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9 février 2016 2 09 /02 /février /2016 00:01
Louis Joseph Mercier, ouvrier anarchiste

Louis Joseph Mercier, naît le 23 mars 1851 à Châteauneuf (Cher). Il est le fils de Suzanne Guillot et de son mari, Pierre Mercier, tréfileur.

Lui-même exercera la profession paternelle, à l’instar de son frère Alexis et comme le fera ensuite son fils aîné Gaston. Il semble mal maîtriser l’écriture, au vu de sa signature.

Mercier travaille d’abord à Bourges (Cher) où il épouse en juin 1877 Marie Berthe Beauvais avec laquelle il avait sept enfants vivants en 1895. À cette date, il vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) et travaille à l’usine métallurgique du Bi-Métal, située dans la commune sur les bords du canal, toujours comme tréfileur. L’usine a connu deux évènements importants récemment : entre octobre et décembre 1894, une grève de 52 jours de tréfileurs permet de limiter à 11% la réduction du salaire des tréfileurs décidée par la direction, qui voulait qu’elle soit de 25%. Le 8 février 1895, une explosion de chaudière fait cinq morts et plusieurs blessés dans l’usine.

La famille Mercier est proche du trésorier du syndicat et animateur du mouvement gréviste, Hilaire Prieur, qui est témoin de la naissance de sa fille Jeanne Mélanie en avril 1895. Il réside dans le quartier du Canal, à proximité de l’usine.

Six mois après une manifestation comparable d’un chimiste originaire de l’empire russe, Joseph Epeler, dans la même rue, Louis Joseph Mercier, selon les comptes-rendus de presse, donne, le 12 septembre 1895, une conférence improvisée sur des thèmes anarchistes dans un café de la rue de Paris, au centre de Joinville. Puis il sort dans la rue et crie « Vive Ravachol ! Gloire à Caserio ! », faisant ainsi l’apologie de deux anarchistes récemment condamnés, l’un pour des attentats à Paris, l’autre pour l’assassinat du président Sadi Carnot.

Malgré une vive résistance, Mercier est arrêté. Il est cependant rapidement relâché et poursuit son activité professionnelle. Il vit en 1900 à Saint-Maurice, commune voisine de Joinville. Il est alors âgé de 49 ans. La date de son décès n’est pas connue.

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24 octobre 2014 5 24 /10 /octobre /2014 01:10
Roger GUY
Roger GUY

Roger Guy naît en août 1909 à Paris. Il est employé commercial et réside à Joinville-le-Pont (alors dans le département de la Seine) au 55, avenue des Familles avec sa mère veuve handicapée.

Il a été secrétaire des Jeunesses communistes, peut-être à Joinville-le-Pont (selon la notice publiée sur le site Mémoire Vive).

Au cours de la guerre 1939-1940, il est mobilisé pendant un an.

Sous l’occupation, toujours d’après la notice du site Mémoire Vive, il reste actif au sein du Parti communiste clandestin. Selon la police, il « s’emploie à la reconstitution des anciennes cellules de Joinville et participe à la propagande clandestine ». Il aurait été arrêté à son domicile lors de la grande vague d’arrestations ciblées organisée dans les départements de la Seine et de la Seine-et-Oise par les préfets du gouvernement de Pétain à l’encontre des responsables communistes de la région parisienne avant-guerre (élus, cadres du PC et de la CGT) le 5 octobre 1940.

Il est d’abord transféré au centre de séjour surveillé d’Aincourt, un ancien sanatorium aujourd’hui dans le Val d’Oise. Le directeur du camp lui a confié la direction des jeunes âgés de moins de 25 ans (50 internés) ; selon le témoignage d’un de ceux-ci, Fernand Devaux Roger Guy, « n’a fait aucun excès de zèle en terme de discipline, restant un camarade très estimé. »

Il sera ensuite déplacé en mai 1942 au camp de Voves (Eure et Loir) avant de transiter 5 jours plus tard par le camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht. Guy est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs en représailles des actions armées de la résistance contre l’armée.

Roger Guy fait partie, comme un autre Joinvillais, Adrien Thomas, du convoi qui quitte le camp le 6 juillet 1942. Les détenus sont conduits à l’aube sous escorte allemande à la gare et entassés dans des wagons de marchandises. Le voyage dure deux jours. Les déportés ne sont pas ravitaillés en eau.

Le 8 juillet 1942, Roger Guy est enregistré au camp de concentration d’Auschwitz, sans doute sous le numéro 45648.

Il meurt à Auschwitz le 30 septembre 1942, selon les registres du camp. Deux semaines auparavant a lieu une grande sélection des « inaptes au travail » à l’intérieur du camp à la suite de laquelle 146 des personnes déportées en même temps que lui sont inscrits sur le registre des décès en deux jours (probablement gazés).

Le Musée d’État d'Auschwitz-Birkenau, Oswiecim (Pologne) dispose d’une photo mentionnant le n° 45648, qui est donc probablement celle de Roger Guy.

Roger Guy, mort en déportation à Auschwitz

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17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 01:08

Adrien Thomas naît en novembre 1908 à Paris. Agent hospitalier à l’hôpital Tenon, dans la 20ème arrondissement de la capitale, il réside dans les habitations à bon marché au 7, rue de l’Égalité à Joinville-le-Pont (alors dans le département de la Seine).

Sous l’occupation, la police le considère comme un « communiste notoire, agent actif de la propagande clandestine ». Le 5 octobre 1940, il est appréhendé, peut-être en tant que détenteur de tracts par la police française lors de la grande rafle organisée dans les départements de la Seine et de la Seine-et-Oise par la police française.

Le gouvernement du maréchal Pétain a proposé aux autorités d’occupation allemandes, qui l’ont accepté, l’arrestation des responsables communistes de la région parisienne (élus, cadres du PC et de la CGT).

Après avoir été regroupés en différents lieux, ceux-ci sont rapidement placés en internement administratif au centre de séjour surveillé d’Aincourt (aujourd’hui dans le Val d’Oise), un ancien sanatorium.

Le 6 septembre 1941, Adrien Thomas fait partie d’un groupe de 150 détenus d’Aincourt (dont 106 de la Seine) transférés au camp français de Rouillé (Vienne).

Le 9 février 1942, il est parmi les 52 « communistes » (dont 36 seront déportés avec lui) remis aux autorités d’occupation à la demande de celles-ci et conduits par des Feldgendarmes à la gare de Poitiers. Enfermés dans deux wagons à bestiaux, ils sont transférés - via Paris - au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht.

Il est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande.

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits sous escorte allemande à la gare de Compiègne et entassés dans des wagons de marchandises. Le voyage dure deux jours. Les déportés ne sont pas ravitaillés en eau.

Le 8 juillet 1942, Adrien Thomas est enregistré au camp de concentration d’Auschwitz sous le numéro 46143.

Il meurt à Auschwitz le 19 septembre 1942, d’après les registres du camp, alors qu’a lieu une grande sélection des « inaptes au travail » à l’intérieur du camp à la suite de laquelle 146 des personnes déportées en même temps que lui sont inscrits sur le registre des décès en deux jours (probablement gazés).

Le nom d’Adrien Thomas est inscrit sur le Monument aux morts de Joinville-le-Pont, situé dans le cimetière communal.

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26 septembre 2014 5 26 /09 /septembre /2014 01:02

Plan de la boucle de la Marne, 1865

Fils cadet d’une compositrice et salonnière, la comtesse Anaïs Pilté (voir Anaïs Pilté, comtesse du pape), et d’un très riche pionnier du gaz à Paris, Pierre Pilté (mort en 1853), Alphonse va se lancer dans une aventure industrielle.

Alphonse Louis Pilté naît le 4 novembre 1838 à Paris (10e arr.). Il est le fils d’Anne Laure Joséphine Hurel, qui sera connue en tant que comtesse Anaïs Perrière-Pilté, et de son époux, Pierre Pilté, industriel et directeur de théâtre.

Une forge a été créée vers 1834 sur le territoire de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), qui vient tout juste d’échanger son ancien nom de « La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur » pour celui d’un fils du roi Louis-Philippe en 1831. Elle occupe un espace situé sur le tracé de l’actuel quai Pierre Mendès-France, à l’angle de la rue Henri Barbusse, à proximité du canal nouvellement créé et près du futur pont de Maisons-Alfort (qui sera construit trois-quarts de siècle plus tard).

La forge utilise une chute d'eau de 4 mètres qui actionne une roue, produisant une force de 40 à 50 chevaux. Sous le nom de « Forges de Saint-Maur », la société produit du fer de riblon, c’est-à-dire du métal fait à partir de ferraille de récupération. À l’époque, la lutte contre le gaspillage était d’actualité.

Elle est, avec celle de Grenelle, une des deux forges du département de la Seine présente à l'exposition des produits de l'industrie française, qui tient sa dixième édition en 1844. Les Forges disposent également d’un stand lors de l’exposition universelle de Paris en 1855.

Alphonse Pilté séjourne à Joinville pendant la guerre de 1870 contre la Prusse. Brigadier à cheval dans une unité de volontaires (l’escadron Franchetti) pendant le siège de Paris, en 1870, il combat aux alentours du carrefour Pompadour, puis est affecté à la garde de l’état-major du général Ducrot, installé dans le château de Polangis, pendant la grande bataille de novembre et décembre, dite de Champigny, qui se déroule entre le pont de Joinville et la plaine du Tremblay.

Après-guerre, celui que le journal Le Figaro qualifie de « jeune et intelligent industriel », prend la direction des forges « après bien des vicissitudes ». Elles comptent alors plus d’une cinquantaine d’ouvriers et employés. Fin novembre 1872, la Marne connaît une très importante inondation. L’usine sera fermée pendant 25 jours. Le journal a ouvert une souscription en faveur des inondés, et des secours sont versés à 520 personnes de Joinville-le-Pont, dont les ouvriers de la forge, qui ont perdu toute rémunération pendant cette période. Le quotidien leur attribue 3 000 francs (équivalent en pouvoir d’achat actuel à 10 000 euros), ce qui représente un tiers des salaires perdus par les ouvriers.

Après l’eau, c’est la crise qui touche l’entreprise avec un « ralentissement considérable des affaires depuis le commencement de juin 1873, et par conséquent la gêne que subissent les ouvriers par le manque de travail », selon Alphonse Pilté, qui s’exprime toujours dans Le Figaro. Il n’y a, à l’époque, ni allocation de chômage, ni assurance sociale et que les salaires dépendent des heures travaillées.

Le maître de forges réside à Joinville. Il s’implique dans la vie locale, et affiche des convictions républicaines, même si sa famille a été annoblie par le pape Pie IX en 1869. En novembre 1874, il participe à la constitution d’une liste républicaine pour les élections municipales, première incursion connue des clivages poltiques dans les scrutins municipaux. Trois des sept candidats connus de cette liste se font élire, Louis Benoit, Antoine Cambier et Pilté ; un autre colistier, battu cette fois-ci, Alphonse Demeestère, sera ensuite le fondateur du comité radical-socialiste de la 2e circonscription de l’arrondissement Sceaux (Seine). La majorité des 16 membres du conseil municipal élu en novembre 1874 est conservatrice, avec Auguste Courtin, rescapé du second empire, qui démissionne en 1876. Il est remplacé par Louis Ferdinand Rousseau, qui échoue à la tête d’une liste bonapartiste en 1878. Alphonse Pilté est réélu dans la nouvelle majorité républicaine, qui désigne Gabriel Pinson, premier maire franchement républicain de Joinville.

Lors d’une élection au conseil général de mars 1876, Pilté, avec l’ancien adjoint au maire, Hippolyte Pinson, fait partie du comité de soutien au Dr Béclard, qui obtiendra à leur demande l’investiture du comité de la gauche républicaine pour le canton de Charenton.

Venu d’un milieu très introduit dans la grande société parisienne, Alphonse Pilté n’en a pas moins une vie assez éloignée des règles de l’époque. Ainsi, Louise Françoise Pain lui donne deux filles hors mariage en 1868 et 1875, avant leurs noces à Paris en mai 1880. L’élu profère alors, sous serment, un gros mensonge. Son frère et lui déclarent que leurs parents « sont décédés et qu’ils ignorent le lieu de leur décès et leur dernier domicile. »

Ils seraient bien les seuls du Tout-Paris à méconnaitre que la comtesse, leur mère, habitait un splendide hôtel particulier, 57, rue de Babylone à Paris, devenu depuis le siège du conseil régional d’Île-de-France. Ils le savaient d’autant plus que c’est Alphonse lui-même qui a effectué, auprès de la mairie du 7e arrondissement, la déclaration du décès de sa mère, tout juste un an et demi plus tôt… Mais sans doute, peu soucieux des démarches administratives, voulait-il éviter d’avoir à fournir un certificat de décès.

Alphonse Pilté n’est pas réélu à Joinville en 1881. Il demeure depuis 1880 à Paris où il meurt, à l'âge de 52 ans, le 2 février 1891.

L’usine des forges pouruivra son activité. En 1879, elle est devenue Aciéries de Seine-et-Rhône, dirigée par un autre élu municipal, Émile Deiber. Elle sera rebaptise en 1892 Compagnie du Bi-Métal et sera reprise, dans les années 1960, par la société Pirelli après avoir emmenagé de l’autre côté du canal, à Saint-Maurice.

Plan de Joinville, avec indication des forges, en 1865.

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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 00:04

Charles Félix Ambelouis naît en 1739 ; il est fils d’Antoine Ambelouis et Marie Anne Gérard. Il épouse Marie Rémy (décédée en l’an VII [1800]) avec laquelle il aura au moins trois enfants : Jean Louis, charpentier, né en 1772, Charles Victor, né en 1775 et Charles Gaspard, garde-chasse à Fontenay-sous-Bois. Il exerce la profession de garde forestier et garde champêtre.

En tant que notable, Félix Ambelouis est membre, de la municipalité élue en fructidor an IX (août 1801) à La Branche du Pont de Saint-Maur. Il est mentionné comme « absent pour le service public », c’est-à-dire qu’il sert peut-être dans une institution d’État. Le maire est Laurent Pinson (1755–1814).

Charles Félix Ambelouis devient ensuite garde de la porte de la Porte de Fontenay à Fontenay-sous-Bois (Seine, act. Val-de-Marne). Il y meurt le 27 août 1825, à l’âge de 86 ans.

La Branche du Pont de Saint-Maur, 1810, Base Mérimée

1810.jpg

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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 00:08

Marie Henri Brégeot, fils d’un instituteur des Vosges, naît à Nonville le 6 septembre 1855. Il vient à Paris suivre les cours du lycée Chaptal et obtient ses deux baccalauréats. Reçu à Polytechnique, sa myopie l’empêche d’y entrer. Il devient journaliste et collabore à des journaux financiers mais également à des publications humoristiques et à des revues littéraires ou théâtrales.

Étudiant, il participe au club des Hydropathes, animé par le romancier Émile Goudeau et dans lequel on retrouvait le poète et inventeur Charles Cros, l’actrice Sarah Bernhardt ou l’écrivain Alphonse Allais. Ce club était symbolique d’une « génération fantaisiste, bien souvent partagée entre le rire et le désespoir » (**).

En 1885, il est membre de l'Association des journalistes parisiens. Selon Joseph Denais, un journaliste catholique aux idées opposées aux siennes, il était « d'un esprit caustique et primesautier. (…) Il n'avait pas un ennemi et c'était un journaliste de la vieille roche ne portant envie à personne et se contentant de l’aurea mediocritas du vrai philosophe » (*).

Henri se fait connaître sous le nom de Vaudémont et adopte divers pseudonymes, dont celui de Gringoire.

Ses compétences en matière financière font qu’il est auditionné par la Chambre des députés en 1895 et par le Sénat en 1896. Il demande que l’admission de certaines valeurs minières à la cote officielle de la bourse de Paris soit refusée en raison des dangers que feraient courir les compagnies anglaises des mines d'or à l’épargne publique.

Henri Vaudémont soutient le principe coopératif, enquêtant sur des exemples concrets, comme celui de l’Alimentaire de Grenoble et participant à de nombreux congrès.

En 1886, il fonde une société coopérative de consommation à Joinville-le-Pont (Val de Marne), où il réside, baptisée La Populaire. Il est membre suppléant du comité central de l’Union coopérative en 1893.

Le journaliste, qui affiche son athéisme, s’engage également dans le mouvement de la Libre Pensée, présidant le groupe La Raison du canton de Charenton-le-Pont (Val de Marne) à partir de 1889 et devenant membre, en 1990, du conseil central de la Fédération. À ce titre, il représente la Fédération de la Libre Pensée au sein de l’Union des travailleurs socialistes, qui veut préfigurer un futur Parti socialiste unifié.

Vaudémont est également franc-maçon, il est officier du Grand-Orient de France et participe à la loge Jérusalem des vallées égyptiennes, celle de Giuseppe Garibaldi.

En l’absence d’une organisation socialiste unique, c’est sous l’étiquette radicale qu’il concourt à diverses élections, devenant membre du conseil municipal de Joinville-le-Pont en 1890. Il est réélu en 1892. En 1893, il est battu lors d’un scrutin cantonal à Nogent sur Marne.

Il meurt, d’une longue maladie, le 17 juillet 1896, âgé de 41 ans. Ses funérailles civiles, au cimetière du Père Lachaise, à Paris, le 19 juillet, rassemblent « une foule nombreuse, composée d'habitants de Joinville, des communes voisines : Saint-Maur, Créteil, Charenton, Saint-Maurice, Maisons-Alfort, Alfortville, Nogent, Champigny, Bry, etc.; de personnes venues de Paris: francs-maçons, libres-penseurs, délégués des différents groupes de la région parisienne, amis politiques, journalistes, amis personnels » (***).

Gabriel Meynet, directeur de la Voix des Communes, journal auquel collaborait Vaudémont, le qualifie de « républicain socialiste aux convictions ardentes, mais raisonnées ». Léonie Rouzade, militante socialiste (1839-1916), souligne son engagement féministe. La revue La Libre-Pensée le qualifie ainsi : c’était « un des plus méritants des soldats de la démocratie » (***).

(*) Aurea mediocritas : le juste milieu, précieux comme l'or. Rapport présenté à l'Assemblée générale de l'Association des journalistes parisiens du 19 mars 1897.

(**) Émile Goudeau, Michel Golfier, Jean-Didier Wagneur, Dix ans de bohème, Editions Champ Vallon, 2000.

(***) La Libre-Pensée, Paris, octobre 1896, n° 82.

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11 août 2012 6 11 /08 /août /2012 00:03

Lucien Sarreste était un négociant demeurant quai de la Marne, à Joinville-le-Pont (Val de Marne). En 1921, il est escroqué d'une somme de 4 000 francs (environ 3 600 €) par un certain Léon Lelu, ancien commis-greffier au tribunal de Besançon. Il l’avait chargé d’acheter un terrain pour lui, mais l’homme a disparu avec l'argent pendant huit jours.

Passant boulevard du Temple, à Paris, Lucien Sarreste se trouva nez à nez avec l'ancien greffier dans un bar de ce faubourg populaire. « Comme je suis heureux de vous rencontrer », lui dit-il, selon le quotidien Le Figaro (26/07/1921). « Et moi donc ! » répondit Lelu, en essayant de fuir mais Sarreste le retint et le remit aux agents.

Arrêté par des inspecteurs de la Sûreté puis envoyé au dépôt, l’employé indélicat avait déjà à son actif cinq condamnations pour abus de confiance.

Presqu’un siècle plus tard, la famille Sarreste conserve une place éminente dans la commune, notamment comme entrepreneurs. Plusieurs descendants du marchand volé ont siégé au conseil municipal.

André Sarreste est élu en 1959, sur la liste de Georges Defert, maire divers droite. En 1965, c’est Yvonne Sarreste qui figure aux côtés du même maire. Elle est réélue en 1971, restant à cette époque la seule femme siégeant dans l’assemblée communale.

En 1989, c’est Sylvie Mercier, née Sarreste, qui est la benjamine de la majorité de Pierre Aubry (divers droite) ; elle représente le parti républicain (UDF-PR). Elle est réélue en 1995 et 2001, devenant adjointe au maire. En 2008, elle conduit sa propre liste (divers droite, soutien MoDem) et siège dans l’opposition.

Quant à Léon Lelu, on perd sa trace.

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