Le troisième signataire du cahier de doléances de La Varenne-Saint-Maur en 1789 est nommé « Géant » sur le manuscrit de ce document. Il s’agit certainement de Jean-Jacques Géant, qui jouera un rôle actif dans la vie politique du village pendant la Révolution.
Jean-Jacques Géant naît vers 1741 dans un lieu inconnu. Il est mentionné dans les registres paroissiaux de La Varenne (paroisse Saint-Hilaire) à partir de 1762 et jusqu’en novembre 1793.
Géant, qui est laboureur, loue avant la Révolution une ferme et des terres à La Varenne pour 700 livres de rentes annuelles au duc de Bourbon.
Une grande partie de la population se prononce en faveur d’une union des deux paroisses de Saint-Maur et La Varenne, décidée au cours d’une assemblée tenue le 30 janvier 1790, où Géant est élu conseiller municipal de Saint-Maur. En juillet, Géant et Bouillon pétitionnent avec le maire de Saint-Maur, Richard, pour que le chef-lieu de canton soit situé dans cette commune et non à Charenton. Mais, malgré la fusion, Géant défend l’indépendance du territoire de La Varenne, arguant de sa taille malgré sa faible population. Selon Henry Pouvereau (Autour d'un Clocher, Le Vieux Saint-Maur, 1963) « l'argument suivant avait porté: L'autonomie est justifiée par la superficie du territoire de La Varenne, 2824 arpents, alors que Saint-Maur compte seulement 39 arpents, La Varenne ‘paraissait un limaçon portant sa coquille sur le dos’ ». Géant est élu maire de La Varenne le 14 novembre 1790, devenant le premier édile de la nouvelle commune à nouveau séparée de Saint-Maur. Il est remplacé dans cette fonction le 3 novembre 1791 par Jacques-Maurice Bouillon ; Géant devient procureur de la commune.
Le 5 décembre 1791, le Directoire du département de Paris « Arrête que la commune de La Varenne-Saint-Hilaire restera définitivement réunie avec celle de Saint-Maur ». Géant ne figure pas dans la nouvelle municipalité réunifiée.
Deux ans plus tard, Jean Jacques Géant est le témoin du décès du dernier curé de Saint-Hilaire, le P. Jean Baptiste Duval, 60 ans, qui marque la fin de la paroisse et de l’existence autonome de La Varenne sur le plan spirituel. Géant, toujours présenté comme laboureur, a alors 52 ans.
Sa date de décès n’est pas connue.