Début de la biographie de Robert Caudrilliers
Robert Michel Fernand Caudrilliers naît le 2 août 1888 à La Fère (Aisne). Il est le fils de Blanche Armance Cloës et de son mari Joseph Caudrilliers, bijoutier.
La famille s’installe ensuite en région parisienne au début du 20e siècle. En 1910, elle vit à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), rue Krüger. Robert Caudrilliers s’intéresse au sport et est, alors qu’il n’a encore que 15 ans, secrétaire d’un club cycliste, l’US Saint-Gervais en 1904<ref>L’Auto, quotidien, 1904/05/07</ref>.
En 1908, devenu reporter photographe, Caudrilliers s’intéresse aux débuts de l’aviation. En octobre, il couvre le vol de Louis Blériot entre Toury (Eure-et-Loir) et Artenay (Loiret). Premier voyage circulaire de l’histoire, il se déroule sur un circuit d’environ 26 km avec un appareil Blériot VIII et est émaillé de deux pannes moteur.
Un peu plus d’un an plus tard, il assure le reportage du vol de Maurice Farman de Chartres à Orléans en janvier 1910 puis accompagne son frère Robert Caudrilliers, pionnier de la photographie aérienne (1/2), en avril de la même année, entre Étampes (Seine-et-Oise, act. Essonne) et Chevilly pour un trajet d’une soixantaine de kilomètres dans un bilan évoluant à 50 mètres au-dessus de la Beauce. Il inaugure ainsi le tourisme et le reportage aérien. Quelques jours plus tard, il illustre la course Londres-Manchester en aéroplane.
Malgré une faiblesse physique, Caudrilliers fait son service militaire en 1910-1912, mais dans un service auxiliaire, détaché à l’école d’artillerie de Fontainebleau (Seine-et-Marne) comme technicien photographe. Son père décède au cours de cette période en février 1911 à Saint-Maur.
Au début de la première guerre mondiale, Caudrilliers poursuit son métier de journaliste, effectuant des reportages de guerre parus en novembre 1914 dans le journal Excelsior, où il dit être « un photographe dont le métier est plutôt de manier l'objectif que d'écrire, et qui s'excuse d'être, pour une fois, sorti de son rôle ». Il décrit : « aujourd'hui que l'artillerie est la reine de la bataille, c'est une lutte souterraine que se livrent les camps adverses, et la première impression qui frappe le spectateur est celle d'un désert bruyant : on entend des coups de tonnerre, mais on ne voit âme qui vive. »
La destruction d’Arras est au programme du premier des deux voyages de presse sur le front : « Au milieu de fous ces vestiges qui arracheraient des larmes au plus insensible, une boutique est pourtant restée ouverte, doublement ouverte puisque c'est à un obus qu'elle doit d'être béante ; sur la brèche, le commerçant avisé a, de son mieux, assujetti quelques planches, sur lesquelles il a calligraphié, à l'aide d'un bout de craie, la nomenclature des articles qu'il tient à la disposition de sa clientèle : chemises, jerseys fourrés, caleçons, mouchoirs, torchons, serviettes de toilette, mains-éponges, lacets, ceintures de flanelle ‘au mètre’, cache-nez, chaussettes, blagues à tabac, cadenas, papier à lettres, couvertures de voyage, porte-monnaie, chaînes, gants de laine ‘pour femmes’, bas et chandails ‘pour enfants seulement’. Toute l'énergie d'une race n'est-elle pas symbolisée par cette originale enseigne ? Au milieu même des ravages de la mort, la vie continue. »
En février 1915, Caudrilliers est reclassé dans un service armé, en restant affecté à la photographie aérienne dans le 1er puis le 2e groupe d’aérostation. Il effectue des missions notamment dans les Balkans et en Serbie. Il est démobilisé en février 1919.
Caudrillers et Henry Farman, 1910

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