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24 novembre 2019 7 24 /11 /novembre /2019 00:01

Suite de la biographie d'Emile Coornaert

Émile Coornaert publie deux thèses sur La draperie-sayetterie d'Hondschoote (XIIIème- XVIIIème siècle) et L'industrie de la laine à Bergues-Saint-Winnoc (XIVème – XVIIème siècle). Il écrit ensuite un ouvrage sur Les corporations en France avant 1789, qui paraît en pleine guerre en 1941 ; dans la préface, Coornaert s’efforce d’éloigner toute référence politique.

La même année, il a rejoint le réseau de Résistance La France continue monté par Henri de Montfort, directeur des services de l’Institut de France.

Le réseau, composé notamment du diplomate Paul Petit, de l'écrivain Marietta Martin et de Suzanne Feingold, responsable d’une association juive. Il publie La France Continue à partir de 1941. Le journal est réalisé par l’imprimerie parisienne de Francisque Gay, située rue Cardinal. Il a un ton « très littéraire et parfois rude. Il porte alors sans ménagement des coups virulents à Pétain. »

La France continue est, avec L'Université libre et Témoignage chrétien un des rares journaux résistants à dénoncer la situation faite aux juifs selon Renée Poznanski.

Les membres du réseau sont d’inspiration chrétienne. Après l'arrestation début 1942 d'une grande partie du réseau, plusieurs personnes en liberté se joindront au Mouvement Résistance de l’écrivain Jacques Destrées. Émile Coornaert coopère avec divers réseaux et fait un travail d'information.

Après-guerre, La France Continue est présentée comme la préfiguration d’un nouvel hebdomadaire, Ici Paris, qui paraît le 13 juin 1945. Mais ce dernier oubliera très vite ses ambitions politiques du départ, pour se consacrer aux horoscopes et à la vie des vedettes.

Émile Coornaert avait collaboré avant-guerre aux Écoles normales ouvrières de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC).

Après-guerre, Émile Coornaert reste proche des milieux démocrates-chrétiens. Il contribue à relancer le Syndicat général de l’Éducation nationale (SGEN), affilié à la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) avec Marcel Reinhard, professeur au Lycée Louis-le-Grand. Lors de la réunion du 26 octobre 1944, Émile Coornaert est élu président.

Il s’efforce de faire de son syndicat un « instrument de transformation sociale » qui continue l’œuvre de la Résistance dans « une révolution sans haine et sans violence, inspirée par une conception spiritualiste du monde ». Il représente le syndicat au sein de la commission qui prépare la mise en œuvre du Plan Langevin-Wallon de réforme de l’enseignement.

Après le rejet d’une motion de politique scolaire qu’il avait présentée, Émile Coornaert démissionne de son poste de président du SGEN mais continue à intervenir dans la vie du syndicat. Le poste qu’il avait occupé ne sera plus pourvu.

Ayant poursuivi son activité d’historien, Émile Coornaert publie des ouvrages sur Les Français et le commerce international d'Anvers, fin XVe-début XVIe (1961) et Les compagnonnages en France du Moyen Age à nos jours (1966). Son dernier ouvrage, en 1977, porte sur le métier d’historien : Destins de Clio en France depuis 1800.

En 1958, il devient membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Il est nommé au sein de la Commission d'histoire de la Révolution française du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS, 1969-1980).

Se faisant, selon Henri Dubief, l’historien du Westhoek (la Flandre française), Émile Coornaert a été membre du Comité flamand de France.

Émile Coornaert meurt le 25 février 1980 à Paris. Il est enterré à Allarmont.

Émile Coornaert est titulaire de la Croix de guerre 1914-1918, de la médaille de la Résistance, est Officier de la Légion d'honneur et commandeur de l’Ordre Polonia Restituta. Il est membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (1958-1980). Les écoles publiques maternelle et primaire de la commune d’Hondschoote (Nord) portent le nom d’Émile Coornaert.

Fin

 

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24 novembre 2019 7 24 /11 /novembre /2019 00:01

Suite de la biographie d'Emile Coornaert

Émile Coornaert publie deux thèses sur La draperie-sayetterie d'Hondschoote (XIIIème- XVIIIème siècle) et L'industrie de la laine à Bergues-Saint-Winnoc (XIVème – XVIIème siècle). Il écrit ensuite un ouvrage sur Les corporations en France avant 1789, qui paraît en pleine guerre en 1941 ; dans la préface, Coornaert s’efforce d’éloigner toute référence politique.

La même année, il a rejoint le réseau de Résistance La France continue monté par Henri de Montfort, directeur des services de l’Institut de France.

Le réseau, composé notamment du diplomate Paul Petit, de l'écrivain Marietta Martin et de Suzanne Feingold, responsable d’une association juive. Il publie La France Continue à partir de 1941. Le journal est réalisé par l’imprimerie parisienne de Francisque Gay, située rue Cardinal. Il a un ton « très littéraire et parfois rude. Il porte alors sans ménagement des coups virulents à Pétain. »

La France continue est, avec L'Université libre et Témoignage chrétien un des rares journaux résistants à dénoncer la situation faite aux juifs selon Renée Poznanski.

Les membres du réseau sont d’inspiration chrétienne. Après l'arrestation début 1942 d'une grande partie du réseau, plusieurs personnes en liberté se joindront au Mouvement Résistance de l’écrivain Jacques Destrées. Émile Coornaert coopère avec divers réseaux et fait un travail d'information.

Après-guerre, La France Continue est présentée comme la préfiguration d’un nouvel hebdomadaire, Ici Paris, qui paraît le 13 juin 1945. Mais ce dernier oubliera très vite ses ambitions politiques du départ, pour se consacrer aux horoscopes et à la vie des vedettes.

Émile Coornaert avait collaboré avant-guerre aux Écoles normales ouvrières de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC).

Après-guerre, Émile Coornaert reste proche des milieux démocrates-chrétiens. Il contribue à relancer le Syndicat général de l’Éducation nationale (SGEN), affilié à la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) avec Marcel Reinhard, professeur au Lycée Louis-le-Grand. Lors de la réunion du 26 octobre 1944, Émile Coornaert est élu président.

Il s’efforce de faire de son syndicat un « instrument de transformation sociale » qui continue l’œuvre de la Résistance dans « une révolution sans haine et sans violence, inspirée par une conception spiritualiste du monde ». Il représente le syndicat au sein de la commission qui prépare la mise en œuvre du Plan Langevin-Wallon de réforme de l’enseignement.

Après le rejet d’une motion de politique scolaire qu’il avait présentée, Émile Coornaert démissionne de son poste de président du SGEN mais continue à intervenir dans la vie du syndicat. Le poste qu’il avait occupé ne sera plus pourvu.

Ayant poursuivi son activité d’historien, Émile Coornaert publie des ouvrages sur Les Français et le commerce international d'Anvers, fin XVe-début XVIe (1961) et Les compagnonnages en France du Moyen Age à nos jours (1966). Son dernier ouvrage, en 1977, porte sur le métier d’historien : Destins de Clio en France depuis 1800.

En 1958, il devient membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Il est nommé au sein de la Commission d'histoire de la Révolution française du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS, 1969-1980).

Se faisant, selon Henri Dubief, l’historien du Westhoek (la Flandre française), Émile Coornaert a été membre du Comité flamand de France.

Émile Coornaert meurt le 25 février 1980 à Paris. Il est enterré à Allarmont.

Émile Coornaert est titulaire de la Croix de guerre 1914-1918, de la médaille de la Résistance, est Officier de la Légion d'honneur et commandeur de l’Ordre Polonia Restituta. Il est membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (1958-1980). Les écoles publiques maternelle et primaire de la commune d’Hondschoote (Nord) portent le nom d’Émile Coornaert.

Fin

 

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22 novembre 2019 5 22 /11 /novembre /2019 00:01

Début de la biographie d'Émile Coornaert

Émile Coornaert naît le 31 août 1886 à Hondschoote (Nord). Il est le cadet de treize enfants d'une famille d'ouvriers agricoles. Après la mort de son père, il entre en 1898 au petit séminaire Saint-François d'Assise d'Hazebrouck qu'il quitte en 1903. Profondément influencé par l'éducation reçue, Il y reviendra très régulièrement tout au long de sa vie. Après son baccalauréat, il se partage entre les études et le travail. Il est membre du mouvement Le Sillon de Marc Sangnier, un catholique de gauche.

Licencié en lettres en 1906, journaliste, il poursuit des études d'histoire à l'Institut catholique de Lille puis à la Sorbonne où il obtient un diplôme d'étude supérieure en histoire médiévale. Dispensé de service militaire, il s'engage cependant en 1915. Il combat d’abord au sein du 1er régiment d'infanterie de ligne puis rejoint le 8e régiment de transmissions jusqu’à la fin de la Première guerre mondiale. Il est sergent-fourrier travaillant à la section d'écoute en mettant à contribution sa connaissance de l'allemand.

Il épouse Alice Robert en 1921 et séjourne ensuite très régulièrement jusque la fin de sa vie dans la maison familiale d’Allarmont (Vosges). Ils auront trois enfants.

Démobilisé en 1919, Émile Coornaert passe l'agrégation d'histoire en 1920 et enseigne à Alençon, Nancy et au Lycée Condorcet à Paris. Docteur ès lettres en 1930, il est nommé directeur d'études d'histoire économique à École pratique des hautes études où il est préféré à Marc Bloch. Il collabore à la revue des Annales depuis 1932.

Il va connaître une expérience internationale, créant un département francophone à l’Université de São Paulo au Brésil où il détient la chaire d’histoire en 1934 et 1935.

Revenu en Europe en 1936, Émile Coornaert devient titulaire de la chaire d'histoire du travail au Collège de France où il remplace François Simiand. Il obtient le poste de préférence à Maxime Leroy et Maurice Halbwachs. Ce dernier estime que « Coornaert est un médiocre (…) Il a fait quelques recherches érudites sur les corporations au XVème siècle (…) Il a un fort accent belge, rien de caractéristique par ailleurs. Démocrate-chrétien, et actuellement très résistant, – mais bon catholique, et tenant à ce qu'on subventionne les écoles libres. »

A suivre

 

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10 novembre 2019 7 10 /11 /novembre /2019 00:01

 

Roland Louis Martin naît le 13 décembre 1925 à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Aline Lebel et de son mari Eugène Louis Martin, mécanicien tourneur.

Ils vivent route de Joinville (act. av. Roger-Salengro). Le père meut en décembre 1930 et Roland est alors élevé par sa mère et sa grand-mère maternelle.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Roland Martin rejoint la Résistance à l’occupation nazie et est membre des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Le 20 août, le comité de libération de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), commune voisine de Champigny, sort de la clandestinité et occupe la mairie. Le 22 les FFI, les FTP et les cheminots résistants dressent des barricades sur le pont de Joinville et rue Chapsal, à l'entrée de la commune. Le 25 août, alors que Paris est déjà libéré, une violente bataille s'engage à Joinville.

Au début de l'après-midi, une unité allemande, repliée sur le fort de Champigny, veut détruire la barricade de la rue Chapsal défendue par des volontaires, venus des communes voisines. Elle entend faire sauter le pont pour protéger sa retraite et ralentir la progression des alliés.

Des barricades s'élèvent rue de Paris. Des renforts FFI viennent de Nogent, de Saint-Maur, de Saint-Maurice et de Champigny tandis que les Allemands ripostent à la mitrailleuse lourde et au canon. La bataille pour le pont de Joinville fait rage tout l'après-midi. Vers 19 h, un char américain venu de la gare reçoit la reddition des soldats allemands.

Au soir du combat, on relève une quinzaine de morts, et de nombreux blessés dont quatre mourront ensuite. Roland Martin tombe les armes à la main face aux Allemands à la hauteur du 48, avenue Gallieni. Des plaques commémoratives apposées en différents sites de Joinville rappellent le souvenir des 19 disparus : Georges Arkhangeslsky, Joseph Belbéoch, Gaston Belny, Eugène Bonnard, Alexandre Buchou, Jules Charon dit Siki, Marie Chevrier, Pierre Demont, Jean Dewilde, Eugène Dumont, Émile Dupuis, Juliette Josselin Demarcy, Marcel Fournier, Pierre Metz, Émile Pilz, Cyrille Poitevin, Georges Tabouret et Jean Viacroze.

Le lundi 28 août les obsèques des victimes sont célébrées solennellement, en présence d'une foule considérable.

La mention « Mort pour la France » est apposée sur l’état-civil.

Le nom de Roland Martin a été donné à une rue de Champigny-sur-Marne. Son nom figure également sur le monument aux morts de Champigny et sur une plaque apposée à Joinville près du lieu de sa mort, 48 bis, avenue Galliéni.

Rue Roland-Martin et plaque apposée à Joinville

 

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8 novembre 2019 5 08 /11 /novembre /2019 00:01

George Louis Martin, dit Dink, nait en 1915 en Alabama, États-Unis. Il est technicien de réseau téléphonique et réside dans cet État dans le comté de Calhoun.

En octobre 1941, il s’engage dans l’armée américaine à Fort Mc Clellan (Alabama). Son instructrice est Teresa D. James, une des pionnières de l’aviation, qu’il épouse sans doute en 1942.

Avec le grade de second lieutenant, Martin est affecté au 96e groupe de bombardiers de l’armée de l’air américaine (USA-AF 96th Bomb Group). Il est engagé dans les opérations en Europe, basé à Snetterton Heath, terrain de la Royal Air Force à Attleborough, dans le comté de Norfolk (Angleterre).

Avec son groupe de dix personnes, il mène une opération sur Gennevilliers (Seine, act. Hauts-de-Seine), site qui compte de nombreuses usines et le principal port de Paris, le 22 juin 1944. Au retour du bombardement, l'avion Boeing B17 qui se dirigeait alors vers l'est est touché par la DCA allemande, installée à la Redoute de Gravelle, dans le Bois de Vincennes. L'avion s'écrase au 26, avenue de l'Ile (act. av. d'Estienne-d'Orves) à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Certains aviateurs sautent en parachute et on retrouve un survivant, Joseph A. Duch, à côté de l'hôpital de Créteil.

Par contre, les neuf autres meurent, certains restant accrochés aux arbres avec leurs parachutes. Ce sont Carl Edwin Carlson, Robert Edinger, Michael George Laytar, William Allen Macdonald, George Louis Martin, Raymond Walter Pickett, Joseph Andrew Puspoki, Gem Lee Wong et James Harold Wright.

La zone est isolée par la Gestapo immédiatement après la chute de l’avion.

Comme ses camarades de combat, George Dink Martin, est inhumé dans le cimetière national de Jefferson Barracks, à Lemay, comté de Saint-Louis, Missouri (États-Unis) le 3 avril 1950. Une plaque est apposée au nom des victimes.

Une plaque commémore la chute de l’avion dans le quartier de Polangis. Une autre plaque est installée dans la mairie de Joinville-le-Pont ; elle a été inaugurée en 1984, en présence de Teresa James, veuve de George Dink Martin.

 

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6 novembre 2019 3 06 /11 /novembre /2019 00:01

Teresa James est née le 27 janvier 1914, à Pittsburg, Pennsylvanie (États-Unis).

Elle devient une des pionnières de l’aviation, Elle a pris des leçons de vol pour étonner son frère, qui avait été victime d’un accident d’avion. Elle commence à voler seule à l'âge 19 ans et devient la première femme instructeur de vol diplômée de l'institut aéronautique de Buffalo. Elle reçoit sa licence pour des vols commerciaux le 27 octobre 1941.

Teresa James travaille en tant que pilote acrobatique pendant 3 ans lors de fêtes aériennes en Pennsylvanie, dans l'Ohio et l’État de New York. Sa spécialité était de faire une rotation de 26 tours sur deux milles (3 km) vers le haut puis de redescendre à 1.000 pieds (300m).

Elle se marie avec George « Dink » Martin, un de ses compagnons de vol, en 1941. Dink a s’enrôle dans l’armée de l’air et devient instructeur de vol des pilotes de bombardier.En 1942, Teresa reçoit un télégramme du général Arnold qui veut former un groupe de 25 femmes pilotes pour des vols à l’intérieur des États-Unis. Le 6 octobre 1942, elle devient la première femme à piloter un avion militaire en Amérique, un PT-19.

Début 1944, Dink est envoyé outre-mer. Le 22 juin 1944, Teresa reçoit un courrier l’informant que le B-17 de Dink a été abattu.

Après sa démobilisation en décembre 1944, Teresa retourne chez elle, travaillant dans le magasin de fleurs familial. Elle espère que son mari soit prisonnier de guerre, mais on lui notifie officiellement qu'il est porté disparu depuis juin 1944. En 1984, après 40 ans, Teresa vient parler aux témoins de l'accident de Dink qui s’est écrasé sur la ville de Joinville-le-Pont, dans le quartier de Polangis.

Honorée en tant que pionnière, l’uniforme de Teresa James est exposé au musée national l'air et de l'espace (Smithsonian museum) de Washington, DC. Elle est morte le 27 juillet 2008 à Lake Worth, Floride. Elle était âgée de 94 ans. Sa famille faisait toujours fonctionner le magasin de fleurs en Pennsylvanie.

Une plaque est apposée rue d’Estienne d’Orves et une autre en mairie pour commémorer le souvenir des aviateurs américains morts en combat à Joinville, quelques semaines avant la libération de la ville.

 

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31 octobre 2019 4 31 /10 /octobre /2019 00:01

Sarah (ou Sara) Gordon est née le 15 septembre 1896 à Vilnius (Russie, act. Lituanie). Elle épouse Israël Lewin (ou Levin) et donne naissance en août 1926 à Vilnius à son fils Joseph.

Elle émigre ensuite en France, où son mari est marchand forain. Pendant la deuxième guerre mondiale, la famille Lewin vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le centre-ville, 8, rue de Paris.

Sarah Lewin est internée au camp de Pithiviers (Loiret). Elle quitte Pithiviers pour le camp de concentration d'Auschwitz (Allemagne, act. Pologne) par le convoi n°35 du 21 septembre 1942.

Son mari avait été déporté depuis Drancy (Seine, act. Seine-Saint-Denis) le 22 juin par le convoi n° 2. Son fils fait partie du même convoi qu’elle.

Elle est présumée disparue à son arrivée dans le camp d'Auschwitz, le 23 septembre 1942.

Le convoi comportait 1 000 déportés dont 169 enfants ; 791 personnes sont gazées à l’arrivée au camp. Il y a 23 survivants en 1945, dont aucune femme.

Le nom de Sarah Lewin figure sur le Mur des Noms élevé dans le Mémorial de la Shoah à Paris (dalle n° 65, colonne n° 22, rangée n° 2).

Le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah

 

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29 octobre 2019 2 29 /10 /octobre /2019 00:01

Israël Lewin est né le 1er octobre 1892 à Minsk (Russie, act. Biélorussie). Il épouse, probablement en Lituanie, Sarah (ou Sara) Gordon. Leur fils, Joseph, naît à Vilnius en août 1926.

Il émigre ensuite en France, où il est marchand forain. Il obtient la nationalité française par le décret 5279-39 du 17 avril 1939.

Pendant la deuxième guerre mondiale, la famille Lewin vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le centre-ville, 8, rue de Paris.

Israël Lewin est arrêté vers le 20 août 1941 et interné au camp de Drancy (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il quitte Drancy pour le camp de concentration d'Auschwitz (Allemagne, act. Pologne) par le convoi n°3 du 22 juin 1942. Il arrive à destination le 24 juin 1942.

Le convoi comportait 1 000 déportés. Il y a 24 survivants en 1945. Israël Lewin est présumé disparu dans le camp d'Auschwitz. Sa femme et son fils ont été déportés par le convoi 35.

Le nom d’Israël Lewin figure sur le Mur des Noms élevé dans le Mémorial de la Shoah à Paris (dalle n° 66, colonne n° 22, rangée n° 3). Il est également inscrit sur une plaque apposée en mairie de Joinville-le-Pont en 2019.

La rue de Paris à Joinville

 

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21 octobre 2019 1 21 /10 /octobre /2019 01:01

Suite de la biographie de Louis Gallas.

Au moment du déclenchement de la première guerre mondiale, selon Voix des communes, Louis Gallas criait devant la mairie de Joinville : « Allons à Berlin, venger nos mères et nos fiancées ». Il rejoint son régiment à Melun (Seine-et-Marne) puis est affecté à Gaillac (Tarn). Il semble avoir des problèmes de discipline, car il est emprisonné et doit rendre ses galons de sergent en janvier 1915. En avril, de nouveau simple soldat à Albi (Tarn), il doit embarquer depuis la Provence vers l’Orient, mais il se plaint de devoir faire le trajet à pieds sac au dos. Son régiment prend place, en juin, sur le bateau le Jemappes, en partance pour les Dardanelles, où il est fusilier. Mais il rentre dès octobre, blessé grièvement, et ayant retrouvé un grade de caporal. Il rentre en convalescence prolongée à Joinville. En avril 1916, il épouse à Nogent-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne) Madeleine Émilie Bourrier.

Affecté dans l’Hérault pour participer à l’instruction des nouveaux soldats, il rejoint en juin l’école de gymnastique de Joinville comme élève officier. Il en sort sous-officier, en septembre 1916, comme aspirant au 176e régiment d’infanterie de ligne. Il est de nouveau en congé en février 1917 pour une maladie qui fait suite à sa blessure de 1915. Il est démobilisé en mars 1919 et est cité à l’ordre du régiment.

Revenu à la vie civile, Louis Gallas reprend les consultations juridiques gratuites qu’il s’était engagé à faire en 1912. Cependant, il renonce, en novembre 1919, à solliciter le renouvellement de son mandat municipal. Il l’explique dans une lettre publiée par l’hebdomadaire Union régionale : « Obligé par l’exercice de ma profession d’avocat à quitter Joinville et à habiter Paris, je ne pouvais plus, pour le présent, m’occuper utilement des affaires municipales de Joinville. Je me suis rendu compte ces derniers mois qu’il m’était impossible d’assister régulièrement aux séances du conseil par suite des difficultés de transport. »

S’il n’est plus candidat à Joinville, peut-être est-ce lui qui est opposé, lors de ce même scrutin à Paris (12e arr.), au socialiste SFIO Jean Morin dans le quartier de Bercy ? Gallas, républicain d'union nationale, obtient 930 voix pour 2610 votants (35,6%) sur 3478 inscrits, son concurrent de gauche étant réélu dès le premier tour.

Il continue à assumer des fonctions juridiques dans l’Est parisien. Ainsi, en décembre 1919, il est nommé suppléant des juges de paix de Saint-Maur-des-Fossés. En décembre 1920, il est président de la commission arbitrale du canton de Vincennes qui statue sur des indemnités à accorder aux propriétaires dont les biens ont souffert de la guerre.

Plusieurs interventions politiques de Gallas sont mentionnées dans les années 1920. En octobre 1924, il défend, devant le Congrès des Forces économiques, « l’idée de patrie, facteur d'une civilisation avancée, conduit au rapprochement des peuples, par le respect mutuel que se doivent les patries » et s’élève « contre la lutte des classes ». En janvier 1926, il participe à une conférence de la Fédération républicaine à Romorantin (Loir-et-Cher).

Résidant à Paris d’abord rue du Sahel (12e arr.), puis rue Ledru-Rollin (11e arr.), Gallas met en location puis en vente ses propriétés de Joinville-le-Pont, qui comprenaient une propriété de 10 pièces sur un terrain de 1300 m², et un pavillon de 4 pièces. Il semble avoir du mal à les céder, car il baisse à plusieurs reprises les prix location et de vente dans les annonces qu’il publie.

Après le décès de sa première épouse, Louis Gallas se remarie en juillet 1937 à Paris (11e arr.) avec Pauline Jeanne Marguerite Sanimorte.

Nommé adjudant de réserve en 1925, Louis Gallas est promu officier assimilé de justice militaire adjoint en avril 1930. Rayé des cadres en avril 1939, il reprend cependant du service pendant la deuxième guerre mondiale. Il intègre en janvier 1940 la direction du contentieux et de la justice militaire puis, après l’armistice, en septembre de la même année, le tribunal militaire de la 5e région (Paris).

Louis Gallas meurt le 24 mai 1958 à Mortcerf (Seine-et-Marne). Il était âgé de 71 ans. En juillet 1932, il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur.

Fin.

 

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6 août 2019 2 06 /08 /août /2019 01:01

Suite de la biographie d’Albert Duquenne

Mobilisé pendant la deuxième guerre mondiale, Duquenne se présente en mars 1943 comme « un Français qui revient d’Allemagne, et qui, soldat en 1939-40, a passé deux années dans les stalags. »

Des combats et de son séjour outre-Rhin, Duquenne revient avec un sentiment favorable au nouveau régime. Il rejoint en effet le Rassemblement national populaire (RNP), formation collaborationniste, fondée par Marcel Déat en février 1941 sur une ligne politique néo-socialiste et pro-allemande.

En novembre 1942, Duquenne est le délégué général du Front social du Travail (FST) pour la région parisienne. Il s’agit d’une structure interne au RNP, qui promeut une forme corporatiste d’organisation des forces productives. Il siège au comité directeur national du FST, dont il est délégué à l'organisation en février 1943. L’intervention de Duquenne est mentionnée dans une quinzaine de réunions publiques du RNP et du Front social du Travail, y compris dans plusieurs villes de province.

La section troyenne du RNP invite Duquenne, en mars 1943 pour animer une soirée cinématographique sur le thème « Un voyage en Allemagne » avec une causerie sur les conditions de vie des travailleurs allemands. Le quotidien Le Petit Troyen assure que « la salle du conseil municipal de l’hôtel de ville était comble ». La soirée commença avec des vues touristiques des villes, paysages et monuments allemands, dont « Munich, métropole de l’art allemand et berceau du national-socialisme » et « Berlin, capitale du Reich. »

Seul orateur, Duquenne explique qu’avant la guerre, il appartenait au parti SFIO, et pendant des années, il a mené le combat pour améliorer le sort des travailleurs. Dès 1938, il aurait, selon le compte-rendu « constaté l’effort des juifs et de la haute finance en vue de déchaîner un conflit qui eût pu être évité. »

Après tous ces évènements, M. Duquenne explique avoir voulu « connaître la vérité » et est allé en Allemagne.

On lui avait dit que, là-bas, la liberté n’existait plus ; que les valeurs intellectuelles étaient réduites au silence ; qu’une dictature impitoyable faisait tout ployer son joug ; que les classes laborieuses étaient réduites à l’esclavage. Duquenne assure que « Rien de plus faux que ces allégations. »

Arrivé en Allemagne, M. Duquenne indique avoir observé la vie de l’ouvrier. « Il a vu partout des êtres calmes, propres, bien vêtus et soignés de leur personne. Il a aussi apprécié la camaraderie dont font preuve les ouvriers allemands vis-à-vis des français, les premiers ne manifestant aucun sentiment de haine à l’égard des seconds. »

Poursuivant, Duquenne assure que « Là-bas, tout est propre, gai, accueillant, l’ordre règne et la comparaison sur l’état du travailleur n’est pas en faveur de notre pays ! L’ouvrier jouit en Allemagne d’une grande sécurité au point de vue de la défense de ses intérêts ». L’orateur fait ressortir « cette sorte de camaraderie qui règne entre les ouvriers et les directeurs des usines, qui souvent partagent les repas des travailleurs, à l’usine même ou dans les restaurants communautaires. »

En conclusion, Duquenne appelle à « combattre les efforts du Juif et du bolchévisme ; et de notre côté, lutter pour l’avènement du vrais socialisme. De l’autre côté de la frontière, on nous tend la main : le devoir des Français est de répondre à ce geste. Il ne faut plus que dans les deux pays, de nouveaux monuments aux morts soient élevés. Les architectes ont des tâches plus nobles à quoi s’adonner. Que tous nos efforts soient consentis vers le socialisme et vers la construction de la paix. »

Selon Le Petit Troyen, « des applaudissements répétés saluèrent la fin du discours de M. Duquenne ». Assez curieusement, la réunion se termina avec la projection d’un film « montrant la vie des fauves en liberté dans un jardin zoologique. »

En novembre 1943, Duquenne prend part aux « assises nationales du monde du travail » organisée par le FST en faveur d’une « véritable construction socialiste », qui se tienne au Palais de la Mutualité et à la Maison de la Chimie à Paris. Il est également de porte-parole d’une autre structure du RNP, l'Union des Vieux Travailleurs.

Outre ses fonctions au plan national, Duquenne est responsable de la section de Champigny-Joinville du RNP. La permanence du RNP se tient près de chez lui.

Malgré l’évolution de la situation en France, Duquenne reste fidèle à son engagement au sein de l’organisation de Marcel Déat même après l’arrivée des alliés en France. Il est ainsi l’orateur de réunions, qui se tiennent à Paris (19e et 10e arr.) les 7 et 8 juillet 1944, au cours desquelles doivent être « données les dernières informations politiques et les directives du Parti concernant la situation intérieure française. »

Albert Amédée Duquenne meurt le 2 février 1971 à Paris (15e arr.). Il était âgé de 68 ans, exerçait alors le métier de voyageur représentant placier, et demeurait rue Hippolyte-Maindron à Paris (14e arr.). Il était décoré de la Croix de guerre 1939-1940.

Fin

Meeting du RNP en 1943. Duquenne, de dos

 

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