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24 janvier 2020 5 24 /01 /janvier /2020 00:01

Gaston Alfred Devulder naît le 9 janvier 1884 à Dunkerque (Nord). Il est le fils de Rosine, Martine Fidélie Menaert et de son époux, Alfred Charles Devulder, cabaretier.

Devenu instituteur et vivant à Estaires (Nord), Gaston Devulder s’engage dans Le Sillon, créé en 1894 par Paul Renaudin et dirigé par Marc Sangnier. Les cercles d'études catholiques intégrés dans ce mouvement permettent à des jeunes et des prêtres de discuter de religion et de société. Il vise à réconcilier les ouvriers et le christianisme. D’abord appuyé par l’épiscopat, Le Sillon est condamné pour « modernisme social » par le pape Pie X en 1905 et se dissout alors.

Devulder fait son service militaire dans l’infanterie entre 1905 et 1907. Après sa démobilisation, il épouse, en novembre 1907 à Dunkerque, Gabrielle Joséphine Dubuis, couturière, devenue orpheline de mère à un an et abandonnée par son père à ce moment-là.

Pendant la première guerre mondiale, Devulder est mobilisé dans l’infanterie. Il est grièvement blessé par éclat d’obus en février 1916 à Louvemont (Haute-Marne). Il est ensuite plusieurs fois hospitalisé et versé dans une section sanitaire à Limoges (Haute-Vienne), où il est promu caporal en avril 1918. Ses blessures de guerre lui vaudront une pension de 40% en 1925.

En 1931, la famille est installée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Joseph-Jougla, dans le quartier de Polangis. Gaston Devulder est devenu comptable.

Rattaché à la paroisse Saint-Anne de Joinville-le-Pont, Devulder côtoya l’abbé Jacques Hollande, nommé curé de Polangis en juillet 1942 et qui le resta jusqu’en mars 1944 quand le cardinal Suhard, archevêque de Paris, l’a nommé supérieur de la Mission de Paris, laquelle constitua le mouvement des prêtres ouvriers.

Après la deuxième guerre mondiale, Gaston Devulder fait partie avec Suzanne Le Poder, Marcel Lagouche, Robert Gruet, Gaston Moutenot et Henri Melchior des militants de la section du Mouvement républicain populaire (MRP) de Joinville-le-Pont.

Gaston Devulder meurt le 30 mai 1949 Joinville. Il était âgé de 65 ans et avait eu un enfant, Jean (1911-1983), employé de banque, également soutien du journal chrétien social L’Aube en 1936.

 

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22 janvier 2020 3 22 /01 /janvier /2020 00:01

Suite de la biographie d’Henri Melchior

Le secrétaire général du Secours catholique l'abbé Jean Rodhain, qui a créé l’institution en septembre 1946, appelle en 1959, après la fin de ses mandats électoraux, Henri Melchior en tant que délégué permanent de l’association humanitaire pour Paris et la banlieue. Il est l’initiateur du jumelage avec le Secours catholique de Dakar. En région parisienne, le mouvement se mobilise pour les personnes incapables de payer leur loyer. Il met en place des centres d'hébergement pour travailleurs africains et organise des permanences sociales au cœur des bidonvilles.

Avec le support d’Henri Melchior, plusieurs centaines d'étudiants participaient les week-ends à la remise en état de logements insalubres dans la capitale et sa banlieue, chez des personnes âgées ou des familles d'immigrés. Ils s'étaient dénommé « taudis-boys. »

Se préoccupant des sortants de prison, Henri Melchior est l’animateur, en octobre 1972, d’un congrès du Secours Catholique, à Paris intitulé « Action en faveur des détenus et sortants de prison ». Soulignant leur le délabrement psychologique, il critique la faiblesse de l’Administration pénitentiaire, dans le domaine de la réinsertion. Melchior cesse sa fonction permanente au Secours Catholique en 1974.

Il était également engagé dans le mouvement Siloé du père René Pinsard, qui œuvrait en faveur des personnes en détresse physique et morale, en accueillant jeunes et prostituées dans un bistrot du quartier Pigalle à Paris. Melchior est le gérant du restaurant Pigalle-Providence, 21, boulevard de Clichy à Paris.

Henri Melchior meurt le 16 février 1982 à Corbeil-Essonnes (Essonne). Il était âgé de 70 ans. Une plaque à sa mémoire a été apposée en mai 1985 sur son ancienne habitation au 23, avenue Jamin à Joinville-le-Pont.

Particularité familiale, l’hommage aux rois-mages : le grand-père paternel d’Henri Melchior portait le nom de Gaspard Balthasar Melchior.

Fin

 

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20 janvier 2020 1 20 /01 /janvier /2020 00:01

Suite de la biographie d’Henri Melchior

Après le second conflit mondial, Henri Melchior devient le représentant du Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien) à Joinville-le-Pont. D’après le témoignage d’Emmanuel La Gravière, s'agissant des responsabilités politiques ou sociales, Melchior aurait fixé sa règle de conduite en déclarant : «  Ne rien demander, ne rien refuser ». En 1945, Henri Melchior est candidat, en cinquième position, sur la liste du MRP pour les douze sièges à pourvoir dans le premier secteur de l’arrondissement de Sceaux pour le conseil général de la Seine. La liste MRP arrive en seconde position avec 51 926 voix pour 181 901 suffrages exprimés (28,5%) et obtient quatre sièges. Elle est devancée par la liste d’union du PCF avec des radicaux (41,4%, 5 sièges) et suivie des socialistes SFIO (17,4%, 2 sièges) et par une liste de droite (11,8%, 1 siège). Melchior n’est pas élu mais un autre joinvillais entre dans l’assemblée départementale, Robert Deloche, maire communiste.

Pour les élections municipales organisées en octobre 1947, Henri Melchior est tête de liste à Joinville. Ses candidats obtiennent en moyenne 404 voix pour 6 974 suffrages exprimés (5,8%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits ; la liste n’a pas d’élu. Elle est devancée par le RPF (droite gaulliste, 44%, 13 élus), le PCF est ses alliés radicaux (43,3%, 13 élus) puis les socialistes SFIO (6,5%, 1 élu). La municipalité reste communiste grâce au soutien à Robert Deloche de l’élu socialiste.

À Paris (15e arr.), Henri Melchior épouse en octobre 1949 Georgette Marcelle Chambroy, également syndicaliste. Il est signalé toujours responsable de la section MRP de Joinville.

Suite à la démission de Jean Varnoux, un de ses prédécesseurs sur la liste MRP pour le scrutin départemental de 1945, Henri Melchior obtient son premier mandat électoral en janvier 1950 et devient conseiller général.

S’étant installé dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne en 1952, Melchior y conduit la liste MRP pour les élections municipales de mai 1953. Avec en moyenne 1 020 voix pour 14 612 suffrages exprimés (7%) sur 19 395 inscrits, sa liste a deux élus. Elle est devancée par les communiste de Louis Talamoni (46,7%, 16 élus) les gaullistes alliés au RGR (20,4%, 6 élus), les socialistes SFIO (12,6%, 4 élus) et une liste dissidente du RPF (9%, 3 élus) ; vient ensuite une liste socialiste indépendante (3,4%, pas d’élu). Melchior obtient personnellement 1 234 votes (8,4%) et est élu.

Toujours en mai 1953, Melchior sollicite le renouvellement de son mandat de conseiller général, cette fois en étant à la tête de la liste MRP, qui n’obtient plus qu’un seul siège, sur les onze à pourvoir, derrière le PCF (5 sièges), la droite (3 sièges) et la SFIO (2 sièges). Réélu, Melchior devient vice-président du conseil général.

Au sein de l’assemblée, il se consacre aux problèmes de la jeunesse, de l'enseignement, des sports, des constructions scolaires, de la jeunesse délinquante. Il est à l’initiative de classes de neige, de centres de formation professionnelle et de la mise en place de l’apprentissage pour adultes. Melchior contribue à la constitution de cités familiales d’accueil, de centres pour les jeunes travailleurs isolés, notamment à Nogent, et de la construction de groupes scolaires. Il mène également un combat moral, contre les publications pornographiques et la publicité des « films licencieux. »

Très régulièrement, Melchior intervient pour des familles en difficulté, notamment en matière de logement. Il prend également position contre les discriminations dont seraient victimes les nord-africains.

Lors des élections législatives des 23 et 30 novembre 1958, qui voient le retour du scrutin majoritaire, Melchior est le candidat du MRP dans la 4e circonscription de l’arrondissement de Sceaux (Bry-sur-Marne, Champigny-sur-Marne, Nogent-sur-Marne, Le Perreux-sur-Marne). Il a notamment face à lui le maire communiste de Champigny, Louis Talamoni et le maire gaulliste de Nogent, Roland Nungesser.

Au premier tour, Melchior remporte 10 277 voix sur 54 174 suffrages exprimés (19%), pour 55 350 votants sur 67 617 inscrits, arrivant en troisième position derrière Nungesser (23,6%) et Talamoni (21,7%). Ces trois candidats se retrouvent au second tour, Melchior étant cette fois deuxième avec 16 884 votes sur 53 320 exprimés (31,7%) et 54 283 votants. Il devance le communiste (26,5%) mais est battu par Roland Nungesser (41,9%).

À suivre

 

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18 janvier 2020 6 18 /01 /janvier /2020 00:01

Début de la biographie d’Henri Melchior

Henri Melchior naît le 27 août 1911 à Boulogne (Seine, act. Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine). Il est le fils de Louise Charlotte Hubert et de son mari Georges Alfred Casimir Melchior, employé. Ils vivent 62, rue de Bellevue. Cette même année, la famille s’installa à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis.

En 1921, Henri est comme son frère aîné Maurice employé à la compagnie des Chemins de fer de l’Est, qui exploite la ligne ferroviaire desservant Joinville. Il travaille en 1926 à la Société des Cinéromans, entreprise cinématographique fondée en septembre 1919 par Serge Sandberg et installée dans le quartier voisin de Palissy, à Joinville, sur des terrains loués par Charles Pathé. En 1936, un an après le décès de son père, Henri et Maurice sont répertoriés tous deux dans le recensement de la population de Joinville comme agent PP (probablement de la préfecture de police).

Selon l’ancien sénateur Emmanuel La Gravière (MRP), Henri Melchior est militant à la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) dès ses 13 ans, c’est-à-dire en 1924 ou 1925 ; cependant, le mouvement se constitue en 1926 et est fondé juridiquement en 1927. Melchior est proche de Paul Bacon, premier secrétaire général de la JOC, qui sera résistant, député et ministre, et qui réside dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés.

Mobilisé pendant la deuxième guerre mondiale, Henri Melchior est fait prisonnier. À son retour de captivité, toujours installé avec sa mère à Joinville, il reprend des études pour devenir professeur de l'enseignement technique. De nouveau comme Paul Bacon, il milite à la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Selon l’hommage qui lui fut rendu en mai 1985 par Pierre Aubry, maire de Joinville, Henri Melchior, « par sa conduite, a sauvé de nombreuses vies humaines durant la seconde guerre mondiale. »

À Joinville-le-Pont, dans sa paroisse Saint-Anne, il côtoya l’abbé Jacques Hollande, nommé curé de Polangis en juillet 1942 et qui le resta jusqu’en mars 1944 quand le cardinal Suhard, archevêque de Paris, l’a nommé supérieur de la Mission de Paris, laquelle constitua le mouvement des prêtres ouvriers.

À suivre

Eglise Saint-Anne de Polangis (Joinville-le-Pont)

 

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