Début de la biographie de Nguyên Thê Truyên
Nota : les sources donnent plusieurs translittérations du nom, avec une assimilation différente aux nom et prénom en usage en Europe. Nous adoptons ici de manière unique la graphie Nguyên Thê Truyên.
Selon les sources françaises d’état-civil, confirmées par sa signature, Nguyên Thê Truyên naît le 19 novembre 1898 dans le village de Hanh Thiên, province de Nam Dinh, au Tonkin, alors protectorat français depuis 1884, intégré aujourd’hui au Vietnam. D’autres sources biographiques donnent une date un peu différente pour sa naissance, le 17 décembre 1898.
Sa mère est Pham-Thi Truyên et son père Nguyên Duy Han, mandarin, fonctionnaire lettré, formé dans un temple littéraire confucéen et ayant obtenu son baccalauréat en 1886. Devenu gouverneur, il est condamné à mort par le mouvement nationaliste Quang Phuc, qui le considère comme un traître, et assassiné le 13 avril 1913. Une rue de Hanoï est rebaptisée par les autorités françaises de son nom.
Selon Trinh Van Thao (Les compagnons de route de Hô Chi Minh, Karthala, 2004), la propagande moderniste a rencontré une forte résonance à Hanh Thiên, qui devient un des premiers villages du Nord du Vietnam à s'offrir de « nouveaux lettrés » formés à l’occidentale avec les frères Nguyên Thê Truyên et Nguyên Thê Song.
Les sources divergent sur la date d’arrivée en France de Nguyên Thê Truyên, généralement située entre 1908 et 1910. En 1910, il est pensionnaire de l’école de l'École d'enseignement pratique colonial du Parangon à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ouverte en 1899 par le Dr Henri Rousseau, elle bénéficie notamment du soutien de l’Alliance française et reçoit un contingent significatif d’élèves indochinois. En juillet 1911, Nguyên Thê Truyên reçoit la distinction la plus élevée, le prix d’honneur des élèves en année du certificat d’études (fin du cycle primaire). Le gouvernement général de l’Indochine lui accorde en 1913 une bourse scolaire pour poursuivre ses études en France. En 1915, il est l'un des premiers Vietnamiens à passer le Brevet supérieur, ce qui assure sa réputation au Tonkin. Il retourne alors dans sa famille.
Revenu en France, il s’inscrit à l’Université de Toulouse (Haute-Garonne) où il fréquente l’Institut de chimie de la faculté des sciences. Il obtient, en juillet 1920, le diplôme d'ingénieur chimiste. Son frère, Nguyên Thê Song, est également reçu dans le même titre.
C’est au cours de cette même année 1920 que, de concert avec d’autres étudiants, il forme le groupe des Cinq Dragons ou groupe des Gobelins, du nom de la rue de Paris où ils se réunissent. Il est composé également de Phan Châu Trinh, Nguyên An Ninh, Phan Van Truong et de Nguyên Ai Quôc (le futur Hô Chi Minh). Avec les deux derniers, Nguyên Thê Truyên devient probablement, en 1920 membre du parti socialiste, section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), qui se transforme, en décembre de cette année, pour donner naissance au parti communiste, dont tous les trois sont adhérents.
À suivre
Les Cinq dragons
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