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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 00:09

Marie Talet naît le 14 décembre 1884 à Bordeaux, seconde d’une famille de cinq enfants. Après l’école normale supérieure de Sèvres, elle devient enseignante. Elle est directrice en 1940 du collège de jeunes filles Joachim-du-Bellay, situé à Angers (Maine-et-Loire).

Les locaux de son établissement sont utilisés par les troupes d’occupation allemandes et le collège doit se réfugier à l’école normale des garçons, rue de la Juiverie (devenue rue Anne Frank).

Des membres de l’équipe forment un groupe de résistance, aidant notamment des centaines de réfugiés et des jeunes filles juives. Marie Talet en fait partie avec l’économe, Lucienne Simier et quatre enseignantes : Anne-Marie Baudin, professeur d’anglais ; Marthe Mourbel, professeur de philosophie ; Jeanne Letourneau, professeur d'arts plastiques ; et Marie-Madeleine James.

Les six femmes sont dénoncées, peut-être par des parents d’élèves, et arrêtées le 5 février 1943. La directrice est accusée d’avoir un « esprit anti-allemand ». Incarcérée à la prison du Pré-Pigeon (Angers), elle est ensuite transférée à Romainville, puis à Compiègne d’où elle est déportée vers Ravensbrück avec ses collègues du lycée. D’anciennes élèves les y rejoindront, comme Paule Robinet-Laurier.

Au sein même du camp, Marie Talet continue son activité de résistante. Consciente des difficultés immenses auxquelles allaient se heurter les femmes après la libération prévisible des camps, elle décide de former une organisation. Elle le fait avec Émilie Tllllon (du Groupe du musée de l'Homme, mère de l’ethnologue Germaine Tillion et résidente à Saint-Maur-des-Fossés), Yvonne Leroux (du réseau Johnny de Brest) et Annie de Montfort (du mouvement La France continue). Elles veulent préserver l'amitié qui les a unies dans les camps mais aussi apporter à toutes les déportées un appui durable au niveau du travail et de la santé. Cependant, la plupart d’entre elles ne reviendront pas.

Annie de Montfort meurt d’épuisement le 10 novembre 1944. Marie Talet décède de la dysenterie dans le camp le 14 décembre 1944. Anne-Marie Baudin est empoisonnée ou gazée ; Émilie Tllllon est assassinée par le gaz le 2 mars 1945.  Marthe Mourbel décède dans un hôpital sur le chemin du retour le 15 mai 1945, après la libération du camp par les troupes alliées. Lucienne Simier, Jeanne Letourneau et Marie-Madeleine James reviennent à Angers le 18 avril 1945.

La ville d’Angers a donné le nom de l’ancienne directrice à un groupe scolaire. Marie Talet, Marie-Madeleine James et Marthe Mourbel ont chacune une rue portant leur nom dans la même commune.

Lucienne Simier a publié son témoignage dans Deux ans au bagne de Ravensbrück, collection L'Écho de leurs voix, Éditions Hérault, Maulévrier, 1992. Jeanne Letourneau a publié Clichés barbares : mes récits de Ravensbrück, 1945-2005, Archives départementales de Maine-et-Loire, 2005.

Marie Talet, Anne-Marie Baudin et Marthe Mourbel (ph. lycée du Bellay)

Talet_Marie.jpg  Baudin_Anne-Marie.jpg  Mourbel_Marthe.jpg

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