Valentine Rosa Monlezun naît le 24 mars 1900 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille de Valentine Henriette Leroy et de son mari, Léon Philibert Monlezun, imprimeur typographe. Ils vivent rue de L’Ormeau (act. rue Louis-Dupré). Son père meurt quand elle a deux ans, en avril 1902.
Devenue mécanicienne, Valentine Monlezun épouse en mars 1920 à Saint-Maur Joseph Nicolas, manœuvre, originaire des Ardennes françaises mais ayant également vécu en Belgique.
Ils s’installent dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, quartier de Polangis avenue du Bac (act. avenue Guy-Mocquet). Valentine Nicolas est ouvrière dans la firme Pathé cinéma, dont les usines sont très proches, et Joseph Nicolas est devenu comptable.
Après la deuxième guerre mondiale, Valentine Nicolas devient membre de l’Union des femmes françaises (UFF), organisation très liée au parti communiste. En 1945, l’UFF offre un repas à Joinville aux enfants des fusillés et des tués lors de la Libération de la commune, le 25 août 1944.
Amélie Trayaud, membre du Comité local de Libération au titre du Front national et future maire communiste de Joinville en 1953, représente l’UFF au sein du Comité joinvillais de la renaissance française. C’est l’épouse du maire communiste, Robert Deloche, qui est secrétaire de l’UFF en 1950.
Lors des premières élections municipales de la quatrième République, en avril mai 1945, les femmes ont acquis le droit de voter et d’être élues. Valentine Nicolas figure en 23e position sur la liste de 27 candidats de l’Union résistante et démocratique, conduite par Deloche. La liste remporte tous les sièges avec une moyenne de 3 994 votes sur 6 447 suffrages exprimés (62,1%) pour 6 621 votants et 7 811 inscrits. Le conseil compte sept membres du parti communiste, six socialistes, cinq radicaux et neuf indépendants de gauche, souvent proches des communistes. On enregistre quatre femmes élues, Mmes Chagnon, Derrien, Nicolas et Trayaud. Cette dernière siégeait déjà dans la délégation provisoire faisant office de conseil municipal mise en place après la Libération, en septembre 1944, mais elle avait été désignée et non élue.
Le nouveau conseil élit Deloche comme maire. Il inaugure, en janvier 1946, le patronage laïque municipal en présence de Maurice Thorez, ministre d’État, secrétaire général du parti communiste et voisin, puisqu’il réside à Champigny-sur-Marne.
Lors des élections municipales d’octobre 1947, Valentine Nicolas n’est pas réélue. Il n’y a plus que trois femmes parmi les 27 membres du conseil municipal.
Après leur retraite, le couple Nicolas part s’installer dans le Loiret, à proximité de Montargis. Valentine Nicolas meurt le 21 mai 1996 à Amilly (Loiret). Elle était âgée de 96 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant.
Repas de l'Union des femmes française, Joinville-le-Pont, 1945
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