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10 décembre 2023 7 10 /12 /décembre /2023 00:01

Cyrille Ivanoff naît le 18 janvier 1892 à Kherson (Russie, act. Ukraine).

Selon des sources familiales, Cyrille Ivanoff suit les cours de l’école polytechnique de Kiev (Russie, act. Ukraine) et est diplômé en génie naval. Il poursuit des études en chimie et en botanique pour finalement ouvrir deux parfumeries, une à Odessa et l’autre en Pologne. D’après son petit-fils et homonyme, il aurait recueilli « une petite fortune » de son activité de parfumeur, et aurait décidé de devenir prêtre orthodoxe, dans le rite des Vieux-Croyants.

Il épouse à Kiev Marie Rouleff puis, suite à la révolution bolchévique, également d’après la chronique familiale, il fuit l’Ukraine après 1919, à bord d’un voilier avec sa famille en direction de l’empire Ottoman (act. Turquie), où il se serait présenté au patriarche grec.

Arrivé en France avec un passeport d’apatride, il s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il réside en 1927 quai de la Marne, un quartier comportant une communauté d’origine russe assez importante. En octobre 1927, il rédige un compte-rendu de la deuxième assemblée générale des Vieux-croyants à Paris, qui s’est tenue dans les locaux de l'Union de la jeunesse chrétienne (10, boulevard Montparnasse). Il signe pour le Comité de l'Église, dont l’adresse est à son domicile de Joinville.

La famille comprend les deux aînés, nés à Kherson en 1917 et 1919, et un dernier enfant, né à Paris en 1935. Cyrille Ivanoff se déclare prêtre orthodoxe russe lors des deux recensements de 1931 et 1936, tandis que l’épouse, Marie, est couturière et que l’aîné, Nicolas, qui a environ 17 ans en 1936, est alors apprenti.

Les époux et les deux plus jeunes enfants, mineurs, obtiennent en novembre 1938 la nationalité française par décret de naturalisation. Ils sont toujours domiciliés à Joinville.

Toujours si l’on suit les explications de son petit-fils, Cyrille Ivanoff se serait rendu en Lituanie, à une date inconnue, et aurait été arrêté par les autorités soviétiques qui l’auraient alors déporté dans un camp de prisonnier en Sibérie. Il serait resté détenu 20 ans, avant de pouvoir quitter l’Union soviétique avec l’appui des autorités consulaires françaises.

Ensuite, il aurait voyagé aux États-Unis. Cyrille Ivanoff serait mort en 1982, peut-être au Canada où s’était installé son fils aîné Nicolas, qui y est mort en janvier 2009.

La rue Chapsal et le quai de la Marne à Joinville-le-Pont

 

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9 mai 2020 6 09 /05 /mai /2020 00:01

Édouard Robert Gente naît le 11 juillet 1921 à Melun (Seine-et-Marne). Il est le fils de Léontine Huri et de Robert Gente. Son père, Robert Gente (1898-1973), prisonnier à la fin de la première guerre mondiale, devient fonctionnaire du ministère des anciens combattants, d’abord affecté à l'office départemental de Seine-et-Marne puis nommé en juillet 1943 secrétaire général de l'office départemental d'Ille-et-Vilaine. Il a été fait chevalier de la Légion d’honneur en juillet 1949. Il meurt à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne).

Devenu policier, Édouard Gente aurait été, selon son témoignage, actif dans la résistance interne à la police. Il épouse Lucie Thomas, avec laquelle il aura un fils avant son décès en 1955.

Après la deuxième guerre mondiale, il est militant syndicaliste dans la Police nationale et est, en tant que brigadier, membre de la commission administrative paritaire des gardiens de la paix du département de la Seine (puis de Paris) de 1960 à 1969. Dans ses prises de position ultérieures, il est un ardent défenseur des forces de sécurité aux services du citoyen. Il critique la constitution de polices municipales, estimant que « ça ressemble à la police, ça s’appelle police, mais ce n’est pas la police. »

Édouard Gente, alors brigadier au poste de police de l’Hôtel de Ville de Paris, place Baudoyer, livre, en novembre 1986, un témoignage sur la répression meurtrière, par la police française, d'une manifestation d'Algériens organisée à Paris par la fédération de France du FLN le 17 octobre 1961. C’est l’historien Jean Luc Einaudi qui raconte : « De temps en temps, il est de garde au CIV. Il n’aime pas y aller. Les bâtiments sont d’anciens garages construits par l’occupant allemand dans le bois de Vincennes. C’est gris et triste. Il a un peu peur aussi : si les Algériens se révoltaient ? Dieu merci, se rassure-t-il, ils ne bougent pas. « J’ai vu des gars, se souvient-il, qui avaient combattu dans l’armée française pendant la guerre, eh bien ils étaient là comme les autres… » Si Édouard Gente n'aime pas aller à Vincennes, c'est aussi parce qu'il a honte. « Ces pauvres types, se rappelle-t-il, les trois quarts étaient là parce qu'ils avaient été ramassés. Mais qu'est-ce qu'ils avaient fait ? Rien. Le seul tort qu’ils avaient, c’était d’être Nord-Africains. »

Installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avait rejoint tout jeune le parti socialiste SFIO. Il continue à militer dans sa commune au nouveau parti socialiste, fondé en 1971, où il se faisait avec constance l’avocat de l’union de toute la gauche.

En 1977, Gente est élu conseiller municipal sur la liste de gauche conduite par Guy Gibout, communiste. La liste d’union de la gauche, rassemblant le parti communiste, le parti socialiste, le PSU et les radicaux de gauche (MRG) obtient au 1er tour le 13 mars 1977 3 079 voix, soit 39,9% des 7 725 suffrages exprimés pour 7 875 votants sur 10 636 inscrits. Elle devance quatre listes de droite. Au second tour, elle l’emporte face au maire sortant, Jean Pierre Garchery par 4 035 voix (51,3%) contre 3 836.

Annulée sur décision judiciaire, l’élection municipale partielle de 1978 confirme la victoire de la liste de gauche, par 4 179 voix soit 53,6% sur 7 798 suffrages exprimés pour 11 021 inscrits. Édouard Gente devenait maire adjoint chargé des personnes âgées et du jumelage.

Malgré la défection d’une partie des militants du PS, du PSU et du MRG, qui forment une liste autonome, Gente est, comme la majorité des socialistes joinvillais, en faveur du soutien à une nouvelle candidature du maire sortant Guy Gibout en mars 1983 et figure sur sa liste. Ce dernier est battu par Pierre Aubry (div. droite). Lors des élections législatives de 1988, Gente figure dans le comité de soutien à la candidature d’Henry Morel, socialiste, qui est battu par le maire de Nogent-sur-Marne, Roland Nungesser (RPR, droite).

En préparation des élections municipales de mars 1995, Gente fait partie de la délégation de la section socialiste de Joinville qui négocie un éventuel accord avec la section communiste. Il plaide en faveur d’une union derrière l’ancien maire, mais les négociations n’aboutissent pas ; le candidat socialiste, Henri Sécail, devance, avec 14,3% des suffrages exprimés, le communiste Guy Gibout, qui en a 10,7% tandis que le maire sortant de droite, Pierre Aubry, est réélu.

Édouard Gente meurt le 27 avril 2004 à Créteil (Val-de-Marne). Il était âgé de 82 ans et résidait toujours à Joinville. Son fils, Robert Gente, a été ingénieur commercial dans l’aéronautique et s’est installé dans la région de Toulouse.

Édouard Gente (second à partir de la gauche) avec Guy Gibout (à droite)

 

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