Gaston Émile Moutenot naît le 12 septembre 1902 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Marthe Marie Eugénie Aluitte et de son époux Georges Moutenot, représentant de commerce, originaire des Vosges. Ils vivent rue de la Présentation.
Devenu secrétaire administratif, Gaston Moutenot épouse en juin 1925 à Paris (20e arr.) une violoniste, Marcelle Vandenhandenhuyse. Ils divorcent en avril 1928.
Retourné vivre dans le même arrondissement chez ses parents, rue des Pyrénées, Gaston Moutenot est en 1931 inspecteur de la Société des transports en commun de la région parisienne (TCRP). Il se remarie en mars 1932, toujours dans le 20e, avec une institutrice normande, originaire de Carentan (Manche), Lucienne Héloïse Augustine Morisset.
Il est attentif aux questions sociales, souscrivant en mai 1934 en faveur des familles des mineurs victimes des catastrophes du Fief de Lambrechies, en Belgique.
En 1939, la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils vivent rue Aristide-Briand, à proximité de la gare, dans le centre-ville.
Pendant la deuxième guerre mondiale, Gaston Moutenot s’engage, en 1942, dans la résistance à l’occupation allemande. Il participe à des actes de sabotage en Normandie.
À la fin de la guerre, Moutenot représente le Mouvement de libération nationale (MLN) au sein du comité local de Libération de Joinville, conjointement avec Maréchal. Le MLN regroupe en 1944 plusieurs mouvements, dont Combat (issu lui-même d’un premier MLN, fondé en 1940 par Henri Frenay), les Mouvements unis de la Résistance, Défense de la France, Résistance et Lorraine. Outre des partis politiques (PCF, SFIO, radicaux-socialistes), le syndicat CGT, l’association d’anciens combattants ARAC, le comité local de Libération comprend aussi des représentants du Front national (proche des communistes) et de l’Organisation civile et militaire (OCM).
Lors des premières élections municipales de la quatrième République, en avril 1945, Moutenot et Maréchal sont élus sur la liste d’Union résistante et démocratique (URD) conduite par Robert Deloche, qui faisait office de maire en tant que président de la délégation spéciale mise en place sur proposition du comité local de Libération et qui remplaçait l’ancienne municipalité destituée. Elle est élue avec une moyenne de 3 979 voix pour 6 447 suffrages exprimés (61,7%) sur 6 621 votants et 7 811 inscrits. Le conseil est composé de 7 communistes, 6 socialistes SFIO, 5 radicaux et 9 indépendants de gauche, parmi lesquels il faut sans doute compter Moutenot.
Lucienne Moutenot étant devenue enseignante dans l‘école Jean-Charcot du centre-ville, le couple Moutenot vit dans un appartement de fonction, place Eugène-Voisin.
Lors des élections municipales d’octobre 1947, Gaston Moutenot figure peut-être sur la liste du Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien). L’élection se déroule à la proportionnelle, mais le MRP n’obtient pas d’élu, le RPF (gaulliste) ayant 13 sièges, tout comme l’union communiste et radicale, les socialistes SFIO faisant la balance en faveur du communiste Robert Deloche avec un élu. Moutenot est membre du comité directeur de la section de Joinville du MRP en mars 1950.
Le renouvellement du conseil municipal en avril 1953 voit Moutenot à la tête de la liste MRP, qui dispose de deux sièges sur 27 avec une moyenne de 620 voix pour 6 748 suffrages exprimés (9,2%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits. Les communistes et leurs alliés ont dix élus, le RPF en a six et le RGR (divers-droite) autant, les socialistes SFIO en ont trois. L’alliance RGR-RPF-MRP permet l’élection de Georges Defert (RGR) en tant que maire, tandis que Moutenot devient adjoint au maire.
Au cours des élections au conseil général de la Seine, en mai 1953, Gaston Moutenot figure sur la liste MRP conduite par Henri Melchior, conseiller général sortant et conseiller municipal Champigny, ancien responsable du MRP à Joinville. Il n’est pas élu.
En novembre 1953, Moutenot présente sa démission de sa fonction d’adjoint et du conseil municipal. Il annonce son départ en province, son épouse ayant été mise à la retraite en juillet. Il est remplacé dans les deux fonctions par Raymond Baugé.
Gaston Émile Moutenot meurt le 25 mars 1976 à Combs-la-Ville (Seine-et-Marne). Il était âgé de 73 ans. En octobre 1949, il avait été décoré de la Médaille de bronze de la Reconnaissance française pour faits de résistance. Il avait obtenu une autre récompense en 1960.
Un bus sur le pont de Joinville
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