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5 janvier 2013 6 05 /01 /janvier /2013 00:07

Les articles qui inaugurent cette série ont paru, en 2011, dans le blog Joinville-le-Pont au jour le jour. Ils ont cependant été remaniés pour être plus en phase avec la vocation historique de cette publication. Ils permettent d’illustrer la vie d’une usine métallurgique dans le contexte d’une banlieue populaire : les ingénieurs et leurs soucis, la dangerosité des machines, la grève et le syndicalisme révolutionnaire, la guerre et la bourse…

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Usines cinématographiques, traitement des eaux, métallurgie, verre, lunetterie… La commune de Joinville-le-Pont (Val de Marne) a un passé significatif en matière industrielle, même s’il n’en reste plus aujourd’hui grand-chose sur le plan économique.

Une de ces entreprises a pour nom Bi-Métal. L’ingénieur Edouard Martin, d’origine lyonnaise s’attaque à un problème né avec le développement du télégraphe (à partir de 1851) puis, un quart de siècle plus tard, le début du téléphone (1879) : le poids des lignes électriques portant ces communications.

Deux métaux étaient jusqu’ici utilisés : le fer était très résistant, mais il fallait des fils de gros diamètres, donc très lourds, car il a une faible ductilité. Le cuivre était un excellent conducteur, mais il avait une faible résistance à la traction ; il fallait donc grossir le fil, ce qui entraînait une dépense considérable.

La Société Martin, Ducamp et Cie exploitait les fonderies et tréfileries de Joinville-le-Pont, situées quai des Usines (l’actuel quai Pierre Mendès-France, aux limites de Saint Maurice et Maisons-Alfort. Edouard Martin, qui dirigeait l’entreprise, a conçu un fil bimétallique mêlant cuivre et acier. L’expérience montra l’efficacité de ce mélange, un peu moins conducteur que le cuivre seul, mais plus résistant que l’acier.

Selon les calculs fait, non seulement le nouveau fil était moins lourd et plus efficace, mais il était bien moins cher, car il utilisait bien moins de matière première : un kilomètre de fil de cuivre pesait 43,7 kilos et coûtait 91,75 francs, tandis que la même longueur de fil bimétallique ne faisait que 25,35 kilos pour un prix de 48,15 francs (*).

Le début de la production industrielle se fit en 1891. L'administration française des postes et télégraphes, qui avait testé le procédé pendant deux ans, fut un important client. Dès le départ l’usine de Joinville exporta ses produits : Suède, Espagne, Angleterre, Grèce, Suisse, Italie, Hollande et même Mexique équipent ainsi leurs réseaux nationaux.

En 1892, Édouard Martin et André Ducamp cèdent leurs brevets à une nouvelle société, la Compagnie française du Bi-Métal, qui exploitera l’usine de Joinville et un établissement à Alfortville puis s’implantera à l’étranger, notamment en Belgique.

(*) La Science française, n° 79, 1er septembre 1892

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