Aimé Jean Baptiste Paul Daénès naît le 26 novembre 1907 à Cauchy-à-la-Tour (Pas-de-Calais). Il est le fils de Julie Louise Ducrocq et de Bienaimé Alphonse Marie Joseph Daénès, houilleur. Leur nom est parfois orthographié Daënes. Ils vivent ensuite dans diverses communes du bassin minier : Auchel, Sains-en-Gohelle, Liévin, Burbure et Bruay.
Son père est grièvement blessé dans un accident du travail alors qu’il est déjà ouvrier trieur aux mines de Marles, à Rimbert-lez-Auchel (Pas-de-Calais), à 13 ans. Il est mêlé, en 1901, à une bagarre à Auchel et son agresseur, un autre mineur, est inculpé de voies de faits. Pendant la première guerre mondiale, il est mobilisé dans les chasseurs à pieds et blessé une première fois en janvier 1915. Bienaimé Daénès est condamné, en avril 1916 par le conseil de guerre de la 72e division d’infanterie à trois ans prison pour « outrages par des gestes et menaces envers son supérieur », mais il est immédiatement amnistié. Blessé une seconde fois le même mois, il rentre avec une semaine de retard de sa permission de convalescence et est affecté, en juin 1916, à une section disciplinaire. Affecté aux mines de Bruay en février 1917, il est ensuite à celles de Ferfay-Cauchy jusqu’en avril 1922 toujours sous statut militaire. Après le conflit, Bienaimé Daénès redevient mineur à Liévin. Il est condamné à deux reprises à des amendes et quelques jours de prison en février 1920 à Béthune pour bris de clôture et tapage injurieux et en janvier 1922 à Lille pour coups et blessures volontaires. Peut-être suite à ces évènements, le couple se sépare. Bienaimé Daénès reste à Liévin, où il se remariera en 1931. Julie Ducrocq s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) et vit en 1926 rue du Canal avec ses trois enfants et un manœuvre, Maurice Hibon, qui travaille pour la compagnie cinématographique Pathé, à Joinville.
Aimé Daénès est manœuvre à l’usine de la Canalisation électrique installée dans la commune voisine de Saint-Maurice. Son frère Moïse exerce le même métier à l’établissement du Bi-Métal à Joinville.
La Canalisation électrique

Yvonne Marcelle Aubignat, fille d’un mineur et terrassier, épouse en avril 1928 à Joinville Aimé Daénès. Son beau-père, Jean Aubignat, est candidat communiste aux élections municipales de 1929 à Joinville. La famille vit d’abord à Paris (6e puis 14e arr.) avant de revenir à Joinville où Aimé Daénès, devenu en 1931 tourneur sur métaux, est à son tour également candidat communiste aux élections municipales de mai 1935.
Yvonne Daénès

Il travaille alors comme manœuvre pour la ville de Paris, peut-être à l’usine des eaux de Joinville, et se présente comme employé des services publics ; il sera également câbleur. Aimé Daénès figure en quatrième position sur la liste conduite par Robert Deloche. Il obtient au premier tour 669 voix sur 2 856 suffrages exprimés (23,4%) pour 2 923 votants et 3 433 inscrits. Au second tour, la liste fusionne avec celle du parti socialiste SFIO et recueille deux sièges sur 27. Daénès comptabilise 1 108 votes sur 2 899 exprimés et 2 924 votants (38,2%). Il n’est pas élu. Les deux conseillers municipaux communistes sont Deloche, futur maire de la ville après la Libération et Paul Rouhaud.
Pendant la deuxième guerre mondiale, Aimé Daénès s’engage dans la résistance à l’occupation allemande en France. Son cousin germain, Moïse Jean Baptiste Henri Daénès (1912-2000), qui vit à Burbure (Pas-de-Calais) est également résistant.
Aimé Daénès meurt le 11 juin 1979 à Paris (14e arr.) ; il résidait toujours à Joinville, rue des Réservoirs. Âgé de 71 ans, il était père de six enfants.
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