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15 septembre 2012 6 15 /09 /septembre /2012 00:03

La grève à l’usine Bi-Métal de Joinville-le-Pont (Val de Marne), entre le 19 janvier et le 18 avril 1910 est marquée par de nombreux affrontements : bagarres, coups de feu, menaces de mort, jets de pierre, bastonnades, arrestations…

Les incidents ne se sont pas limités à l’entreprise et à ses abords. Nous sommes dans un contexte où l’anarchisme et le syndicalisme-révolutionnaire sont puissants. Le secrétaire de l’Union des métaux de la Seine, Gaspard Ingweiller, qui dirige la grève, est un des hérauts de cette tendance radicale au sein de la Confédération générale du travail (Cgt).

Dès le début du conflit, une affiche apposée sur les murs de Joinville et de Saint-Maurice et signée « Le comité de la grève » annonce que « la machine à frictionner serait sous pression » pour « les rares inconscients qui passeraient outre » le mot d’ordre d’arrêt du travail.

Au mois de mars, des appels sont lancés par les grévistes aux soldats venus pour renforcer le service d'ordre pour qu’ils désobéissent, tandis que la police et la direction de l’usine sont l’objet d’attaques dans de nouvelles affiches. Le commissaire de police reçoit une lettre signée « un groupe de grévistes » revendiquant la coupure d’une centaine de fils télégraphiques ou téléphoniques ont été coupés dans la banlieue de Paris et se terminant par « Nous continuerons ! »

Ces actions vont être théorisées par un présumé « comité révolutionnaire secret de la région de Joinville » dont l’existence et les actes seront évoqués lors d’un débat à la Chambre des députés.

Le syndicaliste révolutionnaire Émile Pouget (1860-1931), fondateur du Père Peinard puis rédacteur en chef du journal de la Cgt, La Voix du peuple, publiera un bilan de l’action de ce comité dans une réédition de sa brochure intitulée Le sabotage en 1910 en reproduisant une circulaire par lequel le comité explique la marche à suivre.

Avec un autre comité de Seine-et-Oise (actuels départements de l’Essonne et des Yvelines), le comité Joinvillais revendique la coupure de 795 lignes téléphoniques et télégraphiques du lors d’actions conduites entre le 8 et le 28 juillet 1910 pour « protester contre l'arrestation arbitraire du camarade Ingweiller, secrétaire de l'Union syndicale des ouvriers sur métaux, les poursuites scandaleuses engagées contre le comité de grève du Bi-Métal et les condamnations prononcées le 25 juillet 1910. »

C’est le 27 octobre 1910 que les députés vont débattre du sujet. Le président du conseil, Aristide Briand (1862-1932, centre droit), donne lecture de la circulaire sur le sabotage des lignes télégraphiques et téléphoniques, qui contient le « septième bilan du groupe révolutionnaire joinvillais », accueilli par des remarques ironiques des élus socialistes qui considèrent que « c’est une lettre anonyme », soupçonnant même une œuvre de police.

Le quotidien, Le Temps, lui n’en doute pas une seconde et s’étrangle même, parlant de « séance du sabotage » : « L'ironie en pareil cas équivaut à une approbation tacite ». Le journal, qui est l’organe officieux du patronat (le Comité des Forges), s’exprime au nom d’une « immense majorité de citoyens raisonnables dominés et terrorisés par une poignée de furieux » et estime que « les députés socialistes auraient mieux fait de réprouver la propagande criminelle qui s'étale en plein jour. »

Le livre d’Émile Pouget, est réédité régulièrement, il sera trouvé dans la bibliothèque des inculpés de Tarnac (Corrèze), soupçonnés de s’être attaqués en 2008 à des lignes d’alimentation pour les trains de la Sncf. En 1910, le comité révolutionnaire de Joinville avait un avis sur le sujet : il « recommandait aussi, avec beaucoup d'insistance, de ne pas toucher aux fils des signaux ni aux fils télégraphiques des compagnies de chemin de fer » selon Émile Pouget.

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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 00:03

Édouard Boureau était un paléobotaniste français, c’est-à-dire qu’il étudiait les formes fossiles les plus anciennes de la vie sur terre. Né à Champ-sur-Layon dans le Maine et Loire en 1913, il résidait dans les années 1980 et 1990 à Joinville-le-Pont.

Docteur diplômé de la Faculté des sciences de Poitiers alors qu’il était âgé d’à peine 25 ans en 1938, il entre après guerre au CNRS où il dirige le laboratoire d’anatomie comparée des végétaux vivants et fossiles. Il devient sous-directeur du Muséum national d’histoire naturelle de Paris.

Créateur et premier secrétaire de l’Organisation internationale de paléobotanique lors du Congrès international de botanique de Paris en 1954, Édouard Boureau est nommé en 1959, professeur à la Faculté des sciences de Paris qui deviendra plus tard l’Université Paris VI Pierre-et-Marie-Curie). Il dirige la rédaction, qui reste inachevée, d’un Traité de Paléobotanique dont quatre volumes paraissent entre 1964 et 1975.

Il conduit des recherches sur les microfossiles précambriens, portant sur les premières formes de la vie pluricellulaire. Il attribue à des radiations ionisantes d’origine extraterrestre, principalement solaire, les extinctions de masse d’espèces pendant les crises que connaît la biosphère, notamment entre le Crétacé et le Tertiaire. Cette thèse, aujourd’hui contestée, a cependant largement contribué à l’évolution de la paléobotanique, dont les scientifiques français comptent parmi les meilleurs chercheurs.

Édouard Boureau est élu membre de l’Académie des sciences en 1977. Il est officier des Palmes académiques.

À côté de ses œuvres scientifiques, Édouard Boureau a publié un ouvrage de vulgarisation : La Recherche en paléontologie (Le Seuil, 1989). Il est également l’auteur d’un essai, La Terre, mère de la vie ?, publié chez Larousse en 1986.

Édouard Boureau avait son domicile 64, rue de Paris à Joinville-le-Pont. Il est mort le 2 octobre 1999 à l’âge de 83 ans.

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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 00:01

Alphonse-Nicolas Lebègue (1814–1885), est un éditeur, écrivain et publiciste français, qui exerce son activité à Bruxelles (Belgique).

Alphonse-Nicolas, né en 1814 à Paris, est le fils d’Euphrasie Marais et de l’imprimeur et libraire parisien Jean Lebègue, qui exerçait rue des Noyers à Paris (5e arrondissement).

Il est d’abord ouvrier typographe, puis prend la succession de son père. Mais il doit s’exiler et fonde une imprimerie et maison d’édition en Belgique en 1843. La maison d’édition » A-N. Lebègue et Cie » devient une des maisons les plus connues de la capitale belge. Elle publie notamment les œuvres de Pierre Joseph Proudhon, un autre proscrit en France.

Lebègue constitue en 1854 à Bruxelles la société L’Office de Publicité qui fournit des annonces à des journaux de province. Elle lance en 1858 un journal hebdomadaire paraissant le dimanche, qui est publié jusqu’en 1890. L’Office de Publicité est « un des organes les plus populaires du parti libéral » (*). Le journal tire à 19 000 exemplaires en 1861. Proudhon y publie des articles, qui font controverse, contre la propriété littéraire (1858) ou opposés à l’unité italienne (1862). Le journal accueille des écrivains belges, comme Caroline Boussart.

À côté de son activité d’éditeur, Lebègue écrit plusieurs ouvrages, souvent des romans à caractère historique. On lui doit notamment La Vie et ses écueils (1865), L’héritage des Sommerville (1870), Les deux Voleurs et l'Âne (1872), Le père Bronchard (1877), Conspiration sous la Régence (1878).

Pendant le second empire, il correspond avec l’éditeur français Pierre-Jules Hetzel, qui publie notamment Jules Verne.

Alphonse-Nicolas Lebègue est l’oncle d’Henri Lebègue (1856-1938), paléographe et d’Ernest Lebègue (1862-1943), historien. Il meurt le 12 décembre 1885 à Bruxelles. Un de ses fils, Jules Lebègue, prend sa succession.

(*) Berthelot, Hartwig Derenbourg, Camille Dreyfus, Giry et al.: La grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts. Tome 21, H. Lamirault, Paris, 1885-1902.

Portrait d’Alphonse-Nicolas Lebègue par Georg Meisenbach.

 

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25 août 2012 6 25 /08 /août /2012 12:51

Le 10 août 1914, suite à la déclaration de guerre de l’Allemagne, les troupes de la 13ème division d’infanterie de l'armée Française occupent les cols des Vosges. Du 14 au 19 août 1914, les militaires français lancent un mouvement offensif en direction de la plaine d’Alsace alors occupée. Ils occupent Schirmeck le 17 août.

Mais, à partir du 19 août, l’armée doit se replier. Le 21 août 1914, elle abandonne les villages de la haute vallée de la Plaine (rivière des Vosges), se retirant par le col du Donon et sur la Meurthe. Les 23 et 24 août, des combats ont lieu à Celles et Badonviller. Le 25 août, ils se situent vers Raon-l'Étape.

Une partie des habitants quittent les villages de la vallée de la Plaine, à cheval sur les départements des Vosges et de Meurthe et Moselle. C’est le cas notamment d’Augustin Mathieu, maire de Raon-sur-Plaine qui se rend en Belgique avec sa famille. À Luvigny, l'abbé Pierre Buecher et le conseiller municipal Pierre Bolle sont arrêtés le 23 août et fusillés à Raon-sur-Plaine. À Vexaincourt, le maire Sayer et Charles Batelot sont fusillés en représailles de la découverte d'un fusil dans une grange ; le village est incendié et 63 maisons sur 105 sont brûlées.

A Allarmont, le maire Charles Lecuve et le curé l'abbé Alphonse Mathieu sont arrêtés le 24 août sous le prétexte de coups de feu tirés par la population ; ils sont fusillés à Celles au carrefour de la Soye.

Une rue d’Allarmont porte le nom de Charles Lecuve. Il a été décoré de la légion d’honneur à titre posthume.

Charles Lecuve

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18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 00:07

Vincent Cosmao (1923–2006) est un théologien dominicain français, membre de la Commission Justice et Paix. Mais il est également un économiste, attaché à promouvoir une économie humaine.

Il est né en 1923 à Plogonnec (Finistère, France) dans une famille d’agriculteurs bretonnants. Ordonné prêtre en 1949, il devient membre de l'Ordre des Frères Prêcheurs et lecteur en théologie, Il a été aumônier d'Université à Lyon (1950–1955) puis à Dakar, au Sénégal (1955–1965).

Il est appelé par Louis-Joseph Lebret à l'IRFED en 1965, il en devient le directeur à sa mort en 1966 et s’inscrira comme un continuateur fidèle de la pensée du fondateur d’Économie et humanisme dans l’esprit de l’encyclique Populorum Progressio.

Il fonde en 1971 le Centre Lebret – Foi et Développement qu'il dirige jusqu'en 1983, puis préside pendant deux ans. Il y crée la revue Foi et développement en 1972. Il coopère notamment avec l’anthropologue Roland Colin et l’universitaire brésilien Héron de Alencar. La revue est rebaptisée ''Développement et civilisations'' en 2006. Il a comme successeur Sergio Regazzoni (1943-2009).

De 1988 à sa mort en 2006, il est prieur du couvent Saint Jacques à Paris. Il participe en 1988 au groupe de travail mis en place par l’Unesco pour examiner l’encyclique Solicitudo Rei Socialis, publiée par le pape Jean-Paul II.

Dans le prolongement de la publication de Populorum Progressio, Paul VI crée en 1967 la Commission pontificale Justice et Paix. Le cardinal français Roger Etchegaray en fut président et Vincent Cosmao un des membres actifs. Le dominicain fut aussi le conseiller théologique du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) pendant vingt ans.

Vincent Cosmao prend position pour une modification du cadre social et économique, notamment dans Changer le monde, une tâche pour l'Église (1979).

Il critique le libéralisme économique comme la fermeture des frontières : « A force d'excès de protectionnisme ou de libre échange, on finira par comprendre qu'un minimum de concertation s'impose pour la structuration des échanges, non seulement de biens et de services, mais aussi de savoir-faire, de savoir-vivre et de raisons de vivre ». Il plaide pour une moralisation de la vie publique : « on assiste au retour de l'éthique en politique, dans le discours sinon dans la pratique (...) il s'agit d'un des signes du dépassement du rationalisme positiviste ». Enfin, Vincent Cosmao place son action sur le terrain de l’histoire : « mouvement historique, le christianisme ne trouve son lieu, sa dynamique, sa vérité que dans l'histoire en train de se faire » (Montréal, 1989).

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11 août 2012 6 11 /08 /août /2012 00:03

Lucien Sarreste était un négociant demeurant quai de la Marne, à Joinville-le-Pont (Val de Marne). En 1921, il est escroqué d'une somme de 4 000 francs (environ 3 600 €) par un certain Léon Lelu, ancien commis-greffier au tribunal de Besançon. Il l’avait chargé d’acheter un terrain pour lui, mais l’homme a disparu avec l'argent pendant huit jours.

Passant boulevard du Temple, à Paris, Lucien Sarreste se trouva nez à nez avec l'ancien greffier dans un bar de ce faubourg populaire. « Comme je suis heureux de vous rencontrer », lui dit-il, selon le quotidien Le Figaro (26/07/1921). « Et moi donc ! » répondit Lelu, en essayant de fuir mais Sarreste le retint et le remit aux agents.

Arrêté par des inspecteurs de la Sûreté puis envoyé au dépôt, l’employé indélicat avait déjà à son actif cinq condamnations pour abus de confiance.

Presqu’un siècle plus tard, la famille Sarreste conserve une place éminente dans la commune, notamment comme entrepreneurs. Plusieurs descendants du marchand volé ont siégé au conseil municipal.

André Sarreste est élu en 1959, sur la liste de Georges Defert, maire divers droite. En 1965, c’est Yvonne Sarreste qui figure aux côtés du même maire. Elle est réélue en 1971, restant à cette époque la seule femme siégeant dans l’assemblée communale.

En 1989, c’est Sylvie Mercier, née Sarreste, qui est la benjamine de la majorité de Pierre Aubry (divers droite) ; elle représente le parti républicain (UDF-PR). Elle est réélue en 1995 et 2001, devenant adjointe au maire. En 2008, elle conduit sa propre liste (divers droite, soutien MoDem) et siège dans l’opposition.

Quant à Léon Lelu, on perd sa trace.

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4 août 2012 6 04 /08 /août /2012 00:09

Si Théophraste Renaudot est aujourd’hui un nom encore célèbre, c’est surtout parce qu’on voit en lui le précurseur de la presse française et que son nom a été utilisé pour baptiser un prestigieux prix littéraire. Mais l’homme était, d’abord, un médecin charitable, à une époque où les deux termes n’étaient pas facilement accolés, et il dut d’ailleurs lutter contre les responsables officiels de la faculté de Paris pour défendre ses idées hygiénistes.

On l’a également souvent oublié, mais Théophraste Renaudot fut le créateur du premier service public de l’emploi, d’une institution de crédit populaire et un haut responsable administratif en charge de la lutte contre la pauvreté.

Né à Loudun en 1586, protestant converti au catholicisme, médecin du roi, il entre au conseil du cardinal de Richelieu en 1624 et en devient très vite le chef.

Renaudot rédige en 1610 Sur la condition des pauvres du royaume, traité dans lequel il propose du travail pour tous et souhaite que les pauvres valides soient employés à l’entretien des rues. Il devient « médecin ordinaire » du roi Louis XIII en 1612, et « commissaire général des pauvres du royaume » en 1618.

Il crée à Paris en 1629 un Bureau d’adresses, qui est à la fois un centre de placement, un espace d’information, un lieu de diffusion de la culture et un cercle de réflexion. C’est la première forme d’un service public de l’emploi en France et, par certains côtés, une maison de l’emploi avant l’heure. Nous reviendrons, dans un prochain article, sur l’histoire de ce site.

Renaudot fonde également, le Mont-de-piété, reprenant un concept italien, qui permet aux personnes dans le besoin d’obtenir un prêt en laissant un objet en gage. L’objectif est de diminuer la pratique de l’usure.

La mort de Richelieu en décembre 1642 puis celle de Louis XIII en mai 1643 affaiblissent les positions de Renaudot. En mars 1644, le Parlement lui enlève à tous ses titres, monopoles et privilèges. Le Bureau d’adresses ferme deux ans plus tard. Il continue cependant la publication de sa Gazette et exerce la fonction d’historiographe du roi. Théophraste Renaudot meurt en 1653.

Theophraste renaudot

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28 juillet 2012 6 28 /07 /juillet /2012 00:07

Émile Lebègue (1861-1932), fut graveur sur acier, militant socialiste et conseiller municipal socialiste de Joinville-le-Pont puis adhérent communiste.

Émile Charles naît à Paris (12e) le 9 juillet 1861. Il est l’aîné des onze enfants de Gervais Lebègue (1835-1913) et de Marie Barré (née en 1842). Son père, fabricant d’encriers, connaîtra une vie professionnelle difficile, puisqu’il subira deux faillites.

Lebègue se marie le 27 janvier 1887, à Montbéliard (Doubs) avec Louise Ferciot (1867-1949), dont il aura huit enfants. Il vit alors à Montrouge (Hauts de Seine) puis s’installe à Saint Maur des Fossés (Val de Marne). Entre 1896 et 1899, il est domicilié à Amiens (Somme). Il travaille toujours comme graveur sur acier.

Il revient à Joinville-le-Pont (Val de Marne) vers 1900 et est employé par Murat et Cie. Il est membre, dès sa fondation en 1905, du parti socialiste SFIO. Lebègue assure la fonction de secrétaire de l’Union des sections de la deuxième circonscription de l’arrondissement de Sceaux (alors dans le département de la Seine) en 1907, qui regroupe une grande partie de l’actuel département du Val de Marne. En 1913, il siège toujours dans le bureau de cette organisation. Il signe de nombreux articles dans l’hebdomadaire local, Le Réveil socialiste, relancé en 1906. Dans un éditorial, il souhaite que ce journal jette « dans les milieux les plus sombres, la pure clarté du socialisme » (20/01/1906).

En janvier 1907 il se retrouve dans une « situation pénible » qui justifie que, en mars, Henri Lacroix, secrétaire du groupe SFIO de Joinville, lance une souscription en sa faveur dans L’Humanité.

En 1911, Lebègue est élu conseiller municipal de Joinville-le-Pont au cours d’un scrutin partiel organisé après la démission de six membres de l’assemblée communale. Il est réélu lors des élections municipales de 1912, cette fois en compagnie de six autres membres de la SFIO, dont Henri Lacroix avec lequel il entretient des relations étroites. Le maire est Achille Ernest Mermet, radical. La commune a organisé au second tour des élections municipales « un essai de proportionnelle », avec une liste unique basée sur les résultats du premier tour. Le conseil est composé de 7 socialistes, 10 radicaux dissidents et 6 libéraux.

Lebègue était trop âgé pour être mobilisé pendant la 1ère guerre mondiale ; par contre, son fils aîné, Marius, employé de commerce, chasseur au 27e Bataillon de chasseurs alpins, meurt victime d’un obus dans les tranchées de la Royère, à Ostel (Aisne) en août 1917.

En décembre 1920, Lebègue, comme l’ensemble de la section SFIO de Joinville, rejoint le nouveau parti communiste. En 1921, il est membre du bureau en charge des Fêtes populaires de Joinville-le-Pont, organisées par les communistes.

Émile Lebègue meurt le 11 juillet 1932 à Paris (16e).

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21 juillet 2012 6 21 /07 /juillet /2012 00:02

Héron de Alencar, personnalité franco-brésilienne, fut un universitaire brillant et militant engagé en Amérique latine et en Europe, mais aussi en Afrique.

Francisco Héron de Alencar naît le 8 novembre 1921 à Crato, ville du Ceará, au Nord-Est du Brésil. Il poursuit des études à Fortaleza, Recife et Salvador de Bahia, où il devient docteur en médecine en 1946. Il cumulera ce titre avec un autre doctorat, en lettres cette fois-ci, obtenu en 1953. En 1947, il travaille comme journaliste à A Tarde à Salvador où il crée une rubrique de critique littéraire. Il sera également rédacteur en chef, dans la même ville, du journal O Povo.

En 1950, Héron est professeur de journalisme et de littérature contemporaine à la faculté de philosophie de l’université de Bahia. Il est nommé vice-recteur de l’université en 1951. Il soutient sa thèse sur « la littérature, concept en crise » à Salvador en 1953.

Militant à l’Union nationale des étudiants du Brésil, il participe en 1948 à la fondation du Centre d’études et de défense du pétrole et de l’économie nationale, un mouvement anti-impérialiste. Il est nommé conseiller du gouverneur de l’État de Pernambouc, Miguel Arraes, dirigeant historique de la gauche brésilienne.

Obtenant une bourse de séjour en France, Héron de Alencar enseigne la littérature et la civilisation brésiliennes entre 1955 et 1960 à La Sorbonne.

Reprenant ses fonctions universitaires à Bahia, il y dirige le Jornal da Bahia. En 1962, l’anthropologue Darcy Ribeiro l’associe à la fondation de l’université de Brasilia. Il y crée un Centre de culture populaire.

Le 1er avril 1964, Héron participe au lendemain du coup d’État militaire à la création d’une Commission de vigilance universitaire puis se réfugie à l’ambassade du Mexique à Rio de Janeiro. Il est déchu de son poste le 9 mai après l’occupation de l’université par l’armée et contraint à l’exil. Le 10 juin, il participe à la création de l’Organisation des syndicalistes brésiliens exilés (OSBE), où il s’occupe du journal Correio Brasilense. Il séjourne en 1965 à Cuba et en Tchécoslovaquie avant d’obtenir l’asile politique en France.

L’anthropologue Roland Colin confie à Héron de Alencar la responsabilité du département formation de l’IRFED, un organisme d’éducation au développement fondé par le prêtre dominicain Louis-Joseph Lebret. L’IRFED est alors à Paris un lieu important de rencontres d’étudiants et chercheurs venant du Tiers-monde.

Réalisant de nombreuses missions internationales, Héron prend part en 1969, aux côtés d’un autre brésilien, l’architecte Oscar Niemeyer, à la mise en place de l’université de Constantine en Algérie. Il se charge de la définition des programmes de sciences humaines.

Ses derniers travaux portent sur une autocritique du rôle de l’intellectuel, après les mouvements qui ont bouleversé la communauté étudiante, notamment en France, au cours de l’année 1968. Il publie L’Université pour quoi faire? à Paris en 1970 où il exprime des positions inspirées de l’œuvre de Gramsci.

Atteint d’un cancer, Héron retourne à la fin de 1971 au Brésil (toujours sous le régime militaire). Il se rend directement de l’aéroport à l’hôpital, escorté par la police, et il y meurt, le 1er janvier 1972 à Rio de Janeiro.

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14 juillet 2012 6 14 /07 /juillet /2012 00:06

La conférence européenne des organisations de soldats (European Conference of Conscripts Organisations, ECCO) est un groupement d’associations et syndicats de soldats européens, qui a fonctionné de 1979 à 2002.

L’origine est une conférence qui s’est tenue à Malmö (Suède) en 1979. Des organisations d’appelés du contingent de neuf pays européens y ont participé: Allemagne fédérale, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Norvège, Pays-Bas, Suède.

Certaines de ces organisations, comme aux Pays-Bas, sont des syndicats reconnus officiellement (VVDM) ; d’autres, comme Information pour les droits du soldat (IDS) en France sont des associations légales, mais dont l’activité dans les casernes est interdite.

ECCO est une plateforme d’échange d’informations et de conduite d’actions commune pour la défense des droits des appelés du contingent, qui constituaient la majorité des armées dans les année 1980. La fin des régimes communistes en Europe de l’Est augmentera le nombre d’organisations adhérentes à ECCO. Mais la professionnalisation rapide des armées conduira à la disparition de plusieurs des mouvements qui constituaient la conférence, comme IDS en France.

ECCO a organisé, chaque année une conférence internationale. Il y en aurait eu 21.

La seconde s’est tenue à Utrecht (Pays-Bas) en 1980. La troisième a été réunie au printemps 1981 en France, à Saint-Prix (Val-d'Oise). Elle a été préparée par IDS, et des soldats français du contingent y ont pris part clandestinement.

Entre les conférences, une structure de coordination fonctionne, baptisée Steering committee. Une feuille d’information paraît à partir de 1981, baptisé ECCO Neswsheet. Elle se transforme en un bulletin de meilleure qualité en 1991, sous le nom de ECCO-Echo. Trois numéros sont publiés chaque année, à environ 600 exemplaires.

ECCO a d’abord été basée aux Pays-Bas. En 1992, de structure informelle, ECCO se transforme en association et est rebaptisée European Council of Conscripts Organisations (conseil européen des organisations d’appelés), gardant le même sigle. Le président est, au en 1994 et 1995, Gielt Algra ancien président du VVDM des Pays-Bas (1992 - 1993).

Le Vereniging van Dienstplichtige Militairen (VVDM) des Pays-Bas a été le principal pilier pour la constitution d’ECCO puis son fonctionnement. Il a réuni jusqu’à 80% des quelques 24 000 appelés du contingent du pays et avait rassemblé dans une manifestation en 1974 8 000 soldats. Le VVDM était adhérent à la centrale syndicale FNV. La fin de la conscription néerlandaise, décidée en 1993, va entraîner en 1996 la disparition du VVDM.

Le siège d’ECCO a été transféré en Suède en 1996. La dernière rencontre s’est tenue en 2002. ECCO a cessé de fonctionner en 2003.

Au cours de son existence, ECCO s’est efforcé de soutenir le développement des structures de type syndical dans les pays d’Europe germanique où ils étaient autorisés, d’appuyer les organisations des pays latins, dont le statut légale était plus incertain (France, Espagne, Portugal, etc.). À partir de 1990, ECCO concentrera ses efforts sur le soutien aux organisations des pays d’Europe orientale et à la Turquie.

En septembre 1991, ECCO a adopté une Charte sociale européenne pour les appelés (European Social Charter for Conscripts). Elle a été remise à jour en septembre 1996, sous le nom de Charte européenne sur les droits des appelés (European Charter on the Rights of Conscripts). Les chartes, s’appuyant sur la déclaration universelle des droits de l’Homme, affirmaient que « les appelés sont des citoyens sous l’uniforme » ce qui impliquait que leur soient reconnus le droit d’expression, celui de s’associer et de former ou rejoindre des organisations syndicales.

L’humour a été une part non négligeable de la communication des organisations membres. En 1991, ECCO a publié un recueil de dessins illustrant la vie et les luttes des soldats dans les différents pays (ECCOMICS, Syllepse, Paris, 1991).

 

ECCOMICS

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