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8 avril 2018 7 08 /04 /avril /2018 01:01

Simon Charles Lavogade est né le 6 mars 1912 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Charlotte Victorine Guincêtre, ouvrière en cinématographie, et de son mari, Simon Raphaël Pierre Lavogade, bijoutier.

D’abord apprenti bijoutier, métier de sa famille, il est au chômage en 1929 et devient ouvrier métallurgiste à l’usine des Tréfileries et Laminoirs du Havre à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Il milite au syndicat CGTU (qui fusionne avec la CGT en 1935) et est un des animateurs de la grève de 1936. La grève mobilisa plus de 200 salariés, avec un cahier de revendications portant principalement sur les salaires. Après 15 jours de conflit et la solidarité des habitants des villes alentour, la reprise se fit avec l'alignement des salaires sur ceux de la métallurgie, le faisant passer de 1 franc de l'heure pour les femmes et 3 francs pour les hommes à 6,25 francs de l'heure pour tous selon le témoignage de Lavogade (L'Humanité, 1996/06/11).

Membre de clubs sportifs ouvriers, Lavogade s'affilia vers 1933 au mouvement Amsterdam-Pleyel. Il adhéra au Parti communiste en 1931 et était un des responsables de la Jeunesse communiste dans la région parisienne. Les Jeunesses communistes de Joinville, où il réside dans le quartier de Polangis, comptaient une centaine de membres en 1937. Début 1938, il fut selon lui « débarqué de la direction de la JC », où il était permanent, lors d'une réunion de la Jeunesse communiste à laquelle il n'avait pu assister, à cause d'une grippe (L'Humanité, 1993/01/08).

Alors sans emploi et sans responsabilité politique, Lavogade s'inscrit comme volontaire lors d’une assemblée de soutien à l'Espagne républicaine. Il se rend en train à Carcassonne, passe clandestinement les Pyrénées et suit une formation militaire à Figueras, avec d’autres volontaires. Il combattit au 4e bataillon de la 14e Brigade internationale, dont il a été nommé commissaire politique selon son témoignage. Le bataillon, avec un effectif franco-belge, portait le nom de Pierre Brachet.

Malade de dysenterie, Lavogade est d’abord hospitalisé dans une station thermale près de Barcelone, puis évacué en France en décembre 1938 par train sanitaire ; il pesait alors moins de cinquante kilos selon son récit.

Soigné gratuitement pendant trois mois au dispensaire de Montreuil (Seine, act. Seine-Saint-Denis), il adhéra à l'AVER (Amicale des Volontaires de l'Espagne Républicaine) et fut envoyé, de février à août 1939, par le syndicat des Métaux, en stage de formation pour les ajusteurs de l'aviation.

À peine embauché chez Bréguet à Aubervilliers, la guerre éclata et il fut affecté à une unité de construction du génie, dans le Jura, il travailla ensuite dans le cinéma et participa à la vie syndicale clandestine. Il évite de justesse la rafle du Vél d'Hiv' en juillet 1942 (L'Humanité, 1993/01/08). Expédié en Allemagne. Il s'évade et revient en France.

En 1943, Lavogade entra à la SNCF comme chauffeur de locomotive. Acteur de la grève insurrectionnelle d'août 1944, il participa aux combats de la libération de Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) et s'engagea dans le 5e régiment d'infanterie.

C’est dans cette dernière ville qu’il épouse en octobre 1946 Marie-Louise Lanore.

Après la deuxième guerre mondiale, Simon Lavogade réintègre la Jeunesse communiste et milite au Mouvement de la paix. Il fait partie, avec son épouse, d’une délégation qui visite des entreprises et institutions sociales et culturelles à Bucarest et Constata (Roumanie) en 1976.

Il était père de deux enfants et vivait depuis 1973 dans la cité des Irlandais à Arcueil (Val-de-Marne). Sa fille, Claudine Penvern (née en 1943), syndicaliste, était responsable de l'union locale d'Arcueil du syndicat en mai 1968. Les deux enfants de son fils, Denis Alain Lavogade, s’engageront également politiquement. Fabrice Lavogade appelle à voter, en juin 2017, en faveur de la candidate communiste aux élections législatives, Catherine dos Santos, dans la circonscription de Villejuif (Val-de-Marne) ; sa sœur, Delphine Lavogade (née en 1971) s’associe au même appel. Militante communiste en 1990, elle est élue conseillère municipale d’Arcueil sur la liste d’union de la gauche conduite par Daniel Breuiller en 2014.

Simon Charles Lavogade meurt le 6 mai 2001 au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) et est inhumé à Arcueil.

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7 février 2017 2 07 /02 /février /2017 00:01

Dernier article d’une série de trois consacrés à Edmond Neumann.

Instituteur patriote, Neumann devient conseiller municipal socialiste d’Asnières.

Neumann quitte Asnières en 1921 et emménage à Joinville-le-Pont (Seine, auj. Val-de-Marne). Il a probablement rejoint le parti communiste comme la majorité des adhérents de la SFIO. Il est confronté aux décisions du 4e congrès mondial de l’Internationale communiste, qui donnent l’ordre de quitter la franc-maçonnerie et la Ligue des droits de l’Homme avant le 31 décembre 1922.

L’appartenance de Neumann à la franc-maçonnerie est probable ; un Neumann intervient dans la loge Les Amis du progrès, début 1914, contre l’antisémitisme gouvernemental en Russie, mis en lumière par le procès de Menahem Mendel Beilis (Kiev, octobre 1913).

Edmond Neumann exerce des responsabilités dans la Ligue des droits de l’Homme, étant membre en 1923 de la commission de révision des statuts, où il se réjouit de ce que, « à l’avenir, le mot d’ordre viendra des membres des sections, et non du comité central qui avait fini par se renfermer dans sa tour d’ivoire ». Il préside en 1923-1924 la section de Joinville. Cette dernière avait vécu en 1922 une crise en novembre, lors de l’inauguration du monument au mort, quand l’avocat Oscar Bloch, invité par la section locale avait parlé de la France « dont les hommes ne veulent pas mourir pour la patrie, mais vivre pour elle » et évoqué avec sympathie la Russie bolchévique ; le maire de Joinville Vel-Durand (radical dissident) avait protesté auprès du président de la Ligue des droits de l’Homme, Ferdinand Buisson, qui avait alors désavoué Me Bloch. La section appuie, en février 1924, la demande d’une enquête sur les socialistes-révolutionnaires russes incarcérés, déportés ou bannis.

L’Union fédérative socialiste est fondée par des dissidents du parti communiste refusant l’interdiction de l’engagement dans la franc-maçonnerie et la Ligue des droits de l’Homme ; la section de Joinville est active en mars 1923. Elle devient en mai de la même année la section de l’Union socialiste-communiste (USC) après la fusion avec le parti communiste unitaire ; elle est animée par Roubault et Neumann à Joinville.

C’est au nom de l’USC que Neumann prend part en avril 1924 à la création d’un comité électoral cantonal d’union socialiste à Saint-Maur avec la SFIO ; il partage le secrétariat avec Guinot (SFIO). Le 27 du même mois, il devient vice-président du cartel des gauches de Joinville, qui rassemble les radicaux-socialistes (Briolay), les socialistes SFIO (Berthet) et l’USC. Il est possiblement candidat sur la liste du cartel des gauches lors des élections municipales des 3 et 10 mai 1925, conduite par Briolay, qui recueille en moyenne 648 voix sur 2275 suffrages exprimés (28,4%), face aux communistes (480 voix, 21,1%) et à l’Union républicaine (1080 voix, 47,5%), laquelle remporte tous les sièges au second tour.

En juin 1925, Neumann représente l’USC lors d’un scrutin pour le conseil général dans la 2e circonscription du canton de Saint-Maur (Joinville, Créteil, Bonneuil et un quartier de Saint-Maur). Il obtient 50 voix, soit 1,8% des 2 814 suffrages exprimés pour 5 553 inscrits. Il se retire au second tour, qui voit la victoire du républicain de gauche Henri Naudin, adjoint au maire de Saint-Maur, face au radical-socialiste Paul Avet, maire de Créteil, et au député communiste Gaston Muller.

Toujours engagé dans le milieu des anciens combattants, Neumann participe à la constitution en juillet 1927 de l’Union départementale de la Région parisienne de la Fédération ouvrière et paysanne des mutilés (FOP). Il représente la section de Joinville et devient membre du comité exécutif et de la commission de propagande. En 1928, il déménage à Champigny-sur-Marne (Seine, auj. Val-de-Marne). Il préside le congrès régional de la FOP en février 1929 et prend part à une réunion de l’Union nationale des mutilés, réformés et veuves de guerre dans le 11e arr. de Paris en 1930. Peut-être est-ce lui le Neumann qui intervient lors d’un meeting de protestation d'anciens combattants en mai 1933, salle Wagram à Paris, et les appelle à manifester « s'il le faut, dans la rue ! »

Neumann se remarie en juillet 1929 au Perreux (Seine, auj. Val-de-Marne) avec Claudine Diseroix. Cycliste amateur, il avait adhéré au club Joinville sportif en 1923.

Bien que n'ayant pas atteint la limite d'âge, Neumann, qui accède à l’honorariat professoral, est mis à la retraite d'office en juillet 1934 ; il approche alors les 64 ans. Il conteste cette décision, faisant valoir qu’il est père de sept enfants dont cinq encore vivants. Un député intervient en sa faveur, puis, après une réponse gouvernementale négative, il saisit le Conseil d'État qui rejette son recours dans un arrêt du 28 mai 1935, estimant qu’il avait été déposé alors que le délai était forclos. En 1932, Neumann avait déjà été mis à la retraite d’office, mais la mesure avait été rapportée quelques mois plus tard.

Jules-Edmond Neumann était décoré des palmes académiques, comme officier d’académie en 1907 puis officier d’instruction publique en 1929. C’est peut-être lui le Neumann d’Asnières nommé chevalier du Mérite agricole en 1911.

La date de décès d’Edmond Neumann n’est pas connue.

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30 janvier 2017 1 30 /01 /janvier /2017 00:01

Premier article de la série de deux consacrés à Claude Noizat.

Claude François Noizat naît le 13 janvier 1890 à Paris (10e arr.). Ses parents sont Constance Philomène Grosjean, femme de chambre, et son Jules Achille Noizat, employé de commerce.

Ses parents s’installent en 1904 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où sa mère devient concierge. Claude Noizat s’y marie en septembre 1919 avec Marcelle Julie Marie Grosjean. Il exerce la profession de comptable.

Après-guerre, Noizat s’engage dans la vie publique. Il aura un parcours curieux.

Il collabore irrégulièrement à l’hebdomadaire radical Voix des communes, adhère à la Ligue des droits de l’Homme, est membre du parti socialiste SFIO et se présente en 1925 sur la liste du cartel des gauches aux élections municipales de Joinville-le-Pont, qui regroupe des socialistes SFIO, des radicaux-socialistes et des socialistes indépendants. La liste obtient une moyenne de 648 voix, soit 28,4% des 2275 suffrages exprimés sur 2761 électeurs inscrits. Elle devance la liste du Bloc ouvrier et paysan (communistes) 480 voix, soit 21,1% mais est loin de l’Union républicaine 1080 voix soit 47,5%. C’est cette dernière qui emporte au second tour la totalité des sièges, conduite par le maire, Henri Vel-Durand, reconduit dans ses fonctions.

Noizat prend rapidement ses distances, car il est un des trois orateurs d’un meeting contre la guerre au Maroc organisé à Joinville par un comité d'action inter-organisations le 28 mai 1925. Les autres intervenants sont Louis Castellaz syndicaliste Cgtu et conseiller municipal de Paris et Persoons.

Le mois suivant, Claude Noizat rompt publiquement avec les socialistes dans une lettre publiée par le quotidien communiste L'Humanité (1925/06/13) : « Comme la grande masse des électeurs, j'ai été trompé, par le Cartel des Gauches et j'ai été doublement trompé puisque j'ai fait campagne pour ce Cartel, cette union des éléments de gauche constituée, disait-on, pour combattre le Bloc National. J'ai, de bonne foi, travaillé pour cette idée, à savoir, que le Cartel servirait d'abord envers et contre, tout la démocratie, partant la masse des individus qui peinent, et qui souffrent. J'ai été trompé, il n'en est rien. Painlevé, Poincaré, Renaudel, Millerand, c'est tout un. Le groupe socialiste au parlement, en votant les fonds secrets, en votant la guerre du Maroc, fait cause commune avec les ennemis du prolétariat. Les députés socialistes qui se sont levés pour voter la censure contre Jacques Doriot ne sont pas socialistes ce sont des politiciens à la remorque du capital dont ils sont peut-être les stipendiés. Aussi, devant cette attitude, je déchire ma carte d'adhèrent du parti SFIO et je me range, aux avis du seul Parti qui, franchement, ouvertement, combat les prérogatives et défend la grande masse des exploités. Je demande mon adhésion au parti communiste. Signé Claude Noizat, 34, rue de Paris, à Joinville (Seine). »

Son nouvel engagement va prendre une forme spectaculaire le 15 août 1925. Avec quatre camarades de Joinville et de Saint-Maur, Noizat décore un bateau avec des insignes communistes, faucille et marteau, et une banderole portant l'inscription « À bas la guerre du Maroc ! À bas les impôts Caillaux » ; ils naviguent ainsi pendant fête nautique sur la Marne à La Varenne (Saint-Maur-des-Fossés, Seine, act. Val-de-Marne). Les cinq sont brièvement arrêtés et le bateau est confisqué ; L’Humanité estime que l’interpellation s’est faite dans « la plus bestiale brutalité. »

(À suivre).

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18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 00:07

Vincent Cosmao (1923–2006) est un théologien dominicain français, membre de la Commission Justice et Paix. Mais il est également un économiste, attaché à promouvoir une économie humaine.

Il est né en 1923 à Plogonnec (Finistère, France) dans une famille d’agriculteurs bretonnants. Ordonné prêtre en 1949, il devient membre de l'Ordre des Frères Prêcheurs et lecteur en théologie, Il a été aumônier d'Université à Lyon (1950–1955) puis à Dakar, au Sénégal (1955–1965).

Il est appelé par Louis-Joseph Lebret à l'IRFED en 1965, il en devient le directeur à sa mort en 1966 et s’inscrira comme un continuateur fidèle de la pensée du fondateur d’Économie et humanisme dans l’esprit de l’encyclique Populorum Progressio.

Il fonde en 1971 le Centre Lebret – Foi et Développement qu'il dirige jusqu'en 1983, puis préside pendant deux ans. Il y crée la revue Foi et développement en 1972. Il coopère notamment avec l’anthropologue Roland Colin et l’universitaire brésilien Héron de Alencar. La revue est rebaptisée ''Développement et civilisations'' en 2006. Il a comme successeur Sergio Regazzoni (1943-2009).

De 1988 à sa mort en 2006, il est prieur du couvent Saint Jacques à Paris. Il participe en 1988 au groupe de travail mis en place par l’Unesco pour examiner l’encyclique Solicitudo Rei Socialis, publiée par le pape Jean-Paul II.

Dans le prolongement de la publication de Populorum Progressio, Paul VI crée en 1967 la Commission pontificale Justice et Paix. Le cardinal français Roger Etchegaray en fut président et Vincent Cosmao un des membres actifs. Le dominicain fut aussi le conseiller théologique du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) pendant vingt ans.

Vincent Cosmao prend position pour une modification du cadre social et économique, notamment dans Changer le monde, une tâche pour l'Église (1979).

Il critique le libéralisme économique comme la fermeture des frontières : « A force d'excès de protectionnisme ou de libre échange, on finira par comprendre qu'un minimum de concertation s'impose pour la structuration des échanges, non seulement de biens et de services, mais aussi de savoir-faire, de savoir-vivre et de raisons de vivre ». Il plaide pour une moralisation de la vie publique : « on assiste au retour de l'éthique en politique, dans le discours sinon dans la pratique (...) il s'agit d'un des signes du dépassement du rationalisme positiviste ». Enfin, Vincent Cosmao place son action sur le terrain de l’histoire : « mouvement historique, le christianisme ne trouve son lieu, sa dynamique, sa vérité que dans l'histoire en train de se faire » (Montréal, 1989).

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21 juillet 2012 6 21 /07 /juillet /2012 00:02

Héron de Alencar, personnalité franco-brésilienne, fut un universitaire brillant et militant engagé en Amérique latine et en Europe, mais aussi en Afrique.

Francisco Héron de Alencar naît le 8 novembre 1921 à Crato, ville du Ceará, au Nord-Est du Brésil. Il poursuit des études à Fortaleza, Recife et Salvador de Bahia, où il devient docteur en médecine en 1946. Il cumulera ce titre avec un autre doctorat, en lettres cette fois-ci, obtenu en 1953. En 1947, il travaille comme journaliste à A Tarde à Salvador où il crée une rubrique de critique littéraire. Il sera également rédacteur en chef, dans la même ville, du journal O Povo.

En 1950, Héron est professeur de journalisme et de littérature contemporaine à la faculté de philosophie de l’université de Bahia. Il est nommé vice-recteur de l’université en 1951. Il soutient sa thèse sur « la littérature, concept en crise » à Salvador en 1953.

Militant à l’Union nationale des étudiants du Brésil, il participe en 1948 à la fondation du Centre d’études et de défense du pétrole et de l’économie nationale, un mouvement anti-impérialiste. Il est nommé conseiller du gouverneur de l’État de Pernambouc, Miguel Arraes, dirigeant historique de la gauche brésilienne.

Obtenant une bourse de séjour en France, Héron de Alencar enseigne la littérature et la civilisation brésiliennes entre 1955 et 1960 à La Sorbonne.

Reprenant ses fonctions universitaires à Bahia, il y dirige le Jornal da Bahia. En 1962, l’anthropologue Darcy Ribeiro l’associe à la fondation de l’université de Brasilia. Il y crée un Centre de culture populaire.

Le 1er avril 1964, Héron participe au lendemain du coup d’État militaire à la création d’une Commission de vigilance universitaire puis se réfugie à l’ambassade du Mexique à Rio de Janeiro. Il est déchu de son poste le 9 mai après l’occupation de l’université par l’armée et contraint à l’exil. Le 10 juin, il participe à la création de l’Organisation des syndicalistes brésiliens exilés (OSBE), où il s’occupe du journal Correio Brasilense. Il séjourne en 1965 à Cuba et en Tchécoslovaquie avant d’obtenir l’asile politique en France.

L’anthropologue Roland Colin confie à Héron de Alencar la responsabilité du département formation de l’IRFED, un organisme d’éducation au développement fondé par le prêtre dominicain Louis-Joseph Lebret. L’IRFED est alors à Paris un lieu important de rencontres d’étudiants et chercheurs venant du Tiers-monde.

Réalisant de nombreuses missions internationales, Héron prend part en 1969, aux côtés d’un autre brésilien, l’architecte Oscar Niemeyer, à la mise en place de l’université de Constantine en Algérie. Il se charge de la définition des programmes de sciences humaines.

Ses derniers travaux portent sur une autocritique du rôle de l’intellectuel, après les mouvements qui ont bouleversé la communauté étudiante, notamment en France, au cours de l’année 1968. Il publie L’Université pour quoi faire? à Paris en 1970 où il exprime des positions inspirées de l’œuvre de Gramsci.

Atteint d’un cancer, Héron retourne à la fin de 1971 au Brésil (toujours sous le régime militaire). Il se rend directement de l’aéroport à l’hôpital, escorté par la police, et il y meurt, le 1er janvier 1972 à Rio de Janeiro.

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7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 00:07

Sergio Regazzoni (1943-2009), a été responsable d’organisations catholiques et d’associations de développement.

Il est né le 4 novembre 1943 dans le Tessin (Suisse). Issu d’une famille de langue italienne, catholique et pauvre, il quitte l’école à 17 ans. Son premier salaire lui permettra d’offrir un réfrigérateur à ses parents, selon le poète indonésien Tentang Om JJ. Kusni.

De nationalité suisse, Sergio Regazzoni résidait principalement en France. Il pratiquait couramment six langues : italien, français, anglais, espagnol, portugais et allemand. Militant de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC), Sergio Regazzoni devient membre du comité exécutif international puis trésorier de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne Internationale, basée à Bruxelles (Belgique) de 1969 à 1977. Il contribue au démarrage de la JOC italienne.

Il participe ensuite à l’activité du Mouvement pour la coopération internationale (MCI), à Genève (Suisse), où il assure notamment le soutien à des projets au Vietnam ainsi qu’à l’accueil de réfugiés latino-américains.

Il entre au CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement) en 1984 où il est en charge des partenariats avec l’Asie, et suit notamment des projets en Indonésie, à Timor oriental, au Vietnam, en Chine et au Laos.

Sergio Regazzoni prend en 1994 la direction du Centre Lebret – Foi et Développement, fondé en 1971 par Vincent Cosmao. Il reste directeur du Centre International Développement et Civilisations - Lebret-Irfed, lors de la fusion en 2004 avec l’association IRFED International, créée en 1958 par le père Louis-Joseph Lebret. Il quitte ses fonctions officielles en 2007.

Il est décédé le 30 juillet 2009 à Évry (Essonne, France). Un livre, publié en 2012, rend compte de son itinéraire de militant. Pour son auteur, François Bellec, « Sergio développait l’idée que "tout homme est mon frère" et que l’Église devait se montrer solidaire sans arrière-pensée de conquête, y compris religieuse. » 

Ø      SergioRegazzoni, la solidarité n’a pas de frontières par François Bellec. 366 pages. Prix : 22 € (port gratuit). À commander auprès de l’éditeur : Les Editions de la Toison d’Or, 178, boulevard Pasteur 94360 Bry sur Marne (Tél : 06 28 61 3766).

 

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