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20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 00:10

L’abbé Georges Moreau était curé de Saint Charles Borromée de Joinville-le-Pont (Val de Marne) de 1878 à 1882. Pendant son ministère, il se préoccupe de la vie de sa paroisse et écrit en 1879 une « Note adressée à MM. les conseillers municipaux de Joinville-le-Pont, sur la question du presbytère à bâtir dans cette commune ». Le maire est alors Gabriel Pinson, qui siège depuis un an et est fils et petit-fils d’anciens maires de la commune. Joinville est une paroisse autonome depuis 1860, avec l’ouverture de l’église Saint Charles Borromée ; avant, les catholiques étaient rattachés à Saint Nicolas de Saint Maur.

Mais son travail est aussi celui d’un essayiste, qui se consacre aux changements importants que vit l’église de France alors que Jules Ferry, au gouvernement, modifie considérablement son rôle institutionnel.

Il publie ainsi un essai, en 1880, sur L'Église de France et les réformes nécessaires. La même année, il réagit avec mesure aux décrets pris par le ministre de l'Instruction publique (Jules Ferry) par lesquels il ordonne aux Jésuites de quitter l'enseignement et dissout la Compagnie de Jésus. En 1881, il s’intéresse au budget des cultes (La question cléricale)

Ses travaux les plus importants, son conduits alors que, après avoir quitté sa cure de Joinville, il devient aumônier des prisons de Mazars et de la Roquette à Paris.

Il prend la suite de l’abbé Abraham Crozes (1806-1888) qui, pendant 22 ans, accompagna à l’échafaud 51 condamnés à mort, avec une réputation d’humaniste. Emprisonné pendant la Commune de Paris, il fut libéré par un capitaine communard, baptisé Révol. L’abbé Crozes fut l’un des fondateurs des Sociétés ouvrières de Saint François Xavier.

Georges Moreau publia d’abord des Souvenirs de la petite et de la grande Roquette (1884) où il reprenait ce qu’avait vécu son prédécesseur. Il inclut un dictionnaire d’argot, une des premières sources sur le parler populaire du peuple parisien. Trois ans plus tard, il s’engageait dans un travail encore plus conséquent, avec Le monde des prisons (Librairie illustrée, 1887).

Au travers de quelques cas qu’il racontait, l’abbé Moreau essayait de faire vivre la prison, pointant du doigt son inhumanité. Dans une Troisième République qui venait, en 1885, d’ouvrir les bagnes de Cayenne et de Nouvelle Calédonie, Georges Moreau mettait en cause le sentiment de protection de la société fondement de cette loi sécuritaire. Mais il avouait préférer la « guillotine sèche » du bagne, à la « guillotine sanglante. »

Georges Moreau devient en 1887, vicaire général et chanoine honoraire de Langres.

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13 octobre 2012 6 13 /10 /octobre /2012 00:01

Pierre Allaire (1894-1960) fut instituteur et élu socialiste à Joinville-le-Pont.

Il est en poste de 1919 à 1947 à l'école de garçons Jules Ferry (actuel collège), avenue Bizet à Joinville-le-Pont (Val de Marne). Elle venait d’être construit sur l'emplacement d'une partie de l'usine de traitement de films des frères Lumière et de Joseph Jougla. Selon l’historien de Joinville, Michel Riousset, Pierre Allaire était le « maître le plus éminent » de l’école.

Le groupe scolaire est inauguré le 19 novembre 1938 par le ministre de l'éducation du gouvernement du Front populaire, le radical-socialiste Jean Zay, assassiné par des miliciens pendant la guerre.

Le futur enseignant était né le 30 octobre 1894 dans le cinquième arrondissement à Paris, son père étant agent d'affaires et sa mère professeur de piano. Il épouse à Joinville-le-Pont deux sœurs : la première, Jeanne Méresse, pendant la première guerre mondiale, le 25 février 1918, alors qu’il est mobilisé comme soldat. Il sera décoré pour son comportement pendant la guerre. Il se marie quatre ans plus tard avec Marthe Méresse, le 26 septembre 1922.

Pierre Allaire commence une activité politique publique après avoir quitté ses fonctions de maître d’école. Il se présente, en seconde position, sur la liste socialiste SFIO conduite par Léon Berthet, industriel et mécanicien, premier adjoint de 1945 à 1950.

La liste socialiste n’obtient qu’un seul siège face à celle des gaullistes du RPF qui en a 13, à égalité avec celle des communistes et des radicaux, conduits par Robert Deloche. Léon Berthet choisira d’appuyer la liste de gauche, Deloche (Pcf) redevient maire et Berthet reste adjoint. Mais il démissionne de son mandat d'adjoint suite à des désaccords politiques en octobre 1950 puis quitte le conseil municipal fin octobre 1951. La guerre froide a accentué les divisions entre les différentes formations de la gauche.

C’est Pierre Allaire qui le remplace, le 14 novembre 1951. Il n’exerce cependant ses fonctions électives que très brièvement car, il démissionne le 19 janvier 1952 en raison de son état de santé, selon le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français de Jean Maitron. Il sera remplacé par Victor Hochet.

Pierre Allaire meurt à Paris le 11 avril 1960. Enterré au cimetière de Joinville, sa tombe est gravée des décorations qu’il a obtenues lors de la guerre de 1914-1918.

L'ancienne avenue des Lilas, dans le quartier de Polangis, à Joinville-le-Pont est rebaptisée et devient « avenue Pierre Allaire. »

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6 octobre 2012 6 06 /10 /octobre /2012 00:06

Ernest Lebègue (1862–1943), est un professeur et historien français.

Ernest Lebègue est né le 31 décembre 1862 à Nogent-sur-Marne, alors dans le département de la Seine, aujourd’hui dans le Val-de-Marne. Il est le fils de Gustave Lebègue, chef d’une institution d’enseignement laïque de la commune (qui a donné son nom à une rue de Nogent) et de Louise Pontier.

Il épouse Marie-Louise Mougin en 1895 et en a plusieurs enfants. Son fils aîné meurt dans les derniers jours de la première guerre mondiale.

Il a pour frère Henri Lebègue (1856-1938), paléographe français et est le neveu de l’éditeur et publiciste de Bruxelles, Alphonse-Nicolas Lebègue (1814-1885).

Ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm à Paris), Ernest Lebègue est agrégé d’histoire et docteur ès lettres. Il travaille dans l’enseignement public pendant quarante-deux ans. Il enseigne à Saint-Quentin (Aisne) puis Belfort, Lille et Rouen où il reste huit ans au lycée Corneille. Il deviendra un spécialiste de l’histoire normande pendant la période révolutionnaire.

Il s’établit ensuite en région parisienne, d’abord au lycée Lakanal de Sceaux puis à Paris successivement au lycée Carnot et au lycée Charlemagne où il termine sa carrière en 1925.

Ernest Lebègue est lié avec plusieurs anciens élèves de l’ENS dont Lucien Herr, professeur de philosophie et pionnier du socialisme français (1864-1926) et Joseph Texte, professeur de littérature comparée (1865-1900). Il échange une correspondance avec l’historien d'art français Émile Mâle, membre de l'Académie française (1862-1954).

Ernest Lebègue collabore vers 1890 à la Revue de géographie, fondée en 1877 par Ludovic Drapeyron (1839-1901). Il est secrétaire général adjoint de la Société normande de géographie jusqu’en 1901. Il consacrera cependant l’essentiel de ses travaux à l’histoire, et notamment à la révolution française de 1789.

Alors professeur au lycée Lakanal de Sceaux, Ernest Lebègue, soutient deux thèses pour le doctorat devant la faculté des lettres de Paris, en Sorbonne, le 24 décembre 1910. Sa thèse principale porte sur Jacques-Guillaume Thouret, député du tiers état de Rouen aux États généraux de 1789 puis président de l’Assemblée nationale constituante. Il soutient également une thèse complémentaire sur les travaux de l'Assemblée provinciale de Haute-Normandie (1787-1790).

En 1935, Ernest Lebègue publie une biographie de Jean François Boursault-Malherbe (1752-1842), acteur, homme d'affaires et révolutionnaire français. Elle est couronnée en 1936 par l’Académie française.

Ernest Lebègue a été fait chevalier de la Légion d’Honneur en janvier 1929. Sa candidature était soutenue par deux hommes politiques, un ministre de droite, Louis Marin, et un de gauche, Paul Painlevé, ancien président du conseil.

Ernest Lebègue décède le 22 juillet 1943 à son domicile, 26, rue Chevert à Paris (7e).

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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 00:08

Emporté par la phtisie, une forme de tuberculose pulmonaire, à l’âge de 32 ans, Alix Fournier fut selon l’écrivain Pierre-Barthélemy Gheusi « le magnifique, le révolté à demi génial, le futur grand musicien ».

Né en 1864, il côtoya Camille Saint-Saëns, qui l’appelait « le fou » et fut l’élève de la classe d’orgue de César Franck au Conservatoire de Paris où il fréquentait également les cours de Léo Delibes et Théodore Dubois.

Le jeune musicien fut couronné par le Prix de Rome de composition musicale en 1891 et par une récompense de l’Académie des Beaux-arts, le prix Cressent en 1892. C’est après ce titre qu’on représenta à l’Opéra de Paris sa comédie lyrique, Stratonice, le 9 décembre 1892.

L’opéra, sur un livret de Louis Gallet, raconte l’histoire de la belle princesse grecque, épouse d’un roi macédonien, qui inspire une violente passion à son beau fils. Le roi abandonne la jeune femme et nomme son héritier régent.

Le fait marquant dans la vie d’Alix Fournier est une mystification. On n’aimait guère Richard Wagner, chez les professeurs de musique français à la fin du dix-neuvième siècle. On ne l’appréciait pas, mais on ne l’écoutait pas plus. Le jeune prodige avait parié qu’il transcrirait le duo de Tristan et Isolde dans la cantate qu’il présentait pour le prix de Rome, intitulée L’Interdit. Aucun des auditeurs professionnels n’avait reconnu la pièce de l’opéra de Wagner, puisqu’ils ne l’avaient jamais lue ni entendue. Seul Saint-Saëns dévoila la supercherie.

En 1895, il met en musique une légende écrite par Louise Rousseau, Histoire de chevalerie. Écrivain et botaniste, Louise était l’épouse d’Henri Rousseau, directeur de l’école privée laïque et professionnelle du Parangon, située dans le château et parc du même nom, sur la commune Joinville-le-Pont. Henri Rousseau est le fils d’un maire de la commune, Louis Ferdinand Rousseau.

C’est d’ailleurs à Joinville, dans le château du Parangon, que mourut Alix Fournier, en septembre 1897 après de longues souffrances, entouré de son frère, lieutenant d’infanterie. Il était alors domicilié à Nice avec sa mère.

Il ne semble pas y avoir de disque ou de vidéo reprenant l’œuvre d’Alix Fournier.

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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 00:17

Attention, la date de cette rencontre a été modifiée !

La Société historique et littéraire polonaise et la Bibliothèque polonaise de Paris organisent le vendredi 5 octobre 2012 (17h-20h) une Journée d’études consacrée à Henri et Annie de Montfort.

À partir de leurs archives déposées à la Bibliothèque polonaise de Paris, il s’agit de présenter la vie et l’œuvre de ces deux écrivains Français qui se sont liés à la Pologne dès 1919 et ont contribué à développer les relations culturelles franco-polonaises. Henri (1889-1966) associe son épouse Annie (1897-1944) à toute son action, d’abord, comme envoyé spécial à Varsovie du quotidien Le Temps (1923-1932), puis comme directeur des services administratifs de l’Institut de France. Résistant dès 1940, il crée le journal clandestin La France continue (1941-1942) et agit au sein du réseau Kasanga. Annie, liée au réseau F2 polonais est arrêtée en mars 1943 à Grenoble et mourra à Ravensbrück en 1944. Leur œuvre commune la plus connue, préparée depuis 1930, le Guide Bleu de la Pologne, paraît en 1939.

Société historique et littéraire polonaise - Bibliothèque polonaise de Paris

Site : www.bibliotheque-polonaise-paris-shlp.fr

6, quai d’Orléans 75004 PARIS - Tél. 01 55 42 83 83 - b.skrzypek@bplp.fr

M°: Pont Marie, Saint-Paul, Maubert-Mutualité, Jussieu. Bus: ligne 67

Voir l’article consacré à Annie de Montfort :

Montfort Annie

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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 00:08

Marie Henri Brégeot, fils d’un instituteur des Vosges, naît à Nonville le 6 septembre 1855. Il vient à Paris suivre les cours du lycée Chaptal et obtient ses deux baccalauréats. Reçu à Polytechnique, sa myopie l’empêche d’y entrer. Il devient journaliste et collabore à des journaux financiers mais également à des publications humoristiques et à des revues littéraires ou théâtrales.

Étudiant, il participe au club des Hydropathes, animé par le romancier Émile Goudeau et dans lequel on retrouvait le poète et inventeur Charles Cros, l’actrice Sarah Bernhardt ou l’écrivain Alphonse Allais. Ce club était symbolique d’une « génération fantaisiste, bien souvent partagée entre le rire et le désespoir » (**).

En 1885, il est membre de l'Association des journalistes parisiens. Selon Joseph Denais, un journaliste catholique aux idées opposées aux siennes, il était « d'un esprit caustique et primesautier. (…) Il n'avait pas un ennemi et c'était un journaliste de la vieille roche ne portant envie à personne et se contentant de l’aurea mediocritas du vrai philosophe » (*).

Henri se fait connaître sous le nom de Vaudémont et adopte divers pseudonymes, dont celui de Gringoire.

Ses compétences en matière financière font qu’il est auditionné par la Chambre des députés en 1895 et par le Sénat en 1896. Il demande que l’admission de certaines valeurs minières à la cote officielle de la bourse de Paris soit refusée en raison des dangers que feraient courir les compagnies anglaises des mines d'or à l’épargne publique.

Henri Vaudémont soutient le principe coopératif, enquêtant sur des exemples concrets, comme celui de l’Alimentaire de Grenoble et participant à de nombreux congrès.

En 1886, il fonde une société coopérative de consommation à Joinville-le-Pont (Val de Marne), où il réside, baptisée La Populaire. Il est membre suppléant du comité central de l’Union coopérative en 1893.

Le journaliste, qui affiche son athéisme, s’engage également dans le mouvement de la Libre Pensée, présidant le groupe La Raison du canton de Charenton-le-Pont (Val de Marne) à partir de 1889 et devenant membre, en 1990, du conseil central de la Fédération. À ce titre, il représente la Fédération de la Libre Pensée au sein de l’Union des travailleurs socialistes, qui veut préfigurer un futur Parti socialiste unifié.

Vaudémont est également franc-maçon, il est officier du Grand-Orient de France et participe à la loge Jérusalem des vallées égyptiennes, celle de Giuseppe Garibaldi.

En l’absence d’une organisation socialiste unique, c’est sous l’étiquette radicale qu’il concourt à diverses élections, devenant membre du conseil municipal de Joinville-le-Pont en 1890. Il est réélu en 1892. En 1893, il est battu lors d’un scrutin cantonal à Nogent sur Marne.

Il meurt, d’une longue maladie, le 17 juillet 1896, âgé de 41 ans. Ses funérailles civiles, au cimetière du Père Lachaise, à Paris, le 19 juillet, rassemblent « une foule nombreuse, composée d'habitants de Joinville, des communes voisines : Saint-Maur, Créteil, Charenton, Saint-Maurice, Maisons-Alfort, Alfortville, Nogent, Champigny, Bry, etc.; de personnes venues de Paris: francs-maçons, libres-penseurs, délégués des différents groupes de la région parisienne, amis politiques, journalistes, amis personnels » (***).

Gabriel Meynet, directeur de la Voix des Communes, journal auquel collaborait Vaudémont, le qualifie de « républicain socialiste aux convictions ardentes, mais raisonnées ». Léonie Rouzade, militante socialiste (1839-1916), souligne son engagement féministe. La revue La Libre-Pensée le qualifie ainsi : c’était « un des plus méritants des soldats de la démocratie » (***).

(*) Aurea mediocritas : le juste milieu, précieux comme l'or. Rapport présenté à l'Assemblée générale de l'Association des journalistes parisiens du 19 mars 1897.

(**) Émile Goudeau, Michel Golfier, Jean-Didier Wagneur, Dix ans de bohème, Editions Champ Vallon, 2000.

(***) La Libre-Pensée, Paris, octobre 1896, n° 82.

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15 septembre 2012 6 15 /09 /septembre /2012 00:03

La grève à l’usine Bi-Métal de Joinville-le-Pont (Val de Marne), entre le 19 janvier et le 18 avril 1910 est marquée par de nombreux affrontements : bagarres, coups de feu, menaces de mort, jets de pierre, bastonnades, arrestations…

Les incidents ne se sont pas limités à l’entreprise et à ses abords. Nous sommes dans un contexte où l’anarchisme et le syndicalisme-révolutionnaire sont puissants. Le secrétaire de l’Union des métaux de la Seine, Gaspard Ingweiller, qui dirige la grève, est un des hérauts de cette tendance radicale au sein de la Confédération générale du travail (Cgt).

Dès le début du conflit, une affiche apposée sur les murs de Joinville et de Saint-Maurice et signée « Le comité de la grève » annonce que « la machine à frictionner serait sous pression » pour « les rares inconscients qui passeraient outre » le mot d’ordre d’arrêt du travail.

Au mois de mars, des appels sont lancés par les grévistes aux soldats venus pour renforcer le service d'ordre pour qu’ils désobéissent, tandis que la police et la direction de l’usine sont l’objet d’attaques dans de nouvelles affiches. Le commissaire de police reçoit une lettre signée « un groupe de grévistes » revendiquant la coupure d’une centaine de fils télégraphiques ou téléphoniques ont été coupés dans la banlieue de Paris et se terminant par « Nous continuerons ! »

Ces actions vont être théorisées par un présumé « comité révolutionnaire secret de la région de Joinville » dont l’existence et les actes seront évoqués lors d’un débat à la Chambre des députés.

Le syndicaliste révolutionnaire Émile Pouget (1860-1931), fondateur du Père Peinard puis rédacteur en chef du journal de la Cgt, La Voix du peuple, publiera un bilan de l’action de ce comité dans une réédition de sa brochure intitulée Le sabotage en 1910 en reproduisant une circulaire par lequel le comité explique la marche à suivre.

Avec un autre comité de Seine-et-Oise (actuels départements de l’Essonne et des Yvelines), le comité Joinvillais revendique la coupure de 795 lignes téléphoniques et télégraphiques du lors d’actions conduites entre le 8 et le 28 juillet 1910 pour « protester contre l'arrestation arbitraire du camarade Ingweiller, secrétaire de l'Union syndicale des ouvriers sur métaux, les poursuites scandaleuses engagées contre le comité de grève du Bi-Métal et les condamnations prononcées le 25 juillet 1910. »

C’est le 27 octobre 1910 que les députés vont débattre du sujet. Le président du conseil, Aristide Briand (1862-1932, centre droit), donne lecture de la circulaire sur le sabotage des lignes télégraphiques et téléphoniques, qui contient le « septième bilan du groupe révolutionnaire joinvillais », accueilli par des remarques ironiques des élus socialistes qui considèrent que « c’est une lettre anonyme », soupçonnant même une œuvre de police.

Le quotidien, Le Temps, lui n’en doute pas une seconde et s’étrangle même, parlant de « séance du sabotage » : « L'ironie en pareil cas équivaut à une approbation tacite ». Le journal, qui est l’organe officieux du patronat (le Comité des Forges), s’exprime au nom d’une « immense majorité de citoyens raisonnables dominés et terrorisés par une poignée de furieux » et estime que « les députés socialistes auraient mieux fait de réprouver la propagande criminelle qui s'étale en plein jour. »

Le livre d’Émile Pouget, est réédité régulièrement, il sera trouvé dans la bibliothèque des inculpés de Tarnac (Corrèze), soupçonnés de s’être attaqués en 2008 à des lignes d’alimentation pour les trains de la Sncf. En 1910, le comité révolutionnaire de Joinville avait un avis sur le sujet : il « recommandait aussi, avec beaucoup d'insistance, de ne pas toucher aux fils des signaux ni aux fils télégraphiques des compagnies de chemin de fer » selon Émile Pouget.

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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 00:03

Édouard Boureau était un paléobotaniste français, c’est-à-dire qu’il étudiait les formes fossiles les plus anciennes de la vie sur terre. Né à Champ-sur-Layon dans le Maine et Loire en 1913, il résidait dans les années 1980 et 1990 à Joinville-le-Pont.

Docteur diplômé de la Faculté des sciences de Poitiers alors qu’il était âgé d’à peine 25 ans en 1938, il entre après guerre au CNRS où il dirige le laboratoire d’anatomie comparée des végétaux vivants et fossiles. Il devient sous-directeur du Muséum national d’histoire naturelle de Paris.

Créateur et premier secrétaire de l’Organisation internationale de paléobotanique lors du Congrès international de botanique de Paris en 1954, Édouard Boureau est nommé en 1959, professeur à la Faculté des sciences de Paris qui deviendra plus tard l’Université Paris VI Pierre-et-Marie-Curie). Il dirige la rédaction, qui reste inachevée, d’un Traité de Paléobotanique dont quatre volumes paraissent entre 1964 et 1975.

Il conduit des recherches sur les microfossiles précambriens, portant sur les premières formes de la vie pluricellulaire. Il attribue à des radiations ionisantes d’origine extraterrestre, principalement solaire, les extinctions de masse d’espèces pendant les crises que connaît la biosphère, notamment entre le Crétacé et le Tertiaire. Cette thèse, aujourd’hui contestée, a cependant largement contribué à l’évolution de la paléobotanique, dont les scientifiques français comptent parmi les meilleurs chercheurs.

Édouard Boureau est élu membre de l’Académie des sciences en 1977. Il est officier des Palmes académiques.

À côté de ses œuvres scientifiques, Édouard Boureau a publié un ouvrage de vulgarisation : La Recherche en paléontologie (Le Seuil, 1989). Il est également l’auteur d’un essai, La Terre, mère de la vie ?, publié chez Larousse en 1986.

Édouard Boureau avait son domicile 64, rue de Paris à Joinville-le-Pont. Il est mort le 2 octobre 1999 à l’âge de 83 ans.

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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 00:01

Alphonse-Nicolas Lebègue (1814–1885), est un éditeur, écrivain et publiciste français, qui exerce son activité à Bruxelles (Belgique).

Alphonse-Nicolas, né en 1814 à Paris, est le fils d’Euphrasie Marais et de l’imprimeur et libraire parisien Jean Lebègue, qui exerçait rue des Noyers à Paris (5e arrondissement).

Il est d’abord ouvrier typographe, puis prend la succession de son père. Mais il doit s’exiler et fonde une imprimerie et maison d’édition en Belgique en 1843. La maison d’édition » A-N. Lebègue et Cie » devient une des maisons les plus connues de la capitale belge. Elle publie notamment les œuvres de Pierre Joseph Proudhon, un autre proscrit en France.

Lebègue constitue en 1854 à Bruxelles la société L’Office de Publicité qui fournit des annonces à des journaux de province. Elle lance en 1858 un journal hebdomadaire paraissant le dimanche, qui est publié jusqu’en 1890. L’Office de Publicité est « un des organes les plus populaires du parti libéral » (*). Le journal tire à 19 000 exemplaires en 1861. Proudhon y publie des articles, qui font controverse, contre la propriété littéraire (1858) ou opposés à l’unité italienne (1862). Le journal accueille des écrivains belges, comme Caroline Boussart.

À côté de son activité d’éditeur, Lebègue écrit plusieurs ouvrages, souvent des romans à caractère historique. On lui doit notamment La Vie et ses écueils (1865), L’héritage des Sommerville (1870), Les deux Voleurs et l'Âne (1872), Le père Bronchard (1877), Conspiration sous la Régence (1878).

Pendant le second empire, il correspond avec l’éditeur français Pierre-Jules Hetzel, qui publie notamment Jules Verne.

Alphonse-Nicolas Lebègue est l’oncle d’Henri Lebègue (1856-1938), paléographe et d’Ernest Lebègue (1862-1943), historien. Il meurt le 12 décembre 1885 à Bruxelles. Un de ses fils, Jules Lebègue, prend sa succession.

(*) Berthelot, Hartwig Derenbourg, Camille Dreyfus, Giry et al.: La grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts. Tome 21, H. Lamirault, Paris, 1885-1902.

Portrait d’Alphonse-Nicolas Lebègue par Georg Meisenbach.

 

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25 août 2012 6 25 /08 /août /2012 12:51

Le 10 août 1914, suite à la déclaration de guerre de l’Allemagne, les troupes de la 13ème division d’infanterie de l'armée Française occupent les cols des Vosges. Du 14 au 19 août 1914, les militaires français lancent un mouvement offensif en direction de la plaine d’Alsace alors occupée. Ils occupent Schirmeck le 17 août.

Mais, à partir du 19 août, l’armée doit se replier. Le 21 août 1914, elle abandonne les villages de la haute vallée de la Plaine (rivière des Vosges), se retirant par le col du Donon et sur la Meurthe. Les 23 et 24 août, des combats ont lieu à Celles et Badonviller. Le 25 août, ils se situent vers Raon-l'Étape.

Une partie des habitants quittent les villages de la vallée de la Plaine, à cheval sur les départements des Vosges et de Meurthe et Moselle. C’est le cas notamment d’Augustin Mathieu, maire de Raon-sur-Plaine qui se rend en Belgique avec sa famille. À Luvigny, l'abbé Pierre Buecher et le conseiller municipal Pierre Bolle sont arrêtés le 23 août et fusillés à Raon-sur-Plaine. À Vexaincourt, le maire Sayer et Charles Batelot sont fusillés en représailles de la découverte d'un fusil dans une grange ; le village est incendié et 63 maisons sur 105 sont brûlées.

A Allarmont, le maire Charles Lecuve et le curé l'abbé Alphonse Mathieu sont arrêtés le 24 août sous le prétexte de coups de feu tirés par la population ; ils sont fusillés à Celles au carrefour de la Soye.

Une rue d’Allarmont porte le nom de Charles Lecuve. Il a été décoré de la légion d’honneur à titre posthume.

Charles Lecuve

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