Lucien Sarreste était un négociant demeurant quai de la Marne, à Joinville-le-Pont (Val de Marne). En 1921, il est escroqué d'une somme de 4 000 francs (environ 3 600 €) par un certain Léon Lelu, ancien commis-greffier au tribunal de Besançon. Il l’avait chargé d’acheter un terrain pour lui, mais l’homme a disparu avec l'argent pendant huit jours.
Passant boulevard du Temple, à Paris, Lucien Sarreste se trouva nez à nez avec l'ancien greffier dans un bar de ce faubourg populaire. « Comme je suis heureux de vous rencontrer », lui dit-il, selon le quotidien Le Figaro (26/07/1921). « Et moi donc ! » répondit Lelu, en essayant de fuir mais Sarreste le retint et le remit aux agents.
Arrêté par des inspecteurs de la Sûreté puis envoyé au dépôt, l’employé indélicat avait déjà à son actif cinq condamnations pour abus de confiance.
Presqu’un siècle plus tard, la famille Sarreste conserve une place éminente dans la commune, notamment comme entrepreneurs. Plusieurs descendants du marchand volé ont siégé au conseil municipal.
André Sarreste est élu en 1959, sur la liste de Georges Defert, maire divers droite. En 1965, c’est Yvonne Sarreste qui figure aux côtés du même maire. Elle est réélue en 1971, restant à cette époque la seule femme siégeant dans l’assemblée communale.
En 1989, c’est Sylvie Mercier, née Sarreste, qui est la benjamine de la majorité de Pierre Aubry (divers droite) ; elle représente le parti républicain (UDF-PR). Elle est réélue en 1995 et 2001, devenant adjointe au maire. En 2008, elle conduit sa propre liste (divers droite, soutien MoDem) et siège dans l’opposition.
Quant à Léon Lelu, on perd sa trace.