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6 octobre 2022 4 06 /10 /octobre /2022 05:01

François Marie Petit naît le 2 décembre 1878 à Paris (3e arr.). Il est le fils de Jeanne Marie Tomassin et de son mari, Pierre Petit, fruitiers, qui vivent rue des Gravilliers.

Ajourné à deux reprises en 1899 et 1900, François Petit effectue un service militaire raccourci de dix mois en 1901-1902 dans la 5e section de commis et ouvriers d'administration (COA).

Devenu comptable, François Petit épouse en décembre 1902, à Paris (6e arr.), Alice Charlotte Meunier, employée de commerce, originaire de Troyes. En 1907, ils sont installés à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier du Centre, impasse des Réservoirs.

Pendant la première guerre mondiale, François Petit est mobilisé en août 1914 dans la 22e puis la 7e section de COA. Reconnu apte au service armé, il est affecté en novembre 1916 au 107e régiment d’artillerie lourde. Il est démobilisé en février 1919.

En mai 1929, François Petit est candidat aux élections municipales de Joinville sur la liste du Groupement des gauches, conduite par Georges Briolay. Elle regroupe les radicaux-socialistes, le parti socialiste SFIO et des socialistes indépendants. Au premier tour, la liste, issue du Cartel des gauches, est devancée par celle du maire sortant, Stephen Durande (divers droite) qui a 42,6% ; elle obtient 35;9%, devant les communistes à 16,0%. Malgré le maintien de ces derniers, la liste des gauches remporte le scrutin au second tour avec 22 sièges sur les 27 à pourvoir, ayant recueilli 45,9% face aux 41,6% de la droite (5 sièges), les communistes reculant à 12,5%.

François Petit avait obtenu 755 voix au premier tour pour 2 126 suffrages exprimés (35,5%) sur 2 969 inscrits. Il est élu au deuxième tour. Georges Briolay (radical-socialiste) devient maire.

Au sein du conseil municipal, Petit critique en juin 1933 la qualité de travaux de voirie. Il s’inquiète, en juillet la même année, de l’utilisation d’un matériel non moderne pour l’éclairage d’un quai. Il est également trésorier de la caisse des écoles. En 1931, la famille a déménagé quai de la Marne.

Comme le maire, dont il est proche politiquement, Petit s’affiche régulièrement auprès d’Adolphe Chéron, député radical indépendant et sous-secrétaire d’État à l’éducation physique en 1933. En juillet 1934, alors que la crise est ouverte au sein du conseil entre la majorité radicale-socialiste et certains socialistes, notamment Galabert, c’est Petit qui fait une déclaration de confiance au maire. Il est candidat, en novembre 1934, en compétition avec Caillon et Bautsch, pour devenir adjoint au maire, une quatrième poste étant rendu possible après l’évolution de la législation. La désignation est cependant reportée jusqu’aux élections municipales de mai 1935. En janvier 1935, Petit s’oppose à la garantie demandée par un organisme de logements à bon marché pour la construction de la cité Égalité, dans le quartier Palissy ; la ville se porte cependant garante et de verra ultérieurement obligée de suppléer la société défaillante.

Le comité radical-socialiste avait, lors d’élections municipales complémentaires en octobre 1934, conclu une alliance avec le Comité d’union républicaine et d’action sociale, qui regroupe depuis 1912 les formations de droite dans la commune. Avec l’accord des radicaux indépendants de Chéron, cet accord leur permit de remporter les six sièges à pourvoir. Le député préconisa la reconduite de l’alliance en 1935, mais la droite, devenue Union des républicains de Joinville, refusa en avril 1935 : « L’Union des républicains de Joinville, se souvenant des fusillades du 6 février, des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons, a décidé de rompre l’union précédemment établie avec les radicaux pour faire une liste composée en totalité d’éléments modérés et nationaux. »

Une liste des Gauches républicaines fut donc présentée par le maire sortant, Briolay, sur laquelle Petit figurait en cinquième position. À son bilan, elle revendiquait d’importants travaux d’embellissement de la ville avec l’amélioration de la voirie, l’installation d’un éclairage public et le renforcement des transports publics. Elle reconnaissait avoir dû augmenter les taxes locales, attribuant cette hausse à l’aggravation des charges imposées à la commune (contingent incendie, indemnités de chômage, moins-values sur les recettes). Le programme des Gauches républicaines prévoyait des travaux de viabilité et d’assainissement, assurait vouloir faire pression auprès des pouvoirs publics pour la réalisation des grands travaux d’outillage national pour réduire le chômage (élargissement du pont de Joinville, suppression du passage à niveau). Elle prévoyait la création d’un nouveau groupe scolaire dans le quartier de Polangis et l’agrandissement de l’école du Centre. Des cours de natation et d’aviron gratuits étaient proposés.

Devancée au premier tour par l’Union des républicains (32,6% des suffrages exprimés), le Groupement des gauches républicaines arrive en deuxième position avec 26,8%. Deux listes de gauches suivent : les communistes (23,5%) et les socialistes SFIO (12,3%). Ces deux dernières fusionnent en vue du second tour. Elles recueillent alors 39% des votes et deux ds 27 sièges à pourvoir, la droite ayant 41% et les 25 autres élus, tandis que les radicaux-socialistes, rédutis à 20%, ils quittent le conseil.

Au premier tour, Petit avait obtenu 790 voix pour 2 856 suffrages exprimés (27,7%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits.

En mars 1936, Petit est membre du Comité de conciliation républicaine et de progrès social pour le travail et la paix, qui accorde son investiture à A. Chéron pour les élections législatives. Il est présidé par Armand Faivre, conseiller municipal (divers-droite). Chéron sera battu par Parsal, candidat communiste soutenu par le parti socialiste et le parti radical-socialiste.

François Petit meurt le 24 décembre 1969 à Créteil (Val-de-Marne). Il résidait encore probablement à Joinville, était âgé de 91 ans et père d’un fils. Il avait été décoré des Palmes académiques en février 1935 pour services rendus aux œuvres scolaires.

Une crue de la Marne à Joinville-le-Pont en 1930

 

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4 octobre 2022 2 04 /10 /octobre /2022 05:01

Eugène Petit naît le 23 juin 1873 à Paris (17e arr.). Il est le fils d’Eugénie Martin et de son mari, Jules Petit, coiffeur. Ils vivent rue des Dames.

Ayant perdu son père, Eugène Petit fait un service militaire réduit à un an à partir de novembre 1894, au sein du 162e régiment d’infanterie. Il est alors employé de commerce.

Devenu comptable, Eugène Petit épouse en mars 1900 à Paris (17e arr.) Juliette Léonie Loyauté, institutrice à Clichy (Seine, act. Hauts-de-Seine). Ils s’installent d’abord dans cette ville, avenue du Bois puis reviennent à Paris, rue Legendre (17e arr.) et ensuite rue Lamarck (18e arr.).

Début 1911, ils viennent vivre à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le centre-ville, rue de Paris.

Mobilisé au début de la première guerre mondiale au sein du 12e régiment territorial d’infanterie en août 1914, Eugène Petit, atteint de surdité, est affecté à partir de septembre 1915 à des services auxiliaires. Il rejoint, en mars 1916 la 20e section de commis et ouvriers d’administration et est nommé caporal, en juin 1917. Il est détaché, en octobre la même année, au grand magasin des Nouvelles Galeries à Paris puis hospitalisé en juin 1918. Après la guerre, il sera définitivement réformé en décembre 1921 et obtient une pension de 10% pour paralysie générale.

Lors des élections municipales de décembre 1919, Eugène Petit est candidat à Joinville-le-Pont sur la liste d’Henri Vel-Durand (radical dissident), qui comprend également les radicaux-socialistes et des socialistes indépendants. Elle obtient au premier tour 44,8% des votes, contre 29,0% aux socialistes SFIO et 26,2% au Bloc indépendant (droite). Au second tour, sa liste emporte les 23 sièges à pourvoir avec 65,5% devant les socialiste (34,5%). Petit recueille 962 voix pour 1 518 suffrages exprimés (63,4%) sur 1 537 votants et 2 491 inscrits. Vel-Durand est élu maire.

En octobre 1920, Petit accompagne le maire à une réunion de l’Association des commerçants de la ville.

Parallèlement à ses activités politiques, Eugène Petit est membre du conseil d’administration de la société de secours mutuels des comptables de la Seine.

Eugène Petit meurt le 18 janvier 1922 à Paris (14e arr.), au sein de l’hôpital Sainte-Anne où il était sans doute hospitalisé depuis plusieurs mois puisqu’il n’avait pas, contrairement à sa famille, été recensé en 1921. Il était toujours considéré comme comptable et domicilié à Joinville. Âgé de 48 ans, il était père de deux garçons. En février 1921, il avait été décoré de la médaille d'argent de la Mutualité.

La rue de Paris à Joinville-le-Pont

 

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2 octobre 2022 7 02 /10 /octobre /2022 05:01

Marcel Petit nait le 18 juillet 1904 à Paris (5e arr.). Il est le fils d’Élise Bernard et de son mari, Victor Petit, maçon. Tous deux sont originaires de la Creuse. Ils vivent rue de la Montagne-Sainte-Geneviève puis rue d’Arras. Marcel Petit devient orphelin de père à neuf mois.

En 1926, Marcel Petit, devenu maçon comme l’avait été son père, et sa mère s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue Marceau. Il devient peu après employé des Postes, téléphones et télégraphes. Il épouse en décembre 1928 Blanche Hélène Noémie Lyoen, native du Nord, qui vit avec ses parents dans le même quartier de Joinville. Ils s’installent avenue Pauline.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Marcel Petit devient résistant à l’occupation allemande et s’engage dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Le 20 août 1944, les forces de la Résistance, conduites par Robert Deloche, occupent la mairie de Joinville-le-Pont et arrêtent les membres du bureau municipal, maire et adjoints. Une délégation spéciale est mise en place, par un arrêté préfectoral du septembre 1944, créant une délégation spéciale chargée d’administrer la commune. Elle a été nommée sur proposition du Comité local de Libération, après avis du Comité de Libération de Paris. Marcel Petit en fait partie et fait fonction de conseiller municipal. La délégation spéciale est présidée par Robert Deloche (communiste), qui a des adjoints socialiste, radical et indépendants.

Le mandat de la délégation spéciale cesse en mai 1945, avec les premières élections municipales.

Marcel Petit meurt le 7 juin 1950 Carrières-sur-Seine (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Son décès est transcrit à Joinville où il résidait toujours. Il était âgé de 45 ans et père d’un garçon.

Manifestation à Joinville en 1945 avec Charles Tillon et Rol-Tanguy

 

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8 septembre 2022 4 08 /09 /septembre /2022 05:01

René Gabriel Bourrillon naît le 5 novembre 1904 à Paris (10e arr.). Il est le fils de Gabrielle Virginie Simonet, couturière, et de son mari Urbain Henri Gilles dit Bourrillon, garçon de café, qui vivent rue Albouy dans cet arrondissement (act. rue Lucien-Sampaix). Son père est originaire de l’Aveyron et sa mère de la Meuse.

Après avoir probablement fait son service militaire en 1925, devenu bijoutier, René Bourrillon s’installe, avec sa mère, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils vivent dans le centre-ville, rue de Paris.

En avril 1930, devenu agent immobilier, René Bourrillon épouse à Joinville Yvonne Anne Marie Kerboul, native de Brest. Ils s’installent dans le quartier de Polangis, avenue du Bac (act. avenue Guy-Mocquet).

Sans doute mobilisé pendant la deuxième guerre mondiale, René Bourrillon revient à Joinville après la défaite, où il se voit attribuer une carte alimentaire.

Après le conflit, il milite au parti socialiste SFIO et est candidat lors des élections municipales d’avril 1945 sur la liste d’Union démocratique et résistante. Elle gagne le scrutin avec une moyenne de 61,7% des suffrages exprimés et emporte les 27 sièges à pourvoir qui se répartissent  entre 7 communistes, 6 socialistes, 5 radicaux et 9 indépendants de gauche. Le maire sortant, président de la délégation spéciale mise en place à la Libération, Robert Deloche, est réélu. Le premier adjoint, Léon Berthet, est membre de la SFIO.

En octobre 1947, la SFIO présente sa propre liste, face à celle du maire (soutenue par le parti communiste et les radicaux), aux gaullistes du Rassemblement du peuple français (RPF) et aux démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP). Avec 6,5%, des suffrages exprimés, les socialistes n’obtiennent qu’un seul siège qui va à Berthet, le MRP n’en ayant pas tandis que PCF et RPF en ont 13 chacun ; le vote de Berthet permet à Deloche d’être réélu. Le mandat est agité : exclu du parti communiste, Deloche démissionne et est remplacé, en mars 1953, par Amélie Trayaud ; le groupe de droite éclate en deux entités, l’une restant fidèle au RPF, l’autre suivant Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, centre-gauche) ; Berthet démissionne, de même que son successeur et le suivant de liste.

Lors des élections municipales d’avril 1953, c’est de nouveau Berthet qui conduit la liste SFIO, rejointe par certains radicaux. Elle obtient trois sièges avec 12,3% des suffrages exprimés. Bourrillon, en septième position, n’est pas élu. Les deux listes de droite à six sièges chacune et, avec le soutien des deux élus du MRP, Defert est élu maire par 14 voix sur 27, les communistes ayant dix sièges.

René Bourrillon meurt le 4 août 1960 à Paris (19e arr.). Il était veuf, âgé de 55 ans, père d’une fille et résidait toujours à Joinville avec mère. À son décès, il était représentant immobilier.

Joinville-le-Pont, vers 1960

 

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29 août 2022 1 29 /08 /août /2022 06:01

Albert Joseph Antoine Guichard naît le 5 mars 1924 à Saint-Bonnet-le-Château (Loire). Il est le fils de Simone Lombardin et de son mari Joannès Guichard, quincailler, originaires de Saint-Jean-Soleymieux (Loire). Il n’est pas recensé avec ses parents entre 1926 et 1936, contrairement à ses deux sœurs et à son frère aînés, et a donc été probablement confié à de la famille. Selon les historiens André Caudron et Nathalie Viet-Depaule, il est élève au lycée Ampère de Lyon (Rhône) de la sixième à la seconde, puis en classe de première au petit séminaire de Montbrison (Loire). Pendant la deuxième guerre mondiale, il passe son bac en tant que candidat libre puis s’inscrit en première année de sciences politiques à Lyon. A la fin de la deuxième guerre mondiale, Albert Guichard fait deux années de service social au Secours national puis à l'Entraide française qui lui succède à la Libération,, où il fait fonction de chef de service.

En 1945, Albert Guichard rejoint le séminaire de la Mission de France à Lisieux (Calvados). Selon Oscar Cole Arnal, il fut attiré par la Mission « elle représentait... un vent de révolution dans l’église, une rénovation dans tous les domaines ». Il fait un stage d’un an dans une des équipes de prêtres-ouvriers, à Givors (Rhône), où il est chargé du catéchisme et des colonies de vacances. Il est ordonné prêtre du diocèse de Lyon le 24 mai 1951. Incorporé à la Mission de France, il poursuit des études supérieures à la Faculté de théologie de Lyon dont il est licencié.

Toujours selon des témoignages confiés à André Caudron et Nathalie Viet-Depaule, ses parents, hostiles à sa vocation, lui avaient refusé toute aide financière. Il est pris en charge matériellement par la paroisse catholique lyonnaise de Saint-Pothin (3e arr.). Domicilié à Vénissieux (Rhône), il y anime des groupes d'action catholique. Durant l’été, Albert Guichard, alors âgé de 26 ans, obtient du cardinal-archevêque de Lyon, Mgr Gerlier, l'autorisation d'entrer au travail et devient ainsi un des derniers prêtres-ouvriers, ainsi qu’un des plus jeunes. Il est en usine à Saint-Étienne (Loire).

Le 1er mars 1954, le pape Pie XI interdit aux prêtres de travailler en usine. Albert Guichard décide de refuser, avec 72 autres prêtres-ouvriers Ils publient un texte dans lequel ils déclarent « Nous ne pensons pas que notre vie d’ouvriers nous ait jamais empêchés de rester fidèles à notre foi et à notre sacerdoce. (…) La classe ouvrière n’a pas besoin de gens qui se « penchent sur sa misère » mais d’hommes qui partagent ses luttes et ses espoirs. En conséquence, nous affirmons que nos décisions seront prises dans un respect total de la condition ouvrière et de la lutte des travailleurs pour leur libération. »

Il figure parmi les dix réfractaires de l’équipe de Lyon, Saint-Étienne et Givors qui envoient, le 23 mars 1954, une lettre adressée à l'archevêque de Lyon, Albert Guichard mentionnant son appartenance à la Confédération générale du travail (CGT) et au Mouvement de la paix, organismes proches du parti communiste à cette période.

D’après la notice que lui consacrent André Caudron et Nathalie Viet-Depaule dans le Maitron (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français), Albert Guichard fait partie, en mai 1955, d’une commission des insoumis qui se réunit à pour traiter de la question « Comment, coupés de l'Église, garder une vie de foi ? » Dans une lettre du 13 janvier 1955, il écrit : « Il paraît impensable à un nombre de plus en plus grand de croyants et de prêtres dont je suis que les membres de l'Église et en particulier sa hiérarchie se bloquent indéfiniment et s'enferment dans l'ancien monde, la société et le régime bourgeois qui s'opposent par la force à l'établissement du monde plus fraternel qui se fait. Le seul vœu que je forme en ce début d'année, c'est donc celui pour lequel j'ai engagé ma vie : que le message évangélique ne soit pas injustement rendu inaccessible à des millions d'hommes "nouveaux" par la faute de ceux qui le lient en fait au monde bourgeois, quelles que soient leurs intentions ou leurs inconsciences. Ce ne sont pas des mots pour nous, mais une profonde réalité, puisqu'y être fidèle entraîne pour nous ruptures, incompréhensions, discrédit, sanctions et écueils pour notre foi elle-même. »

En 1957, Albert Guichard rejoint le bureau d’études en urbanisme BERU, fondé sous forme de société coopérative ouvrière de production (SCOP) par Max Stern, qui regroupe des chrétiens progressistes dont un autre prêtre, Maurice Ducreux. Il est sociologue et économiste. Le BERU travaille, souvent avec les municipalités communistes, à la rénovation de la banlieue parisienne. À l'automne 1958, Albert Guichard rejoint la CEGOS, organisme privé de formation continue professionnelle.

Installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), il quitte définitivement sa condition de prêtre et obtient sa réduction à l'état laïc des instances catholiques à Rome. Il épouse à Joinville, en février 1963, Paule Goubely, technicienne en publicité à Sedan (Ardennes), elle-même divorcée. Ils se séparent en automne 1965.

S’étant spécialisé dans l'étude de l'aménagement urbain des pays du Tiers-Monde, Albert Guichard séjourne au Brésil. Il épouse, en mai 1967 à Paris (12e arr.), Estella Pereira de Macedo. Il poursuit son activité, notamment pour le compte du ministère français de la Coopération et du secrétariat des missions d'urbanisme et d'habitat.

Albert Guichard meurt le 6 mars 2006 à Recife (Brésil). Il était âgé de 82 ans.

Joinville-le-Pont, années 1960

 

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27 août 2022 6 27 /08 /août /2022 06:01

Felix Louis Déat naît le 5 décembre 1885 à Brest (Finistère). Il est le fils d’Amélie Ernestine Le Roux et de son mari Joseph Déat, employé dans la marine. Ils vivent rue Marengo.

Au moment de son recensement pour le service militaire en 1905, il est employé dans la marine et domicilié avec ses parents à Guérigny (Nièvre). Il fait son service militaire à partir d’octobre 1906 dans la 14e section d’infirmiers ; il est nommé caporal en juillet 1907 sergent puis en janvier 1908 et démobilisé en septembre la même année.

Embauché en novembre 1908 comme employé surnuméraire des Postes et télégraphes, il est alors installé à Gannat (Allier). Il épouse en mai 1909 à Albertville (Savoie) Marie Balbine Céline Bernardi, fille d’un industriel italien producteur de pâtes (vermicellier). Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, avenue des Familles. Dans les Postes, Déat est devenu commis ambulant.

Au début de la première guerre mondiale en août 1914, il reste affecté à son administration puis, en février 1916, rejoint le 8e régiment de génie. Blessé en décembre 1917 lors d’une chute sur le front de bataille, il est déclaré inapte au service armé et retourne aux PTT. Après-guerre, il obtient en juin 1920 une pension de 246 francs pour son infirmité au genou et à la cuisse gauche.

En novembre 1919, Felix Déat est candidat en quatrième position sur la liste présentée par le parti socialiste SFIO aux élections municipales de Joinville, conduite par un ancien conseiller municipal, Georges Laruelle. Elle arrive en seconde position, avec 29,0% des votes, devant le Bloc indépendant de Jules Beauvais (droite libérale et conservatrice) mais derrière l’Union républicaine et sociale d’Henri Vel-Durand, qui regroupe des radicaux dissidents, des radicaux-socialistes et des socialistes indépendants, dont d’anciens élus SFIO de 1912. Déat obtient 499 voix pour 1 694 suffrages exprimés (29,5%) sur 1 715 votants et 2 491 inscrits.

Au second tour, après le retrait du Bloc indépendant, la liste socialiste, qui intègre alors Henri Lacroix, conseiller SFIO sortant, est distancée avec 34,5% du corps électoral contre 65,5% pour le centre-droit, et n’a pas d’élu. Déat obtient 506 voix pour 1 518 suffrages exprimés (33,3%) sur 1 537 votants.

L’année suivante, en février 1920, Déat est désigné comme membre de la commission exécutive de la section de Joinville de la SFIO, dont André Flambard est le secrétaire.

Comme la totalité des adhérents de Joinville, Felix Déat devient probablement membre du nouveau parti communiste constitué en décembre 1920 suite au congrès de Tours.

Felix Déat meurt le 25 mars 1922 à Paris (7e arr.), où il était hospitalisé. Il est inhumé au cimetière parisien de Pantin. Il était âgé de 36 ans, était domicilié dans l’arrondissement rue Godefroy-de-Cavaignac et était père de deux enfants.

Ancien bureau de poste de Joinville-le-Pont, vers 1900

 

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25 août 2022 4 25 /08 /août /2022 00:01

Max Maurice Léon Douy naît le 20 juin 1914 à Issy-les-Moulineaux (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il est le fils de Léontine Charlotte Rabaute, couturière, et de son marié Maurice Eugène Ernest Douy, représentant de commerce. Ils vivent rue Jean-Jacques-Rousseau. Mobilisé en 1914, son père revient blessé de la première guerre mondiale.

Après le conflit, Max Douy est initié à la musique, notamment au piano. Ses parents s’installent en 1923 rue des Entrepreneurs à Paris (15e arr.). Il apprend le dessin dans l’école laïque locale. Après avoir été opéré d'une péritonite en 1924, il est placé en pension dans un établissement des Jésuites pendant trois ans. Revenu à Paris, il poursuit son cursus scolaire au lycée Jean Baptiste Say. Il arrête ses études en juin 1930, son père rencontrant des difficultés pour faire vivre la famille, puis est embauché, en juillet, comme grouillot au studio Pathé-Natan, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est engagé pour un salaire de 550 francs par mois et est, pendant un an, affecté au relevé du contenu du magasin de décors, dont il doit dessiner et coter les éléments entreposés.

Vers la fin de 1933, Max Douy participe à la création d’un comité d’accueil de professionnels allemands réfugiés en France. Il adhère à l’Association des étudiants et artistes révolutionnaires (AEAR), fondée par Francis Jourdain et Léon Moussinac, proche des communistes. Il devient syndicaliste à la Confédération générale du travail-Unitaire (CGTU), sous l’influence de Jean-Paul Dreyfus, chef de plateau chez Pathé. Il devient assistant décorateur, notamment avec les frères Prévert.

La crise économique internationale ayant des répercussions sur l’industrie cinématographique, Max Douy est licencié en 1935. Il est, la même année, appelé à faire son service militaire comme secrétaire du chef de musique d’une unité d'aérostation à Metz (Moselle). Sur place, il participe à une formation de jazz et fréquente une loge de francs-maçons.

Pendant la deuxième guerre mondiale, il est mobilisé dans l’assistance au sol à l’aviation à Suippes (Marne). Il épouse, en décembre 1939 à Antony (Seine, act. Hauts-de-Seine) Colette Andrée Cornon. Démobilisé près de Toulouse en été 1940, Max Douy rentre à Paris où il travaille avec un restaurateur de tableaux.

Il est contacté en décembre 1940 Jean-Paul Dreyfus qui lui dit, selon son témoignage « Il faut faire quelque chose... on ne va pas rester comme cela prisonniers de ces messieurs [les Allemands]... il faut penser à l'avenir », il décide avec lui de s’engager dans la Résistance. Dreyfus prend alors le pseudonyme de Le Chanois. Ils rejoignent la Confédération générale du travail clandestine.

Avec la reprise de l'activité cinématographique en 1941, Max Douy retourne à son métier et devient chef-décorateur en 1942. Il collabore avec de nombreux grands réalisateurs, comme Jean Renoir, Max Ophüls, Jacques Becker, Jean Grémillon, Robert Bresson, Henri-Georges Clouzot ; c’est avec Claude Autant-Lara qu’il travaille le plus.

Parallèlement, Max Douy s’investit dans les instances professionnelles. En novembre 1943, il devient président des Architectes-décorateurs de film, une des composantes de la Corporation du cinéma qu’essaie de mettre en place le régime de Vichy. Celle-ci devient le Syndicat des techniciens de la production cinématographique et, en mai 1944, André Berthomieu en est le président et Max Douy un des commissaires au sein du bureau syndical.

Poursuivant son activité dans la Résistance, Max Douy est l’un des fondateurs du Comité de libération du cinéma français (CLCF), qui rassemble plusieurs réseaux rattachés au Conseil national de la Résistance (CNR) ; les réunions se font parfois chez lui, ou dans des locaux qu’il trouve dans les studios où il travaille. Le 19 août 1944, le CLCF lance l'insurrection dans le cinéma et occupe les locaux du Comité d'organisation de l'industrie cinématographique avenue des Champs-Élysées. Le CLCF organise les prises de vue de la Libération de Paris. Une quinzaine de cameramen sont placés aux endroits stratégiques, des cyclistes assurent les relais et Max Douy est le producteur du journal filmé de la Libération.

En septembre 1944, Max Douy devient vice-président de la commission technique du CLCF, dont Fred Orain est le président. La commission s’attache assurer une reprise rapide de l'activité de la production.

Après-guerre, Max Douy est vice-président du Syndicat des techniciens de la production cinématographique en 1950 et 1952.

Tout en étant toujours associé à Claude Autant-Lara, il réalise des décors pour Julien Duvivier, Alexandre Astruc, John Berry, André Hunebelle, Robert Enrico, Jean-Paul Rappeneau, Jean-Jacques Annaud, Costa Gavras, Coluche ou Christian de Chalonge. Il signe la décoration d’un James Bond, Moonraker de Lewis Gilbert.

Membre du parti communiste, Max Douy est cosignataire, en mars 1950, d’un appel des cinéastes pour participer aux Assises de la Paix à Paris. Avec d’autres « cinéastes des cellules communistes du cinéma », il lance en février 1955 un ciné-club baptisé Cinéma et Vérité. En 1965, comme de nombreux artistes, Max Douy appelle à voter pour le candidat unique de la gauche à l’élection présidentielle, François Mitterrand.

Tout en continuant à travailler principalement pour le cinéma, Max Douy réalise régulièrement des décors de théâtre et, parfois aussi, pour la télévision. Il cesse son activité en 1988 puis publie en 1993 un livre, Décors de cinéma : les studios français de Méliès à nos jours.

En avril 1997 Max et son frère cadet, Jacques Douy (1924-2010), également décorateur de cinéma, participent à Lorient (Morbihan) au festival Le cinéma, témoin des luttes, organisé par l’association Mémoire ouvrière.

Max Douy meurt le 2 juillet 2007 à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne). Il était âgé de 93 ans. Prix du meilleur décor en septembre au Festival de Cannes pour Occupe-toi d’Amélie de Claude Autant-Lara, il reçoit en 1982 le César des meilleurs décors pour Malevil de Christian de Chalonge. En 1991, il a été fait officier de la Légion d’honneur.

Max Douy

 

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23 août 2022 2 23 /08 /août /2022 00:01

Pierre Raymond Lambert naît le 9 mars 1910 à Paris (14e arr.). Il est le fils d’Henriette Joséphine Ringo, blanchisseuse, et de Simon Ézéchiel Gaston Lambert, employé de commerce, ils vivent rue Boyer-Barret. Ses parents se marient en novembre 1910 dans le même arrondissement et résident alors rue Lacaze.

Après leur divorce, ses parents se remarient tous les deux début 1920. Pierre Lambert vit avec sa mère et son beau-père, Georges Fernet. Ils sont installés en 1931 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) dans le quartier de Palissy, avenue des Familles. Pierre Lambert est employé de banque à Paris (9e arr.) ; il effectue sans doute cette-là son service militaire.

En septembre 1933, Pierre Lambert épouse à Joinville Juliette Maury, également employée de banque. Ils s’installent dans le centre-ville, rue de Créteil (act. boulevard du maréchal Leclerc). En février 1935, Lambert est désigné comme commissaire des comptes de la société « L’Immobilière 100, Faubourg Saint-Antoine » dont le siège social est à Paris (8e arr.), rue d'Anjou.

La situation de Pierre Lambert et de sa famille pendant la deuxième guerre mondiale n’est pas connue. À la Libération, il est désigné comme membre du comité local de Libération de Joinville. Il est le seul qualifié d’indépendant dans les notes conservées aux archives municipales, les dix autres étant mentionnés comme membres d’organisations politiques, syndicales, associatives ou de la Résistance. Le fait qu’il siège dans ce comité prouve qu’il a joué une rôle dans l’opposition à l’occupation allemande.

Un arrêté préfectoral du 26 septembre 1944 le nomme membre de la délégation spéciale chargée d’administrer la commune, après l’arrestation du bureau municipal par le comité de Libération le 20 août puis la dissolution de l’assemblée locale. Pierre Lambert fait ainsi fonction de conseiller municipal. Le maire est Robert Deloche, communiste, avec des adjoints représentant la gauche radicale et socialiste et des indépendants.

Lors des élections municipales d’avril 1945, Lambert est élu conseiller municipal sur la liste d’Union républicaine et résistante conduite par Deloche. Elle obtient une moyenne de 3 979 voix pour 6 447 suffrages exprimés (61,7%) sur 6 621 votants et 7 811 inscrits. Lambert arrive en troisième position. Deloche est réélu maire. Le conseil comprend officiellement 7 communistes, 6 socialistes SFIO, 5 radicaux et 9 indépendants de gauche, dont Lambert.

Le mandat de Lambert se termine en octobre 1947, et il n’est pas élu non plus en mai 1953.

Par contre, Lambert est de nouveau candidat en juin 1959, cette fois sur la liste du maire élu en 1953, Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, centre-gauche). Au second tour, la liste emporte les 27 sièges à pourvoir avec 52,4%. Elle avait recueilli au premier tour 41,2% des votes exprimés, devant les communistes (32,2%) et une alliance des gaullistes, des socialistes SFIO et des démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (23,5%).

Le bureau municipal est constitué de Deloche, maire, et de six adjoints : MM. Gaulin, Belhomme, Garchery, Perly, Derou et Lambert.

Pierre Raymond Lambert meurt le 5 juillet 1964 à Joinville. Il était âgé de 54 ans et père d’une fille.

Son épouse, Juliette Lambert, avait été, en mai 1956, l’une des marraines de la cloche baptisée Reine-Marie-Andrée-Antoinette, installée sur le clocher de l’église Saint-Charles-Borromée de Joinville à l’occasion du centenaire de la paroisse. Elle porte la devise « Je sonne la concorde. »

Le début de la rue de Créteil à Joinville-le-Pont

 

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17 août 2022 3 17 /08 /août /2022 00:01

Jules Alfred Augier naît le 14 juin 1875 à Paris (12e arr.). Il est le fils de Marie Philomène Antoinette Macrel, concierge, et de son époux Jean Louis Augier, également concierge et antérieurement cavalier de manège puis homme de confiance. Ils vivent rue Jules-César.

En 1895, Jules Augier, son frère aîné Louis et sa mère sont installés à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue du Pourtour-des-Écoles, dans le quartier du Centre. Les deux frères sont comptables.

Il effectue en novembre 1896 son service militaire au sein du 32e régiment d’artillerie, où il est nommé en septembre 1898 brigadier puis brigadier-fourrier en décembre la même année. Il est démobilisé en septembre 1899.

Installé avec sa mère rue de Paris, toujours à Joinville, Jules Augier est employé, au moins depuis 1901, pour M. Lhomme et rejoindra à sa fondation en 1924 la société Lhomme et Argy, initiée par deux ingénieurs des Arts et Métiers, spécialisée dans les appareils de mesure et d’essais physiques et mécaniques. Il épouse en novembre 1901 dans cette ville Euphrosine Petit, originaire des Deux-Sèvres et fille d’un garde-champêtre d’Indre-et-Loire. Ils s’installent dans le quartier de Polangis, toujours à Joinville mais sur la rive gauche de la Marne, d’abord avenue Oudinot puis avenue Jamin.

Au cours de la première guerre mondiale, Jules Augier est mobilisé d’abord dans son régiment puis au sein du 1er régiment d’artillerie de montagne en novembre 1914, où il devient sous-officier comme maréchal des logis fourrier. Il passe au 2e régiment d’artillerie en décembre 1917 et est démobilisé en janvier 1919.

Après le conflit, Jules Augier prend des responsabilités dans la vie associative locale. Il est trésorier adjoint de l’Union amicale de Joinville Champigny en 1924, qui organise des concerts et des bals. Elle est présidée par Victor Dosse, directeur de l’usine cinématographique Pathé de Joinville.

En 1925, il est administrateur de La Tirelire, société d’épargne, dont Brisset est le président. Il devient également membre du conseil d’administration du bureau de bienfaisance municipal de Joinville.

Sur le plan politique, Jules Augier est manifestement proche des milieux radicaux-socialistes de la commune. Il prend part en octobre 1934 à des élections municipales partielles, organisées suite au départ de dix conseillers municipaux sur 27, du fait de décès ou démissions. Un accord est scellé entre le maire, radical-socialiste, Émile Briolay, et les conservateurs et libéraux du Comité d’union républicaine et d’action sociale, présidé par Émile Lecuirot, conduisant à ce qu’une liste dite de Concentration républicaine soit constituée avec six membres du comité et quatre radicaux.

Mais cet accord ne fait pas l’unanimité, y compris au sein du parti radical-socialiste, et une Liste des républicains indépendants se présente, avec plusieurs radicaux également ; Jules Augier y figure en troisième position. Le parti socialiste SFIO, qui s’est désolidarisé de la municipalité élue en 1929, concourt également au scrutin, de même que le parti communiste.

Au premier tour, la Concentration républicaine devance nettement le groupe indépendant, qui se retire, tandis que les socialistes, légèrement distancés par les communistes, se désistent en leur faveur. Au second tour, le centre-droit emporte les dix sièges. Augier avait obtenu 593 voix pour 2 297 suffrages exprimés (25,8%) sur 2 360 votants et 3 225 inscrits.

Lors des élections municipales générales de mai 1935, Jules Augier est de nouveau présent, cette fois sur la liste du maire sortant, Émile Briolay, qui rassemble les radicaux-socialistes et des socialistes indépendants. La droite locale a rompu l’alliance conclue en 1934 et se présente de manière concurrente. Le bilan de la municipalité et présenté comme ayant réalisé d’importants travaux d’amélioration et d’embellissement ; reconnaissant avoir dû augmenter les impôts locaux, ils se justifient par l’aggravation des charges imposées à la commune (contingent incendie, allocations chômage, moins-values sur les recettes).

La liste de centre-gauche est devancée nettement par la droite, avec 26,8% contre 32,6%, et talonnée par les communistes à 23,5%, les socialistes étant à 12,3%. Désormais retraité, Jules Augier, qui figure en 16e position, obtient 757 voix pour 2 856 suffrages exprimés (28,5%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits.

Au second tour, les listes communiste et socialiste fusionnent, tandis que les deux autres se maintiennent. L’Union des républicains, malgré une faible avance à 40%, reçoit 25 des sièges à pourvoir, les deux derniers allant à la gauche (39,7%) tandis que les radicaux-socialistes reculent à 19,5% et n’ont pas d’élu. Augier recueille 552 voix pour 2 899 suffrages exprimés (19%) sur 2 924 votants.

Jules Augier meurt le 26 mai 1937 à Joinville. Il était âgé de 61 ans et père d’une fille. Il avait été décoré de la médaille de la Victoire pour sa participation à la première guerre mondiale ainsi que de la médaille d’argent du travail.

Plaque de la société Lhomme & Argy, où travaillait Augier

 

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15 août 2022 1 15 /08 /août /2022 00:01

Juliette Maria Galland naît le 3 novembre 1913 à Verzenay (Marne). Elle est la fille de Lucie Eugénie Jeannin et de son époux René Galland, vigneron. Son père meurt à la guerre en octobre 1914, quand elle a moins d’un an. Sa mère vit ensuite à Paris (18e arr.), rue des Saules, où elle est pâtissière, et se remarie en septembre 1924 avec un pâtissier d’origine alsacienne, Aimé Marius Blind. Elle meurt en mai 1928, quand Juliette Galland a 14 ans. Elle continue à vivre avec son beau-père, qui se remarie en juin 1929 avec une manucure, également native de Sélestat.

Selon la notice du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français (Maitron), Juliette Galland exerce les métiers de coiffeuse puis de lingère. Elle n’a cependant pas de profession déclarée lors de son mariage, en janvier 1937 avec Pierre Derrien, garçon boucher. Ils s’installent à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne).

Pendant la deuxième guerre mondiale, Pierre Derrien, militant communiste et engagé dans les Francs-tireurs et partisans (FTP), est arrêté sur dénonciation puis condamné à mort par les autorités allemandes et fusillé en octobre 1943 au Mont-Valérien (Suresnes, Seine, act. Hauts-de-Seine).

Après-guerre, Juliette Derrien vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), est, d’après le Maitron, vendeuse ambulante de chaussures et adhère en novembre 1944 au parti communiste et à l’Union des femmes françaises (UFF). Le maire, Robert Deloche, également résistant et communiste, la sollicite pour figurer lors des élections municipales d’avril 1945 sur la liste d’Union républicaine et résistante, qui rassemble des communistes, des socialistes SFIO, des radicaux et des personnalités classées comme divers-gauche. Avec 61,7% des suffrages exprimés, la liste emporte les 27 sièges à pourvoir dès le 1er tour.

Comme il s’agit du premier scrutin dans lequel les femmes sont électrices, Juliette Derrien fait donc partie des toutes premières élues françaises ; elle obtient 3 786 voix pour 6 447 suffrages exprimés (58,7%) sur 6 621 votants et 7 811 inscrits et arrive au dernier rang des candidats élus. Trois autres joinvillaises entrent en même temps qu’elle dans l’assemblée locale : Adrienne Chagnon, Valentine Nicolas et Amélie Trayaud (future maire de la commune en 1953). Le conseil est composé officiellement de 7 communistes, 6 socialistes SFIO, 5 radicaux et 9 indépendants de gauche, catégorie à laquelle semble être rattachée Juliette Derrien bien qu’elle soit membre du PCF. Robert Deloche est réélu maire.

Citant des sources provenant des archives du parti communiste, la notice du Maitron mentionne que Juliette Derrien se considère, en 1947, qu’elle est « trop faible politiquement » pour assurer des responsabilités électives et ne se représente pas. En avril 1947, elle est embauchée comme employée du Centre de diffusion du livre et de la presse (CDLP), organisme lié au parti communiste.

Juliette Derrien meurt le 5 décembre 1995 à Plouzané (Finistère). Elle était mère d’une fille.

Goûter organisé en 1945 par l'Union des femmes de France à Joinville-le-Pont

 

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