Louis Charles Rouin naît le 15 novembre 1892 à Paris (11e arr.). Il est le fils d’Emma Lucie Juliette Pacilé, couturière, et de son mari Armand Louis Rouin, sculpteur sur bois.
Avant-guerre, il vit à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) avec sa mère, devenue veuve, rue des Bordeaux, et est forgeron.
Effectuant son service militaire à partir d’octobre 1913, Rouin reste dans le 45e régiment d’artillerie au début de la première guerre mondiale. Il est nommé brigadier en mai 1916 puis blessé dix jours plus tard sur le front de l'Argonne au ravin des Courtes Chausses. Il subit une amputation de l’avant-bras droit, avec le gros orteil désarticulé. De ce fait, il est placé en retraite en juin 1917 avec une pension à 100%. Une citation à l’ordre de l’armée en mai 1916 signale qu’il était un « excellent brigadier qui a donné à maintes reprises des preuves de bravoure. A été grièvement blessé le 10 mai en servant une pièce de tranchée. »
Louis Rouin épouse à Champigny (Seine, act. Val-de-Marne) en janvier 1918 Lucie Cazal.
Après-guerre, devenu mécanicien, Louis Rouin et son épouse vivent à Maisons-Alfort (Seine, act. Val-de-Marne), chemin de Saint-Maur. Ils s’installent, dans le même département, dans la commune voisine de Joinville-le-Pont où il réside en 1921 dans le quartier de Polangis, avenue Marceau. Louis Rouin devient successivement agent commercial, puis chef de travaux puis représentant.
En 1922, il est condamné par la 12e chambre du tribunal correctionnel de la Seine à 50 francs d’amende pour coups et blessures volontaires.
Lors du scrutin municipal de mai 1929, Louis Rouin est candidat à Joinville sur la liste de concentration républicaine du maire sortant, Stephen Durande, qui rassemble essentiellement des personnalités conservatrices ou libérales. Devancée par la liste de cartel des gauches dès le premier tour, la liste de droite est battue au second tour, malgré le maintien des postulants communistes. Elle obtient cinq sièges sur 27. Georges Briolay, radical-socialiste, est élu maire. Rouin avait eu 905 voix sur 2 126 votants (42,6%) pour 2 969 inscrits. Il n’est pas élu.
Au cours des élections municipales joinvillaises suivantes, en mai 1935, Rouin est de nouveau sur la liste d’Union des républicains, dont les membres se revendiquent comme des « hommes d’ordre et d’action », « sans aucune préoccupation politique, n’ayant pour but que la bonne gestion communale ». Ils se féliciteront cependant que « Les Joinvillais, dans le seul but de barrer la route aux communistes, ont apporté leurs suffrages en masse à la liste d’ordre de l’Union républicaine. Ils ont montré leur réprobation pour la turbulence et de la démagogie. »
Devançant dès le premier tour les radicaux-socialistes du maire sortant, l’Union républicaine emporte au second tour 25 sièges face à ces derniers et à une union communiste et socialiste, qui a les deux derniers postes de conseillers municipaux.
Rouin recueille au premier tour 908 votes sur 2 856 suffrages exprimés, pour 2 923 votants (31,8%) et 3 433 inscrits. Il est élu au second tour avec 1 135 suffrages sur 2 899 exprimés (38,9%) avec 2 924 votants. Léon Lesestre (proche du Parti social français) devient maire.
Contre la majorité des élus de droite, Rouin s’oppose en juillet 1939 à la concession de la baignade municipale à un opérateur privé. Le même mois, il propose au conseil municipal de subventionner un monument à la gloire de l’infanterie française.
Alors que l’élection a été abandonnée, Louis Rouin est nommé conseiller municipal de Joinville par arrêté préfectoral du 20 février 1942. Après l’exclusion des élus communistes deux ans plus tôt, les autorités du régime de Vichy ont reconduit le bureau municipal et une partie des élus les plus conservateurs. En août 1944, le maire et ses adjoints seront arrêtés par le comité local de Libération qui prit possession de l’hôtel de ville.
Louis Charles Rouin meurt le 21 mars 1970 à Ferrières-en-Gâtinais (Loiret). Il était âgé de 77 ans et père de trois enfants. Il était décoré de la médaille militaire, de la Croix de guerre avec palmes et chevalier de la Légion d’honneur depuis mars 1939.
Le ravin des Courtes Chausses (Argonne)

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