Henri Eugène Greslon naît le 9 avril 1904 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Yvonne Zélia Mary, couturière, et de son époux, Octave Marie Greslon, serrurier mécanicien, qui vivent 15, rue du Canal, dans le quartier du Centre. Le père, Octave Greslon est militant radical-socialiste et coopérateur.
La famille Greslon comprend six enfants, les trois aînés étant issus du 1er mariage du père, Henri étant l’aîné des trois autres. En mars 1913, le plus âgé des six, Octave Clément, meurt à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), alors qu’il était déjà marié. Les autres vivaient toujours à Joinville.
Après la première guerre mondiale, la famille déménage à Maisons-Alfort (Seine, act. Val-de-Marne), où Henri est apprenti-mécanicien. Il est probable qu’il réside ensuite à Tillières-sur-Avre (Eure) et qu’Henri Greslon sr soit marié. Son fils Robert y voit le jour en avril 1926. Les deux cadets de la famille, Jeanne et Raymond, s’y marient en septembre 1929 et septembre 1930. Ce dernier revient ensuite sur les bords de Marne, à Maisons-Alfort, où il est recensé en 1936.
Le témoignage de Robert Greslon mentionne également, sans le dater, un séjour à Brunoy (Seine-et-Oise, act. Essonne).
À partir de 1933, les époux Greslon et leur fils sont installés à Dives-sur-Mer (Calvados), rue du Nord. Ils vont rejoindre plus tard les Cités rouges, rue de Normandie. Henri Greslon est ouvrier dans l’usine de laminage de la cité métallurgique.
Plusieurs témoignages, notamment celui de son fils, assurent qu’Henri Greslon était communiste pendant la deuxième guerre mondiale. L’usine de Dives ayant fermé pendant le conflit, il travaille dans une entreprise près de l’écluse de Périers-en-Auge.
D’après l’archéologue Vincent Carpentier, auteur d’une étude sur la ville pendant la guerre, les communistes clandestins étaient nombreux à Dives-sur-Mer. En avril-mai 1942, le sabotage à deux reprises du chemin de fer Paris-Cherbourg, perpétré à Airan par les Francs-Tireurs et Partisans (FTP), qui provoque la mort de soldats allemands, est suivi de l’arrestation de plus de cent cinquante otages. Cinquante-deux juifs et communistes, dont de nombreux Divais, sont exécutés, et quatre-vingts autres déportés à Auschwitz-Birkenau. En octobre, la Feldkommandantur de Caen exige des otages «préventifs», destinés à être exécutés en cas d’attentat. Onze communistes du Calvados, dont six habitants de Dives-sur-Mer sont arrêtés. Parmi eux, Henri Greslon est pris sur son lieu de travail par la police allemande le 21 octobre 1941.
En passant par Caen, les otages sont transférés au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht. Henri Greslon peut écrire à son épouse, en juillet 1942, signalant le départ pour « une destination inconnue, sans doute l’Allemagne » de certains de ses camarades.
Il est déporté le 24 janvier 1943 vers le camp de concentration de Sachsenhausen, dans la commune d’Oranienburg (Brandebourg, Allemagne), où il porte le matricule 59238.
Le transport comprend 1 557 hommes et 230 femmes, soit un total de 1 787 personnes, dont 673 sont décédées et 114 portées disparues.
Henri Eugène Greslon meurt le 1er août 1943 à Sachsenhausen. Il était âgé de 39 ans et père d’un enfant. Son décès est retranscrit, en septembre 1946, sur l’état-civil de Joinville-le-Pont. Un arrêté du 3 février 1994 a décidé que son acte de décès porterait la mention « Mort en déportation ». Son fils, Robert, a apporté un témoignage, recueilli en janvier 2017 par l’association la Mémoire ouvrière de Dives-sur-Mer, présidée par Christine Le Callonec.
Deux stèles portent son nom : l’une est la plaque commémorative Résistance-Déportation placée l’hôtel de ville de Caen (Calvados) ; l’autre est gravée sur le monument commémoratif des déportés de Dives-sur-Mer.
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