dans le 5e régiment d'infanterie.

C’est dans cette dernière ville qu’il épouse en octobre 1946 Marie-Louise Lanore.

Après la deuxième guerre mondiale, Simon Lavogade réintègre la Jeunesse communiste et milite au Mouvement de la paix. Il fait partie, avec son épouse, d’une délégation qui visite des entreprises et institutions sociales et culturelles à Bucarest et Constata (Roumanie) en 1976.

Il était père de deux enfants et vivait depuis 1973 dans la cité des Irlandais à Arcueil (Val-de-Marne). Sa fille, Claudine Penvern (née en 1943), syndicaliste, était responsable de l'union locale d'Arcueil du syndicat en mai 1968. Les deux enfants de son fils, Denis Alain Lavogade, s’engageront également politiquement. Fabrice Lavogade appelle à voter, en juin 2017, en faveur de la candidate communiste aux élections législatives, Catherine dos Santos, dans la circonscription de Villejuif (Val-de-Marne) ; sa sœur, Delphine Lavogade (née en 1971) s’associe au même appel. Militante communiste en 1990, elle est élue conseillère municipale d’Arcueil sur la liste d’union de la gauche conduite par Daniel Breuiller en 2014.

Simon Charles Lavogade meurt le 6 mai 2001 au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) et est inhumé à Arcueil.

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5 février 2018 1 05 /02 /février /2018 00:01

Eugène Pierre Farges naît le 1er août 1888 à Paris (15e arr.). Il est le fils de Rosalie Fabre et de son époux, André Farges, marchands de vins, rue de Vaugirard.

En février 1913, Pierre Farges épouse Geneviève Vilnat à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ses deux frères André et Maurice étaient déjà installés dans le quartier de Polangis, avenue Pauline.

Lors des élections municipales de novembre 1919 à Joinville, Pierre Farges, qui n’était pas candidat au premier tour, figure au second tour sur la liste socialiste SFIO conduite par Georges Laruelle. Il obtient 497 suffrages pour 1518 exprimés (32,7%). Il y avait 2491 inscrits et 1537 votants. La liste socialiste n’a pas d’élu, la liste dirigée par Henri Vel-Durand, comprenant des radicaux dissidents, des radicaux-socialistes et de socialistes indépendants, emporte tous les sièges.

En 1936, Pierre Farges, qui réside alors à Aubervilliers (Seine, act. Seine-Saint-Denis), est président de l’Union des anciens combattants et victimes de la guerre de la région parisienne. Il reçoit une mention honorable au titre de son activité mutualiste.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Pierre Farges est un résistant engagé dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Pierre Farges meurt le 19 février 1959 à Vierzon (Cher). Il était âgé de 70 ans.

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24 janvier 2018 3 24 /01 /janvier /2018 00:01

Raymond Vialatelle naît le 27 décembre 1912 à Paris (4e arr.) en même temps que sa sœur jumelle Raymonde. Ils sont les enfants de Marie Mélanie Marcaud et de son époux Philippe Vialatelle, marchands de vins d’origine auvergnate.

La famille va connaître un sort peu enviable. Philippe Vialatelle, le père est blessé deux fois pendant la première guerre mondiale. Il rachète en avril 1924 l’ancienne salle Masson, hôtel, café, restaurant, tabac situé 28, avenue Pauline, dans le quartier de Polangis à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il meurt cependant en 1930, à 46 ans. Son épouse, Marie Vialatelle poursuit l’exploitation avec ses deux enfants survivants, car elle avait perdu une fille en jeune âge. Mais la jumelle Raymonde meurt en février 1934.

Le fiancé de cette dernière, Georges Meunier, un voisin, décide de se suicider en entraînant avec lui dans la mort la mère de Raymonde, qu’il suppose désespérée. Il la blesse mortellement à coup de revolver en juillet 1934 et est lui-même très gravement atteint.

Seul survivant, Raymond Vialatelle poursuit l’exploitation de l’établissement qui devient, de février 1935 à octobre 1938, le lieu d’accueil de très nombreuses manifestations politiques ou sociales, notamment communistes.

La salle Vialatelle héberge notamment des réunions des Amis de l'Urss, du Secours rouge international, de l’Union des comités de chômeurs de la région parisienne. La Cgt y tient la permanence de sa section métallurgique et lors d’un grand meeting contre le lock-out des personnels des usines Pathé-cinéma, en août 1937, le quotidien L’Humanité voit « plus d'un millier d'auditeurs » restés dans la rue faute de place à l’intérieur. Le Pcf y tient des réunions de cellules ou des comités de diffusion de L’Humanité et les organisations membres du Front populaire s’y retrouvent.

Sans parler des permanences régulières, la presse socialiste et communiste mentionne une vingtaine d’évènements dans la salle Vialatelle en quatre ans.

Raymond Vialatelle s’était marié en décembre 1934 à Joinville avec Marie Louise Françoise Louis.

Mobilisé pendant la deuxième guerre mondiale, comme canonnier au 118e régiment d'artillerie, il est grièvement atteint par des éclats de bombe le 15 juin 1940, alors qu'il creusait une tranchée à Vaux-les-Palameix (Meuse). Il est amputé du bras gauche et perd l’usage de l'œil gauche. En août 1941, il est décoré de la médaille militaire.

Raymond Vialatelle meurt le 28 juin 1992 à Chevry-Cossigny (Seine-et-Marne). Il était âgé de 79 ans.

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26 décembre 2017 2 26 /12 /décembre /2017 00:01

Hélène Augustine Merger naît le 6 mars 1883 à Metz, en Lorraine alors occupée et rattachée à l’empire allemand. Elle est la fille d’Anne Ternus et de Joseph Auguste Merger.

En février 1909 Hélène Merger épouse, toujours à Metz, Henri Jean Baptiste Pérignon, pharmacien.

Fonctionnaire au service des pensions, où elle est agent d’ordre et de comptabilité, Hélène Pérignon est attachée, en 1929, au secrétariat particulier du ministre du Travail et de la Prévoyance sociale, Louis Loucheur.

Installée avant 1928 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Hélène Pérignon y exerce des responsabilités sociales. Elle est cette année-là membres du bureau de la section de Joinville Saint-Maurice de la Mutualité maternelle de Paris. Pendant la deuxième guerre mondiale, elle s’engage dans la Croix-Rouge.

C’est présentée comme « dame de la Croix-Rouge » qu’Hélène Pérignon est désignée par arrêté préfectoral du 20 février 1942 conseillère municipale de Joinville. Elle est la seule femme parmi les 20 membres du conseil, nommés en exécution de la loi du 16 novembre 1940 qui a supprimé leur élection ; Léon Lesestre, élu en 1935, a été redésigné comme maire. Pérignon est ainsi la première femme à exercer une activité politique officielle dans la commune.

Comme les autres personnes désignées par les autorités de Vichy, Pérignon voit son mandat prendre fin quand le Comité local de Libération de Joinville prend possession de l’hôtel de ville le 20 août 1944. Une délégation spéciale provisoire est instituée le 26 septembre 1944, qui compte également une femme sur 27, la future maire de la ville, Amélie Trayaud.

Hélène Pérignon, veuve depuis 1943, meurt à Paris (20e arr.) le 13 mars 1964. Elle était âgée de 81 ans.

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28 octobre 2017 6 28 /10 /octobre /2017 01:01

Henri Alexandre Émile Graillat naît le 21 juillet 1881 à Paris (12e arr.). Il est le fils de Marie Joséphine Tourot, deuxième épouse de Laurent Vincent Graillat, tonnelier, communard, militant socialiste-révolutionnaire et conseiller municipal de Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne).

Résidant à Bois-Colombes (Seine, act. Hauts-de-Seine) Il épouse en juillet 1905 à Montreuil (Seine, act. Seine-Saint-Denis) Louise Desouche. Il vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue du Bac. Comptable, Émile Graillat va exercer dans la grande distribution. Il est chef comptable à la Samaritaine (Paris) en 1911.

À l’instar de son père, Émile Graillat va s’engager en politique. En avril 1902, il accompagne à Champigny Renier, candidat du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire à l’élection législative, dans une réunion où il porte la contradiction au candidat conservateur de la Patrie française.

Il est possible qu’il ait été candidat aux élections municipales de 1912 à Joinville, mais il n’est pas élu ; la liste socialiste SFIO fusionne au second tour avec une liste libérale et une liste radicale dissidente, et la liste unifiée remporte le scrutin face aux radicaux-socialistes officiels. Il y a sept élus socialistes (Georges Laruelle, Émile Lebègue, André Flambard, Julien Périn, Henri Lacroix, Petit, Georges Scornet). Après ce succès, le bureau de la section locale est renouvelé en juin et confié aux non-élus, avec Fernand Grandhomme comme secrétaire. Graillat est membre de la commission de contrôle. En janvier 1913, Émile Graillat devient secrétaire de la section de Joinville en remplacement de Grandhomme (qui devient trésorier), et est également délégué à l’Union des sections de la 2e circonscription de Sceaux. Il quitte cette fonction en mai de la même année, Alphonse Mibord étant élu à sa place.

Mobilisé pendant la guerre, Graillat est sous-officier et reçoit en janvier 1919 une citation pour son comportement ; il est décoré de la croix de guerre. La presse radicale assure qu’il fut bon soldat, a fait toute la campagne, et est revenu à peu près indemne.

Il rejoint après-guerre Paris-France, société qui exploite la chaîne des magasins de nouveautés Aux Dames de France où il travaille en 1921. Il y est trésorier et secrétaire de l’Association mutuelle de retraites de la société.

Lors des élections municipales de novembre 1919, comme plusieurs anciens socialistes SFIO (Périn) se présente sur la liste conduite la Henri Vel-Durand (radical dissident) qui comprend également les radicaux officiels. Il a l’étiquette de socialiste indépendant, face à la liste de gauche officielle conduite par Laruelle (SFIO) et à une liste libérale (Beauvais). La liste d’union républicaine et sociale est élue intégralement au second tour, face aux seuls socialistes. Graillat obtient au 1er tour  760 voix sur 1 694 suffrages exprimés (44,8%) pour 1 715 votants et 2 491 inscrits. Il est élu au second tour avec 964 voix sur 1 518 suffrages exprimés (63,5%) pour 1 537 votants.

En décembre 1922, trois tribunes anonymes mettent en cause sa famille dans le journal radical Voix des communes. Sa fille Simonne est critiquée pour être « entrée à la mairie par surprise » et pris la « place d’une veuve de guerre ». Son épouse Louise est attaquée : « Mme Graillat dirige la cantine des écoles de Polangis, elle emportait sa petite cantine garnie ; elle semble commander le conseil municipal, défiante, autoritaire, colporte partout que son mari sera bientôt maire de Joinville. »

En mars 1923, Graillat prend part à la formation d’une section de la Ligue de la République à Joinville ; elle est présidée par René Caperon, socialiste indépendant, et rassemble également des radicaux-socialistes et des socialistes proches de la SFIO (mais la section n’est pas encore reconstituée, après le passage de la totalité des adhérents au Pcf en 1920). Graillat est délégué au comité central.

Après les élections municipales de 1925, qui ont vu la défaite du cartel des gauches dans la commune, Henri Graillat rejoint de nouveau la SFIO et souscrit à plusieurs reprises en 1928 à des souscriptions pour le parti lancées par le quotidien Le Populaire.

Président de l’Amicale des anciens élèves de l’école de Saint-Maur, Émile Graillat est trésorier de la caisse des écoles de Joinville depuis au moins 1922. Récompensé en 1921 et 1924 pour son activité de mutualiste, honoré pour son poste de chef de service à Paris-France en 1936, il est décoré des palmes académiques pour son rôle à la caisse des écoles (officier d’académie en 1922, officier de l’instruction publique en 1940).

Émile Graillat meurt accidentellement à 59 ans le 26 août 1940 à Nogent-sur-Marne où il est renversé à bicyclette au carrefour de Beauté par une voiture. Peut-être du fait de ses antécédents militaires, le nom d’Henri Graillat figure sur le monument aux morts de Joinville au titre de la guerre 1939-1945. Il résidait avenue du Bac à Joinville.

Son fils, René Graillat, engagé dans l’action sociale professionnelle, sera membre de la délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune de Champigny-sur-Marne à la Libération en 1944 où il fait donc fonction de conseiller municipal.

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